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sujet; We're like the wind [Bonnie][NC-16]

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Dans le baiser qu'il donna à Bonnie, Adam tenta de transcrire toutes ces sensations sur lesquelles il ne pouvait mettre aucun mot. C'était au delà de la raison, au delà de ce que le langage humain pouvait véhiculer, c'était d'une simplicité déroutante et d'une complexité extrême. Leurs lèvres s'éloignèrent, mais Adam ne se détacha pas immédiatement d'elle. Faisant une entorse agréable à leurs habitudes si bien rodées, le mangemort glissa une main dans la crinière brune de sa partenaire, quémandant encore un peu sa présence. Juste quelques secondes de plus, pour perdre son regard dans le sien, sentir son corps, son cœur, juste sous sa peau. Ce n'était ni approprié ni judicieux, mais Adam avait chassé le jeu et la raison, se laissant simplement aller à l'instant présent, sans plus penser à la frénésie dans laquelle ils s'étaient perdus plus tôt, à se faire souffrir avec un plaisir cruel et partagé. « Tu as raison, c'est parce que nous n'appartenons pas l'un à l'autre que nos retrouvailles sont parfaites. » Il sentit ses doigts contre sa joue, le regard perdu dans les prunelles pâles de Bonnie. Et il sentit ses lèvres s'étirer en réponse au sourire qui trônait sur le visage de la sorcière, comblé et différent.

« Viens » Bonnie s'était levée, et lui tendait désormais la main. Il arqua un sourcil, mais ne chercha pas à la contrarier. L'heure n'était plus aux résistances arrogantes et aux jeux de pouvoir. Il saisit la main de Bonnie et se leva à son tour du canapé, se laissant mener par son amie jusqu'à la salle de bain. Adam connaissait assez bien les lieux pour comprendre où ils allaient, mais laissa Bonnie le guider. Les muscles légèrement engourdis, il songea qu'une douche était très exactement ce qu'il lui fallait. Dire qu'ils avaient des règles n'était pas tout à fait exact, même si certaines pratiques tacites s'étaient instaurées entre eux, sans qu'ils aient besoin de transiger dessus. Lorsqu'il venait chez elle, il s'attardait rarement, ils n'avaient jamais dormi ensemble ni partagé quoique ce soit qui puisse leur donner l'apparence d'un couple. Si Adam décidait de rester un peu après l'acte, pour prendre une douche par exemple, il le faisait seul, et Bonnie prétendait qu'il n'existait pas le temps que ça durait, retournant à l'activité qui l'occupait avant qu'il ne vienne perturber sa soirée en frappant à sa porte. Parfois, ils reprenaient leurs jeux cruels, mais ça s'arrêtait là. Partager une douche n'entrait pas dans le cadre du pacte implicite qu'ils avaient conclus.  Mais Adam n'était pas prêt à refuser les bienfaits d'une affusion d'eau chaude, ruisselant sur sa peau rendue moite par les efforts qu'il venait de fournir. Il ferma les yeux en levant le visage pour laisser davantage l'eau le balayer, et passa ses mains dans ses cheveux, les ébouriffant à contre courant. Il rouvrit les yeux subitement en sentant un liquide froid contre son cou, et baissa un regard intrigué vers Bonnie, réalisant qu'elle s'apprêtait à lui appliquer du savon. Il l'observa ainsi, une fraction de seconde, interdit, avant d'échapper un sourire torve, alors qu'elle répandait le savon en caressant chaque parcelle de son corps qui se présentait sous ses mains. Ce n'était pas dans leurs habitudes, Adam devait décidément le reconnaître, mais il devait également avouer que ça n'était pas désagréable pour autant. Faire des entorses aux règlements, de quelque sorte qu'ils soient, était toujours enivrant. Le Serdaigle qui refusait tout compromis et campait sur ses positions était loin aujourd'hui.


« J'ai changé d'avis. Je serai toujours à toi, et tu seras toujours à moi, et c'est justement pour cette raison très précise que nos instants sont si magiques. Nous serons toujours liés l'un à l'autre, peu importe ce que tu décideras de faire… Et ce même si tu es amoureux de… quelqu'un d'autre. » Adam répliqua par un rire bref et tranchant, penchant légèrement la tête pour dévisager Bonnie. Ces propos ne lui ressemblaient pas, ou en tous cas ne ressemblaient pas à l'image qu'elle s'échinait à renvoyer. Mais Adam n'était pas dupe, il ne l'avait jamais été. Elle pouvait tromper le monde entier, lui ne se laisserait jamais prendre à ses piège. Car des deux, le menteur c'était lui. Lui qui se prétendait dévoué corps et âme à la cause du Seigneur des Ténèbres, lui qui prétendait être insensible aux émotions et aux sentiments, lui qui préférait se réfugier dans les bras de Bonnie en prétendant à une relation sans attachement et sans contrainte. Lui, encore, qui donnait l'impression de se désintéresser du monde autour de lui, laissant croire qu'aucun être ne trouvait grâce à ses yeux. Adam était un tricheur invétéré, il ne pouvait pas juger Bonnie alors qu'elle lui révélait, avec une fragilité qu'elle ne pouvait assumer, son véritable visage.

Elle l'enlaça et Adam l’accueillit contre lui en glissant ses mains contre ses épaules, jusqu'à sa nuque. « J'ai adoré faire l'amour avec toi, ce soir plus que jamais. » Le coin des lèvres d'Adam se souleva en un sourire amusé. Il approcha son visage de celui de Bonnie, et captura ses lèvres. Le contact se voulait chaste, mais l'eau qui ruisselaient sur leurs visages ne pouvait qu'aiguiser à nouveau les instincts d'Adam. Il embrassa ses lèvres à plusieurs reprises, jouant, mordant, puis recula le visage. « Fais attention, Bonnie, tu deviens sentimentale. » A nouveau, son sourire se fit piquant, pourtant Adam ne participait plus à leurs jeux pervers. Il laissa d'ailleurs un éclat tendre s'immiscer dans ses prunelles, tandis qu'il posa ses paumes sur les joues de Bonnie, attirant son visage au plus près du sien. « La magie noire nous a unis un jour, et je crois qu'il n'existe rien qui puisse totalement effacer ce que la magie noire a créé. » Il l'embrassa à nouveau, et ses mains délaissèrent ses joues pour descendre en sinuant contre son corps mouillé. Tandis qu'il la saisissait par la taille, il la fit pivoter, et la plaqua sans violence contre la paroi de la douche. Il réclama la langue de Bonnie, et leur baiser s'approfondit de lui même. Il colla son corps au sien, négligeant la fraîcheur éventuelle de la paroi contre le dos de Bonnie. Ses doigts remontèrent contre son corps, effleurèrent sa poitrine sans s'y attarder, puis se figèrent à la frontière entre sa gorge et sa clavicule. A regret, il détacha ses lèvres de celle de la sorcière, rouvrit les yeux qu'il n'avait pas même réalisé avoir fermé, et les plongea dans son regard pénétrant. « Je n'ai pas de phrase toute faite pour toi, Bon' ... » Il utilisait d'ordinaire son diminutif pour la mettre en rogne, mais pas cette fois. Lorsqu'il l'avait prononcé, il avait senti sa gorge se serrer et sa voix s'était brisée. Sa joue frôla l'oreille de Bonnie, quelques mèches de ses cheveux se collèrent à son visage, et il posa le front contre la paroi de la douche. Ses mains se détachèrent de la jeune femme et ses paumes vinrent également se fixer contre la paroi, cernant ses épaules. Il pressa alors davantage son corps contre elle, tout en s’affaissant en partie. Il grogna, et appuya sa joue contre le tête de Bonnie, qu'il dominait largement. La joue pressée, il souffla sur un ton qu'il aurait voulu moins bourru : « J'aime ce que tu me fais ressentir. C'est malsain. Toi et moi, il faut que ça reste simple. » Il glissa ses bras derrière les épaules de Bonnie et la serra contre lui, baissant la tête afin d'enfouir son visage dans le creux de son épaule et de son cou, contre ses cheveux trempés et collants. « Je ne veux pas te faire de promesse que je ne peux pas tenir. Pas à toi, Bon' »
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Bonnie s'était attendue à ce qu'Adam se braque à cause de ses sous-entendus. Après tout, il y avait de quoi, ils ne s'étaient jamais montré d'affection particulière, leur relation n'était basée que sur le sexe et la connaissance et ils avaient un accord tacite à ce sujet. Le fait qu'elle glissât dangereusement sur une pente plus sentimentale pouvait sembler effrayant, d'autant que Bonnie savait pertinemment que la seule fille qui pouvait trouver grâce aux yeux d'Adam était sa cousine. Elle avait conscience de n'être qu'un jouet, qu'un divertissement, ou qu'une consolation, et cela lui allait très bien jusqu'à présent, elle adorait même cela, alors pourquoi ce soudain revirement de situation ? En vérité, l'explication était assez simple, si Bonnie aimait cette relation c'était parce qu'elles se sentait importante, indispensable aux yeux d'Adam. Le fait qu'il ait parlé de Garden avait agi comme un électrochoc sur elle. Alors qu'elle s'était cru à l'abri jusque là, elle s'était rendu compte qu'elle pouvait à présent le perdre à tout moment, et avait compris à quel point elle tenait à lui et ne pouvait s'en défaire. Mais il ne réagit comme elle l'avait craint, non, il eut l'air au contraire d'apprécier ces révélations, ce qui ne la troubla que davantage. Ses baisers étaient passionnés, et elle referma se bras autour de lui comme pour lui interdire de changer d'avis.

La vérité qui sortit de sa bouche la frappa de plein fouet. Bien sûr, qu'elle était sentimentale, elle l'avait toujours été, et c'était même sa plus grosse faiblesse, c'était la raison pour laquelle elle ne parvenait pas à faire une croix sur Aksel, la raison pour laquelle elle doutait souvent suite à la mort de son frère. Mais avec Adam, elle ne l'avait jamais été, du moins, elle n'avait jamais cru l'être. Pourtant, c'était exactement ce qui se passait, elle se rendait compte qu'elle avait effectivement des sentiments pour lui, et l'idée de le laisser à Garden lui était véritablement insupportable. Quand il évoqua la magie noire, cependant, elle ne put s'empêcher de tiquer. Et si c'était cela, la cause de ce profond attachement ? Si en réalité la malédiction qu'ils avaient subie à Poudlard avait entraîné cette dépendance ? Bonnie fut confuse. Le fait de ne pas maîtriser ses propres sentiments et de ne pas en connaître l'origine la perturbait. Elle avait toujours désiré Adam de toute son âme, elle n'avait jamais pu lui résister, mais tout ça n'était peut-être qu'un envoûtement. Les effets de la malédictions n'avaient peut-être pas complètement disparu en réalité, et ils seraient dans ce cas-là toujours liés l'un à l'autre. Bonnie ne voyait pas ce contexte comme quelque chose de positif. C'était pour elle exactement la même chose que son père voulant la marier avec un homme qu'il aurait choisi. Elle ne se sentait pas libre de ses propres décisions et cela l'effrayait réellement.

Mais tous ces doutes prirent immédiatement fin quand les lèvres du jeune homme s'emparèrent à nouveau des siennes. À nouveau, elle sombra, oubliant tout le reste, ne ressentant plus que la folie qui s'emparait d'elle tandis qu'elle s'abandonnait sous les baisers et caresses de son amant. Elle sentit à peine la fraîcheur de la paroi dans son dos tant la chaleur qui l'envahissait était puissante. Mais ce plaisir fut de courte durée et de nouveau il s'écarta d'elle, au grand regret de la jeune femme. Il n'avait pas éludé ce qu'elle lui avait précédemment, il en avait tenu compte, et lui répondait à présent. Mais attendait-elle réellement une réponse ? Sans doute pas, car elle savait que quelle qu'elle fût, elle ne lui plairait pas. C'était un cruel dilemme, que partageait visiblement le jeune homme, car il s'appuya soudain contre la paroi comme s'il cherchait subitement une solution à ce casse-tête, comme si lui-même était dans une impasse dont il n'arrivait pas à sortir. Ressentait-il la même chose qu'elle ? C'était l'impression qu'elle avait, et elle aurait pu s'en réjouir si cela n'avait pas été un tel imbroglio. Son cœur battait la chamade, partagé entre le bonheur de partager des sentiments et l'angoisse que cela représentait. Cette histoire n'avait pas lieu d'être, ils n'étaient pas fait pour être ensemble et la simple perspective de l'être ne leur apporterait que des ennuis. Elle ne voulait pas de phrase toute faite, elle ne voulait rien, elle voulait juste garder avec lui la relation qu'ils avaient avant, ou bien encore être capable de ne plus rien ressentir pour lui et de l'oublier. C'était même cette seconde solution qui était préférable, de toute évidence.

Il vint confirmer en une phrase tout ce qu'elle venait de penser. Simple, c'était eux jusqu'à présent. Malsain, ça l'avait toujours été, et ça ne l'était que davantage aujourd'hui, mais elle avait toujours aimé ça, et elle l'aimait encore, même si elle tentait de se convaincre du contraire. Elle se laissa aller dans ses bras, à la fois effrayée parce qu'il se passait et rassurée de pouvoir se réfugier contre lui. Désirait-elle vraiment une promesse de sa part ? Non, elle ne pouvait l'exiger et n'était même pas certaine de pouvoir la partager. « Je ne pourrai pas t'en faire non plus Adam… » avoua-t-elle alors. Elle déposa un tendre baiser dans le cou du jeune homme. « Je ne peux pas te demander de me promettre quoi que ce soit. Je voulais juste que tu saches à quel point je tiens à toi et que je serai toujours là pour toi. » Elle lui caressa doucement le dos, montant et descendant le long de sa colonne vertébrale. « Je ne t'empêcherai pas de partir, Adam. Je ne t'empêcherai pas de rejoindre Garden. Je ne suis pas seule, et on est pas destinés l'un à l'autre, on le sait tous les deux. » Elle ne se pensait pas plus destinée à Draco en réalité. La seule personne qui apparaissait devant ses yeux quand elle songeait à passer sa vie avec quelqu'un, c'était Aksel. Hélas, c'était devenu un amour impossible à partir du moment où il avait décidé de changer de camp. Bonnie prenait sur elle, et préférait finalement se consacrer à son travail ou s'abandonner dans les bras du premier venu plutôt que de songer à un avenir amoureux avec quelqu'un.

« J'ai passé une soirée extraordinaire », confia Bonnie, toujours perdue sur l'épaule de son amant. « Mais on ne devrait sans doute pas passer autant de temps à réfléchir à quelque chose qui ne pourra pas avoir lieu. » L'eau s'arrêta alors et elle s'écarta de lui, deux serviettes venant alors s'enrouler autour d'eux, marquant réellement leur séparation. « Peut-être qu'on joue à un jeu trop dangereux, Adam. On pourrait y laisser des plumes, surtout si l'un d'entre nous décide d'avoir une véritable relation avec quelqu'un d'autre. Tu l'as dit toi-même, c'est malsain, et même si jusqu'à présent j'adorais cette notion, je commence à penser qu'elle nous ronge réellement. » Elle détestait les mots qui sortaient de sa bouche, elle aurait voulu les retirer immédiatement, lui dire qu'elle voulait toujours rester à ses côtés, mais il fallait admettre la vérité telle qu'elle était, et savoir se montrer raisonnable. « Peut-être que l'on devrait arrêter de se voir, Adam. » Elle avait glissé un peut-être, car elle n'était pas complètement certaine que c'était la bonne décision, ou plutôt, parce qu'elle n'était pas certaine d'y arriver vraiment. Le simple fait de prononcer cette phrase créa une boule dans sa gorge, et elle déglutit avec difficulté pour tenter de la faire disparaître, mais rien n'y fit. Et elle lança un regard implorant à Adam, comme si elle espérait soudain qu'il refuse catégoriquement cette condition et qu'il lui prouve alors qu'elle avait tort. Elle l'espérait même sincèrement, sa mauvaise conscience refaisant surface pour chasser la bonne en lui intimant de ne plus jamais refaire ce coup-là, de ne plus jamais tenter de prendre des décisions totalement irréalisables.
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La nuque de Bonnie était un refuge, le seul qui lui convienne actuellement. Leurs corps nus ainsi fixés l'un à l'autre, contre la paroi de la douche. Adam ne voulait pas voir leur relation changer. Il tenait à ce qu'ils avaient, tenait à ce statut quo qui fondait l'équilibre subtil qui était le leur. Était-ce le retour de Garden dans sa vie qui avait entraîné les rouages ? Une pièce s'était déplacée sur l'échiquier de sa vie, les stratégies avaient évoluées et, dans l'ombre, les autres pièces se déplaçaient. Il ne savait pas si les changements venaient de lui ou de Bonnie, ou des deux à la fois, tout ce qu'il pouvait constater, c'était que leur relation s'apprêtait à évoluer dans un sens que ni l'un ni l'autre n'avait prévu. Et ils ne possédaient pas les armes pour ce nouveau combat.

Dans les bras l'un de l'autre, le temps semblait s'être figé. Adam aurait souhaité que ce puisse être réellement le cas. Bonnie était sa constante à lui, l'élément stable de sa vie. « Je ne pourrai pas t'en faire non plus Adam… » Ses lèvres s'étirèrent contre les cheveux encore humides de la sorcière. Ils fonctionnaient de la même façon, et cela avait de quoi rassurer le mangemort. Ils pouvaient se comprendre. Bonnie n'était pas plus douée avec les sentiments qu'il ne l'était lui même. Ils possédaient la même gêne vis à vis des émotions que leurs congénères faisaient naître en eux. D'un mouvement fluide, elle pencha la tête et Adam sentit ses lèvres dans son cou. Son sourire se fana, et une ride d'expression scinda l'espace entre ses sourcils froncés. « Je ne peux pas te demander de me promettre quoi que ce soit. Je voulais juste que tu saches à quel point je tiens à toi et que je serai toujours là pour toi. » Les doigts de son amie glissèrent dans son dos, dans un mouvement qui se voulait rassurant. Malgré cela, Adam ne pouvait se détacher du désarroi qui lui glaçait la colonne, remontait insidieusement le long de chacune de ses vertèbres jusqu'à lui saisir la nuque. « Je ne t'empêcherai pas de partir, Adam. Je ne t'empêcherai pas de rejoindre Garden. Je ne suis pas seule, et on est pas destinés l'un à l'autre, on le sait tous les deux. » Il frissonna alors qu'elle prononçait le nom de la seule âme à laquelle il ait jamais offert son amour. Adam devait être un foutu sentimentaliste au fond, persuadé d'avoir rencontré son seul et unique amour, et de l'avoir perdu, piétinant il y a quatre ans de ça tout ce qu'ils possédaient pour se tourner vers un idéal plus grand. Bonnie ne connaissait rien de leur histoire, elle ne pouvait que deviner les raisons de leur séparation, mais ne ferait jamais la lumière sur ce point précis. Adam et Bonnie était les deux faces d'une même pièce, et l'un conservait envers l'autre sa part de secrets, de silence et d'obscurité. Bonnie ne devait jamais savoir ce qu'il se tramait entre Garden et lui, car ça ne la regardait pas et pourrait même le mener à sa perte.

La sorcière rompit le fil de ses pensées, lui confiant avoir passé une soirée extraordinaire. Adam se concentra sur le corps de Bonnie contre le sien, sentant les pores de sa peau frémir à chacun des micro mouvements que l'un ou l'autre faisait, tandis qu'un filet d'eau modéré continuait de sinuer sur leurs corps. « Mais on ne devrait sans doute pas passer autant de temps à réfléchir à quelque chose qui ne pourra pas avoir lieu. » Elle s'écarta et l'eau cessa de couler instantanément. Le regard d'Adam l'accrocha alors, s'évertuant à ne pas rompre totalement tout contact entre eux, tandis que les serviettes de bain vinrent empêcher leurs peaux de se frôler davantage. « Peut-être qu'on joue à un jeu trop dangereux, Adam. On pourrait y laisser des plumes, surtout si l'un d'entre nous décide d'avoir une véritable relation avec quelqu'un d'autre. Tu l'as dit toi-même, c'est malsain, et même si jusqu'à présent j'adorais cette notion, je commence à penser qu'elle nous ronge réellement. » Il ne pouvait pas la contredire. Leurs jeux n'avaient jamais été innocents, il y avait toujours quelque part l'envie, le besoin, de faire souffrir l'autre. Mais Bonnie ne méritait pas de souffrir en s'attachant à lui à ce moment précis. Il y avait trop de facteurs qui entraient en ligne de compte. Bonnie se montrait sage et raisonnable, il se devait d'en faire de même. Il ne pourrait jamais la rendre heureuse. Il n'y avait aucun bonheur possible entre eux, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute dans son esprit.

« Peut-être que l'on devrait arrêter de se voir, Adam. » Il avait entrepris de se frictionner le crâne afin de sécher ses cheveux lorsque le couperet tomba. Il suspendit son geste, et fit descendre la serviette contre son visage, pour la tenir simplement contre lui, plantant un regard sceptique sur celle qui était à la fois son amie et son ennemie de toujours. « Peut-être ? » Ses lèvres s'étirèrent dans un rictus sombre et précis. « Tu prétends tenir à moi, tenir à cette relation... » Laissant sa phrase en suspens, il jeta plus loin sa serviette, sans se soucier si la magie la remettrait à sa place, et avança d'un pas vers Bonnie. Il la dominait largement et, se tenant ainsi à quelques millimètres d'elle, il dut baisser la tête pour plonger son regard dans le sien. Ses yeux s'étaient étrécis et la finesse de ses lèvres et de ses traits trahissaient aisément l'amertume qui l'habitait. « Je ne pensais pas que tu reculerais si facilement, à la première difficulté, au premier signe qui sort du plan que tu avais échafaudé. » Son timbre était sec et sifflant. Ses prunelles sondèrent celles de Bonnie, cherchant dans l'infini de son regard la faille à exploiter. « Tu me déçois, Bonnie. » Il ne cherchait pas à la blesser, mais avouait ce qu'il ressentait, ce qui lui sortait des tripes face à la couardise de la sorcière qui se montrait si fière d'habitude. Il leva la main et la posa sévèrement contre la courbe de sa mâchoire. Tout en parlant, il fit glisser ses doigts jusqu'à la pointe de son menton, qu'il redressa sèchement. « Tu y laisseras des plumes, très chère.  » Il captura ses lèvres dans un baiser furieux qu'il amplifia, prenant possession de la langue de Bonnie. Puis il se recula légèrement, non sans avoir mordu une dernière fois la lèvre inférieure de la sorcière. Ses doigts sous son menton se détachèrent un à un, et le coin de ses lèvres se souleva tandis qu'une intensité perturbante se distilla dans ses prunelles. « Je m' assurerai que tu ne sois jamais en paix. » Il s'écarta complètement de Bonnie et fit le chemin en sens inverse pour retourner jusqu'au canapé et retrouver ses vêtements. Il commença à enfiler son boxer puis son pantalon, avant que la propriétaire des lieux ne le rejoigne. Il se tourna alors vers elle, un éclat furibond au fond des yeux. « Si c'est ce que tu souhaites vraiment, alors je prendrais mes distances. » Il n'était pas nécessaire de rajouter qu'il ne croyait pas que la distance soit une solution. Ils se connaissaient depuis trop longtemps et avait partagé un sort noir. Adam ne doutait pas que la séparation soit encore plus douloureuse et pénible que ne pouvait l'être un changement insidieux dans leur relation. Mais il n'imposerait pas ses propres choix à Bonnie. Seule la souffrance lui serait imposée. Finalement, il semblait qu'il venait de lui faire une promesse, même à elle. Il ferait en sorte qu'elle y perde des plumes, d'une manière ou d'une autre. Si elle s'évertuait à le repousser, il le lui ferait payer.
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Par cette annonce brutale, Bonnie s’était attendu à deux types de réaction. L’acceptation, parce qu’il ne pouvait nier qu’elle avait tort en arguant que leur relation devenait dangereuse, et le déni, parce qu’il n’était peut-être pas prêt à faire ce genre de concession. Ce fut la seconde qui l’emporta. Au vu de son expression, il n’avait aucune intention de lui donner raison. Et elle ne pouvait que le comprendre, elle-même souffrait à la simple idée de devoir cesser de le fréquenter. Elle était même, au fond d’elle, touchée et heureuse qu’il réagisse ainsi, qu’il rejette cette idée de séparation. En revanche, elle le trouvait injuste dans ses propos. Elle n’avait jamais échafaudé de plan, et c’était bien là le problème. Elle avait toujours agi à l’instinct avec lui, se sentant irrémédiablement attirée par lui, comme s’il avait exercé un pouvoir sur elle. Elle savait – du moins, elle pensait – que la magie noire entrait fortement en compte dans leur relation, et il devait en être conscient également, au lieu d’imaginer que c’était une stratégie de la part de la jeune femme. Elle le trouvait injuste, mais elle se doutait que la colère était en cause. Elle n’esquissa donc pas le moindre geste, ne prononça pas le moindre mot et le laissa cracher sa bile, puisque cela semblait le soulager. Elle avait envie de pleurer, de lui demander d’arrêter, de le supplier d’oublier ce qu’elle avait dit, mais elle ne pouvait pas, elle ne devait pas revenir en arrière à la moindre difficulté, cela n’aurait eu aucun sens.

Le regard du jeune homme était tranchant comme un rasoir, et elle pouvait le sentir déchirer son cœur et faire couler le sang qui le faisait battre. Elle avait l’impression que ce même sang se répandait alors dans ses poumons et l’empêchait de respirer. Si elle ouvrait la bouche, nul doute, cette hémoglobine perlerait à la commissure de ses lèvres. Elle n’avait pas eu l’intention de le décevoir, au contraire, elle avait été assez fière d’avoir eu la force de lui dire la vérité. Mais ça ne convenait pas. Rien ne pouvait convenir. Un jour ou l’autre, pourtant, elle devrait s’effacer face à une autre, et il le savait, il aurait dû y penser, il n’avait pas le droit de la forcer à garder cette place bâtarde à ses côtés juste pour son bon vouloir. C’était une attitude profondément égoïste… Oui mais, aurait-elle dû vraiment s’attendre à autre chose de la part d’Adam ? Il n’avait jamais fait preuve d’abnégation jusqu’à présent, c’était un homme froid et calculateur, bien plus qu’elle ne l’était elle-même. Mais c’était aussi cela qui l’attirait chez lui. Visiblement, il ne comptait pas la laisser partir aussi facilement, il tenait à la garder sous son emprise, et elle ne pouvait nier qu’elle aimait ça.

Elle n’opposa aucune résistance quand il l’embrassa virulemment, lui faisant presque mal. C’était une douce douleur. Même la menace n’avait d’autre effet que de faire grimper son taux d’adrénaline. C’était exactement ce qu’elle désirait, au fond d’elle. Qu’il la tourmente, qu’il lui fasse regretter son choix, qu’il lui montre à quel point il avait besoin d’elle et elle avait besoin de lui. Mais elle savait hélas que ce n’était pas une solution. Elle savait qu’il n’aurait qu’à claquer des doigts pour qu’elle retombe à ses pieds, et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle s’essuya à son tour, au ralenti, gagnée par la mélancolie, puis s’enroula dans la serviette pour rejoindre le jeune homme dans le salon. Ses cheveux mal essorés ruisselaient légèrement sur ses épaules et son visage. Elle reçut derechef une réplique cinglante en pleine tête. Adam était définitivement en colère et ne semblait décidément pas enclin à accepter la proposition de la jeune femme. Ses paroles, bien que prononcées sous le coup de l’indignation, ne sonnaient pas sincères. Bonnie y voyait plutôt une menace si en effet c’était ce qu’elle souhaitait vraiment. En somme, mieux valait ne pas le contrarier. Comment lui expliquer, comment lui faire comprendre que c’était plus raisonnable ? Avait-elle au moins vraiment envie de l’être ? Elle n’en était pas certaine. Elle n’était certaine de rien sinon de l’attirance irrémédiable qu’elle nourrissait pour lui.

Elle fit quelques pas vers lui, presque craintive. « Oh non, Adam, ce n’est pas ce que je souhaite vraiment », répondit-elle en secouant la tête d’un air las. « Ce que je souhaite vraiment, je ne peux pas l’obtenir. » Parce qu’ils n’étaient pas faits pour être ensemble, parce qu’il était amoureux d’une autre, parce que c’était un sang-mêlé, parce qu’elle allait elle-même se marier peut-être prochainement. Parce qu’absolument rien n’allait dans ce sens. Elle s’avança encore. « Tu fais un caprice, Adam. Pourtant, tu sais très bien que j’ai raison. » Et pour la première fois de sa vie, elle détestait ça. Elle priait pour qu’il lui prouve le contraire. Mais les faits étaient là et difficiles à contredire. Elle soupira. « Si tu savais à quel point j’aimerais que les choses soient plus simples… » Elle se tut soudain. C’était le genre de discours que tout le monde abhorrait, et elle se rendait bien compte du ridicule de la situation. Bien sûr, c’était stupide. Rien ni personne ne devait empêcher deux personnes d’être ensemble si elles le désiraient, et elle aurait aimé écouter son cœur plutôt que sa raison. Mais c’était risquer de souffrir inutilement.

« Tu peux me menacer autant que tu veux, ça ne changera rien… Au final, c’est toi qui me laisseras tomber, je ne suis pas idiote. » Elle lui envoya l’un de ces regards transperçant et lourds de reproches dont elle était la reine. Ce n’était pas son propre mariage qui viendrait mettre un terme à leur relation, elle en était persuadée. Il ne nourrissait pas les mêmes sentiments qu’elle à son égard. Il avait besoin d’elle, parce qu’elle était un défouloir pour lui, parce qu’elle n’était pas compliquée, parce qu’elle lui apportait ce dont il avait besoin. Mais il finirait bien par se lasser quand il aurait trouvé quelqu’un qui comptait vraiment à ses yeux. Et il l’avait peut-être déjà trouvé. Tiraillée, résignée, fatiguée de chercher des explications à tout ça, elle se calma soudain, puis se pressa contre le jeune homme et posa son front contre son torse, l’inondant au passage. « Tu ne comprends pas. Je ne veux pas te perdre… », se lamenta-t-elle dans un murmure. « Mais je ne veux pas souffrir non plus le jour où tu me laisseras pour une autre. » Elle leva les yeux sur lui et recula d’un pas. Elle ne pleurait pas, même si les gouttes qui glissaient le long de ses joues pouvaient laisser supposer le contraire. Son regard céruléen était solennel, presque sévère. Peut-être fallait-il lui dire la vérité, après tout. Peut-être que, finalement, cela le ferait fuir, comme cela aurait fait fuir n’importe quel homme normalement constitué à partir du moment où il ne s’agissait que d’une relation basée sur le sexe. Puisqu'il n'arrivait pas à comprendre où elle voulait en venir, puisqu'il faisait la forte tête, peut-être qu'un électrochoc fonctionnerait mieux. Son regard ne cilla pas tandis qu'elle reprenait la parole. « Je suis en train de tomber amoureuse de toi, Adam. »
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La tête penchée, Adam termina de reboutonner son jean. Il n'aimait pas qu'on lui dise non. Il ne s'agissait pas d'une réponse acceptable à ses yeux, certainement pas lorsqu'elle provenait de Bonnie. Ils se chamaillaient, se cherchaient, jouaient l'un avec l'autre sur la corde raide, trouvant du plaisir dans les plus petites souffrances. Mais le jeu était fini et la décision que prendrait la sorcière pourrait déterminer la suite que prendrait leur relation. Amitié profonde ou haine farouche, amour caché ou vengeance assumée.

Bonnie avança prudemment dans sa direction, mais il attendit de percevoir sa voix pour relever les yeux vers elle. « Oh non, Adam, ce n’est pas ce que je souhaite vraiment » Il fronça les sourcils, persuadé que la suite ne lui plairait pas. Bonnie avait un certain don pour la mise en scène. Et la lassitude qui suintait de ses gestes n'augurait rien de bon. « Ce que je souhaite vraiment, je ne peux pas l’obtenir. » Adam n'était pas sûr de comprendre. Il y avait un soupçon sibyllin dans les paroles de l'ancienne serpentard, qu'il pouvait interpréter de manières très diverses. Elle s'approcha à nouveau, moins prudemment et moins craintive. Néanmoins, il y avait dans la façon d'être de Bonnie, en cet instant, une infinie sensibilité qu'il ne lui connaissait pas. Adam devait-il s'avouer qu'il ne connaissait pas aussi bien la jeune femme qu'il se plaisait à le prétendre ? Leurs échanges étaient somme toute très limités, encore aujourd'hui, et malgré tout, réduits au passé qui les avait liés à Poudlard. « Tu fais un caprice, Adam. Pourtant, tu sais très bien que j’ai raison. »  Elle soupira et le regard d'Adam s'étrécit encore. « Si tu savais à quel point j’aimerais que les choses soient plus simples… » Cette fois-ci, il arqua un sourcil et son visage se fit plus dubitatif. Bonnie avait eu raison de se taire, de couper court à cette phrase qui n'allait nul part. Lorsqu'il avait prétendu, un instant plus tôt, qu'il ne pouvait pas lui faire de promesse, c'était parce qu'il ne souhaitait pas lui servir de phrases toutes faites, ces paroles dont il avait bercé plusieurs de ses conquêtes sans lendemain. Bonnie méritait mieux que ces mascarades futiles. Mais voilà qu'elle empruntait la voie glissante de ces mêmes mascarades, qu'elle osait se servir des mêmes excuses pittoresques dont il avait trop souvent fait usage. Elle ne manquait pas d'audace. Et les traits du mangemort s'assombrirent à ce constat.


« Tu peux me menacer autant que tu veux, ça ne changera rien… Au final, c’est toi qui me laisseras tomber, je ne suis pas idiote. » Le visage d'Adam était désormais complètement fermé, au point qu'il était impossible de déterminer sous quelle forme il prenait les nouvelles déclarations de Bonnie. Il ne répliqua pas au regard accusateur de la sorcière, et se contenta de fixer ses prunelles impassibles sur elle. Après un instant, elle s'approcha suffisamment de lui pour se serrer contre son torse, y apposant son front, laissant ses cheveux humides danser contre sa peau, quelques gouttes ruisselant sur ses muscles. « Tu ne comprends pas. Je ne veux pas te perdre… » Il sentit son souffle contre sa peau et, presque naturellement, ses bras l'entourèrent et ses mains se fixèrent dans son dos. « Mais je ne veux pas souffrir non plus le jour où tu me laisseras pour une autre. » Elle brisa l'étreinte ténue dans laquelle il la maintenait, sans qu'il ne cherche à résister. Adam baissa les yeux vers elle et leurs regards se croisèrent. Ils restèrent un moment dans cette position. Le mangemort scrutant le fond des pupilles de la sorcière, tandis qu'elle semblait à deux doigts de prendre sa décision finale. Il ne chercha pas à la presser, ne prononça pas le moindre mot susceptible de venir corrompre sa réflexion. Suspendu à ses lèvres, il attendait le verdict dans une attitude stoïque, comme si ce qui se jouait dans l'esprit de Bonnie ne le touchait pas. Pourtant, il y avait dans le creux de son âme, dans son regard, une étincelle qui trahissait son soucis. « Je suis en train de tomber amoureuse de toi, Adam. » Les mots le glacèrent. Un instant, son visage se figea et l'interdit voila son être. Malgré la gêne, ses yeux ne quittèrent pas la jeune femme. Puis ses joues semblèrent retrouver des couleurs et son corps reprit vie. Il posa une main tendre sur la joue de Bonnie, et approcha son visage de celui de la brune. « Tu sais bien que c'est faux Bonnie. » Il sourit, le vague à l'âme. « Bonnie Rowle ne peut pas tomber amoureuse d'un modeste sang mêlé. » Une pointe de sarcasme animait sa voix, et sa main glissa dans la nuque de la brune, sous ses mèches encore imprégnées d'humidité. Il se servit alors de sa prise pour approcher son visage du sien, plantant un regard clair dans ses iris pénétrants. « Tu sais, Bon', je ne risque pas de te laisser tomber pour une autre. Il n'y a pas de place pour l'amour dans ma vie. Tu connais mes aspirations, je ne suis tout simplement pas en mesure de rendre une femme heureuse, je ne le serais jamais. Et ça me va. » Il soupira et posa doucement son front contre celui de Bonnie. « Je peux supporter l'absence d'amour dans ma vie, je peux être complet dans ma recherche du pouvoir, parce que je t'ai toi. » Il captura ses lèvres dans un baiser tendre et plein de douceur, auquel aucun d'eux n'étaient vraiment familiers. Puis il recula son visage et sa main libre attrapa Bonnie par la taille. Il n'était pas prêt à la laisser partir. « Il y a du vrai dans ton laïus. Ce n'est pas simple entre nous, ça ne l'a jamais été. Mais ma vie sera triste et morne sans cette énergie qui existe entre nous. » Ses lèvres s'approchèrent à quelques millimètres de la bouche de la brune, il frôla ses lèvres, attisant sa flamme d'un regard où perçait à la fois défi et tendresse. « Moi je suis prêt à prendre le risque, voir où ça va nous mener. Peut-être qu'une dynamique nouvelle apparaîtra. Ou bien on s’essoufflera et on se lassera l'un de l'autre. Franchement, Bonnie, je ne sais pas. Mais je ne vais pas te laisser me mettre à la porte parce que tu as peur d'être blessée à cause de ce que tu crois ressentir. » Il effleura une nouvelle fois ses lèvres, et sa main sur la taille de la sorcière remonta lentement contre son corps, jusqu'à rejoindre l'autre dans sa nuque. « Il faut vivre, Bon'. »
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Elle avait peur de la sentence. En réalité, quoi qu'il réponde, elle savait que ça ne lui plairait pas. Mais une chose était certaine à ses yeux, il ne partageait pas ses sentiments, mais si leur étreinte, plus tendre que d'habitude, pouvait laisser présager du contraire. Adam n'était pas un homme à sentiments, et s'il l'était, ce n'était certainement pas pour une fille comme elle. Leur relation ressemblait à tout sauf à de l'amour. De fait, elle craignait qu'il ne se braque, mais d'un autre côté, c'était également la réaction espérée, pour que tout soit pour le mieux. Elle put d'ailleurs lire sur son visage que son aveu l'avait choqué. De toute évidence, elle pensait juste. Il allait prendre peur et la rejeter. Mais ce ne fut pas ce qui arriva. Contre toute attente, le regard et les gestes d'Adam se firent tendres, à la grande surprise de la jeune femme. Allait-il lui faire une déclaration réciproque ? Ce fut l'impression qu'elle eut subitement, et elle en vint à paniquer intérieurement tant elle n'était pas préparé à ce genre de réponse. Un échange aussi romantique entre eux, c'était bien trop surréaliste pour être vrai. Et elle avait raison.

La réponse du jeune homme l'interloqua. Comment pouvait-il savoir à sa place ce qu'elle ressentait ? Comment pouvait-il affirmer qu'elle était incapable de tomber amoureuse d'un sang-mêlé ? L'amour hélas ne se commandait pas, l'amour ne faisait pas la distinction entre purs et impurs. Il était évident qu'elle ne nourrissait pas ces sentiments de gaîté de cœur, mais elle ne les avait pas choisis. Bien sûr, elle avait compris qu'il ne s'agissait que d'une raillerie de la part d'Adam, mais il semblait tout de même bien sûr de lui. « Bonnie Rowle a visiblement une tare que tu ignores encore », répondit-elle simplement d'un ton caustique, un peu vexée. Il la connaissait extrêmement bien, certes, mais il avait certainement encore des choses à découvrir sur elle. Sans doute sa part la plus sensible. Car Bonnie avait beau être de feu et de glace, elle pouvait parfois être douceur également. Il y avait une certaine fragilité en elle, même si tentait autant que possible de la garder bien enfouie. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle se cachait derrière une carapace de froideur, d'arrogance et de mépris. Elle ne voulait pas que l'on découvre cette faiblesse en elle.

Elle se perdit tout de même dans les yeux de son amant, parce qu'elle était de toute façon incapable de lui résister, même avec la meilleure des volontés. Mais malgré cette soumission, elle ne croyait pas un mot de son discours. Il pouvait bien faire le fier, c'était la même chose pour lui, il ne pouvait choisir de tomber amoureux ou pas. Et si cela devait lui tomber dessus, il n'aurait pas le choix, il ne pourrait pas renier ses sentiments. Et elle pensait également, sincèrement, qu'il pouvait rendre une femme heureuse. Le problème, c'est que ça ne pourrait jamais être elle. Toutefois, plus il parlait, plus ses gestes se faisaient tendre, plus elle avait véritablement l'impression qu'il lui faisait une déclaration lui-même. À sa façon bien sûr. Troublée, elle l'écoutait attentivement, répondant à son baiser, se laissant enlacer sans opposer de résistance, complètement envoûtée par ses mots et ses gestes. Oui, elle était faible, elle le savait, mais son corps refusait de suivre sa raison. Elle était happée par l'attirance qu'elle avait pour le jeune homme, et même si son discours ne semblait pas tout à fait honnête, elle ne demandait qu'à le croire, et elle avait cette impression qu'elle était unique et indispensable à ses yeux. Elle ne pouvait se passer de lui, mais lui ne pouvait se passer d'elle non plus.

Elle avait perdu toute conviction et toute détermination à présent. Elle avait changé d'avis. Elle ne pourrait supporter de ne plus le voir. Il n'avait pas eu besoin de beaucoup pour la convaincre, et c'était bien la preuve qu'elle était perdue sans lui. Était-ce vraiment raisonnable ? Bien sûr que non. Mais elle ne se sentait pas la force de lutter contre lui. Elle supputait qu'elle avait bien plus à perdre qu'à gagner à s'opposer à sa volonté. Soumise. Elle l'avait toujours été, même si elle prétendait le contraire. Il n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'elle obéisse. Soumise, c'était ainsi qu'elle avait été éduquée, même si ce n'était certainement pas à Adam qu'elle aurait dû être dévouée. Et elle s'en voulait, car elle savait que Garden rôdait dans les parages et qu'elle pouvait bien emporter la partie. Mais il avait raison. Il fallait vivre. Il fallait profiter de ce que la vie offrait avant qu'il ne soit trop tard pour le faire. Et elle voulait Adam dans sa vie, au moins jusqu'à ce que ça ne soit plus possible. Elle voulait garder cette relation unique qui subsistait entre eux.

Elle se laissa aller dans les bras du jeune homme, se pressant contre lui, s'imprégnant de son odeur comme si elle risquait de le perdre à tout moment. Elle avait envie de lui, elle avait toujours envie de lui, parce que c'était ce qu'il éveillait en elle, une passion, un appétit insatiable, et elle n'aurait pu dire avec précision s'il s'agissait d'amour, en réalité. « Adam... » murmura-t-elle. Mais il n'y eu pas de suite, pas immédiatement. Elle ne savait vraiment par quoi commencer, elle ne savait comment lui expliquer qu'elle venait de changer d'avis sans perdre toute crédibilité, même si le simple rapprochement qu'elle venait d'opérer parlait déjà pour elle. « Tu sais déjà très bien que je ne peux pas me passer de toi. J'ai envie d'être avec toi. C'est peut-être justement ça le problème... » Elle n'était décidément pas prête à le laisser partir, encore moins si c'était avec une autre. Pourtant, elle-même n'avait jamais été fidèle, et ne le serait sans doute pas plus si elle était en couple avec lui. Mais c'était bien différent. Être infidèle ne l'empêchait pas d'être amoureuse, et cet amour qu'elle portait était unique. C'était le cas pour Aksel, et ce serait le cas pour Adam également si ça venait à arriver. Mais elle tenait à une réciprocité. Elle ne donnait pas son amour pour ne pas ne obtenir en retour.

Elle leva les yeux sur lui et lui caressa tendrement la joue, comme il l'avait fait pour elle quelques instants plus tôt. « Je ne te laisserai pas tomber. J'aurais aimé être capable de le faire, le faire avant que tu ne le fasses, mais je ne le suis pas. » Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres. « Mais tu as raison », reprit-elle, « il faut vivre. » Sur ces mots, elle l'embrassa plus passionnément, allant chercher sa langue avec avidité tandis que sa main s'agrippait à sa nuque pour l'empêcher de reculer. Elle s'écarta finalement et plongea dans ses yeux un regard ardent. « Tant pis pour toi », menaça-t-elle d'un ton lascif, « si je tombe amoureuse, tu en subiras aussi les conséquences. » Et de s'emparer à nouveau de ses lèvres, de façon plus fougueuse, plus véhémente, parce que sa fébrilité latente montait à nouveau en elle et venait imprégner tous ses pores. Était-ce la malédiction qui agissait ? L'amour ? Quoi qu'il en fût, le jeune homme exerçait un pouvoir sur elle, c'était certain. Faisant glisser sa serviette le long de son corps pour s'en débarrasser, elle s'attaqua à la braguette que le jeune homme venait de reboutonner quelques secondes plus tôt, la détachant avec fièvre, puis elle rompit finalement le baiser. « Montre-moi cette énergie qui existe entre nous », l'encouragea-t-elle en reprenant ses mots, « montre-moi que tu es prêt à prendre des risques. »
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Le mangemort n'était pas connu pour sa tendresse. Il prenait soin de cacher ses faiblesses sous un masque, et son cynisme venait cimenter l'édifice, le rendant imperméable aux formes les plus variées de tromperies.  Comme à l'accoutumée, la moquerie fut la première réaction du sorcier, car il s'agissait d'un rempart puissant à ses yeux. « Bonnie Rowle a visiblement une tare que tu ignores encore » Il ne pouvait pas la contredire sur ce point. Il avait envie de prétendre que l'amour était un penchant inutile qui pouvait, au mieux, attirer les ennuis et, au pire, corrompre le cœur. Mais il n'avait pas le courage d'entreprendre une énième comédie. Bonnie avait placé ses cartes sur la table, elle avait dévoilé son jeu à Adam, lui prouvant par là même à quel point elle lui faisait confiance. Pour un instant au moins, les stratégies étaient neutralisées et il s'agissait simplement d'être franc, de laisser parler l'authenticité qui existait entre eux. La douceur passa alors la barrière qu'il avait érigé en lui, pour venir enjôler Bonnie. Adam ne pouvait décemment pas répondre à l'aveu de sa plus ancienne amie par la réprobation et le sarcasme. Il ne pouvait pas nier le changement qui avait opéré en eux, insidieusement, et si naturellement. Abandonner Bonnie en cet instant n'était pas une alternative envisageable. S'il devait avoir une seule fois les épaules pour la soutenir, c'était aujourd'hui. Ou jamais.

Bonnie capitula sous ses délicates attentions, et se blottit dans ses bras, à la manière d'un chaton effrayé. Il laissa ses mains glisser dans le dos de la sorcière pour l’étreindre davantage contre lui. Un souffle tendu s'échappa de ses lèvres, alors que Bonnie, pressée contre son torse, se trouvait aux premières loges pour capter l'accélération de son rythme cardiaque. Adam n'aimait pas perdre la maîtrise d'une situation, mais il devait accepter de lâcher prise en cet instant. Tout comme Bonnie s'était ouverte à lui, il devait lui permettre d'atteindre à son tour une infime partie de ses secrets les mieux gardés. Il devait admettre que, comme les autres, lui aussi avait un cœur, et qu'il battait dans sa poitrine. Qu'il s'affolait alors que la sorcière se pressait contre lui, comme s'il n'était qu'une midinette frissonnant à la perspective de son premier baiser. Il grimaça, l'idée le dérangeait terriblement. « Adam... » Il arqua un sourcil, sans cesser de serrer Bonnie contre lui, mais baissa le regard vers ses cheveux mouillés. « Mmh ? » Elle ne réagit pas immédiatement, mais le mangemort ne chercha pas à la presser. Il profita uniquement de sa présence contre lui, et tenta de se calmer, de ralentir les battements de son cœur. Avait-elle perçu la débâcle soudaine de son cœur ? Rien ne le certifiait, mais Adam préférait corriger sa maladresse plutôt que d'en subir les conséquences. Il tenta donc de canaliser ses émotions afin de limiter la frénésie qui s'était emparée de son abdomen, lui compressait la cage thoracique et affolait son muscle cardiaque. « Tu sais déjà très bien que je ne peux pas me passer de toi. J'ai envie d'être avec toi. C'est peut-être justement ça le problème... » Adam écarta légèrement Bonnie de lui, en la saisissant fermement par les épaules. Elle leva alors le regard vers lui, et ses doigts vinrent flatter sa joue. « Je ne te laisserai pas tomber. J'aurais aimé être capable de le faire, le faire avant que tu ne le fasses, mais je ne le suis pas. » Leurs lèvres se rejoignirent dans un baiser bien trop chaste pour eux. « Mais tu as raison, il faut vivre. »

Un nouveau baiser scella leurs lèvres, plus profond et brûlant. Le mangemort se consumait au contact de la brune, à cette façon qu'elle avait d'être à lui. « Tant pis pour toi, si je tombe amoureuse, tu en subiras aussi les conséquences. » Adam aurait souhaité connaître ce type de menace plus souvent, tant elle suggérait délice et sensualité. La menace fut d'ailleurs ponctuée par un baiser plus pressant, plus enflammé, troublant. Bonnie revendiquait la pleine et entière possession de sa bouche. Bientôt, elle vint réclamer à nouveau son corps. La serviette qui couvrait sa peau disparut rapidement. Et Adam put dévorer d'un regard fiévreux les courbes de la sorcière tandis qu'elle s'échinait à lui retirer le jean qu'il avait enfilé deux minutes auparavant. « Montre-moi cette énergie qui existe entre nous. Montre-moi que tu es prêt à prendre des risques. » Un sourire découpa ses lèvres, avant qu'il ne vienne les poser à nouveau sur celles de Bonnie. Il l'attrapa derrière la nuque, approfondit le baiser, puis se recula pour souffler entre deux baisers : « Me laisser attraper dans tes filets c'est prendre un sacré risque. » Son visage se voulait railleur, taquin, mais ses lèvres brûlaient de retrouver la peau de Bonnie. Il les laissa se perdre dans sa nuque, mordre les parcelles de chair qu'il y trouva, descendre en baisers fiévreux contre sa clavicule. Il ne se recula du corps qui l’obsédait que pour se débarrasser du jean qu'il regrettait d'avoir enfilé avec trop d'empressement. Il retira dans le même temps son boxer, pour les placer, Bonnie et lui, sur un pied d'égalité. Il échangea alors avec elle un regard complice et astucieux. Puis il s'approcha à nouveau d'elle, caressa distraitement ses cheveux qui commençaient à sécher. D'une pression, il incita son visage à rejoindre le sien, et l'embrassa fougueusement. Ses mains glissèrent contre le corps de Bonnie, vaporeuses, et il se pencha brièvement pour la faire basculer dans ses bras. Il se redressa, et invita Bonnie à s'agripper fermement à lui, prenant à nouveau possession de ses lèvres. Il la porta jusqu'à la porte de sa chambre, la couvrant de baisers enflammés jusqu'à destination. Il ne chercha pas à la libérer devant la porte, et dut faire preuve d'astuces et de force pour tourner la poignée sans sacrifier ses appuis. Il était pressé d'entamer la suite des hostilités, et n'était plus capable de fonctionner correctement. Il ne voyait plus que le corps de Bonnie entre ses bras, librement et totalement offert.

Adam était bien incapable de préjuger des suites de cette nuit. Il n'avait pas envie d'y réfléchir, et préférait se laisser porter par l'instant sans chercher à le capturer, l'emprisonner dans un bocal de verre où il perdrait peu à peu tout éclat, pour finir par dépérir. Bonnie était comme cet instant, magique et trop belle, trop animée et éclatante pour être faite prisonnière. Adam n'avait ni l'arrogance ni la perversion suffisante pour aspirer à enchaîner l'inaccessible. Bonnie était si désirable parce qu'elle ne pourrait jamais lui appartenir, parce qu'elle avait cette faculté de se soumettre à lui pour lui glisser entre les doigts l'instant suivant. Ce qu'ils avaient était magique, éphémère et sublime. Adam ne voulait ni ne pouvait anticiper l'avenir qui leur était réservé.
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