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MessageSujet: (mission) spic-and-span   (mission) spic-and-span EmptySam 15 Aoû 2015 - 20:52

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Un craquement reconnaissable entre mille se fit entendre dans la ruelle. Quelques secondes plus tard, Joseph Fitch manquait de rouler avec la bouteille vide qui s’était glissée sous sa chaussure à l’atterrissage. « Bon sang de merlin ! » Il s’était rattrapé au mur de briques juste à temps, à deux doigts de s’échouer sur un container à déchets moldu. Tentant tant bien que mal de reprendre sa contenance mise à mal par son arrivée peu orthodoxe, il se redressa en offrant un large sourire à Burke, frottant ses mains entre elles pour ne pas tacher la veste de costume qu’il avait exceptionnellement enfilée. « Je crois qu’on arrive à temps pour faire le ménage. » C’était le genre d’humour qui faisait toujours mouche avec les Mangemorts volontaires ; avec ce qu’il avait entendu de Nell, il était convaincu que ses plaisanteries morbides et racistes auraient avec elle autant de succès.

Avant leur départ, on leur avait confié une liste de noms qui avait paru à Joe déplorablement courte ; une poignée de Nés-Moldus invités à se rendre à Poudlard dès Septembre. En haut du parchemin figurait le nom de Timothy Collins, accolé de l’adresse qui correspondait à l’un des murs entre lesquels Nell et lui venaient de transplaner. « Bon. » Il jeta un coup d’œil à Burke, le cheveu impeccable, un teint de porcelaine : une beauté comme on en faisait chez les Sang-Purs, à vous fasciner n’importe quel âne de moldu. « Si t’es pas trop mauvaise en babillage, je propose que ce soit toi qu’on mette en vitrine. Je présente pas trop mal, surtout fringué comme ça –c’est ma femme qui a choisi mon costume, elle a du goût ma Minnie-, mais toi, tu restes une femme. Et pour ces trolls, une femme, c’est une créature du genre inoffensif devant qui on baisse volontiers sa garde, surtout si elle est sympa. » Un sourire narquois étira ses lèvres sur la droite ; ils voyaient là les derniers détails, déjà en accord sur la marche à suivre d’une simplicité désarmante. On toque, on est aimable, on se fait inviter à l’intérieur et on règle le compte du chiard en toute simplicité –bonus famille, si on l’a bien mérité. Un plan beaucoup trop raisonnable au goût de Fitch, heureusement contraint par le besoin de discrétion en pleine bourgade moldue.

Ils sortirent dans la rue, faillirent se prendre les pieds dans un chat ensanglanté, puis le gamin qui le poursuivait, bâton au poing -un quartier charmant, sans aucun doute-, et grimpèrent sur le perron de l’immeuble étroit sur leur gauche. La proximité des têtes de turc favorites du Rafleur, après des années de crimes sporadiques dans la communauté voisine, titillait salement ses instincts de terroriste. Se sortant un scénario fait d’explosifs et de boîtes à lettres de l’esprit, il devança sa collègue et apposa un doigt sur le bouton de la machine encastrée près de la porte, visiblement rôdé aux us et coutumes des immeubles moldus. Il s'éclaircit la gorge pour laisser toute la place à sa voix délicieusement rauque. « Oui ? » « Monsieur Collins, bonjour. » L'accent traînant avait laissé place aux montagnes russes d'une intonation typiquement britannique -ressemblant de fait étrangement à celle de Tempest Fitch. « Je me présente, Arnold Crowley. Je suis ici avec ma collègue, Imelda Jones. » Il jeta un coup d'oeil à Imelda, toujours penché vers l'hygiaphone ; elle ressemblait autant à une Imelda que lui à un Arnold -la perspective de se faire surnommer Arnie lui donna de violents frissons. « Nous sommes ici pour vous parler de la lettre d'admission que vous avez récemment reçue, adressée à Timothy. »  « ... » « Nous n'en aurons que pour quelques instants, ma collègue sera très brève. » « Troisième étage, sur votre gauche. » Un buzz de victoire se fit entendre, et Joe, avec un large sourire, ouvrit la porte pour Burke.

Ils pénétrèrent dans la bergerie sans se défaire de leurs pattes blanches.

Au troisième, on leur ouvrit immédiatement : un homme excessivement grand -et tout aussi maigre- les accueillit avec  méfiance. « Merci de nous recevoir, Monsieur Collins », fit le Rafleur avec un entrain démesuré, lui présentant une paume ouverte qu'il serra avec réticence. « Je crois que je n'ai pas trop le choix si je veux comprendre quelque chose à cette histoire. » Sans se laisser démonter, Joseph ouvrit le bras en direction de Nell, et se décala légèrement pour la faire entrer sous les feux de la scène. « Ma collègue va se charger des explications. Vous y verrez beaucoup plus clair ensuite, n'en doutez pas un instant. » Il s'effaça cette fois-ci complètement pour la laisser briller. Les introductions avaient été faites, et il crut voir le visage de Collins se relâcher légèrement.
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