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sujet; my hunger it grows and it won't let me go ≈ zaramis

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my hunger it grows and it won't let me go
and it burns in my chest, I'm homeless,
heavy steps on hardwood floors, into my room through broken doors.
(play)

Tes yeux s'ouvrent, tes doigts enserrent les draps. Ton corps se tend, s'étend. L'apocalypse gronde, s'éveillant de sa torpeur trop longue, trop douloureuse. Les griffes s'enterrent dans ta poitrine, les griffes te déterrent. Tu t'emportes dans tes frayeurs, te dissous dans tes horreurs. Un râle épouse tes lèvres, crève la trêve, dérobe tes rêves. Tu n'es qu'un amas de chaire brûlante, agonisante.  La puanteur s'élève, te morcelle. Le chaos résonne, sonne, faisant trembler tout ton petit monde, toutes tes  fragiles émotions. Que vacille ta vie. Que décline tes instants imbéciles. Tu n'es déjà plus rien.

« Zahari. », un souffle dans la pénombre, dans l'obscurité de tes dénis, de tes interdits. Zahari comme une précieuse litanie. Zahari comme un goût de fièvre sur tes lèvres. Les draps se tirent, s'éclipsent pressé par ton corps avide de s'extirper, de s'échapper. Tu n'as donc pas appris la leçon ? Tu n'as pas d'échappatoire, pas de victoires possibles. Tu t'feras bouffer, avaler, autant ne pas résister. Non. Non? Tu ne peux pas les laisser entrer. Tu ne peux pas te laisser tuer. « I-I ... », le souffle est raide. Le souffle est douloureux, tortueux. Tes ongles griffent les murs, les tapisseries. Tu ne vas pas assez vite. Tu ne vas jamais assez vite. La porte s'ouvre, l'incendie s'agrandit.

Chaud. La chaleur t'agrippe aux tripes, saisit les abysses de ton âme, ravage la moindre tranquillité. Tes espoirs s'effondrent, explosant dans tes erreurs. Il te faut Zahari. Il te faut le calme de ton ami pour vaincre tes vieux ennemis. Le masque se fracture, les rayures s'exposent, s'imposent. « I need you. », le silence suspend ta voix. Les yeux trop clairs se perdent. Où est-il? Pas ici, pas là. Chez lui. Oui, chez lui. Dans sa forteresse glacée, dans ses hivers désincarnés, dans ses enfers habituelles, presque rebelles. Il est le prince des Secrets, le détenteur d'une Mémoire, de toute une histoire, ton histoire. Tu ne devrais pas autant t'accrocher. Tu ne devrais pas autant espérer. C'est interdits ces choses là quand on est toi. Tu n'obéis jamais vraiment, conscient de tes défauts, de tes vices.

La poudre de cheminette tombe, tes doigts s'agrippent, cueillent la poignée qui t'offrira la liberté, l'absence de regret. « Vasilev. », le mot est jeté, roulant dans tes faux accents bulgares, dans tes faux semblants. Tu disparais. Brutalement. Simplement. Ton cœur s'échauffe, s'érode. Tu es jeté sans manière, sans tendresse sur le tapis d'un salon trop grand, beaucoup trop grand. A plat ventre, tu geins, tu gémis. « Zahari ... », un souffle, tes cils s'ourlent de tes larmes. Ton corps se tord, s'endort. Tu te figes, poupée cassée, poupée écrasée. La respiration se choque, s'entrechoque.

Le royaume de la peur ouvre ses portes.
Et les démons  entrent, t'éventrent.

La panique t'écrase. Tes flans s'avachissent, tu sombres. Les ténèbres s'ouvrent, frémissements indociles, toxiques. La mer surgit, te coupe les poumons, l'air. Tu te noies à en perdre haleine, à en perdre le cœur. Tes ongles écorchent le tapis, décrochent le tissu. Tu grondes, tu craches. L'air manque. Ta voix se fait rauque, frôlant l'overdose.  Tu vacilles sous ton souffle. L'eau est partout. L'eau t'enveloppe, te dévore, te traînant dans le fond des océans. Tu grattes le sable. Tu grattes des nuages de panique. La pénombre t’accueille, froide, voleuse de raison, de passion.
Tu te braques, tremblant, agonisant.
Zahari, sauve-moi.
Ne me laisse pas.

L'abandon est partout. Il t'agresse. Il t’oppresse. De ses griffes crochus, il enfonce ses doigts dans ton âme, semant le désastre. Abîmé,  tu sens les crevasses s'écarter, t'ébranler. Tu vacilles. Tu valdingues. Cauchemar te crucifie, cauchemar te démolit. Pierre après pierre, tu laisses à d'autre l'espoir, piétinant un peu plus ton cœur défoncé. La vision t'étrangle, faisant pénétrer l'eau imaginaire dans ta gorge, laissant sur ta langue le sel des flots, des idiots. Tu vis la vie. Tu vis la mort. Des plus banales au plus cruelles, tu subis le manque d'air, les décès éclairs. Une fugitive seconde pour creuser ta propre tombe. Une fugitive seconde pour rêver de l'anéantir, de l'asservir. Tu sais bien, pourtant, que tout est dans ta tête. Tout est toujours dans ta tête.

Et pourtant la main est sur toi. La réalité te rattrape, t'assassine. Et tu t'accroches à ses doigts. Tu ricoches sur des histoires malheureuses, trop loin de ses familles heureuses. Ta main remonte, brutal, animal. Il n'y a pas d'erreurs, d'horreurs. Son parfum t'enveloppe, t'érode, t'arrose. Tu t'accroches à sa chemise, écrasant ton corps contre le sien, réclamant sa chaleur, la fin de la douleur. « H-Help me. », qu'il t'aide à survivre, à t'endormir, à ne plus rien ressentir. Tu te casses, te fracturant un peu plus, toujours plus. Ils ne comprennent pas vraiment, pas tellement. L'avenir se déchaîne, t’enchaîne. L'avenir n'est pas fait pour d'autres que toi. L'avenir est ton fardeau. Tes jambes passent autour de sa taille. Tu ne laisses pas de choix, pas d'autres options. Tu n'acceptes pas de révolution, pas d'hésitation. Tu  trembles, tu n'es qu'un gamin peureux, douloureux. Un enfant qui s'agrippe à son dernier rempart, au dernier pan de lumière, ignorant qu'il est un peu le bourreau. Ton nez se noie dans son cou. Les larmes glissent, silencieuses, tortueuses.
Et tu l'appelles au secours quand ton corps se raidit.
Et tu tombes en miettes. Pulvérisé sous la violence éternelle.

« Z-Zahari. Please. Don't leave me. »
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my hunger it grows and it won't let me go


La plume glisse sur le papier, caresse légère qui pourtant grave chaque lettre, chaque mot dans le parchemin. La précision du tracé coïncide avec les fait qu'il inscrit dans le papier. Informations collectées de l'insurgé torturé. Même s'il ne quittera peut-être jamais plus la cellule où il se trouve maintenant enfermé, enchaîné entre les doigts cruel du gouvernement, des pairs mangemorts de Zahari, il reporte tout de même la moindre information intéressante, pertinente. C'est d'un autre dont il veut parler, auquel il s'interdit ne serait-ce que de penser. S'il n'a vendu son Silence à personne cette fois, il est important pourtant de le garder couché sur le papier. C'est ces connaissances, ce savoir tout particulier qui fait la richesse, la perniciosité redoutable de la bibliothèque des Vasilev, celle qu'ils nomment leur Mémoire. Evidemment, elle n'est pas seule, d'autre plus courantes prennent aussi des pans entiers de murs, s'étendent lascivement dans des pièces consacrées de leurs manoirs. Plus classiques certes, mais pas moins intéressantes. Les sujets des ouvrages sont profusions, volumes parfois rares, parfois interdits dans certaines parties du monde, dans certains pays. Trésor différent de celui qui fait leur pouvoir et leur influence, leur fortune, mais trésor d'importance tout de même sous leurs yeux clairs. Depuis des générations, ils se rapportent à la phrase célèbres, à la maxime qui induit le comportement d'une vie. Knowledge is power, le pouvoir se trouve dans le savoir. Preuves vivantes, ils s'incarnent et s'en font synonymes. Bruissement de papier, claquement étouffé. Le livre se referme sèchement sous ses doigts, après un point assassin. Sans la lui avoir offerte, ses actions lui ont promis la mort, lui ont prit sa vie. Aucun remords n'est éprouvé. Aucun repentir. La culpabilité n'a jamais fait parti de son vocabulaire, pas même face à la cruauté sempiternelle de ses actions ou de ses mots, des maléfices qui parfois en découle. La perception fait toute la chose, et jamais il ne remet la sienne en question. Point de vue biaisé par ce qui a été enseigné depuis la plus tendre enfance, barbare. Le vice s'est construit, a grandit, consentit. Pourquoi vouloir en changer ? Sa manière de voir les choses, la manière détachée, dénuée du moindre remord t'as toujours parfaitement servit. Plus qu'un choix, une manière d'être, une partie de son être. C'est ainsi qu'il est, qu'il vit, qu'il existe.  

La chaise racle le sol, les pas résonnent, se répercutent sur le planché vernis. L'arabesque souple que décrit la baguette, le geste précis que qu’exécute le poignet, et le volume quitte le bureau sur lequel il reposait pour retrouver sa place sur l'une des étagères. Rangé jusqu'à ce qu'il en ait à nouveau l'utilité, il laisse le récit à son repos tandis que l'encre et le papier tombent dans le sommeil. Il les y abandonne, quittant la pièce pour le couloir, passant dans les longs corridors une porte nouvellement marquée. Sur le pan de bois, un simple écriteau orné est fixé. Et dessus, un nom gravé, celui du fils, de l'héritier. Quelques jours se sont écoulés depuis l'arrivée de Zion, l'enfant longtemps tenu éloigné avec sa mère et une bonne dans une maison perdue dans la Russie natale de cette dernière. En âge maintenant de commencer doucement son entraînement, il dormait pour l'heure dans la chambre que son père lui avait fait installer, où il l'avait fait venir. Il était encore étrange, pour Zahari, de voir un enfant chez lui et même si ce n'était pas lui qui s'en occupait constamment, trop occupé pour ça, de vivre avec lui. Temps d'adaptation évident. Et si le regard s'attarde un instant sur la porte, traîne sur le nom comme s'il était fenêtre vers l'intérieur, les pas ne s'y arrêtent pas. Continuant le chemin, c'est jusqu'à la chambre du maître, des quartiers du chef de famille qu'il s'avance, entrant dans son domaine. S'asseyant sur le bord de son lit, c'est le bruissement des couvertures soyeuses, coûteuses sous le poids du corps. L'inclinaison de la tête et ses mouvements pour tenter d'évacuer les tentions qui s'y sont invitées, la crispation indésirée qui s'y est installée, l'indolence imprègne ses gestes alors qu'il commence à défaire les boutons de sa chemise. Les poignets se libèrent, le torse commence à se découvrir. Le murmure du tissu, des souffles perdus osent à peine briser le silence dont il est Roi plus encore que prince. Et la sonnerie s'alarme en un cri strident, l'alarme hurle et résonne. Quelqu'un est entré.

Rares sont ceux qui peuvent s'inviter dans son manoir, passer par la grande cheminée de marbre ouvré qui trône dans le salon. Les enchantements qui protègent le domaine et ses entrées, quelles qu'elles soient, les interdises à tout ceux qui n'en ont pas reçu l'autorisation. En l'occurrence, la personne qui vient d'arriver possède soit l'une des signatures magiques admises soit a réussi l'exploit de forcer l'entrée et ses innombrables barrières. Même si la seconde est bien improbable, flirt avec l'impossible, il n'en exclu pas la possibilité. Jamais. Sous-estimer peut être un danger. Ne pas se préparer, un suicide naïf. Pas de perte de temps ; à peine a-t-il commencé à entendre le son qu'il se retrouvait sur ses pieds. Baguette à la main, la porte s'ouvre à la volée pour le laisser passer, ouvrant sa gueule béante sur le long couloir. Les pas sont rapides, et en écho résonnent ceux d'un de ses serviteurs. A l'entrée du salon, c'est la silhouette de Danail qui se détache, immobile. Alerté par les pas, l'esclave se recule, s'efface. Manifestement, pas de menace. Les sorts fuseraient déjà, bataille féroce, duel barbare. On n'attaque pas un Vasilev impunément, sans en subit les conséquences. Peu importe qu'elles soient immédiates ou non. Ils connaissent l'art de la patience. Mais rien de tout ça ici. Les murmures plaintifs parviennent à peine aux oreilles attentives.

- Monsieur Lestrange, Maître.

La voix de Danail révèle, souffle discret quand le destinataire de ces mots s'approche de lui et passe la porte. Malgré les efforts pour le diminuer, le camoufler, il n'est pas difficile de deviner la touche de contrariété dans son ton, la goutte diluée de jalousie. Pas de réprimande pour cette fois. Pas le temps de s'attarder à de telles futilités. La main se porte sur le torse, dégageant le chemin d'une pression, une impulsion. Les pas s'agitent, se précipitent. En quelques secondes, le salon est traversé. Sur l'opulence d'un épais tapis, Aramis gît. Gémissant sa peine, tremblant au manque d'oxygène. Ses doigts grattent les fibres du tapis d'orient, cherche le point d'accroche, de subsistance. Il n'est pas difficile de comprendre, lorsque l'on sait ce qu'il est. Lorsque l'on sait ce qu'ils savent. Scène à l'amer goût de déjà vu, crise déjà vécue. Ignorant l’inconfortable pincement dans le secret de la poitrine, les genoux ploient et touchent le sol. Les doigts se tendent vers ses mains, les autres se referment sur une épaule.

- I'm here, Aramis.

La voix calme, posée dans des graves qui délassent. C'est à ses doigts, à la chemise de Zahari qu'il s'accroche cette fois. Ignorant la brutalité des gestes, pardonnant l'étreinte qu'il ne permet à aucun, le corps s'écrase contre le sien. Les bras serrent, enserrent, bouée de sauvetage pour le sauver de la noyade, de l'eau intangible qui étouffe ses poumons. Il tremble, transformant les fissures en fractures. Le visage enfouit dans son cou, les larmes qui tombent et qui s'échouent. Poignards silencieux, couteaux sous couverture qui s'infiltrent sous la carapace, traversent les glaces. Resserrement de l'enlacement, pour qu'aucune des brisures ne s'échappent ; c'est tout contre lui qu'il le garde enroulé dans un cocon de chaleur, cocon protecteur. Il n'y a que le calme, une pointe de tendresse née de sa détresse. Les mains se meuvent, caressent le dos avec une lenteur qui se répercute dans la voix qui murmure.

- I won't. It's alright.

Une pensée, un songe. Il voudrait l'entraîner dans un mouvement pour les remettre debout, l'un comme l'autre. L'hésitation, la comparaison qui, perfide veut s'insinuer dans l'esprit, contre son gré sans heureusement y arriver. Il préfère finalement attendre qu'il se soit un peu calmer, le laisser respirer, profiter de sa présence, du réconfort conféré par le corps. Plus que des mots, des paroles qui se veulent apaisantes, la chaleur se fait cicatrisant des blessures qui se créent et s'éveillent tandis que le trésor apporte le cauchemar.
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my hunger it grows and it won't let me go ≈ zaramis

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