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sujet; i'm the maker of my own evil (hecate)

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Simon Rosier
Simon Rosier
‹ disponibilité : dispo (1/6)
‹ inscription : 07/09/2014
‹ messages : 1145
‹ crédits : tplrs (avatar), tumblr (gifs).
‹ dialogues : #669999.
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente-huit ans (24/05/66).
‹ occupation : criminel, propriétaire déchu du Centuries.
‹ maison : Serpentard.
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : brisée.
‹ gallions (ʛ) : 5142
‹ réputation : il n'est plus rien, l'héritier réprouvé d'une famille presque extincte, indigne de toute confiance et bon à moisir dans les geôles d'Azkaban.
‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
‹ résidence : Azkaban.
‹ patronus : un vague filet argenté, sans forme ni consistance.
‹ épouvantard : un précipice.
‹ risèd : une plage, avec Anna et Charlotte.
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i'm the maker of my own evil


Fall on your knees, I hear the horrid voices of someone else’s angels


Drapé de prétention, l’impassibilité figeant ses traits rogues n’était qu’une façade, sa manière d’observer un monde pour lequel il manquait cruellement d’empathie ; mais quelque part, une rage abrasive le bouffait de l’intérieur. Un Void sonnait le glas d’un contrôle savamment élaboré, éradiquait la maîtrise qui lui permettait d’avancer, d’endurer une existence pesante, malgré ses privilèges. Son piédestal vacillait, et il n’était plus qu’à un pas de la chute – ou était-il déjà tombé ? Hecate l’avait écouté sans broncher, avec une attention qu’à cette heure, il ne songea pas à juger suspecte. Elle le considérait avec sérieux ; sous la légère inflexion de ses sourcils, ses orbes sombres s’étaient amarrés à ses billes céruléennes, pas même troublés par un bref clignement de paupières. Il avait l’impression qu’elle mesurait chacune de ses paroles, pesait chacun de ses mots, remarquait les fluctuations nerveuses de ses phrases, parfois incohérentes dans leur construction filandreuse. Alors qu’il se dévoilait, s’égarant lui-même en chemin, elle demeurait indéchiffrable, en dépit de son trop plein d’assurance et de sa grande gueule. La paire était si mal assortie que c’en était risible ; lui, figé dans un état ectoplasmique, presque heureux de s’être trouvé un aller-simple pour les royaumes du Tartare, et elle, supernova en perdition, qui avait décidemment jeté son dévolu sur la mauvaise personne. Ses mains s’étaient mises à trembloter sur la couverture du grimoire, si bien qu’il s’empressa de les glisser sous la table, où ses genoux gigotaient infatigablement depuis leur arrivée. Le décor du bar n’était pas, en soi, la cause première de sa nervosité, mais l’idée d’être parasité, de ne pas être lui-même. Il n’était pas lui-même. Il n’avait pas été lui-même depuis des années, si elle disait vrai, si leurs théories étaient fondées. Du reste, la certitude commençait à prendre le pas sur ses doutes – les coïncidences, qui désormais n’en étaient plus, s’entrechoquaient les unes contre les autres pour ne former qu’une série d’évènements étroitement imbriqués. Un sursaut suppliant avait troublé le débit monotone de sa voix, lorsqu’il avait suggéré qu’un verre ne serait pas de refus ; et à son grand soulagement, Hecate obtempéra. Joignant le geste à la parole, elle se dirigea vers le bar, suivie par le regard troublé de Rosier. Son blouson en cuir glissa le long de ses bras pour mollement s’échouer derrière son rachis, révélant au passage un bras noir de tatouages. Un peu d’encre l’aiderait à se fondre dans la masse, bien que les inscriptions grimpant jusqu’à son épaule ne laissaient guère de place au doute quant à son identité ; un rosier, fané. Fleurissant au gré de ses humeurs (une idée saugrenue, pour quelqu’un dont l’encéphalogramme était aussi plat que celui d’un cadavre), la tige était constamment asséchée, mais ne se départait jamais de ses ronces acérées. Le bras marqué, lui, n’avait pas rejoint l’autre sur la table, dissimulé aux œillades indiscrètes dont il se savait l’objet – et tout particulièrement, de la part du colosse du bar, penché vers Hecate. Il avait presque honte de ce sceau mortifère, mais n’eut (heureusement) pas le temps de s’appesantir sur ses décisions passées car Shacklebolt revint avec leurs consommations. Des chartreuses, rien que ça. De quoi digérer la nouvelle, en effet. Et elle avait raison d’assumer qu’il était plus que familier avec ces liqueurs-là. « Vos sous-entendus me vont droit au cœur. Cheers. » À peine approcha-t-il le verre de ses lèvres que son crâne se renversa en arrière, facilitant la trajectoire du liquide dans sa gorge. La brûlure familière du digestif réchauffa vaguement ses sens et eut le mérite de remettre ses idées en place – ou de les embrouiller davantage, le fonctionnement de son système défiant les lois de la nature quand il s’agissait d’alcool. Hecate reprit la parole et les rennes de la discussion dans la foulée, martelant des directives pressées face auxquelles il arqua un sourcil, les doigts de sa dextre serrés autour du verre.
« Vous me trouvez vulgaire? Faîtes avec. » Un ricanement le secoua faiblement, lui arrachant un reniflement un rien méprisant. « Vous pensez vraiment que je vais juger votre façon de parler ? » marmonna-t-il dans sa barbe, l’œil vagabond. « Les sorciers locaux ont encore des problèmes régulier avec ces choses dès lors que certaines personnes....mettent les pieds dans des endroits où elle n'ont rien à faire. » Sa lorgnade emplie de reproches contenus ne lui échappa pas. « C’est ce qu’on appelle l’amour du risque. Ne me dites pas que vous n’avez jamais rien fait d’illégal. » Le coin de ses lèvres frémit légèrement. « Et arrêtez de me regarder comme ça. On dirait que même lorsque je ferme ma gueule, vous avez envie de me tuer. » Il tournait et retournait le verre sur place, un coude posé sur le dossier de sa chaise. Ses billes azures croisèrent brièvement les onyx impénétrables de Shacklebolt puis s’abaissèrent aussitôt. Il continuait de mordiller sa lippe, l’oreille pourtant dévouée au discours de la jeune femme. « Je suis d'ailleurs assez étonnée que vous ayez tenu tout ce temps. » La réplique fusa, sèche, « on est deux. » Des miracles, disséminés ici et là. Ou serait-ce l’espoir de s’en sortir qui recouvrait ses incertitudes d’un voile rassurant ? Les quêtes qu’il avait encore à mener ? La rage ? « Votre envie de vivre ne doit pas être aussi faible que vous le pensez. » À son tour de la vriller d’un regard noir, presque assassin. Était-il si facile à décortiquer, pour elle ? C’était une chose de deviner quels démons se tapissaient derrière cette paire de calots dérangés, mais de là à jouer aux devinettes avec la personne qu’il était, au-delà de la Marque et de ses possessions ? Instinctivement, son visage se ferma. Quelque part, de tels mots avaient un écho réconfortant, et ne justifiaient en rien la colère étouffée parcourant ses veines. Sa mâchoire se contracta. Il fixa longuement la lunette qu’elle avait avancée vers lui, sa curiosité cédant peu à peu à sa réticence. Du bout des doigts, il s’en empara sans pour autant la porter à son œil, la tourna et retourna entre ses mains, jeta une énième œillade derrière son épaule.
Il eut peur.
L’objet lui échappa et retomba sourdement sur la table. Tétanisé par cette maladresse, Simon s’empressa de récupérer le monocle, les lèvres pincées, à tel point qu’elles semblaient avoir disparu, esquissant une ligne tordue et exsangue. Il ne pouvait pas. Il voulait lui dire. Lâcher ce truc, récupérer sa veste, courir jusqu’à la sortie, oublier. N’était-elle pas surprise qu’il ait « survécu » aussi longtemps ? Deux ou trois années de plus l’attendaient encore. Les émotions – saloperies. Une panique entremêlée de résignation le submergea, brouillonnant sur ses traits impassibles une détresse jusqu’ici refoulée. Il n’était plus intouchable, face à elle. Il n’avait rien de menaçant. En proie à quelque ineffable tourment, il céda à une pulsion primaire et, livide, approcha la lunette de son œil. La réalité se distordit, à travers le verre de malheur. Un délire sous orviétan n’aurait pas été différent. Son buste pivota lentement – puis il la vit. La créature ; si proche qu’il manqua d’en tomber de sa chaise, se rattrapant de justesse au rebord de la table. Le Void avait emprunté l’apparence d’une femme usée et malingre, mais il reposa trop tôt le monocle pour se perdre dans la contemplation de son parasite. Son palpitant s’emballa, grondant contre sa cage thoracique, et ses inspirations ne tardèrent pas à devenir fébriles, perturbées par la terreur qui l’avait brusquement envahi. Putain – il était beau, le Mangemort, à trembler comme une feuille. Peut-être parce qu’il le ressentait, désormais. Sa main chercha le verre, vide (il aurait dû attendre, avant de boire, il aurait dû en commander deux, il aurait dû crever quand l’occasion s’était présentée).
« Et maintenant ? » murmura-t-il d’une voix blanche. Et maintenant ? « Je– » le cœur au bord des lèvres, il cligna plusieurs fois des paupières afin de chasser le voile grisâtre qui encombrait sa vision. « J-je peux pas. » Le son de sa propre voix lui échappa. « Je pourrais pas. » Autour de lui, le brouhaha des conversations bourrues s’amplifia. « Il y a des chiottes ici ? » Les pieds de sa chaise raclèrent brutalement le sol et, sans attendre les sermons d’Hecate, il repéra une porte, vers le fond de la salle, d’où sortait justement un sorcier trop occupé à ajuster sa cape pour se formaliser du coup d’épaule dont Rosier le gratifia avant de s’engouffrer à l’intérieur des toilettes. Insalubres, évidemment. Il poussa le battant de l’une des cabines et dégueula. Réflexe. Une main sur le genou, l’autre contre le réservoir, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui le talonnait, invisible et impalpable – sa toux redoubla. Rosier chancela jusqu’à un lavabo, s’aspergea le visage d’eau froide, contempla brièvement son reflet dans le carré de miroir défoncé pendouillant au-dessus du robinet. « C’est pas réel, » qu’il répétait. Ça l’était, mais il était trop apeuré pour affronter la chose qui se tenait derrière son dos. « Ça ne peut pas être réel. » Un spasme le secoua. Et maintenant quoi ?
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Comme prévu,il regarda.
Comme prévu, il en fut plus que perturbé.

Et comme prévu, pour leur plus grand malheur, le Void comprit qu'il venait d'être percé à jour.
Alors que Rosier se levait précipitamment, la créature prit juste une seconde pour diriger ses yeux vides sur Hécate et la jeune femme se contenta de soutenir son regard laiteux. Il n'y avait rien de plus retord qu'un void en colère. Mais les voids sentaient la peur et Simon devait littéralement suinter la terreur par tous les pores de la peau. La jeune femme acheva son verre de chartreuse et jeta un oeil à Connor, appuyé nerveusement contre le barre. Levant deux doigts pour lui demander un petit moment, elle se leva et suivit Simon dans les toilettes sous les oeillades noires du reste des clients.
Il n'avait pas fière allure le fils Rosier. Pâle comme un linge, tendu comme une corde de guitare, agité comme un drogué sous cocaïne -ironique puisqu'il était un drogué véritable et apparemment  expert en son domaine.
Hécate le comprenait. Elle serait probablement devenue hystérique si elle avait découvert ce qu'il venait de découvrir.

-C'est réel, dit-elle en l'entendant marmotter,et ne croyez pas que je dise ça pour vous mettre le moral en berne. Plus vous serez dans le déni, plus il deviendra fort. Vous devez accepter ce que vous venez de voir et une fois que cela sera fait, vous devrez l'affronter. Ca ne va pas être facile. C'est pour ça que je suis là. Il m'a vue de toute manière et il a compris que je le voyais. Si nous ne le mettons pas hors d'état de nuire, la prochaine c'est moi.

En voyant ses épaules voutées, son teint cadavérique et ses cheveux désormais humides de sueur, Hécate se prit à ressentir de la compassion pour le mangemort en face d'elle. Il était tombé dans le même piège que bien d'autres personnes avant lui, les Voids frappaient tous les individus de la même manière, peu importe le lot de crimes de chacun. Il avait du entrer en contact avec cette saleté quand il était encore jeune. Peut être encore un petit peu innocent. Personne ne méritait ce que le Void infligeait à l'âme, cette sournoise emprise, ce désespoir total, cette incapacité à voir plus loin que le lendemain, à donner de l'affection, à en recevoir, à se préoccuper de quoi que ce soit.
Il vous volait l'âme. Plus insidieusement encore que les détraqueurs, ses enfants viciés et pervertis par les affres des siècles. Le Void était le désespoir pur. Hécate n'était pas sans affect, encore moins sans coeur: son plus gros défaut était peut être d'en avoir trop.
Se rapprochant de Simon, elle parla d'une voix ferme mais douce, celle qu'elle employait avec Virgile ou Léda, quand ils étaient petits et avaient peur d'un danger dont elle savait la réalité mais dont il fallait les préserver.

-...Je ne vous laisserai pas tomber. Je sais que vous ne devez pas avoir l'habitude de demander de l'aide, encore moins de l'accepter quand elle se présente. Mais vous avez besoin d'un coup de main. Tout ça...ce n'est pas votre faute, d'accord? Les Voids existent pour détruire. Ce n'est pas votre faute.Il vous ferait tuer votre mère s'il le pouvait.

Se tournant vers la créature, Hécate murmura:

-Ca va aller. On va s'en débarasser.

Puis, doucement, elle posa une main sur son épaule.

-Venez. Connor va venir pour choper par la peau des fesses s'il juge que vous restez trop longtemps dans ses toilettes...et dans son bar.

Lui laissant le temps de se débarbouiller, elle sortit des toilettes, juste pour se retrouver nez à nez avec deux hommes au physique patibulaire, qui portaient les vêtements de cuir imperméabilisé et les foulards noirs des marins contrebandiers. Ils faisaient tous les deux le double du poids d'Hécate et deux têtes de plus qu'elle. La jeune femme jeta un coup d'oeil à Connor mais celui ci était gardé à l'oeil par le reste de l'équipage.
Ca n'allait pas bien tourner.

-Un problème, messieurs?

La phrase fut prononcée avec amabilité, mais la main d'Hécate voyagea discrètement jusqu'à sa ceinture, non vers sa baguette qui restait tranquillement sur son flanc droit mais vers sa hanche gauche, où était dissimulé le couteau qui ne la quittait jamais. Elle n'avait besoin que d'une ouverte...restait à trouver la bonne.

-Le mec dans les toilettes. C'est un mangemort.
-Et?
-Ecartes toi. Dehors, ces fils de pute font ce qu'ils veulent, mais dans le monde souterrain...ils perdent leurs privilèges.
-Et vous comptez juste supprimer un des serviteurs du seigneur des ténèbres avant d'aller vous enfiler une bière au comptoir? Les gars je suis impressionnée...vous devez avoir de sacrées connections pour penser que ça va juste passer crème...
-T'occupes et fous le camp.
-Ca va pas être possible. J'ai besoin de lui en un seul morceau, tu casseras du mangemort la prochaine fois.
-Gamine, je veux bien croire que t'ais fait une connerie passagère. Mais tu restes plantée là et je t'en allonge une dans ta jolie petite tête. Tu piges?

En disant ces mots, l'homme s'approcha et tendit la main. Hécate le regarda faire et lorsqu'elle sentit le gant de cuir se poser sur sa machoire. De quel droit la touchait-il? elle n'aimait pas qu'on la touche, elle ne supportait pas le contact involontaire, surtout quand celui çi venait d'un homm. Elle ne supportait pas ce genre de familiarité, et l'invasion de son espace vital, alliée à la menace que constituait le geste  fit réagir Hécate avec la rapidité d'un serpent à sonnette, ses anciens réflexes se manifestant beaucoup trop vite pour que qui ce soit, même elle, puisse l'empêcher. Le couteau sortit de sa gaine et vint trancher nette la jugulaire de son adversaire, un flot carmin de sang se déversant sur le parquet. Aussitôt, il y eut du bruit, un vacarme épouvantable, et Hécate dégaina sa baguette alors que tout les autres faisaient de même.
Le sang sur le sol avait quant à lui déja commencé à frémir et lorsque la sorcière vaudou bougea sa baguette d'un geste lent, il se délia, se tordit dans tous les sens avant de se dresser, crachant et frémissant. Un cobra rouge et liquide se leva, déploya sa collerette et cracha un venin acide sous l'oeil terrifié des marins. Chaque goutte de sang de leur compagnon désormais agonisant venait faire grossir l'apparition qui désormais rampait sur le sol pour intimider les ennemis.

-Je me cognes pas mal de vos petites vendettas! Si vous voulez exploser la cervelle de quelques mangemorts, choisissez-en qui ne soient pas sous ma garde et démerdez vous pour que je ne sois pas dans le coin! Maintenant, je vous conseille de me laisser sortir! le plancher est déjà foutu à cause de l'autre abruti!!

Attrapant Simon par le bras, la baguette toujours levée, la sorcière posa toute sa bourse de gallions sur le bar, et lâcha à Connor:

-Désolée pour ça.
-Je gère. Contentes toi de te casser en vitesse.
-Merci.

Il régnait dans le bar une atmosphère de terreur mêlée de colère et Hécate dut remonter les escaliers de la sortie à reculons, sans lâcher les clients des yeux. devant elle, le serpent de sang continuait de faire barrage. Personne ne semblait vouloir se risquer à l'attaquer, un tapage prononcé hors de la cave du bar aurait attiré l'attention des autorités. Tout ça n'aurait jamais été nécessaire s'ils ne s'étaient pas tous sentis l'humeur d'empêcher les gens de tourner en rond. Putains de crétins. Putains de crétins.

Lorsque la porte de L'eau qui dort se fut refermée sur eux, qu'ils eurent retraversés le bar moldu à l'abandon et retrouvé l'humidité de la rue, Hécate entraina Simon à couvert, sous les arcades. Ils étaient sans témoins. Si ses prévisions étaient exactes la situation n'allait pas tarder à dégénérer pour lui.

-Est ce que ça va? pas de...voix? qu'est ce que vous entendez?

Au dessus d'eux, les lumières des lampadaires se mirent à grésiller et clignoter alors que la vitrine d'un magasin s'éteignait. Un peu plus loin, un haut parleur fixé à un mur se mit à diffuser une musique hachée et entrecoupée d'interférences.

Promenons hhhhkrr nous dans khrrr bois
Pendant que le loup n'y est khrrr pas
Si khhrrzz le loup y était...
Il nous égorgerait hkkkrrrrr
Et le loup est là hzzz
krrrrhssssss
Il nous égorgera khrrrrrrrr



-...Ca commence.
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‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
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Fall on your knees, I hear the horrid voices of someone else’s angels


Penché au-dessus d’un lavabo cradingue, il se répétait encore, comme un mantra, ce n’est pas réel. Rosier tira de sa poche une fiole minuscule aux reflets dorés et s’appuya contre le rebord de faïence, dos au miroir. Une identité fracturée. C’était ce dont il avait l’impression. D’être face à un double qui, loin d’être un parasite, lui semblait être un ennemi trop intime pour se réduire à une malveillance qu’il fallait éradiquer à tout prix. Il versa sur le dos de sa main un peu de sa saloperie pulvérulente, et la sniffa sans arrière-pensée. Du bout du doigt, il se badigeonna les gencives des restes. Rien à foutre, se dit-il. La pupille se dilata, les couleurs retrouvèrent leur éclat, même dans ce taudis puant. Un voile de sueur lui recouvrait le front, trempait son échine, mais il ne s’en formalisa pas, savourant de brèves secondes de plénitude retrouvée. Il voulait partir. « Ce n’est pas réel. » Il le murmurait, doucement, d’une voix un peu rauque, malgré sa gorge asséchée. Ce n’est pas réel. L’écho de ce mensonge résonna dans son esprit, une, deux, trois fois. « C’est réel », entendit-il alors. Shacklebolt avait dû croire qu’il irait se trancher les veines. « Arrêtez… » qu’il l’interrompit, fatigué d’en apprendre davantage. Ses épaules s’affaissèrent à nouveau, et il eut beau chercher de l’air, la terreur ne tarda pas à s’insinuer dans l’arantèle dilaté de ses veines, jusqu’à atteindre son palpitant déchaîné. « Ne me parlez pas comme ça, » comme sa mère, lorsqu’il était gamin. Comme son frère, lorsqu’il déconnait. Il détestait qu’on s’adresse à lui de cette manière, et il dégagea brutalement son épaule de la main d’Hecate. Bien des injures roulaient sur sa langue sans qu’il ne les lui crache au visage. Il s’en foutait, lui, que le Void s’en prenne à elle. Il s’en foutait. Toutefois, il avait besoin d’elle pour sortir de ce bar en un seul morceau – si elle le lâchait dans le monde souterrain, autant signer son arrêt de mort. Il y eut un temps où il pouvait encore circuler parmi les mercenaires et autres forbans des bas-fonds, mais il avait perdu la sympathie des aventuriers de son espèce. À regret, et au nom d’une cause qui n’en valait certainement pas la peine.
Hecate disparut. Ses paupières retombèrent sur ses iris électriques. Les bras croisés, il attendit, encore. Un peu. Mouilla hâtivement sa nuque d’eau fraîche. Des éclats de voix lui parvinrent alors, de l’autre coté de la porte. Rosier s’empressa de récupérer son blouson, abandonné par terre dans la précipitation, et, après une assez généreuse rasade de firewhiskey, sortit à son tour. Les regards convergèrent aussitôt sur lui, et deux types, visiblement prêts à en découdre, se tenaient (trop) près d’Hecate, qui dégaina soudainement un couteau. Il reconnut là les réflexes de ceux qui en avaient trop vu pour se contenter de leur seule baguette, et du bout des doigts, il tâta machinalement sa ceinture où d’ordinaire, son propre étui se trouvait, mais referma les doigts sur du vide. Depuis son retour à Londres, il commençait à perdre ses vieilles habitudes – une erreur qu’il n’eut pas le temps de regretter car déjà, la victime s’effondrait mollement aux pieds de Shacklebolt, deux mains serrées autour de son cou dans le vain espoir de ralentir l’hémorragie. Il détestait ce râle-là, et peut-être était-ce à cause de souvenirs dont il aurait voulu se débarrasser, ou parce que la chose, derrière lui, se réjouissait de cette scène d’agonie. Et alors même qu’il s’apprêtait à se saisir de sa baguette, la flaque sombre grossissant sous le corps de l’homme ondula, sous les regards médusés d’une assemblée soudainement silencieuse. Son bras retomba le long de son corps, et ses billes céruléennes ricochèrent sur les mouvements de poignet d’Hecate, maîtresse d’elle-même. De la magie vaudou, il ne connaissait que les rudiments, et il n’avait jamais été témoin d’une manifestation de cette ampleur ; une créature – un cobra (Merlin, quelle ironie pour un ancien Serpentard d’abhorrer les reptiles) – ne tarda pas à dominer la foule de voyeurs. Estomaqué, Rosier eut le réflexe de reculer mais se heurta à la porte des toilettes, tandis que Shacklebolt, loin de se débiner, crachait encore ses menaces à quiconque aurait les couilles de se dresser contre son monstre sanguinolent. Elle s’empara de son bras, « vous me touchez encore et je… », il n’eut pas le temps d’achever sa phrase que déjà, elle le poussait vers les escaliers par lesquels ils étaient entrés quelques instants auparavant. Il les grimpa presque à quatre pattes, son blouson dans une main et la main tendue devant lui, comme s’il souhaitait prévenir une chute. Une fois revenus à la case départ (et avant qu’il ne puisse s’adosser contre la devanture du bar abandonné), Shacklebolt l’attira de l’autre coté de la rue, sous des arcades. L’heure. Il était quelle heure ? Rosier flanqua son cuir sur les épaules, vérifia que rien n’avait bougé de ses poches (soit, sa flasque, des psychotropes, de la cocaïne moldue et de l’argent). « C’était quoi ce bordel ? Il fusilla Hecate du regard, le souffle court. Vous pouvez pas faire ce genre de trucs ici putain, c’est risqué ! » Dixit un Mangemort. Une céphalée lui pourfendait le crâne. Rentrer. Dormir. Peu importe, pourvu qu’il dégage d’ici. « J’en ai ma claque de vos conneries, » un filet de sang commença à dégouliner de sa narine mais il ne s’en aperçut pas immédiatement, « vous débarquez de nulle part pour ruiner ma vie, ça va deux minutes, » il renifla, comprit, c’était la came, « j’en avais strictement rien à foutre moi, de ça, » il omettait volontiers les risques que courait Hecate, « j’ai vu assez de trucs pour vivre avec… » ça. Il se refusait à prononcer le nom de cette entité – s’entendre le dire lui octroierait toute sa dimension réelle, et il n’était pas prêt à l’affronter. Il était défoncé. Complètement défoncé, et imbibé d’alcool. Il ne marchait pas droit, alors en quoi était-ce surprenant de distinguer le vague écho d’une cacophonie de murmures ? Devait-il s’étonner de contempler, à sa droite, un visage à la fois inconnu et familier, une silhouette qui s’évanouirait dès lors qu’il détournerait son regard ? Shacklebolt allait lui faire regretter. Ne l’écoute pas. Tu as raison ; tu n’as pas besoin d’elle. C’était sa cloison nasale, encore. Il était censé arrêter de sniffer comme un con, mais à situation désespérée… Tu devrais même vider ta fiole. Il aurait obéi (se serait obéi ?) si les grésillements lointains de ce qui semblait être une radio défoncée ne l’avaient pas figé sur place. « C’est quoi ça ? » Il se retourna tout d’une pièce sans pour autant démasquer la source de ce bruit environnant. « [color:a99e=99cc00]Ca commence. » Son cœur manqua un battement. Il dégaina sa baguette et la pointa vers Shacklebolt, en observant une distance raisonnable, « de quoi vous parlez bordel ? C’est quoi ? » Il les entendait, les voix. Dans un coin névrosé de son esprit. « C’est quoi ? » Il réalisa qu’il ne pouvait pas transplaner, qu’il en serait incapable. Trop instable.
Il avait brusquement envie d’en finir. Il y avait quelque chose qui le tirait vers le bas. Son bras s’abaissa de lui-même, tandis qu’il inclinait la tête sur le coté, pour distinguer ce qui n’était qu’une forme floue dans son champ périphérique. Le morceau de tremble tomba à ses pieds et ses jambes, accablées, ne furent plus en mesure de le porter. Rotules et paumes rencontrèrent l’asphalte trempé, et, frénétiquement, il tenta de récupérer sa baguette, mais elle lui échappait constamment des doigts. « Vous avez provoqué ça, » ahana-t-il en direction d’Hecate. Était-ce sa voix, ou celle d’un autre. Ses songes, ou des voix parasites. Il avait reconnu l’apparence de la créature. Il l’aurait reconnu entre mille – les prunelles mordorées d’Yselia. Son nez pissait toujours le sang, et peut-être n’était-ce pas, finalement, la poudre. Il perdait pied. Et cette voix, familière, qui lui intimait de soulager cette douleur invisible. Ce n’était plus le mal de tête, ses articulations, sa nuque, son dos, en particulier son dos, sa colonne vertébrale (comme s’il revivait la chute, encore, et encore, et encore, comme si son squelette se brisait à nouveau, comme si ses jambes le lâchaient), ce n’était plus cette souffrance-là, mais autre chose, de plus insidieux. Ce n’étaient plus les velléités de disparaître d’antan. Il l’avait toujours souhaité, après l’accident – disparaître. « Vous avez provoqué ça, » qu’il peina à articuler. Des perles écarlates s’écrasèrent sur ses mains. Et si tu pouvais ne plus souffrir ? Ne plus te réveiller, et ne plus attendre d’aller te rendormir.
Récupère ta baguette.
Il pointa l’embout sur son avant-bras, là où la Marque cramait son épiderme, sous la manche de cuir qui se déchira subitement quand, dans un mouvement vertical, il lacéra la peau diaphane. Ce n’était pas lui.  

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Hécate le vit faire, trop rapidement pour pouvoir l'en empêcher, trop lentement toutefois pour pouvoir ignorer le vide de ses yeux, le néant qui s'était emparé du mangemort en face d'elle. Elle poussa un cri de rage plus que de peur et se jeta sur Simon, lui arrachant sa baguette des mains et la projetant aussi loin de lui que possible. Puis elle le frappa. Fort.
La douleur avait parfois des vertus salvatrice.
Alors que les haut-parleurs de la rue continuaient de passer une musique de piano désaccordé, elle enleva sa veste, puis celle de Simon et sortit sa baguette avant de la pointer sur les blessures:
-Epi...
Elle ne put pas finir sa phrase. Une force surhumaine la souleva du sol et la projeta en arrière l'envoyant s'écraser contre une vitrine, qu'elle traversa avec fracas, des débris de verre lui entaillant la hanche et la pommette.
D'abord on voyait le Void.
Puis on entendant le Void.
Puis...on sentait le Void, jusque dans sa chair.
Toussant au milieu des éclats de platre et de la poussière qui retombait sur son visage, hécate tenta de rassembler ses pensées.
Il était passé à son deuxième stade de protection: le poltergeist. Il allait les mutiler et les forcer à se rendre par de la violence pure jusqu'à ce qu'ils en meurent et si cela échouait viendrait la troisième étape: la plongée dans le monde du cauchemar.
Peut-être la jeune femme aurait-elle mieux fait à cet instant de profiter de l'occasion pour tenter de fuir, de repousser la malédiction qui pesait sur elle à présent, mais elle avait vule void, là bas, sur les quais de l'entrepôt, elle l'avait vu comme Simon l'avait vu, l'avait entendu comme Simon l'avait entendu, et tout comme le Void venait de lui faire commettre un acte de désespoir final, il venait de la projeter à travers une vitre.
Il voulait sa peau. On ne défiait pas ce genre de créature à moins de vouloir mourir, ou de vouloir vivre à en crever. Hécate était trop attachée à la vie pour choisir la première option. Se relevant difficilement, elle vit le void qui lui tournait le dos, penché sur Simon, accroupi, le regardant se vider de son sang.

-HEY! hurla-t-elle de toute la puissance de sa voix.

La créature eut un moment d'hésitation puis sa tête pivota sur elle même, tournant sur près de 180 degrés, pour venir planter son regard laiteux dans le sien.

- Je te vois pourriture et je parle la langue des anciens, ceux des guerriers noirs qui ont exterminé ta race et vous ont repoussé dans la pourriture des marais pour y crever ! Yoso Kommanda e prinkessa Hecate dehi klaäni sakri ! tou losahaï! Kohame! Faïta awersa dehe powa to! (Je suis la chef de guerre et princesse Hécate des clans sacrés! tu le sais! alors viens par là! attaques toi à quelqu'un de ta taille!)

Le Void eut alors la chose la plus terrifiante qu'il est possible d'imaginer. Il eut un sourire qui découvrit une bouche totalement édentée, et dépourvue de langue. Puis de cette bouche qui semblait être un puis sans fond sortit un bruit qui ressemblait à une craie glissant sur un tableau noir. Le void ne semblait pas pressé et Hécate comprit pourquoi: il avait tout son temps. Il lui suffisait d'attendre que Simon meure pour s'en prendre à elle. Elle avait peu de temps. Relevant ses manche et essuyant le sang qui coulait de sa lèvre et sur son front, elle leva sa baguette et cracha de la poussière mêlée d'hémoglobine sur le sol.

-Va falloir faire beaucoup mieux que ça.

Le void se releva, lentement et lui fit face, sa tête reprenant son angle initial avec un concert de craquement. La musique des haut-parleurs devenait assourdissante mais il semblait que seuls les protagonistes du combat puisse l'entendre sinon, il ne faisait nul doute que tout Londres aurait été réveillée par le tintamarre qui se produisait. Hécate fit un pas en avant. Le void ne bougea pas.
Elle se souvenait de la manière dont sa grand mère avait défait le dernier Void du territoire des clans. Mais elle était si jeune à l'époque...les choses s'entremêlaient dans son esprit et une de ses côtes commençait à la lancer. L'isoler. Ne pas lui laisser le temps de mobiliser ses forces. Ne pas se laisser embarquer dans ses illusions. Puis diviser son attention. L'absorber. Le détruire.
Non.
Non.
Simon d'abord. Le Void ensuite.
Changement de plan.

Hécate pivota subitement passant d'une posture offensive à une autre, plus souple et envoya une onde de choc en direction du monstre, qui malgré la puissance de l'attaque, ne recula pas plus que si elle l'avait légèrement poussé. Une deuxième vague vint, puis une troisième, sans qu'un quelconque effet ne se produise. Le Void restait campé sur ses deux pieds, imperturbable dans sa cruauté. Il jouait avec elle, attendant de voir quelle menace elle représentait vraiment et pour le moment semblait s'en amuser grandement. Ce ne fut que lorsqu'il vit poindre au bout de la baguette d'Hécate une lueur bleutée et argentée qu'il fit un mouvement de défense, et lorsque l'alligator argenté éclaira le noir des arcades et fonça vers lui, la gueule grande ouverte, il leva la main comme pour le désintégrer.
Le patronus semblait le brûler, lui irriter la chair et ce fut pendant un court moment, un combat de griffes, de crocs et de magie alors que le void arrachait au saurien des bouts entiers de corps et que l'animal le mordait de toutes ses forces.
Son attention était détournée. Et maintenant, un petit coup...de pouce.
Alors qu'il venait d'arracher la machoire inférieure du crocodile et saignait d'une sorte de bile noire et acide, le Void poussa un nouveau cri vers Hécate, juste à temps pour voir quelque chose fondre sur lui.
Un feu vert, rugissant qui l'embrasa tout entier et le fit reculer, juste assez pour chuter dans la tamise. Les haut parleurs de la rue explosèrent dans des gerbes d'étincelles et Hécate se précipita vers Simon.

Ils n'avaient que quelques minutes. A peine une poignée de minutes. Le mangemort était d'une pâleur cadavérique et trempé de sang. Hécate pointa sa baguette sur ses poignets et s'exclama:
-EPISKEY!!
Le sang perdu avait déjà été si important qu'elle doutait de la capacité de Simon à reprendre des forces. Pourtant, elle traîna loin de la rive, sous les arcades, dans l'ombre, et rangea la baguette du jeune homme dans la poche arrière de son pantalon. Elle surveillait l'eau. Toutes les deux secondes, elle surveillait l'eau.
Simon transpirait, le nez en sang, comme après une overdose, les lèvres cyanosées. Il était en train de se laisser partir. Hécate tenta de le réanimer mais sans y parvenir. Elle était impuissante ou presque et ce sentiment allait la rendre folle. Il ne pouvait pas mourir. Pas simplement parce qu'il était porteur d'une tare qu'il lui donnerait en cas de décès mais parce qu'elle se sentait à présent responsable de lui, responsable de sa survie. C'était un vilain défaut que de se sentir responsable de tout le monde mais elle le possédait. Et elle ne connaissait qu'une technique pour combattre une emprise de Void.

Alors, comme une mère, comme une soeur, elle le prit dans ses bras et colla le visage du mangemort dans son cou, une main dans ses cheveux, l'autre dans son dos, lui parlant à l'oreille, le tutoyant soudainement. Il était si mince...si faible.

-Ne meurs pas...Simon, écoutes moi. Je l'ai foutu dans l'eau cette saloperie, mais j'ai besoin de toi. Tu dois la sentir moins, tu dois sentir qu'elle te tient moins fort. Tu dois sentir qu'elle te lâche. Elle est en colère, tu as peur, j'ai peur aussi. Mais je la tiens, et je la tiens bien, j'ai besoin que tu m'aides. Te laisse pas partir. Le destin m'a mise sur ta route pour une raison. Je suis là pour t'aider. J'ai provoqué ça. Et je vais le réparer. Mais tu dois t'accrocher. C'est pas toi ça. C'est pas toi, c'est elle. Pense à la personne que tu aimes le plus au monde. Penses...à ta mère, à un frère, une soeur, une femme, un homme..même un chien si tu veux. N'importe quoi. Ressens quelque chose. Tu peux y arriver.

Elle passait sa main dans les cheveux du mangemort, parlant de la même voix avec laquelle elle parlait à Léda ou Virgile.

-On va l'avoir. On y est presque. Mais c'est toi qui peut lui donner le coup de grâce. Ca va faire mal. Mais ça ira mieux. Tu dois me faire confiance. Tu dois me faire confiance Simon. On va te sortir de là et....

Elle fut soudain tirée en arrière, lâchant sa baguette et celle de Simon glissant hors de son jean alors qu'elle raclait le bitume, s'approchant inéxorablement de l'eau. Une main livide émergea par dessus le parapet du ponton, puis une seconde et enfin, un visage recouvert de longs cheveux sombres, trempés. Il n'y avait qu'un oeil blanc qui la fixait et soudain des pensées ignobles envahirent le crâne de la sorcière. Elle poussa un hurlement d'angoisse alors que la douleur lui vrillait le crâne lui criant presque de le fendre elle même pour en laisser sortir tous les cauchemars qui se succédaient dans son imagination à une vitesse affolante.
Elle allait perdre la raison.
Elle allait devenir folle.
Les victimes de détraqueurs peuvent souvent relater leurs expériences.
Mais ce que cette chose, ancêtre de détraqueurs et maîtresse de la folie du cauchemar était en train de lui infliger, cela ne pourrait jamais se raconter, jamais s'appréhender.
Elle allait devenir folle. Et il allait la noyer dans l'eau noire de Londres. Elle allait emporter avec elle la mort et la folie.

-SIMON!!! hurla-t-elle, à bout de forces.

Un sort et tout serait peut-être sauvé, du moins suspendu.
Un sort, et tout serait perdu.

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