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sujet; (Sue P. Carrow / Ron Weasley) Holy water cannot help you now (début Juillet 2002)

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(Sue P. Carrow / Ron Weasley) Holy water cannot help you now (début Juillet 2002) Empty






Oh, the queen of peace
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"


Lundi 13h.
Patacitrouilles engloutis: 0, sortilèges émis: 6, état d'esprit: curieux.

Ron contemplait son chaudron devant lui. Il n’avait jamais aimé les potions, il avait ça même en horreur. Le professeur Rogue ne l’encadrait pas, Slughorn le trouvait inintéressant et de toute façon attendre que la préparation se mette à bouillir l’emmerdait carrément. Il n’avait pris l’option ‘potions’ que pour suivre Harry et parce que c’était nécessaire pour devenir Auror.
Sauf que voilà les potions étaient impressionnantes et surtout nécessaires. On pouvait retourner la peau de quelqu’un avec une goutte de potion, on pouvait prendre l’apparence, tuer, rendre amoureux, faire pousser des bras sur les têtes et autant de choses terrifiantes.
Ron avait besoin de polynectar et Hermione n’était nulle part. Autre fait intéressant, Hermione rangeait les fioles de polynectar dans un endroit particulier qui s’était avéré totalement vide quand Ron avait cru bon pouvoir aller s’en servir.

Ok.

Pas de panique.

Ce qui l’amenait à l’instant présent, Ron Weasley, 23 ans, féru de quidditch, benjamin d’une large famille, devant son chaudron vide et un tas d’ingrédients sur le côté.

Pfff. Harry était en mission, Hermione… ça faisait longtemps qu’il ne posait plus de question sur Hermione en fait… il y avait Marie mais il n’était pas certain qu’elle soit vraiment douée aux potions bien qu’elle ait l’air extrêmement futée… ses frères étaient tous en mission aussi, Bill était même au dehors du pays…

Bah, autant attendre.

Mercredi 9h30.
Patacitrouilles engloutis: 0, sortilèges émis: 2, état d'esprit: nerveux.

Ron fronça le nez. Il avait bien pensé à quelqu’un. Ce n’était pas si terrible non ? Et puis, un renvoi d’aviateur comme disait les moldus (d’ascenseur Ron, merci) ?

Non. Il avait horreur de jouer sur ce genre de tableau. Fallait arrêter de se voiler la face comme il le faisait. La vérité c’était qu’elle lui manquait, qu’il y avait pensé plusieurs fois depuis le baiser et qu’il était un gros niais qui de toute évidence était en train de plus rien comprendre à une certaine partie de la population serpentarde !

Voilà on se sentait mieux après s’être sortit les doigts du cul un peu.
Ron fronça le nez et alla farfouiller la carte du réseau de cheminées. L’un des leurs travaillait pour la compagnie et parvenait à les mettre au courant de la surveillance accru que le gouvernement effectuait. L’arroseur arrosé en quelque sorte malgré le fait qu’ils avaient juste connaissance de qui avait ouvert un réseau cheminée et où.

Susanna Carrow.

Ron s’installa sur le matelas miteux d’Harry qui n’était pas très loin du sien et tapota sa baguette, incertain. Elle avait ouvert une ligne cheminée mais absolument pas dans le quartier d’Herpo Creek. Il eut une moue. Elle avait surement cherché à s’isoler tel qu’il la connaissait. Il referma la liste et décida de sortir. Faire d’autres choses. Penser à autres choses. S’occuper l’esprit, le corps et tout un tas d’autres composants.

Mercredi 18h.
Patacitrouilles engloutis: 2 -sournoisement piqué à Neville-, sortilèges émis: 12, état d'esprit: impatient.

Il y avait toujours à faire, de la recherche des horcruxes à la maintenance du camp, Ron ne chôma pas mais la nuit tombant, l’idée de reprendre contact lui tirailla l’estomac.

Non.

Puis de toute façon il n’avait pas de cheminées, c’était trop dangereux et il n’était même pas certain que ce soit elle.

Il prétexta une promenade du soir pour aller trainer ses panards du côté de l’ancien village moldu désaffecté dorénavant par la guerre. Celui-là même où il y avait une cheminée de fortune, totalement pirate.

« T’es con Ron » murmura t’il en passant une main dans ses cheveux et en s’accroupillant déjà. « Et merde. Quitte à foirer autant le faire en grand. »

Rechercher une cheminée quand la sienne était pirate était
l’équivalent de chercher une aiguille dans une botte de foin. Ron du se montrer patient, ne pas aller trop vite. Il avait la localisation numérique et magique de Sue c’était déjà ça. Quel ne fut pas sa surprise quand l’étincelle prit et qu’il put enfin se pencher par-dessus l’âtre magique.

Mercredi 22h30.
Patacitrouilles engloutis: toujours 2, sortilèges émis: 15, état d'esprit: fébrile.

« Sue ? »


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The story starts lying in the dark broken and bruised. I count the scars
left in my heart but I know I’m strong from all the trouble I’ve been through.
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Tu vas mieux. Du moins, c’est ce que tu te répètes le plus souvent possible, ainsi qu’à tous les autres. À force de le répéter, de le dire, de te le rappeler, ce sera une évidence même : tu iras mieux. Toutefois, dans les faits, tu vas sincèrement mieux qu’à ton retour à Londres, dans la civilisation. Non seulement grâce à ton cousin, Constantin ayant veillé sur toi comme une mère sur son nourrisson, mais aussi grâce à sa proposition de faire appel à un professionnel pour t’effacer une partie de l’esprit. Les pires souvenirs ce sont envolés, évidemment, des fragments te reviennent à la nuit tombée, des visages flous, des mains trop violentes, des rires qui te retournent l’estomac, mais dès que tu ouvres les paupières, tout s’efface. Il ne reste que ton corps pour te rappeler ce que tu as traversé, ça et puis ta course folle à travers les bois, un souvenir que tu as demandé à garder. Par masochisme probablement. Par orgueil. Parce que tu ne veux pas être seulement une victime, tu veux t’élever de ce rôle, tu comptes vivre. Ronald ne t’as assurément pas sauvé la vie sans bonne raison. Tu te mords la lèvre en songeant à ce dernier et t’empresse de remettre de l’ordre dans les livres que tu classais, assise à même le sol. Tu ne dois pas penser à lui, c’est mauvais, c’est idiot. C’est inutile. Tu ne le reverras plus. Plus jamais même. Avec de la chance oui, parce que tu ne souhaites assurément pas assister à son exécution publique, tu ne pourrais pas le supporter. Pas le tolérer. Tu mettrais ta vie en danger. Une belle idiote oui et voilà, tu t’efforces de te concentrer sur autre chose.

Tu passes dans le corridor, croises brièvement Beatrix, qui termine de ranger ses vêtements dans sa penderie, et lui offre un petit sourire avant de filer en bas. Tu as encore tant à faire avant lundi matin prochain, moment où ton congé se termine, tu n’as assurément pas le temps de rêvasser sur un certain rouquin. Alors tu remues ta baguette et fais monter le restant de tes cartons dans ta chambre. La maison est dans un état catastrophique en ce moment ; des cartons trainent partout, des boites de vaisselles neuves dans la cuisine et des piles de livres dans le salon, alors que des draps transforment encore quelques meubles en fantômes grotesques. Tout ça est risible, un peu ridicule, mais depuis lundi, c’est sur le jardin que tu as préféré mettre tous tes efforts. La serre est dorénavant fonctionnelle et fabuleuse, un endroit encore plus merveilleux que le petit atelier que tu t’étais installé au manoir Carrow. Or, ce soir tu t’es enfin lancé dans l’aménagement de la maison, aidé de Beatrix, ta colocataire actuelle. Évidemment, ta mère était contre cette idée, Constantin aussi, mais quand tu as annoncé ton départ du manoir et que tu as croisé son regard, tu ne t’es pas sentie la force de l’abandonner là. Il n’y a plus rien pour elle, là-bas non plus, alors il ne te reste plus qu’à espérer qu’ici, elle trouve une certaine paix. Toi, tu n’aspires pas à autre chose.

Tu suis tes cartons en haut, ignorant sans aucun mal le chaos du premier, tout cela peut encore attendre un peu. La cuisine est fonctionnelle et l’essentiel a été déballé mardi matin, vous terminerez demain, ce soir c’est de ta chambre dont tu comptes t’occuper. Alors tu retournes empiler les livres, laisse ta baguette mettre de l’ordre dans ta penderie, entassant les créations de ta mère, et voilà que Ron revient au galop. Une couverture aux reflets cuivrés attire ton regard, tes doigts s’y attardent et tu soupires pour le ranger en vitesse. Il te manque, bien malgré toi. Plus les jours passent et plus son absence te pèse. C’est stupide, tu ne le reverras pas. Tu n’arrêtes pas de te le répéter, il t’a sauvé la vie, mais c’est terminé. Et pourtant, tu n’arrives pas à t’y faire. Alors tu abandonnes les livres et tu passes plutôt dans ta salle de bain, non pas sans verrouiller toutes tes portes, parce que si tu fais confiance à Beatrix pour veiller sur toi, ta disparition l’a d’ailleurs plus ébranlée que tu ne l’aurais cru et vous as étrangement rapproché, tu ne lui fais certainement pas confiance pour ne pas venir se faufiler dans ta baignoire. Bonnes intentions ou pas, tu n’as aucune envie de la voir se glisser dans une pièce où tu comptes te déshabiller. Il ne peut plus y avoir de cela entre vous. Vous devez construire une relation saine, sans coup fourré de ta part, sans tentative de manipulation, de l’une ou de l’autre, sans poison ou jeu de séduction. Vous êtes, pour la première fois de vos vies, sœurs et tu comptes bien profiter de cette relation convenablement.

Évidemment, ton choix n’a pas plu à ta mère. Le cottage est bien trop bon marché à ses yeux, mais tu n’as jamais eu besoin de toutes les parures dont elle, elle raffole. En fait la simplicité des lieux, sa luminosité t’ont tout de suite charmé. Quant à sa location, elle est tout simplement parfaite, même si ta mère n’en pense rien. En réalité, tu n’es pas certaine qu’elle daignera réellement venir jusqu’ici, jusqu’à toi, jusqu’à cet Eden que tu as créé, pour celle qu’elle considère comme un monstre, et toi. Lilith et Eve réunies. Ici, tu es en sécurité, du moins tu en as l’impression et tu peux te permettre de te détendre dans la baignoire, avant d’enfiler une robe de nuit, les cheveux encore humide alors que tu regagnes ta chambre. Tu n’as pas à craindre l’arrivée du fils de Lazarus, pas avec les nombreux sorts lancés sur la maison, pas avec tes filets du diables chéris qui s’étirent ici et là, dans des coins aménagés pour eux. Ici, tu te sens prête à retrouver ton aplomb, un peu plus de confiance. Tu veux abandonner ta peur et White Hallow, comme tu as nommé le cottage, semble l’endroit idéale pour tes bonnes résolutions. Bien entendu, tout ça n’a d’effet que sur ta vie réelle, celle que le jour caresse du bout des doigts, car tes nuits sont peuplés de monstre et de visage, auxquels tu ne peux pas échapper. Sauf quand Ronald se glisse dans ton esprit, quand ses bras se faufilent jusqu’à toi, comme s’il était réellement là, comme si sa chaleur pouvait se rendre jusqu’à toi. Comme si la distance n’importait pas. Et ce soir encore, alors que tu te mets au lit, que tu laisses un cierge peupler ta chambre d’ombre, tu as l’impression que ton lit est trop grand. Vaste étendue dans laquelle tu te perds, à défaut de te noyer, plus tard. Dans les cris. Dans la panique. Ta nuisette te collant à la peau.

Mais pas cette nuit, non. Tu as tout juste le temps de fermer les yeux, de resserrer les draps autour de toi, dans un vain espoir de te sentir à nouveau dans ses bras, à défaut d’avoir Constantin pour le remplacer, que sa voix vient te hanter. « Sue ? » Ron, encore et toujours. Bénédiction et malédiction, tout à la fois. Il te poursuit maintenant jusque dans le réelle. Tu tires alors le drap par-dessus ta tête, te maudissant d’encore songer à lui. De lui donner cette emprise sur toi, alors qu’il ne doit pas même songer à toi, sauf pour se féliciter de t’avoir renvoyé. Tu étais un poids, tu le réalises maintenant. Sauf que voilà, quelque chose cloche dans la chambre, il y a une respiration de plus et tu te redresses lentement, ta baguette en main. Il n’y a pourtant personne dans la chambre avec toi, mais là, dans l’âtre, une tête familière se découpe à travers les flammes : « Ron ?! » Tu ne perds alors pas un seul instant et déjà tu émerges du lit, tes pieds nus courant sur le sol avec une délicatesse surprenante. Sans même y réfléchir, tu termines tout naturellement agenouillée devant la cheminée, les yeux écarquillée, le souffle court. Le cœur battant trop fort. Tambour incessant qui met du désordre dans tes pensées. Et si c’était un piège ? Non. C’est bel et bien lui, qui te dévisage, parce que tu n’as pas une tenue des plus respectables, une bretelle retombant le long de ton épaule et que tes cuisses sont à moitié exposées à son regard. Mais tu te penches tout de même, un sourire menaçant d’étirer tes lèvres, que tes dents malmènent. Tu souffles ta question avec incrédulité, « c’est bien toi Ron ? » Tu te répond pourtant un petit sourire s’emparant de tes lèvres, faisant briller tes yeux. « Oui, c’est bien toi ! » Le soulagement remue dans ton ventre, le plaisir aussi, il est en vie. Il va bien. Il ne semble pas blessé, parce que déjà tu étudies le visage que les flammes te projette. « Tu vas bien... ? » Pourquoi est-il là ? Tu rougirais presque, parce que tu sais très bien pourquoi, toi, tu communiquerais avec lui. Mais ne prend pas tes désirs pour des réalités Susanna, ne t’enfonce pas sur ce chemin-là. C’est trop risqué. C’est trop stupide. Tu vaux mieux que ça. Et pourtant, tu te mordilles les lèvres et tes doigts se mettent à triturer inconsciemment le bas de ta chemise de nuit. Il semble nerveux, alors tu cherches aussitôt a l’apaiser, chuchotant presque « je suis toute seule, tu peux parler. »
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Le souci de la communication par cheminée c’est que l’on ne voyait jamais très bien. Encore moins durant l’été où le feu était artificiellement magique et non pas réel mais la voix déjà lui remua la poitrine et Ron arbora un sourire ravi sous la cendre, la poussière et les crépitements. Ce n’était pas bien prudent d’établir une communication mais il avait déjà fait pire en tentant une fois d’appeler chez les Parkinson pour voir si Ginny y était. Dieu merci il était tombé sur un elfe de maison cette fois-là et n’avait plus retenté la chose.

« Oui c’est moi ! »
Ron se mit à rire, plus heureux qu’il ne l’aurait admis si on lui avait posé la question.

Elle avait l’air en bonne santé, joues pâles et un peu maigre mais de l’énergie dans sa gestuelle et le profil délicat. Selon Ron, être avec sa famille cela guérissait à peu près tous les maux.

« Figure-toi que j’étais persuadé que tu serais chez toi, à Herpo Creek là ? Dans ta bâtisse de princesse. Mais Loutry Ste Chaspoule ? Tu sais que c’est méga champêtre. Luna et moi on y vivait avant. »

Avant. Avant la guerre et le sang. Une vie entière en arrière aurait dit Ron si on le lui avait demandé. « Les Diggory aussi mais ils sont partis... tu sais... après Cédric. Y’a un lac pas très loin. Les moldus y vont parfois pour jeter du pain aux canards, c’est assez drôle. C’est une résidence secondaire ? Je n’en avais jamais entendu parler ! Tu parles, des Carrow dans le secteur, le père de Luna et le mien ils auraient ri. » Ron secoua son visage, faisant voltiger des mèches rousses sur son front. « Je vais bien. Je suis chez...hum… »

Ron s’arrêta. Réflexe de parler librement alors qu’il ne pouvait pas. Il haussa les épaule presque imperceptiblement et lui fit un sourire désolé avant de laisser trainer son regard sur l’épaule découverte puis de revenir sur son visage. « C’est pour ça que tu dis que je peux parler ? Parce que c’est une maison secondaire ? Personne n’est avec toi ? Tu devrais pas rester toute seule Sue. Y’a des rafleurs, y’a des gens et… T’es la fille d’un type qui n’a pas dû se faire beaucoup de copains à travers le pays. Et même de notre côté… Tout le monde n’est pas si gentil. »

Un pincement de lèvres. C’était admettre beaucoup mais Ron avait fini par donner raison à Hermione en ce qui concernait les belliqueux. Il avait fallu Hécate et sa petite sœur Léda pour ça aussi. D'autres victimes d'autres rangs.

Trop tard maintenant et il avait perdu Hécate de manière superbe et irrémédiable aux dernières nouvelles.

« T’as bonne mine. » Continua-t-il dans un sourire solaire avant de dodeliner la tête. « J’aime à croire que c’est notre excursion dans la forêt. Bon cela dit je t’avouerais je trouve que ta soupe aux champignons est la meilleure. Ton cousin est avec toi, tiens ? Il avait l’air tellement flippé à l’idée de te retrouver… Il devrait rester avec toi. T’as hum … T’as dit que t’avais une sœur aussi une fois non? Enfin peu importe mais la famille c'est toujours sympa. »

Ron mentait mal.  Il ne mentait pas sur le fait que la famille était un sanctuaire selon lui. Une protection. Mais à force de côtoyer les gens... peut-être qu'il sur-estimait ce que cela pouvait être. Il avait juste de la chance... Elle n’avait jamais mentionné sa famille à vrai dire. Comme si elle était morte et née dans cette forêt. Il n’avait rien demandé non plus, ne voulant pas connaitre un passé qui risquait de lui déplaire au possible. Le souci c'est que Ron avait longuement réfléchi: si la semi-vélane (si elle avait été totalement vélane, il n'aurait eu aucune chance, Fleur le lui avait confirmé) était bien sa soeur... Sue n'était-elle pas vélane aussi? Où est-ce qu'il y avait une astuce génétique dans le tas?

Il la croirait sans problème si elle lui disait que oui. L'attirance physique était là, en filigrane, élégante dans sa fraicheur. Il avait toujours cette agréable torsion du bas-ventre quand il la regardait. Un peu comme une perspective différente de la jeune femme qu'il avait recueilli inerte sur le sol de la forêt. Celle-ci il l'avait regardé comme une enfant, comme un moineau qu'on prenait délicatement pour remettre au nid.
Sue évidemment, en tant que tel, avait une autre image. Il ne s'en était aperçu que quand il l'avait vu nue. Rien que l'idée le faisait rire. Voilà quelque chose qui n'était pas commun. "La première fois que tu m'as plu, c'est quand t'étais nue."

Un truc à se prendre une gifle direct.

Un silence s'étira et inconsciemment, Ron s'émerveilla de ce qu'il n'avait rien d'embarrassé. C'était facile et naturel et suivant un raisonnement interne, il fit courir ses doigts le long du tracé de sa mâchoire lisse. « J'ai fait ça hier. C'est moins dangereux qu'avec toi. »

Enjoy le double sens.
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Tu as du mal à réaliser qu’il s’agit bien de lui, mais la voix qui te répond est bel et bien la sienne : « Oui c’est moi ! » Impossible de ne pas sourire devant son air, devant sa candeur, si précieuse. Et puis ce rire, il te réchauffe les joues et le ventre, il t’a bel et bien manqué. Mais le pire, c’est assurément qu’à le voir aussi heureux, il te donne l’impression que toi aussi, tu lui as manqué. Petite idiote, tu chasses rapidement ce genre de réflexion de ton esprit, pour te concentrer sur lui. Pour graver son visage dans ta mémoire. Il est toujours aussi loquace d’ailleurs. « Figure-toi que j’étais persuadé que tu serais chez toi, à Herpo Creek là ? Dans ta bâtisse de princesse. Mais Loutry Ste Chaspoule ? Tu sais que c’est méga champêtre. Luna et moi on y vivait avant. » Chez toi ? Ton sourire vacille un instant, ce n’est pas de sa faute, seulement l’association des deux mots ne fait plus de sens. Peut-être même n’en a-t-elle jamais eu. Le mot princesse t’arrache un roulement de yeux, comme quoi tout n’a pas changé entre vous, malgré la distance, malgré votre adieu. Un moment auquel tu ne dois assurément pas réfléchir, de peur de te perdre en excuse et de rougir affreusement. Cela dit, il te parle aussi de ton petit cottage. De l’endroit paisible, reculée, voir démodé, bien que ta mère soit d’avis qu’il n’est jamais été à la mode, que tu as choisis pour t’établir. Il y vivait avant, tu sais et tu souris gentiment, acquiesçant, tout en remettant une mèche humide derrière ton oreille. Oui tu sais déjà tout ça, mais tu te gardes bien de lui rappeler que maintenant, leurs deux demeures ont été transformées, un outrage évidemment. « Les Diggory aussi mais ils sont partis... tu sais... après Cédric. Y’a un lac pas très loin. Les moldus y vont parfois pour jeter du pain aux canards, c’est assez drôle. C’est une résidence secondaire ? Je n’en avais jamais entendu parler ! Tu parles, des Carrow dans le secteur, le père de Luna et le mien ils auraient ri. » Après Cedric, voilà qui te fait baisser les yeux. Tu n’étais pas proche de lui, mais sa mort a tout de même ébranlé tout le monde. Mais Ron maitrise l’art du changement de sujet et déjà il passe à autre chose. Au lac, que tu as déjà remarqué, mais sans les canards. Déjà tu te fais la réflexion que tu devrais peut-être garder du pain de côté, au cas où. Puis sa question de résidence secondaire t’arrache un petit sourire, oh et puis zut, tu ris un peu aussi, en secouant la tête. « Lazarus, avoir une résidence secondaire dans un endroit comme celui-ci ? Aucun risque ! Il est bien trop princier, trop important ! » Non, cet endroit est encore vierge de toute souillure, de la présence de ton paternel, de son odeur et de son existence. Et déjà tu caresses le plancher avec quelque chose de presque tendre. Cette maison est à toi. Son âme est la tienne. Ici, tu es en sécurité.

Tu rapportes ensuite ton attention sur lui, curieuse. Un peu inquiète aussi, parce qu’il ne devrait pas être là devant toi, souriant et visiblement joyeux. Il devrait être avec les siens, avec ses frères, avec ses amis, avec Hermione ? Tu rougirais presque à ce rappel. Mais il te rassure déjà sur son état : « Je vais bien. Je suis chez...hum… » Son malaise t’arrache un petit sourire amusé et à la fois navrée. Il ne peut pas te le dire, évidemment. Mais tu n’en demande pas tant et alors qu’il semble gigoter, tu secoues doucement la tête, tes mèches humides flottant autour de ton visage, « tant que tu vas bien, le reste importe peu Ron. » Et il n’y a pas plus vrai. Tant qu’il va bien. Tant qu’il vit. Tant qu’il sourit, n’est-ce pas ? Oui. « C’est pour ça que tu dis que je peux parler ? Parce que c’est une maison secondaire ? Personne n’est avec toi ? Tu devrais pas rester toute seule Sue. Y’a des rafleurs, y’a des gens et… T’es la fille d’un type qui n’a pas dû se faire beaucoup de copains à travers le pays. Et même de notre côté… Tout le monde n’est pas si gentil. » Sa question te fais sourire encore, un exercice pourtant de plus en plus rare chez toi, à croire qu’il possède un don pour faire vivre le tien. Il accumule d’ailleurs les questions et c’est plus fort que toi, tu glisses un poing devant ta bouche, pour t’empêcher de rire. Comme une adolescente. Par Morgana, tu dois te reprendre ! Alors tu inspires doucement et tu relâche, pour poser ta main contre ta gorge, les yeux plissés, un sourire menaçant d’éclore pour de bon sur tes lèvres. Trop heureuse de le voir. Trop heureuse de lui parler. Trop de trop. En plus, il s’inquiète pour toi, les Weasley sont bien trop bons. Trop gentils. Alors tu prends une voix douce, afin de le rassurer : « Ne t’inquiète pas, je ne suis pas toute seule. Et si tu peux parler, c’est surtout parce que ma chambre est bourrée de sort qui m’offre toute l’intimité nécessaire. À cause des rêves tu vois… ? J’ai suffisamment troublé le sommeil des autres. » Or si quelqu’un devait comprendre à quel point tes rêves étaient dérangeant, c’était bien lui. À force de le réveiller à coup de cri et de gémissement. Évidemment, ça ne te plait pas de lui avouer que tu n’as toujours pas régler ce souci, que tu te réveilles encore, en nage, le cœur battant à tout rompre, mais tu lui dissimules au moins le fait que maintenant, tu cherches ses bras. À quoi bon ? Ça ne servirait à rien. C’est ton problème. Ton combat.

Tu t’apprêtes d’ailleurs à lui parler de cet endroit, à lui assurer que ce n’est pas une demeure secondaire, mais bien ta propriété. Ton tout premier endroit bien à toi, ta maison. Un chez toi. Voilà ce que cette maison représente, c’est ton refuge. Ici, tu ne dois rien à personne, ici tu ne crains personne, ici tu peux errer dans la maison sans craindre des intrus. Pas avec tous les sorts lancés, pas avec tes filets du diable, pas avec tes alertes. Tout est piégé, là au-dehors, tout est protégé, ici à l’intérieur. Tu veux le lui dire, avec une certaine dose de fierté oui, mais il te relance, encore. « T’as bonne mine. » Et comment faire autrement en face de ce sourire aussi brillant que le jour hein ? Tu rougirais presque, alors que son compliment est tout bête. Mais tu te contentes plutôt de hausser les épaules, signe que tu ne sais pas s’il dit vrai, mais qu’au fond, cela n’a pas de réelle incidence. Plus maintenant. Pas vraiment. Tu te reconstruis doucement, pas aussi bien qu’avec lui, mais ici, il s’agit de la réalité et ça doit compter. Tu dois bien faire ça. « J’aime à croire que c’est notre excursion dans la forêt. Bon cela dit je t’avouerais je trouve que ta soupe aux champignons est la meilleure. » Il ne sait pas à quel point il a raison, à quel point ce moment dans la forêt t’as aidé, mais ton sourire lui en fait part. Oui, l’excursion y est pour quelque chose. Oui, tu m’as aidé. Oui, tu me manques. Oui, je te cherche encore la nuit. Quant à la soupe aux champignons, tu ris tout bas, sincèrement flattée et incline la tête sur le côté, les lèvres légèrement retroussé dans une terrible tentative de ravaler le fameux sourire qu’il t’impose. « Ton cousin est avec toi, tiens ? Il avait l’air tellement flippé à l’idée de te retrouver… Il devrait rester avec toi. T’as hum … T’as dit que t’avais une sœur aussi une fois non? Enfin peu importe mais la famille c'est toujours sympa. » Dès qu’il parle de Constantin, tu calmes ta joie et ton visage redeviens serein, paisible même. Ton cousin a tant fait pour toi, mais tu secoues doucement la tête, « non, Constantin est resté chez lui, il m’a suffisamment couvé. Il a besoin de retrouver un peu d’intimité si tu veux mon avis, partager son lit avec moi, tout un mois durant, ce n’est assurément pas ce qu’il y a de mieux. Tu devrais le savoir. » Tu le taquines un peu, te tortillant sur place et pinçant les lèvres.

Cela dit, il a aussi parlé de Beatrix et tu t’empresses de continuer, tout en remettant de l’ordre dans tes cheveux. Un chouia nerveuse peut-être ? « Une demi-sœur, oui. Justement, elle s’est installée ici avec moi. Je n’irais peut-être pas jusqu’à dire que la famille, donc Beatrix et moi, c’est sympa mais… » cette fois ton sourire vient à éclore franchement, « mais je fais ce qu’il faut pour que nous soyons enfin sœurs. Elle n’avait plus non plus sa place chez Lazarus. Parfois ce sont les obstacles communs qui rapprochent les gens. J’espère que ce sera le cas pour elle et moi. » Et tu l’espères sincèrement, parce que si cette déception commune, cette trahison, parce que Beatrix considérait Ulysse avec le même dégoût que toi dorénavant, pouvait faire de vous des sœurs, tout ça prendrait un sens bien plus profond. Pas noble, la faute se voulant trop terrible, trop odieuse, mais plus acceptable. Pour toi, du moins. Et voilà que le silence s’étirait entre vous, confortable, familier. Rien à voir avec le silence que ton nom vous avait imposé quelques jours, non. Celui-ci est presque chaleureux, réconfortant, comme si tu te retrouvais dans l’une de ses chemises, celle avec un accros dans le bas, celle que tu as reprisé. Et cette pensée ramène un délicat petit sourire sur tes lèvres, ton regard retrouvant le sien. Sans gêne. Sans prise de tête. Simplement Ron et toi. Toi et Ron. Par Morgana, ça t’avait manqué. Et le voilà qui se caresse la mâchoire, geste qui suffit à faire briller tes iris d’intérêt, la suite sera assurément intéressante, divertissante : « J'ai fait ça hier. C'est moins dangereux qu'avec toi. » C’est plus fort que toi, tu hausses les sourcils, tout en ravalant une envie de rire. À la place, tu t’inclines vers la cheminée et plisse les yeux, pour bien observer sa jolie tête. Oui, très jolie même. « Je vois que tu as de quoi te tenir occupé, mais il faut revoir l’état de ton miroir, Ron. Il reste quelques poils là » ton index te tend et indique un bout de peau. « Peut-être que c’est moins dangereux qu’avec moi, mais je faisais assurément un meilleur travail. Je suppose qu’il faut se mettre en danger pour être correctement rasé de nos jours. » Tu ris tout bas, amusée et regagnes presque ta position initiale. Presque, parce que c’est difficile de prendre du recul, maintenant que tu as pu l’observer de plus près. D’ici, tu vois bien mieux ses mignonnes taches de rousseur, idem pour ses yeux rieurs, sans parler de son sourire. Aller, tu détournes le regard, intimidée un vague instant, les joues roses. Heureusement qu’on ne voit jamais très bien lors de ce genre de conversation.

« Tu sais, je ne me trouve pas dans une maison de campagne » tu oses relancer le sujet, mais il n’existe aucune gêne dans ce nouveau échantillon de silence que vous partagez. Même avec tes joues roses. Et tu retrouves même ton aplomb, redressant le visage pour lui sourire gentiment, quelque chose d’heureux scintillant dans les yeux. « Cette maison est à moi… » tu hausses les épaules, comme si ce n’était rien, mais en fait tu te sens comme une petite fille qui montre sa toute nouvelle poupée à une amie. Bon, dans ton cas il aurait plutôt s’agit d’un nouveau bouquin, mais voilà. Tu te pinces les lèvres, les mordilles et te penches encore vers l’avant, les mains à plat sur le sol. Tendre. « Je ne pouvais pas rester au manoir Carrow, pas avec Ulysse sous le même toit. Constantin ne m’a pas même laissé mettre un pied à l’intérieur tu sais, pour aller récupérer mes affaires. Évidemment, maman est triste, mais elle s’y fera. Et puis entre lui avouer que mon enlèvement et mon … » tes mots butent contre l’acte, tes pensées rejettent la chose et ton corps se crispe, mais tu t’efforce de rester calme, de laisser le vide qu’on a glissé dans la tête faire son effet : « viol » tu prends une inspiration, puis reprend la parole sans plus t’inquiéter, « ont été orchestré par son propre fils, je préfère encore la laisser dans l’ignorance. Ça lui briserait assurément le cœur. » Évidemment, tu ne songes pas un seul instant que tu n’as encore jamais avoué à Ron que tu connaissais le visage de ton agresseur, du cerveau derrière l’affaire. En fait, vous avez évité le sujet autant que possible, mais tu ne peux plus. Et lui non plus, ne devrait pas. Bien entendu, il y a une différence entre annoncer qu’un inconnu, ou encore un ennemi de ton père, a voulu commettre ce genre d’acte et lui avouer que c’est ton frère qui a tout fait, mais la vérité est rarement jolie.

Tu t’efforces alors de sourire et de lui faire face, autant que cette conversation puisse vous le permettre : « Alors m’y voilà, une Carrow à Loutry Ste Chaspoule, une première ! Attention, je vais peut-être lancer une mode, tu sais. » Tu aimerais en rire, mais ça ne vient pas. À la place, tu lui offres un petit sourire navré. De lui avoir tout dit. D’avoir été brisée et trahie par ton frère, peut-être que ça signifie que tu ne vaux pas grand-chose, si même ta propre famille est prête à te faire du mal ? Peut-être. Alors tu baisses les yeux, prise en faute, et caresse le bois du bout des doigts. « J’adore cette maison… et j’y suis en sécurité. Je t’assure. Ici, personne ne peut me faire de mal… j’ai semé des pièges partout, des sorts d’alerte aussi… personne ne viendra à moi. » Tu te le répètes comme un mantra et redresse enfin les yeux, petite fille perdue, un peu triste, parce que son doudou favoris lui manque, un bout de chemise qui n’avait rien à faire entre ses doigts, mais auquel elle s’est attachée malgré tout. Et tu lui souris. Parce que cette fois, tu dois être forte, tu dois te défendre, tu dois veiller sur toi-même. « Tu l’adorerais aussi… il y a des plantes dans toute la maison et la lumière entre de partout, et le jardin » tu parles avec entrain cette fois, ton sourire se faisant plus naturel, tes épaules se détendant alors que tu redresses les yeux sur la pièce qui t’entoure, sur les plantes qui ont déjà été installé dans ton antre. Tu aimes cet endroit comme tu aimais jadis la serre Carrow, mais en plus fort encore. Tu inspires un bon coup, comme béate et offre un grand sourire heureux à Ronald : « le jardin est magnifique ! J’aime cet endroit Ron… il est loin de tout ce qui est mauvais, il est merveilleux… tu l’aimerais aussi, j’en suis sûr. » Tu te mordilles un bout de lèvre, un petit sourire aux lèvres. Il devrait venir, oui, voilà ce que tu sous-entends. Mais tu n’oses pas le dire tout haut, parce que c’est mal. Parce que ce n’est pas sa place, parce que même si ton lit te semble vide sans sa présence, il n’y a jamais mis un pied. Mais quelque chose en toi insiste et voilà que tu chuchotes tout bas, te tordant les mains, l’une grattant le sol, l’autre tricotant les doigts dessous : « alors si jamais tu avais besoin… d’une cachette… je ne sais pas, l’espace de quelques jours… je… n’hésite pas d’accord ? » Quelle idiote tu fais ! Et Hermione dans tout ça ? Oh, elle peut venir aussi. Ou pas. Non, hors de question d’en toucher un mot, tu préfères sourire à Ron, un peu timide, les joues roses, mais pas moins sincère. Il t’a sauvé la vie, tu lui dois au moins ça. Et ce n’est surement pas parce qu’il viendrait partager ton lit, par Morgana non, tu ne songes assurément pas à ce genre de chose. Mais tu ne risques pas de rendre la chambre d’ami fonctionnel avant un petit moment.
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“Kiss a lover,
Dance a measure,
Find your name
And buried treasure.
Face your life,
It's pain,It's pleasure,
Leave no path untaken.” Gaiman


"



« Lazarus, avoir une résidence secondaire dans un endroit comme celui-ci ? Aucun risque ! Il est bien trop princier, trop important ! »

Ron arqua un sourcil, incapable de savoir si c’était de l’ironie ou pas. Le souci quand l’image était flou et qu’on ne pouvait contempler les battements de cils si évocateur ou les froncements de nez qui faisaient toute la différence.

Il était heureux cela dit de lui parler à nouveau. Il avait été stupide –une fois de plus-, on effaçait pas des semaines de proximité et de cohabitation intime d’un revers de cape. Elle restait une Carrow évidemment et, contrairement à ses frères, Ron restait dans le sillon de son désamour complet pour tout ce qui était serpentard.

Mais il avait appris à mettre de l’eau dans sa biéraubeurre ces derniers temps. La conversation avec Hécate, celle avec Lucrezia , la découverte de ce qu’avait fait Zabini pour Ginny… Ron était borné certes mais même lui n’avait pas eu le choix que de reconnaître que tout n’était pas totalement pourri au royaume vert et argent de Salazar Serpentard.

« (…) si tu peux parler, c’est surtout parce que ma chambre est bourrée de sort qui m’offre toute l’intimité nécessaire.(…) »

Elle avait dit des  choses avant hein… et même après mais il n’avait strictement rien écouté. Il avait surtout failli s’étouffer en avalant sa salive ce qui aurait été sacrément comique au passage. Voldemort aux fesses et ce seraitune fille poids plume avec un sourire taquin qui terrasserait.
Ron suivit du regard le mouvement de la main sur la gorge délicate et le sourire brillant qu’elle lui fit.

Y’a pas un décret en cours contre ce genre de choses ? Franchement ?

Il n’entendait plus le brouhaha. Ni le crépitement des flammes magiques dans l’âtre, ni celui du vent dehors qui s’engouffrait dans la vieille bâtisse en gémissements effrayants. C’était comme si quelqu’un avait baissé le volume du reste du monde et que Ron était là, à rêvasser sur le contraste entre ses lèvres cerise, ses dents blanches, les ongles rose pâle et sa nuisette…

Elle avait définitivement bonne mine.

« Demi-sœur ? Oh je vois… » Ron acquiesça distraitement. Ça expliquait que la sœur nympho soit vélane et pas Sue. Non pas qu’il ait quelque chose contre les nymphos –les gens étaient bien ce qu’ils voulaient être- mais il avait horreur d’être utilisé comme un pion pour parvenir à la Reine.

Il était au moins Cavalier (voir Roi, il y avait des chansons jadis sur tout ceci).

Ron arqua un sourcil nerveux. Elle avait dormi avec son cousin ? Un renfrognement glissa sur son visage. Oui oui il savait… c’était peut-être pas non plus la peine que son cousin sache aussi quoi. « Nan mais dors avec… une peluche je sais pas moi. Un truc quoi. Un strutoscope. C’est carrément efficace. »

Et laisse ton cousin dans son lit, loin de toi. Ok, merci.

Le mouvement bougon fondit comme neige au soleil lorsqu’elle se pencha et Ron prit une légère inspiration avant d’écouter ce qu’elle disait. D’un coup, la chose lui apparut limpidement : il lui plaisait. La réalisation le prit au dépourvu pendant quelques secondes avant de lui faire pencher son visage. Impossible de savoir si ce n’était pas de la gratitude qu’elle avait envers lui et qui se matérialisait de cette manière. Une façon de lui dire ‘merci’ en ayant envie de lui.

Est-ce que c’était réellement important quand on se mordillait les lèvres de cette manière ?

La question s’envola tandis qu’elle lui racontait plus en détails ce qu’il se passait chez elle et le visage du garçon prit une teinte pâle. « Ton… ton frère a fait ça ? »  Des envies de meurtres plein la caboche et le bout des doigts. Il le tuerait lui-même si jamais il en croisait le chemin. Ou il la laisserait faire en tenant la tête du type. Ron était pour une certaine égalité des sexes en ce domaine. « Ta mère a le droit de savoir. » Il n’alla plus loin. C’était pas son problème techniquement parlant. Les affaires des Carrow le dépassait de toute évidence et à vue de nez, il pouvait déjà dire qu’il n’aimait aucun d’entre eux. Le père était un connard, la sœur n’avait aucun sens de la mesure, le frère était à enterrer le plus vite possible et la mère devait être une autruche complète qui se fichait la tête dans le sable.

Super.

Princesse des Marasmes et des Arcs-en-ciels. Peut être aussi des Pluies d'été . Probablement des Coccinelles et des Physalis. Des Filets-du-Diable, sans aucun doute. Sue était à part.

L’idée c’est qu’elle était –et c’était cruel à dire- un joli nid à emmerdes. Il le voyait clairement d’ici. Elle était d’un naturel calme, bon et complaisant. Trop peut-être. On ne pouvait pas être aussi bonne avec tout le monde et surtout pas en temps de guerre. Cela avait nécessairement ses conséquences. La loyauté –et Ron était bien placé pour le savoir- avait un prix.

Loyalty is paid in trust.

Elle ne l’avait pas vendu malgré ce que cela aurait pu lui rapporté, ne serait-ce qu’en prestige. Elle n’avait pas fait un seul faux-pas. Elle aurait pu trouver refuge dans l’élite dorée à son retour un peu comme l’avait fait Astoria d’ailleurs. Ron aurait tout simplement décidé de s’évaporer alors et n’en aurait même pas conçu de sentiments particuliers.

Elle avait préféré s’isoler dans une maison simple, à l’odeur de violette et de cannelle, en l’invitant à s’y réfugier quand bien même sa tête était à peu prêt sur tout les quais de gare du monde sorcier.

« alors si jamais tu avais besoin… d’une cachette… je ne sais pas, l’espace de quelques jours… je… n’hésite pas d’accord ? »

Ron réprima un sourire qui souleva seulement le coin des lèvres en une moue amusée. De quoi tomber sous le charme en la regardant s’embrouiller d’un rire embarrassé, timide, mutin et craquant. Elle avait une fragilité qui aspirait le regard et le regard pétillant de celle qui espère un ‘oui’.

Elle ne devait pas être vierge elle. C’était stupide de se demander ça surtout quand ça n’avait aucune importance. Lui-même avait si peu d’expérience qu’il froussa la bouche en y repensant. La faute à une guerre qui perdurait et au respect de chevalier preux qu’il avait eu envers Hermione.

Il n’avait pas envie de recommencer. De jouer les blasés en se diffusant dans une solution infantile.Il avait gardé le titre de soupirant éploré avec Hermione pendant des mois et des années et c’était la pire situation. Il y avait d’autres catégories exploitables qu'il laissait aux autres: le casanova méchant, le frimeur invétéré, le passif-agressif qui injurie pour mieux avoir, le pervers narcissique qui pour une raison qu’on ignorait complétement était tellement populaire auprès des filles paumées.

Il préférait sa catégorie à lui. Aventurier sympa. Un peu chieur. Beaucoup –très- con. Ou un truc dans ce genre. (Et il ne savait pas jouer les autres rôles bien plus populaires surtout)

Il se releva et leva sa main pour qu’elle ne parle plus. Les sons s’étaient espacés et il ferma les yeux. La sensation de vertige et de pulsion recommença et il regarda un peu titubant la chambre autour de lui et la silhouette cristalline de Sue penché au-dessus de la cheminée.

Un rire incrédule palpita dans sa gorge.

Il avait transplané comme ça, sur un véritable coup de tête, en visualisant son ancien village puis cette chambre. Une putain d’impulsion qui n’avait rien de contrôlable. Mais c’était pas ça le désir ? l’absence de rationalité ?

« Je pourrais pas rester longtemps. »  Fit-il en s’approchant. « Juste le temps de te rendre ce que tu m’as donné. »

Il l’enlaça, décidé à l’embrasser parce que ce serait sans conséquence. Après tout, ce n’était pas comme si. Il se pencha vers elle en la soulevant légèrement vers lui au sens propre comme au figuré. Un gout particulier. Parfois quand deux langues se touchent il ne se passait pas grand chose mais parfois… on avait envie de fondre, de se désagréger. Le vertige fût imprévu et Ron mordilla les lèvres qu’il avait regardé des dizaines de fois avec envie avant de venir s’y coller pour en aspirer le souffle.

C’était comme entrer dans l’autre les yeux fermés et venir tout y déranger de l’intérieur. Un magnifique bordel en apnée. Un truc à donner l’impression de s’envoler ou de tomber par terre.

Et au vu de qui elle était la fille, c’était une chute dans un ravin d’environ trouze mille mètres.

Mi-ni-mum.
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I will keep you from the world outside, I will never let you go. I will be the thing you dream about. Tell me I belong to you, Take my heart for it is yours to keep. Shackle my spirit to you.
I just can't take my eyes off you



Lors de votre conversation, avant que tout soit effacé par sa chaleur, par ses bras, par ses lèvres, il avait été vaguement question d’un strutoscope, une idée farfelue à Ron. Il avait toujours des idées amusantes après tout, non ? Souvent oui. Tu avais ris tout bas, vaguement consciente de la jalousie se dissimulant sous ses paroles. En partie parce que tu ne le croyais pas apte à en ressentir pour toi, et puis aussi parce qu’il y avait Hermione. Sa douce moitié, non ? Tu en étais pratiquement certaine, même s’il ne faisait assurément pas assez allusion à elle, même quand il te faisait confiance. Faisait, au passé oui, parce que dans les faits, depuis que tu étais devenue une Carrow devant lui, tu n’osais plus même espérer avoir sa permission pour babysitter son sac à dos. Encore moins s’il avait l’insigne des Canons de Chudley de brodé dessus. À ce propos, tu lui devais toujours un chandail, qui trainait déjà quelque part dans ta chambre. Un cadeau « au cas où tu le reverrais », quelque part, tu en avais caressé l’espoir, même si tu tentais de te persuader du contraire. L’espoir fait vivre, oui, mais la réalité c’était que Ronald Weasley était tout aussi, sinon plus, puissant que ça.

Évidemment, tu avais brisé toute la douceur du moment, vos regards complices, ton mordillement de lèvre et ses iris scintillant, ses regards insistants, pour parler de ton frère. Par nécessité visiblement. Parce que si tu te refusais de l’avouer tout haut à tout le monde, tu considérais que Ron, en tant que sauveur attitré, méritait au moins de savoir pourquoi tu étais plus en sûreté loin de ta famille, dans une maison de campagne, que dans un manoir entouré des tiens. Bien que dans les faits, ni ton géniteur, ni son fils, n’aient jamais été véritablement de ta famille, absolument pas proche de toi. Sauf pour te pourrir l’existence, sauf pour tenter de mettre fin à tes jours. Vous formiez une bien piètre famille, pas comme les Weasley, pas comme leur confiance les uns envers les autres. De quoi les envier. Une situation à jalouser. Mais Ron connaissait sa chance n’est-ce pas ? « Ton… ton frère a fait ça ? » Oui, il la connaissait alors que tu lui offrais un petit sourire. Comme si ça pouvait le consoler, comme si ça atténuait le geste, le mal qu’on t’avait fait et dont il t’avait nettoyé peu à peu. « Ta mère a le droit de savoir. » Ça, tu ne t’attendais assurément pas à ce qu’il le comprenne. Il n’avait pas assisté aux regards malheureux de ta mère lorsqu’elle croisait le chemin d’Ulysse, ni à son désespoir chaque fois qu’il l’ignorait, encore moins à son petit sourire quand il était question de son fils chéri. On lui avait volé l’affection d’Ulysse trop tôt, tu ne te voyais pas l’âme de lui arracher le peu qui lui restait de lui, une illusion lointaine d’un fils qui avançait sur sa propre voie. Elle n’avait pas à savoir qu’elle était jonché de corps et encore poisseuse de ton sang. Aussi, te contentais-tu de sourire à Ron, avec reconnaissance, mais avec cette assurance que tu ne changerais pas d’avis.

Tout comme tu ne retirerais pas ton invitation, parce que la réalité c’était que cette maison était bien plus qu’un refuge pour toi. Oui, tu l’avais choisis parce qu’elle représentait tout ce que tu n’avais jamais pu posséder parmi les Carrow : du confort, de la quiétude, de la lumière, de la simplicité et de la chaleur. Mais pas seulement. Elle était à l’opposée même de tout ce que ta famille avait toujours possédé, sauf peut-être pour ses grandes pièces, parce que toi aussi, tu exigeais de l’espace et une surface plus que respectable pour évoluer. Seulement, tu étais bien consciente que tout ce que tu avais traversé te servait bien dans le choix de cette maison, de ce cottage que jamais on aurait accepté que tu achètes sans tes craintes, sans les abus dont tu avais été victime. Ça aurait été trop louche. Une Carrow en pleine nature ? Quand bien tu aimais les plantes, même si on te savait plus souvent perdu dans ta serre que dans le manoir et malgré ton animosité envers les hommes Carrow, ça aurait été trop étrange. Trop différent pour le reste de l’élite. On ne l’aurait pas compris. On ne te l’aurait pas permis. Alors que maintenant, si. Tu te protégeais, tu cherchais le calme, tu voulais qu’on te laisse en paix, pour recommencer à t’épanouir. Pour peut-être, qui sait, pouvoir revoir un certain insurgé qui t’avais sauvé la vie. Si le choix de cet endroit avait tout d’abord représenté un havre de paix, le bout du monde pour les mangemorts qui pourrais vouloir terminer le travail de ton frère, quand tu y avais mis un pied, tu t’étais tout de même permis d’avoir une petite pensée pour Ron. Ça, tu ne l’avouerais jamais, pas même sous la torture. Question d’orgueil et d’apprentissage, les hommes ne restent jamais Susanna. Les hommes ne sont pas faits pour toi. Et pourtant, tu l’imaginais très bien s’assoir au pied de ton lit, tu avais eu une vague vision, trop vite envolée, de sa grande silhouette dans la cuisine, à rôder près du chaudron comme lors de votre cohabitation.

Donc oui, tu lui offrais de venir. Tu lui proposais de trouver refuge ici, dans ton petit coin de paradis, dans cet endroit qui passerait probablement sous le radar des mangemorts, ne serait-ce qu’à cause de ce que tu avais vécu. Par respect. Parce que même si ton géniteur ne te portait pas d’affection particulière, il avait trop d’orgueil pour laisser pareille situation se reproduire, parce que même Draco, avec qui tu t’étais prise la tête, se montrait dorénavant plus agréable avec toi. C’était là des preuves que tu avais subis assez pour mériter cet endroit. Ce calme. Mais aussi que Ron pourrait t’y rejoindre, si jamais. Parce que tu l’espérais tout de même, bien malgré toi, malgré la logique, parce que le cœur n’a que faire de la raison, n’est-ce pas ? Non et surtout pas devant ce presque sourire qu’il t’offrait, cette bouille adorable, ce regard qui te réchauffait les joues. Comment faisait-il cela hein ? Comment pouvait-il dégager ce genre de chose, tout en étant aussi loin ? Aussi flou, dans les flammes. Parce que ce n’était pas le feu magique qui te réchauffait, mais bien lui. Et voilà qu’il levait une main, qu’il te demandait de te taire, te faisant plisser les yeux. Que ce passait-il ? Tu te mettais déjà à craindre le pire, à imaginer que quelqu’un c’était glissé dans sa cachette et à retenir ton souffle, de peur de le trahir. De crainte de le voir être attaqué, repéré, attrapé. Pas lui. Par Morgana, pas lui. Mais non. Il ne risquait rien, sinon de renverser une plante, suspendue pas très loin de ta cheminée, alors qu’il en émergeait. Et toi, tu battais des cils, surprise. Incertaine, pourtant déjà souriante, son sourire ayant cet effet sur toi. De te réchauffer le ventre, d’y faire pousser des vignes, déjà prêtes à t’envahir. Et son rire, son rire te met dans tout tes états, alors que tu cherches comment te redresser, comment le repousser doucement. Vers la cheminée. Vers ton corps. Ton lit ? Non. Il ne devrait pas être là, debout devant toi, en chair et en os, plus rigoureux que dans tes souvenirs. Plus grand. Plus lumineux, même dans ses vêtements usés. Plus séduisant, avec ses cheveux en bataille.

« Je pourrais pas rester longtemps. » Ça, tu le sais, très bien même. Ton regard ne le quitte plus alors qu’il s’approche, alors qu’il se penche au-dessus de toi. « Juste le temps de te rendre ce que tu m’as donné. » Que tu lui as donné ? Tu fronces les sourcils, incrédule et à la fois trop sous le charme pour t’en soucier. Tu ne réalises pas même que dans ta joie de le retrouver, tu t’es redressée, les jambes molles, presque chancelante. « Ce que je t’ai donn- » le reste meurs sous son étreinte, dans un souffle, ta respiration qui se bloque alors qu’il t’attire plus près. Qu’il te soulève un peu, que tes mains se referment sur son haut. Parce que finalement, tu veux être encore plus près. Trop près. Sa bouche trouve la tienne, s’y presse et tu disparais. Parce que le monde n’a pas bougé autour de vous, assurément pas, donc c’est toi qui a changé. Toi qui tourbillonne dans un torrent de nouvelle sensation, quoi que non, tu a déjà goûté cette bouche. Il te rend ton baiser, celui que tu lui as imposé, celui qu’il t’a pourtant rendu avec avidité, lors de votre adieu. Mais cette fois, ça n’a rien d’un au revoir. Alors ta main droite remonte contre son cou et glisse jusque contre sa nuque. Tes ongles raclent sa chaire chaude, bouillante oui, et tu enfonces les doigts dans ses cheveux de feu. Il t’a manqué, tellement manqué que c’en est ridicule. Et pourtant, tu es là, contre lui, en équilibre sur la pointe des orteils, accroché à ses lèvres. Prête à tomber pour lui, à te perdre dans ce réseau de vigne qu’il fait pousser dans ton estomac. Tu laisses même s’envoler un petit gémissement lorsqu’il enfonce délicatement ses dents dans ta lèvre, quand il te la mordille, comme tu l’as fait trop souvent déjà, au courant de votre conversation de plus tôt.

Avec Ron, tu perds pied. S’il a l’impression de tomber dans le vide, toi tu t’enfonces dans un courant d’eau chaude. Bouillante. Le courant t’emportes et tu te laisses aller, tu réponds avec euphorie à son baiser, tu y reviens, dès qu’il relâche tes lèvres. Parce qu’il ne peut pas rester longtemps, parce qu’il ne devrait pas être là, parce que tu vas devoir le laisser partir. Loin, trop loin. Alors tu fronces délicatement les sourcils, essoufflée, à bout de souffle, à bout de lui, une main cramponnée à ses cheveux, l’autre suivant la courbe de sa mâchoire. Lisse, ce qui t’arrache un presque sourire, le désir jouant bien trop avec tes nerfs pour te permettre de sourire réellement. Lorsque ta voix résonne dans la pièce, dans l’intimité de ta chambre, ce cocon qui te fait l’impression de vous protéger, elle tremble légèrement, essoufflée comme tout le reste de ta personne : « Tu ne devrais pas être ici… » Non, absolument pas. Ton front trouve le sien et tu fermes les yeux, un bout de langue passant sur tes lèvres. Il faut que tu te concentres, mais dès que tu ouvres les yeux, que vos regards se croisent à nouveau, c’est comme si tu venais de remettre un pied dans l’eau. Si chaude. Si douce. Trop délicieuse pour être ignorée. Alors tes lèvres trouvent à nouveau les siennes, tendrement cette fois. Langoureusement. Pas comme on le fait avec un amant, n’est-ce pas ? Non. Alors tu t’essouffles un peu plus : « C’est dangereux… pour toi… » Tu fronces les sourcils, au supplice il te semble, alors que ton pouce glisse contre la courbe de sa lèvre inférieure. Trop pleine. Trop douloureusement délicieuse. Prête à crocheter à nouveau les tiennes, ce que tu tentes pourtant de réprimer. Mais ton désir, ton envie de lui, n’a aucune envie d’être ravalé. Alors tu chuchotes la suite, les yeux redressés en direction des siens, de cet homme qui te surplombe et fait de l’ombre sur tout le reste : « Et Hermione ?... » Voilà, tu l’as dit et l’inquiétude vient troubler ton regard, parce que vos baisers ne devraient rien signifier, n’est-ce pas ? Parce que vos échanges ne devraient jamais que se limiter à des pulsions, des soudaines poussées d’hormones typiquement humaines. Une envie d’oublier. Un besoin d’être réchauffé, d’être aimé. Comme des amants. Passagers. Un coup de tête. Mais non, parce que ta main est trop tendre, là contre son cou. Parce que tu lui caresses la tête avec une tendresse que tu n’offrirais assurément pas à un homme de passage. Pourtant, c’est tout ce qu’il devrait être, si seulement les rôles vous allaient. Si seulement vous saviez jouer ce jeu.

Alors tu baisses les yeux, coupable quelque part, mais déjà bien trop attachée à lui. Foutue oui, parce qu’il a semé quelque chose en toi, qui a déjà commencé à croître. Quelque chose qu’il ne voulait pas nécessairement mettre là, un peu comme les plantes le font, avec leur pollen. Ron a laissé s’envoler quelque chose et toi, tu l’as rattrapé, par hasard, par erreur peut-être même. Parce qu’il est bien trop Weasley et toi, Carrow. Pauvres fous oui. Mais tu t’enlises, parce que tu n’as aucune envie d’arracher ce qui grandit en toi, cette petite pousse délicate d’un vert trop tendre, « je ne veux pas tout gâcher. » Tu ne veux rien lui arracher, rien lui voler. Mais tu n’arrives pas à le relâcher pour autant, tu ne sais pas comment faire. Alors tu chuchotes doucement, ton regard détaillant son visage, « mais… tu m’as manqué Ron… » Et il n’y a pas plus vrai. Parce que tu scrutes avec attention chacune de ses taches de rousseur, comme pour les graver dans ton esprit, comme si tu souhaitais apprendre à les retracer, même les yeux fermés. Et puis son nez, un peu pointu, mais qui souffle aussi fort que le tien. Il a ses yeux, troublés comme les tiens, magnifiques teintes claires qui te renvoient tes doutes et ton désir. Toi aussi, tu le dévores du regard de la sorte ? Assurément. Et enfin sa bouche, trop pleine, encore humide de la tienne, mise à nue sans tes lèvres pour les décorer. Par Morgana, tout ça est une torture et tu fermes plutôt les yeux, cherchant à apaiser ton cœur, trop douloureux, trop à l’étroit dans tes côtes. Cherchant à retrouver une respiration normale. Régulière. Mais sans grand succès. Ron t’a volé plus que tes lèvres, plus que le calme de ton ventre, il t’a pris tout ton air et un bout de ton palpitant. Qui aurait cru que les Weasley pouvaient être des voleurs hein ?
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Calling out father oh
Hold fast and we will
Watch the flames burn auburn on
The mountain side
Desolation comes upon the sky

"

Ah ah ! Il l’avait bien eu!

Ron ne réprima même pas le sourire qu’il eut contre les lèvres avant de l’embrasser de plus belle.  En vérité, il n’était pas vraiment capable de formuler un jugement sur sa propre conduite. Il avait enregistré l’évènement puis sa conscience s’était figée. L’ascendance de Sue n’existait plus trop une fois qu’elle était dans ses bras à lui. Une rêverie tout au plus. Bien sûr qu’il y mettait des sentiments mais ils n’étaient par essence qu’en surface. Une attraction réelle qu’il ne cherchait pas à brider en cet instant particulier et qu’il avait perçu en filigrane chez elle.
Elle était si plaisante. C’était simple avec elle et Ron avait soif de simplicité. Les gens se croyaient toujours obligé de faire des trucs de folies et il n’en pouvait plus… certes, lui-même se mettait dans des situations impossibles les trois quarts du temps et la guerre n’arrangeait pas franchement les choses et peut-être que ce n’était pas intelligent d’échanger son Adn avec la fille de Belzébuth mais une seule question primait dans sa caboche masculine. Depuis combien de temps avait-elle envie de lui ? Il aurait presque pu lui poser la question en soupirs brûlants à l’oreille, accompagné d’autres mots peut-être moins honorables mais Sue s’accrochait à lui en le mettant en garde.

Dangereux ? Pfff mais il se rit du danger !

Sauf quand ça avait huit pattes. Ou alors que ça n’avait pas de bras. Ou que ça mettait en danger la finalité de leur lutte.

Un faible soupir et un frémissement au bout des paupières. Le visage suspendu au-dessus du sien, les mains venu se nicher aux hanches, Ron se contenta d’acquiescer faiblement. Franchement, là ? Maintenant? de suite? Il n’en avait strictement rien à faire du danger. Pas quand elle était alanguie contre lui et que le tissu de la nuisette s’était légèrement relevé sur ses cuisses. L’abandon dont elle faisait preuve était nettement plus dangereux pour Ron que la situation globale en elle-même et l’urgence avec laquelle il appuya son corps contre le sien était en passe d’être bien plus problématique. Sa main droite rampait sur le tissu tandis que l’autre explorait très lentement jusqu’où il pouvait remonter le pan du vêtement.

Sauf qu’évidemment, Sue crut bon de prononcer le nom fatidique :
Hermione.

Avec un peu de bol, il pourrait l’embrasser et effacer le nom de ses lèvres… sauf que non. Ça ne se passait pas aussi facilement.

« Pourquoi… pourquoi tout le monde me demande ça à chaque fois ? »

Tous les jours. Il y avait toujours un insurgé, un ami, quelqu’un qui lui demandait pourquoi il n’était pas avec Hermione, et comment allait Hermione et est-ce qu’Hermione avait bouffé son putain de pancake ou que savait-il encore.... AUCUNE IDÉE.

Réprimant un tremblement nerveux d’agacement palpable, Ron se détacha puis passa une main dans ses cheveux. Pour un peu, il pouvait croire qu’il ne s’appelait pas Ron Weasley dans la tête des gens mais Ronald Granger.

« Je ne veux pas tout gâcher. »

Évidemment que non. Ce n’était pas le propos. Pour être honnête, Ron pouvait comprendre la question. Hermione et Ron… les gens l’avaient souvent compris avant qu’eux-mêmes ne s’en rendent compte. Certains avaient devinés durant le bal des champions, d’autres quand il était sorti avec Lavande, certains quand ils étaient partis et la plupart quand ils s’étaient embrassés en pleine bataille à Poudlard.
Mais la récurrence de l’interrogation commençait à le rendre dingue. Il éllipsait en général maintenant. Ne répondait même plus et partait sur une autre vague de conversation. Harry était au campement, Hermione aussi et lui venait juste d’y revenir à son tour. La vérité c’est qu’il les croisait à peine. L’autre vérité c’est que c’était tout aussi bien ainsi. Ils étaient plus efficace séparés lui semblait-il (il avait tort).  C’était étrange parce que Ron avait presque parfois l’impression d’être en charge –avec ses frères-  de tous les Insurgés. C’était simple de déléguer cela dit. Ils avaient de bonnes recrues qui leur permettaient de s’adonner à la recherche des horcruxes.

« mais… tu m’as manqué Ron… »

Il eut un sourire tendre qui n’atteint pas ses yeux. Il avait agi par impulsion mais elle avait raison. Et Hermione ? Il n’était plus avec depuis des mois. Elle ne lui manquait tout du moins pas à ce niveau vu que cela faisait bien des semaines que tout ceci n’avait plus la même résonance entre eux deux… non. Mais ils s’étaient séparés pour une bonne raison.

Pour une seule raison : Harry.

Et voilà qu’il embrassait une fille sans aucune... logique?

(Il y en avait bien une mais enfin...)

« Hum… ce que je vais dire…. Ça va te paraitre très… disons…. Plutôt dramatique. Mais je sais vraiment pas le dire autrement. » Ron se frotta le nez puis regarda enfin Sue avec sérieux, l’azur picotant en prenant mesure des traces des passages de son baiser sur la jeune femme. C’était partout sur elle : dans le chiffonnement de la nuisette jusqu’aux petits renflements grenadine sur la bouche là où il avait mordillé ou aspiré plus fort, il ne savait plus trop. L’image brula la rétine et il cilla dans un mélange de torpeur délicieuse et de nervosité ambiante.  « Je sais que ça peut paraitre bénin cette histoire d’Indésirable n°3 mais c’est concret. Dans la forêt j’étais assez libre finalement. Chez Bill aussi. Mais là c’est différent. Un seul faux pas et ça peut entrainer beaucoup plus que ce que je ne vaux. Hermione et moi… ça fait des lustres qu’on est plus ensemble. Bon d’accord… officiellement ça doit faire … depuis novembre. Officieusement crois-moi, ça fait des lustres. » Plus d’un an au moins. Il se rendait compte maintenant combien il avait été lent à bouger de cette relation. Il supposait qu’on ne se remettait pas d’une fille comme Hermione en un claquement de doigts. « On l’a fait parce que tu peux pas… chercher… se battre plutôt, tu peux pas te battre et avoir une relation. On était trois dans cette relation. Et là ce sera pas pareil évidemment mais... faut qu’on se mette d’accord de suite. C’est plus honnête. » Ron hésita, cherchant visiblement la meilleur façon de dire les choses. C’était une promesse qu’il s’était faite à lui-même de ne plus se mentir et de ne plus mentir non plus. C’était vraiment plus simple en théorie parce que dans la pratique les petites omissions vous facilitaient horriblement la vie. « Tu me plais… un peu… beaucoup. Et je sais que je te plais aussi. Un peu. » Il eut un sourire boyish en coin. « Mais… » Ça faisait tellement prétentieux de le dire comme ça… tellement. Il inspira. « Tu ne dois pas tomber amoureuse de moi. Et euh… pareil pour moi… pas de moi-même, ce serait stupide. Je veux dire, de toi. »

Ouf il l’avait fait.

On ne tombait pas amoureux des filles de mangemorts et on ne glissait pas sous le charme de type qui risquait de ne pas revenir de mission.
Et il fallait être pragmatique. Il l'avait sauvé, sans nul doute qu'une part d'elle lui était plus que reconnaissante. Quand à lui, il sortait de quelque chose de particulier avec une fille qui l'avait ignoré et l'avait traité comme s'il était stupide pendant des années alors évidemment quand on le regardait réellement...

Il fallait garder la tête froide. Le coeur tiède. Et les mains chaudes.

Dans cet ordre là.

Il n’était pas entièrement certains de son discours mais ça lui semblait juste sur le moment. Il n’était pas amoureux d’elle. Pas encore. Il avait ce béguin vibrant fait de désir et d’admiration. Il n’avait jamais ressenti le besoin de mettre des noms sur quoi que ce soit. Hermione et lui avaient été bien avant qu’il ne l’embrasse et Sue et lui seraient bien au-delà de mots qui avaient une symbolique trop forte ou désuète selon le rempart où l’on se plaçait.

Il se rapprocha à nouveau, glissant ses mains autour du visage, caressant des pouces l’ovale soyeux.  Ce n’était pas évident d’apporter un semblant de gravité quand on cédait irrémédiablement à ses envies.  Être  soumis à ses désirs en les assumant mais pas au point d’y céder sans vergogne. Il ferma les yeux laissant ses lèvres prendre le relais des doigts, glissant sur la peau fraiche et venant déposer un long baiser sur ses lèvres.

C'était pour que le message soit complet.
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Are we just gonna stay like this forever, floating. I'm serious, my heart is furious cause I'm so confused when we're together. Feels like I'm choking, these emotions. I wish I could say what I'm feeling, I'm scared to let these words out. Can you stomach the doubt?
Bittersweet in your mouth



Toutes les bonnes intentions du monde ne te sauverais pas ce soir Susanna. Tu avais commis trop d’erreur, fait trop de mal, ou peut-être était-ce simplement une malédiction te poursuivant ? Dans tous les cas, dès que le prénom de la sorcière eut quitté tes lèvres, tout s’enchaina. « Pourquoi… pourquoi tout le monde me demande ça à chaque fois ? » La réponse te semblait claire, mais pas pour lui et Ron s’écarta de toi, les mains dans les cheveux. Plus habile que toi, peut-être, mais assurément moins tendre. Et toi, toi tu te tords les mains, en reculant de deux pas, comme si tu venais de te faire gronder. Tu aurais dû te taire. Vos positions n’ont plus rien d’intime, mais plutôt que de capituler jusque sur ton lit, tu décides de faire face. Alors tu restes debout, les doigts emmêlés dans ta robe de nuit, alors que tu cherches à comprendre ce qui se passe. Tu tentes, en vain, de t’expliquer. De t’excuser. D’encore une fois, acheter la paix. Mais pas comme avec Malfoy, plus jamais tu n’écarteras les cuisses de cette façon, déjà parce que tu n’es pas ivre, loin de là et que sa technique de drague est assez douteuse en ce moment. Sauf que voilà, la vérité c’est que Ron t’as rendu ce que tu lui avais donné, ni plus ni moins. Vous êtes quittes, prêts à affronter un nouvel au revoir ? Pas toi. Alors tu cherches à lui faire comprendre qu’il te manque, tu lui offres tes sentiments, des sensations, des impressions, au compte-goutte. Comme s’il était une potion particulièrement délicate à mettre en place et quelque part, tu ne sais pas combien c’est vrai.

Or, le sourire qu’il te rend te laisse un goût amer en bouche. Tu arrives presque à sentir l’odeur d’Hermione sur lui. Tu t’es encore fait avoir, hein Sue ? Mais tu ne veux pas y croire, tu ne veux pas affronter la possibilité qu’un Weasley puisse être ce genre de farceur. Stupide, peut-être, maladroit assurément, mais sournois ? Non. Ils n’ont rien du vert et argent. Rien. Seulement qu’est-ce qui est pire, que Ron ne puisse éprouver une affection sincère pour toi à cause d’Hermione ou simplement parce que tu ne le mérites pas ? Tu connais la réponse et c’est elle qui te fait baisser les yeux. Carrow un jour, Carrow toujours. « Hum… ce que je vais dire…. Ça va te paraitre très… disons…. Plutôt dramatique. Mais je sais vraiment pas le dire autrement. » Tu souris déjà vaguement à ses paroles. Tu sais qu’il va te rejeter, qu’il cherche une échappatoire. Tu ne dois pas le prendre personnelle Susanna, après tout Ronald n’a jamais voulu te faire de mal, il est simplement venu te voir pour… veiller sur toi, vérifier que tu allais bien et te voler un baiser. C’est toi qui s’est emporté, toi qui en a trop fait, en t’accrochant à lui, en le questionnant, en laissant sa chaleur te séduire. Femme faible. Mais tu apprends, ce n’est rien. Tu y survivras. « Je sais que ça peut paraitre bénin cette histoire d’Indésirable n°3 mais c’est concret. Dans la forêt j’étais assez libre finalement. Chez Bill aussi. Mais là c’est différent. Un seul faux pas et ça peut entrainer beaucoup plus que ce que je ne vaux. Hermione et moi… ça fait des lustres qu’on est plus ensemble. Bon d’accord… officiellement ça doit faire … depuis novembre. Officieusement crois-moi, ça fait des lustres. » Ça, tu ne l’avais pas prévu. C’était donc bel et bien terminé entre lui et la jeune sorcière ? Déjà, une vague de soulagement te submerge. Cette fois, tu n’as trahis personne, tu n’as pas commis de faute. Sauf envers toi-même, sauf envers Ron peut-être ? Peut-être. Ça ne t’empêche pas de soupirer, rassurée. Ce n’est pourtant pas terminé et tu te réjouis possiblement trop vite.

« On l’a fait parce que tu peux pas… chercher… se battre plutôt, tu peux pas te battre et avoir une relation. On était trois dans cette relation. Et là ce sera pas pareil évidemment mais... faut qu’on se mette d’accord de suite. C’est plus honnête. » Chercher quoi ? Tu te le demandes. Se battre, ça tu le comprends. Ça vient avec son statut d’indésirable, c’est partie intégrante du spécimen : sauveur. C’est un soldat, un lieutenant même, il va sur le terrain, il y vit. Mais ils étaient trois dans cette relation ? Tu n’es pas certaine de vouloir entendre les détails, qu’ont-ils fais, Potter et lui, avec Granger ? Non, ça ne te regarde pas. Ça vaut mieux. Quant à la suite, ce soudain besoin de se mettre d’accord, tu te demandes encore si ça te concerne. « Tu me plais… un peu… » Ça y est, tu rougissais doucement, incapable de refouler la chaleur inondant tes joues. Et pourtant, ça n’allait pas s’arranger, pas après son « beaucoup. » Maintenant pivoine, tes dents retrouvèrent ta lèvre inférieure, comme si ça pouvait effacer ta gêne. Tu avais peut-être plus d’expérience que le roux en matière de rapprochement physique, mais les jeux de l’amour, le flirt même, n’avait jamais été de tes talents. Pas sans un peu d’alcool pour te rendre plus audacieuse. Ou la présence d’un insurgé ? « Et je sais que je te plais aussi. Un peu. » Oui, peut-être que Ron te rendait plus aventureuse, parce que tu t’entendis souffler doucement, timidement mais trop clairement à ton goût : « beaucoup » alors que tu passais au rouge pivoine, mais ça non plus, ça n’allait pas durer.

Un simple petit mot et ton ventre encore chaud, remué par les aveux d’une franchise désarmante et à la fois terriblement charmante du rouquin, te fit l’impression de refroidir en un temps record : « Mais… » Jamais rien de bon ne venait à la suite de ce mot. Jamais. Tu le savais d’expérience, c’était un mot qu’il fallait craindre. Sauf qu’ici, avec lui, il n’y avait encore rien à perdre non ? Si tu avais sût te mentir, tu aurais pu répondre non. Seulement, avec le temps, avec les poisses, tu avais appris que ton orgueil avait un certain seuil et que ta dernière épreuve l’avait amoindri considérablement. Oui, il y avait à perdre. De ton côté, seulement dans ton camp. Mais ça aussi, ça devenait une habitude non ? Tu n’avais pas bien appris tes leçons, mais déjà tu te préparais à recevoir la dernière. Une mignonne petite gifle : « Tu ne dois pas tomber amoureuse de moi. Et euh… pareil pour moi… pas de moi-même, ce serait stupide. Je veux dire, de toi. » Il avait beau s’emmêler dans ses explications, cette fois tu ne sut malheureusement pas en rire. Y trouver quelque chose d’amusant. Pourtant, tu aurais dû, c’était ton rôle non ? D’être forte, d’encaisser et de rire. De sourire en haussant les épaules. Au final, il ne te blessait pas, pas vraiment. Ronald n’avait rien d’un ennemi, c’est toi qui t’attachais à lui, qui t’imposait. Alors te voilà planté devant lui, inspirant lentement de l’air, pour t’efforcer de sourire, mais sans grand succès, tu remues à peine les lèvres alors que tu hoches la tête. Comme si tu étais l’un de ses soldats. Oui chef. Bien chef. Pas de sentiment. D’accord. Tu ravalerais les tiens, tu les dissimulerais, jusqu’à ce qu’ils meurent. Parce que si tu te savais déjà atteinte, infectée par son sourire, par sa chaleur, par cette langue qui avait eu la cruauté de venir se presser à la tienne, tu n’étais pas pour autant entièrement demeurée. Si on cesse de porter attention, de nourrir, de cultiver, ce qui pousse, cette chose finit par mourir. Or, il y avait bien assez de plante en toi, pour couvrir cette pousse, pour la dissimuler à ton regard, pour te permettre de garder la tête haute en face de lui. Il venait de piétiner ton parterre, mais tu ne te débattrais pas Susanna, tu ne chercherais pas à le remettre en ordre. Assez. Les hommes n’étaient bons qu’à détruire, Ronald ne faisait pas exception. C’était rassurant quelque part.

Sauf qu’en réalité, ça n’allait pas. Pas vraiment. Surtout pas quand il s’approcha de toi, ses mains glissant de chaque côté de ton visage, pour l’attirer au sien avec une douceur douloureuse. Il ne te restait plus qu’à fermer les yeux, un bout de lèvre malmené par quelques dents, jusqu’à ce que ses lèvres se pressent aux tiennes. Trop douces. Trop tendres. Un honteux mensonge. Un jeu auquel tu ne te sentais finalement le cœur à jouer. Assez, tu n’étais pas ce genre de femme-là, tu ne le serais jamais. Pas assez belle. Pas assez sensuelle. Juste assez stupide pour le vouloir, parce que le bas de tes reins répondait à l’appel, parce que tu sentais les vignes s’entortiller sous l’appel de la bouche de l’homme. Tu désirais Ron, mais pas comme ça. Pas après son décret. Parce que pour toi, les rapports physiques allaient de pair avec les sentiments, parce que tu ne pourrais pas écarter les cuisses devant lui sans laisser les papillons déployer leurs ailes dans ton estomac. Pas avec lui. Si tu l’avais détesté, comme tu avais jadis haïs Beatrix, peut-être en aurais-tu été capable, mais c’était impossible avec Ronald. Il t’avait sauvé, il t’avait enlacé quand tu avais besoin de chaleur et d’être rassurée. Il avait été ton pilier. Sinon, tu l’aurais déjà giflé. Fort.

Plutôt que d’appeler un conflit entre vous, tes mains trouvèrent doucement son torse, pour le repousser. Pour mettre de l’espace entre vos corps, entre vos lèvres, les tiennes se mourant pourtant déjà de ne plus goûter les siennes. Un bout de langue vint les consoler, pour ensuite les décorer d’un minuscule sourire navré, alors que tu redressais les yeux sur lui. Troublée. Désolée. Perdue en mer. « Pas de sentiment, d’accord… » Et déjà tes mains gagnaient les siennes, les retirant de sur ton visage, t’arrachant doucement à ta chaleur. Non pas sans que tu avales ta salive lentement, presque difficilement, tes yeux se plissant doucement sous ton sourire forcé. Tes mains tremblent un peu, là contre les siennes ne sachant pas quoi en faire. Où les mettre. Idiote. Alors tu les abandonne dans les airs, délicatement, sans aucune trace de colère. Pourquoi devrais-tu lui en vouloir, hein Sue ? C’est toi qui t’es fait ça toute seule. Encore. Tu es douée pour ça et tu recules de trois pas, te tordant les mains ensemble, tes poignets contre ton ventre, ton regard ne le quittant pas. « Je suis désolée » surtout de l’avoir embrassé, parce que c’est bel et bien toi qui ait lancé la chose. En lui disant adieu, en semant cette drôle de plante en toi, en espérant que lui aussi, serait attirer par son parfum. Par cette petite fleur en pleine croissance. Une belle idiotie oui, un rêve de jardinière. Mais la réalité ne fonctionne jamais aussi simplement que les plantes. Jamais. Alors tu échappes un rire nerveux et te passe une main sur le visage, honteuse et à la fois ridicule, pour finalement le regarder d’un seul œil, ta main couvrant le reste de ton visage. « Par Morgana, tout ça est si intimidant. » Tu ris à nouveau, mais plus naturellement cette fois. Tu lâche prise et tu retires ta main pour inspirer l’air à plein poumon, lui tendant une main avec fermeté, un demi-sourire s’efforçant d’étirer le coin droit de tes lèvres, comme pour te convaincre toi-même : « Amis ? » Oui, voilà le mieux que tu pouvais faire. Tu pouvais encaisser le rejet, tu avais toujours vécus dedans, mais sur ce coup, il fallait qu’il t’aide un peu. Voilà ce que ton regard le suppliait gentiment de faire : serre moi la main Ron et soit mon ami. Rien de plus. Tu n’avais jamais souhaité être une petite chose exigeante, mais tu aurais assurément besoin de son amitié. Il n’était pas trop tard pour corriger la pousse de cette plante interne. Enfin tu y travaillerais, à coup de cisaille et d’insecticide s’il le fallait. Plus cruelle avec ta jungle intérieure qu’avec aucune de tes plantes.
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For the sword and the stone
Bad to the bone
Battle is not over
Even when it's won

"


Il avait compté sept battements de cœur. Sept secondes. Des coups sourds qui avaient le son des gourdins annonçant Ragnarok.

Elle avait égrené les mots comme le sable sur la plage quand le vent soufflait fort. Avec douceur, certes, mais avec la force de l’océan aussi, qui sait que, même si elle vient flirter de ses vagues la plage découverte, ils ne pourront jamais réellement se mélanger.

Sept poings réguliers sur le torse et trois petits mots.

« Je suis désolée »

Ron se renferma. Il n’avait pas le choix. Pour toute la légèreté dont il pouvait faire preuve, pour toutes les conneries qu’il pouvait balancer à la minute, il savait ce qu’il fallait faire. N’en avait jamais douté. Le baiser ne le consola pas et il resta de marbre devant la jeune femme qui déjà reculait. C’était sans doute au mieux.
Il ne cilla pas, juste un tremblement nerveux des doigts et les cheveux qui retombèrent sur le front tandis qu’il abaissa son regard quelques secondes.

Le temps de se souvenir pourquoi.

Le temps de se convaincre lui-même.

Il n’avait rien à offrir. De l’amusement, il était prêt à la donner sans compter avec sa générosité innée. Il pouvait se montrer drôle et inconséquent mais elle ne voyait pas au-delà n’est-ce pas. Être avec lui ? Vraiment ? Il avait beau savoir que s’était peut-être aussi se fourvoyer, il préparait ses coups à l’avance comme le joueur d’échecs émérite qu’il était parfois.

Il fallait savoir quels sacrifices on était prêt à faire.

S’ils étaient, cela reviendrait à lui imposer un silence absolu, une série d’étreintes volées, seulement quand lui pourrait. Cela reviendrait parfois à devoir lui mentir ou omettre pour qu’elle en sache le moins sur ses activités.  C’était vivre une clandestinité forcée qui ne résulterait surement que dans le chaos. Si elle parlait –même joyeusement- et si elle laissait filtrer  son inquiétude à son égard (et elle le ferait, il commençait à la connaitre) ; si un membre de sa famille ou autre finissait par le savoir… Par Merlin, son frère l’avait donné en pâture à des connards! Elle était accoutumée aux gens de l’élite… elle croyait quoi ? Ron avait confiance en elle mais pas dans l’univers où elle baignait, ni en ses ami-e-s et encore moins dans les gens avec qui elle travaillait.
Elle pensait qu’il ne prévoirait aucune des conséquences si qui que ce soit venait à savoir que l’ainée des Carrow tenait l’indésirable n°3 par les sentiments ?
On l’arrêterait. On la torturerait. On s’en servirait comme monnaie d’échange. Et il viendrait. Évidemment qu’il viendrait avec son cœur en berne dans une écharpe rouge et or même. Mais les conséquences sur Bill, sur Fred, Harry, Hermione, sur la cause…

Sur elle.

On ne revenait jamais complétement des endoloris ni des sous-sols du département des miliciens de Voldemort. Elle le haïrait peut-être. Ou pire. Elle lui pardonnerait.

Et même si tout se passait bien. S’ils parvenaient à garder leur bulle, elle voudra plus (avec raison).  Il voudra plus. Et tant que la guerre n’était pas terminé, tant que ce gouvernement n’avait pas été renversé et Voldemort totalement détruit, on pouvait en rêver de l’avenir... Juste ça. Aujourd’hui elle était encore la fille d’un mangemort. Trop dangereux pour lui. Pour elle aussi.

Il déglutit imperceptiblement et releva un regard douloureux sur Sue, acquiesçant simplement.

« Oh… bien sur… » Ron commença en glissant sa main dans celle de la jeune femme. Autant qu’elle croit que c’était juste ça. Qu’il avait juste eu envie de tirer son coup, que ça lui laisse le droit à d’autre chose qu’elle méritait amplement après les souffrances traversées. Une vie faite de velours, de plantes et de sorties dans l’élite. Les prétendants ne manqueraient pas.

Il serra la main un peu trop fort avant de s'en rendre compte et relâcha immédiatement.

« Amis. »

C’était déjà bien considérant leurs noms de familles respectifs, leurs maisons rivales et leurs positions en société.  C’était déjà bien oui, mais Ron n’eut pas un sourire. Tout juste un hochement de tête tandis que les doigts caressèrent ceux de Sue, vestige d’un regret palpable. L’élite pouvait crever. Après il viendrait la chercher.

Une douleur aiguë dans le ventre.

Ah oui. De la colère.

C’était comme les grondements d’un volcan qui s’apprêtait à exploser. L’injustice de la chose venait de le prendre aux tripes. Il était un garçon simple. Son ambition avait été d’être auror avec Harry, d’épouser une fille chouette, de vivre heureux, qu’elle qu’en soit l’ordre. Et cette fichu guerre lui prenait tout. Des amis, de la famille, le droit de flâner dans les rues, celui de poursuivre ses études et même celui d’aimer qui bon lui semblait.

Il passa une main sur son t-shirt et esquissa un sourire à Sue. Elle n’y était pour rien. Il ne fallait pas recommencer les erreurs d’avant. Il avait été si en colère avant. Tellement qu’il aurait pu en briser le monde.
Il lui murmura qu’il était tard, que cela allait éveiller les soupçons s’il ne rentrait pas et qu’elle était restée enfermée dans sa chambre depuis trop longtemps aussi. Un battement de cœur fébrile plus tard et il transplana en retour dans la maison désaffectée froide.  La nuit était en train de tomber donnant une teinte rouge au ciel.

Ron resta immobile à contempler le vide devant lui.

Il ferma les yeux. Pour d’autre c’était pire. Il acquiesçait toujours en bougonnant quand on le lui disait. Hermione était sang-mêlé, Harry était l’élu. Ils payaient bien plus cher que lui. Lui, ça allait quand même, il avait sa famille dans les rangs. Hécate Shackelbolt le lui avait lancé à la figure il y a peu qu’il avait de « la chance » au final -si peu à perdre- minimisant une fois de plus ses sacrifices.
Il n’avait pas le droit de se plaindre.

Un cri de rage se réverbéra entre les murs dans un écho lointain et il lança un sortilège incandescent sur la cheminée qui s’illumina avant de shooter dans les cendres trépignantes.  Son poing chargea contre le mur et la douleur quasi électrique sur les os lui vrilla les nerfs. C’était presque apaisant et il se laissa glisser au sol dos contre le mur.

Quand la guerre serait terminée il s’autoriserait enfin à vivre.

Quand la guerre serait terminée,

Quand la guerre…

Quand.
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I'd like to blame it all on life, maybe we just weren't right, but that's a lie.
If I could change the world overnight, there'd be no such thing as goodbye. You'd be standing right where you were and we'd get the chance we deserve. We wouldn't be two worlds apart but right here in each other's arms.
Almost, almost is never enough



Être amis, c’était déjà bien plus que ce que tu avais espéré. Bien plus que ce que Marcus avait consentit à t’offrir, soit le silence, et bien mieux que ce que tu avais récolté de Draco, soit une haine sourde. Ça ne fonctionnait jamais avec les hommes, qu’importe leur âge, leur position sociale ou même leur camp. Tant pis. Tu n’aurais jamais trop d’ami et quelque part, tu te consolais en te disant que Ronald non plus, n’en sortirait pas non plus perdant. Alors il te serre la main, trop fort, presque à te faire mal, mais pas autant que sa façon d’accepter la chose. Parce que tu as beau être logique, quelque part tu t’es laissé flotter sur des rêves scintillants, ceux-là même que Constantin reproche Beatrix de chercher à travers le monde. Un instant, infime, tu as espéré que plutôt que de serrer ta main, le grand type roux te faisant face, tirerait plutôt sur ta main pour bousculer ta position à force de baiser. Qu’il enverrait valser ses doutes, le monde terrible dans lequel vous vivez, qu’il en oublierait la guerre en préférant te faire la paix. Que tu terminerais coincer contre lui, à oublier de le repousser, pour plutôt l’attirer plus près. Que ta suggestion lui semblerait aussi ridicule qu’elle l’est en réalité : être amis alors que vous vous embrassez encore et encore ? Mais non. « Amis. » Vous allez être amis et déjà tu remets de l’ordre dans tes pensées, secouant la déception, la pointe de tristesse et celle de frustration, tu ravales l’envie que ses lèvres fait naître chez toi et tu inspires un bon coup. Tout ira pour le mieux, oui. Ce n’était jamais que des erreurs de parcours.

Sauf que maintenant, tu ne sais plus quoi lui dire. La faute à ses baisers. La faute à ton envie. La faute à vos conneries. La faute à ce monde pourris. Tu ne sais plus quoi faire, mais tu l’observes. Baisser les yeux. Chercher une échappatoire. Il va rentrer, il va partir et les cauchemars reviendront. Un instant tu songes à lui demander de rester, rien qu’une nuit, mais c’est trop risqué. Et si toi, tu allais avec lui ? Non plus. Il est temps de jouer le bon rôle, celui d’une amie, alors quand il s’excuse, qu’il en cherche de nouvelles, des excuses encore évidemment, tu te contentes d’acquiesce. Oui, il est tard. Oui, il doit rentrer, mais quand il est question de toi, de ta chambre, tu secoues doucement la tête. Vous êtes « amis » alors il mérite la vérité, même quand il n’en a que faire, même quand il ne souhaite rien d’autre que de fuir la fille qu’il vient de jeter. Parce que tu sais très bien que c’est ce qu’il vient de faire et que le malaise vient de là. Tu aurais dû te montrer plus légère, balayer l'incident du revers de la main, peut-être espérait-il même que tu coucherais avec lui ? Non. Pas Ron. Tu n’arrives pas à l’imaginer ainsi. Pas lui. « Ne t’inquiète pas, personne ne dira rien, je suis chez moi ici Ron… et je m’enferme dans cette chambre tous les soirs. » Mais il est pressé, maintenant qu’il a pu mettre les cartes sur table avec toi, il veut partir. Alors tu le laisses s’éclipser. Tu observes sa silhouette disparaitre, non pas sans lui offrir un petit sourire qu’il ne remarque pas. Tu souris à son dos. À ses larges épaules qui semblent si lourdes en ce moment. Ce n’est pas Ron qui quitte ta chambre, c’est Atlas. Et toi, tu es un bout du monde qui lui pèse tant, pour ça tu t’en veux. Mais tu ne sais pas comment faire autrement.

La chambre redevient silencieuse, les flammes se meurent et tu regagnes tout simplement ton lit. Assise, tu remontes tes genoux contre ta poitrine pour y déposer ton menton. Et tu fixes la cheminée vide. Avec regret. Avec un goût de trop peu dans le ventre. Avec la chaleur de Ron sur les lèvres. Et tu fermes les yeux, non pas pour dormir, mais pour chasser cette petite tristesse qui tourbillonne en toi. Vous vous reverrez. Vous êtes amis. Il n’y a pas de larme à verser. Tu devrais te réjouir. Tu devrais être heureuse d’être considéré comme telle, mais quand tu te décides à t’allonger dans ton lit, il te semble toujours vide. Alors tu tires les draps autour de toi, tu enfonces le nez sous la couette et tu fermes les yeux avec force, une main effleurant tes lèvres du bout des doigts. Amis. Tu n’avais pas mentis depuis des années. Tu n’es vraiment pas douée, mais tu vas t’efforcer de rendre la chose réelle. Oui, tu peux le faire. Pour lui. Pour toi.
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