sujet; [Mission] Aout 2002 - Tsar Wars Feat Ekke S. et Wes G.

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“Coaching 101: First you build the team, and then you build the torture chamber for underperformers.”
― Jarod Kintz

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Sergueï effaça d’un coup de baguette le parchemin, faisant s’envoler l’encre noir qui traçait il y a quelques minutes encore la mission qui leur avait été assigné. La chose était relativement simple et nécessitait tout simplement une certaine rigueur.

Étape 1 – Se rendre en Allemagne et interroger la famille moldu qui semblait avoir des informations sur le célèbre baguettier Mykew Gregorovitvh.

Étape 2 – Si l’étape 1 a été fructueuse, chercher au plus prêt, traquer, soumettre et ramener. Si l’étape 1 a été infructueuse, faire pareil mais plus longuement.

Le russe jeta un œil à ses compagnons tandis que le train sifflait son entrée en gare. Ils étaient arrivés à Dresde, ville séculaire, où la communauté sorcière avait élu domicile en aidant à reconstruire la ville plus rapidement après les bombardements de 1945.

« My priyekhali dyadya, Wes. » Nous sommes arrivés. Sergueï se leva, étendant tel un phare sa haute silhouette moulée dans des vêtements noirs d’une sobriété exemplaire.

« Davaï. »

Le sorcier eut un regard équivoque de la part du contrôleur (moldu) sur le quai auquel il ne prêta pas attention. Les russes étaient fréquents en cette partie du pays et la Pologne n’était pas si lointaine. Des relents slaves vinrent lui effleurer les sens lorsqu’il aperçut une vieille femme au châle bigarré pas loin qui vendait au verre un kvass épais. L’atmosphère était grise comme si le ciel était de papier mâché sale.

Bienvenue en Allemagne de l’Est.

Son oncle attirait toujours l’attention, il était donc inutile de faire profil bas.L’air aristocratique, la superbe et l’amical sourire qu’Ekke promenait sur tout un chacun faisait toujours merveille. Du groupe  -qui semblait à premier coup d’œil disparate- Selwyn était l’élément ‘bon’ ou celui qui vous endormait avec des sourires charmeurs et des promesses sans lendemain. Sergueï avait bon espoir que son oncle facilite largement l’interrogation de la famille moldu.

Wes tout au contraire, savait passer inaperçu. L’habitude de la chasse s’était dit le jeune russe. Son nom –Gallagher- bien que fréquent au sein des terres britanniques, l’avait interpellé. Il y avait un Gallagher officiant pour le Совет à Moscou. En potion. Il avait demandé à Wes avec simplicité et celui-ci avait confirmé.  Malheureusement, Wes ne parlait pas russe. Une gageure pour le cadet des Moltchaline qui en avait fait part à demi mot à son frère Kirill, juste avant de partir.

« Mir slishkom mal dlya nas russkiy. »

Le monde était décidément bien petit pour les russes.

Ils prirent plusieurs heures afin de s’installer dans un petit hôtel sorcier en plein vieux Dresde et Sergueï expliqua où vivait la famille moldu.

« Tannhauser. Eux êtrrrrrre un peu à l’écarrrrt. Avoirrrrr grrrrange. Notifications police moldu ici dirrrrre qu’eux avoirrrrr fait appel plusieurrrrs rrrreprrrises. Dirrrrrre que maison hanté depuis quelques jourrrrrrs. » Le jeune homme leva son regard glacé vers ses deux camarades. « Ça êtrrrre possible, Gregorovitch s’être caché là pendant un temps. Eux surrrrrement savoir. »

Dans un regard lourd de gravité, Sergueï hocha son visage. « Êtrrrrre heurrrre du thé. »  Il étendit une carte avec un petit plot qui tournoyait par dessus l’emplacement marqué en vieil allemand comme « Grange Tannhauser ».

C’était l’heure du thé  et ils allaient cordialement s’inviter eux-même.

Na zdrovié.
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Dans quoi Wes s'était-il embarqué ? Depuis qu'il avait donné sa confiance au Ministère, depuis le retour du Lord, il glissait petit à petit vers les ténèbres. Sa marque toute fraîche pouvait en attester. La récompense pour avoir tuer Dean Thomas, un ami d'Harry Potter qui préférait mourir plutôt que de croupir en prison.

La prison Wes n'y était pas, mais il était dans un endroit clos qu'il n'aimait guère, le train. Avec pour compagnons de route la clique du département des jeux et des sports magiques. De Mister Selwyn, il en connaissait beaucoup comme il en connaissait peu. A l'époque où Gallagher avait rejoint les rangs du Quidditch chez Poufsouffle, Ekkehardt était un joueur plein de talent, exilé dans la patrie des fjords , comme si déjà le froid l'appelait à lui.

Car c'était dans la sainte mère Russie que Selwyn avait parait-il trouvé refuge. C'était peut-être pour cela que son adjoint était de cette région du monde. Moltchaline avait été parait-il pistonné, mais de cela on n'en savait rien. Personne n'osait prêter attention aux rumeurs, surtout quand on parlait de sang-pur.

Une mission bien spéciale les attendait à Dresde. Wes avait été réquisitionné par le Lord pour effectuer un travail méticuleux. Retrouver le célèbre fabricant de baguettes Mykew Gregorovitch. C'était autre chose que du pouilleux insurgé. Et dans cette tâche, il avait pour compagnon les deux russophones. Mister Selwyn serait indéniablement un atout, mais de Moltchaline il ne connaissait rien d'autres que son sang-pur. Néanmoins Serguei semblait connaître son père, potionniste en Russie. Mais le dialogue ne dura pas car Serguei ne maîtrisait pas encore totalement la langue de Shakespeare.

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Une fois installé à leur hôtel, Sergueï dévoila de précieuses informations sur la famille moldue qui aurait pu cacher Gregorovitch aux yeux du monde. La langue russe se mariait mal avec l'anglais, mais Wes comprit que Tannhauser était leur objectif et que dans la grange des moldus aurait pu séjourner l'homme aux baguettes.

« Êtrrrrre heurrrre du thé. »

« C'est surtout l'heure d'en savoir plus sur Gregorovitch. », répondit avec un sourire Wes, amusé.

Il prit la carte et invita ses compagnons à transplaner avec lui en direction de la Grange. Elle était situé à une vingtaine de kilomètres de Dresde. Une grange perdue en plein milieu de l'ex Allemagne de l'Est, il n'y avait pas mieux pour ne pas attirer les soupçons. Ou bien les amplifier.

Arrivés un peu à l'écart de la maison des Tanhauser, le traqueur put remarqué qu'il s'agissait finalement d'une petite ferme mal entretenue. Une grande maison grise aux murs délavés apparaissait derrière une pelouse trop peu souvent entretenu. Quand à la grange, elle semblait très silencieuse. Trop peut-être.

Longeant le mur de la maison allemande, Wes arriva finalement vers la porte d'entrée. D'une main décidée, il frappa. Trois fois. Puis ajouta à la direction de Selwyn.

« Sir, à vous de faire les présentations.»

Avant que la partie ne commence.
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“ Older men declare war. But it is youth that must fight and die. ” ― Herbert Hoover

Derrière la fenêtre du train, plutôt minable d’ailleurs vis-à-vis de tes critères mais ça le petit peuple ne devait pas faire la différence, pas plus que Gallagher qui était assis tout près, Desdre venait de s’élever. Si tu avais eu un petit air pincé tout le long du voyage, en fait tu n’aimais absolument pas te mêler au petit peuple, encore moins si les moldus étaient du nombre, maintenant que la ville s’étendait devant vos yeux, tu te sentais déjà mieux. Évidemment, de votre drôle de petit groupe, tu étais assurément le seul apte à sourire devant tant de beauté. Assis près de toi, ton neveu Sergueï, presque ton fils oui, se tenait bien droit. Paisible. Calme. En plein contrôle, comme toujours. Brave petit, difficile de ne pas le couver d’un œil fier, critique satisfait. Et en face de vous, Wes Gallagher, que tu ne connaissais pas réellement. Non pas que l’individu soit inintéressant, mais il n’était pas pur et rien que pour cela, il ne mériterait jamais ta pleine attention. Le temps de la mission, tu saurais tolérer sa présence, mais le sang souillé, mélangé, te laissait des jugements plein la tête. Sans parler de son poste : raffleur. Tu en aurais presque grimacé, tant ce poste te semblait grossier, se limitant à regrouper une meute de criminel sans grand talent, sinon de courir à travers les bois, couvert de saleté. Détestable, vraiment. Impossible de ne pas retrousser le nez devant tant de grossièreté. Pas étonnant que Gallagher ne soit pas pur. Aussi bien dire que de l’avoir lié à la prestigieuse équipe du département des jeux et sports magiques, te semblait ridicule, mais comme ton neveu avait insisté sur le fait qu’à vous trois vous formeriez une bonne équipe, tu avais accepté. Mieux, tu avais même trouvé la force de te montrer agréable, ne serait-ce que le temps de la mission. À ton âge, il était hors de question que tu revois ta vision de la vie ou tes jugements hâtifs des autres. Plutôt mourir oui !

Or, la mort n’était pas encore prête à t’accueillir, mais Desdre oui et suivant l’élan de ton neveu, tu te redressas lentement de ton siège, tes doigts noueux jouant déjà avec le pommeau en or de ta canne finement ouvragée. Une béquille, suite à une vieille blessure au genou, mais aussi une arme, très pratique pour frapper ou écarter les gens de ton chemin. C’est donc avec son aide que tu te faufilas à l’extérieur des wagons, pour te glisser à l’avant de votre petit groupe, distribuant les sourires doucereux à tout va, véritable monarque visitant un nouveau territoire. Tant pis si les moldus se mêlaient ici aux sorciers, tu avais une couverture à maintenir et de ce fait, tu ne lésinerais pas sur le charme à déployer. Évidemment, tu léguas ta place de meneur au bout de quelques heures, la marche n’étant pas l’un de tes points forts et les voitures des moldus, d’un mauvais goût te soulevant le cœur. Heureusement, une fois à l’hôtel, tout sembla rentrer dans l’ordre, Sergueï se chargeant de vérifier votre situation et de trouver les lieux sur une carte, soit un endroit reculé. Pour ne pas dire un trou à rat, de quoi te faire grimacer depuis le vieux fauteuil où tu t’étais posé, le temps de déballer tes affaires, dont ta baguette se chargeait. « Eux êtrrrrrre un peu à l’écarrrrt. Avoirrrrr grrrrange. Notifications police moldu ici dirrrrre qu’eux avoirrrrr fait appel plusieurrrrs rrrreprrrises. Dirrrrrre que maison hanté depuis quelques jourrrrrrs. Ça êtrrrre possible, Gregorovitch s’être caché là pendant un temps. Eux surrrrrement savoir. » Une maison hantée hein ? Le regard un peu perdu, songeur, tu te permets d’observer la carte et les environs de la demeure. Enfin, de l’épave où les moldus vivent oui, parce que tu n’as aucun doute à ce sujet : la demeure est un taudis. Pas le choix.

Puis l’idée vient, une suggestion de la part de Sergueï, là non plus, tu n’es pas surpris. Les idées exigent de l’esprit et Gallagher n’est pas réputé pour être un homme très… réfléchi. Il est raffleur après tout. « Êtrrrrre heurrrre du thé. » Déjà tu acquiesces, charmant, comme les vieux lords le sont parfois dans les romans. Oui, tout à fait charmant, alors que tu poses tes deux mains sur le pommeau scintillant. Évidemment, il faut que la brute parle à ton tour, parce que bien qu’il ne soit pas doté d’un esprit aussi aiguisé que Sergueï, Gallagher sait encore parler. Malheureux, vraiment. « C'est surtout l'heure d'en savoir plus sur Gregorovitch. » Cette fois, tu ne retiens pas le soupir qui t’échappes, pas plus que le roulement de tes yeux. Ton sourire n’a rien d’attendris ou de sympathique alors qu’il gagne tes lèvres, une grimace tout au plus, face à la bêtise humaine. À moitié moldu hein ? Pas étonnant. « C’est précisément ce que Syn dit, le thé n’est jamais qu’une excuse, Mr.Gallagher. Vous savez, un prétexte pour s’attarder chez ses rats sans valeur. » Un coup d’œil agacé et te voilà qui te redresses, remettant de l’ordre dans ta tenue, impeccable évidemment. C’est le minimum. « Enfin, il n’est pas la peine de tout vous expliquer, vous n’êtes pas là pour réfléchir, mais pour obéir. Tout est dans les bras, n’est-ce pas Gallagher ? Nous les mettrons à l’œuvre. Allons-y messieurs. » Un bruissement de vêtement et vous voilà en train de transplaner. Évidemment, la demeure des Tanhauser est aussi mal entretenu que l’endroit, où elle se situe, soit beaucoup trop loin de la ville et de sa beauté, le laissait supposer. Tu fais pourtant un effort, tu ravales le dégoût que la « porcherie » t’inspire, toi qui est né dans un château, toi qui y a mis tes enfants, tu ne peux décemment pas comprendre comment les moldus peuvent se contenter d’aussi peu. Gallagher le comprend peut-être davantage. Tu lui jettes un regard, alors qu’il approche de la porte. Qu’il vous annonce, oui, toi tu n’as aucune envie de toucher la fameuse porte. Cela dit, la politesse de ton collègue a de quoi t’inspirer un minimum de respect, la bienséance est toujours récompenser dans ton univers. Toujours. « Sir, à vous de faire les présentations. » Tu inclines la tête, presque charmant, puis tout à fait alors que tu te retrouves en face d’un homme d’âge mûr, la quarantaine avancé, à l’air agacé puis franchement surpris. La partie commence.

Tes lèvres esquissent un sourire doucereux, un secret de famille, un merveilleux héritage qui te vient de ton père. Homme charmant. Homme dangereux. « Bonjour Mr.Tanhauser » et déjà tu déploie ton charme anglais, inclinant légèrement la tête, tout en baissant les paupières. La royauté gît dans tes veines et parcours tout ton corps alors que tu poses tes deux mains sur le pommeau de ta canne, un accessoire qui attire le regard du maître des lieux. Détestable petit moldu vivant dans les déchets oui. Il n’y a pourtant aucune trace de dédain sur ton visage alors que tu observes la maison et son intérieur, assez minimaliste. Rien ne concorde à l’intérieur, tous les meubles sont dépareillés, une honte pour tout propriétaire de maison, digne de ce nom. « Je me présente, Sir Ekkehardt Selwyn, auteur de quelques romans à succès » Oh, le voilà qui te dévisage, qu’est-ce que sa décharge personnelle peut avoir à faire avec les livres hein ? Un coup de baguette et il lui semble, en effet, avoir lu ton nom à la télévision. Tu souris alors avec quelque chose d’amical, de rassurant, comme si vous étiez amis, lui et toi. Aucun risque. Plutôt mourir. « Et voici mon neveu et responsable d’édition, Mr.Motchaline. Ainsi que Mr.Gallagher, mon assistant. » Un sourire paternel aux lèvres, ta main effleurent le bras de Sergueï, ton regard glissant sur Gallagher, presque aussi chaleureux. Oh, ce dernier fait plus vieux, ça se voit clairement, mais il a aussi un air trop bête, à ton humble avis, pour jouer un rôle plus important. Un elfe de maison moldu, c’est largement suffisant. Quant à ton neveu, cher petit, il resplendit de la même aristocratie que toi, il ne peut donc qu’occuper un poste digne de ce nom. Du moins, en édition, que Merlin vous préserve d’un jour tomber dans ses bêtises. Bon acteur, tu ramènes lentement tes yeux, brillants de bienveillance, sur l’homme qui semble un peu perdu. « Hem, bonjour à vous tous, mais en quoi est-ce que j’peux vous aider au juste ? J’comprend pas très bien… » Tu acquiesces, bon joueur, chaleureux et attachant personnage, une main effleurant son bras. Parce que tu refuses de le toucher vraiment, eurk. « Ne vous inquiétez pas, Mr.Gallagher aussi, n’a pas tout de suite compris. Ce n’est rien, mon cher Mr.Tanhauser. » Là, il se sent moins bête, non ? Il faut. Il faut.

Toi, tu t’avances, de quelques pas seulement, lord bien élevé qui attend qu’on l’invite à entrer. Ce type est stupide et mal élevé, ça ne fait pas de doute. « Nous sommes ici, parce que je suis en pleine rédaction d’un roman d’épouvante et que nous avons eu vent des… rumeurs. » Cette fois, tu parles tout bas, parce que tu sais très bien que les moldus croyant aux esprits, sont rares. Stupide vermine sans respect oui ! Mais celui qui vous fait face, semble hésiter, il est troublé et regarder autour de vous. Alors tu t’inclines légèrement, observant l’intérieure de la demeure, complice. « Serait-il possible de parler à l’intérieur ? D’ailleurs, je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité, mais… nous n’avons pas vu l’heure filer et ne serait-ce pas l’heure du thé ? » Parfaitement synchronisé, mais surtout d’un coup de baguette voisine, l’horloge se met à tinter à l’intérieur et ton sourire se fait enthousiasme alors que l’homme sursaute avant d’esquisser un presque sourire. « Oh, oui, bien entendu. Entrez ! » il s’efface et déjà tu lances un regard à tes deux complices. Le piège se referme maintenant sur le moldu et tu entres lentement, insistant sur ta démarche claudicante, mais noble. De quoi te faire paraître inoffensif et à la fois bien trop distingué. Impressionner les autres, c’est l’un de tes talents innés et tu t’installes déjà dans la meilleure chaise, alors que l’homme va quérir sa tendre moitié, qui justement, termine le thé, surprise de vous découvrir. Créature tout aussi mal agencé que le reste du mobilier, mais à qui tu offres, avec effort, un sourire charmant. « Bonjour Mme. » Son époux vous présentes alors que tu fais signes à Gallagher, d’un bref hochement de tête. C’est le moment où jamais pour lui d’aller visiter la toilette. Ne reste plus qu’à espérer que le raffleur soit en mesure de comprendre ton signe, celui accompagné d’un mouvement de tes mains, comme si tu les lavais. Va te rafraichir, grosse brute. Va et fouille la maison. Il est un traqueur après tout, c’est son métier. Tu fais ta part, il fait la sienne, voilà tout.
© GASMASK


Dernière édition par Ekkehardt M. Selwyn le Mer 26 Aoû 2015 - 4:17, édité 1 fois
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They are coming.

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« Nous sommes ici, parce que je suis en pleine rédaction d’un roman d’épouvante et que nous avons eu vent des… rumeurs. »

La légende employée par son oncle était simple, effective. Les moldus n’eurent aucun mal à ouvrir leur porte sans compter qu’Ekkehardt imposait une certaine prestance précieuse que rien n’entachait, pas même le léger boitement caractéristique qui lui donnait ce petit air énergique plaisant. Sergueï échangea un regard confiant avec son autre partenaire et tout trois pénétrèrent dans la maison allemande.

Le plaisir d’une mission de ce genre se trouvait dans l’équilibre. Les risques étaient faits pour être pris – contrairement à ce que tout le monde disait. Le risque selon Sergueï était biologique. Si on n’en prenait pas alors ce n’était pas la peine de vivre. Il était écrit sur une plaque pour chacun d’entre eux et la plupart s’amusait à en gommer les lettres aussi rapidement que possible. Il préférait l’y laisser et continuer plus en avant froidement. Il n’en appréciait pas plus que ça la texture mais il faisait partie de tout le reste et était donc nécessaire. Au sein des moldus et autre sans-magie, le risque était quasi inexistant. Bien sur les armes à feu, poisons et autre représentaient le même danger mais de manière intrinsèque l’élément de surprise diminuait fatalement le risque.

Pour Sergueï c’était ce raisonnement uniquement qui validait le fait de ne pas déjà avoir assis son ascension complète sur le reste des non-sorciers. Ils étaient l’évolution, ils avaient le pouvoir, ils pouvaient leur faire peur.
La plupart des mangemorts avaient le mot ‘risque’ inscrit bien plus gros sur leurs plaques que les autres. Ou plutôt il l’était en fonction du moment. De quoi hurler sans aucun doute. Cela ne servait pourtant à rien. Est-ce qu’il n’était pas plus dangereux au final de ne pas risquer sa vie ? C’était là la vraie question. Selon le russe il était bien plus dangereux de passer un mois en compagnie de crétins comme Fedosseïev qui parlait d’égalité et autres balivernes entre sorciers, plutôt qu’être en mission de recherche extra importante comme il l’était en ce moment. Pour ne pas perdre ce que l’on était et ce que l’on incarnait (la magie), il fallait être exigeant. Il y avait mille choses médiocres qu’il fallait refuser. La notion de risque était donc d’une relativité effrayante en soi.

Au fond, Sergueï n’avait peur de rien ou presque. Il était certain que la peur était mauvaise conseillère. Les sentiments humains se tenaient dans la tête, d’autres dans le cœur, la peur elle ? Elle tenait au ventre. Elle ne construisait pas. Elle était faite pour être méprisée et pourtant, de manière absolument ironique, elle était aujourd’hui cultivée chez les sorciers. Il y avait quelque chose d’ingénieux mais aussi d’obscène dans les méthodes de Voldemort et dans son pragmatisme, Sergueï se disait qu’il fallait parfois passer par des extrêmes pour obtenir la réaction que l’on désirait.
Ce qui nous ramenait à ce salon bon enfant, aux murs défraichis et aux portraits vieillots et sans gout. L’horloge fut calée correctement et Sergueï d’un mouvement de poignet leste verrouilla la fenêtre et se posta aimablement –tout du moins aussi aimable que le russe pouvait apparaitre- sur l’entrée du salon. Les Tanhauser n’étaient pas tous présent au vu de la photo sur la cheminée. Le couple était là, probablement leur dernière petite fille qui s’amusait sur le sol à colorier un livre qui datait de Merlin seul savait quand et une vieille dame sans dent sur un rocking chair. Il manquait les deux filles ainées.

« Privet. » Fit non sans un certain cynisme le jeune russe en guise de salut. La vieille dame tourna son visage vers lui en s’arrêtant de se balancer. C’était à dessein que Sergueï avait utilisé sa langue natale. L’Allemagne de l’Est avait encore des relents d’antan, la peur –toujours mauvaise conseillère- des russes n’était toujours pas si loin.
Le couple ne fit pas attention et l’époux s’installa sur le canapé propre bien que miteux, invitant les hommes à en faire de même tandis que l’épouse ramenait précipitamment des tasses dépareillées en guise de service à thé.
Pauvre probablement mais ce n’était pas étonnant dans cette partie de l’Allemagne. Pourquoi Grégorovitch viendrait-il se cacher ici ? Il fallait procéder par élimination et Sergueï regarda Wes s’excuser en prétextant une envie pressante.

Bien.

Tandis que son oncle s’occupait de discuter plus en avant avec l’homme pour lui demander ce qu’ils avaient pu constater, la vieille dame reprit ses balancements de manière bien plus erratiques. Sergueï s’approcha d’un pas glacé, enjambant le petit corps moldu juste à côté. La petite fille leva des yeux innocents sur les deux, stoppant son dessin.

Celui d’un vieux sorcier ayant une baguette magique.

« La maison est ancienne. » commenta le jeune homme en russe. « Propriété familiale? »

Chassez les méthodes du KGB et elles ne restent jamais très loin...
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“ Older men declare war. But it is youth that must fight and die. ” ― Herbert Hoover

Installé avec toute la majesté dont tu sais faire preuve, tu représentes la plus grande erreur du portrait que vous formez tous dans la demeure moldu. Puis, il y a Sergueï, debout sur le seuil de la pièce, le regard perçant et bien trop élégant pour se tenir là. Quant à Gallagher, le bon chien savant qui se redresse pour se mettre en quête des toilettes, il est le seul élément qui ne jure pas. En fait, vous pourriez peut-être même le laisser ici, quand vous repartirez. Cette idée suffit à te faire sourire, alors que ton neveu rode lentement dans la pièce, te laissant « l’honneur » de faire la conversation aux rats moldus. Pauvres parasites qui ont du mal à te raconter leur histoire, les « horreurs » qui ont lieu ici même. Le récit est décousu, bancale même, mais tu fais l’effort de l’écouter, ne serait-ce que pour oublier le goût terrible du thé qu’ils t’ont servis. Ils cherchent peut-être à t’empoisonner ! « J’ai rien vu, mais y’a eu pas mal de bruit là d’dans. Si vou’voulez mon avis, c’est que le vent. La grange est vieille, bourrée de trou, c’pas étonnant que ça siffle la d’dans ! » Tu le laisses parler, trempant un biscuit sec, parce que ce n’est pas un sablé vu la qualité moindre, dans ton thé. Tu souhaites mentalement que le biscuit arrive à limité le goût du thé, mais c’est peine perdu. Tu rêves. « T’oublis les filles, elles ont entendus quelq’chose. » Et voilà, le charabia moldu ne te va pas au teint, ils t’exaspèrent tous les deux et c’est en soupirant, le même sourire charmant aux lèvres, que tu offres toute ton attention à l’épouse, aussi peu soignée que son compagnon. Ils forment un couple très unis, oh ça oui. « Quand vous parlez des ‘filles’, il est bien question des vôtres, Mme ? Vous en avez… » un coup d’œil aux photos et tu souris presque gentiment, « trois, bien entendu. Qu’ont-elles entendues ? Et le phénomène s’est-il propagé auprès des trois ? » Parce qu’il n’y aurait rien d’étonnant à ce que l’une d’entre elle soit simplement folle, ou encore, qu’elle ait entendu Gregorovitch, mais si le phénomène s’étend aux trois, vous pourrez considérer être tombé sur une preuve. Quoi que, les enfants moldus sont probablement bêtes. Et au vu des spécimens parentaux, il y en a toutes les chances. Tes préjugés te font la vie dure en ce moment, mais le thé ne t’aide assurément pas.

« La maison est ancienne. » La voix de ton neveu te tire de ton malheur grandissant et déjà tu l’observes avec attention. Un mouvement de tête, pour lui donner raison, parce que tu as remarqué les fenêtres qui commencent à ternir, ainsi que les planchers trop usés, sans parler des traces qui s’installent et commencent à grandir au plafond. C’est véritablement un trou à rat. « Propriété familiale? » Tu plisse légèrement les yeux, sourcils froncés alors que le couple moldus vous dévisagent. Déjà, tu retrouves le sourire, celui de l’aristocrate que tu as toujours été. « La propriété vous appartient depuis longtemps ? Plusieurs générations ? » Le couple hésite, les risques s’exhibent doucement et tu t’efforces de te montrer inoffensif, sirotant ton thé. « Oui… trois générations, mais y’avait jamais eu de fantôme avant. Enfin, si y’a bien un fantome… » Quel crétin il fait, le sale rat et cette fois, ton sourire à quelque chose de moqueur. De dédaigneux. « C’est donc récent ? » L’homme se tait, fixant son thé, sombre demeuré incapable de parler de ce qu’il ne comprend pas. Son esprit est aussi étroit que la noblesse de Gallagher, qui ne semble pas pressé de revenir. Il doit faire la grosse commission, ce serait tout à fait le genre d’un raffleur après tout, de perdre son temps durant une mission. Tu regrettes presque de l’avoir amené avec vous, mais la femme prend le relai, trop assoiffé d’attention. Trop impatiente de décrire ce que ses précieuses filles ont pu vivre, son bras se tendant déjà vers la cadette, qui observe Sergueï avec attention. « Tout à commencer y’a pt’être deux mois, au début c’était rien’que du bruit. Pis les filles ont entendu un vieux, Sofia, ma plus p’tite, viens Sofia ! » Et voilà, elle entraine l’enfant dans sa bêtise et la petite fille gagne ses bras, mélange de crainte et de curiosité. Aussitôt tu lui souris, vieux bonhomme au cœur tendre pour la jeunesse, elle te rappelle tes filles. Si elles étaient banales, sans saveur, crottées et idiotes, bref pas tant que ça au fond. Mais tu ne touches pas les enfants, tu n’aimes pas les effrayés. « Sofia a vu un homme dans la grange, c’juré ! » L’homme grommelle tout près et tu redresses les yeux sur Sergueï. « Et cet homme, Sofia pourrait me le décrire ? » Tu ramènes un regard conciliant sur la petite, qui hésite. « N’ai pas peur, Sofia, les fantômes ne font rien aux vivants. » Et Gregorovitch ? C’est une autre histoire, mais avec de la chance, c’est avec vous que le bonhomme repartira.

L’enfant hésite encore un instant, le temps que tu soupires et te redresse, prêt à repartir. Gallagher fait alors son grand retour, les mains vident bien entendu, mais les poches aussi on dirait bien. Tu en es à sourire poliment pour t’excuser, quand l’enfant se décide enfin. « Il est barbu… et vieux… et il a une robe noir. » Une expression d’horreur, bien étudiée mais un peu trop exagéré, se dessine alors sur le visage de la mère, qui serre son enfant contre elle. C’est bien trop dramatique pour toi. L’enfant n’a pas été maltraité, elle a seulement vu un vieux sorcier. « Nous allons visiter votre grange, si vous le permettez. Merci pour le thé. » Mais dans les faits, tu n’attends pas leur accord pour te diriger vers la porte arrière, Sergueï menant la marche, Gallagher dans votre sillon. Quand tu t’adresses à ton neveu, oubliant sans grands efforts ou regrets votre autre partenaire, c’est dans un russe presque parfait. « Il n’a pas dû visiter le taudis, sauf pour récupérer de la nourriture. Ils ne sont d’aucune aide et leur thé avait un goût immonde. » Une grimace aux lèvres, tu te retournes vers Gallagher, qui vous observe. Tu inspires lentement, fronce les sourcils et redresse le menton. « Gallagher ! Restez avec eux. Surveiller la maison. Au cas où l’homme nous échapperait ou se dissimulerait tout près. Faites le tour… renifler. » Un sourire en coin, prétentieux mais noble, aux lèvres et tu te retournes en direction de ton neveu. Un hochement de tête et vous vous mettez en route. D’ici, vous ne parlerez plus qu’en russe, question pratique. « Selon toi, ils savent pour Gregorovitch ? L’homme m’a semblé louche et son épouse en faisait trop mais… les moldus sont stupides de bases. » Oh ça, ils sont véritablement demeurés, mais tu n’es pas prêt à les sous-estimés, pas quand cela concerne un sorcier à retrouver. Pas quand c’est l’objet d’une mission et que vos têtes sont en jeu, à Syn et toi. Et Gallagher ? Oh, si ce n’est pas cette mission, il perdra la vie autrement. Les hommes de moindre naissance n’ont jamais eu aucun intérêt pour toi ou les tiens, soit les gens importants.
© GASMASK
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Le souci des moldus c’est qu’ils étaient d’une faiblesse disproportionnée face aux sorciers. Il n’y avait finalement que peu de prestige à s’occuper de leurs cas, mais enfin tuer n’avait jamais été une question de panache, Sergueï Moltchaline était bien placé pour le savoir.

Le temps était l’élément essentiel. Tout comme dans cette mission. S’ils en perdaient, Grégorovitch risquait de leur filer entre les doigts et à vrai dire Sergueï –bien que russe- n’avait aucune envie de sentir la marque sur son avant-bras lui brûler l’épiderme à nouveau. Il était résistant à la douleur –avait appris à l’être- mais c’était chose ici différente. On contrôlait son esprit pour qu’il se fasse glace face à l’impact sur ses terminaisons nerveuses. On se retirait intérieurement de sorte que plus rien ne puisse réellement  atteindre, mais l’apposition de la Marque des ténèbres et son utilisation à fortiori, avait quelque chose de surnaturelle. La douleur s’incrustait à même l’esprit vous obligeant à y faire face et à ne pas vous en échapper. Elle chassait toutes images réconfortantes, toute tentative pour se protéger. Il n’y avait plus qu’à s’abandonner alors à une désolation interne sans précédent qui affaissait le corps en un gémissement gigantesque.

« Et cet homme, Sofia pourrait me le décrire ? N’ai pas peur, Sofia, les fantômes ne font rien aux vivants. »

Pieux mensonge de la part de son oncle, certains esprits frappeurs pouvaient frapper mais Sergueï acquiesça. La réponse de la petite fille confirma les soupçons que les mangemorts avaient, et, par précaution, Sergueï demanda à son tour.

« Toi avoirrrrrrr le drrrrrroit d’aller jouer dans grrrrrange ? »

Les parents pâlirent et la petite fille secoua son visage, se faisant rapatrier dans les bras de sa mère derechef. Voilà qui semblait définitivement sceller les soupçons. Un salut martial dévolu par une disposition naturelle puis le russe suivit son oncle tandis que Wes revenait de son excursion.

« Il n’a pas dû visiter le taudis, sauf pour récupérer de la nourriture. Ils ne sont d’aucune aide et leur thé avait un goût immonde. »

Le russe de son oncle avait une teinte anglaise très légère. Une certaine fierté glissa dans le cobalt des iris et Sergueï répondit dans la même langue lorsqu’Ekke -une fois que leur troisième compagnon fut relégué à sa fonction première- fit remarquer que la famille était coupable.
La culpabilité engendrait souvent des punitions et Sergueï –comme on le lui avait inculqué durant ses années sibériennes- ne cilla pas à cette mention.

« La vieille dame en savait plus, elle suintait la peur. Et vous avez raison, les parents avaient l’air de se douter de quelque chose. Mon oncle, Grégorovitch a surement laissé des sortilèges mais il doit être dans un état trop faible pour réellement transplaner hors du pays. Ou alors il s’imagine que nous ne le trouverons pas. »

Il aurait été bon d’avoir le don de traceur des Flint en cet instant. C’était Gloria qui aurait dû les accompagner, le voyage en aurait été bien plus agréable. Gallagher cela dit possédait ce don également. Ils allaient pouvoir s’en servir à bon escient.
La porte de la grange était scellée et le russe glissa un regard vers Ekke. Aucun son ne filtrait de l’intérieur. Silencieusement, Sergueï fit glisser le gond d’un revers de baguette lent se plaçant derrière l’un des battants et laissant Ekke se placer de l’autre. La même astuce qui avait permis –des années plus tôt- de contourner la cage de Baba Yaga.

La grange était vide mais pas exempte d’indices. Les rayonnages étaient démontés et la paille entassée dans un seul recoin. Des traces de pas –de vie- suintaient de la pièce et un résidus électrique flottait dans l’air.

De la magie.

Gallagher. Vite.

« Je m’occupe de la famille mon oncle. » Ils n’étaient pas mauvais en eux-mêmes, le plus dignement possible serait le mieux. Ils avaient juste aidé (ou s’était fait aider) par la mauvaise personne au mauvais moment.  Retournant dans la demeure, Sergueï intima à Gallagher d’un air entendu d’aller dans la grange. De là, ses dons de traceur permettrait de suivre le chemin.

La vieille dame se leva d’un bon à l’approche du russe comme si elle avait deviné et c’est d’un mouvement souple que le russe lança un sortilège du saucisson. Endormir les enfants, les parents avec rapidité fut moins compliqué. Sergueï contourna le canapé renversé par la surprise du père et s’agenouilla près de la vieille dame. «Boje…» haleta-t-elle. Le visage fermé, Sergueï secoua son visage. Pendant un bref instant on aurait pu le croire peiné.

«Boje? Niet. Dieu était pris, il n’a pas pu venir aujourd'hui. »

Lorsque Sergueï vint rejoindre les autres -le bras tremblant sous l’effet narcotique de la magie- il eut un bref signe de tête pour confirmer que c’était fait. On ne tuait jamais impunément mais Sergueï le faisait d’ordinaire –que si nécessaire- vite et bien. Ils n’avaient pas de temps pour jouer aux oubliators et le neveu finit par demander à Ekke si l’idée de laisser un incendie lui convenait.

Iest tcheloviek, iest problema. Niet tchelovieka, niet problemy.

Ils étaient prêt à suivre la trace et Grégorovitch n’était plus si loin. Autant laisser place nette derrière eux.
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“ Older men declare war. But it is youth that must fight and die. ” ― Herbert Hoover

Debout devant la grange, l’odeur détestable de la misère dans les poumons, tu soupires lentement. La vieille dame en savait plus qu’elle ne voulait bien l’avouer et vu le comportement des parents, tu sais très bien, trop bien peut-être même, qu’ils ont probablement été en contact avec la vermine que vous chassez. Il vous faut donc vous méfier, parce que les parents sont les pires ennemis à avoir. Ils se doutent assurément de quelque chose, ne serait-ce qu’à cause de l’allure de Gallagher. On n’a pas idée de visiter les gens avec un type tel que lui, il n’a rien d’un assistant, sinon la bêtise de son visage, non, il a des mains de tueur et le regard d’un homme dangereux. Idiot bien entendu, mais les tares du sang vont ainsi, mais aussi de qui se méfier. Il n’était pas ton premier choix de partenaire, ne le sera même jamais, mais il est trop tard pour reculer. Et puis, la grange vous attend. Un endroit tout aussi détestable que le salon dépareillé du taudis qu’ils osent nommer « maison ». Tu laisses ton neveu mené, il est plus jeune, plus vigoureux, plus agile aussi. Toi, tu choisis une position plus stable, plus linéaire. Et tu attends, qu’il ouvre la porte et que la grange vous montre ses entrailles, souillées et encore parcourues par une pulsation magique, une vaine tentative pour ramener le cœur de l’endroit en vie. Comme s’il pouvait renaître et retrouver une quelconque fonction : celle de grange, celle de maison, celle d’abri. Mais c’est impossible, ce n’est plus qu’une décharge, plus qu’un indice, une jolie enseigne qui vous dirige droit sur Gregorovitch. « Je m’occupe de la famille mon oncle. » C’est terminé.

Alors que ton neveu t’abandonne dans l’ancienne cachette de votre proie, tu te permets d’inspecter l’endroit, d’y fouler le sol. Mais il ne reste rien de sa présence, sinon cette fameuse pulsation, celle que Gallagher vient mesure pour vous. C’est à lui de trouver le cœur qui s’y connecte. À lui de guider vos pas, il n’a pas d’autres utilités que celle-là : il est un compas, une boussole. Il accomplit son œuvre, met son talent à ton service et déjà, alors que ton neveu vous rejoint, tu croise lentement les mains sur ta canne. Le lion est chaud sous tes doigts, alors que Sergueï te fait office de conscience, bonne ou mauvaise, qu’importe, le feu règle bien des soucis. Un petit sourire aux lèvres, tu prends le temps de le couver d’un regard affectueux, avant de remuer doucement ta baguette. Déjà le feu s’élève dans la grange, une autre arabesque, des paroles chuchotées et la maison s’enflamme doucement aussi. Le feu est un art, dans une autre vie, tu aurais fait un excellent pyromane. « Messieurs, allons-y. » Tu déposes lentement une main sur l’épaule de Gallagher, non pas sans un regard complice avec ton neveu, c’est au traqueur de vous mener à bon port, il est le seul à pouvoir suivre la veine magique de votre victime à venir. Vous transplaner donc, accroché au raffleur, qui vous propulse jusque dans les tréfonds d’une forêt Allemande. Laquelle ? Où ? Tu n’en sais rien et tu soupçonnes cet imbécile de Gallagher, parce qu’il faut plus que vous conduire à bon port pour mériter un peu de reconnaissance de ta part, de ne pas le savoir lui-même. Il n’est jamais qu’un brave toutou ayant flairé l’odeur d’un animal à pourchasser. Il ne peut pas pour autant se redresser sur deux pattes et prendre le thé, tu en es pratiquement certain.

Vous y êtes pourtant, devant le refuge d’un homme pourchassé par le Lord. Tu n’aimerais pas être à sa place, quand bien même tu ne portes pas réellement le magister dans ton cœur, c’est le cas de peu de gens de toute manière, tu ne désires absolument pas l’avoir pour ennemi. Les fous sont toujours des rivaux de taille, imprévisible et dangereux au possible. C’est d’ailleurs ainsi que vous devrez jouer vos cartes, vous aussi, face à Grégorovitch : imprévisible et mortel. Cela dit, tu remercies d’abord le chien d’une bonne tape sur l’épaule. « Bien jouer, Gallagher. Il n’y a pas que vos bras qui soient utiles tout compte fait. » Si tu avais un biscuit sous la main, tu le lui tendrais, mais déjà tu oublis son existence. Tu as une mémoire sélective, des intérêts tout aussi sélectifs et une attention qui se lasse vite de ce qui n’a pas de valeur. Ainsi, Gallagher disparait dans la forêt, du moins à tes yeux, il n’existe désormais plus que Sergueï et toi. Debout dans la forêt, la brume vous happant de temps à autre, faisant de vous des hommes invisibles. Et devant vous, calée entre les arbres, les souches et les troncs, le manoir Grégorovitch. Les moldus la qualifierait assurément de « hanté » avec son aspect vieillot, ses murs usés et tâchés, le lierre et la mousse en recouvrant certain endroit. Mais le pire, c’est assurément cette impression que des yeux se dissimulent derrière les fenêtres, qu’on vous observe. Un petit sourire te chatouille les lèvres alors que tu te mets lentement en route, attentif à la végétation trompeuse des environs : racines soulevées, épines aux branches, troncs recouverts de champignon vénéneux. Quand bien même tu portes des gants, tu évites de toucher quoi que ce soit. L’endroit est assurément truffé de piège. Petit à petit, vous faites tout de même votre chemin, jusqu’au petit chemin menant à la propriété, des dalles enfoncés dans le sol, à moitié étouffé par la mousse. Presque charmant, si ce n’était pas de l’état négligé de la chose. Vous n’êtes pas dans art déco sorcier. Ça non.

Devant vous, la demeure a quelque chose d’angoissant. Elle semble animée d’une vie propre à elle, en fait, alors que tu t’approches lentement, claudiquant avec ta prestance habituelle, tu réalises qu’elle vous attendait. Elle ne savait assurément pas que vous viendriez et tu soupçonnes Grégorovitch de se croire en sécurité, sinon il aurait mieux piégé l’extérieur, sinon il aurait fait plus de détour avant de vous mener ici. Sauf que le piège c’est cette maison justement, ce manoir hanté. Il ne sait probablement pas encore que vous êtes là, mais la bâtisse le sait, elle a été préparé au pire. Elle vous prépare le pire. Et ça suffit à t’arracher un sourire en coin, l’horreur ne t’as jamais fait tourner de l’œil. Tu n’as jamais craints les serpents, les araignées ou l’obscurité, tu n’as jamais que la mort pour ennemie. La mort et le déshonneur. Or, rien de tout cela ne vous attends à l’intérieur, aujourd’hui la mort est avec vous. Elle se faufile à vos côtés alors que vous grimpez sur les trois marches de la demeure, elle vous dépasse même joyeusement, pour s’engouffrer à l’intérieur, lorsque la porte s’ouvre lentement devant la main tendue de Gallagher. « Intéressant… entrons. » Sans plus de cérémonie, tout le monde se faufile dans le grand hall. Un endroit décrépit aujourd’hui, mais qui résonne encore du jadis, soit de noblesse et de beauté. Si tu fais un effort, tu peux presque t’imaginer le parquet rutilant, les cadres en or qui brille sous l’éclat joyeux des lustres, mais la maison ne le veut pas. Alors il ne reste qu’un endroit sombre pour vous accueillir, inquiétant même, avec ses couches de poussières et seulement quelques objets ayant laissés des sillons. Des traces de vie. Des indices. Des pièges. La porte se referme alors derrière vous, dans un grand fracas. Tu peux presque sentir le frémissement qui parcourt aussitôt la demeure : elle sait que vous êtes là. Elle a faim et depuis le cœur de la bâtisse, un espèce de soupire vous parvient, comme un « enfin » relâché par les piliers et les poutres, jusqu’aux insectes dissimulés sous le papier peint. Et tout près de vous, dans un tableau qui pend sur la droite, un homme au regard effrayé se tourne vers vous. Il ne parle pas, il n’y arrive pas, mais ses gestes sont clairs : battement de bras, main tendue vers la porte d’entrée. Partez. Fuyez. Mais ton sourire est tout aussi clair. Jamais.

Ici, tout prends un drôle d’écho, l’air est lourd, chargé de magie, mais aussi de pourriture, de quelque chose de vivant, de grouillant, comme si la maison cherchait à vous toucher. À vous tâter. Quel goût avez-vous ? En voilà une bonne question, mais toi tu te contentes de soupirer et de cogner doucement le sol de ta canne. « Gallagher, vous avez flairé notre insecte ? » Évidemment que non, il se contente d’ailleurs de secouer la tête, son odeur est partout, alors tu fais claquer ta langue contre ton palais. Si imparfait, si incomplet, franchement tu le plains d’être un boulet pareille. Une erreur de la nature. Il ne mérite de toi qu’un regard ennuyé, dédaigneux même. « Évidemment que non, ce n’est pas comme vous étiez raffleur… » que tu souffles doucement, sans aucun regret, sans aucune honte. Tu es au-dessus de tout ça. Tout comme la maison s’offre à vous, pareille à une plante carnivore, prête à vous avaler. Tu indiques alors le corridor de droite à Gallagher. « Aller renifler dans ce coin, Gallagher, si vous trouvez quelque chose, et ne soyez pas aussi bête que vous semblez l’être, appelez nous. Syn, montons. » Ou comment se débarrasser d’un animal en quelques instant. Déjà tu te mets en route, montant lentement chaque marche vous menant au premier étage. Ce n’est qu’une fois la moitié de l’escalier grimper que tu t’adresses à nouveau au troisième membre, rejeté, de votre formation, le rappelant à toi pour lui donner pour ordre de trouver un chemin jusqu’au sous-sol, si jamais il n’avait pas la décence de trouver l’homme. Puis tu reprends ton ascension, attentif aux visages épouvantables des tableaux, à leurs regards hantés, aux grimaces de certains, aux rires inquiétants des autres. Une maison de fou, voilà où vous vous êtes enfoncés.

Tu n’as aucune idée de l’état du rez-de-chaussé, mais le premier, où tu t’arrêtes, baigné par la lueur de l’extérieur, n’a rien d’accueillant. En fait, la lumière peine à se faufiler à travers les carreaux ternis, comme si la maison refusait même l’éclat du jour. Elle a bien été dressée. Et devant vous, deux bras de corridor : celui de droit recèle une multitude de tableau et quelques portes, dont l’une s’entrebâille, comme pour vous appeler. Mais les visages des tableaux changent, les personnages se promènent et il te semble même que certains saignent. Les scènes n’ont rien de champêtre ou de coquet, il n’y a rien de paisible, rien de joli dans ses toiles où le feu, le sang et l’horreur règne. Comme si les toiles de l’escalier, ne servaient finalement que d’avant-goût. Quant au corridor de gauche, il semble plus long, une illusion. Un piège. Tout comme la porte qui grince. Quelle direction prendre ? Quel est le moindre des maux. Une voix de vieille femme vous appelle depuis le corridor peuplé par les siens. Venez donc les voir, venez les admirer. Elle veut vous voir. Elle veut voir le beau jeune homme. Tu soupires, déjà ennuyé et lance un regard à Sergueï. Mais une voix de petite fille s’élève, depuis la pièce qui c’est offerte à vous. Une comptine chantonnée d’une voix fragile, adorable, et la vieille femme se tait. Tous les tableaux semblent se taire, comme captivé par la voix de la jeune sirène. De l’autre côté, des bruits de meuble que l’on déplace s’élèvent, doucement pour commencer, puis des tintements métalliques, comme si la tuyauterie se remettrait en marche. La maison s’éveille, mais ses occupants aussi, des portes s’ouvrent, se referment, mais sans bruit du côté gauche. Des silhouettes se faufilent d’une pièce à l’autre, dérange les meubles et changent. Sans un regard pour vous. Des ombres tout justes. Des entités. Tu fronces simplement les sourcils, ne sachant guère quel chemin prendre. L’enfant ou les ombres ? Les occupants des tableaux, même ceux en sang, ceux en feu, hume la comptine avec la petite fille. « Eh bien Syn… quel chemin te semble le plus terrible ? » Pour ta part, tu as tendance à te méfier de ce qui n’existe pas : soit l’innocence. L’enfant qui chante n’a assurément rien d’innocent. Rien de gentil. Laquelle de ses créatures peut bien veiller sur ce salaud de Grégorovitch ? Dur à dire.
© GASMASK
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"We made ourselves cold. We made ourselves snow." Richard Siken

"



« Eh bien Syn… quel chemin te semble le plus terrible ? »

Le regard clair se fit mobile sous l’appellation chaleureuse. Ekke était calme. L’oncle serait capable de boire du thé avec Lucifer si celui-ci s’avérait assez aimable mais Sergueï, qui angoissait rarement, avait une sainte horreur des maisons en bois délabrés. L’odeur rance d’une magie ancienne flottait et des souvenirs lointains revinrent à l’esprit du russe. Des comptines russes et le visage de Baba Yaga aux yeux polaires teintés de sang.

Pas un geste.

La musique que la petite fille fredonnait s'imprima avec insistance dans son esprit. La comptine lui était connue et Sergueï en mima les paroles, aux aguets, suivant des yeux la silhouette menue de la petite fille angélique.

Тили-тили-бом. Все скроет ночь немая. За тобой крадется он,И вот-вот поймает.
Он идет... Он уже близко...

Tili-tili bom. Le silence de la nuit recouvre tout. Il se faufile derrière toi et il va t’attraper.
Il marche… Il arrive…



Il n’y avait pas ou peu de lumières aux fenêtres. La principale lueur émanait de l'aspect étrangement brillant de la petite fille. Sergueï lança un « lumos » et éclaira, non pas les couloirs ou devant, mais le sol. Leurs pas avaient laissé des empreintes dans une large et épaisse couche de poussière, comme si personne n’avait pénétré en ces lieux depuis de longues années.

« Gregorovitch a pu prendre une autre apparence mon oncle. » chuchota Sergueï dans un russe coulant. Les lambris des murs s’écaillaient par endroits et un froid distinct sembla souffler le long du corridor. Sergueï avança, accompagné de son oncle toute canne dehors. Il avait encore ses réflexes de joueur de quidditch et Sergueï espérait que Wes s’en sortait avec dextérité, lui qui avait préféré fouillé les alentours du manoir. Une nouvelle division aurait été stupide aussi Sergueï s’abstint-il de proposer à son oncle une séparation pour couvrir plus de territoire. « Allons vers les ombres. La petite fille va nous suivre. »

Une conviction profonde tandis qu’elle leur adressait un sourire en coin, l’innocence aux accents terrifiants débordants de ses cils sages.
Un hibou morne aux yeux révulsés sortit d’un coup d’une vieille horloge dont le tic-tac semblait emplir la pièce. Le pouls s’accéléra.
Sergueï devinait dans l’histoire de Grégorovitch celle de ceux qui refusaient de délivrer des secrets trop lourds. L’homme aux baguettes uniques, celui-là même qui avait confectionné celle que Sergueï tenait dans ses mains, était entouré de légendes sombres. Il avait -disait-on- une baguette à la puissance incommensurable. C’était en tout cas ce qu’Ollivander avait suggéré à son tour au Lord.

Les hommes parlaient toujours trop.

La première porte s’ouvrit violemment, le bruit du vent s’y engouffrant recouvrant le hululement du volatile qui lâcha un paquet devant les deux sorciers. Un carton couleur kraft, fermé avec ce qu’il semblerait être du mauvais adhésif.

Une odeur organique en émanait, quelque chose d’animal.

« Il ne vaut mieux pas y toucher à main nue mon oncle… »

Un rire de petite fille résonna. « Ouvrez-le, ouvrez-le. C’est un cadeau. »

Sergueï et Ekke échangèrent un regard et d’un accord tacite, le plus jeune se recula d’un pas, traçant d’un sortilège complexe une barrière de protection au-devant d’eux tandis qu’Ekke traça en volute un sort qui souleva le paquet en l’air afin de l’ouvrir. Ce dernier émit un tressautement étrange. Du sang goutait sur le dessous, baignant le fond de la boite. Une main déchiquetée en jaillit tenant une baguette qui lança un éclair vers eux. La barrière de protection sembla se fissurer et Ekke eut le réflexe de désarmer immédiatement la main squelettique. A qui pouvait bien appartenir cette main encore fraiche, le sang gouttant abondamment du poignet arraché? Un message sembla s’inscrire au sol et c’est la petite fille qui les suivait dorénavant avec son sourire inquiétant qui le leur lut.

Voix claire et message sombre.

« Sans baguette, plus de mains. Partez d’ici tant que vous le pouvez. Partez avant demain, sinon ce sont les vôtres que l’on va abîmer. » Chantonna-t-elle.

« Où vous cachez-vous Gregorovitch? Le Lord vous laissera peut-être la vie si vous le servez correctement. Un baguettiste renommé… » Sergueï regarda la petite fille reculant pour suivre Ekke qui avançait prudemment à son tour. La pression contaminait la moindre parcelle de son corps, bouleversant son métabolisme, altérant parfois sa perception du monde extérieur. Il s’agissait d’en maitriser chaque contour, chaque cellule comme lors des entrainements en gymnastique, comme ceux bien plus sombre qui avaient eu lieu dans les forêts glacés de Sibérie. Souffle sibyllin, cœur à cent vingt beats, suées brûlantes. L’odeur du sang montait dorénavant, implacable, coulant avec une douceur nacrée des tableaux qu’ils dépassaient.

De quoi donner le vertige.

La petite fille sautillait toujours derrière eux tandis qu’ils se rapprochaient des ombres plus loin. Et Sergueï reprit sa rhétorique dans un russe à l’accent prestigieux : celui des tsars de Saint Pétersbourg où il était né. « Ne voulez-vous pas prouver à Ollivander que vous êtes meilleur ? »

La petite fille s’arrêta. Le sourire avait disparu et elle ouvrit la bouche en un cri difforme. Un cri sans son mais qui sembla résonner dans toute la maison. Les murs tremblèrent. Sa petite bouche devint gouffre et les dents lui tombèrent en même temps qu’un flot de bile noir. Elle fondait -littéralement- et Sergueï, comme Ekke, leva sa baguette en défense.

Mais rien ne vint.

La petite fille tomba en un marasme noir de fiel et de glaire. Une flaque immonde sur la poussière. La porte à leur droite s’ouvrit violemment. Sergueï réprima un haut-le-cœur, l'odeur pestilentielle lui vrillant les sens.

La vieille dame crachota en riant de manière lugubre, se balançant sur son rocking-chair.

« 33 cm, bois de noyer, plume de phénix, semi-rigide »

Sergueï cilla, lançant un accio sur la femme. Sa patience commençait à doucement s’envoler. Le corps de la vieille femme s’écrasa sur l’entrée de la porte comme s’il y avait là un rideau invisible. Les yeux injectés, elle fixa les deux sorciers.

Sergueï fit tourner sa baguette calmement. « 33 cm, bois de noyer, plume de phénix, semi-rigide. Ma baguette en effet. » Il se remit en position. « Où est Grégorovitch ? Il ne pourra pas se cacher derrière vos tours de passe-passe très longtemps. »

La vieille sortit sa langue fourchue et lécha la barrière invisible et un frisson d’horreur couru sur l’échine du jeune russe. Sa cicatrice sur la joue sembla le picoter et sa mâchoire prit un angle plus sévère. « Viens t’amuser avec moi… » Elle tourna son regard vers Ekke ensuite, les iris brûlants et opaques semblant dorénavant fendre les yeux. « 33 cm, bois de châtaignier, ventricule de dragon, rigide »

Sergueï tourna son regard une demi-seconde sur la baguette que tendait son oncle tandis que des voix chuintèrent tout autour d’eux.

« Ollivander est mort. »

« Il est mort. »

« Vous mentez. »


Un froncement de sourcils. Cette maison avait été bâtit sur une magie trop ancienne. Celle du sang et des ossements. Pas étonnant que Grégorovitch l’ait gardé comme dernier refuge. La porte se referma –seule- sur la vieille femme et les ombres continuèrent à chuchoter. Ekke fit un signe nerveux pour avancer. Ils allaient le trouver. Il fallait le trouver. L’échec ne serait pas tolérable ni toléré.

Un froid familier dorénavant glissa sur l’épiderme et fit voleter les cheveux blonds du russe.  Tous les chuchotements cessèrent comme si là, plus aucunes ombres n’osaient les accompagner.

Un silence pesant s’installa.

Il y avait une dernière pièce tout au bout du corridor.

Ekke l’ouvrit d’un coup de canne, la baguette aux aguets. Malgré la demi-obscurité, Sergueï aperçut un grand lit recouvert d’un édredon de soie pourpre. Quelqu’un y dormait. Ekke leva sa baguette, lançant un sortilège déjà crépitant.

Sergueï sentit soudain que quelque chose n’allait pas.

Quoique cela soit qui les menaçait, ce n’était pas dans le lit; c’était dessous.

La comptine russe résonna dans des notes distordues.

En une seconde, ce qui se cachait fut sur eux, toutes griffes dehors.


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