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sujet; [warning] Pink aching bruise {Rosanna}

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At first you put your arms around me. Then you put your charms around me. We stare into each other's eyes and what we see is no surprise. Got a feeling most with treasure and a love so deep we cannot measure.
Happened so naturally
I did not know it was love

La guerre s’en est allée, avec son sang, sa colère et sa frustration. Les reproches trainent dans son sillon, loin de vous, loin du lit où tu as attiré l’irrésistible Helios. Le dieu soleil a ravalé sa rage, il ne reste plus que son sourire éblouissant et le son chaleureux de son rire, étouffé là, contre ta poitrine. Maintenant que la tension se dissipe de son corps, mais aussi du tien, la douceur revient à petit pas dans la chambre, presque timide. Presque. Elle vous effleure du bout des doigts et Ronald se détend contre toi, gagné par tes baisers et le contact de vos corps, qui s’entremêlent, pareille à des vignes. Tu voudrais ne plus former qu’un seul être avec lui, le suivre partout, même dehors où la guerre vous attends pourtant. Elle vous guette depuis l’extérieur de White Hallows, elle trouvera même son chemin jusque dans la maison, une fois de plus, tu le sais. Tu le sens. Et lui aussi. Mais elle n’a plus sa place, plus de raison d’être quand tu appelles la paix. Tu te fais fée pour lui, nymphe des bois, imperméable à la douleur des hommes, à leur avenir. Et lui aussi, tu le protèges, avec tes doigts contre son crâne, glissant entre les mèches rousses, encore et encore, tes lèvres effleurant le bout de son nez, puis les siennes. Des sourires naissent sur vos bouches, comme des papillons qui déploient leurs ailes. Tout redevient paisible, tendre, doux. Tu l’as retrouvé, tu l’as repêché avant qu’il ne sombre, là tout au fond des méandres de la colère, là où il fait froid, même en plein soleil. Or, Ron ne devrait jamais avoir froid, mais tu oublis cette peur terrible qu’un jour sa lumière s’éteigne, qu’il n’ait plus de rayons qui réchauffent, à offrir aux autres. Tu laisses tes craintes rejoindre les siennes, dehors, avec la guerre. Parce que ton tendre amour t’enlace aussi, parce que ses orteils effleurent brièvement le dessus de ton pied et qu’il n’existe pas meilleure sensation que celle-ci : celle d’une intimité faite de proximité, d’un naturel qui te comprime le coeur. Une normalité qui devrait être. Un état qui sera, plus tard. Un vous qui a un goût d’enfin.

C’est probablement cette impression, d’être dans un monde juste, l’absence de ce poids sur ses épaules, celui-là même qui te creuse l’estomac quand il n’est pas avec toi, qui te pousse à le questionner. La vie à lieu d’être, en dehors du camp, en dehors du ministère, elle est là, en vous. Entre vous. Dans ce lit aux draps tièdes de vos corps, le sien solaire, le tien végétal. Et sa réponse t’arrache un sourire, presque aussi lumineux que le sien, parce que quand Ronald est là, il te cède un peu de son éclat, un peu de sa lumière, de sa chaleur. « Les jolies filles qui utilisent mon prénom. » Le bout de ton nez trouve sa pommette alors que tu secoues la tête, les yeux à demi fermée, heureuse. À en avoir mal au ventre, sauf que c’est bien là la force du séduisant insurgé : avec lui le bonheur ne blesse pas. Il ne traine pas de goût métallique dans ses poches, ni dans la bouche. C’est si simple d’aimer Ronald Weasley, si délicieux. « Tu dis des bêtises, répond-moi réellement, Ronald Weasley » que tu chuchotes, sans chercher à le gronder, mais parce que c’est là votre futur : toujours à répondre à l’autre. C’est de ce genre d’échange que tu veux que ton avenir soit fait, des répliques toutes simples, toutes bêtes, qui vous relient l’un à l’autre. Comme vos pieds, qui s’entortillent plus étroitement. « J’aime bien…. Voyons voir… j’aime bien regarder les gens faire ce qu'ils aiment, les bateaux, j’aime assez la mer en fait. Je ferais bien le tour du monde un jour avec un bateau…. Tu te rappelles quand ceux de Drumstang sont venus ? ça avait rudement la classe ! Je ferais ça et je deviendrais aurore ensuite.» Si son amour des bateaux et de la mer te surprend un peu, la façon dont il s’exprime t’arrache un peu plus de douceur. Là contre le coin de ses lèvres, que tu embrasses sans réfléchir. Non pas pour le gêner alors qu’il prend la peine de t’expliquer ses raisons, ses envies, mais parce que tu ne sais pas comment t’en empêcher. De le toucher. De l’aimer. Et tes doigts ne sont pas en restes, le cajolant continuellement, sa tête d’un côté, son épaule de l’autre, alors que tu ne le quittes pas des yeux, le regard attendris et à la fois intéressée. Tu veux tout savoir. Mais une ombre se dessine au tableau et déjà, tu fronces lentement les sourcils, légèrement inquiète de voir ses propres traits se modifié, tu ne le connais peut-être pas encore par cœur, sur le bout des doigts, mais il y a une inflexion dans sa voix, qui te taraude. « J’essayerais. J’ai pas ma dernière année en fait alors je crois pas que je pourrais. » Déjà, tu sens ton corps se pressé plus étroitement au sien, tes lèvres retrouvant brièvement les siennes, comme pour le faire taire. Puis, alors que tu recules la tête, quelques mots t’échappent, mourant contre la douceur de sa bouche : « Bien sûr que tu pourras. » Et gare à ceux qui oseront prétendre le contraire, on ne peut pas arrêter l’espoir, ralentir son ascension, assurément, mais tu comptes regarder Ronald vaincre. Il sera aurore, avec ou sans ton aide.

« Toi je sais que tu aimes les plantes et que tu organises tout très bien. T’as quand même mis des étiquettes sur toutes les fioles de polynectar la dernière fois. » Si ton amour des plantes n’a assurément pas été un mystère bien longtemps, tu ne t’attendais pas réellement à ce que l’insurgé remarque ton souci des détails pratiques. Quand il parle de ton organisation, tu ne sais plus si tu dois le remercier ou plisser les yeux. Évidemment, avec lui, il n’existe jamais de longues attentes, sauf quand il s’agit de sa prochaine visite dans ta cheminée, et déjà il te relance pour t’aider à trancher : « Laisse moi deviner, tu ranges aussi tes chaussures en fonction du moment de la journée ou tu peux les porter non ? » Tu plisses les yeux, bien que la colère n’y ait pas trouvé le chemin. « Et comment tu aurais su différencier les fioles sans ça, monsieur le malin ? » Son baiser efface presque entièrement le plis de tes sourcils sur tes yeux, mais même en souriant, tu ajoutes presque adorablement : « Dorénavant, j’ajouterais une catégorie pour te botter les fesses, oui. » Il te rend joueuse, il te rend heureuse et tu lui rend son sourire, l’une de tes cuisses glissant plus loin entre les siennes, poussant, de ce fait, la sienne plus près de toi aussi. Il reprend donc ses descriptions et tu bois ses paroles avec plaisir. « J'aime l'odeur de la terre après la pluie mais j'aime moins quand on est en train de camper, ça en fout partout. » Ça te fait sourire un peu plus, avec amusement. Parce que tu l’imagines pataugé dans l’eau en râlant, adorable donc. « J’aime la paix aussi mais je sais plus trop à quoi elle ressemble. » Si ton sourire s’étiole, tes lèvres retrouvent délicatement le coin des siennes, comme pour l’apaiser, à défaut de pouvoir le rassurer et lui promettre qu’elle sera vite de retour. Tout comme lui, tu n’es pas une adepte des mensonges, aussi fabuleux ou pleins d’espoir puissent-ils être. « J’aime les sortilèges et les fizzwibizz. Avant j’aimais bien le orange mais je ne porte plus grand chose dans cette couleur : trop visible. » L’orange hein ? Tu souris doucement, le bout de tes doigts glissant contre son cou, pour remonter contre une joue en écartant une mèche de la dite couleur. « J’aimais bien ton t-shirt orange, la dernière fois que tu es venu… il t’allait bien » pour ce que ça vaut. Mais il te cajole et tu ronronnerais presque sous ses mains, larges et calleuses, chaudes comme aucune autre. En fait, tu ne te lasses pas de les sentir couler sur toi, te redessinant, te faisant plus délicate, plus menue.

Tes doigts trouve le creux de son cou alors qu’il te rend ton sourire et te questionne à son tour, comme seul Ronald sait le faire : avec humour. Celui que tu apprends à apprécier, celui dont tu ne pourrais déjà plus te passer. Et ce n’est pas parce qu’il est idiot qu’il en use et abuse, ça tu l’as compris au fil du mois passé, tu le comprends un peu plus à chaque fois qu’il lance des bêtises. Au contraire, c’est parce qu’il est fort. Parce qu’il est stable. Parce qu’il est courageux. Et pour tout ça, tu es un peu plus fichu. « Et toi ? Tu as fait quoi après ton Optimal en Potion? C’est pour prendre la tête du niveau 9 que tu bosses sous psychopathes compagnie ? » Ton visage s’enfonce un peu plus dans l’oreiller, alors que tu l’observes à l’aide d’un seul œil, au reflet amusé. « Est-ce que tu veux que nous parlions aussi de mon Optimal en botanique, ou en étude des runes ? » Tu le taquines évidemment et c’est à ton tour de lui offrir un bref baiser au goût de miel, goût de bonheur. Pourtant, il a deviné et tu acquiesces, ton pouce suivant lentement la courbe de sa joue, ton regard coulant sur sa délicieuse bouche. Point de repère de tous tes fantasmes présents. « Tu as vu juste, je convoite le poste de Rookwood depuis le premier jour. » Depuis que tu avais osé poser un pied dans son bureau, des escarpins qui te faisait jadis souffrir les pieds, tu avais désiré son emploi. Tu t’imaginais sans mal derrière son bureau, la pièce décoré avec des plantes, tes ordres soufflés avec douceur mais fermeté tout à la fois. Tu pourrais faire tellement plus, tellement mieux que lui. Tu aurais pu faire mieux à un autre poste, tu aurais même été douée en tant que langue de plomb, mieux tu aurais fait des merveilles dans les expérimentations, tu aurais pu partager tes secrets avec eux. Mais justement, ce « eux » ne te méritait pas, ne valait pas cette peine, tous ces efforts. Ça aurait été mal. « J’aurais pu demander un autre poste… j’aurais aimé être une expérimage je crois. Être langue de plomb était peut-être même à ma portée, j’ai eu d’excellente note après tout et j’ai voyagé après Poudlard, pour étudier... mais je ne voulais pas de tout ça, pas sous son règne à lui. » Tu parles tout bas, comme si tu craignais qu’on vous écoute. Un petit sourire recourbe le coin de tes lèvres alors que ta main retourne dans ses cheveux, que ton corps reviens plus près du sien, le bout de ton nez se frottant tendrement au sien. « Alors j’ai pris une position qui me permettrait de connaître mieux l’emploi qu’il me fallait. Être la secrétaire de Rookwood à ses avantages : je vois passer plus de dossiers, plus de problèmes, que les autres employés du département. Je suis au courant de beaucoup de chose, y compris de certains états d’âmes de mon patron. » Il n’y a pas de fierté dans ta voix, pas plus de plaisir, mais tu enfonces doucement le visage dans le cou de Ron. Comme pour te réconforter. « Je pourrais le remplacer tu sais… je pourrais prendre le contrôle du niveau 9. Mais je suis trop jeune. Et lui, trop vivant » ta phrase reste en suspens, là dans le creux de son cou, jusqu’à ce qu’un sourire se dessiner de ta bouche à son cou, que tu embrasses lentement. « Pour le moment du moins… » ton visage émerge de sa peau clair et des tâches de rousseurs, délicates attentions que tu aimes couvrir de tes lèvres, encore et encore. Le sujet est donc clos.

Tes deux mains glissent ensuite dans ses cheveux, alors que tu le détailles avec adoration, ne cherchant plus à cacher ton amour pour lui. C’est peine perdue oui. « Et où aimerais-tu voyager en bateau ? Tu m’emmènerais avec toi ? » Si ta question à des allures de piège, elle n’en est pas un. Tu n’as pas pour habitude de prendre tes potions et tes poisons contre lui, jamais. Il est en sûreté avec toi. Tu souris même avec quelque chose d’espiègle alors qu’il te dévisage, sa réflexion chamboulée par un autre baiser de ta part, imposée avec envie à sa bouche. Une invitation à plus, rapidement retirée, comme par erreur. Parce que vous discutez en ce moment et que vos échanges charnels n’ont pas à être autre chose que tendre. « La France est magnifique, tu devrais y aller. J’y ai étudié pendant 6 mois et je ne voulais plus rentrer… mais le monstre en a décidé autrement. » Il n’y a pas de regret dans ta voix, plus maintenant. Tu es rentrée et c’est très bien ainsi, parce que contre toi, devant toi, se trouve le deuxième indésirable le plus recherché, soit l’homme que toi, tu désires plus que tout au monde, terrible ironie. Il ne mérite assurément pas ce titre, pas avec ce visage, pas avec cette aura magnétique autour de lui. Et là, alors qu’il te questionne de ses grands yeux clairs, trop beaux, une mer où se noyer oui, tu te décides à le renverser un peu plus contre le matelas. Ton corps se glisse sur le sien, ta poitrine par-dessus la sienne, un bras se recourbant contre son torse pour servir d’appui à ton menton. Ton autre main se refuse à le quitter, jouant avec les mèches couleur d’automne, quand tes doigts ne glissent pas plus bas, redécouvrant son visage ou son torse. « Mmmn, alors j’ai visité la France, mais aussi la Suède, qui est très jolie aussi. J’aimerais bien y retourner… » il y a quelque chose de presque rêveur dans ton regard et inclinant la tete sur la droite, tu souris doucement. « Peut-être en bateau… qui sait ? » Un baiser trouve sa bouche, tendrement, mais rapidement effacé par un autre sourire, alors que tu reprends ta position sur ton bras. « Plus que la terre humide, moi j’aime la pluie. Son odeur et le son qu’elle fait, il y a quelque chose de délicat et de terrible à la fois dans la pluie, tu ne trouves pas ? J’adore m’y glisser. » Le cœur léger, le ventre pressé contre la hanche de Ronald Weasley, tu te mordilles les lèvres. « J’aimerais bien m’y glisser nue, un jour. C’est presque dommage que le temps soit doux en ce moment, mn. » Tu rougis doucement sous ton aveu et détourne le regard. « Ça y est, je dis des bêtises aussi, vous avez une très mauvaise influence sur moi, Mr.Weasley ! » Tu le grondes presque, un rire dans la voix alors que tu ramènes tes yeux sur lui, à nouveau curieuse. « Maintenant que je sais ce qui te plait, en dehors de tout ce qui concerne la situation actuelle évidemment, qu’est-ce qui déplait à Mr.Weasley, mn ? » Tu poses ta tête sur le côté, contre ton bras, patiente. Tu as tout le temps qu’il veut bien t’accorder, avant de filer. « Ça aussi, ça m’intéresse… » Parce que la vie n’est pas que joie et bonheur, ce n’est pas parce que tu es née au sein de l’élite que tu n’en es pas consciente. Après tout, toi tu as grandis en détestant ton nom. Mais lui ?
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“Tell me how all this, and love too, will ruin us.
These, our bodies, possessed by light.
Tell me we'll never get used to it.”
― Richard Siken, Crush

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Il réprima un rire. Il avait été si sûr qu’elle avait eu de supers notes en potions et ça n’avait pas loupé. Avec Rogue à Poudlard, c’était une gageure cela dit en soi, mais il se souvenait maintenant qu’elle était serpentarde. Il l’oubliait parfois ou se surprenait à penser que dans le cas particulier de Sue, ce n’était pas si grave. Le sourire le fit frémir et il se laissa cajoler, dorloter et caresser dans une atmosphère de bien-être ravie. Il l’écoutait. Il l’avait fait des semaines durant sous la tente mais elle se reconstruisait lentement à cette époque là; ce qu’elle disait alors lui avait semblé quasi incohérent dans la douleur, et il avait 'juste' tâché d’en gommer la peine et la souffrance du mieux qu’il avait pu, au moyen de ses bras réconfortants.
Mais c’était autre chose de l’entendre parler maintenant, d’avancer ses rêves et ses espoirs, de lui montrer une confiance nouvelle. Il eut une moue amusée à la requête tacite. Tuer Rookwood ne lui couterait pas. Augustus Rookwood était parmi ceux qui n’aurait aucun pardon une fois qu’ils l’emporteraient (ou mourraient en essayant de l’emporter, same-oh same-oh). Il retournerait à Azkaban. Ou pire. C'était encore flou.
Tuer cela dit restait un déplaisir. Il n’y avait aucune fierté dans le geste, aucune gloire. Il ne l’avait pas fait souvent et en général c’était une question de survie. Lui ou l’autre. Le choc psychologique n’en était pas moins grand. Innocence once lost can never be regained.

Ron ferma ses yeux, la serrant contre lui sans insister. La chaleur dégagée par Susanna lui rappelait qu’il était en vie. La joie qui dansait sous les doigts qu’elle ne cessait de passer sur lui le ramenait à ce simple fait : il était aimé. Il appliqua un long baiser sur la paume ouverte de la jeune femme avant de lui sourire.

« Tu feras une excellente directrice du Départements des mystères, gaufrette. »

Tandis qu’elle se penchait pour imprimer un baiser suave, Ron se prit à repenser au statut particulier de la jeune femme à ses côtés. Elle aurait pu avoir la marque au vu de sa place au sein du Magister, au vu de sa famille, mais elle ne l’avait pas. Ron n’aurait jamais embrassé une fille qui s’était soumise volontairement à Voldemort et il aimait à croire qu’elle ne l’avait jamais fait parce qu’elle n’avait jamais réellement approuvé la situation.
Dans le Nouvel Ordre cela dit, est-ce qu’une Carrow aurait sa place, aussi merveilleuse soit-elle ? Il en doutait. Mais peut-être que Bill avait raison, peut-être qu’il accordait trop de poids aux noms. Shackelbolt était censé être un nom prestigieux et droit et Hécate voulait pourtant sa mort et oeuvrait pour un pouvoir basé sur la peur et les préjugés.

« Et où aimerais-tu voyager en bateau ? Tu m’emmènerais avec toi? »

Un sourire taquin vint se nicher sur les lèvres du rouquin. « Les femmes portent pas malheur sur un navire ? » Et femme, Sue l’était. Elle le repoussa pour se hisser sur lui, la sensualité en guise de parfum et la torpeur l’envahit. Il avait été si fatigué en arrivant ici et elle savait l’apaiser, le calmer dans ses angoisses juste en l’enveloppant d’un amour palpable et gracieux.
« Ah oui la France et la Suède… un truc avec des grands blonds quoi… Sue tes préférences sont en train de se voir. » Ron eut un sourire chafouin avant de venir cueillir un baiser langoureux par-dessus celui qu’elle lui donnait, plus tendre. « Mmmm ce que je n’aime pas. » Il a un large sourire. « J’aime pas les serpentards. » L’ironie de la situation le fit rire et il l’embrassa à nouveau, le tremblement du rire venant se glisser sur leurs épidermes respectives. « Plus sérieusement… sans parler de la situation…. J’aime vraiment pas les cacahouètes dans les bars. Ça m’énerve, c’est crade. Mais comme ce sont des cacahouètes j’ai envie de les manger mais je peux pas c’est trop dégeu et du coup ça me pose grave un problème existentiel si on m’en met une soucoupe devant moi. J’aime pas trop non plus les araignées… mais tu sais que dans la forêt interdite ? il y en avait des énormes ! Il a fallu y aller… pfff toute une histoire. » Il la serra contre lui, passant ses bras autour, caressant du pouce le dos laiteux. Soie et miel. Tout à coup, tandis qu’il lui racontait l’épopée d’Aragog, il était loin. Loin de la guerre, loin des rebellions, loin des cris de Ginny, des cauchemars d’Harry, des reproches tacites de Fred. Tout s’envolait comme larmes sous la pluie.
Il s’arrêta, une lourdeur bienheureuse dans le corps. « Je suis bien avec toi. » Les oreilles se mirent à rougir mais pour la première fois, il se dit que ce n’était pas si grave. Il en aurait presque oublié tout ce qu’il avait à faire encore. Un regard et un soupir et ses doigts vinrent se faufiler sur la nuque. « Un vrai rendez-vous. On devrait faire ça quand je reviendrais. Je t’emmènerai à un vrai rendez-vous. Un truc sympa. » Il ne pouvait pas l’emmener dehors, pas avec cette tête là en tout cas, mais il y avait d’autres options. Il pouvait l’emmener voir les étoiles –c’était bien la seule chose qu’il avait gardé des cours de Trelawney, le nom des constellations-, ou encore faire un feu-de-camp tous les deux sur la plage, peut-être lui proposer un verre dans un endroit insolite. Il trouverait bien. Du moment qu’ils aient l’illusion de ne pas voler du temps, et qu’ils soient tous les deux. « On ira danser nu sous la pluie. Je choisirais en fonction de la météo. Ça marche? Et probablement, il vaut mieux que je te prévienne que je te ramènerais à pas d’heure. Parce que je suis un rebel tu vois. J’ai peur de rien. » Il lui décocha un sourire solaire avant de la faire rouler sous les draps en la bombardant de baisers grignotant.
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I love you without reason, without motive. Without
having to gain anything, but possibly losing everything. I love you without having to try, without having to remember when this feeling started in the first place. I love you without needing you to love me back, but you do.
I’m trying to remember how love felt before
meeting you but I can’t feel a damn thing

Perchée sur l’être aimé, l’heure n’a plus de prise sur toi. Il n’existe dans cette mer de soie, que la chaleur de Ron, son sourire et son regard. Le visage en appuie sur son bras et bercée par la respiration du bel insurgé, tu retrouves doucement le bonheur. Celui tout simple, si similaire à ce qui te traverse quand tu hantes ton jardin, quand le bout de tes doigts effleure les feuilles et que tu les sens s’étendre plus largement encore. Et quand ce n’est pas le souffle de Ron qui te sert de ressac, ce sont ses mots, qui te portent, qui te font tanguer dans une eau délicieusement chaude. Celle de ses bras. « Tu feras une excellente directrice du Départements des mystères, gaufrette. » Et il suffit d’aussi peu qu’un surnom ridicule et un encouragement, entièrement biaisé par des rapports physiques qui feront un jour partit du quotidien, du moins l’espères-tu de toute ton âme, pour que tu retrouves un sourire ravi. Un sourire que lui seul sait t’arracher aussi rapidement. Avec aussi peu, dirait certain, mais n’est-ce pas, au contraire, tout ce qui compte ? Oui. Tant que Ronald Weasley sera près de toi, à te souffler que tu peux le faire, que tu le mérites, que tu es exceptionnelle, tu sauras y croire. Y prétendre. Alors tu te laisses porter par le récit de ses rêves, de ses aspirations, de ce bateau dont il parle avec tant d’enthousiasme. Tu rêves, à ton tour, d’une place réservée sur ce fameux navire, de nuit partagée à ses côtés, vos corps ballotés doucement par les flots. Est-ce que les femmes portent malheur sur l’eau ? Non, absolument pas et malgré ce que ton amant raconte, pour t’embêter tout simplement, on est Weasley ou on ne l’est pas tu as finis par le comprendre, tu sais déjà qu’une place t’es réservé dans ses rêves futurs. Alors tu te permets de partager un peu de ton passé aussi, de tes voyages, de quoi lui fournir d’autres raisons de te taquiner. « Ah oui la France et la Suède… un truc avec des grands blonds quoi… Sue tes préférences sont en train de se voir. » L’espace d’un bref instant, tu sens l’inquiétude fleurir dans ton ventre. C’est la faute aux idioties de Ronald, de son usage du mot « blond » qui sait t’empoigner l’estomac. Pourtant, il ne peut pas savoir, tu le sais très bien, jamais encore tu ne lui as parlé de Malfoy et de votre petite entente. De vos presque fiançailles. De votre frasque. Il ne le vivrait pas bien, ça tu le sais. Il ne le comprendrait pas. Il n’a pas besoin de te considérer comme une ennemie, pas une fois de plus, une fois de trop. Assez de conflit, assez de prise de tête, tu n’aspires qu’à la paix avec lui. Qu’au bonheur, pour ces rares moments de félicité que vous pouvez vous octroyer. Non, tu n’en parleras pas et tu laisses plutôt l’angoisse couler plus loin, alors qu’il t’embrasse, joueur. Idiot bien trop merveilleux pour que tu lui en veuilles.

Vient alors la description de ce qu’il n’aime pas et sa première réponse te fait hausser les sourcils, presque vexée. « J’aime pas les serpentards. » Vraiment ? Il en est encore là ? Un sourire te chatouille les lèvres, mais tu le repousse, le sourire et pas l’homme, parce qu’il te semble tout simplement impossible de rejeter Ronald Weasley, plus depuis que tu l’as goûté. Tu étais piégé dès le premier baiser, puis il fallait qu’il se remette à sourire et rire. C’est pire depuis qu’il pose ses grandes mains sur toi, depuis qu’il mêle ses sourires et ses baisers, sur tes lèvres, mais aussi sur tout le reste de ton corps. Impossible de lui résister, impossible de ne pas sourire aussi, alors qu’il t’embrasse, espiègle comme toujours. Alors tu t’inclines devant lui, bonne joueuse, bien trop entichée de lui pour voir quoi que ce soit de mal dans sa façon de sourire, alors qu’il râle gentiment sur ta maison passée. De toute manière, ta prochaine maison sera aussi la sienne, ça tu le sais tout aussi bien que lui. Du moins, tu l’espères, et ce, encore un peu plus fort sous sa prochaine réponse. « Plus sérieusement… sans parler de la situation…. J’aime vraiment pas les cacahouètes dans les bars. Ça m’énerve, c’est crade. Mais comme ce sont des cacahouètes j’ai envie de les manger mais je peux pas c’est trop dégeu et du coup ça me pose grave un problème existentiel si on m’en met une soucoupe devant moi. » Tu n’aurais jamais le toupet de reprocher au rouquin qu’il aime excessivement la nourriture, pas quand tu trouves ce détail si attachant, mais tu ne peux pas t’empêcher d’avoir un sourire à la fois amusé et attendris en l’écoutant t’exposer son souci. Par Morgana, qui a eu l’idée de le rendre aussi craquant hein ? Tu n’y tiens tout simplement plus quand il parle de soucoupe devant lui et tu lui grignote le menton de baiser. Parce que malgré l’enfer dans lequel il évolue depuis des années, Ronald tient encore compte des cacahouètes des bars. Parce que ce sont les petits détails qui font des individus des gens biens. Or, il n’existe pas mieux que lui, Hélios allongé sur ton lit, le visage chiffonné par l’agacement par quelque chose d’aussi simple qu’une cacahouète. Et la suite, sa peur des araignées et l’histoire l’accompagnant, à la même valeur à tes yeux. Tu n’avais encore jamais rencontré quelqu’un d’aussi bien que Ronald Weasley, personne d’aussi adorable, d’aussi simple, d’aussi rassurant que le jeune homme à la tignasse de feu. Celui qui te serre doucement contre lui, ses doigts te redessinant alors qu’il t’entraine avec lui dans sa quête passée. Parce que tu es là, avec lui, dans la forêt noire, Harry devant vous, des araignées partout autour de vous. Tu sens ton cœur se rythmé sur le sien, retenant ton souffle quand il te laisse en haleine, redressant un regard inquiet sur lui quand il parle de la décision de l’araignée. Ils vont être dévoré, tu vas l’être aussi donc, mais non. Puis, tout redevient calme, l’histoire est finie et tu poses ta joue contre son torse, sa chaleur te réconfortant, sa présente te ramenant doucement dans le présent. « Je suis bien avec toi. »

Un tout petit aveu, tout simple, sans fioriture ou promesse quelconque et déjà, ton cœur se gonfle pour lui. Tu ramènes alors ton bras plus haut sur son torse, pour y redéposer ton visage et tu lui souris, admirant la teinte de ses oreilles et l’éclat tendre de son regard. Il est bien avec toi et toi, tu es bien avec lui. Mieux qu’avec quiconque, voilà ce que ta main, qui remonte doucement contre son torse, jusqu’à son cou, lui répond. Et tu fermes les yeux quand ses doigts gagnent ta nuque, quand ils s’y pressent doucement. « Un vrai rendez-vous. On devrait faire ça quand je reviendrais. Je t’emmènerai à un vrai rendez-vous. Un truc sympa. » Qu’as-tu donc fait pour mériter autant d’amour ? Autant de bonheur ? Tu te le demandes, alors qu’un sourire s’épanouis sur tes lèvres et que tu entrouvres lentement les yeux. Tu n’as jamais été ce genre de fille, pas de celles qui attendent impatiemment le prochain rendez-vous galant, mais Ron à ce don : celui de faire de toi une petite chose exigeante, qui attend tout juste un signe de sa part pour se pâmer. Et ce rendez-vous, cette suggestion, allume des étoiles dans tes yeux. C’est plus fort que toi, tu as beau te trouver pathétique, tu n’en es pas moins intéressée. Assez pour qu’il soit récompensé d’un baiser, là contre son pectoral droit, celui sous ton bras, que tu écartes déjà doucement. « Eh bien, vous savez comment faire patienter une dame, Mr.Weasley … » Un sourire recourbes délicatement tes lèvres, que tu laisses trainer sur sa chaire chaude. Tu les laisse remonter lentement, en direction de son cou, ton corps se hissant un peu plus haut sur le sien. Si chaud. Si fort. Un peu trop maigre, si seulement il voulait manger. Mais tu es de la nourriture, toi aussi, n’est-ce pas ? Oui, tu lui nourris l’âme. Tu nourris le désir chez lui. L’amour. Tu lui gorge le cœur d’autre chose que d’inquiétude et de doute. « On ira danser nu sous la pluie. Je choisirais en fonction de la météo. Ça marche? Et probablement, il vaut mieux que je te prévienne que je te ramènerais à pas d’heure. Parce que je suis un rebel tu vois. J’ai peur de rien. » Danser nu sous la pluie ? Déjà, tu bas des cils, intéressée et à la fois touchée qu’il fasse de ton souhait, le sien. Une envie commune. Mais après tout, n’es-tu pas devenue la maitresse du soleil ? La partenaire d’Hélios ? Oui, mais tu ne t’y habitue pas. Pas plus qu’à cette pluie de baiser qu’il fait tomber sur toi, faisant rouler vos corps pour te dominer à son tour. Et tu ris, tu te perds dans les méandres du plaisir, celui tout simple, presque juvénile qu’il fait éclater dans ton ventre, comme une multitude de doigt t’effleurant les côtes. Jamais tu n’as été aussi heureuse qu’avec Ronald Weasley. Ça devrait te faire peur, mais non. Tu n’as plus peur.

Allongée dans le lit, tu ne sais plus très bien si Ronald te chatouille ou t’embrasse, tu ne sais plus même s’il fait encore jour ou si la nuit est tombée, tu te contentes de chercher ton souffle, ivre de bonheur. Il est tout contre toi, encore, le même sourire lui dévorant les lèvres. Il est beau, tellement beau, par Morgana, ça devrait être interdit, criminel même, d’être aussi séduisant. Alors tes doigts trouvent son visage, un rire roulant encore le long de ta gorge alors qu’il redresse ses yeux clairs sur toi. Il est le jour, si lumineux, si merveilleux et plein de promesse, d’espoir même. Et toi, tu es la nuit, plus subtile et silencieuse, un moment de calme, plus sombre aussi. Alors tu guides ses lèvres aux tiennes, pour oublier tout ce qui se cache en toi, pour devenir, toi aussi, plus lumineuse. Jusqu’à laisser retomber ta tête sur l’oreiller, incapable d’effacer le sourire qui te hante les lèvres, ton regard rivé sur lui. « Promet-le. » Tu redeviens presque une enfant devant lui, de ces adolescentes amoureuses, celle que tu n’as jamais été par le passé, pas même avec Marcus, à peine avec Octave et surtout pas avec Draco. Allongée sur le dos, occupée à te mordiller les lèvres, dans un vain espoir de calmer cette folle envie de sourire, qui ne te quitte plus, tu l’observes avec intérêt. Avec un amour entier, de ceux qui n’exige rien en retour, sinon une promesse un peu bête. Et tu roules alors sur ton flanc, pour le rejoindre, pour glisser tes mains dans ses cheveux, si doux, un peu long cela dit. Le bout de ton nez rencontre le sien et tu baisses les yeux sur ses lèvres, l’espace d’un battement de cil, cherchant à le séduire, bien malgré toi et ta logique à toute épreuve. « Promet que quand tu reviendras, tu m’emmèneras quelque part, peu importe l’endroit. Même s’il ne pleut pas. » Tu redresses de grands yeux brillants sur lui, de tendresse, d’attente. C’est terriblement stupide tout ça et pourtant, tu y tiens, tu t’y accroches. Probablement parce que c’est ce qu’il y a de plus normal en ce monde, que c’est ce qui devrait être, si la guerre ne faisait pas rage autour de vous, une situation que tu laisses de côté. C’est sur lui que tu concentres tout ce que tu es et ton corps se rapproche encore du sien, exigeant. « Je veux être avec toi… » cette fois, ton sourire s’apaise doucement. Pas parce que le bonheur t’échappes, aucunement même, il est bien trop proche de toi, trop bien ancré, jusque dans ton âme. Seulement, la tendresse apaise la joie, celle qui te donnerait presque envie de sautiller sur le lit en lui tenant les mains, mais jamais tu ne feras ça allons donc ! La tendresse te rappelle que Ronald n’a pas que cela à faire, qu’il a une guerre à gagner, que tu veux l’aider, que tu veux être avec lui. En tout temps. Alors ton front se pose contre le sien et tu esquisses un petit sourire, heureuse à en avoir mal au ventre, de trop rire, de trop sourire. « Vraiment avec toi, Ron. Tu sais, dans les bois, dans ta tente, dans ton lit… jusqu’au petit matin… » C’est stupide, même toi tu le sais, mais tu ne peux pas t’en empêcher et tout ça, c’est de sa faute. Celle de son sourire, de sa façon de t’embrasser, de te chatouiller même. Il ne devrait pas te toucher autant, il ne devrait pas partir aussi longtemps, vous ne devriez pas être aussi proches, aussi nus. Tu ne devrais pas en être déjà amoureuse. « Ce serait tellement plus simple… » à quelque part oui et un sourire retrouve le chemin de tes lèvres, alors que tu l’attires à toi, le bout de ton nez se frottant au sien. « De pouvoir te suivre, de savoir où tu te trouves quand je ne peux pas être avec toi. De pouvoir prendre soin de toi à ton retour… plus que pour quelques heures. » Tu te mordilles les lèvres, l’idée prenant de plus en plus de place dans ton esprit. Dans ton ventre. Ce serait tellement mieux d’être avec lui. Ce serait tellement plus agréable de pouvoir partager sa vie, même si c’est une vie nomade, même si c’est une vie dangereuse. Ensemble, ce mot-là, ce délicieux concept, rend tout envisageable à tes yeux.

Sauf que ce n’est pas possible. Pas maintenant. Pas tout de suite. Plus tard, peut-être, mais seulement s’il le veut bien. Parce que la réalité c’est que le rouquin subit déjà bien assez de pression de la part des autres, mais aussi d’une situation qui vous dépasse tous, pour que tu oses, à ton tour, lui forcer la main. Il mérite mieux de ta part, il mérite d’être en confiance et peut-être que ta présence à ses côtés ne serait finalement synonyme que de problème supplémentaire. Et puis il y a ta famille, ta mère si fragile, ta sœur si abimée, Constantin qui se remet tout juste de l’abandon de cette fameuse sœur et puis il y a Aramis, même s’il a maintenant Nyssandra. Tu ne peux pas les abandonner hein ? Non, ils te retiennent dans ce monde, celui que tu dédaignes bien malgré toi, presque avec un air de petite rebelle. L’élite et tout son strass ne t’a jamais attiré, la faute à ta tante Alecto, celle-là même qui te surveille de près maintenant que tu es revenu des bois. Tu es trop attaché à ce qui fait de toi un individu, pour t’intéresser à ce qui amuse les femmes de ton statut, pour avoir une quelconque envie de pavaner devant un publique. Ce monde ne sera jamais le tien, tu n’en as que le nom, que les manières, mais rien de plus. Mais tu ne peux pas le quitter ainsi, pas tout de suite, pas sans être certaine que tout le monde sera pris en charge, qu’ils ne seront pas en danger. Tu dois parler à Aramis, tu dois parler à Constantin et puis, tu dois t’assurer que ton départ ne punira personne. Et c’est pour tout ça, pour ce qui se dissimule dans les yeux fabuleux de Ron, que tu changes de sujet de conversation, un sourire retrouvant le chemin de tes lèvres, non pas sans un petit effort, pas sans un soubresaut du cœur. « Alors, ce rendez-vous, ce serait à bord d’un bateau ? » Oui il vaut mieux parler de chose légère, de celle qui comble le cœur et pas de celle qui inquiète. Tu arrives presque à être convaincante, alors que tu laisses l’une de tes mains glisser dans tes propres cheveux, là sur l’oreiller, un sourire te grignotant les lèvres. « La nuit, c’est joli sur un bateau… » ça et puis Ronald aussi, doit être très joli, sur un bateau. Tes lèvres ont déjà moins d’effort à fournir pour lui sourire avec plaisir, parce que ça le concerne, parce que tu l’imagines heureux, sur un petit voilier, une chaloupe même suffirait. Tu peux te contenter de bien moins qu’il ne le croit. Et tes doigts s’entortillent doucement dans tes mèches sombres, tes autres doigts lui raclant tendrement la nuque. « Il suffirait d’une barque… ce serait magnifique… non ? »
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“You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams.”
― Dr. Seuss

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Il déposa un baiser sur son sourire avec légèreté gravant au fond de son esprit chaque détails qui la rendaient particulière : la façon dont elle lui caressait le visage, la courbe des cils longs et noirs, l’éclat lumineux des yeux rendus brillant de bonheur. Sous son torse, la poitrine gonfla de rire et de soupirs amusés et c’est pour ce genre de chose que l’on aurait voulu –entre autre- que la guerre se termine le plus rapidement possible. Afin d’en jouir complètement avec la liberté merveilleuse de ne pas en voir la fin.

Il redoutait cela dit. Ou tout du moins, il commençait. Il avait toujours tendu ses bras vers la victoire avec un désespoir enthousiaste mais Sue prenait cette place également. Et la victoire pouvait s’avérer terrifiante pour elle. Pour eux.

« Promet-le. » Il se mit à l’embrasser dans l’espoir –vain- de la faire taire. On n’imposait pas de silence au bonheur pas quand il se faisait aussi volubile et léger. Elle papillonnait et Ron releva sa cuisse sur lui, reprenant ses baisers dans le cou. « Promet que quand tu reviendras, tu m’emmèneras quelque part, peu importe l’endroit. Même s’il ne pleut pas. »

Il n’aimait pas promettre. Il avait promis à Ginny de la libérer et, certes,  ils l’avaient tous fait mais si tardivement. Il avait promis à des gens de mettre à l’abri leurs enfants, de venger leurs familles et tout ça pour rien. (Mais ils y parviendraient. Avec Harry et Hermione, une simple question de temps). Il plongea son regard clair dans celui de la jeune femme, le cœur tambourinant curieusement contre sa cage thoracique. Sue valait plus. Il avait été injuste avec elle d’une certaine façon mais il avait eu en tête de la protéger. C’est ce qu’on faisait non? Quand on appréciait quelqu’un.

Elle pouvait se protéger.

Il eut un mouvement des cils inconséquents et l’embrassa plus fort. Elle mordillait et il écrasait. Elle était sérieuse quand elle parlait de le rejoindre. Pas juste pour lui mais pour tout ce que cela comportait et il lui en était reconnaissant. C’était là dans la façon qu’il avait de l’empoigner pour la fondre en lui. C’était là aussi dans le murmure de son prénom entre leurs lèvres scellés. Il laissa le moment flotter, la regarda silencieusement pour lui faire comprendre qu’il avait confiance en elle. Elle saurait trouver sa voie et il serait là.

« Promis. »

Elle lui disait souvent qu’il était plus que ce qu’il ne semblait croire. Le contraire –et il en était certain- était valable aussi.

Il suivit du regard la façon lascive qu’elle avait d’entortiller ses cheveux et des images licencieuses défilèrent dans son esprit. Il roula afin de se repositionner dos au matelas, la nuque suavement souple sur l’oreiller. Le lit avait l’odeur de leurs étreintes et il glissa le revers de ses doigts sur les cuisses de sa dulcinée en un mouvement sage.

« Un bateau alors. On sortira la nuit tombée comme ça je n’aurais pas à prendre de polynectar. » Il cessa ses caresses pour poser ses mains sur son ventre. « Ce n’est pas que de moi qu’il faudra prendre soin Sue. C’est de tous. Moi je… moi je suis là pour toi et toi pour moi. On est partenaires, c’est différent. » D’égal à égal. Il vint chiper un baiser tendre sur sa tempe. « On aura besoin de tes capacités en terme de potion, de tes connaissances du camp adverse, probablement de ta discrétion aussi. » Le sourire se fit plus large. « Tu serais tellement utile, tu n’aurais même plus de temps pour moi. »

Un soupir et le sourire se figea en quelque chose de plus grave. « Pour l’instant, reste auprès des tiens mais si tu es sérieuse… prépare un sac, au cas où. L’essentiel de tes affaires. Que ce soit toujours prêt. A la première suspicion, tu files. »

Ron hésita un quart de seconde, avant de prendre la décision.

Une lourde décision.

« Je te donnerais les coordonnées exactes d'un emplacement pas très loin du campement. Je les inscrirais sur le côté pile de ton gallion et tu pourras le faire apparaitre sous un revelio que si tu sens réellement un danger. Seulement dans ce cas-là précisément.  Moins tu en sais, plus tu es en sécurité au sein du Magister. Je sentirais le revelio, ça brule ce truc. Je viendrais te chercher pour t'emmener chez nous. Pas d’intrépidité. Rien ne presse et t'es tout aussi utile à ouvrir grand tes jolis yeux, Sue. Tu me refais pas le coup de te mettre en danger n’importe comment. Je te trouve bien agréable et ce serait plutôt cool qu’une fille aussi bandante vienne enfin la nuit me tenir compagnie sous les étoiles.» L’euphémisme était là et Ron avait l’art et la manière d’être sérieux tout en gardant un ton léger. Ça ne servait à rien de mettre du pathos partout, la guerre vous faisait ça sans rien vous demander. « Si tu vois des informations passer, prends ce qui est à ta portée sans chercher plus. Notre but c’est de vous garder tous en vie. » Un battement de cœur incertain. « Ce ne sera pas facile au campement Sue. Ton nom de famille…. Les tiens ont tués et torturés près du quart des nôtres. Je suis presque tenté de te dire de venir en tant que Weasley. J’en parlerais à Bill mais je préfère te prévenir que ce ne sera pas simple au début pour te faire accepter. »

Il déglutit puis se releva en position assise avant de lui tendre la main dans un cérémonial qu’il maitrisait dorénavant. Il avait peur pour elle mais il fallait faire confiance. Elle était excellente sorcière et de toute façon pour l’instant elle resterait sagement à son poste au sein du ministère. Il en parlerait à Harry et à Bill. Peut-être Percy. Écouterait leurs conseils avisés. Verrait en fonction. Elle était prête, de cela il n’avait aucun doute. C’était les répercussions de son côté et du sien qui le rendait perplexe. Les Carrow n’allaient pas la laisser filer comme ça et les insurgés n’allaient pas l’accueillir à bras ouverts.

« Ron Weasley, insurgé. Nous sommes heureux de vous compter dans nos rangs miss Susanna Carrow. » Il eut un sourire sérieux, empreint d'une gravité qui fit danser le bleu ciel dans ses yeux, une certaine fierté souterraine en la regardant. « Vous avez choisi le bon camp. » Il fronça le nez en lâchant la main. « Normalement là je fais un petit speech selon la personne mais toi, j’ai envie de te remercier sous la couette en fait. Je ne peux pas faire plus personnalisé que ça là. » Le sourire s’élargit avant de se transformer en rire.

L’horizon était couleur sombre pour eux deux.

Aucune importance.

Ils rayonnaient bien assez ensemble pour ne pas avoir à reculer maintenant. Et même les nuits sans lune ne résistaient pas aux aurores.
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The way your hand trembles slightly as it searches for mine, how my breath catches when they finally meet- all at once, every feeling we’ve ever felt comes rushing towards us, tidal waves of emotion. It breaks us, reshapes us, turns us into something new. This is what love does to you. Moments like these exist to remind us what we live for.
We become light. We become alive.

Ton corps ne gît pas dans ton lit, il y flotte. Allongée contre Ronald, tu as l’impression que même les lois de la physique n’ont plus de prise sur toi. Sur vous. La faute aux baisers, pareille à des flaques de lumière déposées sur ta peau nue et sensible. La faute à ses mains, calleuses mais si larges, si chaleureuses, qui t’enfonce contre lui. La faute à sa voix rauque quand il murmure ton nom, là contre tes lèvres, en écho au sien, dans vos bouches scellées. Quand l’insurgé t’attire ainsi contre lui, quand il t’embrasse de cette façon, tu oublies que tu as un jour été malheureuse. Tu oublies tes fautes. Tu oublies même ton nom. Tu n’es plus une Carrow dans les bras de l’homme de feu, tu n’es que la nuit, que sa compagne. Son équilibre. Il est le jour, il est l’éclat, celui qui donne vie à tout le reste, y compris à ton univers. Celui qui sait t’arracher un sourire à l’aide d’un simple petit mot, pourtant offert avec difficulté : « Promis. » Il y a beau avoir une certaine retenue dans sa façon de le dire, comme s’il faisait là un sacrifice, ton cœur ne veut pas entendre raison et bat un peu plus fort, petit oiseau affolé par tant de félicité, par le bleu de ses yeux, si semblable à celui d’un ciel d’été. C’est pire quand ses doigts coulent sur ta cuisse, quand ils viennent chatouiller ton épiderme. Tu te mordilles les lèvres alors que tu tournes lentement la tête dans sa direction, tes doigts entortillant toujours tes cheveux. Pour t’occuper les mains. Pour ne pas le toucher. Encore. À t’en brûler la peau, à en lasser la sienne. Or, tu t’efforces de ne pas le perdre, lui aussi. Et là, il te comble encore un peu plus, fait que tu croyais impossible. Est-ce seulement permis d’être aussi heureuse, pendant une époque aussi sombre ? As-tu réellement le droit d’oublier tout ce qui le menace, tout ce qui pourrait t’arriver ? Tout ce qui pourrait vous séparer ? Probablement pas, mais le jour à tendance à faire oublier les monstres qui se dissimulent dans l’obscurité de la nuit. Tu veux profiter de chaque minute passée sous le soleil. Alors tu t’extasie en silence sous ses idées, tu rêves déjà de ce rendez-vous nocturne, assise près de lui dans un petit bateau. Tu es persuadé que Ron sait faire briller les étoiles plus fort et qu’il fera bon être simplement près de lui, parce que même sans le toucher, parce que sa main te quitte, sa présence suffit à t’apaiser. Il suffit du son de sa voix et de la tiédeur de sa peau, si près de la tienne. La tête pleine d’étoile, celles qu’il te tarde de redécouvrir en sa compagnie, mais aussi celles qu’il fait naître dans tes yeux, il te ramène doucement sur terre. Il est temps que tu réalises combien tu te fais niaise en sa compagnie. Combien tu auras honte de tes propos et de ta légèreté, quand son corps aura quitté ton lit. « Ce n’est pas que de moi qu’il faudra prendre soin Sue. C’est de tous. Moi je… moi je suis là pour toi et toi pour moi. On est partenaires, c’est différent. »

Évidemment, il dit vrai. Si tu rejoins le camp des « traitres », ce ne sera pas uniquement pour lui. Ron te fait assurément tourner la tête, il te donne même souvent l’impression de régresser mentalement, tant tu te fais niaise, tant tu pâmes, mais tu n’es pas assez stupide pour te lancer dans ce genre de situation, sans avoir conscience que l’amour ne suffira pas hein ? Non. L’amour est un sentiment noble, il permet d’avancer et de grandir, de s’épanouir, comme cette plante qu’il a fait fleurir en toi. Mais l’amour ne sauve pas des vies, ni ne gagne la guerre, il ne protège pas non plus les êtres aimés. De ce fait, quand bien même la proximité avec Ronald t’attire, te rassurerait même, tu sais très bien que ça ne peut pas suffire. Ni à lui. Ni à toi. C’est une motivation, une raison de plus pour te ranger d’un côté plutôt que de l’autre. Au sein du camp, tu ne pourras pas, tu ne voudras pas non plus, n’être que sa compagne. Mais être sa partenaire, ça tu peux le faire, tu veux l’être. Alors tu acquiesces doucement, ton sourire s’envolant doucement, cédant le pas à un léger froncement des sourcils et une moue décidée. « Bien entendu. » « On aura besoin de tes capacités en terme de potion, de tes connaissances du camp adverse, probablement de ta discrétion aussi. Tu serais tellement utile, tu n’aurais même plus de temps pour moi. » Un petit sourire vient flotter sur tes lèvres, grignotant presque entièrement ta moue, alors qu’il souligne déjà en quoi tu serais utile aux siens. Évidemment, tes talents sont dorénavant les leurs. Le séduisant insurgé t’a ouvert les yeux, alors que tu cherchais à te remettre de tes propres blessures, dans les bois. Sans rien forcer. Sans rien exiger. Pour la première fois de ta vie, c’est toi qui as pu choisir, c’est toi qui aies appris, sans te voir imposer quoi que ce soit. Quant au camp adverse, tu accumules déjà les informations. Mais lorsqu’il sous-entend que tu n’auras plus une minute pour lui, une fois les jambes passées de l’autre côté de la barrière, tu ne peux pas t’empêcher de rire. Tu abandonnes même tes cheveux et tu roules doucement contre son flanc, pour lui caresser la mâchoire du revers des doigts, amusée, le regard pétillant d’une malice qui n’est finalement que le reflet de la sienne : « Tant mieux, comme ça je ne trainerais pas dans tes pattes. » Parce que Ron est un homme occupé, tu l’as bien compris depuis ton retour. Vos rencontres sont espacées, souvent brèves, de celles qui te remplis le ventre de trop peu, d’une famine égoïste. Toutefois, tu ne te plains pas, tu ne le feras jamais. Pas quand il est aussi important, pas quand il se bat pour mettre de l’ordre dans un monde chaotique. Tu sais l’attendre, que ce soit ici ou dans une tente dans les bois, tu sauras toujours l’attendre.

Puis la gravité de ton souhait, de ce désir d’être utile, de faire une différence même, si tu peux seulement t’en croire capable, s’enfonce dans vos corps. Il redevient sérieux. Il redevient insurgé et tu retiens ton souffle. Captivée et attentive. « Pour l’instant, reste auprès des tiens mais si tu es sérieuse… prépare un sac, au cas où. L’essentiel de tes affaires. Que ce soit toujours prêt. A la première suspicion, tu files. » Il n’y a pas à douter de toi, de tes désirs ou de cette démangeaison qui gît dans tes mains, de pouvoir faire mieux, de devoir faire mieux. Mais il ne le sait pas, il ne voit que toi, petite princesse de l’élite, coupable de porter le mauvais nom de famille, allongée dans un lit. Exposée et un peu chancelante devant lui. Tu acquiesces doucement à ses paroles, la moue sérieuse reprenant ses droits sur ta bouche. Tu comprends ce qu’il sous-entend, que dorénavant il connait tes véritables intentions, que maintenant tu es véritablement passé dans son camp. Jusqu’ici, tu t’étais montrée adroitement neutre, presque détachée du conflit. Enfin, du moins l’avais-tu cru, et lui aussi, mais ce n’est plus le cas. Alors tu vas devoir te préparer, faire ce fameux sac et t’assurer de pouvoir le trouver en tout temps. Mais il n’a pas fini et tu bois ses paroles avec quelque chose de religieux. Tu n’es pas assez folle pour t’enfuir en forêt sans d’abord avoir une destination. Tu n’es pas de taille dans les bois, tu ne le seras peut-être jamais, tu ne saurais que te défendre. Et encore, tu y trouverais peut-être la mort.

« Je te donnerais les coordonnées exactes d'un emplacement pas très loin du campement. Je les inscrirais sur le côté pile de ton gallion et tu pourras le faire apparaitre sous un revelio que si tu sens réellement un danger. Seulement dans ce cas-là précisément. » Il n’a pas besoin de souligner le fait que tu ne dois pas utiliser le sort sans danger, jamais tu n’oserais le mettre, lui, dans pareille situation. Peut-être as-tu des allures de petites duchesses, mais tu ne comptes pas laisser ton désir ou tes sentiments pour lui, brouiller ton bon sens. Tu l’aimes, mais tu n’es pas aveuglé, tu n’es pas encore totalement stupide. Tant mieux. « Moins tu en sais, plus tu es en sécurité au sein du Magister. Je sentirais le revelio, ça brule ce truc. Je viendrais te chercher pour t'emmener chez nous. Pas d’intrépidité. Rien ne presse et t'es tout aussi utile à ouvrir grand tes jolis yeux, Sue. » Tu sais tout ça, même s’il n’est certainement pas de ton avis. Pourtant, des deux, c’est lui le plus intrépide, pas toi. Mais sa remarque te fait sourciller, parce que tu crois toujours qu’il s’est montré trop imprudent lors du rassemblement. Peut-être qu’il a raison, peut-être que tu aurais dû t’éloigner, mais tu as aussi raison, il aurait dû se montrer plus prudent. « Tu me refais pas le coup de te mettre en danger n’importe comment. Je te trouve bien agréable et ce serait plutôt cool qu’une fille aussi bandante vienne enfin la nuit me tenir compagnie sous les étoiles. » Le reproche t’arrache une longue inspiration, pour contenir l’agacement, pour t’empêcher de lui rappeler que c’est lui, et pas toi, qui courait devant toute une ribambelle de mangemort, avec une cible sur le dos. Tu n’arrives cependant pas à t’empêcher de rouler des yeux. Parce qu’il exagère, parce que tu as eu raison de le faire. Quant à la suite, elle te fait le même effet que ses baisers, plus bas, sur le comptoir de la cuisine. Une douce chaleur se faufile dans le creux de tes reins et tu ravales avec peine une envie de sourire, un peu bête. Séduite, bien malgré toi, avec des mots qui ferait hurler ta mère à l’indécence. Mais n’est-ce pas là l’une des choses que tu apprécies chez le rouquin ? Son indécence. Son absence de filtre. Cette honnêteté un peu abrupte. Oui, assurément. Alors tu lui pardonnes sa bêtise. Tu pardonnes à Ronald Weasley de croire que de mettre sa propre vie en danger est un acte acceptable mais que de te faufiler, toi, dans un combat, pour l’aider, est stupide. Et puis il se rattrape, non pas par ses compliments cavaliers, quoi que très imagé, mais par la confiance qu’il t’offre. « Si tu vois des informations passer, prends ce qui est à ta portée sans chercher plus. Notre but c’est de vous garder tous en vie. »

C’est déjà ce que tu fais depuis quelques temps. Seulement, tu le vois si peu qu’il te semble presque impossible de lui donner tes souvenirs, tes fragments de mémoire, ceux concernant tes lectures rapides, avant de venir rendre son dossier à Mr.Rookwood ou par-dessus son épaule, et plus lentes au calme, après les heures de départ des autres. Ce n’est jamais le bon moment, mais tu y arriveras. Tu as bien assez à lui offrir, tu as une pensine portative pleine pour lui. Une pensine de voyage, une invention utile aux étrangers, que tu as su te procurer en jouant la victime. Les hommes sont peut-être considérés comme le sexe fort, mais quelques battements de cils, une jupe courte et un chemisier échancré, et une femme peut assurément avoir le dessus. Il suffisait que tu prennes ta petite voix effrayée, un talent de comédienne hérité de ta mère il semblerait, et il te laissait la pensine de voyage, sans plus de question. Mais tout ne sera pas aussi facile, pas dans les bois, pas dans l’univers insurgés. « Ce ne sera pas facile au campement Sue. Ton nom de famille…. Les tiens ont tués et torturés près du quart des nôtres. » Ton nom te portes préjudice, encore et toujours. Tu te contentes dorénavant de baisser les yeux, presque coupable. Tu acquiesces, tu sais ce qu’ils ont fait, tu sais de quoi ils sont capable. N’as-tu pas été, toi aussi, une victime de leur cruauté ? Oui. Parfois. Et puis, tu possèdes leur flegme, tu sais que tu aurais pu être comme ta tante Alecto, que tu aurais pu rendre ton père fier, mais ta mère à tout gâché. Mais ton père n’a pas su être une source suffisante d’inspiration. « Je suis presque tenté de te dire de venir en tant que Weasley. J’en parlerais à Bill mais je préfère te prévenir que ce ne sera pas simple au début pour te faire accepter. » En tant que Weasley ? Déjà tu le dévisages, surprise. Comment compte-t-il faire ça ? Il veut te teindre en rousse ? Tu as un vague souvenir, comme un fragment de rêve, qui te reviens d’une certaine tête rousse redevenant blonde. Lucrezia. Il compte te faire passer pour une cousine ? Tu ouvres la bouche, des questions plein la tête, mais il te devance en se redressant. Comment compte-t-il expliquer ta présence dans sa tente, quand tu seras à ses côtés ? Peut-être que vous ne pourrez pas ? Il te tend la main et tu réponds par automatisme, lui dévouant une confiance aveugle. Ton corps se redresse aussi et tu lui attrapes la main, le regard inquiet.

Une drôle d’ambiance s’installe dans la pièce, quelque chose de presque grave, comme si vous étiez dans un lieu de culte, un temple. Comme si vous assistiez à une remise de prix, à une annonce importante. C’est à cause du ton de Ronald, c’est parce que son visage est sérieux, parce que même son sourire semble professionnel. Il n’a plus rien d’un grand gamin quand il élève doucement la voix : « Ron Weasley, insurgé. Nous sommes heureux de vous compter dans nos rangs miss Susanna Carrow. » Un petit sourire vient égayer ton visage, alors que tu plisse doucement les yeux. Il y a donc une presque cérémonie officielle, quand on rejoint les insurgés ? « Vous avez choisi le bon camp. » Cette fois, c’est plus fort que toi et tu échappes un petit gloussement, ta main libre s’empressant de dissimuler ta bouche. Il prend tout ça très au sérieux et quelque part, c’est horriblement adorable, mais c’est aussi légèrement amusant. Évidemment que tu es de son côté, dans son camp. Tu étais neutre, mais tu n’es pas foncièrement mauvaise, tu n’aspires qu’à la paix, qu’au meilleur pour les gens que tu aimes. Or, si tu doutes encore, à quelque part du moins, des efforts de la résistance, de leurs motivations et de leurs moyens, tu sais clairement que Voldemort ne peux pas rester. Il ne peut y avoir pire que lui. Cela ne veut évidemment pas dire que les choses seront paisibles, mais elles ne pourront pas être pires. Et voilà que Ron fronce le nez en relâchant ta main. « Normalement là je fais un petit speech selon la personne mais toi, j’ai envie de te remercier sous la couette en fait. Je ne peux pas faire plus personnalisé que ça là. » Et voilà, ton rire s’envole, libéré pour de bon. C’est à cause de son sourire, à cause de sa façon de te séduire, terrible feudeymon. C’est évidemment pire quand il rit avec toi et voilà, tu te jettes doucement contre lui, pour vous faire renverser sur le lit, vos bouches se joignant dans un mélange de lèvre et de rire. Là sur le lit, les jambes emmêlées et tes doigts perdus dans ses cheveux, tu n’es plus que joie. Et lui, le bel insurgé, il est le bonheur. Retrouvé. À garder. Celui sur lequel tu grimpes tout naturellement, tes jambes trouvant les bords de son corps, tes hanches s’installant sur ses reins. Vos cœurs battent en unisson, séparés par deux couches de peau, mais ils se retrouvent via vos bouches, à travers cette langue que tu caresse de la tienne. Ivre de lui, tu cherches ton souffle, parce qu’à force de rire, tu t’es essoufflée. « J’espère que ce n’est pas là ton excuse habituelle pour ne pas avoir à discourir, mmn ? » Tu dis ça évidemment avec légèreté, pour le taquiner. Si au tout début, tu avais eu des doutes quant à la légitimé de vos échanges, de ses baisers volés, si tu avais osé craindre que Ronald ait quelqu’un d’autre avec qui partager sa couche, ce n’est assurément plus le cas. Plus maintenant. Pas quand il te touche de cette façon, pas quand il a les yeux aussi scintillant que la mer au soleil.

Ton corps se remet doucement en mouvement, ton bassin ondulant doucement contre ses hanches. Ta poitrine s’écrase tout naturellement contre la sienne et tu laisses mourir un soupire d’aise contre sa langue. « J’ai quelque chose à te dire… » que tu chuchotes, cherchant ton air. Tu souris et papillonne des yeux, à moitié consciente, portée par la chaleur de son corps, par sa vigueur. Toujours affamée de lui, faute d’être tentée par les aliments comestibles. « Maintenant que je suis officiellement dans ton camp- » tu abandonnes sa bouche avec regret, tes hanches ne cessant pas pour autant leur mouvement. Tu te laisses porter par la douce tempête qu’il créer en toi, par le bien être que son torse contre ta poitrine, t’apporte. Le ventre frémissant et en émoi, bloquant parfois ta respiration, tu esquisses un sourire. « Il faut que je te le dise, c’est un secret mais… mais je n’en veux pas, pas avec toi. » Quelque part, une voix te rappelle que c’est dangereux. Que tu ne devrais pas. Que l’amour ne fait pas tout. Mais tu as confiance en lui, véritablement. Il pourrait cesser de t’aimer que tu croirais toujours en ses idéaux et c’est cette constatation qui te convainc de te lancer, redressant le haut du corps, tes hanches appuyant plus fort contre lui. Au point de t’arracher un long frisson, tes dents s’enfonçant doucement dans ta lèvre inférieure. Ton regard se trouble un instant, sous le coup du désir, mais tu secoues doucement la tête, les mèches sombres voletant autour de toi, effleurant tes épaules, alors que tu retrouves le fil de tes pensées. Tu baisses les yeux sur lui, respirant avec effort, chacune de tes ondulations rendant l’exercice plus difficile, mais pas moins délicieux. « Je suis une maitre des runes, Ron… » Est-ce qu’il comprend ce que ça implique ? Tu n’en es pas certaine, il n’y a pas de soudaine réalisation dans son regard, mais c’est peut-être là la faute à tes reins. Tu poses une main contre son ventre et incline la tête sur la droite, ralentissant le mouvement de ton corps contre le sien, non pas sans effort. Il est si difficile de cesser de le désirer, de ralentir la chute. « Je sais lire… » tes yeux papillonnent, porteur de désir, que tu ralentis, prenant appui sur ta main pour cesser de te frotter à lui. Tu inspires et continue, un sourire fragile sur les lèvres : « Je sais lire les runes. Je peux décrypter d’anciens parchemins, en crypter aussi, si besoin ait. » Tu te mordilles les lèvres et n’en pouvant plus, tu te penches sur lui, fondant ta bouche contre la sienne. Tu brule contre lui, tu te brûles oui, mais lui aussi. Jusqu’à ce que ta main glisse plus loin entre vos corps, assez pour t’arracher un sourire chargé d’envie, assez pour lui arracher un frémissement, alors que tu le caresses. Aussi bien mêlé l’utile à l’agréable, il aura à filer bientôt, encore. Chaque seconde compte, alors tu chuchotes contre ses lèvres. « Félicitation, Mr.Weasley… vous venez de gagner mmmn… une spécialiste de plus. » Un petit rire dans la voix, tu l’embrasses encore, te remettant à onduler contre lui, ta main le guidant presque en toi. « Vous êtes doué… un vrai dénicheur de talent. » Il ne reste plus qu’à savoir lequel de tes talents le satisfait le plus. Toi, tu as ta petite idée.
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“Carry my soul into the night
May the stars guide my way.”

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« J’espère que ce n’est pas là ton excuse habituelle pour ne pas avoir à discourir, mmn ? »

« Mmmmm t’as raison. C’est un peu de l’esbroufe là. C’est comme quand tu vois la photo de la chocogrenouille sur le paquet, le chocolat trop sexy et tout, puis que t’ouvres ta boite, tu tombes sur un amas dépressif gout moquette, t’as trop la rage après. Moi c’est pareil. Mais note bien, j’ai jamais prétendu être un bon orateur… ma jolie. » Le sourire éclaboussa son visage, des recoins des lèvres aux yeux rieurs et ses mains glissèrent le long de la colonne vertébrale souple.  Elle se faisait à nouveau plus savoureuse et le torse se creusait lentement avant d’arquer un sourcil sous l’expectative. Il avait beau laisser ses mains glisser sur l’arrondi de ses courbes, elle menait la barque avec aisance et confort, imprimant avec finesse une palpitation nerveuse sur la veine de son cou. La vague impression qu’elle avait envie de venir chercher son discours commémoratif elle-même en fait.

« J’ai quelque chose à te dire… »

« Mmmm? Si c'est que t'es contente de pouvoir enfin refaire du camping prochainement avec moi, je le sens bien Sue, t'inquètes... toujours su que t'avais adoré. » Il plaisantait avant de reprendre une attitude un peu plus sérieuse.

Il l’écoutait, le regard mobile, prenant note avec une certaine satisfaction, qu’elle avait du mal à garder son expression sereine. Un petit sourire aux accents d’arrogance toute mâle et il s’appuya doucement sans réellement bouger. La gravité avait beau être une notion toute moldu et scientifique que la magie déjouait facilement, ici elle n’avait plus prise. Il la sentait dans la paresse adorable de sa poitrine sur lui et dans la pluie de cheveux sombre comme un halo tout autour.

Il n’en fallait pas plus: le moment était parfait. Un soupir de contentement à la voir entrouvrir les lèvres et il effleura la peau douce, l’invitant à dire ce qu’il en était d’un mouvement de tête. A vrai dire, il avait lui-même du mal à se concentrer maintenant qu’elle s’était appuyée sur lui ainsi. Il dérivait de par sa faute, dans ses manières aussi raffinées qu’efficaces et menaçait de se nicher plus en amont.

« Je suis une maitre des runes, Ron… »

Il cligna des yeux. Par pudeur, on ne dira pas ce que Ron cru entendre au début. Les mots auraient été plus que déplacé dans la bouche charmante –et si polie- de Susanna Carrow.
Un clignement pour ramener un cinquième de son attention sur autre chose que ses seins et tout le reste. Un autre pour se remettre du choc auditif. Un troisième pour comprendre qu’elle avait dit autre chose. Et enfin un dernier pour que tout se remette en place. Maitre des Runes… C’était quoi déjà ça? Les doigts menus vinrent contre lui et la respiration trembla. Maitre des runes… mmmm juste là comme…

L’image de l’ampoule qui explosait sous la lumière trop forte n’avait jamais été aussi limpide que dans le regard de Ron durant ce quart de secondes où le sang n’afflua pas intégralement vers les zones sudistes de son corps mais bien –en toute petite partie- aussi vers son cerveau.

« Maitre des runes ?! »

Elle était sérieuse de le prendre dans sa main et de lui annoncer qu’il tringlait tranquillement l’équivalent de Babelfish Sorcery stylez (en carrément plus sexy, on te rassure Sue)? Il inspira vaillamment ne sachant encore si c’était sous l’excitation qui grandissait entre les doigts malicieux de la jeune femme ou sur la réalisation.

(Les deux)

Les runes nécessitaient des années d’apprentissage. La plupart abandonnait à Poudlard, voir même n’y touchait pas (pas comme sa main sur lui par exemple, lui au moins il avait la décence de la saisir abruptement aux hanches et de l’empaler une fois pour toute sur sa personne en lui disant qu’elle le chauffait de manière indécente…).

Concentration.

Concen…

Il n’y pouvait franchement rien si la sensation était divine. Les hanches se cambraient d’elle-même et il eut un mouvement abrupt pour la renverser sur le lit en l’embrassant, le corps faisant son office mais les yeux perdus dans l’immensité de ce qu’était en train de lui offrir Sue.

Les Maitres des Runes, on se les arrachait. Pas juste leurs culottes comme l’avait fait Ron (le monde n’est pas peuplé de sauvages, XOXO Weasley). Ils pouvaient traduire, déchiffrer, coder de vieux parchemins…. Il aurait dû comprendre…. On ne devient pas aussi bonne potionniste en ayant eu un professeur comme Rogue!

Indubitablement.

Les images prenaient une confusion extrême et il abaissa son regard sur le visage dont les lèvres se courbaient d’un désir audible sous lui. Ron eut un sourire et la priorité redevint naturellement celle d’étreindre sa dulcinée, l’embrassant à pleine bouche avec une ardeur renouvelée.  « Je t’ai déjà parlé de mon problème avec les filles intelligentes ? » Chuchota-t-il à son oreille, joueur.

A ce stade ce n’était même plus un problème, c’était une bénédiction pour les Insurgés.

Plus tard, sur sa chocogrenouille, c’est ce qu’il faudrait mettre en fait. Sa propension à tomber amoureux des filles ultra intelligentes qui sauvent le monde ou presque.

Saint Ron Weasley, aguicheur aguiché de filles trop distinguées du bulbe.
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Cold feet and soft blankets there is more than a physical hunger. This is a craving, this is the soft hum of nothingness being whispered between hearts that have known each other for centuries. I want every part of you. Even the dirty bits that are never quite swept away, even the harsh stains that are never cleaned. I still want every part of you.
He is gentle veins carved into porcelain cracks

Ce n’est pas de cette façon que tu avais prévu d’annoncer à Ronald Weasley que tu étais maitre des runes. En fait, tu avais même préparé un petit discours, des explications, des excuses, quelque chose de très sérieux. D’ennuyant assurément, mais qui aurait été apte à lui expliquer pourquoi, jusqu’ici, tu n’avais rien dit sur ton statut. Mais il comprendrait, tu en étais presque certaine. Presque, à cause des bois, à cause de ton nom. Parce que tu n’avais pas oublié la façon dont il t’avait rejeté en apprenant ton identité : Carrow. Mais vous étiez passé à autre chose depuis, assurément. Maintenant il t’arrachait tes sous-vêtements, maintenant il t’embrassait dès qu’il émergeait de la cheminée, maintenant tu pouvais lui annoncer que tu étais un dictionnaire à rune tout en faisant coulisser ta main autour de lui. Jusqu’à ce qu’il t’empale sur lui, effaçant ton sourire pour le remplacer par une bouche ronde. Un cri dans la gorge. Un ronron le long de la colonne, alors que tu te cambres, alors que tu l’accueilles à nouveau en toi. Encore, le mot résonne dans ton corps. Encore, tu trembles doucement contre lui, tes dents s’enfonçant dans ta lèvre inférieure, dans un vain espoir de faire taire le plaisir qui s’en échappe alors qu’il t’accuse. Le mot « indécent » dans sa bouche, ramène le sourire sur la tienne, un sourire tremblant alors qu’il te renverse sur le lit. Des rires te chatouillent les côtes alors qu’il te surplombe. Tu te fais joueuse pour lui, tu te fais espiègle, prête à tout. Une poignée de cheveux dans une main, l’autre se referme sur les draps, sur la soie qui glisse entre tes doigts, alors que tu te cambres plus fort. Il pousse en toi et tu oublies les jeux, tu oublies les rires qui papillonnent, tu n’es plus que chaleur, plus que torpeur, celle du plaisir. Tu tires sur les draps, pointes les orteils et une main lui griffant tendrement la nuque, tu le laisse te guider.

L’insurgé fait des miracles avec ton corps, il efface le passé, il te nettoie de tes échecs, il balaye les frustrations et se loge en toi. Là où il n’existe que lui, que cette bouche, si familière contre la tienne, sa langue délicieuse s’échouant contre la tienne. Il étouffe ta voix, te fait sage, presque, si ce n’était pas des ondulations de ton corps. Impossible de t’arrêter, pas contre lui. Et quand il chuchote à ton oreille, les rires reviennent se presser contre les parois internes de ton corps : « Je t’ai déjà parlé de mon problème avec les filles intelligentes ? » Un papillon s’envole et ton rire roule doucement le long de vos corps, avant de se transformer en un miaulement, le sourire hésitant alors que tu le couves d’un regard tendre. Amoureux même. Ta main remonte dans les cheveux roux, ta bouche retrouve la sienne avec besoin, mais malgré les mouvements continuels de vos corps, malgré ce qu’il fait enfler dans ton ventre, tu trouves la force de parler doucement. La voix essoufflée, le plaisir dissimulé dans les recoins des mots : « C’est une notion, encore mnn… vague. » Un sourire coquin éclot sur tes lèvres, bientôt bousculé par quelques soupires à moitié formulés, retenue à renfort de lèvre humide, de baiser aussi. Tes pieds se hissent plus haut sur ses fesses et tu l’attires plus près, plus loin en toi, assez pour te faire ouvrir la bouche sous la sensation. Assez pour illuminer tes yeux, des feux d’artifice s’y préparant. Puis, le sourire revient, en même temps qu’un mouvement de rein de ta part, de ceux te faisant fermer les yeux, le plaisir t’effrayant presque. « J’exige… » ce simple mot mérite un sourire amusé, puis un battement de cil, tu t’improvise courtisane pour lui, « … encore quelques… preuves… physiques. » Le mot claque avec quelque d’indécent dans ta bouche, qui n’a à nouveau plus d’autres utilités, que celle de chanter ses louanges.

Vos corps se mélangent une fois de plus, mais ce n’est jamais assez. Tu te perds en lui, dans les mouvements impatients, parfois même brutaux de ses reins, mais tout autant dans la courbe pleine et aimante de ses lèvres. Des baisers humides sous l’oreille, des doigts tendres sur les hanches, poitrine à poitrine, tu ne te sens pas particulièrement intelligente quand Ronald Weasley te fait l’amour. Parce qu’il te semble qu’il vaut tous les livres du monde, qu’il est un bien meilleur spécimen d’étude que tout ce que tu as pu approcher jusqu’ici. Aucune plante n’a sa beauté, jamais tu ne seras aussi fascinée, que tu l’es par lui. Par la couleur délicate de ses cils, par les dessins que forment les tâches rousses qui lui décorent le corps, si beau. Si unique. Et puis il y a sa chaleur, son soleil intérieur, caché dans sa poitrine, et qui rayonne jusque sur toi. En toi. Au même rythme que ses reins, maintenant en unisson aux tiens, un mouvement commun qui fluctue, pareille aux oscillations de la mer. Il vient à toi par vague et le corps défait, tu t’abandonnes à lui. Plus fort encore. Dans une confiance aveugle, éblouissante, qui te retourne le ventre, qui te comprime le cœur. C’est son nom que tu gémis, alors que ta main cherche à arracher le drap du lit, alors que tu te tords doucement sous lui. Satisfaite. Comblée. En proie à une exaltation trop souvent boudé, refusée. Du désir perlant au coin des yeux, accroché aux lèvres, encore humide des siennes. L’entente est presque parfaite, sauf que cette fois, tu l’as devancé et il court pour te rattraper alors que tu vibre autour de lui. Tu l’inspires en toi, tu y loges son sourire, la courbe virile de sa mâchoire, la douceur de ses cheveux, que tu tires avec plus de violence, maintenant que la jouissance t’a trouvé. Mais tu ne lui laisses pas le loisir d’éclater en toi, parce que dès que la vague te repousse sur le rivage tendre de vos ébats, de ce qu’il tâche de terminer, tu le repousses. Doucement pour commencer, assez pour qu’il s’oppose à toi, assez pour qu’il s’écrase plus fort, un poids rassurant. Un poids charmant. Sauf que tu insistes, tu le repousses et il émet un son typiquement masculin, mélange de grognement et de gémissement, alors qu’il roule sur le côté. Tu reprends aussitôt le dessus, vaillante conquérante, guerrière terrible et reine de cette mer de satin.

Tu le chevauches un instant, écarte le rideau sombre de tes cheveux pour qu’il te voit clairement, alors que tu te redresses, exposant ton corps à sa vue. La poitrine tendue, haute, se creusant sous tes halètements et luisante d’une fine pellicule de sueur. Le ventre, recouvert de chair de poule, les côtes parfois exposées quand tu le respires, puis la peau roulant sur les muscles alors que tu te balance sur lui. Le point de rencontre entre vos corps, tes cuisses te soulevant plus haut, ton bassin roulant contre le sien, l’extension de son corps disparaissant entre les plis du tien, comme une clé dans une serrure. Faite sur mesure. Pour lui. Rien que pour lui. Un accès au paradis. Une promesse qui filtre doucement entre tes lèvres, gonflées, quand elles ne sont pas malmenées par tes dents, dans l’esquisse d’un sourire ravis. Excitée. Et quand il y est presque, quand son regard devient aveugle, le désir prenant toute la place, tu te retires. Tes mouvements sont précis, tes cuisses te délie de lui, tes genoux glissent entre ses jambes. Il n’a pas le temps de te ramener, de se hisser à nouveau en toi, que tes cheveux viennent effleurer sa hanche. Tes mains se referment sur le haut des cuisses, tâtent la puissance des muscles, la chaleur de la peau, avant que ta langue ne coule sur lui. Là, il ne se débat plus et tu souris, toute ta pudeur s’étant envolé, comme de la neige au soleil. Il ne reste que ta langue pour le cajoler, pour le goûter. Timidement pour commencer, puis avec confiance. Si un jour tu as osé prétendre ne pas être douée dans les jeux de l’amour, dans la gymnastique des corps, tu cherches dorénavant à combler tes tares. Tu n’es plus une adolescente maladroite, ni une proie à croquer, surement pas une maitresse passagère, tu veux être bien plus. Tellement plus. Ron te dis intelligente et tu comptes lui donner raison, tu veux le séduire au point de ne plus quitter ses pensées. Alors tu l’avales, tu le guide de ta bouche à ta gorge, tu t’appliques. Tes cheveux sont enroulés doucement autour d’un poing alors que tu le caresse de l’autre, que tu le guide entre tes lèvres. Ta langue découvre la douceur de sa peau, les pulsations qui parcourent la colonne de chair et quand il commence à gigoter plus que nécessaire, tu lui coules un regard confiant. Tu es une fille intelligente, tu n’es pas une lâche, tu veux aller jusqu’au bout. Le contaminé entièrement, qu’il ne puisse plus te regarder sourire ou te lécher les lèvres, sans une arrière-pensée.

Le goût est légèrement amer, salé aussi, mais tu ne t’en plains pas. Tu es bien trop dévouée, bien trop ambitieuse. Tu le lapes encore et encore, même quand il ne reste plus rien. Tu t’assures qu’il ne reste plus rien sur Ronald Weasley, sinon un peu de sa sueur, mêlé à la tienne. Tu lui embrasses le bas du ventre alors qu’il se remet doucement du choc de l’orgasme et quand le goût ne t’envahis plus la bouche, quand tu n’as plus conscience d’avoir tout fait disparaitre dans le fond de ta gorge, trop avide de lui, indécente même, tu se redresses lentement sur tes genoux et tes mains. Ta grâce ne te permet pas de paraitre féline, tu n’as pas cette fluidité, cette agilité, mais il y a assurément de la délicatesse dans ta façon de glisser contre lui. Ton ventre retrouve tout naturellement son flanc et sa hanche, ton bras lui cintrant le torse alors que tu enfonces doucement ton visage contre le creux de son épaule. Tu la lui embrasses lentement, un sourire s’obstinant à ne plus quitter tes lèvres. Si niaise. « Est-ce que j’ai réglé le problème ? » Ta voix est légèrement plus rauque, abimé par les miaulements de plus tôt, pourtant encore douce. Il y a de la chaleur dissimuler dans son timbre, la même qui se trouve dans ta paume, qui glisse lentement contre son torse, tes doigts le caressant lentement, dans des arabesques indécis. Tes lèvres remontent alors doucement, effleurent son lobe d’oreille alors que tu murmures avec innocence : « les filles intelligentes ne devraient plus être un souci à ce stade… il ne devrait plus rester que moi, mmn ? » Tu n’exiges pourtant pas de promesse, ni de grand aveu, seulement un sourire. Un baiser. Un câlin même. Une réponse à ton propre sourire, joueur. « Or… je suis déjà toute à toi. Rien qu’à toi. » Ton nez effleure le sien et tu inspires lentement son parfum, les paupières lourds, les iris sombrent se posant sur la bouche tant chérie de Ron. « Je préparerais mes sacs… je préparerais mon matériel. Je saurais me montrer utile… je ne serais pas un poids. » Et ça, c’est une promesse, niché dans ta voix, mais aussi dans tes yeux, que tu redresses, pour bien le regarder en face. Non, tu ne lui serviras pas de boulet, tu ne gâcheras pas ses plans, mais tu t’assureras que si jamais il venait à chuter, il ne le fera pas seul. Il ne le fera pas sans avoir de quoi ralentir sa chute. Jamais. Et dans la proximité de vos corps, dans votre chaleur commune, se cache un « je t’aime » muet, que même l’épuisement se glissant sur vos corps, ne sait pas gommer.

Les paupières se font lourdes, les respirations plus lentes et serrée contre ton amant, ton amoureux oui, tu fermes les yeux. Tu laisses ton corps se détendre contre le sien, les effleurements fantômes au sein des bois n’osant pas se présenter à toi, pas plus que les murmures effrayant, ni les haleines avinées. Là contre Ronald Weasley, il n’existe qu’une irrésistible douceur, que l’odeur doucereuse de la nature, des arbres et du feu, ainsi qu’une délicate touche moite. L’odeur de sa peau. L’odeur de l’été perpétuel. Ton nez effleure sa joue et tu perds pied sur la réalité. Il sera trop vite envolé, partit avant même que le jour se lève. Mais avant qu’il ne cherche à t’échapper, avant qu’il songe même à s’évanouir dans la nature, sans rien dans l’estomac, sans tes baisers sur les lèvres, sans tes bras pour lui enlacer le torse, ton visage dans son cou, le sommeil vous trouve. L’insurgé ne saura pas s’enfuir comme un voleur, ton corps, ton âme, sont bien trop conscientes de sa présence. Mais toi qui voulais profiter de chaque seconde en sa compagnie, tu es fait prisonnière par les songes. Pas des cauchemars, une première depuis des mois, non des rêves. Colorés. Heureux. Un futur à espérer, des visions qui te soulagent. Tu l’aimes tant. Trop.
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“Sorry about the blood in your mouth. I wish it was mine.” R. Siken

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« Est-ce que j’ai réglé le problème? »

Ron n’était pas certain de ce qu’il venait de se passer. Le plaisir lui creusait encore le torse et une migraine particulière –de celle qui ne vienne que quand l’orgasme est trop violent- lui enserra le front. Le problème? Le problème c’est maintenant qu’il se posait. Quand on savait pertinemment qu’on n’avait pas… plus envie de quitter ce lit ni la peau offerte. La fatigue eut raison du jeune homme et il bredouilla un « oui » quasi incohérent. Elle pouvait bien sourire vu le KO tranquille qu’elle venait de lui infliger. C’est naturellement que les bras se refermèrent sur la silhouette déliée. La fine couche de sueur n’avait pas le temps de refroidir quand ils se tenaient ainsi et Ron remonta d’un coup de pied agile, la couette sur eux deux.

« Les filles intelligentes ne devraient plus être un souci à ce stade… il ne devrait plus rester que moi, mmn ? »

Elle parlait d’Hermione? Ron eut un sourire paresseux. L’ironie. Hermione n’aurait jamais accepté d’être touché ainsi… pas par lui en tout cas. L’idée -curieusement- le fâcha moins en cet instant. Surement dû à la torpeur qui lui brulait encore les muscles et les paupières qui se faisaient lourdes. Il s’ajusta à Sue, vorace, et la serra un peu plus fort contre lui. Il aurait dû partir. Maintenant. Histoire de profiter du manteau de la nuit au moins mais la chaleur et l’épuisement physique eurent raison de lui. Les mots le bercèrent dans un soupir et la respiration se fit plus pleine. Les yeux se fermèrent et il acquiesça d’un vrombissement entre ses lèvres.
Elle partait du principe qu’il tomberait et même si ce n’était pas reluisant, il reconnut l’infime pessimisme qui semblait habiter Sue. Plus pragmatique que lui encore. Elle parlait d’être un poids quand il n’envisageait pas vraiment les choses ainsi. Des priorités ils en avaient tous. Certaines plus larges que d’autre. La quête des horcruxes étaient plus grandes parce qu’elle englobait quelque chose de plus symbolique mais ça ne reléguait certainement pas Sue ou sa famille à un degré moindre.

Il se laissait dix minutes avant de bouger.

Il s’endormit environ deux heures.


Il eut un mal de chien à s’éveiller. La tête lourde, le corps plus encore. Se laver, se vêtir devint un calvaire et le pire restait le regard trop lumineux de Sue posé sur lui. Elle ne demanda rien, assise sur ses talons à la regarder faire. Mais c’était là dans le mouvement de ses cils. Reste Dans la moue qu’elle arborait. Reste Jusque dans le mouvement du visage affirmatif lorsqu’il lui expliqua à nouveau qu’il ne pourrait la joindre que probablement par gallion ou cheminée une fois son périple accompli.

« Tu vas me manquer Tu… »

Il n’acheva pas sa phrase. Les lèvres de Sue s’étaient posés sur les siennes. Il ne ressentit rien. Seulement un vertige à l’intérieur de lui-même. Son cerveau s’était enrayé. Son cœur aussi. Il ne parvenait toujours pas à analyser correctement ce qui était en train de se passer.
Un garçon rencontre une fille. La fille l’aime bien. Etc etc.

Il fit un effort mais des images tout autres lui parvinrent. On donnait un bout de soi et on avait toujours un peu peur pour l’autre. Il avait confiance ce n’était pas le sujet : potionniste, maitre des runes? Elle saurait s’en tirer. Elle n’avait pas besoin de lui à ce niveau.

Il fit un effort et revit seulement les corps de ses camarades parfois épluchés comme des fruits, des fragments, Herpo et ses animaux pourris dans la clairière… Y retourner, reprendre un apprentissage qui ne lui disait rien qui vaille.

On n’avait qu’une parole cela dit et il le faisait pour une bonne cause.
Il libéra ses lèvres mais à cet instant, quand bien même ses pieds foulaient déjà les cendres de la cheminée, il se ravisa et empoigna Sue qui devint malléable entre ses bras. Il l’embrassa avec violence, libérant d’un coup un sentiment qui ne l’avait pas quitté-il le comprenait maintenant- depuis qu’il était entré dans cette pièce. Lorsqu’il relâcha son étreinte, elle eut un sourire gêné (triste? il n’arrivait pas à distinguer) mais ce fut lui qui s’effondra en arrière, les mains pleines de sa douceur.

Elle leva son visage vers lui, recouvrant la première son sang-froid, montrant que la très noble et valeureuse maison des Carrow était aussi, après tout, autre chose que du sang et de la vermine.

« Que Merlin t’accompagne Ron. »

Un éclair dans la cheminée.

« Je reviendrais vite. » Dit-il dans un soupir.

Trop tard. Il s’épousseta avant de masser ses tempes. L’aube était déjà là. La route était longue.

Il serra fort le gallion contre sa paume et eut un sourire en constatant que la pièce était déjà chaude.

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