La nuit a été courte. En fait, elle n'a même pas existé pour toi ; de ton mollet à ton genou droit, le runespoor qui s'y est entortillé la veille t'a empêché de dormir et t'as forcé à rester éveillée, à te tourner et te retourner dans tes draps sans espoir de trouver le sommeil – « petit, petit, petit, revieeens ! » Tu as fini par conclure que tu avais fait peur à Morphée. Tu as ensuite compté les moutons – « 4033... Dont 372 noirs et 10 qui sont passés à côté de la barrière. Je sais même pas si ça existe vraiment les moutons noirs... » Sans résultats probants. Tu as joué avec tes cheveux une bonne demi heure. Tu as fait semblant de scier ta jambe gangrenée par le tatouage. Ça t'a fait rire, puis grimacer. Tu as gémis de désespoir, tu as enfoncé la tête dans l'oreiller. « J'ai mal et j'm'emmerde... La vie est trop injuste. » Un bref instant, tu as songé à aller sauter sur le lit de tes maîtres pour les réveiller.
« Ça leur ferait les pieds, à ces p'tits cons qui doivent sûrement bien pioncer tranquilles, là... Gnignignignigni... Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre...? » Tu as passé une heure à imaginer des morts stupides pour Voldy ; en pleine gloire, une cape rouge jetée sur les épaules, tombant dans les escaliers et se fracassant le crâne sur les marches du Ministère ; en plein vol sans balai, déconcentré par quelque chose sur terre, et tombant dans le vide en agitant les bras comme un oiseau ; riant aux éclats devant Poudlard en ruine, jusqu'à ce qu'un dragon arrive, le prenne dans sa gueule et le fasse décoller quelques mètres plus loin... « J'ai envie de pisser en plus. Tiens, ça pourrait être drôle qu'il meurt d'une infection urinaire. À son vieil âge, ça doit être courant. »
Enfin, le jour arrive, et comme ton estomac gronde, tu te lèves pour déambuler dans la maison comme un fantôme. Pourquoi rester au lit s'il ne veut pas de toi ? En posant la jambe sur le sol, une grimace de douleur te fait froncer le nez. « Putain, c'est que ça fait encore plus mal quand on marche, cette connerie. » Tu boîtes jusqu'à la porte, l'ouvre avec fracas – au cas où ils ne sont pas déjà réveillés – et bâille bruyamment, t'étirant les bras grands ouverts. Puis, tu observes les trois têtes sur ton genou. En fait, tu les trouve drôles maintenant. C'est peut être bien le tatouage que tu préfères. Tu les masses du bout des doigts en gémissant, tapote ta cheville droite et fait quelques étirements pour bien te réveiller. Aujourd'hui, tu bosses pour la première fois au zoo... Tu as presque hâte en réalité. C'est bien plus excitant que de faire le ménage, bien plus amusant que de faire la bouffe, bien plus dangereux que de te faire ton maître. En somme, tu es déterminée à montrer ta vraie valeur à ces messieurs. Ton amour propre a profondément été marqué par le prix peu élevé de ta vente récente, bien plus que par le tatouage – qui, décidément, est vraiment cool. Tu sautilles sur place. « Allez, on touche les orteils ! » Tu étires ton cou en regardant à droite, à gauche. Tu croises le regard de ton maître, qui t'a sûrement aperçue dans une position absolument ridicule.
« Salut maître ! Belle journée, j'trouve. Vous allez bien ? Voyez comment je m'échauffe pour être au top ! J'ai trop la dalle, pas vous ? »
(Birdy) ▽ "God knows what is hiding in those weak and sunken lives, fiery throne of muted angels giving love but getting nothing back oh"
La tête confortablement installée sur le torse d'Izar, Ekan observait l'abdomen de son amant se soulever et s'abaisser au rythme lent de sa respiration. Il n'y avait plus de trace de tensions, plus une once d'agacement venu perturber l'harmonie de ses traits. Le calme avait regagné son esprit. Profitant de cette quiétude bienvenue, le jeune sorcier referma les yeux, calant sa respiration sur celle du directeur, laissant ses doigts glisser le long de son ventre avant de se perdre sous le léger drap qui recouvrait leurs corps. Il était vraiment bien là, dans ce lit baigné par les premiers rayons du soleil, dans les bras de l'homme qu'il aimait, au calme.
Rompant le silence qui berçait la pièce, arrachant à Ekan un sursaut qui failli réveiller Izar, le bruit d'une porte qu'on ouvrait violemment, se fracassant contre le mur attenant, résonna de part et d'autres de la maison, s'atténuant peu à peu alors qu'il s'éloignait de son épicentre. Ekan mit quelques minutes à déterminer la source de ce bruit, peu habitué à ce que les elfes de maison se fassent remarquer. Comprenant que la nouvelle habitante était sûrement à l'origine de tout ce boucan, il poussa un long soupir avant de sortir du lit, prenant soin de ne pas réveiller sa belle au bois dormant – les mauvais réveils avaient toujours un effet dévastateur sur son humeur et la dernière chose dont Ekan avait besoin était une nouvelle dispute. Enfilant rapidement un T-shirt ample et un survêtement, il quitta la chambre à regret, beaucoup trop tôt à son goût.
Laissant libre cours à sa fatigue, Ekan bailla ostensiblement alors qu'il descendait les escaliers. S'il ne savait pas où les Rebuts dormaient avant d'être vendus, il avait espéré que la chambre qu'il avait mis à disposition pour Bérénice aurait été, sinon plus, au moins suffisamment accueillante et confortable pour qu'elle ne se lève pas aux aurores et réveille toute la maison. Quoi qu'il en fût, sa grasse matinée était foutue et s'il voulait éviter qu'un mauvais rapport ne se créât entre la jeune sorcière et le directeur du zoo, il allait devoir lui apprendre quelques règles de base pour survivre dans ce parc, et cela commençait par le respect. Réprimant un nouveau bâillement, il arriva rapidement dans la cuisine où il trouva sa Rebut qui, il n'était pas sûr de ce qu'il voyait, semblait s'étirer, ses mains cherchant ses orteils. Ne sachant pas vraiment comment réagir devant elle, il reste planté là, regardant ce qu'elle faisait, légèrement surpris de la voir se préparer. C'était une Rebut assez difficile, lui avait-on dit, qui avait connu plusieurs maîtres avant que ceux-ci ne décident de s'en débarrasser, ne supportant plus le caractère impétueux et indomptable de la jeune femme ; aussi s'attendait-il à beaucoup de résistance de sa part.
« Salut maître ! Belle journée, j'trouve. Vous allez bien ? Voyez comment je m'échauffe pour être au top ! J'ai trop la dalle, pas vous ? » Ekan ouvrit la bouche avant de la refermer, trop médusé par son comportement pour pouvoir parler. Fixant la jeune femme du regard, essayant de la sonder pour voir si c'était une ruse de sa part, il resta immobile quelques instants avant de secouer la tête et de se diriger vers la table et s'asseoir. Se tournant vers elle, il lui fit signe de venir s'asseoir aussi. « Comment va ton tatouage ? Tu n'as pas trop mal ? » Il n'avait pu s'empêcher de voir le serpent à trois têtes qui avait pris place sur le mollet de la Rebut quand elle s'était étirée, signe de sa nouvelle appartenance au sous-directeur, lien ultime entre un maître et son esclave. Gardant son sourire pour lui-même, il était plutôt fier de ce tatouage qu'il avait fait apposé, trouvant la symbolique du Runespoor tout à fait appropriée à ses desseins. Mais un aussi beau et grand tatouage devait faire souffrir sa propriétaire. « Si jamais tu as trop mal, n'hésite pas à me le faire savoir. Je trouverai un moyen pour faire passer la douleur. » ajouta-t-il avec bienveillance. C'était bien la moindre des choses qu'il pouvait faire. Se rappelant de la raison de sa venue, il abandonna le tatouage et se rendit compte qu'il n'avait même pas répondu aux questions de sa nouvelle employée, trop surpris par l'entrain qu'elle avait montré. « Je … Heuu... Excuse-moi, je ne t'ai pas dit bonjour. Du coup, bonjour. » Maladroit, il se demanda si c'était la bonne façon de s'adresser à sa Rebut où s'il devait d'abord assurer son autorité sur elle avant d'être plus agréable avant de se dire qu'Izar endosserait certainement le rôle du mauvais flic. « Je vais plutôt bien, si on considère l'idée que tu m'as sorti du lit aux premiers rayons du soleil. D'ailleurs, première règle pour que tout se passe bien ici, c'est le respect et surtout, le respect du sommeil. Tu seras donc priée de ne pas faire de bruit le matin quand tu te réveilles. Tu es libre de te balader dans le parc, de manger, de t'occuper comme tu le désires, mais évites de nous réveiller, ça facilitera grandement les choses. » S'il n'avait pas dit ces mots méchamment, une certaine fermeté se dégageait de sa voix, laissant apparaître une autorité certaine. Il y avait quelques points sur lesquels Ekan serait intransigeant et celui-là en faisait partie. « Cependant, j'apprécie ton enthousiasme même si je reste un peu … pantois. Je ne m'attendais pas à une telle réaction pour tout te dire. » reprit-il, plus doux dans sa façon de parler et plus souriant. Au même moment, son ventre se mit à gargouiller, trahissant l'appétit qui s'était épris de lui. Souriant de plus belle devant l'infâme trahison de son estomac, il se tourna vers la porte de la cuisine, profitant au passage pour regarder si elle n'avait pas fait de marque contre le mur en s'ouvrant un peu plus tôt, pour appeler son elfe de maison et lui dire de préparer le petit-déjeuner. Il s'apprêtait à repartir quand Ekan reprit. « Il me semble que Mademoiselle Bérénice ne t'a pas dit ce qu'elle aimerait manger ce matin, n'est-ce-pas Coocky ? » « Veuillez m'excuser Maître ? Si Mademoiselle Bérénice avait l'obligeance de me dire ce qu'elle désire, je me ferais un plaisir de le lui apporter. » Ekan adressa un clin d'oeil à la Rebut pour l'encourager à passer commande, certain qu'elle n'avait pas mangé ce qu'elle voulait depuis un bon bout de temps, avant de tourner la tête pour bailler à nouveau.
La tronche de ton maître vaut tous les joyaux du monde. L'œil grand ouvert, la bouche un peu plus légèrement. La stupeur. Tu entreprends des mouvements du bras pour t'échauffer les épaules, tandis qu'il secoue la tête et part s'asseoir à table. Chevilles, poignets. Tu es enfin prête à lever des bottes de foin au-dessus de ta tête et de grimper au sommet du Mont Blanc avec les mains. Ou peut être juste te traîner jusqu'à la table ? C'est déjà bien. Surtout que ton maître te fait signe de venir ; tu ne peux refuser un bon repas. Tu t'étires à nouveau, trépignes, et finis les fesses sur une chaise, te trémoussant étrangement dessus pour en admirer le moelleux. Un gloussement t'échappe. Tout est tellement confortable, ici. Tu irais bien te rouler sur le sol de la cuisine pour tester, mais une phrase malhabile de ton maître te fait lever la tête.
« Si jamais tu as trop mal, n'hésite pas à me le faire savoir. Je trouverai un moyen pour faire passer la douleur. »
Tu fronces le nez, te colles contre le dossier de ta chaise et lui lances un regard noir.
« Bah ouais, ouais, j'ai hyper mal même. J'ai même pas dormi d'la nuit. »
Tu bâilles pour appuyer ton propos.
« « Je … Heuu... Excuse-moi, je ne t'ai pas dit bonjour. Du coup, bonjour. — Bah ouais, il serait peut être temps. »
Un sourire adorable étire tes lèvres, alors qu'intérieurement, tu bouillonnes. L'autre est plus dur, mais alors celui-là, je peux lui parler comme JE VEUX. Mais son petit discours sur le respect décompose ton visage avec lenteur ; machinalement, tu fais claquer tes doigts sur la table et gonfle les joues pour retenir un soupir, posant le menton sur le rebord et levant les yeux au ciel. Nyaaah... Il est tellement chiant en fait. Tes yeux s'humidifient, tu bats des paupières et renifle, une moue désolée sur les lèvres.
« Oh maître, j'étais juste très très heureuse à l'idée de travailler aujourd'hui. Je vous présente mes excuses. Vous êtes si gentil avec moi... Je voulais essayer de vous impressionner en me levant tôt et en me préparant tout bien... »
Nouveau reniflement. Tu lèves de grands yeux tragiques vers lui, brièvement, avant de les poser sur tes genoux remuants.
« Enfin, voilà, c'est pas grave... »
Je redeviendrai méchante. Quelques larmes factices bordent tes cils, que tu essuies très vite comme si tu espérais ne pas être surprise en plein moment de fragilité. Parce que tu n'es pas fragile, non, tu es Berenice Kiyomizu, et tu as la dalle. Heureusement, l'Elfe de la maison entre, prend la commande de ton maître et repart. Tu lèves la tête, les sourcils froncés, la bouche entrouverte dans un cri de protestation muet. ENFOIRÉ D'ELFE ! J'SUIS UN FANTÔME OU QUOI ? IL M'A PRISE POUR QUI ? MIMI GEIGNARDE ? Ton visage se radoucit quand Ekan le rappelle et t'encourage à passer commande.
« Veuillez m'excuser Maître ? Si Mademoiselle Berenice avait l'obligeance de me dire ce qu'elle désire, je me ferais un plaisir de le lui apporter. — Ouais, attends, je réfléchis ! Euh. Euh... »
Tu fronces les sourcils, le nez, tu fais une moue hésitante et crispes la main sur ta mâchoire. Tes yeux bougent de droite à gauche comme si une multitude de plats s'agitaient devant tes yeux. Tu as juste faim, en fait. Depuis que tu sers tel ou tel péquenot de collabo, tu n'as jamais eu l'habitude qu'on te demande ce que tu voulais manger, alors tu sèches. Tes yeux s'agrandissent soudainement. Tu lèves le poing en signe de victoire sur ton subconscient.
« Je sais ! Des... des œufs. Pas trop cuits. Genre, mollet, tu vois ? Avec de la confiture de.. fraise. Non, framboise. Et puis, appelle-moi Nana ! »
Tu pars d'un petit rire avant de te calmer brusquement en croisant le regard de ton maître.
« Vous avez bien dormi ? »
Tu écoutes d'une oreille distraite, l'esprit englouti par les fumets du repas. Ton estomac crie.
« Bon, on fait quoi aujourd'hui ? Dites-moi tout le programme. Histoire que je me prépare mentalement, pour pas râler ou exploser de joie. »
Tes genoux sautillent sous la table. Décidément, tu ne sais vraiment pas tenir en place.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.
Accueil 
