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sujet; Lorsque le feu aura tout consumé
MessageSujet: Lorsque le feu aura tout consumé   Lorsque le feu aura tout consumé EmptyDim 19 Juil 2015 - 23:21

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Le 7 juillet 2002

Ça a pris un certain temps, avant qu'il descende de son nuage.
Avant qu'il descende l'infime, si maigre, victoire, qu'ils ont arraché aux mains des Mangemorts.
Merde, même lui est en un morceau.

Le temps qu'il retrouvent tous les insurgés, qu'ils fassent le décompte des blessures et qu'il laisse June aux mains de ses camarades. Que Finley arrache Blair (terrifiée, tremblante) aux bras de Lancelot (ne retenant même pas ses larmes), la blessure rouverte sur sa nuque faisant couler un sang noir et rouge dans son dos, tachant ses vêtements et les mains de l'adolescent sans que celui-ci s'en rende compte. Le temps que d'autres se penchent sur Ginny, ses cheveux roux coupés trop courts, presque rasés, conférant à son visage blessé un air encore plus dramatique. Le temps qu'il serre les garçons Weasley dans ses bras et leur donne des claques monumentales dans le dos, abruti de fierté qu'il est. Le temps qu'il emmerde Vincianne et finisse par se prendre quelques coups amicaux, qu'il la fasse rire aux éclats, se gargarisant de ce rire comme du chant d'un phénix.
Le temps que la poussière retombe, que le feu s'éteigne et qu'un nouveau se rallume, par surprise, alors qu'il ne s'y attendait pas le moins du monde. Un feu qu'il ne pensait pas voir là, sur cette personne précise.

Davius ne s'attendait pas à une lettre de Nyssandra, aujourd'hui.

Une visite à June était planifiée (avec Hank, et du whisky, et de quoi la faire sourire) jusqu'à ce que la petite boule de plumes vienne frapper sa tête de plein fouet, plus moelleuse qu'un Cognard et pourtant pas moins brutale. Avalon était encore plus agaçant qu'à son habitude et a mordu son oreille dès son arrivée, fourrageant dans ses cheveux ensuite, pour le forcer à lire au plus vite la missive reçue. Et impossible de chasser ce foutu piaf – ni d'éviter les croassements moqueurs venant sans doute des corbeaux de Murphy, ou alors de celui de Lancelot. La lettre était encore plus nébuleuse qu'à l'habitude, plein de sous-entendus auxquels il n'a strictement rien compris. Pleine de panique, aussi – il pouvait le sentir, comme si elle avait imprégné la lettre de ce parfum si reconnaissable, si angoissant. Il y avait une heure de rendez-vous de posée, un instant précis, et c'est à deux mains qu'il s'est retenu de transplaner d'office au Précieux Caprice pour demander sur le champ ce qui se passait à Nyssandra.

Il en a passé tout l'avant-midi préoccupé, après avoir renvoyé Avalon à son domicile sans aucune lettre de confirmation et un demi biscuit de récompense.
(il s'est mérité un roucoulement satisfait)

Il est 14 heures, pile, quand l'Auror transplane directement sur le pas de la porte arrière du cottage campagnard de la Ollivander, sa baguette bien serrée dans sa main. Prêt à intervenir. Ça peut toujours être un guet-apens. Toujours être une embuscade. Pas par la faute de la jeune femme, non... mais après tout ce qui s'est passé il y a à peine deux jours... La brunette sait qu'il passe toujours par l'entrée la plus discrèye et quand elle ouvre, habituée à sa ponctualité, il ne peut retenir son expression de devenir surprise. Un peu effarée, peut-être. Elle a l'air si exténuée, si fatiguée, si... vidée de tout. Pour sûr, ce n'est pas l'alliée qu'il connaît. Pas la Nyssandra qu'il a l'habitue de voir.

Il aurait dû venir avant.

« Bon sang. Vous avez l'air d'un cadavre. »

Ce n'est sûrement pas avec ce genre de phrase qu'il a réussi à charmer sa femme.
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Lorsque le feu aura tout consumé

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07 JUILLET 2002 ; #Dassandra 3
 
Tout va bien. Je dois seulement me reposer.
Mais on garde notre rendez-vous -


Sa main tremble encore.
Les nerfs raclés par un trop plein d'émotions grincent encore, et un sanglot manque de lui échapper quand la pointe acérée de la plume accroche le parchemin qu'elle destine à Eris. Une réponse qu'elle aurait dû envoyer il y a plus de vingt-quatre heures. Ramenée seulement la veille, au matin, par un ami d'Aramis, Nyssandra a tout juste trouvé la force de s'effondrer dans son canapé, peu soucieuse de sombrer dans ses vêtements trempés de sueur et de sanglots. Mais, maintenant, le jour s'est levé de nouveau et Eris doit être rassurée (et Merlin, que l'Ollivander est soulagée d'avoir reçu des messages d'elle et de Sue, de savoir qu'elles sont encore en vie et d'avoir appris par Serguei qu'Aramis, Draco et Gwen respiraient encore quand il a pris congé de ses amis).

- vendredi soir pour aller chez ce nouveau créateur.
Nyss-


Ses doigts se ressèrent sur la plume, cherchant à endiguer le tremblement incontrôlable. Il faut qu'elle envoie ce parchemin avant que Eris ne débarque par la cheminée et ne la tue de son inquiétude.

Ils l'ont tuée là-bas, et elle sait que ça n'est pas fini. Le sourire de Rookwood, alors que défilaient les interrogés et que perlaient ses suppliques, était une promesse en soi. Qu'ils prendront tout ce qu'ils peuvent jusqu'à ce qu'elle soit trop cassée pour servir. Le simple souvenir la fait trembler plus fort et la pointe de la plume casse quand elle trace le a final de son nom. La nuit dernière, elle en a cauchemardé, et elle sait que, comme avec les émeutes, ça continuera de lui bouffer ses nuits. La peur des gens qui s'empile contre ses tempes, la terreur qui se démultiplie dans ses tripes. L'aggressivité qui lui ronge les nerfs et la haine qui lui grille les neurones. Sa psyché finira déchirée par des contradictions qui ne sont même pas les siennes.

Ca lui fait tellement peur.
Et Nyssandra rêve d'un peu de réconfort humain. Du rire d'Eris, des bras d'Aramis, des tendresses de Sue ou des blagues de Gwen. Elle trouverait même un peu de chaleur dans les sarcasmes de Draco. Elle sait bien qu'elle ne peut pas. Les empathes pansent leurs blessures dans la solitude, et qui sait ce que Rookwood ferait si elle ne garde pas le secret. Elle ne peut pas les mettre en danger.

Merlin.
Elle ne peut pas non plus le mettre en danger.
Il a promis, il porte ses derniers espoirs.

Alors quand Avalon revient, un nouveau parchemin lui est confié. Les lettres sont maladroites, les lignes tremblantes. Le message sybillin, presque trop, parce qu'elle craint soudain qu'on piste son hibou et que Davius ne reçoive pas son message. Mécontent d'être envoyé à droite et à gauche depuis le lever du Soleil, le hibou fait des caprices mais elle le chasse avec un début de sanglots (« dépêche-toi, stupide créature. » qu'elle couine, rendue impatiente par l'urgence de la chose) et Avalon semble comprendre en voyant sa maîtresse pleurer.

Nyssandra a tellement envie de se rouler en boule sous sa couette et d'y pleurer. D'y crever pour de bon. Pourtant, elle a des affaires à régler avant - alors son esprit s'y accroche, et elle se promet l'oubli d'une potion de sommeil (cette nuit, rien que cette nuit). Bien sûr, manquer de foutre le feu à sa maison avec un début d'incendie n'est pas dans ses plans, c'était simplement un dérapage de magie trop frébile alors qu'elle effaçait les traces de l'atelier de fortune dans le grenier. Dans une boîte, elle rassemble les quelques baguettes qu'elle a réussies à faire - ce seront les dernières et la pensée lui fend un peu le coeur. (Elle n'aura rien changé au final, elle va tout empirer). Les cartons remplis de vêtements de Ian sont descendus dans le salon avec le coffret en bois. (Jeremiah a raison : elle est dégoûtante - Ian serait écoeuré de la voir). Elle ne met de côté que le vieux pull porte-bonheur de son premier fiancé, et garde dans un tiroir de son bureau le book où il collectait ses meilleurs articles.

Elle aurait vraiment voulu changer quelque chose pour une fois dans sa vie.

Quand il arrive, Nyssandra est loin d'offrir l'image propre qu'elle arbore habituellement, malgré des vêtements propres et une douche sous laquelle elle aurait bien aimé tout noyer. Et elle est trop fatiguée pour s'offusquer de sa remarque : « Bon sang. Vous avez l'air d'un cadavre. » Sa bouche essaie de tirer un peu les coins vers le haut, mais ça ne sert qu'à lui donner un air plus piteux encore quand elle tente une blague : « C'est parce que j'en suis un. » Sa voix déraille plus encore que son humour.

D'un pas sur le côté, l'Ollivander l'invite à entrer et à passer dans le salon où s'empilent les cartons. C'est à ce moment que l'évidence lui percute le nez (qui se fronce vaguement) et fait du trampoline juste sous ses yeux : elle a oublié de préparer le thé - elle a bien fini par intégrer que c'est déplacé et pas vraiment nécessaire, mais certaines habitudes anglaises sont bien trop ancrées en elle. « Je, la lèvre est violemment mordue : J'ai oublié de préparer le thé. Je suis désolée. » Elle est désolée, tellement désolée d'avoir oublié de devoir l'oublier. Ses mains tremblent à nouveau, et Nyssandra se détourne brusquement pour aller chercher de quoi faire une collation. « Vous voulez quelque chose ? Je dois encore avoir quelque chose dans le garde-manger. Et vous aimez le thé, et le whisky, c'est ça ? J'ai racheté du whisky la semaine dernière. » Et ça semble aussi loin qu'une éternité pourtant. Tout semble trop loin. Jusqu'aux émotions de Davius qu'elle ne peut plus sentir à cause de la potion qu'on lui a ordonné d'avaler trois fois par jour.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:50, édité 5 fois
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« C'est parce que j'en suis un. »

Il ne blaguait pas.
Elle non plus, apparemment.

Il entre lentement, son pas résonnant sur le parquet, dans tout le salon, qu'il trouve encombré de cartons. Étrange. « Je, j'ai oublié de préparer le thé. Je suis désolée. » La chose semble perturber Nyssandra bien plus qu'elle le perturbe lui. Il ne s'attend jamais à cela, au thé, aux gâteaux et à quoi que ce soit, en venant ici. Il ne vient pas se sustenter. Ses mains tremblent, même. Merde. Son expression effarée est devenue soucieuse, attentive. Il y a quelque chose qui ne va pas, bien plus profondément qu'un simple soucis de... d'hôtesse prise en flagrant délit. Les yeux bleus détaillent, observent. « Vous voulez quelque chose ? Je dois encore avoir quelque chose dans le garde-manger. Et vous aimez le thé, et le whisky, c'est ça ? J'ai racheté du whisky la semaine dernière. » Il pose sa main sur son épaule, l'empêchant de partir plus loin. Juste un contact, bref, pour l'arrêter dans sa fuite. Elle le fuit. Ou fuit-elle autre chose ? « Je n'en ai pas besoin. » Pas besoin de whisky, de thé, de scones, de confiture, de quoi que ce soit. Depuis l'exécution publique, depuis le foutoir monumental qu'ils ont créé, il semble aller mieux. Son teint est bronzé de l'été, sain, et s'il est toujours trop mince, il n'en semble pas moins... bien.
(June est revenue, avec eux, elle va bien, elle est là)
MY BOYS, YOU SURE FUCKED THE HELL OUTTA 'EM AND YOU WERE DAMN GOOD », qu'il a clamé aux Weasley, fier d'eux comme il le serait de ses enfants)
(d'autres pansent des blessures, d'autres pleurent, d'autres hurlent - lui sait qu'ils ont réussi à en sauver et réussi à faire plier les Mangemorts, parce qu'eux-mêmes ne savent même pas qu'il faut parfois tout sacrifier)
Il a seulement besoin de savoir pourquoi il est ici.

Le Gallois retourne aux cartons, risque un œil dans un de ceux qui ne sont pas fermés. Des pulls. Des chemises. D'homme. Cette odeur légère de renfermé, de vêtements rangés depuis trop longtemps sans qu'ils voient la lumière, sans non plus qu'ils prennent la poussière. Ceux de son fiancé. L'ancien. Pas Travers. C'est curieux.

Son pardessus élimé finit sur le dossier du canapé. Il a trop chaud et ce vêtement prendra le chemin du feu quand il reviendra, en septembre, ou en août, il ne sait plus exactement. « Vous déménagez ? » Une question qui n'a rien d'anodine, non. Après tout, si elle déménageait, elle aurait commencé à ranger plus de choses qu'uniquement les fringues d'un ancien soupirant, éconduit ou décédé. Il remarque un coffret en bois, identique à celui qu'elle lui a déjà donné. Il n'ose pas l'ouvrir. Il n'est toujours qu'un invité. Qu'un indésirable, bien que désire dans cette maison. Prudemment, Davius se retourne, fixant le visage trop pâle de Nyssandra, exténué, ses cernes sombres, les cheveux encore légèrement humides de la douche. Cela lui rappelle leur première (deuxième) rencontre. Celle des pivoines. Les mêmes yeux brillants, un peu perdus, fragiles. Vulnérables. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Il s'est adouci. L'interrogation sincère, le souci véritable. Parce qu'il s'inquiète pour elle et il se doute que sa venue ici, expresse, a un lien avec ce qui, justement, ne va pas. Qu'importe ce que c'est.
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MessageSujet: Re: Lorsque le feu aura tout consumé   Lorsque le feu aura tout consumé EmptyLun 20 Juil 2015 - 23:46

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Lorsque le feu aura tout consumé

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07 JUILLET 2002 ; #Dassandra 3
 

Ses nerfs à fleur de peau impriment une angoisse d'enfant maladroite dans les gestes normalement mesurés, sobrement posés. Il manque quelque chose. C'est comme de se retrouver brusquement dans le noir, sans rien pour y voir, sans empathie pour sentir. Elle a l'impression d'être aveugle, et c'est le seul mot qui lui vient, vraiment, l'unique conclusion qui se dessine. L'hypersensibilité est douloureuse, meurtrière sur ses nerfs. Mais l'absence d'empathie, loin d'être un soulagement, est une angoisse nouvelle, un stress supplémentaire qui se fait les griffes sur ses vulnérabilités exposées.

C'est un calvaire.

La main sur son épaule la fait sursauter et se figer brusquement, muscles tendus comme si elle craignait l'électrocution par surcharge d'émotions. Nyssandra est incertaine de la conduite à tenir. Par réflexe, elle a bien tenté de le sonder, de le comprendre, mais l'empathie a été amputée, volée. Sous le joug des drogues, ce n'est plus qu'un membre fantôme. C'est douloureusement absent. « Je n'en ai pas besoin. » dit-il et la seule réponse que l'Ollivander peut offrir est un hochement de tête hésitant. « J'ai du gâteau. Au chocolat. » Elle l'a fait pour Scorpius (juste avant l'exécution publique, juste avant tout), pour son filleul adoré qu'elle devait récupérer hier. (Merlin, elle aurait dû prévenir Draco, elle aurait dû inventer un mensonge plus joli qu'un silence radio pour éviter que Scorpius se sente abandonné) (elle n'est vraiment bonne à rien, son père a raison au fond : on ne peut pas se fier à elle, on ne peut rien lui confier, elle gâche toujours tout) « Je, je vais le sortir d'accord ? ... Ca me fait plaisir. » Elle veut juste partager un peu avec lui. Comme pendant leurs autres rencontres. Elle n'a pas vraiment envie que ça se termine comme ça. Sur elle qui, une fois de plus, ne tient pas ses promesses.

« Vous déménagez ? » Demande-t-il quand elle le rejoint dans le salon baigné par l'été (et Merlin, si elle avait encore sa baguette, elle aurait ajusté la luminosité, là ça crame littéralement ses pupilles irritées par les pleurs qu'elle n'a pas su retenir sous la douche). Pourtant, elle se force à le fixer, même s'il a le soleil dans le dos, et ses doigts se crispent sur la porcelaine pour être certaine de ne pas laisser échapper les assiettes et la pâtisserie. Elle ne comprend pas bien d'où vient la question. « Je reste ici ... pourquoi ? » De toute façon, elle n'a pas vraiment le choix. Rookwood a assuré qu'il saurait la retrouver si elle essaie de s'échapper (et que si ce n'est pas elle qu'il retrouve alors il trouvera bien quelqu'un pour prendre la sentence à sa place). Et où s'échapperait-elle ? Loin d'Aramis ? Loin d'Eris, de Sue et de Gwen ? Loin de Draco et de Scorpius ? Sous les airs indépendants qu'elle se donne, façon femme libérée, Nyssandra ne sait pas vivre seule. La jeune femme ne sait que s'accrocher aux gens pour un peu d'amour, un peu de tendresse. Au fond, elle est toujours cette gamine qui s'asseyait dans un coin du salon Ollivander, sachant qu'on la détestait mais quêtant toujours rien qu'un peu de reconnaissance, un peu de fierté parentale.

Et comme autrefois, elle baisse la tête quand elle remarque que l'insurgé la dévisage. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Elle ne répond pas tout de suite, l'email d'une dent mord la pulpe desséchée quand elle passe devant lui. Elle ne sait pas comment lui expliquer, comment faire en sorte qu'il ne la méprise pas. (Elle se souvient encore de ce qu'il a dit la première fois qu'il est venu ici et c'est certain qu'il va la détester et il aura raison, Merlin) La porcelaine tape trop fort contre la table basse quand elle dépose le gâteau. « Je ... nous devons arrêter notre a,alliance, Davius. » La voix tremble, la gorge est serrée - elle n'a pas osé dire qu'ils sont amis (le sont-ils vraiment ? elle a fini par l'apprécier après tout ce temps - ça ne signifie pas pour autant que c'est réciproque). Alliance est plus neutre que amitié et surtout, moins douloureux quand il se mettra à la mépriser. Elle ne mérite pas mieux que ça. Davius, en revanche, a droit à des explications, pas vrai ? (Ce n'est pas vraiment comme si elle se donnait des excuses, n'est-ce pas ?) « Vous y étiez. » A l'exécution. Le sous-entendu flotte entre eux. « Ils ont ... ils ont découvert que je suis empathe. » Une pudeur peureuse, frileuse couvre la douloureuse vérité, les brisures qui lézardent son esprit et les éclats de verre plantés dans ses nerfs. « Il faut que- » qu'on cesse de se voir. Elle s'arrête et déglutit difficilement - elle ne sent plus rien et Merlin, elle ne veut pas se retourner pour voir la déception sur le visage de l'homme : « C'est devenu dangereux pour vous. »

Qui essaies-tu de leurrer, Nyssandra ?
Bien sûr que tu te donnes des excuses, tu ne sais faire que ça, abandonner.

(Oui, Papa)


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:50, édité 7 fois
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Prudente. Trop prudente. Légèrement gourde. Trop fatiguée. Les mouvements de Nyssandra sont trop lents. Elle a sursauté quand il l’a touchée – l’angoisse se lisant sur ses traits. Elle a peur. Elle est instable. « J'ai du gâteau. Au chocolat. Le chocolat. Il aime le chocolat. Il aime tout, bon sang. Son estomac émet un faible gargouillement, heureusement uniquement entendu par l’insurgé. Je, je vais le sortir d'accord ? ... Ca me fait plaisir. »

D’accord.
Pas besoin de répondre. Elle prend son silence comme un assentiment. Il n’est pas bavard, ne l’a jamais été et ce n’est pas une bataille qu’il tient à gagner. Si cela peut lui faire du bien.

Davius est baigné de soleil, entouré d’un halo, où Nyssandra semble tapie dans l’ombre, aveuglée par la lumière. Elle se cache. Il y a quelque chose. Quelque chose qui l’agace, quelque chose qui cloche. Quelque chose de plus fort que le simple encombrement du salon. De plus que ses doigts crispés sur la porcelaine de l’assiette (elle lui a servi un morceau immense, énorme, et lui pense seulement qu'il pourrait bien manger ce gâteau au complet seul). « Je reste ici… pourquoi ? Un geste de la main, englobant la pièce. Ce qui y traîne. Les boîtes. » La réponse est laconique. Il est trop occupé à observer, à analyser. Ménage d’été. Les pulls d’homme. Il n’attend pas vraiment d’explication. Il se doute qu’il aura toutes les réponses bientôt.
La sorcière baisse les yeux – intimidée. Comme avant. Il sent le danger. Il le flaire. Le gâteau est déposé avec un peu trop de vigueur sur la table, il entend même la porcelaine se fendiller légèrement, laisser un éclat contre la table. Elle n’ose pas le regarder. Il n’ose pas toucher à la part de gâteau.

« Je ... nous devons arrêter notre a,alliance, Davius. »

Il lui a dit qu’elle pouvait se désister quand elle le désirait. Qu’il ne dirait rien, ne révèlerait jamais son identité, ne la jugerait pas. Il le lui a dit, il le sait, il s’en rappelle – dans ce salon, à cet endroit, dans ce fauteuil bien exactement, celui où il s’assit soudainement, sous le choc. Il n’est pas moins surpris. Déçu, peut-être même ? Il attend la suite. Le peu d’appétit qu’il avait, apparu avec la perspective du chocolat, a disparu. « Vous y étiez. Bien sûr, qu’il y était. Pas besoin de préciser où. De préciser quoi. De préciser quand. Ils ont ... ils ont découvert que je suis empathe. » Ils. Les Mangemorts. Empathe. Ilse était empathe. Est. Il ne sait pas. Il ne sait plus où elle est. Peut-être est-elle morte (elle est née-moldue). Empathe. Ça explique des choses. « Il faut que- Ils doivent arrêter. Il ne veut pas. C’est égoïste. Il ne veut pas. C'est devenu dangereux pour vous. »

Le Llewellyn ne répond pas tout de suite, étrangement, malgré les mille réponses qui viennent à ses lèvres, automatiques, feu roulant de cris, d’insultes, de commentaires, de critiques et de grondements. Il se force à manger une bouchée du gâteau. Il est bon. Très chocolaté. Comme ceux qu’on fait aux enfants. Il mâche prudemment, longuement, laissant ses prunelles fixer le morceau de gâteau comme si celui-ci pouvait lui apporter des réponses. Les réponses à tout ce qui se bouscule dans son esprit. Il comprend mieux pourquoi les boîtes remplies de vêtements masculins. S’en débarrasser en même temps qu’elle cesse leur alliance. Amitié. Il ne sait pas. Ses amis sont morts. Ils sont vieux. Ils font couler le sang. Ils se cachent. Elle se cache à nouveau. À peine une éclipse. Une autre bouchée. Finalement, il ne dirait pas non au whisky. « Dangereux pour moi ? Il hoche un peu la tête, abasourdi. Lui ne craint pas le danger. C’est elle, qui court un grand danger. À servir du gâteau au chocolat à l’indésirable sur la quatrième marche du podium. Il lui a offert des fleurs. Avez-vous seulement idée… » Il se tait. Parce que oui. Elle sait. Elle a une idée. Elle sait ce qu’elle va subir – ce qu’elle a subi, déjà, et qu’elle va subir encore.
June est revenue et Nyssandra part. Disparaît. Parce que s’ils savent, s’ils apprennent, ce qu’elle va vivre sera encore pire. Pire que la mort.
Il ne peut pas gagner. Pas toujours. Pas à ce jeu.
Davius relève le menton et les yeux. « Vous n’avez pas le choix. » Sa voix est trop basse. Triste. Il est désolé. Il ne sait pas ce qui la retient, ce qui l’empêche de partir, de disparaître pour les Mangemorts. De partir avec lui, tout simplement. Pourquoi pas, après tout ? Il suffirait d’un mot. Il n’a pas le droit. Il ne peut pas la forcer. « C’est notre dernière rencontre. » Déception. Sombre constat. Il n’en a pas envie. Aussi stupide qu’égoïste. Un idiot. Il l’a dit à Elphaba. Il n’est qu’un idiot, sentimental par-dessus le marché. Il ne doit pas s’attacher. Il en est incapable.


Dernière édition par Davius Llewellyn le Mer 19 Aoû 2015 - 0:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lorsque le feu aura tout consumé   Lorsque le feu aura tout consumé EmptyDim 16 Aoû 2015 - 21:02

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07 JUILLET 2002 ; #Dassandra 3
 

Nyssandra s'attend à des insultes. Et du mépris. L'empathie est hors service, mais c'est encore pire de ne rien sentir. La tête rentrée dans les épaules, elle est comme une gamine qui attend un coup sans pouvoir le voir venir. C'est angoissant, elle n'ose même pas bouger, même pas respirer. Même pas fumer. Merlin, elle veut fumer. Et boire. Boire beaucoup, boire vite. Elle veut faire grimper les degrés. Est-ce que ça anesthésiera la douleur ? Et la peur, est-ce que ça la fera disparaître ? Est-ce que ça la rendra un peu plus forte ?
Rien qu'un peu, rien qu'un moment.

« Dangereux pour moi ? » Silencieusement, elle acquiesce d'un geste lent. Oui, c'est dangereux. Pour lui et pour la promesse qu'il lui a faite aussi. Est-ce que c'est vraiment mal de vouloir qu'il survive juste pour pouvoir tuer un autre homme ? Elle veut lui poser la question (il est Auror, non ? il doit bien les connaître les lignes qui bordent le bien du mal, pas vrai ?) mais déjà il poursuit : « Avez-vous seulement idée… » « TAISEZ-VOUS. » Sans qu'elle n'ait le temps de le rattraper, le cri paniqué s'arrache à sa gorge trop sèche et Nyssandra tousse, pliée en deux et cassée. Elle ne veut pas se rappeler. Elle ne doit pas, elle ne doit pas. Sinon elle va s'effondrer et elle ne sait pas si elle pourra se relever. « Je-je sais. » Ses mains tremblent plus fort quand elle veut attraper une cigarette qui ne veut pas venir, alors elle abandonne rageusement le paquet sur la table basse et ses pas la dirigent vers l'armoire à alcool. « Je sais d-déjà. » Elle veut se persuader que ça ira, que rien n'empirera. Que ce ne seront que des cauchemars très ponctuels, des instants éphémères qui n'auront aucun impact sur sa vie (sur sa vraie vie). « Vous n’avez pas le choix. » Et cette fois, elle secoue la tête. « Même s-si, si j'avais un autre endroit où aller, elle s'arrête brusquement, se concentre pour verser le Pur Feu dans le verre, pour ne pas renverser, pour ne pas laisser sa voix trembler plus mais, sous sa peau, le sort de rappel fourmille encore - et Merlin, elle se sent sale, tellement sale de sentir encore la magie de Rookwood : il ... il y a un sort et mes amies.. Mais ne vous inquiétez pas pour moi, ça ira. Et je suis de sang pur, n'est-ce pas ? Ils.. ils ne peuvent pas me faire trop de choses, ça ferait scandale, pas vrai ? » La sorcière parle trop vite, et elle parle trop. Sa voix déraille entre les aigus et les graves, se perd dans les murmures et s'envole dans les exclamations. Elle veut croire un peu qu'il s'inquiète pour elle. (Qu'elle compte un peu, qu'il ne la déteste pas totalement) Elle veut croire qu'elle n'est pas totalement seule. « ... alors ça ira. » Ca ira tant qu'ils ne décident pas de lui faire exactement ce qu'ils ont fait aux autres, quoi que ça puisse être. Ce qu'elle leur a fait aussi. Même si elle ne voulait pas, même si elle a supplié, ça ne change pas les faits : elle est aussi coupable que les autres, elle a participé. Ca lui donne envie de vomir, et Nyssandra noie son dégoût dans une gorgée de Whisky avant d'oser se tourner vers lui de nouveau.

Ses doigts s'enroulent trop fort autour du verre et de la bouteille qu'elle ramène avec un deuxième verre. « C’est notre dernière rencontre. » La brûlure qui coule le long de sa gorge la fait grimacer, et Nyssandra trouve le courage d'acquiescer, de lui signifier qu'il faut qu'il parte. Elle va être seule de nouveau. C'est le plein été et pourtant elle a tellement, tellement froid au bout des doigts et au creux du coeur. « Je suis désolée ... » Souffle-t-elle par-dessus son verre vide. Elle voulait simplement changer quelque chose, réussir à faire un truc bien, pour une fois. Ses dents viennent mordre sa lèvre inférieure, empêchant les sanglots qui roulent contre sa langue. Elle n'a pas le droit de pleurer, ce n'est rien que de sa faute. C'est elle qui échoue à nouveau. « Les boîtes, elles sont toutes pour vous. Il y a les vêtements de Ian. Et ses livres de magie. Et dans le coffret, j'ai mis ce que j'ai pu faire, l-les baguettes, je veux dire. » Ne pleure pas, ne pleure pas. « Tout est pour vous ... m-mais vous pouvez refuser. » Elle déglutit. « J-je comprendrai ... »

Parce que c'est encore elle qui abandonne.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:50, édité 2 fois
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Le cri a percé ses oreilles – la détresse a creusé un trou jusqu'à son cœur. Il s'est dit de ne jamais s'attacher. De ne pas s'attarder à ses alliés. Mais Davius en est capable. Il a du cœur, un bon cœur, sous cette carapace de mort de d'ombres. Il a l'amitié féroce, la loyauté presque dangereuse. Nyssandra souffre, il le sent, il le sent, presque. La magie qui tressaille, qui s'échoue en notes discordantes, tout comme sa voix alors qu'elle lui assure qu'elle sait tout cela. Qu'elle sait ce que les Mangemorts font. Elle sait, et encore, elle ne sait rien. « Même s-si, si j'avais un autre endroit où aller, il ... il y a un sort et mes amies.. Mais ne vous inquiétez pas pour moi, ça ira. Et je suis de sang pur, n'est-ce pas ? Ils.. ils ne peuvent pas me faire trop de choses, ça ferait scandale, pas vrai ? Ils s'en foutent, les Mangemorts. Ils trouveront une façon de faire passer sa mort pour autre chose – pour un enlèvement, pourquoi pas, une disparition mystérieuse, quelque chose qui passe sur le dos de l'insurrection. Il secoue la tête, il refuse. ... alors ça ira. »

Ça n'ira pas.
Ça n'ira plus jamais.
Rien ne va jamais.

Le gâteau a subitement le goût du brûlé, de la déception, mais il mâche chaque bouchée avec application. Il y a quelque chose de sacré, dans ce fait, dans cette ingestion. Le gâteau lui semble dur, affreux, il goûte la cendre et la mort, il goûte l'abandon, la tristesse. Il est pâteux dans sa bouche sèche. Nyssandra a avalé son whisky comme pour tenter de s'y noyer. « Je suis désolée ... » Les larmes retenues. Les dents qui mordent les lèvres, les traits qui se crispent, la poitrine qui se soulève par saccades. Le gâteau qui goûte le charbon, qu'il avale avec acharnement, dont chaque bouchée est une victoire. « Les boîtes, elles sont toutes pour vous. Il y a les vêtements de Ian. Et ses livres de magie. Et dans le coffret, j'ai mis ce que j'ai pu faire, l-les baguettes, je veux dire. Tout est pour vous ... m-mais vous pouvez refuser. J-je comprendrai ... »
Le gâteau lui lève le cœur, le chocolat goûte la mort et il a l'impression de manger de la pierre. C'est lui, uniquement lui. Une pure impression. Le gâteau est délicieux et il le sait. Ses mains tremblent légèrement, l'assiette frémit dans ses mains. Il se trahit lui-même. C'est de sa faute. Il n'aurait pas dû insister. Venir s'excuser. Les pivoines. Un plein bouquet de pivoines rouges. « Je... … vais être malade. Il a envie de vomir. C'est... je ne refuse rien. Un signe de tête, négatif. Toujours abasourdi. Je p-prends tout. » À peine un bégaiement, une note. L'Auror laisse l'assiette de gâteau à moitié entamée, ses bouchées se sont faites de plus en plus petites au fur et à mesure qu'il avait l'impression de dévorer le contenu d'une cheminée, et se lève ensuite pour aller rejoindre Nyssandra. La rejoindre dans l'ombre, quittant la lumière. Il lui prend la bouteille de whisky des mains et en boit une gorgée directement au goulot, se rinçant la bouche. Elle a l'air d'un cadavre. Cassée, brisée, se pourrissant désormais de l'intérieur, d'une empathie qui la gruge, la dévore. D'un don fléau. Ilse qui avait eu tant de problèmes à maîtriser son empathie, arme à double tranchant. Elle porte sa mort en son sein.

Sa large main vient caresser les cheveux humides. Geste doux, patient. La bouteille est déposée près d'eux. Il est près d'elle, trop près. Elle ne dégage que du froid, qu'une tiédeur maladive. Il voit chaque détail de son visage. Il a attaqué cette femme, il l'a vue nue, il l'a dépouillée de ses atours et de son identité. Il s'est excusé à elle, lui a montré ses faiblesses, ses failles. Il l'a blessée. Si elle est là, c'est un peu de sa faute. Ce l'est trop. Les mèches sombres s'accrochent à ses doigts, dans le silence de son souffle profond, à nouveau maîtrisé. Il doit être fort. Solide. « Que voulez-vous que je fasse, Nyssandra ? » Chuchotement. Il sait déjà qu'il ne peut pas partir avec tout cela, baguettes, livres et vêtements, sans emporter tout le reste. Les souvenirs. Lui-même. Il veut l'entendre le dire, le lui demander, concrétiser ce qu'il a déjà deviné, ce qui est déjà là.

(un plein bouquet de pivoines rouges)
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Lorsque le feu aura tout consumé

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07 JUILLET 2002 ; #Dassandra 3
 

« Je... » Chute. Un instant, elle pense qu'il va refuser car qui voudrait quoi que ce soit de la part d'une traîtresse ? d'une menteuse ? Personne. Et c'est ça l'hésitation qui traîne sur la langue de Davius, n'est-ce pas ? Un trop plein d'insultes qui se bousculent, cherchent à lui tomber droit dans le coeur. Il est tellement pâle, et les yeux fatigués de Nyssandra confondent la pâleur avec un blanc de fureur. « C'est... je ne refuse rien. » Et d'un coup, la respiration se débloque, l'air revient dans les poumons et les épaules se détendent, leur ligne dure et crispée se casse. « Je p-prends tout. » Elle acquiesce doucement, timidement. Comme si montrer trop de joie, trop de plaisir peut décider l'autre à changer d'avis. « Merci. » Couine-t-elle sans oser le regarder se lever (et partir sûrement, c'est la solution raisonnable et logique). Le regard se fixe sur le verre vide (c'est un peu comme elle, c'est plein de riens, ce n'est rien que du vent) et ses genoux sont ramenés contre sa poitrine encore compressée par les pleurs qui veulent couler.

Le contact inattendu de cette main contre ses cheveux la crispe un instant et Nyssandra serre plus fort le verre entre ses doigts, la tête rentrée dans les épaules. Sous son apparente aisance à toucher et à enlacer, l'empathe a toujours soigneusement sélectionné les contacts, les peaux à frôler, celles à embrasser. Celles à éviter. Jusqu'à ce soir, jusqu'à ce cauchemar de chairs imposées, de coeurs violemment pillés. Trop frais, le souvenir se presse encore contre ses doigts, et la douleur des émotions délétères s'esquisse encore des paumes jusqu'au coeur saccagé. Et ce n'est qu'en levant les yeux vers Davius que le corps comprend qu'il n'est pas en danger, qu'il n'y a que du réconfort à en tirer. Et le rappel d'une vérité toujours si facilement oubliée par la sorcière : tous les contacts ne sont pas faits pour blesser. « Que voulez-vous que je fasse, Nyssandra ? » Les yeux s'écarquillent sous la surprise. Ce qu'elle veut ? La question est trop vaste, l'arc des possibilités est trop grand. Elle veut que le cauchemar ne recommence pas, qu'Aramis la prenne dans ses bras, les bavardages d'Eris, les sourires de Gwen. Elle veut l'aider aussi, elle veut prouver à son père qu'elle peut tenir sa promesse. Elle veut qu'il tienne la sienne aussi, elle ne veut pas le trahir non plus. Elle veut survivre, elle veut vivre. Elle veut tellement de choses. Les suppliques désespérées se pressent contre sa langue, tapent contre les dents serrées. Enfant avide, elle veut trop de choses, elle veut trop de choses irréalistes. « Ne me détestez pas, s'il vous plaît. » Quand elle entend les mots irréfléchis qui se sont échappés, la lèvre est mordue et de la chair fragile percée par l'émail, le sang perle. Le revers de la main vient chasser frébilement les larmes qui viennent ourler les cils. « Je - voulais vraiment vous aider. Elle voulait vraiment tenir sa promesse. - ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas. » Mais tu l'as quand même fait. C'est quand même de sa faute. C'était quand même elle. (C'est toujours le maillon faible) « Ils m'ont for-, commence-t-elle avant de ravaler douloureusement le mensonge et les sanglots : J'ai trahi les secrets des gens. Là-bas. » Elle ne sait pas où ils étaient, elle ne se souvient de rien sauf des aveux qu'elle tirait des coeurs violés par son empathie, de la douleur si forte qu'elle aurait fait n'importe quoi pour que ça cesse (qu'elle a tout fait pour que ça cesse). « Ils les ont emmenés quelque part quand je les trahissais, et j-je ne sais pas ce qu'ils ont fait. Mais j-je crois qu'ils, et un sanglot lui noue la gorge, les épaules tremblent sous la retenue qui s'érode à mesure que l'aveu s'échappe : Je crois que je les ai tués, Davius. » Restée cloîtrée chez elle ces deux derniers jours, elle ignore encore que ses victimes respirent toutes, qu'elles se meuvent dans la foule. Qu'elles jouent encore la vie alors que l'intérieur est mort, piétiné et détruit par les Mangemorts.

« Je suis désolée. »
Elle sait déjà que c'est de sa faute.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Dim 11 Oct 2015 - 2:51, édité 1 fois
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Le regard sombre de la femme, recroquevillée comme une petite fille, les genoux repliés contre sa poitrine, est perdu dans le sien. Perdu dans ce qu'elle désire, dans ce qu'elle ne peut avoir. Il voudrait l'emmener avec lui. La soustraire à tout cela. Il veut le lui demander, le lui proposer, mais il ne peut pas. Elle est liée aux Mangemorts – elle n'acceptera pas. Elle a son monde, ici. Ses amies, sa famille (et il n'imagine même pas un futur fiancé). Lorsqu'elle parle, c'est apparemment trop rapidement, la bouche voulant aussitôt rattraper ce qu'elle vient de déclarer, quitte à blesser la chair qui a osé prononcer, articuler : « Ne me détestez pas, s'il vous plaît. »

Comment pourrait-il ?
Ce n'est pas elle qui soit à haïr. À détester.

Les larmes montent aux yeux de Nyssandra, marée qui est sans grande réussite repoussée, pour uniquement un moment. « Je ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas. Ils m'ont for- (forcée) J'ai trahi les secrets des gens. Là-bas. » C'est à lui de baisser les yeux, encore. Frappé, subitement, par une impression de déjà vu. De quelque chose qui lui est trop familier, quelque chose qui résonne douloureusement dans son corps, dans son cœur. Son souffle, qu'il tentait profond, qu'il tentait calme, se saccade légèrement. Ses mains sont moites, son  visage chaud, d'une honte qu'il ne peut retenir. Il sait. « Ils les ont emmenés quelque part quand je les trahissais, et j-je ne sais pas ce qu'ils ont fait. Mais j-je crois qu'ils, et un sanglot lui noue la gorge, les épaules tremblent sous la retenue qui s'érode à mesure que l'aveu s'échappe : Je crois que je les ai tués, Davius. »
(tous tués, tous morts par ta faute, Davy)

« Je suis désolée. »

Sa baguette se lève et est faiblement agitée. Un informulé et la blessure à la lèvre de Nyssandra se résorbe, laissant seulement les quelques gouttes de sang qui ont perlé. Il se retient de les enlever. Taches rouges, couleur agressive sur les lèvres délavées, blessées. « Ce n'est pas de votre faute. » Ce ne l'est pas. Ça ne l'a jamais été. C'est les Mangemorts, toujours les Mangemorts. Forcer les gens à agir, à tirer sentiments et souvenirs, à siphonner le cœur et l'esprit de personnes brisées, à leur merci. Les mots se bloquent dans sa gorge, qui en vient à se dessécher de plus en plus. Le mal de cœur est revenu, encore plus fort – il va être malade, vraiment, il a l'impression d'être au bord de vomir. Il n'a plus envie de pleurer. Juste envie de se débarrasser de cet affreux goût de cendres dans sa bouche (imaginaire, réel, il ne sait pas, ne sait plus). Sa main effleure l'épaule de Nyssandra, s'y pose, une fraction de seconde. « J'ai... Il déglutit. Il réussit à empêcher les larmes de monter, sans qu'il sache comment, muselle le tremblement de sa voix. Il n'en a jamais parlé. Et ce qu'il dira, jamais elle ne pourra s'en souvenir. Il a hurlé mille choses, mais jamais cela. Il doit être fort. Il doit être solide. Il lui a promis de vaincre Lord Voldemort. Il a promis mille choses et il doit respecter ses promesses – aujourd'hui, il doit en respecter une. Je sais ce que vous... »
Vivez.
Avez fait.
Je vous comprends.
J'ai fait la même chose.
(tant de morts par ta faute)
Le murmure semble se faire encore plus bas, tentant de chasser un demi-aveu, des demi-mots qui ne doivent pas, ne doivent jamais, devenir complets, devenir réels, ne doivent jamais ramener à sa mémoire ce qu'il a enfoui sous tout le reste : « Je vous ai promis de vous laisser aller si vous vouliez arrêter. » Il a l'impression de parler à une amante. Ça y ressemble. Ça ressemble aux visites volées chez Elphaba, aux cachettes. Il aimerait en rire, en sourire, mais il en est incapable. Parce que sa vie amoureuse n'a rien, non plus, d'amusant. Il a repris sa fermeté, mais l'hésitation est audible, palpable (il ne veut pas proposer ça, non, il n'en a pas envie) : « Je ne suis pas le m-meilleur pour ça. Mais je... je peux... Une autre pause. Je suis désolé. » Tout est de sa faute. Encore. Il n'aurait pas dû. Jamais. Il doit tout arranger. Tout ira bien.
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07 JUILLET 2002 ; #Dassandra 3
 

« Ce n'est pas de votre faute. » Dans un sanglot étranglé, elle secoue la tête, refuse l'excuse glissée entre les mots de Davius. Il est toujours tellement prompt à la croire différente, à la penser meilleure. Alors que pilleuse d'émotions, elle connait bien le coeur humain, elle sait bien qu'elle est pire. Et c'est presque douloureux d'avouer que « si, c'étaient mes mains ». C'était elle. Avec ces mains si sales. Et ce coeur répugnant, cette âme dégoûtante. « Je ne voulais pas mourir. » Lâche. « Je voulais juste que ça s'arrête. » Egoïste. « Je suis désolée. »

(C'est trop facile de s'excuser maintenant)
(Davius n'aurait jamais cédé, lui)
(Davius n'aurait pas besoin de s'excuser, lui)

« J'ai... » Le regard caché dans les genoux revient vers lui, attiré par le geste sur son épaule tremblante. Et elle le fixe sans comprendre d'où vient la douleur dans son regard ; les fantômes qui errent dans le bleu des iris sont familiers. Elle se rappelle les avoir déjà vu, les avoir frôlés de l'empathie. Et cette discussion à coeur ouvert entre un insurgé et une mondaine de l'Elite, c'était tellement loin. Comme dans une autre vie, à l'abri dans cet atelier qu'elle déteste pourtant. Quelle ironie, vraiment, que tout débute toujours là-bas, que tout naisse chez eux. Et que tout se brise toujours ici. « Je sais ce que vous... » Les doigts tremblent quand ils se posent, timides et légers, sur la main de Davius. Lorsqu'ils lui disent dans une caresse à peine esquissée qu'elle comprend, qu'elle pense comprendre ce qu'il ne dit pas. « Moi, vous me sauvez » Parce qu'il ne la méprise pas, parce qu'il ne la déteste pas. Ses lèvres se plient en un sourire, un peu bancal, un peu triste. Pas vraiment aussi beau que ceux qu'elle lui a déjà donnés pendant leur collaboration (leur amitié ?). Mais, malgré les larmes qui ourlent ses cils, il y a une vraie gratitude au fond des iris bruns. Il n'a peut-être pas idée à quel point il la sauve, à quel point elle lui est reconnaissante de ne pas la haïr pour ce qu'elle a fait. De toujours lui poser les questions qui comptent. Ca ne change pas l'importance que ça a. Le soulagement que ça lui apporte. « Et vous m'avez sauvée ... autrefois. » Souffle Nyssandra, n'ayant que cette conviction à offrir. Elle n'est même pas certaine que ce soit une réelle consolation. « A-avec Travers. » Les doigts se pressent plus fort contre la main de Davius. « Avec vos convictions aussi. C'était bien. Vos convictions sont belles, ça ... ça m'a changé des gens. Et je ne vous ai jamais remercié. » Nyssandra a l'impression d'avoir trop de choses à dire, trop de reconnaissance à exprimer pour les moments qu'ils ont passé ensemble, pour la main qu'il lui a tendue quand elle l'a demandée, pour la preuve apportée que les gens peuvent tenir leurs serments. Et dans son coeur, elle a cette urgence de tout dire (maintenant ou jamais), cette sensation de ne pas avoir assez de temps. « Je vous ai promis de vous laisser aller si vous vouliez arrêter. » Que ce sont des adieux qu'ils se font (et Merlin, non, elle n'aime pas les adieux, elle ne sait pas dire adieu - elle ne le dit jamais, elle a trop de mal à nouer des liens pour les laisser se briser) « Je ne suis pas le m-meilleur pour ça. Mais je... je peux... » Nyssandra veut dire oui, merci (de ne pas l'abandonner à son sort malgré ce qu'elle a fait). Ou même vous n'êtes pas obligé (parce qu'elle mérite de mourir, de subir le sort qu'elle a infligé à ces gens). Mais les mots se nouent en boule dans sa gorge, cimentés par les émotions qu'elle a du mal à ravaler. Alors elle acquiesce doucement. « Je suis désolé. » Cette fois, la tête esquisse le refus. « Ne... ne le soyez pas. » La voix tremble un peu sous la peur de l'inconnu, la crainte de perdre. « C'était bien. Je ..., et les larmes coulent, rageusement effacées du bout des doigts : C'est stupide, j'ai juste un peu peur de ... d'oublier. »

Nos moments ensemble, votre souvenir.
Ce que vous m'avez redonné, ce que vous m'avez appris.


A regret, Nyssandra s'éloigne sur le canapé, relâchant la main de Davius et lui donnant l'espace nécessaire pour ... faire ce qui doit être fait. Du coin de la bouche, elle force un sourire confiant pour l'encourager, lui offrir un dernier joli souvenir. Puis soudain, quand s'esquisse le sort, elle l'interrompt de son corps qui se lève soudain, de ses doigts qui s'enroulent sur son poignet pour le retenir. La panique explose dans le regard qu'elle pose sur lui : « Si vous me revoyez, le sous-entendu est douloureux sur ses lèvres, il grince à ses oreilles (elle ne le reverra pas, elle ne se souviendra pas) : il ne faut pas me laisser faire, d'accord ? Il ne faut pas me laisser vous trahir, promettez. » Que vous me neutraliserez. Elle peut supporter le poids de cent trahisons, de mille délations. Elle est (presque) certaine qu'elle le peut. Ce que Nyssandra ne peut pas faire, c'est vendre un proche un allié, le mener à sa perte. Des Poufsouffles, elle a les loyautés indéfectibles, les amitiés chevillées au coeur. « Et à la fin » Quand le Magister sera mort. « vous me ferez juger. »

Vous devez survivre à tout ça.
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