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sujet; Si je saute, sauteras tu avec moi?
MessageSujet: Si je saute, sauteras tu avec moi?   Si je saute, sauteras tu avec moi? EmptyVen 18 Sep 2015 - 10:59

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L’air frais qui transperce mes poumons, l’adrénaline est retombée. Je couvre mes poignets en tirant sur les manches de la robe, je ne peux effacer ces griffures et le sang coule encore mais je peux tenter de les camoufler. Ce sera les dernières traces qu’elle me fera. Je n’ai plus rien à perdre. Je quitte le domaine Lestrange sans vraiment savoir ni ou aller ni combien de temps. Mon départ n’a rien d’une fugue, je n’ai plus l’âge pour ça et je ne compte pas abandonner mes frères. Pourtant... la fin me tenaille. Toutes ces nuits, tous ces jours à ne trouver la paix qu’en prenant des potions ne m’avait enseigné qu’une seule chose. Dans l’inconscience j’étais plus proche que jamais de ceux que j’avais perdu. Le réveil était trop violent, trop brutal, trop douloureux mais il n’était qu’un pas de plus dans une direction qui m’était encore inconnue. Ma main effleurait la fine cicatrice qui parait mon cou. Cette robe, cette cape ne pouvait pas tout cacher. Le sectumsempra avait fait son oeuvre me laissant quelques souvenirs tant sur ma peau que sur celle de mon frère. J’étais responsable, à jamais coupable. Elle tirait un peu, juste assez pour que je n’oublie pas la triste réalité qui m’enchainait à cette vie. J’avance, je regarde devant moi sans but, sans larmes. Le klaxon du magicobus me fait sursauté, je suis visiblement devenue une sorcière en perdition. Le poinçonneur pose sur moi un regard inquiet pourtant c’est avec son entrain habituel qu’il m’aborde.B’jour Miss Lest’ange. Un soucis? L’est bien tôt pour s’balader. Je... ça va. Je voudrais me rendre au ministère.  Z’êtes sûre? Y’a rien de beau à voir labas... Lui aussi savait ce qu’il s’était passé labas, ça avait du faire le tour de Londres. Tellement de jours étaient passés... il n’y avait sans doute plus rien à voir en effet pourtant j’avais besoin de m’y rendre. Certaine.  Je montais dans le magicobus et m’installais dans un des fauteuils près de la fenêtre.Au ministère alors! Nous y arrivions rapidement et je demandais au chauffeur de ne pas, trop s’éloigné, que j’aurai besoin de lui plus tard, sans doute. Il m’avait déposé au bon endroit. Là, devant moi, je revoyais l’estrade, les cages... j’avançais jusqu’à l’endroit même ou le corps de Liam avait été jeté à mes pieds. Qu’avaient ils fait de son corps? Personne ne l’avait enterré dignement, il avait sans doute disparu de cette terre dans un nuage de fumée. Je m’asseyais sur un banc, juste en face de la bâtisse. Mon regard se perd dans mes souvenirs, nulle besoin d’être endormi pour que toutes les images me reviennent une à une. Une heure... puis deux, trois... sans que personne n’ose m’adresser la parole. Je suis cette coquille vide qui parvient, seule, à se faire plus de mal encore. Je pourrais rentrer, ordonner qu’on me rende ma baguette mais je n’en fais rien, je ne suis même pas certaine d’avoir la force de l’utiliser. J’attrape juste mon sac et avance, simplement devant moi. La journée passe, bientôt la nuit engloutira la ville. J’arrive devant le centuries et entre. M’approche du bar et commande un cocktail, alcoolisé. La dose d’alcool ne parvient pas à me réchauffer le corps, le second y parviendrait presque, c’est le troisième qui fait son oeuvre. J’observe un long moment. Je me décide. J’avance en direction de ceux qui pourront peut être m’aider. M’aider à oublier. J’ai besoin de quelque chose de fort. Oui et? Je sais que vous pouvez m’en fournir.  Je ne fourni pas n’importe qui. File-lui du nativas, c’est la fille Lestrange. Ohoh, une nouvelle cliente donc. Amusez vous bien miss Lestrange.   Le petit sac contenant les cinq capsules arrive rapidement dans ma poche et je me dirige vers la sortie. Dans mon dos je n’entends pas le vendeur parlé de moi au barman. Si elle devient une régulière, je vais me faire un max de fric. Tu devrais pas trop y compter elle parlait de sauter du viaduc y’a pas dix minutes.
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« War is not for winning.

It is for surviving.» Valente

"




Sergueï se plaça derrière la silhouette féminine poussant lui-même la dernière porte amenant vers l'extérieur, la toisant, impassible, lorsqu’elle murmura à peine un remerciement quant au geste. A vrai dire elle n’avait même pas levé le visage vers lui et un froncement très léger de sourcils zébra le visage russe tandis qu’il huma l’air dans la rue, rajustant les pans de son vêtement sombre.

La présence de la cadette Lestrange au Centuries n’était pas à proprement parler révolutionnaire. Un Rosier après tout tenait l’établissement et une certaine partie de l’Élite y avait ses quartiers. Une certaine partie.
Sergueï connaissait cet endroit avant tout parce qu’y circulait un trafic conséquent d’orviétan, russe évidemment. Ils possédaient le monopole dans ce domaine et ce via Dolohov et Oupyr principalement. Des marchés florissants dans un pays où l’oubli et les rêves se monnayaient facilement dorénavant. Il n’avait pas entendu ce qu’il se disait au bar, lui-même occupé à discuter avec ce bon Nikita en un russe fluide et rafraichissant. Les drogues ne le dérangeaient pas. Un concept magique comme un autre et chacun était libre de choisir sa façon de s’intoxiquer. Certains préféraient l’alcool, d’autres le travail, la loyauté ou encore le sexe. Des variations d’une même symphonie qui ne l’épargnait pas lui-même. Tant que tout était sous contrôle, les choses n’avaient pas lieu d’inquiéter.

Du reste c’était là une préoccupation d’enfant privilégié selon Sergueï. L’argent permettait une certaine liberté, lui-même en convenait. C’était une porte effective. Posséder n’avait aucun intérêt, c’était jouir qui comptait. L’argent permettant de décider en fonction de son humeur –sans tenir compte de celles des autres, ce qui en soi était capital- Sergueï n’avait pas même l’idée de demander ce que faisait à cette heure nocturne la jeune femme, et encore moins d’émettre un jugement sur un quelconque achat de drogues.
Il était venu la voir une ou deux fois depuis cette journée fatidique mais elle était toujours ailleurs, de sortie avec ses amies, des obligations familiales ou des faiblesses physiques temporaires. Il n'avait pas cherché plus loin. Elle allait bien. Apparemment.

« Miss Lestrrrrrange. »
Les pas étaient régulés et elle avançait comme un fantôme à la dérive. La rue se vida de ses présences aléatoires et de loin, Sergueï aperçut le viaduc enchanté qui marquait la jonction avec la forêt Daeva. « Gwenivèrrrre. » L’accent tranchant fendit l’air frais et le prénom s’était répercuté en écho dans le silence ambiant.

Il parvint à son niveau en deux enjambées simples, ce même flegme dans la souplesse naturel du corps qu’il avait toujours. Un regard sur son visage pâle.  Une curieuse détermination au creux du sourire esquissé. Sergueï cilla.

Il patienta quelques secondes et reprit la marche en sa compagnie sans aucun autre jugement.

« Connaissez-vous l’histoirrre de Koscheï, Gwenivèrrre ? » Le russe glissa ses mains derrière lui, la démarche martiale et ferme quand bien même, il la laissait subtilement imposer sa direction.

Le viaduc.

« Aprrrrès que ses parrrrents soient morrrts et ses soeurrrrs marrrriées, Ivan Tsarévitch quitta sa demeure. Il rrrrencontra Marya Morevna, une voïnov prrrrincesse guerrrière et il désirrra l’épouser mais elle annoncer guerrrrrrrre à accomplirrrr. Elle lance à Ivan avant de parrrtirrr de ne pas ouvrrrrrrirrrr porrrrte donjon. »

Sergueï tourna légèrement son visage vers la jeune femme avant de reprendre d’un ton égal, l’accent slave ancré dans chaque phrases et chaque mots. « Pas tant qu’elle est otsutstvuyushiy… absente. Lui êtrrre trop emprrrressé et il voulait savoirrrrr. Dans donjon avoirrrr homme enchainé et maigrrre. Koscheï. Il demande à Ivan à boirrrre et ce derrrrrnier lui donne. Douze verrrrres d’eau et à chacun Koscheï  rrrreprrrrends vie et forrrrce. Les chaines ischezat ah.. disparrrraissent. Ivan découvrrrre que Koscheï aller à la guerrre aussi. Et Kosheï êtrrrre sans morrrt, il a le temps de rrrrravirrrr volschitsa la guerrrrière.  On disait d’elle que son coeurrrr était si frrrroid qu’elle pouvait tenirrrr de la glace dans sa bouche et ne jamais la fairrrrre fondrrre. »

Les pas ralentirent à la lisière du pont enchantée. Du bas semblaient monter une poussière d’or fine dont les particules contaminaient tous les alentours et Sergueï se plaça devant la jeune femme, haute silhouette longiligne à l’apparence calme.

Quand on appréciait quelqu’un, on ne lui demandait pas de vous raconter ses histoires de guerre. Ni ses vaillances ni ses échecs. La guerre était un espace blanc. D’un côté il y avait avant et de l’autre après et ce qui était entre n’appartenait qu’à Koscheï, qui ne mourrait pas bien qu'il pusse.

« Pourrrrquoi venirrrr surrrr ce pont Gwenivèrrrre ? »

Ce n'était qu'une question. Pas un ordre. Pas même une injonction.
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Ailleurs, mon esprit était bien loin de mon corps. J’avançais mécaniquement, mettant un pied devant l’autre me laissant guidé par un instinct au dessein bien trop sombre. J’avais vaguement remercier le sorcier qui avait maintenue la porte du bar, sans lui offrir ne serais-ce qu’un regard. Il n’était pas dans mes plans de me laisser distraire par qui que ce soit. J’avançais me moquant bien des rencontres que je pouvais faire, bonnes ou mauvaises que pouvait il m’arrivé de pire? J’ignorais si mon ouïe avait été affecté par l’alcool ou si je faisais malgré moi la sourde oreille mais je n’avais entendu Sergueï que lorsqu’il fut près de moi et qu’il prononça mon prénom... à sa façon. J’esquissais un faible sourire pour le saluer. Bonsoir Sergueï... Je n’avais pas revu le jeune homme depuis... depuis cette journée, LA journée. Il m’avait abandonné ce jour là, abandonné entre les mains de mon frère et mon cousin, de mon frère et mon bourreau, abandonné... C’était plus fort que moi, je ne parvenais pas à avancer sans que l’image, le souvenir de Liam ne vienne tout détruire de son sang. Était idiot, irrationnel, Sergueï ne savait pas, il ne connaissait même pas son nom, pour lui ce n’était qu’un rebut comme un autre mort ce jour là. Alors pourquoi lui en vouloir à lui aussi? La terre entière était responsable. C’était sans doute plus simple d’accuser ainsi les autres pour ne pas m’accuser moi-même. La culpabilité me rongeait de l’intérieur et j’ignorais comment apaiser mes douleurs. Nous avancions, le jeune homme me laissait le guider ignorant tout de mes envies. Je répondais à sa question en secouant légèrement la tête. Non, je ne connaissais pas ce “Koscheï”, il ne faisait pas partie des “personnages” que j’avais pu croisé dans les divers écris qu’il m’avait fait parvenir afin d’apprendre le russe. Je l’écoutais sans pour autan l’observer. Mes yeux ne quittait pas mon objectif, le viaduc. Je relevais les yeux vers lui, demandant d’une voix éteinte. Quelle est donc la morale de cette histoire? De ne jamais s’éprendre d’une princesse guerrière? Ah moins que ce ne soit Marya qui ait raison, mieux vaut conserver un coeur froid pour survivre.... Ne pas s’attacher, jamais. L’amour était un sentiments trop fluctuant, il menait à plus de douleurs que de bienfaits. Dans ma poche les capsules roulaient sous mes doigts, avais-je réellement besoin de cela pour trouver le courage de faire ce que j’étais venue faire ici. Quelques secondes je quittais Sergueï du regard avançant vers le rebord du viaduc, observant cette poudre dorée, poussière de fée enchanteresse. Non, nul besoin d’artifice, les capsules resteraient, pour le moment dans ma poche. Sa question me fit sourire et je relevais les yeux vers lui tout en répondant sans doute avec un fort accent anglais. пропускать  Sauter. Il avait la réponse à sa question et dans sa langue maternelle qui plus est. Une réponse simple, courte et on ne peut plus clair. Néanmoins même si je semblais complètement déconnectée de la réalité je n’étais pas complètement folle non plus. En  répondant aussi franchement à Sergueï je savais qu’il allait tenter de m’en empêcher aussi préférais-je lui préciser. Je ne vous ai pas parlé de ce viaduc lors de notre petite visite. Le viaduc enchanté a été nommé comme cela à cause de cette fine poudre d’or qui forme ce brouillard envoutant en contrebas. Il s’agit de poussière de fée connu pour ses incroyables propriétés, permettre de voler et nous rendre euphorique. Je caressais les pierre du pont avec une légère anxiété, s’il ne suivait pas, s’il m’empêchait de sauter? Au dessous coule le styx, certains prétendent qu’il a le pouvoir de réaliser les souhaits. Me concernant, je ne préférais pas tenter ma chance. La chute libre ne dure que quelques instants mais les corps sont retenu par la poussière de fée et c’est un moyen de rencontrer ses magnifiques créatures. Je m’étais adossé au rebord et n’attendant pas qu’il fasse le moindre geste je sautais afin d’y être maintenant assise. Le tout c’est de bien faire attention à atterrir dans l’une des barques...   J’hésitais avant d’ajouter. вы быть игрок He? Il était sportif, il devait donc être joueur non?
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Si je saute...
Guenièvre & Sergueï

Je n'ai pas la possibilité de risquer le nécessaire pour gagner le superflu. ▬ Pouchkine



« Bonsoir Sergueï... »

Il ne l’avait plus vu sourire depuis leur sortie à Diagon Alley. Il n’était pas compliqué de voir que quelque chose s’était passé ce jour fatal de juillet. La perte des rebuts ou le sacrifice d’Aramis –peut-être les deux- avaient eu semble-t-il raison de la joie de vivre de la jeune femme. Les paroles qui suivirent eurent la même couleur sombre, teinté de désespoir. Même son sourire eut un voile de tristesse et le regard de Sergueï se fit polaire.

« Quelle est donc la morale de cette histoire? De ne jamais s’éprendre d’une princesse guerrière? Ah moins que ce ne soit Marya qui ait raison, mieux vaut conserver un cœur froid pour survivre.... »


Il y avait quelque chose à tirer de l’histoire de Kosheï en effet mais il n’eut pas à l’expliquer. Quand bien même en aurait-il eu la possibilité rien ne disait vraiment que Sergueï l’aurait fait.

« пропускать »

Sauter.

Le russe laissa le silence s’installer. Elle utilisait sa langue comme une insubordination.

« Ya predlagayu vam svoy bred ostanovit' Gwenivèrrrre.» Fit-il sévèrement, abaissant un regard neutre dorénavant sur elle. Il ne prit pas la peine de traduire cette fois-ci. Puisque miss Lestrange semblait avoir pris des cours de russe et lu les manuels qu’il lui avait fait parvenir, il ne daigna pas l’informer qu’il venait de cordialement lui dire d’arrêter ses inepties.

Il n’avait que peu de tolérance pour ce genre de choses. Elle ne devait qu’à son rang de ne pas s’être déjà pris une gifle monumentale, ça et le fait qu’il était persuadé que ça ne ferait que la braquer. Cela ne la sauverait pas cela dit d’autres sortilèges si elle persistait dans son aberrante décision. Au demeurant, Sergueï avait une philosophie bien à lui : celle de ne jamais entraver totalement la liberté de l’autre. Le détachement émotionnel lui était par essence familier et il avait vu déjà les ravages d’une mélancolie sournoise qu’on persistait à vouloir sauver.

« Je ne vous ai pas parlé de ce viaduc lors de notre petite visite. Le viaduc enchanté a été nommé comme cela à cause de cette fine poudre d’or qui forme ce brouillard envoutant en contrebas. Il s’agit de poussière de fée connu pour ses incroyables propriétés, permettre de voler et nous rendre euphorique. »

La baguette virevolta silencieusement.

« Je connais. » Il aurait pu raconter l’histoire des roussalkas mais Guenièvre avait choisi l’abandon ou une certaine forme d’abandon. C’était quelque part terriblement décevant pour le russe mais Sergueï s’imaginait –à juste titre- que beaucoup d’autres éléments étaient à prendre en compte (des éléments qui de toute manière ne le concernaient pas).

Il ne concevait pas cela dit l’idée du suicide malgré le fait que c’était un fléau dans son pays et ceux qui avaient été sous son égide. Le vague à l’âme slave venait de manques primitifs, d’une conception pessimiste qui avait été léguée par des siècles d’Histoire nauséabonde et Sergueï cilla en toisant la jeune femme. Qu’est-ce qui pouvait bien à ce point lui manquer pour qu’elle se sente ainsi ? Elle avait un toit, une famille, l’assurance de nourriture, un rang que la plupart des sorciers de ce pays lui enviaient. Elle était sorcière au sang-pur enfin.

Il en parlerait à Aramis. Nécessairement.

En attendant il déplaça d’un coup de baguette magique et d’un geste sec le corps de Guenièvre en plein milieu du pont.

« Je le fais cette fois-ci. La prochaine fois je vous laisserais sauter Gwenivèrre. Vivrrrrre est un prrrrivilège. Ce n’est pas un dû. L’élégance… la politesse que vous autrrrres brrritanniques aimez à étaler, c’est de prrrrofiter de votrrrre vie pourrrr fairrrre quelque chose. »

Si Sergueï pointait toujours sa baguette sur elle, il vint la relever par le bras. Il ne fit aucune mention de sa question prononcée dans un russe bancal. C’était donc bien une lubie de petite fille bardée de privilèges. On ne jouait avec sa vie, on n’aimait à frôler la mort que quand justement ce n’était qu’un jeu. La survie imposait une autre forme de rectitude de l’âme et ce n’était pas innocent si le taux de suicide se résorbait de lui-même dans les zones de guerre.

Peut-être même qu’elle avait espéré qu’il saute avec elle ? Avait-elle seulement pensé à ne pas sauter? L’éventualité lui fit jeter un regard noir vers la jeune femme.

Lui imposer ce genre d’état de fait n’avait rien d’une bonne idée.




© Gasmask
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A dire vrai, je pensais que ma mine éteinte, mon regard fermé, mon esprit lointain ne serait avenant pour personne. Je m’étais visiblement trompée. Sergueï semblait près à me suivre ou que j’aille, du moins n’importe ou sauf pour rejoindre le styx. Je ne pouvais me confier à personne. Severus était le seul à connaître l’ensemble de ma vie, ma vraie vie. La dernière fois que j’avais entendu sa voix c’est lorsqu’il m’avait apporté les dernières fioles de potions de paix me précisant qu’il ne me fournirait plus pour entretenir ce sommeil artificiel qui ne m’aiderait en rien. Il avait sans doute eu raison mais il ignorait qui je pouvais retrouver dans ce monde de rêve. Comment pouvait il encore croire que je pourrais soutenir ces mensonges encore des années? Les prolonger, les amplifier, les vivres. Alors oui, c’est vrai, si mes pas m’avaient menés ici ce n’était sans doute pas par hasard. Mon coeur, mon corps tout entier et mon esprit s’étaient enfin mis au diapason et je m’étais retrouvé face à un choix à faire. Sauter et laisser la vie choisir. Pile je tombais dans une barque, face je m’engouffrais dans le Styx laissant les créatures m’emporter au fond sans même me débattre. Voilà le plan initial, un plan que je n’avais pas réellement prévu mais qui me semblait parfaitement logique, parfaitement sensée. C’était sans compter sur le jeune Russe, ami de mon frère qui semblait vouloir se prendre pour mon père. Son regard était la seule chose qui le trahissait parfois. Je savais qu’il ne montrait rien, en apparence mais j’imaginais tout son fort intérieur s’insurger à l’idée même que je puisse commettre une telle folie. Son ton était explicite à défaut de ses paroles. Non, je ne comprenais pas tout, je n’avais pas eu le loisir d’apprendre le Russe de façon si pointu. J’avais certes acquis beaucoup de vocabulaire mais je n’étais pas allée plus loin. Pourtant j’imaginais sans mal que ce qu’il venait de me dire n’était pas “allons y, sautons!”. Pourquoi avais-je la douloureuse impression que je n’allais pas apprécié la suite? J’ignorais tout de ce que pouvais penser le jeune homme qui me faisait face et un autre jour, dans d’autres circonstances j’aurai été curieuse de le savoir. Mais preuve que je n’allais pas bien je m’en fichais complètement obnubilé par cette poudre dorée qui m’appelait. Mes doigts, mon regard, tout mon être n’était tourné que vers un seul but. D’ou ma grande surprise quand d’un mouvement de baguette je me retrouvais au sol au milieu du pont. Un choc, aussi douloureux qu’un rappel à l’ordre. La surprise fut brève, la colère plus tenace. Je n’avais pas ma baguette mais l’envie de me transformer et de le mordre me traversa l’esprit. Ses paroles était comme mon venin, corrosif. Mais par Merlin je ne lui avais pas demandé son avis! Il m’attrapait par le bras pour m’aider à me relever et je l’ôtais d’un geste vif, si bien que l’espace d’un instant il passa sur mon poignet et que la douleur me fit grimacer. Je maintenant celui-ci de mon autre main cachant le sang qui s’en écoulait des plaies encore à vif de ce matin, faites des mains même de ma “mère”. Qui êtes vous pour me juger, moi ou mes actes? Il avait eut la grande bonté de m’épargner le saut dans le vide, mais qui le lui avait demander? La vie est précieuse? Vous ne connaissez rien de ma vie. S’en était risible, quelle partie de ma vie était donc précieuse? Qu’il me le dise puisqu’il le semblait le savoir. Ничего  Lui lançais-je dans sa langue natale comme je l’aurai craché si j’avais été sous ma forme de vipère. Il venait de me dire qu’il ne me retiendrait qu’une fois pourtant il tenait toujours fermement sa baguette. Qu’imaginez vous? Que la jeune fille de bonne famille veut se donner des frissons? L’élégance, la politesse, les sourires, je peux tout jeter, qui voulez vous voir devant vous?    Maintenant que j’ai attiré son attention, je fais marche arrière et saute. Il n’a pas le temps d’agir, de me retenir. Il pourrait user de sa baguette mais la poudre de fée l’en empêche. Je ferme les yeux, laissant la vie choisir. Dommage, pile. Les larmes et les rires se mêlent, même la mort ne veut pas de moi.
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