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The sound of silence
Hello darkness, my old friend
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Dégoût. Une brûlure sur la langue, une amertume dans la salive. Ce goût indélébile qui ne veut pas s’en aller, qui rend le quotidien si fade. Les prunelles qui s’attardent sur les alentours, déçues par le calme ambiant. Une guerre qui se déchaîne à l’extérieur, et pourtant vous qui ne faites rien pour l’instant. Le penchant pour le risque, ces pulsions qui te guident vers le suicide. Tu voudrais céder à ces impulsions qui te hurlent de transplaner dans un coin où les mangemorts pullulent, et de tous les tuer jusqu’à te faire abattre toi-même. La colère en toi est viscérale, elle empoigne ton cœur et le comprime avec une brutalité inouïe. Personne pour la réfréner, pour la contrôler. Juste ces trois mots qui tournent dans ta tête comme une ritournelle éternelle. Ceux qui te somment de reprendre contenance, de ne pas te laisser avoir par tes états d’âme. Ceux qui t’ont fait passer d’une petite poupée fragile avec laquelle on s’amuse à un homme redoutable, qui ne s’encombre point de pitié. Dur comme il l’a souhaité. Dur comme il l’a ordonné. Tu caresses la baguette, la faisant tourner autour de tes doigts. Elle n’est pas tienne, pourtant elle en a fait tomber des lourdauds. Tu ne les as jamais tués que dans la discrétion, que lorsque personne ne pouvait témoigner des horreurs dont tu es capable. Que penserait ta vraie arme, si elle était à l’œuvre de tes noirceurs? Après avoir commis de pareilles laideurs, voudra-t-elle toujours de toi? Te considérera-t-elle toujours comme étant son maître? Quel châtiment te vaudrait tes incartades si par malheur tu venais à te faire surprendre? Rien qui n’égale les siens. Peu importe ce dont ils usent. Le bannissement? Les mots durs? Toi, tu t’es fait enchaîner pendant des jours et des nuits, sans manger, sans parler. Sans dormir, sans réfléchir. Juste à souffrir, à mourir. Alors, tant pis. Tu es détruit, tu es maudit. Même lui ne veut plus de toi. Lui que tu as tant aimé et chéri. Ilario et son italien qu’il murmure pour des mots d’amour. Même ton frère t’évite. Lui qui a toujours été là pour toi lorsque tu avais besoin de lui, et qui t’a abandonné alors que c’est son soutien que tu recherches. Ils ne te reconnaissent plus, alors ils te laissent derrière. Ou peut-être que c’est toi qui as avancé trop loin pour revenir à eux. Imposant la distance, tandis qu’ils fixent ton dos, éberlués. Ta lippe vient se placer entre tes dents qui s’enfoncent avec violence. Rien. Tu ne ressens rien, tu n’es rien. Immunisé à la douleur, à la frayeur. Allergique au bonheur, aux illusions. Celles de la joie, de la peine, de l’amitié, de la fraternité. De l’amour. Ce serpent vil qui s’insinue dans tes veines et qui y coule en calquant ton sang. Cette adoration que tu éprouves au fantôme de ton passé qui te hante et qui ne te laisse plus voler par tes propres ailes. Oiseau en cage, libéré contre son gré. Elle était dorée, et tu l’aimais, ta foutue prison. Tu rêves d’y retourner.

Ce trou que tu as en plein myocarde, que rien ni personne ne vient combler. La frustration qu’il engendre inéluctablement, et puis tu te lèves. Tu n’as plus le droit de te morfondre sur ton sort. Maître a dit Endurcis-toi. Alors, il te faut l’écouter, il te faut exécuter ses directives. Les poings serrés sur le bâton en bois, tu quittes le camp. Dans un coin isolé du chemin de traverse, tu te retrouves en quelques secondes. Personne ne te connaît. Tu n’es pas l’un de ces indésirables quel ‘on pourchasse sans relâche pour une récompense. Tu n’es qu’un être invisible, inoffensif aux yeux de tous. Même lorsque tu terrasses tes ennemis, ils ne savent ni ton nom ni ton ascendance. Ils ne sauraient te décrire, le brouillard les confond lorsque tu murmures la formule magique de l’oubli.  Mais dans ton esprit, la clarté vient se manifester. Une lumière qui t’aveugle, et l’évidence qui t’explose à la gueule. Lui. L’ennemi. Le rival. Le jalousé, l’envié. Le mangemort, le partenaire. Dans ta maison, dans ta déraison. Tu l’as tellement haï, tellement détruit. Dans ton imagination, tu l’as tué mille et une fois. Lestrange. Aramis. Aramis Lestrange, le voyant, celui qui pose sa main sur l’épaule de Maître. Celui qui le suit là où tu ne peux pas. Celui que tu as toujours suspecté d’être amoureux de lui, sentant toute l’étendue de son affection pour Zahari comme un parfum nauséabond. Il était ami, il t’a d’abord abandonné aux griffes du démon puis il a essayé de te le voler lorsque tu as commencé à l’aimer. Que ressens-tu en ce moment à son égard?  Tu suis ses pas, leurs traces deviennent tiennes. Non vraiment. Quel est cet étrange sentiment? Comment l’appelle-t-on déjà? La nostalgie. Le désir de lui parler, de rire avec lui. Les plaisanteries où se lit la malice, les blagues qui vous rendent complices. Tu l’appréciais beaucoup autrefois. Et le glas de la camaraderie sonne à nouveau, apportant l’espoir. Tu n’anticipes pas le rejet ou le déni. Tu espères qu’il te prendra à nouveau comme ami. Et dans les ténèbres, au détour d’une ruelle, tu tends le morceau de bois, qui se fiche sur son dos. Il lui titille la colonne vertébrale, avant que tu ne le fasses reculer prudemment. Un message que tu envoies, comme quoi tu le tiens en joue. Tu t’amuses avec ses nerfs, tu sais sa rapidité, sa dextérité. "Lestrange." Le sang-pur piégé par le mêlé. Malgré l’intrusion dans ton carmin, il ne t’a jamais considéré moins que son égal. Il ne s’est pourtant jamais gêné avec d’autres. "On pourrait croire qu’avec ton rang, tu aurais droit à un cortège. Je n’aurais jamais imaginé te voir vagabonder tout seul ainsi." Tu ne sais pas s’il reconnaît ta voix, les inflexions de la raillerie dans le ton que tu adoptes. Tu le souhaites, dans les tréfonds de ton âme. "Ou es-tu donc aussi sûr de tes talents pour te balader comme si le monde t’appartenait?" Tes dents se révèlent dans un rictus jubilatoire. C’est la première fois cette semaine que tu souris sincèrement. C’est la première fois depuis longtemps. "Tu peux te retourner, tu sais. Pas de mouvement brusque, je ne veux pas me retrouver à terre en quelques secondes. Comme autrefois."


Dernière édition par Désiré Perrault le Sam 26 Sep 2015 - 20:15, édité 1 fois
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Regrets collect like old friends
Here to relive your darkest moments
I can see no way, I can see no way
And all of the ghouls come out to play
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Tu ne fais jamais vraiment les choses bien. D'illusions en mauvais coups, tu ne sais pas retenir, tu ne sais que fuir. De ton cœur glacé, il ne reste qu'un masque ravagé, bousillé. Il ne reste que la froideur dans laquelle se mouvoir, pour ne pas s'émouvoir. Il ne reste qu'à serrer les dents. Tu bannis les cris, tu signes tes dénis.  Et tu sombres dans les décombres de ton âme, désarmé, délaissé, désabusé. « Je suis lassé de votre incompétence latente. », claque ta voix au sang trop mêlé, aux cheveux trop blonds, aux yeux trop bleu. Ta main tapote le bois, agacé, passablement énervé. Les ongles parfaitement coupées dérapent & râpent, faisant crisser l'impatience, la méfiance, la défiance. Prince des glaces, tu n'as que faire des fantasmes, tu ériges les murs de ton royaume dans la froideur, dans la rancœur.  Tu ne rêves pas ta vie, tu n'accordes pas de trêves à cette dernière.  Sur ta joue, l'estafilade des libérations, des passions insurgés t'a laissé pressé, agressé, sans doute, dévasté. La colère ne cesse de glisser, de s’immiscer, amère, dans ses éternels guerres. Perverses prières, c'est l'enfer sur terre, sur toutes tes mers. La rage fond, se confond, se morfond. La rage est reine, souveraine. « Êtes-vous au moins doué pour faire du thé ? », ta langue fauche, défauche dans les airs glaciales, infernales. Un soupir assassin, divin s'extirpe, ripe. « D'une affligeante inutilité, déguerpissez. », d'un mouvement de la main, tu balayes. Il n'a jamais existé, respiré.

Tu rayes.
Tu n'offres pas de paix sereines.

Tu n'as pas le temps pour les idiots, le manque de mots. Tu en as trop sacrifié, tu es trop damné, cassé. Alors tu te fais homme pressé, homme aux milles agitations, intentions, pressions. Tu enrages & te dégages dans un mouvement, énervé, passablement agacé. Lassé, tu attrapes ta veste, l'enfilant avec soin, besoin. Ton corps se glisse, s’immisce dans les plis rassurants, apaisant du tissu. Dessus, il y a encore les odeurs de Nyssandra. Son parfum tendre de fruits rouges emplit tes poumons, pilonne ton cœur, sillonne tes veines en douceur, en lenteur. L'amour s'entête, t'entête. Il écrase, terrasse un peu les doutes, les soumissions & les interdictions. Et tu la sens un peu contre toi, un peu avec toi. Tu l'imagines, perchée sur des talons, t'observant les yeux rieurs, frondeurs. Sa beauté est indélébile, terrible. Elle te détruit, elle te guérit. Elle t'aime dans vos anciennes guerres, dans vos enfers lascifs, incisifs.

Les pavés roulent bientôt sous tes pas, & tu ne vois pas qu'il est déjà là. Le poison se fait sage, sans nuage. Tu ne l'entends pas. Tu ne comprends pas. Tu ne sais pas.  Il prendra tout ; Il prendra trop. Fatalement, tu finis en sang, tu finis en cendre. Les ailes brûlés, tu sombres dans les drames, sous les armes. Pourtant, tu devines, tu as la poitrine qui se comprime. Le cœur en vrac, tu craques. Le son des pas s'accroche à tes oreilles. Trop proche. Trop moche. Il est très près. Il est tout près. Les ennemis sont nombreux, aventureux. Ils ont les mains chapardeuses, paresseuses. Lentement, elles cherchent souvent, pertinemment à s'approprier une bourse, une vie, une chance. Tu en as connu des princes des rues, roués sous les blessures, contre tous les murs. Tu sais qu'il est plus simple de leur donner du courage en avançant, en étant solitaire, en se faisant proie facile, adversaire futile. Tu n'es pas si fragile, si imbécile. Tu tournes dans une ruelle. Tu es certain, serein. Le morceau de bois frôle ton dos ; Prévisible. Tes doigts caressent le morceau de bois. Le rouge se fait plus agressif, plus oppressif. Trop lent, pas assez intelligent, ils ne changeront jamais, il ne changera jamais.  "Lestrange." , tu avances, le devances, alors que sa voix te glace, t'encrasse. Le fantôme te fait serrer la main, faisant riper tes ongles dans le creux de ta paume. Il a osé, il s'est imposé. Il ne pouvait pas rester au fond de sa cage, être pour une fois un peu sage ? « Perrault. Que fais-tu si loin de ton cher & si précieux maître ? », la moquerie coule, s'enroule. Acerbe, sensuel, tu es celui qui a annoncé le pire. Tu es celui qui les a vu, qui les a déjà entendu, qui a tout vécu avant eux. Tu connais déjà la fin. Tu connais si bien sa fin. Tu as vu les bras, les draps. Tu as vu la douleur & la douceur. Tu as vu l'amour sous les décombres. Tu as vu les carnages, les rages.

D'amitié en inimité, tu l'as piétiné.
Tu t'es piétiné.

Et tu ne veux pas être pardonné. Tu ne veux pas être gracié, aimé. C'est bien mieux d'être détesté & de pouvoir les sauver, n'est-ce pas ? C'est tellement mieux de te condamner.  "On pourrait croire qu’avec ton rang, tu aurais droit à un cortège. Je n’aurais jamais imaginé te voir vagabonder tout seul ainsi."  , le sang-mêlé se permet, s'arque sous les libertés. Du tac au tac, sans tact, tu attaques. « On pourrait croire que tu ne saurais pas te perdre si facilement. Qu'y a-t-il ? Il s'est déjà lassé. Il t'a finalement jeté ? », caresses-tu dans les accents blessants, grinçant de ta voix. Déteste-moi. Tu sais les jeux de Zahari. Tu sais comment il fidélise, enlise les cœurs, ne permet pas les erreurs. Tu sais qu'il devrait écrire ; Comment s'assurer la loyauté de son esclave pour une éternité ? Sans doute, cela aurait son petit sucés. Tu te retournes, le noyant de l'océan de tes yeux, le pulvérisant sous le rivage de ton mépris, de tes dénis. Menteur, tu deviens monstre cruel, éternel. «  Tu n'as pas fait long feu, c'est à croire que tu es aussi mauvais en étant esclave qu'en étant ami. », amère, tu espères, désespères, de tuer les dernières miettes de tendresse, de délicatesse. Tes yeux s'attardent sur le morceau de bois, ricochent contre le visage. «  Tu l'as voler ou tu as pour une fois vaincu quelqu'un dans ta vie ? ». Ton cœur s'étouffe, s'émousse. Tu veux juste recommencer, t'attarder, un peu l'aimer. Tu veux t'accrocher, lui promettre que vous allez résister, que vous n'êtes pas ainsi. Pourtant c'est ainsi. Tu es ainsi. Et tant pis.

"Ou es-tu donc aussi sûr de tes talents pour te balader comme si le monde t’appartenait?"  , il croit pouvoir te blesser, te ravager. Il croit pouvoir te pulvériser, te brutaliser. Il n'en est rien. Tu tends  la main. « Tu n'as toujours pas compris ? Ce monde n'est plus le tien, Perrault. Il est mien. Il est notre. », le Magister est partout, il annihile tout. Et tu sais les désaccords, le manque d'accord qui t'agressent & te renversent. « Tu n'en fais plus parti. Il en a d'autres pour remplacer le jouet cassé que tu es. », lâches-tu, dans une bombe qui t’abîme le ventre, ne rimant à rien. Tu ne veux pas faire ça. Tu es lassé d'être l'éternel méchant, l'éternel amant des larmes. Tu es ennuyé par les drames. Tu n'as déjà plus les armes.  "Tu peux te retourner, tu sais. Pas de mouvement brusque, je ne veux pas me retrouver à terre en quelques secondes. Comme autrefois." , tu roules des yeux. « Comme si j'allais attendre l'accord d'un rebut de bas étage. », claques-tu. Tu balayes les souvenirs, les avenirs. Il n'est plus rien ; Tu n'es plus rien. C'est ainsi, tu as bien appris, bien compris. Merci. « Comme si tu avais encore la moindre importance. ».

Et pourtant, tu as l’âme qui se froisse.
La peur qui te terrasse.

La rage s'emmêle aux mélancolies, elle se dérègle sous les douleurs intestines. Combien de plumes faut-il laisser ? Combien faut-il abandonner ? Tout laisser, est-ce vraiment assez ?

« Qu'est-ce que tu veux? », crisses-tu, dans l'énervement. « Lui ? », souffles-tu sous les blessures, contre tous les murs. Puisque c'est tout ce qui l'intéresse, c'est tout ce qui l'a jamais intéressé. Il n'y a que Zahari pour retenir son attention, pour le trahir. « Le cleps veut retrouver son maitre? Ce sera sans moi. ». Tu ne les mèneras pas à leur perte. Tu ne laisseras pas la souffrance, la méfiance, la défiance les avaler, les capturer. Tu ne feras pas les même erreurs. Tu n'y déposeras que ta rancœur. Puisque c'est tout ce dont tu es capable, hein ? Tu ne connais que les horreurs de la colère amère. Tu ne connais que les affres de tes douleurs sans douceurs. Puisque ça suffit à écraser ton coeur.
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Le manque se fait énorme, il défie la norme. Il t’engloutit dans une mélopée dissonante et dans une vague affolante. L’addiction se fait perdition, et tu as besoin de ta dose, sur ton corps tu as besoin du rose. Des filets de sang qui se perdent en plaques meurtrières et en cicatrices passagères.  Amoureux de ta douleur, désireux de ta rancœur. Ce paradoxe qui t’enivre, et qui te donne envie de vivre. L’ennui se fait lourd, il te rend aveugle à l’amour. Pourtant, ils essaient de te redonner le goût du calme, et ainsi de t’habituer à l’absence des drames. Mais ton existence est devenue une offense. Tu es un microbe qui se dérobe, un parasite qui s’auto-invite. Tu n’es pas assez bien pour eux. Tu mérites le courroux des Dieux. Se traduisant en tonnerre qui te met à terre, en éclair qui te réduit en poussière. Tu absorbes leur bonheur, tu le transformes en malheur. La déception se lit sur leurs pupilles, elle agresse leurs vies. Et toi, tu restes spectateur impuissant, sachant pertinemment que tu es un criminel dégoûtant. Ils ne savent pas par quoi tu es passé, ils ne comprennent pas les épreuves que tu as endurées. Ils te fixent comme un jouet fragile, brisé et sensible. Ils ne te laissent pas l’opportunité de guérir, avec leurs regards compatissants et leurs gestes avilissants. Tu n’es qu’un boulet qui les enchaîne, attaché à leurs chevilles qu’ils traînent. Et le pire dans les faits, c’est que tu le sais. Tu en as tellement conscience que ça te remue de l’intérieur, que ça t’emplit d’horreur. Et tu fuis, tu te détruis. Encore plus qu’il ne l’a déjà accompli. Tu ne seras plus jamais Désiré Perrault. Ton nouveau nom est Zdravko. Le serviteur, le trompeur, le tueur. Tu es trop enfoncé dans le déni, tu en as marre de l’image que renvoie le miroir et qui te définit. Mais lui, il est au courant. On lui a offert un siège au premier rang. Ses iris t’ont longtemps scruté avec attention, se permettant même de montrer leur aversion. Aramis était ton ami, et il n’a pas pu te sauver de ton pire ennemi. Il s’est contenté d’observer ton châtiment, sans lever le petit doigt pour mettre un terme à tes tourments. Et pour cela, tu devrais lui porter une haine féroce, tu devrais éprouver une ire atroce. Au lieu de cela, il n’y a que de la mélancolie vis-à-vis des jours d’une autre vie.

L’opportunité se présente, l’aubaine est enivrante. Vous deux isolés, lui qui n’a pas d’autre choix que de t’écouter, la complicité que tu veux retrouver. Tu avais espéré le masque fantasque, celui qui s’était installé lorsqu’il t’avait vu capturé. N’ayant pas le choix, sous le joug du roi. Te convaincant qu’Aramis était toujours le même, qu’il t’aime et qu’il ne pouvait tout simplement pas te sauver. C’est de ta faute après tout si tu t’étais retrouvé prisonnier de ton bourreau inégalé. Et lui ne pouvait qu’assister impuissamment à ta perte, sans être en mesure de faire en sorte que tout s’arrête. Oui, c’est ce que tu t’étais évertué à vouloir croire avant que la vérité ne t’éclate, toi et tes espoirs.  Pourquoi? Question qui insiste, qui jamais ne se désiste, te mettant en émoi. Il est conscient de ton obsession imbécile et de ta passion futile. Le ton railleur de sa voix ne fait pas que le suggérer, il persifle et siffle la véridicité.  Et le duel commence. Comme dans le révolu, dans un passé qui n’appartient plus tellement à la réalité, il s’annonce. Les mots sont les armes, ils cherchent à brûler comme des flammes. Et si toi tu commences doucement, lui y va agressivement. Ça a toujours été comme ça. Il répand son poison afin de provoquer ta déraison. "Tu sais très bien que ce n’est pas ce qui s’est passé. Après tout, tu es aux premières loges quand ça le concerne." Amusé, tu laisses pointer ton hilarité. Même en t’efforçant de rester sérieux, tu es trop heureux. Tu ne peux pas t’offusquer de ses paroles, tu te contentes de les trouver drôles. Son regard te vrille, il te rabaisse de ses impitoyables billes. Et ce qu’il profère par la suite ne te laisse pas indifférent, et te font froncer des sourcils. "De quoi tu parles? Quand ai-je été un mauvais ami pour toi, Aramis? Ce n’est pas moi qui t’ai abandonné aux griffes du diable incarné. Ce n’est pas toi avec des cicatrices indélébiles tout le long de ton corps." Tu commences à vibrer, ton cœur oscille et ce sont tes dernières patiences qu’il pille. Mais la remarque qui vient juste après te restitue ton bonheur, te destitue de tes humeurs. "Tes cours ont agi à retardement. Celle-ci appartient à un des cadavres que tes semblables ont dû enterrer." C’est un sourire que tu lui adresse, chaud, qui ne fait pas écho.

"Cela reste à voir. Nos Maîtres n’ont pas encore gagné. Tu n’as pas encore de trophée pour le prouver." Dans le même camp, le détesté et le bien-aimé. Voldemort et Zahari, causant les torts et les tueries. Le brun essaie d’être méchant avec persistance, perpétuant les offenses. Tu le contemples curieusement, te demandant pourquoi il essaie de t’enrager aussi inlassablement. Est-il vraiment devenu ton opposant, t’en veut-il d’être l’amant? "Techniquement, les rebuts n’existaient même pas quand j’ai été asservi. N’utilise pas les mauvais mots, Lestrange." Ta colère commence à s’extérioriser, la surface commence à être rayée. Il finit par t’atteindre et par te contraindre. Tu te doutes que c’est son but, pourtant tu n’y arrives plus. Tu ne peux pas rester indifférent tandis qu’il cherche à t’énerver avec acharnement. "Si je n’ai plus d’importance à tes yeux, toi tu en as toujours aux miens. Tu confirmes mes dires, c’est bel et bien toi le traître qui ne respecte pas ses amitiés et qui les tourne en inimitiés." Le fouet se fait puissant et intransigeant. Il fait remuer ta langue, ton myocarde tangue. Où veut-il en venir, que cherche-t-il à accomplir? C’est pourtant toi qui le détiens sous ta coupe, c’est tes sorts qui risquent de punir ses efforts. Ses interrogations n’ont aucun sens, elles se muent en ronces qui s’agrippent à ta démence. C’est lui que tu veux, c’est ce que vous avez perdu tous les deux. Pourquoi s’entête-t-il à remettre le Vasilev sur le tapis, défiant tes interdits, pulvérisant tes acquis? "Je n’attends plus rien de toi." Trahi, anéanti. Encore une fois, tu perds la foi. Le désespoir triomphe et ses crocs se fichent sur ta peau. Immonde réalité que tu souhaiterais altérer. "Je n’ai pas besoin de toi." Les inflexions de ta voix se font dures, elles perdurent. Tu ne supportes pas le rejet, un énième qui vient s’ajouter à la liste des insanités. Tout ça, c’est à cause de tes méfaits, tu as pris sa place et maintenant, tu trépasses. Tu es le condamné, celui qui jamais plus ne sera aimé. Il n’a pas besoin de jouer la comédie, vous êtes seuls et maudits. "Je ne pleurerais pas ta mort, mais je n’en serais pas la cause. Je ne sais pas si tes visions t’ont permis de l’anticiper, mais…" Ton épaule se dénude, le tissu descend sous l’emprise de tes doigts devenus rudes. La baguette se tend et cible ta peau. Dans un éclair fugitif, elle inflige la rature, elle cause la blessure. "As-tu prévu le mal que tu allais inévitablement me causer? Car tu as bien réussi ton coup. Tu as été le digne élève de Zahari. Ceci est un rappel que je t’ai perdu, et que tu n’es plus rien." Alors que tu étais tout.
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