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sujet; Oseras-tu? - Garden [WARNING] |
| Ce n'était pas faute d'avoir cherché à la trouver, les premiers jours. Adam y avait réellement mit de la bonne volonté. Il s'était même rendu jusqu'à Sainte Mangouste, avait fait la queue à l'accueil derrière une sorcière particulièrement exécrable, pour finalement passer un moment en compagnie de la supérieure de la jeune femme qu'il entendait trouver. Son départ de l'hôpital, juste avant qu'il ne fasse lui même usage de la poudre de cheminette pour s'y rendre, ne pouvait pas être du au hasard. Des forces en ce monde prenaient grand soin à ce que Adam et Garden ne se retrouvent pas. Était-ce réellement utile et raisonnable de lutter contre une magie qu'il ne pouvait pas même comprendre ? Finalement, la volonté d'Adam à retrouver Garden et à lui accorder ce qu'elle lui avait demandé s'était effritée, et il avait repris le cours de sa petite vie, exactement comme elle le lui avait suggéré lors de leur dernière rencontre.
Assis derrière son bureau, au sein du département des catastrophes magiques du Ministère de la Magie, Adam songeait que c'était sans doute mieux ainsi. Les années avaient irrémédiablement séparés les anciens amants, pour faire d'eux de parfaits inconnus. Au fond, c'était la raison pour laquelle ils s'étaient déchirés la dernière fois. Trop d'incompréhensions s'étaient immiscées entre eux. Lutter contre cet éloignement était impossible, ils ne semblaient ni l'un ni l'autre en avoir la force ou la volonté. Relevant sa plume du parchemin qu'il était en train de remplir, Adam se chatouilla distraitement le menton avec son extrémité, un air soucieux hantant ses traits d'ordinaire impassibles. Quel beau gâchis, songea t'il. Il allait malgré tout se remettre au travail lorsqu'une note aérienne vint se poser sur son bureau. Il arqua un sourcil, et entreprit d'ouvrir la note afin d'en étudier le contenu. Les lèvres du mangemort se crispèrent sensiblement alors qu'il découvrait les quelques mots couchés sur le parchemin. L'alerte ne pouvait pas être donnée plus clairement. L'un de ses informateurs avait repéré Garden du côté de Pré-au-Lard. Elle y avait coincé un insurgé, la suite ne ressemblait pas à la jeune femme.
Afin d'être toujours informé des dangers qu'elle pouvait courir, Adam avait au fil des années intégrée Garden à son réseau d'informations. L'un de ses informateurs mangemorts était à l'origine de cette note même si, de coutume, ils ne signaient jamais ce type de note, afin de ne pas risquer d'être mis en porte à faux si l'information s'avérait inexacte ou si elle tombait entre les mains du camp adverse. Ces derniers temps, beaucoup d'informations à propos de la jeune femme lui étaient parvenues. Il avait d'abord cherché à les ignorer, mais avait fini par craquer, en décidant de lui venir en aide. C'était alors qu'il lui avait semblé qu'elle parvenait finalement à se prendre seule en mains. Il avait donc renoncé à en apprendre davantage à son sujet, et entendait la supprimer de la liste d'informations dont il souhaitait être destinataire. Sans doute avait-il bien fait de ne pas la rayer trop rapidement des personnes à surveiller. Car en dehors de ses informateurs, Adam avait eu vent par des connaissances communes du récent changement de comportement de Garden. Il n'était pas dupe. Après tout, elle cherchait simplement à devenir un mangemort plus crédible. Il restait persuadé que l'ancienne poufsouffle ne pourrait pas se renier totalement. Jusqu'à cette note qu'il venait de recevoir, au sein même du Ministère. Ça n'était pas anodin. Et, contre toute attente et malgré les paroles acerbes qu'il avait pu lui servir, Adam demeurait attaché à l'innocence de Garden. Il ne pouvait admettre qu'elle finisse par prendre la vie d'autrui, et encore moins celle de l'un de ses frères de cœur, pour servir sa mission au sein des mangemorts.
Sans prendre le temps d'étudier la situation calmement, Adam se précipita immédiatement en un endroit où il pouvait transplaner sans s'exposer aux sécurités. Arrivé à Pré-au-Lard, il savait exactement où se rendre et ne perdit pas un instant de plus en recherches. Pénétrant au Trois Balais, il montra sa marque au sorcier qui tenait le bar afin de s'assurer de sa pleine et entière coopération.
« Avez-vous vu une sorcière entrer ici. Blonde, assez petite, et mince. Des yeux bleus. » Le sorcier lui répondit par la négative, et tandis que son teint devenait blême, Adam sentit son sang s'agiter dans ses veines. D'un saut leste, il passa derrière le comptoir et attrapa le préposé par le col, sortant sa baguette dans le même temps pour la lui coller sur la gorge. « Quelle est la dernière personne à t'avoir pris une chambre ici, et laquelle ?! Parle ! » Le pauvre bougre n'en menait pas large, mais Adam se fichait des moyens employés. Pour l'heure, seuls comptaient les résultats. L'homme devint aussi blanc qu'un linge, puis parvint à bégayer : « Un homme, brun, et une femme, rousse. La chambre 5. S'il vous plait, ne me tuez pas … j'ai une famille ! » Se désintéressant de sa supplique, Adam envoya le sorcier valdinguer par dessus le comptoir, passant ses nerfs sur lui sans le moindre remord. Sans lui accorder plus d'attention qu'il n'en méritait, le mangemort tourna les talons et allongea le pas pour rejoindre les escaliers qui menaient vers les chambre de l'auberge. Il les monta à toute vitesse, jeta un coup d'oeil sur les portes qu'il passait. Lorsqu'il tomba sur le n°5, il ne chercha même pas à l'ouvrir manuellement, usant directement d'un sortilège pour déverrouiller la serrure, faisant glisser la porte sur ses gonds. Implacable et déterminé, Adam poussa un peu plus la porte et pénétra dans la pièce.
« Garden ! » A peine eut-il prononcé son nom qu'il se figea face à la scène dont il était témoin. Un pauvre diable était enchaîné au lit, des menottes lui emprisonnant les poignets, et Garden, dont la chevelure rousse perturba une seconde le mangemort, le chevauchait d'un air féroce, sa baguette à la main. Lorsqu'elle se tourna vers lui, Adam pu mieux voir celui qu'elle avait à sa merci, et constater que sa peau était parsemée de lacérations. L'oeil horrifié, Adam visa par réflexe Garden, lui envoyant un expeliarmus imprononcé, qui fit voler sa baguette aux pieds du lit. « Eloignes-toi de lui ! » Son ton, impérieux, ne laissait aucune place à la contestation. Il darda un regard sceptique vers la sorcière, peinant à comprendre ce qu'il lui prenait. « Qu'essayes-tu de prouver Garden ? » Il se mordit la lèvre inférieure, mais ce ne fut pas suffisant pour contenir l'autre question qui lui vint naturellement : « Et c'est quoi cette nouvelle couleur ? » Avisant la tenue qu'elle portait, digne d'une scène de sadomasochisme, Adam fronça les sourcils. « Et ce look ? »
On lui avait bien fait remonter que Garden était devenue le mangemort modèle, chacune de ses missions se soldaient par des éloges, conséquences logiques de ses action finement menées. Mais Adam n'aurait pas imaginé que c'était ainsi qu'elle les menait à bien, accoutrée comme une femme de petite vertu, sacrifiant sa conscience pour torturer ses victimes et obtenir d'elles tout ce qu'elle désirait. Merlin, qu'était-il arrivée à sa Garden, si douce et prévenante, qui pensait aux autres avant de s'intéresser à son propre bien être ? Que lui avait-il fait ...
Dernière édition par Adam Briegen le Ven 11 Sep 2015 - 20:01, édité 2 fois |
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| Que lui était-il arrivé ? Nul doute que les personnes la connaissant depuis des années ne la reconnaîtraient pas aujourd’hui. Son blond doré naturel avait laissé sa place à un roux flamboyant. Ses yeux étaient maquillés de manière plus soutenu et ses lèvres avaient gardé la teinte rouge qu’elle leur imposait depuis des années. Elle avait tout de la femme fatale, plus rien de la jeune femme au physique doux et ses habits ne faisaient qu’accentuer ce changement. Toujours élégante et bien habillée, elle avait troqué ses petites jupes et ses chemisiers contre des vêtements de cuir noir et des chaussures dont le talon était si haut qu’il paraissait impensable de mener à bien une mission avec, mais c’était mal la connaître. A quoi devait-elle ce changement ? Après son entrevue désastreuse avec Adam, Garden avait bien réfléchis à la situation : elle devait puiser en elle afin d’aider les insurger, seule. Elle avait essayé de faire de son mieux, mais sa conscience freinait bien des étapes. Elle avait alors décidé de faire taire cette dernière. Forte de son expérience et de son don dans les potions, elle avait concocté un philtre suffisamment puissant afin d’endormir sa conscience. Ainsi elle pourrait mener à bien les missions qu’on lui confierait, elle ferait ses preuves et s’intégrerait parfaitement au sein des mangemorts, puis on lui ferait plus confiance et on lui délivrerait des informations qu’elle pourrait transmettre aux insurgés – même si elle ignorait encore comment le faire.
L’idée paraissait bonne sur le papier… sur le papier. Elle n’aurai jamais pensé qu’en faisant taire sa conscience, une autre personnalité prendrait le dessus et que son look en serait également changé. Cela avait peu d’importance. Peu importait comment elle s’habillait tant qu’elle se montrait enfin utile. Mais l’était-elle vraiment ? Ce qu’elle avait fait jusque là était… Garden fronça les sourcils. Elle commençait à ressentir quelques remords et une pointe de culpabilité : les effets de la potion commençait à se dissiper. Sans plus attendre, elle pris une fiole dans lequel le liquide qui lui permettait d’avancer reposait. Il n’en restait que très peu, assez pour sa mission de la soirée, tout juste. Elle en préparerait une autre à son retour. Elle avala le reste de la potion, puis quitta la demeure qu’elle partageait avec Paris. Elle se demandait ce qu’il aurait pensé de son changement de look, mais comme il était une fois de plus absent pour ses matchs de Quidditch, qu’il était parti dans elle ne savait plus qu’elle ville ou pays, il n’avait pas encore pu voir sa compagne dans cette tenue.
Elle fut bien vite arrivée à l’auberge Les Trois Balais et repéra sa cible avec facilité. Elle s’installa au bar et commanda un verre. Sa victime était assise non loin d’elle. Un simple sourire enjôleur en sa direction et il prit cela comme une invitation à se joindre à elle. Elle savait qu’elle avait en face d’elle un homme et les hommes étaient tous les mêmes… quelques mots échangés, des petits rires bien placés, une main se posant distraitement sur son bras et il fini par lui proposer de s’isoler afin de ‘discuter plus tranquillement’. C’était vraiment trop facile. En moins de cinq minutes ils étaient dans une chambre. Elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir et le poussa sur le lit sur lequel il s’affala sans brocher, encore moins lorsqu’elle se mise à califourchon sur lui. Elle sortie sa baguette et d’un simple sortilège, enchaîna l’homme au lit. Pensant à un petit jeu sexuel, l’insurgé lui donna l’autorisation de faire ce qu’elle voulait de lui. Un sourire sadique étira alors les lèvres de Garden. Elle se pencha et vint murmurer à son oreille : « Que le jeu commence. » Elle se redressa et lança un premier sortilège occasionnant une légère douleur pour commencer. Il cria, bien entendu, surpris d’abord mais comprenant très vite à qui il avait réellement à faire. Elle l’intima à parler, mais il resta muet. Elle enchaîna alors les sorts de tortures les uns après les autres, mais sa victime ne semblait pas en mesure de lui donner la moindre information. Il jurait ne rien savoir et cela devenait lassant.
Lorsque la porte s’ouvrit dans un grand fracas, Garden n’y prêta pas attention, ce fut une voix familière l’interpellant qui lui fit tourner la tête. Un regard désintéressé se posa alors sur Adam. Elle ne se demanda même pas ce qu’il faisait là. Prête à reprendre ses tortures, mais Adam en avait décidé autrement et grâce à un expeliarmus bien placé, il fit voler sa baguette. Elle fronça les sourcils, non contente de se faire interrompre de la sorte. « Eloignes-toi de lui ! » Elle arqua un sourcil. Il était sérieux ? Il lui donnait des ordres ? Il pouvait toujours rêver si il pensait pouvoir la faire obéir. « Qu'essayes-tu de prouver Garden ? » Un sifflement dédaigneux glissa entre ses lèvres. De quel droit lui posait-il des questions ? Il lui avait bien fait comprendre qu’il ne voulait plus rien à voir avec elle, alors que fait-il ? « Et c'est quoi cette nouvelle couleur ? Et ce look ? » Pour toute réponse, elle sauta du lit et en une roulade digne d’un sorcier sportif, elle récupéra sa baguette. Dans le même temps elle lança à son tout un expeliarmus mais sur Adam qui se le pris de plein fouet et vola jusqu’à heurter un mur et retomber au sol. D’un pas lent, Garden avança jusqu’à lui, avant de se baisser à sa hauteur. « Je suis ici pour travailler, pas pour parler chiffon. Maintenant dégage Briegen, je n’ai pas besoin d’un chaperon et encore moins de toi. » Elle posa sa baguette sous le menton du mangemort et le releva à l’aide de celle-ci. « Tu ne veux pas que je te fasse mal n’est-ce pas ? » Elle avait penché la tête et avait posé sa question avec un brin d’innocence qui l’amusait.
Elle se releva finalement et se désintéressa complètement de jeune homme, certaine qu’il avait compris et qu’il s’en irait sans en demander davantage. Elle se tourna alors vers l’insurgé. « Tu ne m’es d’aucune utilité. Dommage pour toi, si tu avais eu quelques informations, tu aurai vécu… quelques minutes de plus. »
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| Le mangemort n'en revenait pas. Il tentait de garder son sang froid et sa concentration, car il sentait que Garden pourrait le prendre de cours à chaque instant. Mais il était sidéré, en son for intérieur, de la découvrir ainsi. Sidéré, et quelque peu déçu, même s'il lui faudrait d'abord comprendre avant de pouvoir réellement juger son comportement. Il la fixait d'un œil incertain lorsqu'elle sauta du lit, en féline aguérrie, puis fit une roulade pour parvenir au niveau de sa baguette. Adam eut à peine le temps d'écarquiller les yeux, et au moment où il la ciblait à nouveau avec sa baguette, il se sentit propulser avec une force étonnante. Il heurta le mur derrière lui et retomba lourdement sur les genoux. Il plaça ses mains en avant lorsque son corps retomba et se retrouva à quatre pates, le dos douloureux, une marque lancinante lui serrant le front comme dans un étau. Sa tête lui tournait légèrement, mais il capta néanmoins les paroles de Garden. « Je suis ici pour travailler, pas pour parler chiffon. Maintenant dégage Briegen, je n’ai pas besoin d’un chaperon et encore moins de toi. » Le fait qu'elle l'appelle par son nom de famille était significatif. Adam fronça les sourcils, et se mordit la lèvre inférieure au moment où la baguette de la sorcière se ficha sous son menton. Elle le releva sans grâce, d'un mouvement sec, et ce fut un regard froncé qui tomba dans celui de la jeune femme qu'il peinait à reconnaître. « Tu ne veux pas que je te fasse mal n’est-ce pas ? » Il y avait du cynisme dans sa question purement réthorique. Adam grimaça, mais ne répondit pas immédiatement. Le moindre mot était-il seulement capable de ramener la sorcière égarée à la raison ?
Garden ne lui accorda pas davantage d'attention. Elle se releva pour repartir en direction du lit, faisant fi du mangemort qui venait de l'interrompre pour reprendre sa danse macabre avec l'insurgé. Le visage crispé, Adam se remit péniblement debout, mais il n'était pas dit qu'un simple expeliarmus aurait raison de lui. Contrairement à Garden, d'ordinaire si innocente, Adam avait vécu bien pire que ce sortilège. Néanmoins, le fait que ce soit précisément la jeune femme qui le lui ait asséné le rendait nettement plus douloureux qu'il n'aurait du l'être. « Tu ne m’es d’aucune utilité. Dommage pour toi, si tu avais eu quelques informations, tu aurai vécu… quelques minutes de plus. » Adam se pencha pour récupérer sa baguette, qu'il avait laissé tomber lorsqu'il avait été précipité sur le mur par le sort de l'ancienne poufsouffle. Il la tint bien droite, Garden dans son champs de visée. « Laisse ce pauvre innocent partir. Je ne le répéterais pas. » Ne cessant pas de la tenir en respect, il s'avança vers elle jusqu'à ce que sa baguette ne se pose contre la peau de sa nuque, écrasant quelques cheveux couleur de feu au passage. « C'est indigne de toi. Cesse cette folie. » Il savait qu'elle ne se laisserait pas faire, ni amadouer si aisément. Il se saisit de sa baguette avec sa main gauche, conservant le même appui, afin de pouvoir enrouler les doigts de sa main droite autour du poignet de Garden, du côté où elle tenait sa baguette. Il procédait avec calme, et une fermeté certaine. Il se pencha davantage vers elle, et lui glissa à l'oreille, tout en coulant un regard vers l'insurgé que Garden maintenait à sa merci. « Si tu le tues, tu perdras ton âme. Tu renieras les idéaux que tu défends. Si tu mets un terme à sa vie, c'est la tienne que tu condamnes. »
Le mangemort pressa davantage ses doigts sur le poignet de la jeune femme, et se rapprocha dans son dos. Il soupira contre le lobe de son oreille, ne sachant quel mot employé pour ramener Garden à son état normal. Pour lui, il ne faisait aucun doute que son comportement actuel était dû à une forme quelconque de magie. Il ne la reconnaissait pas. Elle n'était plus la jeune fille déterminée mais droite qu'il avait connu, ni la femme qu'il avait vu avancer sur un chemin difficile et qu'il avait tenté d'aider, autant que possible, afin qu'elle conserve au fond de ses prunelles pâles cette flamme qui la caractérisait. Sa main glissa jusqu'à celle de la sorcière et, bientôt il tint avec elle sa baguette. « Est-ce que c'est … à cause de ce que je t'ai dit ? » Sa voix ne portait pas, elle produisait à peine plus qu'un murmure, de sorte que seule Garden pouvait distinguer clairement ses mots. « Je le retire. Je ne te laisserais pas tuer un innocent. » Il hésita, marqua une pause. Puis il recula sa baguette dans la nuque de son ancienne petite amie, pour cibler l'insurgé. Il ne vit se raidir, ne comprenant sans doute rien à la situation présente. Mais plutôt que de le viser, il s'occupa des chaînes qui l'entravaient, les supprimant d'un sort silencieux. « Je ne te laisserais pas tomber parce que j'ai trop peur de ce que tu me fais ressentir. » Il jeta un coup d'oeil à l'insurgé, lui faisant comprendre d'un signe bref qu'il était temps pour lui de déguerpir. Puis Adam tenta de capturer au maximum l'attention de Garden, tirant sur sa main droite, afin de la faire tourner. Lorsqu'elle eut partiellement fait demi tour, il attrapa sa nuque de sa main gauche et attira son visage à proximité du sien, finissant totalement de la faire tourner sur elle même. « Si une personne mérite tes mauvais traitements, c'est moi. Ne punies pas un insurgé pour mes erreurs. Ne te laisse pas corrompre pour me prouver que j'avais tort et que tu avais raison. » Il soupira à nouveau, mais ne quitta jamais Garden des yeux, conscient que son état anormal pouvait la faire réagir de manière inattendue à chaque instant.
L'occuper, continuer de parler, voilà qui semblait être la meilleure stratégie à adopter. Et même si Adam n'était pas sûr que cela inverserait la magie sous l'emprise de laquelle se trouvait la jeune femme, il était décidé à lui dire très exactement ce qu'elle voulait entendre, dans l'espoir de l'obliger à écouter sa raison. « Regarde-moi. » Il plongea davantage son regard dans le sien, créant une nouvelle connexion entre eux, en plus du contact physique qu'il avait d'ores et déjà instauré. « Parle moi, Garden. Dis moi ce qui t'arrives. » L'insurgé franchit le pas de la porte, et Adam ne pouvait pas espérer avoir complètement détourné l'attention de Garden. Il pouvait seulement se fier à ses instincts, et faire confiance à l'éclat qui brillait dans ses prunelles d'un bleu profond. Il fallait que Garden se détourne du mal qui l'habitait, et qu'elle se concentre uniquement sur ce qu'elle pouvait lire dans le regard du mangemort. Que cet amour inconditionnel soit plus fort que sa volonté à changer, à transformer ce qu'elle était pour atteindre un but qui ne serait bientôt plus le sien s'il elle s’entêtait à agir de la sorte. |
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| Elle allait lancer le sortilège de la Mort pour la première de sa vie et pourtant, elle ne tremblait pas, il n’y avait aucune hésitation en elle. Elle était prête à la faire. Qu’était une vie comparée à toutes celles qu’elle pourrait sauver ? Mais pour qui se battait-elle déjà ? En qui voulait-elle venir en aide ? Ah oui : les insurgés. Le problème auquel elle n’avait pas pensé en ingurgitant cette potion, c’est qu’en endormant sa conscience, elle en oubliait également qui elle était. Sa conscience était certes un handicape pour se faufiler au mieux dans le milieu des mangemorts car elle lui disait ce qui était bien et ce qui était mal, mais de ce fait, les idéaux qu’elle avait n’étaient plus très clair : aider les plus démunis, faire respecter l’égalité… c’étaient des choses que sa conscience lui dictait, or sans elle, cela n’avait plus vraiment de sens.
« Laisse ce pauvre innocent partir. Je ne le répéterais pas. » La voix d’Adam ne représentait pas même une gêne pour ses oreilles. Elle savait qu’il pointait sa baguette dans sa direction, mais elle ne le craignait pas, comme si il lui était impossible de lui lancer un sortilège contre elle. Cela devint plus gênant lorsqu’elle sentit la baguette sur sa nuque. « C'est indigne de toi. Cesse cette folie. » Que de paroles… Que savait-il d’elle au juste ? Et qui était-il pour lui dire ce qu’elle pouvait faire ou pas ? Elle l’ignora donc tout simplement, comme s’il n’était pas dans cette pièce, comme si aucune baguette ne la menaçait malgré sa présence sur sa peau. Elle ne cessait de regarder l’insurger et de le viser de sa baguette. Attendant de voir ce qu’Adam allait faire sans pour autant revoir son jugement sur l’avenir de sa victime. Puis les doigts chauds d’Adam s’enroulèrent sur son poignet, comme si cela allait l’empêcher d’exécuter ses plans. Pensait-il réellement qu’il avait un tel pouvoir sur elle ? Même ses paroles ne pouvaient rien y changer : « Si tu le tues, tu perdras ton âme. Tu renieras les idéaux que tu défends. Si tu mets un terme à sa vie, c'est la tienne que tu condamnes. » Elle ne quitta pas sa cible du regard, déteminée, mais se permis de répondre d’un ton égale : « Tu as l’air d’avoir gardé la tienne. » Elle parlait de son âme et de sa vie. Adam ne pouvait pas lui faire croire que cet acte allait la changer à jamais. Lui-même avait tué combien de personnes ces dernières années ? Il cherchait simplement à la faire hésiter, à lui faire peur, mais il était loin d’y parvenir.
Il dû le sentir car il resserra son étreinte sur son poignet, mais cela n’eu aucun effet. Son souffle contre son oreille, par contre, lui arracha lui frisson. Les sentiments qu’elle avait pour Adam étaient bels et bien présents et cette petite réaction en était la preuve. Cependant ce n’était pas cela qui la ferait changer d’avis. Son erreur fut de laisser trop de temps à Adam pour agir. Il avança ses doigts jusqu’à sa main et tint la baguette avec elle. Allait-il lancer le sortilège à sa place pour lui éviter de la faire ? tout était possible. « Est-ce que c'est … à cause de ce que je t'ai dit ? Je le retire. Je ne te laisserais pas tuer un innocent. » Elle tourna que très légèrement la tête et le regard, elle pouvait à peine le voir, mais c’était suffisant. « Ne te prends pas pour le centre du monde. » Oui ce qu’il lui avait dit lui avait fait du mal mais ce n’étaient pas ses mots qui l’avaient forcé à agir de la sorte. Lorsqu’il avait refusé de l’aider, elle avait trouvé un moyen de s’infiltrer un peu plus dans cette faction. Cela était dû à son refus et non à toutes ces choses déplaisantes qu’il lui avait dites. « Et ça n’a pas eu l’air de te déranger de tuer des innocents l’autre nuit. J’imagine qu’ils n’étaient pas les premiers. » Il ne pouvait pas jouer ces cartes là, il n’était pas en mesure de les assumer.
Ses propos eurent leur effet… du moins c’était ce qu’elle croyait car Adam retira sa baguette de sa nuque. Mais ce n’était que pour défaire les liens de l’insurger. « Je ne te laisserais pas tomber parce que j'ai trop peur de ce que tu me fais ressentir. » « [color=ffffcc]Tu m’as déjà laissé tomber… deux fois.[color] » il avait réussi à capter son attention, encore plus lorsqu’il fit tourner sur elle-même et qu’il posa une main sur son cou pour rapprocher leur visage. « Si une personne mérite tes mauvais traitements, c'est moi. Ne punies pas un insurgé pour mes erreurs. Ne te laisse pas corrompre pour me prouver que j'avais tort et que tu avais raison. » « Encore une fois tu te donne trop d’importance. » Elle ne cherchait pas à le blesser dans sa fierté, elle lui exposait juste la vérité : Elle ne faisait rien aux insurgés à cause de lui, et encore moins pour lui prouver quoi que ce soit. « Regarde-moi. » Son regard avait commencé à défier vers le lit où devait se trouver l’insurger, car aucun doute que ce sorcier ne chercherait pas à bouger d’un pouce avec deux mangemorts dans la même pièce que lui, mais la voix d’Adam la rappela à l’ordre. « Parle moi, Garden. Dis moi ce qui t'arrives. » Elle plongea à son tour un regard franc dans cela d’Adam. « Je fais ce qui doit être fait. » Elle n’avait plus envie de lui parler, ni de lui accorder la moindre attention. Elle se détourna de lui et remarqua alors que l’insurgé n’était plus là. Elle compris qu’elle s’était faite berner et cela la mis dans une profonde colère qu’elle n’afficha pourtant pas. Elle se contenta de se tourner de nouveau vers Adam. Un petit silence s’installa et Garden rangea sa baguette dans la poche de son pantalon. Cela dû détendre Adam, lui faire baisser quelque peu sa garde, pensant qu’elle en avait fini, mais aussi soudainement que brutalement, elle lui écrasa son poing sur le nez avec force. Elle se jeta aussitôt sur lui et ils tombèrent tous les deux au sol. Garden étant sur lui, elle repris sa baguette et la colla sur la gorge du mangemort. « Tu m’as fait perdre ma proie. » Grommela-t-elle, furieuse. Puis elle se calma presque aussitôt, jouant avec la pointe de sa baguette en la faisant passer sur le visage du jeune homme. « Quel dommage de devoir abîmer un si beau visage… »
Elle se pencha vers lui, finissant presque allongée sur son corps. Son visage se rapprocha de son cou où elle se laissa aller à humer l’odeur si singulière qui en émanait. Elle remonta doucement jusqu’à qu’il n’y ait plus qu’une limite quasi inexistante entre eux. « Toi qui semble tout savoir du bien et du mal : tu pense qu’il serait mal de se faire du bien ? » Une lueur éclaira son regard puis elle captura les lèvres de son ancien amant dans un baiser sensuel, sans brusquerie. Un baiser que la Garden ordinaire lui aurait donné. « Tu m’as trompé pour laisser filer l’insurger, tu me dois réparation. » Elle retourna à son cou qu’elle embrassa doucement.
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| « Tu as l’air d’avoir gardé la tienne. » Même alors qu'il continuait de parler, d'attirer son attention et de l'occuper, de telle sorte à permettre à l'insurgé qu'elle avait pris en tenaille de fuir, Adam ne cessa de cogiter ces quelques mots. En effet, il la mettait en garde contre un acte que lui même avait commis, et ce à plusieurs reprises. De son point de vue, il pouvait être le plus mal placé pour lui prodiguer ce conseil, voire cet avertissement, et il en avait conscience. Même dans un état qui ne semblait pas retranscrire sa volonté d'origine, Garden demeurait extrêmement lucide. Mais Adam savait qu'il pouvait justement être la personne la mieux placée pour l'informer des répercutions d'un assassinat sur son âme, car il les avait lui même subi. Elle se trompait lourdement si elle s'imaginait qu'il s'estimait plus fort, mieux capable d'assumer les conséquences de cet acte qu'elle même ne pouvait l'être. Non, Adam n'était pas un sorcier vaniteux. Il savait que les manifestations de sa conscience, jour après jour, constituaient une immense faiblesse. Il la faisait taire, autant que possible, la noyait sous l'alcool et un cynisme débordant. Il ne permettait pas qu'elle vienne mettre en péril des années de préparation, de combat, de sacrifice. Mais il n'était pas devenu froid et implacable du jour au lendemain. Un claquement de doigt n'avait pas suffit. Contrairement à l'exemple de Garden. Et son expérience le rendait méfiant à l'égard du changement de comportement si soudain de l'ancienne poufsouffle. Et il découvrirait tôt ou tard ce que cette transformation recelait.
Il la questionna sur son initiative, et cette volonté nouvelle de traquer les insurgés quant elle prétendait jusque là vouloir les protéger. Il se demandait s'il n'en était pas la cause. Ce à quoi elle rétorqua par un regard, simple, mais déjà suffisant pour le mangemort qui ne désirait pas brûler les étapes. « Ne te prends pas pour le centre du monde. Et ça n’a pas eu l’air de te déranger de tuer des innocents l’autre nuit. J’imagine qu’ils n’étaient pas les premiers. » A nouveau, cela revenait sur la table. Mais Adam était trop bien entraîné pour se laisser déstabiliser par ces quelques mots. Il conservait néanmoins la théorie de la jeune femme dans un coin de sa tête. Il tenta une nouvelle stratégie, gagnant quelques secondes supplémentaires en se proposant d'être la cible de Garden plutôt que l'insurgé qu'elle avait ferré dans ses filets. « Encore une fois tu te donne trop d’importance. » Une fois de plus, Adam resta stoïque, et ne dérogea pas au plan qu'il construisait petit à petit dans son esprit.
Leurs visages étaient proches, mais pas suffisamment pour que la moindre tension ne soit palpable. Il cherchait uniquement à confronter la Garden glaciale à la chaleur qui émanait de son propre regard. Il cherchait autre chose également, bien que lui même ne soit pas réellement en mesure de déterminer l'objet de ses recherches. « Je fais ce qui doit être fait. » Elle se détourna, comme si les tentatives d'Adam pour capturer définitivement son attention relevait d'un travail de novice le plus bancal. Ce faisant, elle constata que sa proie avait quitté les lieux. Adam se contracta légèrement, tenant sa baguette dans un poing ferme, certain de s'être attiré les foudres de la jeune femme. Mais lorsqu'elle se retourna, son regard demeurait impossible à décrypter, et elle rangea sa baguette. Adam ne pouvait pas croire que la personne qui lui faisait face capitulerait aussi facilement. Non, mais il ignorait quel subterfuge elle était en train de lui concocter. Il fronça les sourcils tandis qu'elle approchait, mais ne s'attendait pas à ce qu'elle en vienne aux mains. Il se prit son poing dans le nez, et il sentit l'arrête de celui-ci craquer sous le choc. Par automatisme, il porta une main à son nez et fut rassuré de ne pas sentir du sang en couler. Il n'eut guère le temps d'en faire plus, car déjà Garden se jetait sur lui et l’entraînait au sol. Sans doute hébété par la rapidité du retournement de situation, Adam ne bougea pas, laissant l'occasion à Garden, restée vive, de sortir sa baguette et de lui en coller l'extrémité sur la gorge. « Tu m’as fait perdre ma proie. » Son timbre était funeste et trop aigu pour qu'elle tente de feindre le calmer. Pourtant, l'instant d'après, elle se ressaisit et ajouta tout en faisant glisser la pointe de sa baguette sur le visage d'Adam : « Quel dommage de devoir abîmer un si beau visage… »
Il serra la mâchoire, mais ne fit pas un geste alors qu'elle s'allongeait presque sur lui pour venir le narguer au plus près. Elle lui frôla le cou, puis remonta à hauteur de son visage. Il eut tout loisir d'admirer, dans un silence maîtrisé, le détail de ses traits. Ses yeux, soulignés à l'excès, son nez, sa bouche, et la pointe de son menton audacieux. « Toi qui semble tout savoir du bien et du mal : tu pense qu’il serait mal de se faire du bien ? » La proximité qu'elle venait d'instaurer ne laissait planer aucun doute sur les intentions qui guidaient ces mots. Mais Adam savait d'avance qu'il n'allait pas apprécier ce qui allait suivre. Leurs lèvres se retrouvèrent, et si le baiser demeurait authentique, il laissa à Adam un goût amer, lorsqu'elle reprit une distance ténue pour s'exprimer à nouveau. « Tu m’as trompé pour laisser filer l’insurgé, tu me dois réparation. » Elle glissa jusqu'à son cou et y déposa un baiser qui tira un frisson à Adam, toujours plaqué au sol. Il riva sur elle un regard sceptique et attrapa ses hanches avec une délicatesse bien réelle, tandis qu'elle jouait toujours à faire décrire à sa baguette des signes sur son visage. « Je ne connaissais pas cette perversion chez toi. » Il avait susurré, donnant l'espace d'un instant l'illusion à Garden qu'elle pouvait gagner. Mais en une fraction de seconde, il fit pression sur elle tout en la soulevant légèrement, et ils roulèrent ensemble afin de le placer en position de force. Là, il attrapa ses poignets et les plaqua contre le bois rêche des lattes vieillissantes qui constituaient le parquet. Une pression supplémentaire et elle dut se séparer de son arme la plus visible. Il se pencha à son tour sur elle, arrêta ses lèvres à deux centimètres des siennes, puis reprit avec une assurance qu'un murmure ne pouvait cacher. « Je ne t'ai nullement trompée. Si tu as été trop distraite pour le laisser filer, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. » Ses lèvres se soulevèrent dans un sourire moqueur. « Je ne sais pas ce qui t'a fait changer d'avis sur la valeur de la vie d'un insurgé, mais cette prise de conscience ne t'a pas donnée plus de capacité à devenir un mangemort. »
D'un geste de l'index, il fit rouler plus loin la baguette de la jeune femme, sans lâcher son poignet, bien conscient que ses mots sévères ne faisaient qu'attiser sa colère. Il plongea davantage son regard d'un bleu charron dans les prunelles corrompues de la sorcière, cherchant un indice, n'importe quoi, qui serait digne de l'aiguiller sur son soudain revirement. Et tandis qu'il tentait de la décrypter, de lire en elle, ses propos lui revinrent en mémoire. Il se les appropria à nouveau, et tâcha d'y répondre comme si la jeune femme venait tout juste de soulever l'objection. « Tu as raison, j'ai mon lot de morts sur la conscience. Tu m'a vu tuer des insurgés, mais j'ai également été à l'origine de la perte de certains de ceux qui devraient être mes frères d'armes. » Tout en parlant, son regard passait de l'une à l'autre des prunelles de Garden, intensifiant ses déclarations de telle sorte à les ancrer dans son esprit. « Il ne se passe pas un jour sans que je pense à l'assassin que je suis devenu, froid, implacable et isolé. » Ses paupières ne se fermèrent qu'une seconde, alors qu'il accusait le coup de ses propres révélations. « Je sais très exactement ce que ça fait de tuer un autre être vivant, sorcier ou non, humain ou pas d'ailleurs. Je connais trop bien les répercussions d'un tel acte. » Il soupira, et laissa son front entrer doucement en contact avec celui de Garden. A nouveau, il ferma les yeux pour les rouvrir et capturer parfaitement le regard de la rousse. « Tu es seule décisionnaire. Je ne peux pas te protéger de cela contre ta propre volonté. Mais j'aimerais juste que tu comprennes, ce que ça fait, ce qu'il en coûte d'arracher la vie à un autre être humain. » Il lâcha son poignet gauche, et sa main remonta jusqu'à la joue de la sorcière, qu'il enveloppa d'une paume à la fois rassurante et fébrile. « Il n'y a rien à gagner dans la mort d'une autre personne Garden ; j'ai fait le choix de continuer sur cette voie, car j'espère que les conséquences sur mon âme seront moindres en comparaison de ce que cela pourra apporter au clan que je défends, in fine. Mais ne te méprends pas. Je ne tue aucun insurgé à la légère. Je ne fais pas de zèle pour obtenir les faveurs du Lord. Chaque sortilège de mort m'arrache un peu plus mon humanité, je ne tue que quand c'est strictement nécessaire, quand il n'y a aucune autre solution défendable. » Le fond de ses yeux était emprunt d'une sensibilité intense, et il retira sa main de la joue de la jeune femme, cessa de maintenir son second poignet, et posa ses paumes au sol pour se redresser légèrement. « Les insurgés que j'ai tué, l'autre nuit, étaient déjà condamnés, du moment où leur chemin avait croisé un mangemort dont je ne pouvais permettre la perte. Il n'y avait aucun moyen de les protéger. Et les tuer c'était … te faire comprendre à quel point la mort est traître, vicieuse et inacceptable. » Il la considéra d'un peu plus haut, bandant ses muscles avec une maîtrise qui empêchait à la sorcière de croire qu'elle pourrait avoir le dessus sur lui physiquement. « Garden... Je ne peux pas croire que tu veuilles aujourd'hui, consciemment et sérieusement, donner la mort. » Il se redressa complètement, toujours à califourchon sur son bassin, l'empêchant une amplitude de mouvement totale. Ses doigts glissèrent à nouveau jusqu'à son visage, et il dessina ses lèvres couleur sang de l’extrémité de son index. « Je n'ai ni la force, ni les moyens, et encore moins la légitimité pour t'empêcher d'agir, mais ... » Il prit son visage en coupe entre ses mains, et se pencha sur elle juste assez pour lui voler un bref baiser, et se redresser aussitôt. « Je tiens trop à toi pour te laisser faire. »
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| Elle pu légèrement sentir le frisson que le baiser qu’elle lui déposa dans le cou lui arracha, et un sourire fin étira ses lèvres. Ce simple contacte suffisait à lui faire de l’effet mais elle aussi commençait à se sentir fébrile. Adam… elle avait beau tout faire pour le chasser de son esprit, il s’imposait toujours à elle. Elle n’était plus amoureuse de lui, du moins elle tentait de s’en convaincre depuis tellement d’années… mais le retrouver dans sa vie était comme mettre un whisky pur feu sous le nez d’un ancien alcoolique qui s’était abstenu de boire durant six ans. Et même si elle avait jusque là presque réussi à résister à la tentation de le toucher, les choses devenaient compliquées tant il s’acharnait à faire éruption dans sa vie et en si peu de temps. Pourquoi se priver alors ? Pourquoi ne pas satisfaire son désir, ses sentiments pour lui durant quelques heures ? Les conséquences, elle les connaissait et sa conscience n’était pas présente afin de lui dire ce qui était bien.
Elle sentit les mains d’Adam se poser sur ses hanches et ce fut à son tour de frissonner. Elle aimait qu’il la touche. Elle avait toujours aimé cela. Si Garden était quelqu’un qui avait besoin de contacte et de se sentir aimé, avec Adam tout était multiplié. « Je ne connaissais pas cette perversion chez toi. » Un sourire presque innocent se peignit sur son visage. Il devait pourtant connaître cette perversion non ? Après tout, ils avaient déjà eu un moment intime même si cela remontait à Poudlard et Garden n’avait joué les vierges prudes, bien au contraire. Elle avait de l’expérience dû à son besoin envers les hommes déjà à l’époque et avec Adam cela avait été formidable, peut-être même mieux qu’avec tous les autres réunis. Probablement à cause de ses sentiments pour lui.
Il les fit rouler, se retrouvant dominant dans cette nouvelle position et pris ses poignets entre ses mais. Elle pensait qu’il la désirait autant qu’elle pouvait le faire, même lorsqu’il fit en sorte qu’elle lâche sa baguette. Après tout, elle n’avait pas besoin de son arme dans un tel moment. Il se pencha vers elle et elle se cambra de son côté, prête à recevoir ses lèvres. Si une chose pouvait la calmer vis-à-vis de la fuite de l’insurgé, c’était cela, mais Adam était cruel et il voulait la faire languir. « Je ne t'ai nullement trompée. Si tu as été trop distraite pour le laisser filer, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. Je ne sais pas ce qui t'a fait changer d'avis sur la valeur de la vie d'un insurgé, mais cette prise de conscience ne t'a pas donnée plus de capacité à devenir un mangemort. » Elle ne pris pas la peine de répondre, de se défendre, de s’offusquer… ses derniers rapports de missions parlaient pour elle. Elle était une mangemort utile à présent, on commençait à lui faire confiance. Il pourrait toujours le vérifier si le cœur lui en disait. La seule raison pour laquelle sa victime s’était échappée, ce n’était pas parce que Adam était arrivé ou à cause de tout son discours inutile, mais seulement parce qu’il l’avait distraite assez longtemps pour laisser filer l’insurger. Le tour le plus vieux du monde… « Tu as raison, j'ai mon lot de morts sur la conscience. Tu m'a vu tuer des insurgés, mais j'ai également été à l'origine de la perte de certains de ceux qui devraient être mes frères d'armes. » Ses bavardages commençais à l’ennuyer. Quand allait-il passer aux choses sérieuses ? « Il ne se passe pas un jour sans que je pense à l'assassin que je suis devenu, froid, implacable et isolé. Je sais très exactement ce que ça fait de tuer un autre être vivant, sorcier ou non, humain ou pas d'ailleurs. Je connais trop bien les répercussions d'un tel acte. » Alors qu’elle tendait tout son corps vers lui, elle comprit : rien ne passerait… Adam lui faisait une sorte de morale assommante à deux mornilles. Lorsque leur front se touchèrent, Garden fronça les sourcils. Elle se fichait bien de ses états d’âme mais il avait envie de parler visiblement, de se confier. Grand bien lui fasse ! « Tu es seule décisionnaire. Je ne peux pas te protéger de cela contre ta propre volonté. Mais j'aimerais juste que tu comprennes, ce que ça fait, ce qu'il en coûte d'arracher la vie à un autre être humain. Il n'y a rien à gagner dans la mort d'une autre personne Garden ; j'ai fait le choix de continuer sur cette voie, car j'espère que les conséquences sur mon âme seront moindres en comparaison de ce que cela pourra apporter au clan que je défends, in fine. Mais ne te méprends pas. Je ne tue aucun insurgé à la légère. Je ne fais pas de zèle pour obtenir les faveurs du Lord. Chaque sortilège de mort m'arrache un peu plus mon humanité, je ne tue que quand c'est strictement nécessaire, quand il n'y a aucune autre solution défendable. » Il y paraissait tellement fébrile que le cœur de Garden se serra. Elle n’aimait pas le voir comme ça. Il souffrait et elle détestait ça. « Les insurgés que j'ai tué, l'autre nuit, étaient déjà condamnés, du moment où leur chemin avait croisé un mangemort dont je ne pouvais permettre la perte. Il n'y avait aucun moyen de les protéger. Et les tuer c'était … te faire comprendre à quel point la mort est traître, vicieuse et inacceptable. Garden... Je ne peux pas croire que tu veuilles aujourd'hui, consciemment et sérieusement, donner la mort. » Il était désormais assis sur elle, l’empêchant de bouger réellement et cela n’était pas agréable car elle n’avait pas envie d’entendre tout ce qu’il lui disait sur elle. Cependant ses doigts dessinant ses lèvres la troublèrent. Il avait de ces gestes qui la déstabilisaient. Cela avait toujours été le cas. « Je n'ai ni la force, ni les moyens, et encore moins la légitimité pour t'empêcher d'agir, mais ... » Il se pencha vers elle et lui donna enfin un baiser… si elle pouvait appela ça comme ça. Ce fut bref, court, trop court, comme un adolescent volant un baiser à une camarade de classe.
« Je tiens trop à toi pour te laisser faire. » Cette fois, elle ne pu soutenir le regard du mangemort et tourna la tête sur le côté, fixant un point invisible, les dents serrées. « Souviens toi : tu ne me connais pas. Celle que tu as aimé n’a jamais existé. » Etre plus amère aurait été difficile. Elle avait encore ses paroles sur le cœur. Il ne pouvait pas débouler lors d’une mission comme il le faisait et faire comme si il la connaissait, appuyer un peu plus sur le plaie de son cœur afin de la faire saigner. « Les sentiments que tu as pour moi ne sont que des chimères… » Elle riva à nouveau son regard au sein. « Alors laisses moi faire ce que je veux de ma vie puisque tu ne veux pas en faire parti ! » Elle avait presque crié, crachant sa colère et sa douleur. Puis dans un mouvement souple et parfaitement calculé, elle réussit à les faire chavirer. Elle avait vue une brèche et l’avait tout de suite exploité. Elle se releva et repris sa baguette rapidement puis se tourna vers Adam en la pointant vers lui, plus comme si elle le pointait du doigt que comme une menace. « Tu n’arrête pas de me briser le cœur ! Tu m’as lâchement abandonné il y a six ans ! Tu as refusé de m’aider en me disant des horreurs l’autre soir ! Et aujourd’hui tu te pointe avec des déclarations stupides juste pour m’amener ç faire ce que toi tu veux ! Je ne peux plus le supporter ! Tu vas me rendre folle ! Alors vas-t-en pour de bon ! Sors de ma vie et laisse moi prendre toutes les potions nécessaires afin de pouvoir agir ! » Sa colère ne se dissimulait pas, sa peine non plus. Sa respiration était saccadée à cause de sa tirade et de la force avec laquelle elle l’avait exprimé. Elle baissa la main et par la même occasion sa baguette. Son regard tomba lui aussi. Si sa conscience n’était pas éveillée, ses sentiments étaient là et elle exprimait tout sans se demander si elle faisait bien ou non. « Tu refuse même ce que je t’offre… » Si il avait tant de sentiments pour elle, pourquoi il ne la touchait pas ? Pourquoi il ne faisait que parler ? « Alors même que tu saute Bonnie sans remords alors que c’est la pire des garces. » Bien entendu, elle le savait et cela la déchirait. Sa cousine ne s’était pas gênée pour lui balancer cette vérité en pleine face alors que Garden se vantait de sa relation avec un sang pur – bien qu’elle se moquait de son sang mais que Bonnie en crevait de jalousie – sa rivale de toujours lui avait alors avoué que elle, au moins, elle voyait toujours Adam et qu’ils ne faisaient pas que jouets aux échecs sorciers ensemble. Elle savait frapper là où ça faisait mal et Garden la soupçonnait d’avoir toujours su quel genre de sentiments elle nourrissait pour le Serdaigle.
Ses talons frappèrent le sol tandis qu’elle se dirigeait vers le lit sur lequel elle se laissa tomber tout en poussant un soupire las. « Tes contradictions m’épuisent et me dévastent Adam, alors entre ou sors de ma vie pour de bon parce que je ne supporte plus ce manège. » Sa voix était basse, terriblement basse par rapport à ses cris précédents, mais elle était tellement fatiguée de souffrir, de puiser en elle afin de faire en sorte gérer sa vie sans lui et de le voir revenir, la faisant espérer, ne serait-ce qu’un amitié, même une simple collaboration, puis s’envoler encore une fois.
Soudainement une vive douleur martela son crâne, la surprenant. Elle poussa un petit gémissement de plaqua sa main sur sa tempe. La potion commençait à ne plus faire effet. Ce n’était pas le moment ! Elle devait rentrer et en préparer une autre très rapidement, car elle savait que lorsque sa conscience serait éveillée, elle n’aurait plus force de recommencer.
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| Le sorcier vivait dans une contradiction qui lui crevait les yeux, mais qu'il était incapable de s'expliquer et encore moins d'assumer. D'un côté, il ne voulait pas de Garden dans sa vie, de l'autre, il ne cessait de s'inquiéter pour son âme, afin qu'elle ne subisse pas la corruption que la sienne avait enduré. Fallait-il donc toujours que les choses soient si compliquées lorsqu'elles concernaient Garden ? Sans remords, sans plus y penser, il donnait la mort afin d'assurer sa place au sein des mangemorts. Il ne prenait pas plaisir à tuer, mais il le faisait sans trembler, avec la froideur et la minutie d'un professionnel. Pourquoi avait-il fallu que l'ancienne poufsouffle fasse irruption dans son quotidien si bien réglé et chamboule tout au point qu'il lui était désormais devenu impossible de l'abandonner à son sort ?
« Souviens toi : tu ne me connais pas. Celle que tu as aimé n’a jamais existé. » Elle avait détourné les yeux et craché son venin, comme si les propos sincères qu'il lui avait tenu n'étaient que du vent, qui s'abattait sur elle sans la chatouiller davantage qu'une légère brise. « Les sentiments que tu as pour moi ne sont que des chimères… » Elle aurait tant voulu s'en persuader. Mais Adam, lui, ne chercha pas à éviter son regard lorsqu'elle revint le planter dans le sien. « Alors laisses moi faire ce que je veux de ma vie puisque tu ne veux pas en faire partie ! » Sa voix était devenue forte et sèche puis, dans un mouvement habile, elle le fit dégringoler de son perchoir. A l’affût de ses mots, il n'avait pas fait attention à la brèche qu'il lui avait laissé. Et il la regarda se relever, en coin, prenant encore un instant, demeurant quelques secondes de plus sur le plancher abrupt de cette chambre vétuste. « Tu n’arrête pas de me briser le cœur ! Tu m’as lâchement abandonné il y a six ans ! Tu as refusé de m’aider en me disant des horreurs l’autre soir ! Et aujourd’hui tu te pointe avec des déclarations stupides juste pour m’amener à faire ce que toi tu veux ! Je ne peux plus le supporter ! Tu vas me rendre folle ! Alors vas-t-en pour de bon ! Sors de ma vie et laisse moi prendre toutes les potions nécessaires afin de pouvoir agir ! » Toujours allongé de manière résignée, presque abbatue, Adam releva le visage lorsque Garden fit mention de potion. Il fronça les sourcils, tout en se relevant lentement, peu inquiété par la baguette que la sorcière pointait dans sa direction. Il n'y avait pas de quoi être inquiet. La colère qu'exprimait la jeune femme tenait plus de l'émotion et de la peine que de la réelle volonté de blesser. D'ailleurs, lasse, elle abaissa sa baguette, et son regard se perdit aux pieds d'Adam. Il la regarda, incrédule, les lèvres à demi entrouvertes, les sourcils non plus froncés mais soulevés dans une expression d'intense surprise, interdit.
« Tu refuse même ce que je t’offre… » Elle semblait abattue, comme si le fait qu'Adam puisse refuser ses avances licencieuses la perturbait réellement. Ne comprenait-elle donc pas ? « Alors même que tu sautes Bonnie sans remords alors que c’est la pire des garces. » Adam ne sut que répondre et, dans une réaction grotesque et sordide, il échappa un éclat de rire incrédule. C'était stupide et très malvenu, et il le comprit lorsque les talons de la sorcière martelèrent le sol alors qu'elle se précipitait sur le lit pour s'y jeter, vraisemblablement épuisée. Non pas par son quotidien, mais par la situation que lui imposait Adam. Il le comprit à l'instant où elle prononça en soupirant entre les mèches rousses qui lui tombaient désormais sur le visage : « Tes contradictions m’épuisent et me dévastent Adam, alors entre ou sors de ma vie pour de bon parce que je ne supporte plus ce manège. » La lassitude l'étreignait. Adam pouvait le comprendre, car il connaissait ce sentiment, cet ennemi de toujours qui venait le hanter chaque jour, et contre lequel il devait lutter afin de continuer à progresser sur le chemin qu'il s'était tracé. Les traits d'Adam se teintèrent d'une lueur pleine de compassion. Mais il n'eut pas le temps de s'approcher, de faire un geste, de prononcer le moindre mot que Garden émit un gémissement et se plaqua une main sur la tempe. La souffrance se lisait sur ce que le mangemort distinguait du visage de la rousse. Inquiet, il mit de côté la colère, la lassitude et l'ignorance de Garden pour faire enfin un pas en avant et s'asseoir à ses côtés sur le lit.
Il tourna les yeux vers elle, l'observa un instant tandis que, trop concentrée sur la douleur qui semblait lui ceindre le crâne, Garden ne pouvait pas surprendre l'éclat qui brillait au fond de ses prunelles bleutées. D'un geste faussement négligeant, il attrapa la main que Garden avait apposé sur sa tempe, comme si cela pouvait lui apporter le moindre réconfort. « Ce sont les potions dont tu as parlé, n'est-ce pas ? » Faire le rapprochement était aisé, pour un esprit aussi vif que le sien, mais cela surprendrait sans doute la jeune femme. Car voilà de longues années qu'ils ne s'étaient pas côtoyés et, en toute modestie, Adam savait que son intelligence était rare. Lâchant subitement la main de la nouvelle rouquine, il questionna : « Quel est leur effet premier ? Et que se passera t'il si tu arrêtes d'en prendre ? » Depuis qu'il avait intégré les rangs des mangemorts, Adam avait vu de près les effets secondaires de potions sensées booster certaines qualités dont un mangemort pouvait avoir besoin afin de mener à bien telle ou telle mission.
L'ancien serdaigle se pencha sur la sorcière et planta ses iris dans ses prunelles voilées. « Je sais d'expérience qu'avoir recours à la magie de cette manière suppose nécessairement des conséquences. Est-ce à cause de cette potion que tu portes … ça ? » Prononçant le dernier mot, il glissa l'index sur le côté du bustier de Garden, ne cherchant en rien à donner à son geste un caractère équivoque. Il avait beau « sauter sans remord » la pire des garces, jamais il ne lèverait la main sur Garden de la même manière. Un sourire au coin des lèvres, il demeura sérieux, malgré l'éclat léger dans son regard lorsqu'il expliqua : « Je ne ressens pas d'envie malsaine pour toi, Garden. » Prononçant son nom, il porta une main à sa joue et la caressant doucement. « Malgré l'apparence que tu te donnes, et peu importe le nombre d'hommes que tu as connu, tu seras toujours pour moi la Garden de notre jeunesse, pure et pleine de compassion, malgré les épreuves de la vie. » Un sourire tendre étira ses lèvres, et il se pencha sur elle, sa main sur sa joue glissant légèrement vers l'arrière de son crâne pour le tenir alors qu'il approchait ses lèvres des siennes. « Si cette Garden là était une chimère alors ... » Il effleura la bouche de son amour de jeunesse, le regard plissé et brûlant. « J'aime une illusion. » Ses doigts se dérobèrent de l'arrière du crâne de Garden, et son visage s'éloigna alors qu'il reprenait toute sa hauteur. A nouveau assis à ses côtés, il continua néanmoins de la regarder, un air mystérieux figé sur les traits.
« C'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à te donner raison. Je n'arrive pas à croire que la personne bienfaisante que tu étais ne soit que faux semblants. Je ne peux pas me résoudre à te voir comme tu es aujourd'hui et admettre que les méfaits que tu commets forment ta véritable nature. » Il soupira, et reportant son regard sur le mur qui faisait face au lit, il ajouta : « Et tant que je ne me ferais pas une raison, je ne pourrais pas t'abandonner. » Il croisa les bras, se demandant s'il parvenait à se montrer suffisamment clair. Il l'avisa à nouveau, et se penchant à peine cette fois ci, il tenta d'éclaircir ses intentions : « Si tu me prouves que je me trompe, que je m'accroche à des fantasmes d'adolescent, alors je sortirais définitivement de ta vie. Sinon, je t'aiderais, comme tu me l'avais demandé. » Il arqua un sourcil et ses lèvres se crispèrent dans une attitude entre défit et scepticisme. |
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| La douleur était vive, lui faisant serrer les dents et se crisper puis elle s’adoucissait légèrement avant de mieux revenir. Elle ne voulait pas crier, ni se plaindre. Elle savait ce qu’il lui arrivait, et elle en était responsable alors elle ne broncherait pas. Elle devait seulement trouver la force de se lever et de retourner chez elle avant que les effets ne se dissipent complètement et elle avait très peu de temps devant elle : Adam ne la laisserait probablement pas partir aussi facilement. Il voulait jouer les preux chevaliers, l’empêcher de faire ce qu’il considérait comme mal et si elle tentait de partir maintenant, il lui ferait barrage de peur qu’elle se lance à la poursuite de l’insurgé qui lui avait échappé par sa faute. Mais il fallait être réaliste : elle n’allait pas le retrouver, du moins pas dans l’immédiat. Il devait s’être terré quelque par et pleurer sur sa petite séquestration.
Les yeux clos, elle tentait de se concentrer afin de maîtriser la douleur qu’elle ressentait et cela semblait lui réussir mais Adam vint troubler ses efforts en attrapant sa main. Il s’était assis à côté d’elle. Elle l’avait senti, mais elle n’avait pas pensé qu’il la toucherait après tout ça. « Ce sont les potions dont tu as parlé, n'est-ce pas ? » Elle ouvrit doucement les yeux et les posa sur Adam tout en secouant la tête de manière positive. Elle ne voyait pas pourquoi elle se cacherait de ce qu’elle avait fait. « Quel est leur effet premier ? Et que se passera t'il si tu arrêtes d'en prendre ? » Elle airait pu lui répondre, mais elle n’avait pas envie de satisfaire sa curiosité. « Tu poses trop de questions. » Affirma-t-elle simplement en repositionnant sa tête droite, les yeux rivés sur le plafond. Cependant, Adam n’était pas du genre à lâcher prise lorsqu’il avait quelque chose en tête. Il se pencha sur elle et planta un regard étrange dans les yeux de Garden. « Je sais d'expérience qu'avoir recours à la magie de cette manière suppose nécessairement des conséquences. Est-ce à cause de cette potion que tu portes … ça ? » Son indexe glissa sur le côté de son vêtement, lui arrachant un léger frisson. « Ne fais pas ce genre de chose… » Murmura-t-elle. Il refusait ses avances et se permettait par la suite des gestes qui pouvaient la troubler. « Je ne ressens pas d'envie malsaine pour toi, Garden. » Elle arqua un sourcil. Ah ? C’était une bonne nouvelle selon lui ? Pensait-il qu’elle prendrait cela comme un compliment ? Son sourire moqueur ne lui permettait pas de savoir où il voulait en venir, mais elle le prit assez mal. Qu’était-elle alors ? Que signifiait cette main douce et caressante sur sa joue ? La voyait-il simplement comme une chose fragile à protéger ? Mais elle n’était plus fragile ! Elle était forte désormais ! Du moins tant que la potion faisait effet et ils s’envoler petit à petit, fissurant le mur qui protégeait sa conscience, des remords commençaient à s’échapper de cette barrière tout doucement Elle savait que rapidement, le mur s’écroulerait et qu’elle serait noyée sous un flot de culpabilité. Elle devait vraiment filer d’ici, mais Adam était toujours là et il n’en avait pas fini avec elle. Elle aurai pu lui lancer un sort quelconque afin de l’immobiliser, mais elle ne s’en sentait pas la force. Preuve en était que la potion ne faisait plus correctement son travail.
« Malgré l'apparence que tu te donnes, et peu importe le nombre d'hommes que tu as connu, tu seras toujours pour moi la Garden de notre jeunesse, pure et pleine de compassion, malgré les épreuves de la vie. » elle ferma douloureusement les yeux. Les mots qu’il prononçait se plantaient dans son cœur comme des lames. Elle ne rouvrit les paupières que lorsqu’elle sentit sa main glisser à l’arrière de sa tête et elle eu la surprise de constater à quel point il avait approché leur visage. « Si cette Garden là était une chimère alors... » Leurs lèvres s’effleurèrent et le regard qu’il posa sur elle lui coupa la respiration. Pourquoi ? Pourquoi lui faisait-il ressentir tant de choses ? « J'aime une illusion. » « Ne dis pas ça… » Sa voix était suppliante. Il ne pouvait aimer une illusion. Il ne pouvait pas l’aimer non plus. Elle était déchirée par sa déclaration parce qu’elle était impossible. Non pas qu’elle remette en doute ses sentiments, il pouvait très bien l’aimer, mais n’était-ce pas ses sentiments d’adolescent qui parlaient ? Une certaine nostalgie ? Et même si ce n’était pas le cas, elle connaissait déjà la fin de cette histoire…
« C'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à te donner raison. Je n'arrive pas à croire que la personne bienfaisante que tu étais ne soit que faux semblants. Je ne peux pas me résoudre à te voir comme tu es aujourd'hui et admettre que les méfaits que tu commets forment ta véritable nature. » Avoua-t-il alors qu’il s’était éloigné d’elle afin de se redresser. Puis il cessa de la regarder, préférant le mur à son visage. « Et tant que je ne me ferais pas une raison, je ne pourrais pas t'abandonner. Si tu me prouves que je me trompe, que je m'accroche à des fantasmes d'adolescent, alors je sortirais définitivement de ta vie. Sinon, je t'aiderais, comme tu me l'avais demandé. » Elle posa ses mains sur son ventre et soupira. Regardant le plafond, elle se décida à lui parler, lui dire la vérité n’avait rien d‘extraordinaire, elle s’était tue plus tôt simplement pour l’ennuyer… « Elle endort ma conscience… la potion. » Se sentit-elle obligée de préciser. « Il y a des effets de dépendance mais si j’arrête d’en prendre, je redeviendrai inutile… » Sa voix était égale, sans émotion particulière, elle ne faisait qu’exposer des faits. Elle se redressa quelque peu, réussissant à s’asseoir, la douleur ne la lançait presque plus. Elle aurait du savoir ce que cela voulait dire. « Tu te trompes : je ne suis pas pure… Si j’étais pure je n’aurai pas manipulé une homme en lui faisant croire à des sentiments afin d’atteindre mes buts. Je n’aurai pas laissé les gens que j’aime derrière moi sans leur donner de nouvelles ou même en prendre d’eux. Je ne jalouserai pas ma cousine à en crever parce qu’elle t’as toi et je n’aurai pas fait de mal à tous ces gens. » Sa dernière phrase la frappa elle-même de plain fouet. Ses yeux s’écarquillèrent avant de se remplir de larmes. Qu’avait-elle fait ? « Adam… » Gémit-elle avant de se jeter sur lui, entourant sa taille de ses bras et posant sa tête sur sa cuise, les larmes ruisselant sur ses joues. Sa conscience venait de reprendre ses droits et tout ce qu’elle avait fait lui explosait à la figure. « J’ai fait des choses horribles ! J’ai fait du mal à tellement de personnes… Je t’ai frappé, toi ! » Elle leva les yeux vers lui. « Je suis désolée, je ne voulais pas te faire de mal. » Il lui était déjà arrivé de frapper Adam, mais simplement une gifle, et pour de bonnes raisons selon elle. Là, elle l’avait fait gratuitement et cela n’avait rien d’une claque mais bien d’un coup de poing en plein dans son visage. Pourrait-il le lui pardonner ?
Elle se recroquevilla sur elle-même. Elle avait simplement voulu s’intégrer mieux au mangemorts afin d’être acceptée et mise plus dans les confidences. Elle pensait ainsi récolter pas mal d’informations, mais en réalité, elle était devenue comme eux.
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| « Ne dis pas ça… » Sa voix percuta Adam de par la fragilité qui en émanait . Il se laissa un instant pour accuser le coup, détachant ses doigts de l'arrière du crâne de la jeune femme, reprenant du recul. L'air était lourd et l'ambiance pesante. Garden, à ses côtés, semblait s'être radoucie, et la lassitude qui l'avait atteinte contaminait Adam. Affligé d'être le témoin de l'extrême fragilité qui prenait peu à peu possession de la bouche de Garden, et de ses moindres gestes, Adam ne savait qu'une chose : qu'il était prêt à lui donner ce qu'elle était venue lui demander plusieurs semaines auparavant. Il n'était pas sûr, alors, d'avoir la force et le courage de revenir dans la vie de la sorcière. Il savait désormais que ses craintes ne regardaient que lui, et qu'il ne pouvait pas se montrer aussi égoïste quand sa vie à elle était en jeu. Il en avait déjà pris conscience avant de trouver Garden à deux doigts d'arracher la vie d'un innocent, mais cette fâcheuse confrontation ne faisait que renforcer sa volonté. Il ne pouvait pas se dissimuler derrière ses états d'âme plus longtemps. Le rôle d'enfant gâté et négligeant ne lui convenait pas. Comment avait-il pu, l'espace de quelques jours, se persuader qu'abandonner Garden au moment où elle avait le plus besoin de lui pouvait-être une bonne idée ? Il aurait volontiers jeté un avada kedavra à cette partie de lui qui avait rejeté la seule personne qu'il ait jamais cherché à protéger en dépit de toute raison. Comme il l'avait révélé à Garden, les morts qu'il avait causé au fil des ans étaient parvenues à le dépouiller d'une partie de son âme. Mais un aveu restait encore à faire.
« Elle endort ma conscience… la potion. Il y a des effets de dépendance mais si j’arrête d’en prendre, je redeviendrais inutile… » Il la regarda à nouveau, étendue sur le lit, le regard perdu sur un point indéfini au plafond. Elle semblait profondément persuadée d'être inutile si elle ne tuait pas. Les lèvres d'Adam s'étirèrent, sans qu'aucune joie ne parvienne à émerger du sourire amer qui se posa ainsi sur ses traits. Garden se redressa, et il ne la quitta pas des yeux, alors qu'elle ajoutait : « Tu te trompes : je ne suis pas pure… Si j’étais pure je n’aurais pas manipulé une homme en lui faisant croire à des sentiments afin d’atteindre mes buts. Je n’aurais pas laissé les gens que j’aime derrière moi sans leur donner de nouvelles ou même en prendre d’eux. Je ne jalouserais pas ma cousine à en crever parce qu’elle t’a toi et je n’aurais pas fait de mal à tous ces gens. » Le cœur d'Adam se serra, alors qu'il sentait le désespoir qui se déployait en elle. Il retint son souffle alors que les yeux de Garden se figeaient dans une expression d'intense détresse, les larmes se frayant un chemin vers ses prunelles d'un bleu glacé pour les voiler violemment. « Adam… » Un frisson l'étreignit, il ressentait les émotions qui la submergeaient avec une sublime acuité. Elle se jeta sur lui, ceignant sa taille, et posant la tête, dévastée, sur sa cuisse la plus proche. Il accusa le coup, demeurant immobile un instant, alors qu'elle avouait : « J’ai fait des choses horribles ! J’ai fait du mal à tellement de personnes…Je t’ai frappé, toi ! » Ses prunelles humides se levèrent vers lui, et le regard d'Adam se plissa légèrement. Son cœur était lourd dans sa poitrine, la douleur l'empêchait de cligner des yeux ou d'échapper le moindre mot qui pourrait la rassurer. « Je suis désolée, je ne voulais pas te faire de mal. »
Ne pouvant plus supporter cette peine qui s'amusait à ricocher en lui, Adam glissa d'abord une main dans les boucles rousses de Garden. Il retenait toujours son souffle, et le laissa finalement passer par le biais d'un profond soupire. Puis d'une voix rauque, parasitée par le poids de la douleur de Garden, il échappa : « Ca va aller. » Quel imbécile ! Son amour d'adolescence était là, en pleurs sur ses genoux, se fustigeant pour les atrocités qu'elle avait commises sous le couvert d'une potion qui lui arrachait ses états d'âme, et que trouvait-il à dire ? « ça va aller » … Autant lui dire que ça n'était pas « grave », ou qu'il y avait pire dans la vie. Peut-être lui parler de la météo ? Ou des conséquences de ses pleurs sur le mascara et l'eye liner qu'elle avait certainement passé une éternité à appliquer ? Idiot. Il se donna une gifle intérieurement , et attrapa Garden par les épaules pour la forcer à se redresser. Puis il l'attira à lui et la serra contre son cœur dans une étreinte qu'il voulait réconfortante. Passant une main tendre dans ses cheveux, il murmura à l'oreille de sa chimère. « Ce n'est pas ta faute Garden. Tu n'as bu cette potion et agit contre tes convictions que parce que je t'ai abandonné... » Il soupira, ferma les yeux, et confessa : « une fois de plus. » Ses bras enserrèrent sa nuque, et il la garda plus étroitement serré contre lui, son visage se perdant dans la chevelure rousse qui avait remplacé les boucles blondes qu'il aimait tant jadis. « Ce n'est pas moi qui devrais te repousser, mais toi. Je suis néfaste pour toi. Je n'ai fait que te faire souffrir, et chacune de nos rencontres n'est qu'une excuse pour te faire encore plus de peine. » Dans une dernière pression, il la serra contre lui, puis rouvrit les yeux et se détacha légèrement d'elle, faisant glisser ses bras sur ses épaules. Mais il ne rompit pas tout contact, ses doigts se croisant à quelques centimètres derrière sa nuque, et son front se posant sur le sien, avec une infinie tendresse. Il planta ses prunelles sombres dans celles, si claires, de la jeune femme, et soupira encore une fois avant de poursuivre : « Tu es quelqu'un de bon, Garden, et une sorcière rare. Mais tes bonnes intentions ont fait des dégâts, à cause de moi. » Le lien entre ses doigts se brisa, et l'une de ses mains se porta au visage de Garden, essuyant ses larmes et neutralisant les marques noires que leur écoulement avait causé sur ses joues. « Tu n'as rien fait de répréhensible que je ne t'ai pas moi même poussé à faire. » Un sourire sans joie étira ses lèvres, peignant une expression triste et résignée sur son visage. « Laisse moi faire ces choses que tu réprouves, pour nous deux. » Il caressa sa joue et s'y attarda, tandis que son avant bras était toujours posé sur son épaule, pour la maintenir proche de lui. « Tu as beau te défendre de l'être, tu es bien meilleure que je ne pourrais jamais l'être. Ta bonté d'âme, ta gentillesse et cette tendresse dont tu es capable avec le plus parfait des inconnus, ces qualités me sont inaccessibles. Alors je m'efforce de faire en sorte que tu restes ainsi, telle que je t'ai connue, pour que cette grandeur d'âme ne disparaisse jamais. » Il rompit le contact entre leur front, s'écartant légèrement d'elle, tandis que sa main derrière sa nuque vint la saisir, bientôt rejointe par celle qui caressait sa joue. « Laisse moi être le vilain, celui qui tue et qui ment. Et reste cette chimère, ma chimère. » Son regard se plissa légèrement, et il approcha à nouveau son visage de celui de Garden, sans même s'en rendre compte, liant ses prunelles aux siennes avec douceur et fermeté. « En avançant dans les ténèbres, j'ai renié le peu de compassion que j'avais. Mais je ne t'ai jamais perdue de vue. Tu es ma lumière dans l'obscurité, Garden... » Sa voix devenait de plus en plus ténue à mesure qu'il avouait enfin ce qu'il avait sur le cœur. « Je t'en prie, ne mets pas en danger ce que tu es. Ne te mets pas en danger. » |
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| Elle sentit la main d’Adam se glisser dans ses cheveux et entendit ses trois petits mots : « Ça va aller. » De paroles prêtes faites, sans aucune valeurs. Elle ne lui en voulait pas de dire cela, c’était ce qui venait naturellement lorsque l’on essayait de réconforter une personne, mais dans ce cas précis, c’était loin d’être suffisant. Elle était dévastée par ce qu’elle avait fait, sa conscience la faisant redevenir celle qu’elle avait toujours été avec ses idéaux et ses principes. Jamais elle n’aurait fait tout cela sans la potion, mais elle l’avait prise de son plein gré. Elle n’aurai jamais imaginé qu’elle puisse perdre le fil de ses convictions les plus profondes en faisant du mal comme elle l’avait fait. Brisée par le contre coup du réveille de sa conscience, elle laissa Adam la redresser comme si elle n’était qu’elle vulgaire poupée de chiffon et lorsqu’il la serra dans ses bras, ses larmes ne purent disparaître. Elle ne méritait pas qu’il la traite de cette manière, avec tant de douceur. Elle avait fait des choses qu’elle considérait comme atroce et elle n’avait pas été tendre avec lui, mais avec toute sa bonté, Adam l’étreignait et lui caressait les cheveux. Comment pouvait-il se montrer aussi doux ?
« Ce n'est pas ta faute Garden. Tu n'as bu cette potion et agit contre tes convictions que parce que je t'ai abandonné... une fois de plus. » Ses sanglots devinrent plus intenses. C’était ce qu’elle ressentait, non pas qu’elle pensait qu’Adam était responsable de ses actes, mais l’abandon… elle s’était sentie abandonnée et l’entendre de la bouche d’Adam lui faisait du bien – elle n’était pas parano – autant que cela lui faisait du mal. Elle se serra autant que possible contre lui, sentant son visage s’enfouir dans ses cheveux lui offrant un moment de tendresse qu’elle pensait ne plus jamais connaître. « Ce n'est pas moi qui devrais te repousser, mais toi. Je suis néfaste pour toi. Je n'ai fait que te faire souffrir, et chacune de nos rencontres n'est qu'une excuse pour te faire encore plus de peine. » Elle secoua la tête de façon négative autant que sa position le lui permettait. Non, il ne lui faisait pas de peine à chaque fois et surtout elle ne voulait pas et ne pouvait pas le repousser, cela lui paraissait au dessus de ses forces. Elle était pourtant la dernière fois, mais c’était lui qui lui avait montré la sortie. Même lorsqu’il la blessait, elle restait autant qu’elle le pouvait, comme si les choses pouvaient s’arranger ou qu’importe ce qui était dit ou fait, elle voulait rester à ses côtés. C’était stupide, elle le savait, mais quelque chose la poussait à agir de la sorte.
Leur front se rencontrèrent de par l’initiative d’Adam et leurs yeux se retrouvèrent. Garden se sentait au plus mal et pourtant elle aurait aimé restée ainsi, tout simplement. « Tu es quelqu'un de bon, Garden, et une sorcière rare. Mais tes bonnes intentions ont fait des dégâts, à cause de moi. » Elle voulut lui répondre mais hoqueta à la place et tandis qu’il essuyait ses joues, il reprit : « Tu n'as rien fait de répréhensible que je ne t'ai pas moi même poussé à faire. » La tristesse qui se lisait sur son visage lui pinça le cœur. Elle était responsable de cette expression qu’elle ne voulait pas voir sur les traits d’Adam. Ses choix qu’elle avait cru bons, avaient causé trop de torts. « Laisse moi faire ces choses que tu réprouves, pour nous deux. Tu as beau te défendre de l'être, tu es bien meilleure que je ne pourrais jamais l'être. Ta bonté d'âme, ta gentillesse et cette tendresse dont tu es capable avec le plus parfait des inconnus, ces qualités me sont inaccessibles. Alors je m'efforce de faire en sorte que tu restes ainsi, telle que je t'ai connue, pour que cette grandeur d'âme ne disparaisse jamais. Laisse moi être le vilain, celui qui tue et qui ment. » Sa main vint caresser sa joue avec tendresse. « Et reste cette chimère, ma chimère. » « Je le serai toujours. » Laissa-t-elle échapper.
Son visage se rapprocha du sien et elle pensa un instant qu’il allait sceller ses paroles par un baiser. Il lui avait fait tellement de déclarations que cela paraissait logique mais au lieu de cela, il continua sur sa lancée : « En avançant dans les ténèbres, j'ai renié le peu de compassion que j'avais. Mais je ne t'ai jamais perdue de vue. Tu es ma lumière dans l'obscurité, Garden... Je t'en prie, ne mets pas en danger ce que tu es. Ne te mets pas en danger. » Elle posa ses mains sur son torse et se détacha juste un peu d’Adam, secouant une nouvelle fois la tête de façon négative. « Je ne peux pas te promettre de ne pas me mettre en danger… tout comme tu ne peux pas me faire la même promesse. Pas avec ce que nous faisons. » Des infiltrés dans une dangereuse faction : voilà ce qu’ils étaient. Ils étaient donc constamment en danger. On pouvait finir par découvrir ce qu’ils faisaient ou simplement tomber de la main d’un insurgé ne sachant pas qui ils étaient en réalité. « Tu n’as pas non plus renié toute ta compassion. Regarde comme tu es avec moi en ce moment… le fait que tu sois aussi intervenu pour sauver cet insurgé que j’aurai pu… » Elle ne pu finir sa phrase, cela lui semblait tellement surréaliste et horrible. « Tu n’es pas ‘néfaste’ Adam. » Murmura-t-elle en posant une main sur sa joue. « Tu es quelqu’un de bon. Tu sacrifies ta vie pour notre cause et je refuse que tu en fasses encore plus parce que je suis incapable de le faire… cela te coûte de faire du mal, je le sais. Je refuse te t’imposer se poids en plus sur tes épaules. » Elle avait entendu tout ce qu’il lui avait dit : le fait de tuer enlever une partie de l’âme, qu’on n’était plus la même personne… comment pouvait-elle décemment accepter qu’il fasse plus pour elle ? Elle trouverait une solution, même si la dernière n’avait pas été la plus judicieuse. Elle baissa les yeux, se sentant coupable de ce qu’elle avait fait et remarqua les quelques mèches rousses qui descendaient de ses épaules. Elle pris sa baguette et d’un sort informulé, elle repris sa couleur habituelle, abandonnant ce rouge qui lui donnait un air agressive, comme si elle pouvait effacer ce qu’elle avait fait de cette manière. Elle savait que ce n’était pas le cas, mais elle voulait se sentir plus… elle. Même si les vêtements qu’elle portait étaient loin de lui ressembler.
Elle reposa les yeux sur Adam et les planta dans ses prunelles à la couleur si claire. Elle était persuadée que c’était grâce à lui qu’elle était redevenue elle-même. Sans lui, elle aurait commis un meurtre, sans son contre temps, elle serait retournée chez elle et aurait préparé une nouvelle potion qu’elle aurait ingurgité. Décidément, Adam ne cessait de la sauver. Encore proche de lui, ses mains encadrèrent son visage. « Je ne sais pas comment te remercier pour ce que tu as fait, mais… » Son visage n’avait cessé de se rapprocher du sien comme hypnotisé, ses yeux n’avait eu de cessent de faire des allés retours entre son regard et sa bouche et finalement, elle céda la tentation qu’elle représentait. Elle l’embrassa tendrement, puis plus sensuellement, se rapprochant de son corps. Elle savait qu’Adam avait peur de ce genre de situation justement, mais elle n’avait su résister et puisqu’il s’agirait probablement de leur dernier baiser, autant traiter ses lèvres de la manière dont elle rêver de les embrasser.
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