|
sujet; Creatures of the night |
|
Le 8 août 2002 « Elle est trop belle. »
Ce sont les mots de Love à Six, qui émet un petit croassement appréciateur, en approbation avec son compagnon. Un petit soupir énamouré alors que le jeune homme et le corbeau ont pu voir Night Fury elle-même, si proche et si loin à la fois, entrer sur scène, au cœur du Centuries. Ses baguettes en main, sa belle chevelure sombre.
Il s’est ensuite empressé de se pousser de la porte entrouverte du Cloaque, ne voulant pas être vu de trop près par ceux qui gardent l’endroit, ne voulant pas être identifié trop rapidement. S’il veut revenir, il ne doit pas laisser penser que son visage est celui d’un insurgé. Il a peur de croiser d’anciens camarades de maison, comme toujours, ses frères encore plus (il ne sait plus s’il a envie de les voir, ou peur de savoir ce qu’ils sont devenus, s’ils sont encore en vie). La peinture fluorescente de la Supernova brille sur son visage, dans les black light de la boîte de nuit, et l’excitation coule dans son sang. Anonyme, habillé de noir, de vêtements moldus, d'un t-shirt The Used piqué récemment, d'un jean déchiré. Le corbeau s’est envolé, pour le précéder jusqu’à la sortie, dès qu’ils ont quitté leur coin tranquille, caché derrière la foule. Lancelot n’est pas ici de façon anodine. Il profite de sa nouvelle liberté d’insurgé majeur (HA) pour venir chercher un bien précieux, auquel il doit réfléchir.
Il veut inviter Blair à un concert des Rotten Apple.
Le garçon sait à quel point elle les adore et à quel point elle aimerait les voir en spectacle… ainsi qu’à quel point ce serait compliqué, pour elle, dans la situation, de le faire. C’est donc dans l’idée de lui faire plaisir qu’il s’est aventuré au cœur du Londres sorcier, au cœur du Centuries, pour chercher ce qu’il veut. Après le concert du soir, il compte bien aller racoler des billets à la billetterie. En voler, en fait, avec l’aide de son fidèle corvidé. Un plan pieux, à son sens, pour lequel il doit être prudent. Voler ça au nez et à la barbe du gérant du groupe et du propriétaire de l’endroit… il a fait plus sage, mais tant pis. Il a vraiment envie de ces billets. Blair va être tellement contente ! Il n’a pas pu résister à l’envie, cela dit, de jeter un œil envieux par la porte ouverte de la salle. Il sait que la musique ne passera pas, sur le toit, qu’il n’entendra aucune note du concert. Il voulait seulement les voir, juste quelques secondes.
Quelques minutes après être sorti du Centuries comme si de rien était, il est bien installé sur le toit – pour au moins une heure à tuer. Le temps que le spectacle se passe, le temps de réfléchir à un plan d’action correct. Il a réussi à voler des cigarettes. Il peut donc convenablement passer le temps, tout en captant à peine quelques notes de musique quand la porte du club s’ouvre. Se ferme. S’ouvre encore.
Lancelot s’allume une cigarette, pensivement, à la flamme des allumettes qu’il a volé en même temps que les cigarettes. Un geste qu’il a vu son père si souvent faire. Il discute avec Six, par habitude, lui exposant son plan au fur et à mesure qu’il y pense : « Tu pourrais faire une diversion, pendant que je vole des billets… t’en penses quoi ? Kroâââ. Avec un Accio ! Ce serait plus fac… » Le Serpentard s’arrête en entendant des pas venir vers eux. Bouse. Il ne peut pas partir rapidement. Ni se cacher. Son souffle se coupe un peu, alors que sa position décontractée se tend quelque peu et que Six passe du toit à son épaule, les ailes un peu ouvertes. Menaçant. Prêt à accueillir quiconque va arriver près d’eux, à attaquer au besoin.
Prêt à quiconque… sauf peut-être à la jeune femme qui s’avance, justement.
Le cœur tombe dans sa poitrine, son souffle se coupe définitivement, et le maquillage coloré cache son visage qui passe par toutes les couleurs, sous le bronzage et les taches de rousseur. Lancelot esquisse un sourire maladroit et quand il réussit à articuler un « Hey », c’est d’une fois un peu étouffée. Intimidée. Nouvellement grave, aussi, sous l’émotion. Sa cigarette est tombée au sol, le nuage de fumée s’estompe déjà autour de lui.
Prêt à tout sauf à Night Fury.
|
| | | |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| Let me feel you, carry you higher, watch our words spread hope like fire. Secret crowds rise up and gather, hear your voices sing back louder. Poussant la porte de toutes ses forces, elle se faufilla à l'extérieur comme un chat sauvage, fuyant la foule et le bruit. Elle n'aimait pas la musique qui avait remplacé les chansons des Rotten Apple sitôt le concert terminé, pas plus qu'elle n'aimait être pourchassée par un sorcier chargé de la sécurité répétant encore et encore « Miss Shafiq, vous ne pouvez pas sortir par là, l'escalier est réservé aux employés ! »
Elle avait envie de se retourner pour rétorquer qu'il n'avait pas le droit, lui, de l'appeler comme ça devant des fans, parce que ça allait agacer Alastar s'il entendait quelqu'un briser son stratagème commercial sans même y réfléchir... A la place, elle laissa la lourde porte se refermer derrière elle, espérant qu'il comprendrait le message, qu'elle n'aurait pas à balancer Doherty comme menace pour être laissée en paix. Il devait avoir l'habitude, à force. Il devait la penser capricieuse et gâtée. Il devait pensé que tout ça, la célébrité, la foule scandant le nom des jeunes musiciens et se débattant bec et ongles pour les approcher, était monté à la tête de la brune. En vérité elle avait besoin d'air, d'espace. Besoin de s'éloigner des gens, de Cersei qu'elle a encore une fois ensorcelé, de Prendahl qui sait et qui la regarde étrangement dans ce genre de moment, des gens dans la fosse qui veulent des autographes sans savoir ce qu'il se trame derrière le groupe...
Montant les marches quatre à quatre, elle tirait déjà sur son paquet de cigarettes, anticipant la tranquillité, anticipant la vue aussi. Le Centuries n'était pas le plus haut bâtiment du coin mais il était assez imposant pour offrir un spectacle dont elle ne se lassait pas vraiment. Quelque part, elle préférait les toits aux bâtiments qu'ils couvraient, aimant les ombres se dessinant dans l'obscurité, parfois gênées par les lumières provenant des enseignes, des habitations, des sorciers lançant quelques lumos pour s'éclairer et s'engouffrer dans les ruelles. Atteignant enfin le sommet, tête baissée parce qu'elle fouillait ses poches à la recherche d'un briquet, ayant perdu celui qu'elle gardait toujours coincé dans la bretelle de son soutien-gorge, elle ne remarqua pas immédiatement qu'elle n'était pas seule. Il fallut un « Hey » pour qu'elle lève le nez, clope entre les lèvres, tombant nez à nez avec un jeune homme qui occupait sa cachette.
Malgré l'ombre, elle remarqua bien vite qu'il n'était pas exactement seul, lui. Sur son épaule trônait un oiseau à l'envergure quelque peu intimidante. Le volatile était calme pourtant, si bien qu'elle en détacha rapidement son regard, toisant brièvement le garçon qui était planté là avant d'avancer jusqu'à son niveau. Il avait laissé tombé une cigarette moldue et portait un t-shirt de The Used, alors aussitôt elle lui adressa un sourire, puis elle se baissa rapidement pour attraper la clope qu'il avait fait tomber, utilisant la fraise pour allumer la sienne avant de la lui rendre. « Tu devrais pas les gâcher, c'est suffisamment compliqué de s'en procurer de ce côté » siffla-t-elle, la voix un peu rauque d'avoir crié par-dessus son kit pour que Prendahl l'entende. Tirant une première taffe décente, la fumée âpre descendant dans sa gorge, elle nota mentalement que ça n'allait pas aider.
Passant une main dans ses cheveux bruns pour les dégager de son visage, elle fit un signe en direction du t-shirt qu'il portait, demandant un peu vive, un peu piquante aussi « T'étais dans la fosse, où tu préfères la musique moldue ? » parce qu'on ne venait pas à un concert en portant le merch d'un autre groupe, normalement. Quoi qu'à vrai dire, elle s'en moquait. Elle-même portait le nom d'un groupe, son t-shirt découpé au niveau des bras et abordant les trois cercles – vert, jaune et rouge – du logo de Blink 182, seuls traits colorés contre le reste de sa tenue, un jean noir dont trois baguettes occupaient les poches arrières, une magique et deux capables de produire un autre genre de sortilège. Elle tira à nouveau sur sa cigarette et réalisa qu'elle avait oublié sa veste, maugréant parce qu'il y avait une flasque dans la poche. Si elle avait tenté d'être aimable parce qu'elle n'était pas seule et parce qu'elle avait quelques scrupules – Merlin savait pourtant combien elle avait du mal à se considérer comme autre chose qu'une idiote faisant du bruit en tapant partout et non pas une célébrité quelconque – le naturel revenait à présent au galop. Elle jura à mi-mot, continuant à fumer et demandant « C'était ton premier show ? Le piaf a aimé ? » lui adressant un sourire se voulant amusé alors qu'elle déambulait, détendant ses jambes après avoir donné le rythme pendant toute une set-list. Il semblait jeune mais elle n'était pas foutue de lui donner un âge, pas plus qu'elle ne pensait avoir déjà croisé son visage. |
| | | |
| Son sourire le fait fondre de l'intérieur – et quand elle se penche pour récupérer la cigarette et la lui tendre, accompagnant son geste d'un « Tu devrais pas les gâcher, c'est suffisamment compliqué de s'en procurer de ce côté », il pense (encore) qu'il va mourir. Son souffle est revenu, assez pour qu'il lâche un « Merci » sincère. Toujours de cette voix un peu grave. La voix de Night Fury est encore plus rauque, d'avoir crié, de fumer, de chanter, de vivre.
Sa mort intérieure ne cesse pas, puisqu'elle s'adresse à lui. Puisqu'elle reconnaît d'où vient son t-shirt. Puisqu'elle lui parle. « T'étais dans la fosse, où tu préfères la musique moldue ? C'était ton premier show ? Le piaf a aimé ? » Ça fait beaucoup de questions auxquelles ses réponses ne risquent absolument pas d'être satisfaisantes. Il n'était pas dans la fosse. Ce qu'il connaît de la musique moldue se résume à des souvenirs et à des moments d'écoute volés, dans les magasins de disque, son visage abrité sous le capuchon de ses vêtements moldus. Et quant à Six... celui-ci a replié ses ailes, abandonnant sa posture menaçante, mais il n'en reste pas moins sur ses gardes, face à la jeune femme. Et à l'euphorie de rencontrer à la fois une de ses idoles et une très jolie jeune femme se mêle cette fois un peu de méfiance. Musique moldue, elle sait qu'il porte un t-shirt moldu. Elle aussi, à bien y regarder. Elle aussi et le tout devant une audience assez grande de sorciers, alors qu'elle a le sang pur et qu'elle est l'idole de tous les jeunes sorciers. A-t-il quelque chose à craindre d'elle ? Elle est avec le gouvernement, quand même... … même s'il sait que ce n'est pas toujours de gaieté de cœur. Et qu'il sait aussi que ce n'est pas toujours par réelle conviction. Regardez Lucrezia.
« J'y étais pas. J'avais pas de billets. À vrai dire... je réfléchissais à comment en voler. Décontracté. Assuré. Quelque chose du jeune rebelle qu'il est, de l'insurgé qui vit son adolescence en même temps qu'il vit l'insurrection à temps plein. Une malice certaine, dans la voix un peu détachée. Serpentard, miroir, le sang froid qui s'adapte, se réchauffe. Et lui... t'en penses quoi ? T'as aimé ? Il tourne légèrement la tête pour regarder Six, dont les yeux sombres et intelligents ne décrochent pas de la musicienne. Brrrruits. Il émet un petit son métallique, celui net de sa désapprobation. Fille jolie. » Ha mais évidemment, faut qu'il la ramène, avec ses compliments envers les jolies filles. Ce corbeau est le pire. Lancelot rit quand même, un peu, et gratte le poitrail du corvidé, qui laisse échapper un croassement ténu de contentement. Et maintenant, il va croire qu'il a bien fait.
Il tire sur sa cigarette, laisse le temps s'écouler. Il ne veut pas se montrer trop avide, il ne veut pas la regarder dans cesse. Il ne la fixe pas, regarde le ciel où s'envole leurs fumées conjuguées, les lumières de Londres, qui ne dort pas à cette heure, moldus comme sorciers, puis enfin laisse ses yeux revenir à la batteuse. Elle marche de long en large, lentement, créature sombre et belle dont le maquillage souligne ses yeux de chat. Du maquillage. Ça aussi, il pourrait en voler pour Blair. Elle serait contente. « C'est plus facile d'avoir de la musique moldue. Et ils font des trucs... pas mal du tout. Plus facile. Pour qui, est-ce plus facile ? Pour toi ? Les mots sont sortis rapidement, il ne peut plus les rattraper, de toute façon. T'en écoutes ? Ou t'as le temps d'aller à des concerts ? Tu dois être... sacrément occupée. » L'air de rien. Des curiosités, des questions lancées en l'air, l'interrogation dans son visage juvénile. Oui, sacrément occupée à jouer, à s'amuser, à vivre une vie... libre ? Sans doute. Lancelot ne se doute pas que Nephtys Shafiq est bien moins libre que lui, bien plus enchaînée que tout ce qu'il a été, même au fond des cachots de Poudlard. Autant que l'a été Lucrezia, autant que l'est encore Guenièvre. La jalousie. L'envie. Il ne se doute pas que la vie simple qu'il envie est celle d'une prisonnière. |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| Let me feel you, carry you higher, watch our words spread hope like fire. Secret crowds rise up and gather, hear your voices sing back louder. Elle aimait traîner sur les toits parce qu'elle pouvait y avoir la paix, parce qu'elle pouvait observer sans risquer quoi que ce soit. Prendahl s'amusait à dire que la furie nocturne n'était au final qu'un chat de gouttière et en général, à ce moment là, elle sortait les griffes et lui donnait raison. Elle n'était pas gracieuse, pourtant. Pas comme sa mère aurait aimé qu'elle le soit. Pas comme les autres filles de l'Elite pouvaient l'être. Elle avait aux pieds des chaussures trop lourdes et aux lèvres des jurons trop poissards. Elle était trop brusque et trop méfiante à la fois. Quelque part dans son éducation, on avait oublié l'étiquette, le savoir-vivre. Sûrement au profit d'une batte de Quidditch. Assurément au profit d'une batte de Quidditch, en fait. Alors le pauvre inconnu qu'elle avait trouvé dans sa planque, ou dont elle avait dérangé la cachette – elle débattait encore la propriété tacite des lieux, mentalement – se prenait une vague de questions décousues dans le nez, comme si c'était normal.
Nephtys s'était à vrai dire attendue à ce qu'il ne réponde pas. Elle ne l'avait pas fait exprès, elle envisageait juste les conséquences de sa diatribe interrogatoire, ce manque de tact qui la faisait parfois tiquer, quand elle n'était pas trop occupée à ignorer l'intégralité du monde autour d'elle, se réfugiant dans un rythme, une chanson, un rêve chimique, n'importe quoi. Tournoyant – pas comme une ballerine mais comme une enfant maladroite – sur ses talons, elle lui jeta un regard lorsqu'il ouvrit la bouche : « J'y étais pas. J'avais pas de billets. À vrai dire... je réfléchissais à comment en voler. » et aussitôt, sourcils froncés, surprise par la réponse, elle lui adressa un sourire un peu étrange, cherchant à savoir s'il plaisantait, attendant la suite. Il devait cependant être sérieux, car en dépit de l'amusement assuré dans sa voix, il enchaîna simplement en parlant à celui que Nephtys avait appelé piaf. L'oiseau noir, de mauvais augure dans bien des histoires, était encore perché sur l'épaule du jeune homme lorsque celui-ci demanda : « Et lui... t'en penses quoi ? T'as aimé ? »
« Brrrruits. » répondit aussitôt l'animal. Et il semblait observer Nephtys. La fixer d'un air presque humain. Dérangeant quelque part, si bien que lorsqu'il émit un son étrange mais qui sonnait négatif, elle manqua de sursauter. Ce n'était pas tant du malaise qu'un manque d'habitude, ceci dit et lorsqu'il ajouta : « Fille jolie. » elle ne put s'empêcher de sourire. La bête n'était pas la seule à considérer que la musique des Rotten Apple n'était que du tapage désordonné. Pouvait-elle le blâmer ? Pas vraiment.
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne brise le silence laissé après un sursaut de rire, après les croassements du corbac. Il lui fallut une seconde pour réaliser qu'il répondait aux questions en vrac qu'elle avait pu lâcher un peu plus tôt, lorsqu'il déclara : « C'est plus facile d'avoir de la musique moldue. Et ils font des trucs... pas mal du tout. » Et l'espace d'un instant, le regard de la brune se fit plus sombre, presque inquisiteur. Plus facile ? Pas vraiment. Elle avait l'air de se donner un genre, sur scène, avec ses t-shirts moldus mais la seule raison pour laquelle on lui foutait la paix, c'était parce que personne ne voulait devoir admettre connaître la provenance des logos qu'elle abordait sur ses vêtements. C'était une rébellion stupide mais une rébellion quand même, parce qu'elle en bouffait déjà suffisamment pour ne pas vouloir la ramener un peu. Alors non, écouter de la musique moldue, s'en procurer, n'était pas facile. Même s'il manquait de moyens, puisqu'il parlait de voler des billets. Subitement elle se demanda s'il était un de ces gamins des ruelles défavorisées et délabrées, ou s'il traînait même dans les débris du Royals. « T'en écoutes ? Ou t'as le temps d'aller à des concerts ? Tu dois être... sacrément occupée. » ajouta-t-il et elle s'arrêta un peu vite, sourcils à nouveaux froncés, nez retroussés. Son expression n'était pas vraiment visible dans la pénombre, sans doute, autrement il aurait pu sentir qu'elle le fixait d'un air inquisiteur, toute sa méfiance à présent en bandoulière.
Assurément il était trop jeune pour être là et lui tendre un piège, pour lui faire admettre quelconque escapade. Assurément elle n'avait pas besoin d'être paranoïaque et tendue. C'était dans sa nature, pourtant, alors c'est d'une voix un peu heurtée, un peu brusque, qu'elle commença à répondre : « Trop occupée, oui... » Elle inspira profondément, tirant trop fort sur sa cigarette, retenant une vague quinte de toux qui aurait pu sembler ridicule et ajouta, sur la défensive soudain : « Et puis de toute façon, c'est impossible de quitter ce côté, pas vrai ? »
Ce côté, leur côté, la communauté sorcière, le monde magique coupé de tout. Et le reste du monde, coupé d'eux. C'était la croix et la bannière pour obtenir des cigarettes, elle n'imaginait même pas se pointer avec un grand sourire pour annoncer vouloir aller à tel ou tel concert. Impossible. Impensable. Elle n'était pas libre de ses mouvements, de toute façon. « C'est impossible et c'est tant mieux, il n'y a que de la racaille et des non-magiques, dehors » siffla-t-elle, essayant d'assurer ses arrières, régurgitant d'une voix mécanique les propos que le gouvernement avait approuvé et s'armant de la rancœur notoire des Shafiq, suprématistes car martyrisés et ne lâchant pas l'affaire. « C'est quoi ton nom, déjà ? » demanda-t-elle en sachant très bien qu'il ne l'avait pas donné, le gamin sans âge, sorti de nulle part, avec son corbeau et ses propos étrange. Sa nuque était tendue et elle oublia momentanément la cigarette, se brûlant un peu lorsque la fraise rejoignit le bout du filtre, la poussant à lâcher ce qu'il restait du tube incandescent et à porter son index à sa bouche en jurant à mi-mot. |
| | | |
| Il ne peut pas bien voir l'expression de la jeune femme, mais il sent nettement les ailes de Six s'ouvrir légèrement à nouveau, venir effleurer son visage dans un doux froissement. Prudence. Méfiance. Il a appris à comprendre les réactions de son corbeau, à les prendre comme des avertissements – la vie chez les Silencieux lui a donné les clefs pour communiquer sans même parler. Alors, de la même façon que Nephtys se met sur ses gardes, il reste en arrière, ne bougeant pas d'où il est. « Trop occupée, oui... Pause, cigarette. Il l'imite; la sienne est terminée et il l'écrase sous son soulier usé, prêt à en fumer une autre. Il ne le fait pas au camp, alors autant le faire ici. Loin des autres. Et puis de toute façon, c'est impossible de quitter ce côté, pas vrai ? »
Pas vrai ? (nervosité) Pas vrai ? (tension) Pas vrai ? (agressivité) Pas vrai ? (incertitude)
La voix est désormais mécanique, lui rappelant à quelque part celle de Lucrezia, dans certains instants, dans certains commentaires, quand elle évoque une vie qu'elle a fui, un gouvernement auquel elle ne croit plus, une éducation qui a pourtant enfoncé ses racines loin en elle. « C'est impossible et c'est tant mieux, il n'y a que de la racaille et des non-magiques, dehors. » La racaille. Comme lui, sans doute. Son sourire est un peu indulgent, un peu blessé. Elle n'est pas dupe de ce qu'il peut être, il l'a déjà avoué à demi-mot, avec l'idée de voler des billets. Elle se protège. N'est-ce pas normal ? À quoi s'attendait-il, encore une fois ? « C'est quoi ton nom, déjà ? Philip. » Elle ne le lui a pas demandé – il prononce un prénom qui n'est pas le sien, qui l'a été dans une autre vie, qui a passé ses lèvres rapidement, sans qu'il y réfléchisse, comme s'il y répondait réellement. Lancelot voit la lueur de la cigarette qui tombe au sol et il s'avance pour rejoindre Nephtys. Elle est pratiquement aussi grande que lui. Il lui montre ses mains libres, il a rangé sa baguette, et abaisse doucement sa main pour regarder son visage. La lèvre légèrement rouge, à l'endroit où le feu a grillé, a blessé. « Ça va. Y'a rien. » Doux dans sa voix, doux dans son geste. Il sort son paquet de cigarettes et en place une, de lui-même, osant jusqu'où il n'a jamais osé, entre les lèvres de la batteuse, puis une entre les siennes. Sort ses allumettes, en craque une avec laquelle il allume la cigarette de Nephtys, avant d'y accoler le bout de la sienne pour faire de même. Leurs visages sont proches, trop, mais il ne tremble pas.
Le jeune homme s'éloigne une fois sa cigarette allumée, ne voulant pas tenter sa chance dans cette assurance qui le fait tout de même un peu trembler. « Puis, impossible ? Il hausse un sourcil clair, souligné de bleu et de rose par la peinture du Centuries. C'est pas très... Serpentard. Les magazine sont clamé la maison de la musicienne partout – la même que la sienne, la même où il n'a passé que trop peu d'années. Ça manque d'audace, non ? Puis, tu me feras pas croire que tu mets... Un signe de la main, vague. Son t-shirt, son bras. Son t-shirt à lui, aussi. ... tout ça sans savoir ce que ça veut dire. Ou pour copier d'autres de tes amis au sang pur. Après tout, comment pourraient-ils savoir ce que c'est, eux ? Puisque c'est impossible de sortir ? » Dans la pénombre, il a l'air filou et malin de ses frères, l'air indéniablement plus vieux que ce qu'il est réellement. Le scouse bien audible sans sa voix, ajoutant une note plus rude à des paroles inquisitrices et malicieuses, celles de quelqu'un qui n'est pas dupe. Ils ne le sont pas, ni l'un, ni l'autre. Il s'éloigne, encore, jusqu'au bord du toit, sentant néanmoins Six se tourner sur son épaule pour garder son regard noir sur la jeune femme. Des yeux dans son dos, des yeux de chaque côté de sa tête. Un haussement de l'épaule, tic nerveux. Les yeux sur la ville aux lumières vibrantes. « Je venais vraiment juste voler des billets. » Pour Blair. Juste ça. Juste pour faire plaisir à (Mélisande) Blair. |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| Let me feel you, carry you higher, watch our words spread hope like fire. Secret crowds rise up and gather, hear your voices sing back louder. « Philip. » souffla-t-il alors que la morsure de la flamme s'estompait déjà, ne laissant derrière elle que le souvenir d'une douleur fugace, insignifiante. D'un geste simple mais étrangement doux, le jeune homme décida pourtant de tendre la main, venant vérifier l'étendue des dégâts tandis que la brune le fixait. « Ça va. Y'a rien. » ajouta-t-il, lui arrachant un sourire presque suspicieux. Momentanément, son regard glissa sur l'oiseau, déglutissant d'un air presque nerveux en scrutant le bec acéré, avant de remarquer qu'il sortait un paquet de cigarette, lui en tendant une et la logeant directement entre ses lèvres, l'allumant ensuite. Il y avait là quelque chose de très naturel, de très aisé et fronçant un peu le nez, elle tira la première latte, dubitative quant à l'insolente assurance qui semble terriblement neuve.
Le suivant du regard, elle l'observa alors qu'il s'éloignait. L'instant d'après, il lança d'une voix qui se voulait désinvolte, amusée peut-être, même : « Puis, impossible ? C'est pas très... Serpentard. » et la pique arracha un sourire narquois à la jeune femme, tandis qu'elle soufflait d'une voix à peine audible un 'touché' amer, cynique à vrai dire. C'était toujours étrange de tomber sur quelqu'un en sachant plus à son sujet qu'elle ne pouvait en deviner le concernant. C'était, à vrai dire, un peu frustrant. Elle n'avait jamais réellement cherché la notoriété, elle avait juste voulu partager sa musique et toutes les mascarades allant autour de ça, des interviews aux soirées élitistes, des hurlements perçants aux rumeurs lancées au sujet des membres du groupe, elle ne s'y faisait pas, pas tout le temps du moins. Certains soirs, ça allait. Lorsqu'elle jouait les garces cruelles, installée sur les genoux d'Alastar, envoyant des commentaires acerbes et prenant les gens de haut, perchée au possible, se pensant alors reine de ce monde qui s'effritait, ça allait... Et puis il y avait des soirs comme cela là où elle voulait juste d'une conversation ordinaire, normale... mais il n'y avait rien de normal là. A vrai dire, il y avait quelque chose d'étrange dans l'air. C'était peut-être à cause de la présence du corbeau, ou bien parce qu'elle avait l'impression de tourner au ralenti, son charleston lui scindant les tympans d'un rythme terriblement baveux et entêtant. « Ça manque d'audace, non ? Puis, tu me feras pas croire que tu mets... tout ça sans savoir ce que ça veut dire. Ou pour copier d'autres de tes amis au sang pur. Après tout, comment pourraient-ils savoir ce que c'est, eux ? Puisque c'est impossible de sortir ? »
Elle hésita entre esquisser un sourire et le secouer pour savoir ce qu'il insinuait. Il n'était pas stupide mais il y avait quelque chose de dérangeant dans le fait qu'il parle avec tant de détachement de quelque chose d'aussi tabou. Ils étaient coupés du monde extérieur et si une contrebande s'était installée, elle n'était pas suffisante pour alimenter tout le monde, aussi devait-il y avoir d'autres combines. Cherchait-il à la piéger pour qu'elle révèle ses sources ? Dans le doute elle resta silencieuse, l'observant comme le corbeau l'observait à présent et il changea de sujet de lui-même, répétant alors : « Je venais vraiment juste voler des billets. »
Machinalement, elle tira sur la cigarette et fit quelques pas en avant, déambulant jusqu'au rebord du toit, ses bottes se logeant sur la pierre polie par le temps. L'instant d'après, tendant les bras pour s'équilibrer, elle se retrouva debout sur le muret bordant ce perchoir de fortune qu'ils avaient trouvé séparément. Le maigre garde-fou, absolument inutile, indiquait clairement que personne n'était supposé se trouver là, trop dangereux. Tant pis. Elle trouva son centre de gravité et porta sa main à sa bouche pour tirer sur le filtre de la cigarette qu'il lui avait passé, déclarant soudain : « Dis moi quelque chose qui ne soit pas un mensonge ou une accusation et je t'en trouve. » jetant un bref coup d'oeil dans sa direction, guettant un semblant de réaction. Et puis elle pivota, funambule sur le fil du rasoir, prête à tomber dans la ruelle un peu plus bas, imaginant momentanément son crâne éclaté sur le pavé mouillé, funeste vision qui la poussa à sauter de son promontoire, se plantant à côté du garçon. Se faisant taquine, s'essayant à une légèreté feinte qui ne lui allait pas aussi bien qu'à Cersei, elle ajouta : « C'est pour les offrir, en plus, non ? Laisse moi deviner, un rencard ? » Il avait après tout mentionné des billets, pas juste un et assurément, s'il lâchait le corbeau, il pouvait se faufiler tout seul dans les coulisses ou dans la fosse... S'il lui en fallait plusieurs, il y avait sans doute une raison, Nephtys filait juste vers la plus logique, sans doute. Et puis comme elle était venue, la légèreté passa son chemin et tirant à nouveau sur la cigarette, elle siffla à voix basse : « That's one hell of a place to take someone on a date... » secouant ensuite la tête, les marmonnements indistincts finissant dans le vent, dans la nuit mais pas avant qu'elle ne puisse retenir un commentaire plus facile à saisir, quoi que plus flou. « Faut faire attention, avec... avec les concerts. » déclara-t-elle, regard fuyant. D'un coup beaucoup trop grave, trop sombre, elle se contenta d'ajouter d'un ton pressé : « Nevermind... » balayant la remarque d'un revers de main, la fumée âpre de la clope suivant le mouvement en formant quelques volutes gracieuses. Elle ne pouvait pas mettre les gens en garde, c'était contre-productif et tant qu'elle aidait, elle pouvait compter sur la sécurité de ses parents... Si le jeune homme avait un truc à se reprocher, c'était tant pis pour lui, elle n'avait pas à gérer le goût de bile que l'idée d'être responsable faisait surgir n'est-ce pas ?
N'est-ce pas ? |
| | | |
| Il porte attention aux bruits dans son dos, au crissement des bottes de Night Fury sur le toit, jusqu'à ce qu'elle vienne jouer à l'équilibriste sur le maigre rebord muret, fildefériste incertaine qui trouve un centre d'équilibre. Un moment, il la voit du coin de l’œil, elle semble presque flotter, entourée des lumières de la ville, d'une aura poussiéreuse. « Dis-moi quelque chose qui ne soit pas un mensonge ou une accusation et je t'en trouve. » Il est surpris. Pas avec la même méfiance que précédemment. Surpris, simplement, tournant vers elle un visage curieux quand elle vient jusqu'à ses côtés, sautant lestement sur ses pieds pour revenir à sa hauteur. « C'est pour les offrir, en plus, non ? Laisse moi deviner, un rencard ? La taquinerie est audible dans sa voix, sonnant tout de même faux – assez pour que lui-même puisse discerner la note discordante, dans cet enjouement. Un rencard ? Il hoche la tête, ne voulant pas du tout (oh non) qu'elle pense qu'il tente de draguer qui que ce soit (surtout pas Blair)(amie et juste amie). C'est pour ma meilleure amie. » Le vent emporte les mots de Nephtys, avant qu'elle ne reprenne, d'une voix plus sombre, si grave : « Faut faire attention, avec... avec les concerts. L'empressement. Nevermind... »
Sans doute est-il déjà trop tard. Lancelot est affreusement curieux. Et cette mise en garde, involontaire, retenue, échappée trop rapidement de la bouche de la Shafiq, n'est certainement pas pour laisser ladite curiosité tranquille. Faut faire attention, avec les concerts. Elle fuit, déjà, sa voix, son regard autant que ses mots. Il veut creuser, Merlin, il veut savoir, mais il n'ose pas insister (pas trop, pas tout de suite, pas maintenant). Une bouffée de sa cigarette, qui se consume trop vite entre ses lèvres (les moldues grillent tellement toujours plus vite que les sorcières). Les pattes de Six piétinent sur son épaules et il lui adresse un signe des doigts sans même le regarder, faisant s'envoler le corvidé jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la nuit. Son épaule est plus légère, sans le poids habituel et pourtant si rassurant de l'animal. Il se sent plus vulnérable. Moins imposant.
C'est à son tour de monter sur le rebord du toit, cheminant sur celui-ci en regardant droit devant lui. Un mètre, deux mètres, il revient bien vite sur le toit, pris du même désir de ne pas s'écraser au sol et s'ouvrir la tête comme une pastèque. De cette même image fugace. Lancelot va à côté de Nephtys et réussit à capter son regard. Leurs yeux qui se croisent au-dessus des brûlots des cigarettes. Une ombre dans la nuit (Night Fury, elle est son domaine), fuyante et mystérieuse. L'interdit qui brûle, qui grésille. « Je suis supposé être mort. » Une vérité. Une vérité contre des billets. Rien qui ne soit un mensonge, ni une accusation. Une vérité, un constat, qui a tracé sur le visage juvénile des allures plus vieilles que celles qu'il devrait aborder, qui a amaigri et durci les traits enjoués. Un aveu. Quelque chose qui ne risque pourtant pas de la surprendre. « Et j'ai été vachement déçu, quand j'ai su que tu étais fiancée à Nott. Ce n'est pas accusateur, mais faussement léger. Évidemment qu'il le sait. Les journaux à potins restent ses préférés. Tout ce qui le garde proche d'une existence d'un adolescent, d'un jeune adulte, normal. C'est quand même un sacré crétin. » Doublé d'un très sale Mangemort (dire qu'il lui semblait si loin de tout cela, à Poudlard). La cendre tombe au sol, presque sur ses souliers, alors qu'il va s'asseoir sur un bloc de béton laissé là, au hasard des constructions et des déconstructions de la ville. Ce qui ressemblait à un sourire s'efface et laisse place à quelque chose de plus songeur. Les yeux pâles fixés sur rien du tout, évaluant des idées. « Les concerts sont apparemment toujours... top. Sans problèmes. Avec une batteuse hors pair. Et séduisante. »
Faut faire attention, avec les concerts. |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| Let me feel you, carry you higher, watch our words spread hope like fire. Secret crowds rise up and gather, hear your voices sing back louder. Elle le suivait à présent du regard, se demandant ce qu’il avait pu comprendre des mises en garde maladroites et incongrues murmurées puis balayées d’un revers de main, l’air de rien. Elle était trop méfiante pour oublier, pour ne pas se soucier des conséquences d’une telle confession. Sans trop savoir pourquoi, elle s’était retrouvée, le plus naturellement du monde, à le prévenir. Elle ne le connaissait pas, ne savait rien de lui en dehors d’un nom – peut-être faux – et du fait que, comme elle, il jouait la carte de la provocation avec des t-shirts à l’effigie de vedettes interdites, d’idoles profanes de ce côté du monde. Les iris vissées sur lui, perçant un trou imaginaire entre ses omoplates, elle l’observa monter sur le rebord du toit, jouer les équilibristes, descendre, revenir vers elle. Ce jeune homme – parce qu’elle ne pouvait pas l’appeler ‘garçon’ quand ses traits étaient si déterminés, et sous l’œil de la lune, pendant cette conversation fortuite, ils l’étaient, déterminés, sévères même – cachait quelque chose et un nerf dans la nuque de la brune s’arqua, la poussant à se redresser, dans ce simulacre de port princier qui venait probablement avec son statut de sang, cette même posture qu’elle adoptait lorsqu’elle se retrouvait un peu sur la défensive et ce même si elle ne connaissait pas la cause d’un tel besoin de contrôle.
« Je suis supposé être mort. » lança-t-il, et pendant une seconde, elle le toisa d’un air non plus méfiant mais ébaubis, avant que la réserve ne revienne. Elle ne souriait plus, se demandant juste ce qu’il voulait dire par là. Dans un contexte comme celui qui servait de toile de fond à l’Angleterre sorcière, cependant, il n’y avait pas beaucoup de solutions possibles et toutes impliquaient de potentiels ennuis, pour lui, pour elle par association… Mentalement, triant les images qui clairsemaient son crâne suite aux visions, elle chercha dans ses souvenirs quelque chose à son sujet, fouillant toutes les informations jugées inutiles fut un temps. Le connaissait-elle ? Etait-elle supposée savoir qui il était, parce qu’elle l’avait vu grâce à l’œil ? Aussi loin qu’elle puisse remonter, pourtant, elle resta bredouille et il enchaina : « Et j'ai été vachement déçu, quand j'ai su que tu étais fiancée à Nott. C'est quand même un sacré crétin. » et la remarque si inattendue, si inopinée, arracha un sourire surpris, puis un sursaut de rire, à la jeune femme alors qu’il s’éloignait pour prendre place sur un bloc de béton un peu plus loin. Plusieurs fans avaient manifesté un certain mécontentement vis-à-vis des fiançailles annoncées et si elle s’était gardée de dire quoi que ce soit, elle avait longtemps pensé la même chose, avant de fréquenter Théodore. A présent les choses étaient différentes, mais le ton du jeune inconnu, la façon désuète d’annoncer pareille chose, restait drôle. Fraiche quelque part. Touchante, peut-être, même.
« Les concerts sont apparemment toujours... top. Sans problèmes. Avec une batteuse hors pair. Et séduisante. » A nouveau, elle laissa filer un sursaut de rire, levant brièvement les yeux au ciel pour chasser la légère gêne qui lui colora les joues, voile incarnat sur ses pommettes ciselés par le reste de son maquillage de scène. Elle tira une ultime latte sur la cigarette, la laissa tomber, l’écrasa d’un coup de botte et recrachant la fumée, elle souffla d’un air presque amusé : « T’es bien audacieux, pour un fantôme… » faisant référence à ce qu’il avait dit. S’il devait être mort, s’il était encore là, c’était qu’il était invisible comme une ombre, un chat de gouttière, un marginal ? « …mais j’imagine qu’ils n’ont rien à perdre, les spectres… » ajouta-t-elle, cherchant à expliquer son honnêteté vis-à-vis de Nott, vis-à-vis d’elle. Que disait le gouvernement, déjà ? Que les insurgés étaient dangereux parce qu’ils ne craignaient plus rien ? Ce gosse – parce qu’en dépit de ses traits assurés, il restait si jeune – pouvait-il… Elle secoua légèrement la tête, guettant une réaction, passant à autre chose en espérant peut-être lui faire baisser sa garde, maintenant intriguée, même si toujours tendue : « Ils vérifient souvent la caste de ceux qui rentrent, ils ont peur peut-être qu’on donne de l’espoir aux hors-la-loi, même lorsqu’ils censurent nos textes… » lança-t-elle, ayant l’impression de balancer un vilain secret, même si au fond ce n’était pas vraiment un scoop. Elle ne mentionna pas le reste, les sortilèges, les messages subliminaux, trop honteuse sûrement, se contentant d’informations suffisantes pour lui faire passer le goût du pain, l’envie de venir, motivée sans doute par sa culpabilité généralisée, par le ressentiment qu’elle pouvait avoir, aussi, envers les mangemorts les plus cruels.
Un frisson glacé la secoua et elle plia ses bras autour de son corps, perdue dans ses pensées l’espace d’un instant, un reflet horrifique brillant momentanément dans ses yeux… Et puis elle secoua la tête, inspira profondément et ajouta : « Si ta meilleure amie est supposée être… morte, elle aussi, ne l’amène pas. Je peux signer un disque, un poster, le faire signer aux autres si c’est pour lui faire un cadeau, mais ne l’amène pas, okay ? » d’une voix pressée, ses mains s’agitant avant qu’elle ne ferme ses phalanges en poings pour se contrôler un peu. Elle avait mille questions, mille questions qu’elle refusait de poser parce qu’elle avait fait assez de dégâts comme ça, parce qu’elle n’était pas sûre, parce qu’elle ne voulait pas savoir de peur de s’embourber encore plus. Elle voulait demander, pourtant, comment éloigner les siens, tous les siens, comment se libérer de l’étau qui lui serrait la gorge même lorsque Rabastan Lestrange et Owen Avery étaient loin… Inspirant profondément, elle tira sa veste pour sortir une flasque de la poche intérieure, l’ouvrant en tremblant et la portant à ses lèvres gercées par la clope, le rouge à lèvre et les nuits trop courtes. Elle fit descendre une longue rasade et présenta l’alcool au jeune homme, ajoutant « J’imagine que les fantômes n’ont pas besoin d’être majeur pour boire… » en se demandant s’il allait être déçu de la voir au naturel, loin de la scène, comme il avait été déçu de la savoir fiancée. - Spoiler:
Le plus gros "désolée" du monde pour l'attente Juré, au prochain post, elle lui roule un patin pour se faire pardonner
|
| | | |
| Il aime son rire. Un peu grave, un peu surpris. Il l’a fait rire et il en est bêtement fier, bêtement satisfait, chaque petit éclat flattant il ne sait quoi dans son esprit. Son égo, peut-être. Il fait trop sombre pour qu’il puisse distinguer le rouge sur ses joues, mais il ne peut rater le sourire amusé qui est tenace sur le visage de Nephtys – et son compliment lui va droit au cœur (après tout, il en est justement un, d’audacieux) : « T’es bien audacieux, pour un fantôme… mais j’imagine qu’ils n’ont rien à perdre, les spectres… Le sourire est angélique, classique, presque son arme fatale, quand on le connaît, tout en charme parfois enfantin, parfois bien adulte. Rien à perdre, tout à tenter. » Ses souliers raclent le toit, dans un crissement de gravier et de menus débris, trahissent une certaine nervosité, autant que la cigarette qui grille, toujours plus vite, occupant ses doigts et ses lèvres.
La suite sort comme sur un sursaut, comme si elle ne pouvait retenir les mots plus lontemps : « Ils vérifient souvent la caste de ceux qui rentrent, ils ont peur peut-être qu’on donne de l’espoir aux hors-la-loi, même lorsqu’ils censurent nos textes… » Oh, la censure, ça ne le surprend pas, tiens. C’est quand même Vous-Savez-Qui et son gouvernement, face à un groupe de wrock pour jeunes sorciers. Lancelot aimerait être surpris, sourire, même être déçu, mais il ne réussit qu’à hausser les épaules, quelque peu fataliste. C’est ainsi. En ce moment, y’a pas moyen de quêter un peu de liberté, du côté des fameux gens libres… Faudrait qu’elle vienne chez les insurgés, tiens, pour voir ce que ça donne. La liberté. La quête de celle-ci.
Une longue inspiration. De Lancelot, de Nephtys. « Si ta meilleure amie est supposée être… morte, elle aussi, ne l’amène pas. Je peux signer un disque, un poster, le faire signer aux autres si c’est pour lui faire un cadeau, mais ne l’amène pas, okay ? »
Sa bouche s’assèche. Blair. Il ne doit pas amener Blair. Il doit protéger Blair (c’est presque une adulte, elle sait se protéger seule, elle le détesterait de savoir qu’il pense qu’il doive la protéger, mais c’est sa meilleure amie et juste ça, il veut la protéger, il ne veut pas la perdre). Elle tente de l’avertir, de le protéger, lui, pour qu’il la protège, elle. Mais il doit savoir ce qui se passe. Pourquoi ne doit-il pas l’amener ?
« Okay. »
La concession lui arrache la bouche, presque de mauvaise foi. Ça semble être assez, cela dit, pour que Nephtys sorte de sa posture de statue, sortant une flasque qu’il imagine bien remplie d’alcool de ses vêtements. « J’imagine que les fantômes n’ont pas besoin d’être majeur pour boire… Lancelot prend la flasque, esquisse un nouveau sourire. Un peu pâle, suite à l’avertissement, qui résonne encore. Pâle, mais sincère. À peine a-t-elle touché l’objet et il peut sentir la chaleur de ses doigts là où il pose les siens. Certains le sont, de majeur. » La flasque se lève, l’alcool coule dans sa gorge et il se force pour ne pas broncher, pour ne pas tousser, mais il sent bien que tout son oesophage brûle du passage de l’alcool fort. Il se garde un air de rien, l’air de quelqu’un qui a l’habitude, mais ses yeux légèrement plissés ne mentent certainement pas. Il rit, toussote dans son coude et redonne son bien à Night Fury. « Mais y’a rien d’aussi fort, de l’autre côté. » Du miroir. De leur monde. De leurs univers séparés. Il attrape sa main libre, encore recroquevillée en un poing qui tremble légèrement, d’une colère qui tente de se contrôler. Ne l’amène pas. Il y a bien plus que de la censure, dans ces concerts. Elle a la main calleuse, d’avoir tenu ses bâtons, quelques écorchures. Lui-même arbore déjà des mains trop calleuses, éraflées, des doigts aux blessures encore fraîches. Il porte la main à ses lèvres et l’embrasse, mû par un élan imprévisible, avant de la laisser aller. C’est encore à lui de rougir. Lancelot a trop chaud, c’est certain, et cette gorgée d’alcool ne va rien arranger, rien du tout. Il sourit, encore, malgré le sérieux de sa voix et de son nouvel aveu : « J’ai dit okay, mais… faudrait quelqu’un d’audacieux, pour voir ce qui se passe, dans ces concerts. Ses yeux pâles guettent une réaction, un soupir, une crispation nouvelle. T’en penses quoi ? » |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Nephtys Shafiq ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5426
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
| Let me feel you, carry you higher, watch our words spread hope like fire. Secret crowds rise up and gather, hear your voices sing back louder. « Certains le sont, de majeur. » retorqua-t-il presque aussi, se saisissant alors du récipient qu’elle lui tendait et buvant à son tour, sans toast, sans zèle, juste de l’alcool pas tout à fait clandestin mais quand même trimballé dans une flasque bien cachée, afin d’éviter les questions, les regards, les remarques intriguées. Trop soupçonnaient déjà l’amour de la fête qui habitait la jeune femme et cette dernière ne voulait pas que quelques curieux se retrouvent à fouiller, découvrent ses petites addictions, ces poisons goûtés grâce à Prendahl qui à présent faisaient partie intégrante de son quotidien. A vrai dire, elle préférait même y penser. Se voir comme une junkie à peine capable de fonctionner sans son arsenal des substances illicites et hallucinatoires pour la plupart n’avait rien de plaisant. Fronçant un peu le nez, elle balaya ces considérations tandis que son partenaire inopiné de beuverie soufflait : « Mais y’a rien d’aussi fort, de l’autre côté. » et l’espace d’un instant, elle se retrouva à sourire, un peu moqueuse, sans doute taquine, puis interloquée alors qu’il attrape ses doigts et doucement, progressivement, les amène à lui pour y déposer un baiser fugace, à la fois outrancier et pudique, étrangement chaste et peut-être marquant justement pour cette raison. Sorti de nulle part, le geste ne pouvait pas être expliqué par l’alcool, pas encore, à moins qu’elle ait perdu, en plus de sa notion de temps, la notion lui permettant de jauger ce qui équivalait à beaucoup de boisson pour quelqu’un dont tenir le comptoir du Centuries afin qu’il ne tombe pas – ou l’inverse – n’était pas l’activité principal. Sourcil levé, elle le laissa pourtant faire, jusqu’à ce qu’il ajoute : « J’ai dit okay, mais… faudrait quelqu’un d’audacieux, pour voir ce qui se passe, dans ces concerts. T’en penses quoi ? » et presque aussitôt, elle voulut retirer ses doigts afin de lui envoyer une gifle contre le côté du crâne, afin de le rappeler à la raison, parce qu’avec ses sous-entendus et cette attitude, il risquait de ne pas passer l’âge minimum auquel elle n’aurait plus honte de lui filer à boire. Elle ne le connaissait pas, pourtant. C’était un inconnu, un visage de plus dans la multitude de ceux qu’elle croisait tous les jours. Peut-être était-ce son jeune âge, ou bien le fait qu’il la connaisse un peu, lui… Elle voulait le secouer comme elle aurait secoué Prendahl, le traiter d’inconscient, de sombre crétin sur le point de se bouffer son sentiment d’impunité en plein dans le nez. S’il était réellement de l’autre côté, il ne pouvait pas prendre des risques du genre, pas quand il y avait besoin de faire quelque chose, autre chose que de squatter des concerts de wrock, aussi piégés soient-ils. S’il était réellement ce qu’elle devinait – son crâne semblait refuser de foutre les dernières pièces ensemble pourtant, parce que le déni était plus facile que tout le reste, que tout ce qu’elle pouvait avoir à encaisser depuis quelques temps – alors il n’avait tout bonnement pas le droit de perdre son temps là. Les doigts tendus, elle réalisa soudain qu’elle avait planté ses ongles dans la peau du brun, serrant les dents et le fusillant du regard pour jauger de sa bêtise.
Elle remarqua qu’elle était en train de le griffer lorsqu’elle sursauta, une lourde porte métallique s’ouvrant un peu plus loin, derrière elle, derrière eux. Déjà, des gens gloussaient en s’approchant et Nephtys pu sentir son estomac chuter jusqu’à ses chevilles, entrainant avec lui les quelques centilitres d’alcool qu’elle avait consommé et lui donnant alors l’envie d’en ajouter afin de se donner un peu de consistance. Elle ne faisait rien de mal, pourtant, n’est-ce pas ? Elle n’en était pas si sûre et dans le doute, sans forcément réfléchir, elle fit en sorte de dissimuler l’adolescent à la vue de ceux qui arrivaient, posant une main sur sa nuque pour l’attirer et cacher le visage de Philip au creux de son cou, derrière ses mèches brunes. « This spot is taken, pervs, get away before I hex the lot of you » persiffla-t-elle, les gloussements cessant un instant pour reprendre de plus belle, mais de plus en plus loin, les idiots s’éloignant sans demander leur reste. « J'en pense que c’est complètement con » ajouta-t-elle pour répondre à la question du jeune homme, attrapant la flasque, buvant longuement pour faire passer la légère panique. A nouveau, l’envie de lui en coller une se fit sentir et à la place, fronçant encore un peu plus les sourcils et se donnant probablement un air contrarié – ou alors, un air d’enfant boudeuse, ce qui semblait plus vraisemblable – elle se pencha légèrement. « This » siffla-t-elle, alliant la parole à l’acte et venant soudain embrasser le gamin encore trop proche, « this is the most you’ll get, nothing important, nothing worth it. »
Elle avait conscience de sentir la scène, l’alcool, la sueur, la fatigue. Elle avait conscience de son air renfrogné et de son mascara coulant sans doute un peu sous ses yeux. Elle avait aussi conscience du fait qu’elle avait volé plus qu’un baiser rapide, mordant un peu fort sa lippe, réclamant d’un air impérieux qu’il réponde, faisant en sorte d’aller emprunter ses souffles et hoquetant contre ses lèvres alors qu’elle-même perdait un soupir dans la manœuvre cavalière. « C’est pas un endroit pour toi, t’as surement mieux à faire. » murmura-t-elle finalement « Genre mourir en martyr dans un endroit où le sol n’est pas poisseux à cause des bières renversées, kay ? » et elle recula un peu, à peine, assez pour ne pas risquer de lui mettre un coup de boule s’il décidait d’insister mais pas suffisamment pour ne pas être obligée de le fixer, sévère et absolument ridicule, ayant laissé le goût de sa bouche au creux de la sienne dans une tentative bien étrange de le décontenancer – à croire qu’elle était trop vieille à présent pour ne pas voir les défauts évidents de ce simulacre de plan. « ‘Kay ? » répéta-t-elle, avant de marmonner que c’était plus facile de raconter aux copains ce qu’il venait de se passer s’il n’était pas réellement six pieds sous terre. - Spoiler:
|
| | | Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|