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Tu as toujours aimé faire le contraire des autres et ce, depuis toute petite. Pas besoin de taper du pied et d'en faire tout un drame, non. Tu prenais surtout plaisir dans les petites contradictions. Ce qui n'intéressait pas la populace en général, toi, tu ne pouvais freiner cette petite étincelle d'intérêt. Juste une façon de sortir du lot, d'être différente. Et tu te demandes si c'est cette même étincelle qui s'est fait connaître lorsqu'il t'a approché. Hvedrung. Un bon type, bien charmant, bien souriant. Et si tu t'es quelques fois permise d'échanger quelques plaisanteries avec lui au passage, tu ne pensais jamais dépasser le simple stage de la sympathique collègue de travail avec lui. C'est la réponse qu'il t'a fournit alors que tu lui balançais, ajustant plusieurs dossiers sous le bras, l'air faussement détaché, mais amusé « Vraiment ? Aucune autre concubine à proposer cette jolie invitation Hvedrung ? » Peut-être cette brune, l'air facilement sévère, avec qui elle le voit traîner bien souvent, non ? Non, puisqu'il te rétorque, comme si c'était une simple discussion sur la météo, qu'il n'avait encore jamais trouvé personne prête à accepter son offre. Être la première, voilà quelque chose qui t'a toujours réjouit, n'est-ce pas Leo ? Et parce que tout le monde avait dit non, tu ne pouvais résister l'envie de lui dire oui, aussi bête la notion puisse paraître. La vie était simple à ce point dans ton cas. Et puis, à le regarder, quelque chose devait sérieusement clocher pour qu'on lui refuse à répétition, non ? Tu devrais peut-être faire gaffe avec ce genre de mentalité. Après tout, on sait tous ce qui s'est passé avec le chat un peu trop curieux. Seulement, tu ne pouvais pas accepter dans un premier souffle. Non, il fallait le faire patienter un peu, faire mine de réfléchir, parce que ça ne t'as jamais amusé de tout donner d'un coup. Alors tu regardes tes dossiers que ton si gentil patron t'a demandé de terminer avant de quitter, puis finit par acquiescer. « J'ai quelques dossiers à mettre en ordre par contre. Disons, 20h au Centuries ? » Prendre les rennes, oui, c'était tout à fait ton genre, que ça plaise ou non. « Très bien, on se voit tout à l'heure alors » que tu conclues, mielleuse et tu tournes les talons sans plus de cérémonie. Aussi bien s'attaquer à ta petite montagne de travail si tu veux en voir le bout.

**

Franchement, tu n'es pas certaine d'apprécier vraiment ton boulot, mais ça, c'est loin d'être une énorme découverte. Lire le sport sur des parchemins est loin de le pratiquer. Seulement, avec tout ce qui s'est passé, reprendre était hors de question et tu pouvais tout simplement abandonner l'idée. Qui plus est, si les tenues féminines ne t'ont jamais réellement répugner, avoir un code vestimentaire restreint à des jolies chemisiers, des jupes ou des robes étaient loin de te ravir. Sans parler de ces foutus talons. Tu termines le plus rapidement possible, bien consciente que tu as déjà dépassé l'heure attendue. Tu ranges et classe le tout avec soin, parce que tu sais parfaitement que ton patron, ou même le sous-directeur, risque de te le faire remarquer dès les premières heures et de te le faire payer durement. Tu le sais, puisque tu as prit un petit moment, lorsqu'on t'a confié l'emploi, à demeurer aussi ordonner sur ton bureau que dans tes vestiaires. Les mauvaises habitudes de Poudlard qui refont surface. Bien certaine que tout est en ordre, tu décides d'envoyer au diable les moyens de transports ordinaires et décides tout simplement de te transplaner directement au Centuries. Là au moins, tes foutus escarpins n'auront pas l'effet d'un handicap. Tu pourras toujours serrer les dents alors que tu pénètres à l'intérieur, réaction que tu t'autorises subtilement, parce que tu arrives même à sentir les petites ampoules se former sur tes pieds. Voilà ce qui en coûte de porter de nouvelles chaussures. Tu te déplacerais presque en vraie femme d'affaires, bien droite et les épaules crispées. Le seul moment où tu arrives à te détendre, c'est lorsque tu aperçois enfin Felix, après avoir été escorté jusqu'à lui. Tu t'autorises une posture plus détendue, un sourire facile aux lèvres, voir sucré alors que tu t'installes en face de lui, l'excuse au bord des lèvres. « Vraiment désolée, je pensais terminer plus vite. » Tu ne peux t'empêcher de ponctuer la fin de ta phrase par une petite grimace alors que tu soupires d'aise, heureuse de ne pas avoir de poids sur tes pauvres pieds.

Le coin Boulevard, voilà qui était une bonne idée. Même si normalement tu ne dirais pas non a un peu de déchaînement à la section Supernova, ce soir le boulot avait fait ses dommages. Quand bien même Felix n'aurait pas été présent, tu n'aurais pas su dire non à un bon verre de vin, quittes à avoir l'air d'une vieille fille. Ce que tu étais, dans un sens, la faute à toutes les autres mariées trop jeunes. Tu ne te tardes pas à faire signe à un serveur, histoire qu'il vienne prendre au moins ta commande, non sans jeter un petit coup d'oeil à l'homme près de toi. Peut-être aurait-il souhaité le faire ? Oh tant pis, tu n'étais pas d'humeur à galanterie ce soir de toute façon. Plus vite on t'apporterait ta coupe, mieux tu te porteras. Une fois prise, tu te permets un souffle, alors que tu rejettes tes cheveux vers l'arrière, déjà plus à l'aise. Ton regard se porte une nouvelle fois sur lui, tranquillement installé. Tu te demandes ce qu'il dit de ton attitude jusqu'à maintenant. Même, une question te brûles les lèvres et tu es rarement du genre à faire taire ta curiosité. « Vous auriez pu partir vous savez. Ça vous aurait évité d'avoir l'air de vous faire poser un lapin » Tu taquines, même si c'est toi la fautive avec ton retard. Et tu t'avances, intéressée, posant même ton coude sur la table. Non, les bonnes manières, ce n'était pas dans tes préférences ce soir non plus. À la place, tu préfères continuer sur ta lancée alors qu'un sourire te chatouille sur le coin des lèvres. « Même si j'avoue, une première invitation acceptée, il y a de quoi montrer de la détermination. » Tu serres le poing pour appuyer ton dernier mot, un réflexe de toujours vouloir illustrer tes propos. Puis c'est ton Saint-Graal miniature qui se présente sous la forme d'une jolie coupe de vin qu'on pose devant toi et tu t'y attaques, refrénant un empressement. Ce n'est que lorsque la douce chaleur enveloppe ta gorge que tu te permets un petit son de pure satisfaction, reculant pour t'adosser pleinement sur ta chaise. Tu joues un peu avec ta coupe, faisant tournoyer doucement le liquide dans celui-ci alors que tu t'attaques de nouveau sur le même sujet. « D'ailleurs, je me demande, qu'est-ce qui peut bien faire qu'ils refusent tous votre invitation ? » Et puis, tu t'avances, telle une conspiratrice. « Dois-je craindre quelque chose ? »


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Leocadia & Felix
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Je ne comprends pas. Je suis à peu près certain qu’on m’a expliqué la raison à quelques reprises, mais je ne retiens pas la réponse. Pourquoi est-ce que personne ne veut prendre un verre avec moi, après le boulot hein ? Sérieusement, si je n’étais pas aussi adorable, je pourrais me vexer. Même Loletina me rejette en permanence, on pourrait croire que de s’envoyer en l’air avec moi l’aiderait à se détendre, et à dire oui hein, mais non. Aucun risque. Elle m’envoie toujours promener. Aramis, pareille, il me fuit presque. On dirait que j’ai la lèpre. Et si j’adore mes frères, j’aimerais bien sortir avec des gens qui ne sont pas danois, des coincés du cul quoi ! Quoi qu’en abordant Leo, en la croisant au détour d’un corridor VICTOIRE, je ne suis pas très franc jeu. La blonde n’est pas du tout comme les anglais, on sent très bien qu’elle est habituée de vivre à l’étranger. Elle va me dire oui, elle ! Les amies servent à ça, non ? Je l’espère bien. En plus elle est vraiment superbe dans son petit ensemble. Je ne l’ai encore jamais vu comme ça, le métier de secrétaire c’est un art que je dis ! Un mode de vie ! « Leo ! Il faut absolument que tu viennes prendre un verre avec moi ce soir. Après le boulot, tout ça, ligesom den gamle tid ! » Le danois grimpe tout seul dans ma gorge, alors que je lui balance mon plus beau sourire. Le sien est mignon aussi, tsk, Leo toujours aussi séductrice. « Vraiment ? Aucune autre concubine à proposer cette jolie invitation Hvedrung ? » Je secoue la tête, l’air presque piteux. Aller Leo, dit oui, ne soit pas vache ! « Non, mais je n’irais pas tenter non plus. Aller Fawley, on n’a pas eu la chance de discuter depuis trop longtemps. » Elle ne va pas me faire courir plus longtemps hein ? Allons donc ! Depuis quand est-ce qu’elle est aussi chiante ? Ah si, elle l’a toujours été et cette réflexion-là suffit à me faire sourire. Elle hésite quand même, me fait me tortiller un peu, soupirer, hausser les sourcils, écarquiller les yeux. « Leo ! » « J'ai quelques dossiers à mettre en ordre par contre. Disons, 20h au Centuries ? » Voilà, elle joue avec moi, sale peste, mais ça ne m’empêche pas de redresser un poing, victorieux. « Yeah ! Génial, j’y serais et le premier verre est pour moi. » Elle répond quelque chose, mais rien à foutre, je m’en vais déjà joyeusement. Ce soir, ENFIN OUI, quelqu’un va prendre un verre avec moi ! Moi ! Muhahaha !

En attendant, je dois rejoindre le bureau et le reste de ma gentille équipe : l’amazone sexy mais mortelle qu’est Loletina et le mystérieux chieur en série qu’est Aramis. Super journée en perspective, comme toujours quoi ! Moi je souris et vient me planter sur le bureau de Lola, non pas sans un clin d’œil pour Aramis. Je suis prêt à reprendre du service, l’heure du lunch est terminée et quand Lola me fixe un peu plus, je me décide à excuser mon absence : « euh, je sais que c’était long, kaereste, mais je devais faire la grosse commission. » Charmant, je sais. Dans tous les cas, il y a de quoi nous occuper et faire oublier cette histoire de retard à Lola, parce que même si elle dit qu’elle s’en fiche éperdument, je sais très bien que depuis notre moment intime, elle a tendance à surveiller mon comportement envers le sexe opposé. Jalouse ? ABSOLUMENT. En plus, elle ment terriblement mal. Et l’empathie n’aide évidemment pas à garder son secret sous clé. La pauvre. Moi ça me fait bien rire en tout cas. Et c’est surement pour ça qu’à 21h20 je suis encore assis au Centuries, bien sagement, avec mon cinquième verre devant moi. Je ne sais pas ce que fiche Leocadia, mais je commence à me demander si elle me prend pour un con. Ce qui est possible hein ! Elle ne serait pas la première, mais venant d’elle, un lapin ce serait bas. Pas du tout mignon quoi. Après, je pourrais rentrer hein, rien ne me retient. Sauf un petit goût amer en bouche. Alors je prends encore un verre, le dernier cela dit. Bon, d’accord je ne fais pas SI pitié que ça, puisque je suis assis tout près d’une jolie anglaise. Je ne connais pas son nom mais elle me parle depuis au moins trente minutes, quand enfin, je vois apparaitre la tête familière de ma broomgirl favorite. Un petit sourire, smooth, et je me redresse, non pas sans payer pour le verre de la demoiselle. Ce devait être une prostituée.

Je reprends ma place, plus loin, à une petite table où on devrait nous ficher la paix. Le temps que le serveur me l’amène, j’ai le temps de siroter ma bière. Puis elle est là et je lui offre un sourire en coin, prêt à la charrier un max. « Dit donc, presque une heure et demi de retard. Je vois qu’on est devenue importante. » « Vraiment désolée, je pensais terminer plus vite. » Elle me fait sourire un peu plus, mignonne va. Et déjà elle commande à boire, alcoolo va. Bref je la laisse faire, quand elle me jette un petit coup d’œil hésitant, je me contente de sourire et de ramener mon verre à mes lèvres. Elle a l’air crevée, alors j’exagère le bien-être que l’alcool à sur moi. Rien de mieux pour se venger hein ! « Mmm ! » Puis je ris, le temps qu’on lui apporte à boire, ici c’est rapide quoi. En attendant, elle me sort le grand jeu, à coup de cheveux et de question prude : « Vous auriez pu partir vous savez. Ça vous aurait évité d'avoir l'air de vous faire poser un lapin. » Et voilà, elle se penche, dans ma direction et je l’imite, intrigué. On pourrait jurer que nous sommes amants là à mon avis. De ce fait, je me fais plaisir et je me permets de la détailler alors qu’elle semble s’amuser. « Même si j'avoue, une première invitation acceptée, il y a de quoi montrer de la détermination. » Ça me fait rire à nouveau en secouant la tête, le regard brillant. « Alors déjà, ce n’est pas « vous » mais « tu », je veux dire, je ne suis pas encore vieux hein. Ensuite, ce n’était pas un lapin, puisque tu es là. Et puis… je n’ai rien à foutre de ce que les autres pensent. » Ça non plus, ce n’est pas un mensonge, ce que je ponctue même d’un petit tintement du goulot de ma bière avec son verre. « En plus, comme tu le dis si gentiment, je suis une teigne. » Ah ça oui et ça me fait plaisir de l’être. Très plaisir.

Puis on lui apporte à boire et on pourrait jurer qu’elle vient de gagner à la loterie. Elle se détend, son verre en main et les lèvres humides du liquide, alcoolo que je disais hein. En plus elle se met à jouer avec son verre, ce qui m’amuse et me fait me reculer à mon tour. Je m’enfonce, moi aussi, dans mon siège et je la fixe, ma bière et sa coupe entre nous. Ça et la table, c’est con mais voilà. « D'ailleurs, je me demande, qu'est-ce qui peut bien faire qu'ils refusent tous votre invitation ? » Là, j’éclate de rire. « Sérieusement, c’est ça qui te hante ? » Mon sourire doit rayonner à trois kilomètres à la ronde, tellement je m’amuse. Et voilà, elle s’avance à nouveau, joueuse, espiègle, terriblement belle, même avec ce petit air fatiguée. « Dois-je craindre quelque chose ? » Mon sourire hésite à se faire plus féroce, dans le genre requin qui va bouffer un poisson on s’entend, mais il se cantonne à rester sympathique. Adorable même. « Ça dépend je suppose ? » Quand elle cligne des yeux, parce qu’elle ne sait pas très bien battre des cils je pense, il faudrait lui offrir cette formation, quoi qu’elle n’en a pas besoin. Elle est bien assez sexy comme ça. Ce serait criminel de lui donner plus d’arme. Je m’avance à mon tour, posant un coude sur la table, fuck les manières et l’étiquette, soyons des rebelles ensemble ! « De quoi as-tu peur hein ? Parce qu’au fond, ça ne dépend que de toi. » Je me fais joueur là, mon regard passant sur ses lèvres, puis dans son décolleté, avant de remonter plonger dans le sien. Pas seulement mignonne, elle est belle. Tsk, les blondes hein.

Mais l’occasion de dire des conneries est trop bonne, alors je me lance, dans notre presque intimité. « Tu vois, pour Aramis, un collègue, ce serait d’être forcé de me parler. Il craint d’attraper ma connerie ou je ne sais quoi. » Je hausse les épaules, signe que je ne comprends pas complètement, puis avale un peu de bière avant de continuer, une main se balançant dans les airs alors que je m’explique : « à mon avis, quand il était petit, il avait peur d’aller à la toilette tout seul. Et de là, c’est devenue chronique, maintenant, il a peur de moi. Il m’associe au monstre, tu vois ? Enfin, c’est assez con comme peur, mais c’est la sienne, pas la mienne ! » Je redresse même ma main libre en signe d’impuissance. Je suis INNOCENT ! Puis le sourire revient et je plisse les yeux, oscillant sur ma chaise, m’avançant encore un peu plus près d’elle, nos genoux se touchant. « Alors que pour Loletina, ce serait qu’on réalise qu’elle craque à mort sur moi. DONC qu’on nous surprenne en train de nous peloter, voire plus. » Je ris un peu, reprend une gorgée, puis pousse mon genou contre le sien. « Je suis trop joyeux pour eux, petit oiseau. Ils craignent ce qu’ils ne comprennent pas. Je suis un étranger, je souris trop, je parle beaucoup, mais pas trop hein ! » Je la pointe du doigt même en signe d’avertissement. « Donc… sauf si tu crains de craquer pour moi, ce qui pourrait sincèrement arriver, alors soit prudente, la chute en effraient certaines, je crois que tu es en sécurité. » Voilà ! Elle peut respirer et moi, je peux boire, amen.
code by bat'phanie


Comprend ton danois 101:


Dernière édition par Felix M. Hvedrung le Mar 21 Juil 2015 - 19:40, édité 1 fois
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« Dit donc, presque une heure et demi de retard. Je vois qu’on est devenue importante. » L'excuse polie que tu avais sur le bord des lèvres t'échappes aussitôt et tu as même le bon sens d'avoir l'air coupable, même si en vérité, tu préfères sans hésiter faire face à la colère de Felix plutôt que celle de Mr. Selwyn. Importante, bah ! Si seulement c'était vrai, sauf que non, tu es maintenant coincée derrière un bureau et sur cette réflexion négative, tu commandes directement à boire. C'est bien ce qu'ils étaient venus faire, non ? Felix a eu tout le temps du monde pour commencer et ce dernier n'hésite aucunement à te taquiner à ce sujet, jouant les orgasmes buccales devant toi. Tu arques délicatement un sourcil. Vraiment, Hvedrung ? Toi aussi, tu peux jouer à ce genre de petits jeux et si tu hésites un instant, le temps de croiser tes jambes, l'idée d'incarner la petite anglaise bien coincée te plait beaucoup trop pour y renoncer. Ça, ça allait te changer les idées et tu débutes sans plus de cérémonie quoique doucement, histoire de faire monter le suspense comme il se doit. Le vouvoyer de la sorte, ça te donne presque l'impression de te retrouver à nouveau avec un pur étranger. Et ça te plait, si bien que tu ne peux t'empêcher de t'avancer sur ta chaise et il te suit, docilement. Une invitation à poursuivre, ce que tu fais, odieusement charmante. « Alors déjà, ce n’est pas « vous » mais « tu », je veux dire, je ne suis pas encore vieux hein. Ensuite, ce n’était pas un lapin, puisque tu es là. Et puis… je n’ai rien à foutre de ce que les autres pensent. » Ton sourire s'épanouit sans que tu ne puisses y faire quoique ce soit, sauf peut-être le cacher à demi dans le creux de ta paume, de peur qu'il ne gâche ce ton petit manège. Cette lueur malicieuse dans ton regard par contre, tu ne peux rien y faire et elle brille, pétille et chasse un instant la fatigue. « En plus, comme tu le dis si gentiment, je suis une teigne. » Cette fois tu éclates de rire, parce qu'il n'y a que lui pour avouer une telle chose comme s'il faisait mention de la météo. Pas comme ces autres personnes qui l'avouent et l'enrobent d'une menace, prêtes à faire feu telle une arme. Il l'est, point. Et tu as presque envie de lui dire que la vérité ne fait pas tout le temps mal en fin de compte, sauf que tu te souviens de ton rôle, alors tu te retiens.

Heureusement pour toi, l'alcool arrive en fin et tu t'empresses d'y goûter, heureuse de pouvoir enfin accompagner le danois et de souffler un peu. Tu te détends, sans trop tenir ton jeu, ou du moins, le temps d'une ou deux gorgées histoire de revenir à la charge. Son rire est contagieux et tu gardes un sérieux avec peine et misère, surtout lorsqu'il l'agrémente de son « Sérieusement, c'est ça qui te hante ? » Tu as cet air affreusement innocent alors que roules plus que tu ne hausses les épaules, tes doigts caressant ta coupe alors qu'un sourire te grignote le coin de la bouche. Tu es curieuse, c'est bien vrai, mais tu n'es pas assez gauche pour l'admettre ouvertement, pas encore. Tu détournes par le jeu, l'exagération et en plus de l'amuser, ça fonctionne. « Ça dépend je suppose ? » Voilà qui te rends tout à fait curieuse, alors qu'il balance cette question d'un air si candide. Tu te sais patiente à l'occasion, quand on te manipule avec soin et c'est en te voulant sages que tu l'observes s'avancer de nouveau, silencieuse et prête à entendre la suite. « De quoi as-tu peur hein ? Parce qu'au fond, ça ne dépend que de toi. » Question qui te prend de court, tu l'avoues, malgré son air joueur et à défaut de répondre, quelque peu troublée par le double sens que cette dernière pourrait avoir, tu préfères prendre une petite, mais longue gorgée. Quand on te parle de peur, ton esprit revient toujours à un moment particulier et tu doutes que c'est là qu'il veut t'amener ce soir. Aussi bien le laisser élaborer son point. Tu l'écoutes, ta joue retrouvant ta paume, alors qu'il t'amuse à nouveau. « Tu vois, pour Aramis, un collègue, ce serait d'être forcé de me parler. Il craint d'attraper ma connerie ou je ne sais quoi. »  Un petit « oh » muet se forme sur tes lèvres alors que tu prends un air faussement craintive, ponctuant sa phrase d'un petit « Crainte totalement infondée » trop théâtrale pour être prit au sérieux alors qu'il hausse les épaules comme un pauvre homme incompris.  « à mon avis, quand il était petit, il avait peur d'aller à la toilette tout seul. Et de là, c'est devenue chronique, maintenant, il a peur de moi. Il m'associe au monstre, tu vois ? Enfin, c'est assez con comme peur, mais c'est la sienne, pas la mienne ! » « pourtant j'imagine que tu jouerais très bien le rôle » que tu enchéris immédiatement, oubliant tes fausses manières dans son discours.

Tu souris, buvant une autre gorgée alors qu'il continue sur sa liste. « Alors que pour Loletina, ce serait qu'on réalise qu'elle craque à mort sur moi. DONC qu'on nous surprenne en train de nous peloter, voire plus. » Tu poses ta coupe, ne voulant pas y faire des bulles avec le petit rire qui remonte dans ta gorge. « voilà des ragots qui seraient intéressants durant la pause café. » Son genou presse contre le sien et tu lui fais une œillade, tapotant sa jambe une fois avec ton pied. Avertissement ou invitation, tu verras bien ce qu'il en décide. Deux fois n'était pas un accident, pas avec lui. « Je suis trop joyeux pour eux, petit oiseau. Ils craignent ce qu'ils ne comprennent pas. Je suis un étranger, je souris trop, je parle beaucoup, mais pas trop hein ! » Si cette fois tu t'apprêtes encore à riposter, il prévoit le coup, te pointant du doigt et tu concèdes, non sans pincer un instant les lèvres. « Donc… sauf si tu crains de craquer pour moi, ce qui pourrait sincèrement arriver, alors soit prudente, la chute en effraient certaines, je crois que tu es en sécurité. » Tu souris, tes doigts retrouvant ta coupe, incertaine de ce qu'il veut dire exactement par là. Peut-être es-tu simplement trop fatiguée pour déceler son double-sens, peut-être que tu cherches trop à lire entre les lignes. « La prudence ne me connait pas, j'en ai bien peur. » que tu préfères confesser, avant de te rappeler le petit jeu que tu t'étais construis et de rire un peu. « Tu sais que c'est vraiment difficile de jouer les bonnes dames en ta présence ? Damn, j'y étais presque. » Et tu bois, encore, une gorgée un peu trop longue sans doute. Ta coupe ne tiendrait pas longtemps à ce rythme, ça c'est certain. « Et toi Hvedrung » que tu débutes, ajustant la position de ton coude pour être plus confortable alors que tu poursuis d'une voix douce, presque latente « tu as peur de quelque chose envers quelqu'un? Ou la puissance danoise te protège de tous les maux ? » que tu termines avec un petit sourire, ne voulant pas trop alourdir votre conversation. Oh non, par Merlin, il te faudrait beaucoup plus de vin, voir d'alcool en général, si tu empruntais trop facilement ce chemin. Si ton pied retrouve une nouvelle fois sa jambe, c'est par accident en premier lieu, mais tu te dis que c'est amusant, que ça n'a rien de grave, alors que tu le glisses en véritable complice de crime, un peu plus fermement. « Moi personnellement, si j'ai bien peur d'une chose en ton égard, c'est de mal prononcer ton nom de famille. » Tu souris, parce que même si tu as beaucoup voyagé et que ça t'aide sans doute un peu, tu te demandes si depuis le tout début, tu as l'air aussi idiote en le prononçant que tous les autres. Tu t'avances, n'hésitant pas à traîner ta chaise pour te retrouver un peu plus à sa droite. « Non, vraiment, je le prononce bien ? » et tout naturellement, rien de mieux qu'un exemple « Hvedrung. Havedrung ? »


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Dès que je parle de peur, je sens le sentiment lui couler dessus. Délicieuse couverture dans laquelle elle s’enroule. Enfin, normalement j’aime bien faire peur aux autres, mais avec Leocadia, c’est presque méchant. Je ne veux pas l’effrayer, pas elle. Pas ce soir. Tsk. C’est bien ma chance. « La prudence ne me connait pas, j'en ai bien peur. » Bon, c’est toujours ça de pris et je lui balance un sourire rassuré. Ouais, je suis rassuré et j’assume. Il ne manquerait plus qu’elle s’enfuit hein, je serais mal. Je n’aurais plus personne pour venir prendre un verre avec moi. Mais elle me rassure direct, cette fille est un cadeau du ciel, sérieusement. Elle rit et je souris par automatisme. Le rire, ça me manque cruellement parfois, à Londres les gens ris moins, les gens sont tendus, cyniques, ironiques. Il y a de la gangrène dans le coin, mais pas chez Leo. Absolument pas. « Tu sais que c'est vraiment difficile de jouer les bonnes dames en ta présence ? Damn, j'y étais presque. » J’éclate, non je rugis, de rire. Elle, une lady ? Je hausse les sourcils, follement amusé, ma bière frôlant mon menton, en quête de ma bouche, mais à l’aveugle je suis moins doué. C’est con, je sais. « Pas du tout, Fawley ! Tu n’y étais pas DU.TOUT. » Je ris sans aucune gêne là, j’attire même le regard de quelques filles, que je croise évidemment. « Et toi Hvedrung » et voilà, je reviens à Leo, plissant les yeux, joueur, « Fawley ? » Elle prend son temps et ça m’amuse bien moi, « tu as peur de quelque chose envers quelqu'un? Ou la puissance danoise te protège de tous les maux ? » Je ris à nouveau contre le goulot de ma bière, que j’avale avec peine. Mon genou vient cogner doucement le sien et je hausse les sourcils, conspirateur. « Être danois à de gros avantages. » Bien entendu que j’ose ! Je suis un Hvedrung hein ! Et son ami ! Et le plus beau du quartier ! Okay, je déconne mais quand même. En plus, elle fait exprès de me faire du pied hein, je ne rêve pas. Coquine. Adorable petite anglaise que j’adore. Vive l’Angleterre ! Alors je la relance, pas le choix tien. Pas quand on est aussi mignonne : « et toi alors, pauvre petite anglaise sans patrie viking pour te protéger, quelle est la tienne. En ce moment même ? » La réponse est charmante, amusante, totalement stupide : « Moi personnellement, si j'ai bien peur d'une chose en ton égard, c'est de mal prononcer ton nom de famille. » Eh bien voilà, je recommence à rire, je m’étouffe même avec ma bière et j’acquiesce, signe qu’elle est bonne, alors que je m’essuie le menton.

Alors déjà il faut mettre un truc au clair. TOUT LE MONDE prononce mon nom en le massacrant. Je ne déconne pas. Personne, sauf Sergueï, ce qui est le comble de l’ironie, même avec ses fameux R, n’arrive à prononcer la chose. Il faut dire que les anglais, un peu cons mais sympathiques je le confirme hein, ont tendance à le lire dans leur langue. Ce qui est quand même un comble. Un peu nombriliste les petits, un peu oui. Mais mignon. Comme Leo, qui souris et se lance : « Non, vraiment, je le prononce bien ? » Je ris à nouveau, de quoi la déstabilisé. Pauvre petite. Elle est surement l’une des pires. « Hvedrung. Havedrung ? » Je ris encore, si elle avance, moi je retombe contre mon siège, amusé. Le regard pétillant d’amusement. Je secoue alors la tête, en cherchant à apaiser mon fou rire, qui revient au galop. « Aucune chance. » Et puis je ris, encore, contre ma bière, en l’avalant, les épaules secouées par un rire muet. Aller, je termine ma bouteille puis je m’avance à nouveau vers elle. Je redresse une main, lui fait signe d’attendre et tout en bougeant la main, pour bien illustrer les syllabes, je lui explique : « il ne faut pas le lire en anglais, tu vois ? Ça n’a rien à voir. C’est comme si moi je t’appelais Faldehey, parce que chez moi, Fawley, fall et hey, se dit falde et hey. » Je plisse les yeux, amusé et fait signe à la serveuse. Une autre bière miss ! Puis je reviens à Leo, histoire qu’elle cesse d’embrocher mon nom. « On prononce plutôt ‘dver’ – ‘drong’. Roule bien ton R… » Je la laisse même essayer. Je sais que l’exercice est compliqué pour un anglais, ce n’est pas une question de faculté mentale, seulement une barrière de la langue. Seulement, la mienne est souple, he he ! Et alors que la jolie blonde se met à pratiquer son accent, c’est plus fort que moi, j’ai une soudaine poussée de tendresse pour elle, ce qui fait écho à un vague sentiment d’attirance qu’un autre homme ressent en observant Leocadia. Il n’est pas con celui-là d’ailleurs, parce que blondie est bandante. C’est d’ailleurs pour ça que je prends la peine de regarder ailleurs, parce qu’on serait quand même mal si je devais avoir envie de me taper une amie. Sérieusement, j’ai beau être un animal, je sais me tenir ! Je suis un gentleman !

Elle commence à savoir, non ? Je demande donc un peu plus de vin dans son verre et, histoire d’aller dans le sens contraire de ce que j’essai, un danois c’est compliqué, blâmez les vikings avec moi plz, j’ose changer de siège et venir m’installer sur la banquette à ses côtés. Là, c’est plus facile de la toucher et de pouvoir reluquer ses jambes. Surtout que de toute manière, face à elle, je n’arrivais pas à voir sous sa culotte. Sa jupe est trop longue. Je le sais, j’ai essayé. Je suis coupable, j’assume. « Et alors, en dehors de massacrer mon prénom, même si en fait là tu t’en sort plutôt bien hein ! » Elle se mérite un sourire et un petit tintement, ma bière toquant doucement sa coupe. « Comment ça se passe pour toi ? Ton retour au pays et tout ça… pas trop compliqué ? » Je lui souris, charmeur, mais déjà mes yeux suivent la ligne parfaite de son corps, depuis l’échancrure de son chemisier à la courbe de ses hanches, jusqu’à ses cuisses, qui émergent doucement de sa jupe. Tsk, les secrétaires, y’a de quoi rendre un type dingue. « Tu es devenue secrétaire, non ? » Okay, le métier sonne vicieux dans ma bouche, mais c’est plus fort que moi. De 1. Je suis un mec, donc de ce fait, le fantasme de la secrétaire est omniprésent. De 2. Une secrétaire c’est sexy, une femme qui s’occupe de vous, qui joue à la mère mais qui a des jupes courtes, tsk. De 3. ELLE est sexy, donc dure de ne pas tourner son travail en un fantasme. Tout est de sa faute. Tout. « T’aimes ça ? » bon mon ton n’a rien à voir avec celui des acteurs porno, rauque et macho, mais ça y est presque. Elle peut même se demander si je parle de son travail ou d’une bifle que j’aimerais lui mettre. Pardon Leo. Pardon, mais tu fais un métier qui m’intrigue tellement ! Mouais vaudrait mieux que je regarde à gauche moi. La la la ~
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