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sujet; ginny + dripping like a saturated sunrise |
HERO • we saved the world Ginevra Weasley | Ginevra Molly Weasley feat holland roden • crédit tumblr | ❝ We're running in circles again ❞Insurgés ; poste vacant☇ pseudo complet & surnom(s) ; Ginevra, ça sonne un peu terne, un peu vieux jeu et seule sa mère l'emploie en entier, lorsqu'elle a des raisons de s'énerver. tout le monde dit Ginny, au point même qu'on y voit son prénom d'usage et qu'on attribue un surnom au surnom : Gin'. ça l'amuse, tant qu'on ne l'affuble pas d'un piètre 'Gigi' ou autre trouvaille de cet acabit. son second prénom, Molly, lui vient directement de sa mère et elle ne l'a jamais autant apprécié que depuis le début de cette guère. c'est en perdant des proches qu'on prend conscience de combien ils sont précieux. et enfin : cheveux de feu de son père, discrètes tâches de rousseur sur le haut du nez et des épaules, les grands yeux bruns et brillants de sa mère, un modeste mètre 60 mais une carrure plus confortable que maigrichonne (ou du moins, à l'origine), elle est assurément une Weasley. Au sein de la résistance, on la surnomme Scar depuis sa libération, du fait des nombreuses marques que lui ont laissé ses bourreaux.☇ naissance ; 11 août 1981, juste à temps pour faire sa première rentrée à Poudlard avec les jeunes de son âge plutôt qu'un an plus tard.☇ ascendance; les Weasley, bien sûr, sont connus au sein du monde sorcier pour avoir préservé la pureté de leur sang par le plus grand des hasards au fil des siècles, à travers des mariages d'amour et une tolérance mêlée de fascination à l'égard des moldus. ils n'en tirent aucun prestige: désargentés par-dessus le marché, leur nature de traître à leur sang leur vaut de n'être rien d'autre que des martyr au sein du conflit qui fait rage.☇ métier ; survivante, on peut lui accorder ce titre. c'est une occupation terriblement complexe à l'heure actuelle, et elle n'est pas passée loin de perdre ce simili-emploi. mais plus tard, Ginny, elle rêve de devenir joueuse de quidditch professionnelle, et c'est en s'accrochant à cet avenir tant espéré qu'elle trouve la force de remettre en forme son corps meutri.☇ camp ; rébellion, sans contexte. le régime actuel est fait pour trainer dans la boue les gens comme elle.☇ réputation ; Ginny n'est pas un symbole. Ginny n'est pas une cause. Ginny ne se pense pas capitale à l'insurrection. Ginny est, tout au plus, une anomalie, une miraculée pour l'acharnement auquel elle a survécu. certains admirent sa ténacité, d'autres lui crachent leur pitié vomitive au visage en pensant bien faire, d'autres encore la traitent comme une petite chose fragile et enfin, les derniers la blâment de s'être mise dans le pétrin. d'avoir joué les demoiselles en détresse et fait ses proches encourir de terribles danger pour lui sauver la peau. néanmoins, si les rôles avaient été inversés, elle sait qu'elle n'aurait pas trouvé le repos avant de les avoir arrachés à leur triste sort. c'est ça, la famille. en attendant, beaucoup refusent de parler devant elle, de peur qu'elle ne fonde en larmes. mais elle a usé toutes ses larmes, Ginny, bon sang. elle en a asséché la foutue source. et on la catalogue – comme si s'être fait prendre une fois (alors qu'elle était de toute façon cloîtrée à Poudlard, sans réelle possibilité de s'en sortir), lui garantit de l'être à nouveau si on lui permet de mettre le nez dehors. c'est rageant. ☇ état civil ; célibataire. Harry et elle ont enduré quantité de séparations, sacrifice nécessaire en temps de guerre selon lui. si elle a ravalé sa peine à chaque fois, Ginny n'a pourtant jamais cessé de se raccrocher à la certitude qu'ils se retrouveraient, tôt ou tard... ou du moins était-ce le cas avant que son statut de rebut (les camps, la maltraitance, l'identité perdue, la confiance brisée) ne remette tout en cause. pour l'heure, près d'un an après avoir enfin embrassé la liberté tant espérée, la rouquine s'attelle encore à se reconstruire elle-même, avant de se consacrer à une vie de couple dont elle n'est plus si sûre de la légitimité.☇ rang social ; ex-rebut, insurgée. elle racle les bas fonds tumultueux de la hiérarchie, évolue en dehors du système avec l'espoir de le voir imploser.☇ baguette ; dépouillée de la vieille compagne acquise à ses onze ans, elle s'en est vu confier une nouvelle parmi un petit stock de cinq baguettes que les insurgés étaient parvenus à dérober. c'est la dépouille d'un mort, sa composition reste donc un mystère. Longue mais d'une finesse et d'une flexibilité surprenantes, on reconnait à son apparence la vigne qui la compose. Elle mesure pas moins de 33 cm et s'est tout simplement retrouvée entre les mains de Ginny parce que, des baguettes disponibles au moment T, elle était celle qui répondait le mieux à ses tentatives de sorts. elle n'est pas tout à fait appropriée, évidemment, et la rouquine a encore du mal à s'adapter à ses dimensions (son ancienne mesurait tout juste 22,5 cm). mais tant qu'elle peut extérioriser la magie qui tourbillonne en elle, bridée et aliénée, elle ne demande rien d'autre.☇ épouvantard ; être capturée à nouveau. ou se réveiller pour découvrir qu'elle n'a jamais été libérée. c'est son cauchemar le plus fréquent. ☇ risèd ; un corps tout neuf. c'est utopique, impossible, alors elle s'efforce de se l'offrir comme cadeau de renaissance. ☇ patronus ; elle travaille à retrouver le cheval qu'elle créait aisément auparavant. concentration pure de magie, de bonheur et d'espoir, ce puissant sortilège de défense lui donne évidemment du mal. elle n'y parvient plus grâce à la seule aide de ses souvenirs, puisque les plus déplaisants persistent à gommer les plus beaux; mais son vécu a renforcé à bloc sa certitude d’œuvrer pour le bien en s'opposant à Voldemort, ce qui lui permet d'accéder à l'état d'esprit requis par ce Charme. elle parvient depuis peu à créer un patronus incorporel: nuage de fumée argenté sans forme distincte. ☇ particularités ; elle n'a pas de don particulier, bien qu'on ait admiré la puissance de ses sortilèges (et particulièrement de son Chauve-Furie signature), son côté théâtral et ses capacités au Quidditch, dans une autre vie.☇ animaux ; aucun.☇ miroir ; on ne peut s'en procurer sans l'aval de Percy (qu'elle voit rarement) et de Fred (qu'elle ne voit jamais). elle n'en a donc pas encore. |
☇ Avis sur la situation actuelle ; ce qu'elle en pense est évident : c'est inhumain, inadmissible. elle a bénéficié du secours inespéré des insurgés alors qu'elle se pensait condamnée, et son souhait à présent est de pouvoir aider autant qu'elle a été aidée. n'ayant pas spécialement de contacts parmi la communauté des sorciers (en dehors des rebelles vivant en marge de la société), Ginny n'a pas eu l'occasion de prendre conscience du changement d'état d'esprit ou de la radicalisation brutale de certains.
☇ Infos complémentaires ; sa magie lui échappe, elle ne la... reconnait plus vraiment. c'est compliqué à expliquer. elle a changé, de corps autant que d'esprit, et ses pouvoirs ont également subi des altérations au bout de toutes ces années de privation, de maltraitance ; alors elle se doit d'apprendre à les dompter. d'abord irrationnelle et pressée d'enterrer son vécu en se replongeant à corps perdu dans la guerre, Ginny a fini par accepter l'idée de devoir affronter ses traumatismes, et c'est avec Le Professeur (Elijah Buckley) qu'elle s'applique à apprivoiser tant sa baguette que sa magie. • après sa libération, le vœu inavoué de Ginny était d'être débarrassée de ce corps usé, de devenir quelqu'un d'autre, d'oublier, de revivre. Hermione lui a procuré une fiole de polynectar de temps à autres, pour lui permettre d'échapper quelques heures à sa propre histoire, celle que tout le monde connait et qu'elle lit donc dans tous les regards qui croisent le sien. elle a mis du temps à comprendre, grâce à son amie, que l'enveloppe qu'elle possède est encore précieuse et que puisqu'elle ne s'en verra pas offrir de nouvelle, il est de son devoir d'en prendre soin. depuis quelques mois, elle s'exerce, se nourrit aussi correctement qu'elle en est capable et que la situation le permet, apprend de petits sortilèges visant à masquer les stigmates de sa vie de prisonnière et de rebut, rallonge ses cheveux hachés et brunis par la duplicité de la mangemort blonde et de Malfoy, et ainsi de suite. pas pour nier ce qui lui est arrivé, comme à son arrivée ; mais pour aller de l'avant et forcer ceux qui l'entourent à faire de même. • Ginny a un rapport compliqué avec la nourriture. elle a eu du mal à se mettre à remanger régulièrement, mais s'applique à le faire. elle a peu d'appétit, voire aucun, cependant elle est consciente à avoir encore des carences à combler. • son expérience lui a au moins appris que tout n'est pas noir ou blanc : elle est plus prompte qu'avant à chercher et à comprendre les nuances. mais elle n'excuse cependant pas ceux qui commettent des atrocités seulement pour sauver leur peau : après tout, elle a presque perdu la sienne pour ses idéaux et ne peut concevoir l'auto-préservation et l'instinct de survie comme des excuses valables pour commettre des atrocités. • 15 janvier 99. elle n'oublie pas cette date ; ne sait pas si elle s'en veut d'avoir laissé passer cette occasion d'échapper aux tortures ou si elle est fière de s'être sacrifiée pour sauver une enfant. elle ne sait pas, et c'est la raison pour laquelle elle ne peut s'empêcher de chercher la gamine en question. pour se rassurer. se dire qu'elle n'a pas enduré ces souffrances pour rien. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi heresy. ou lydie bcz yeaaah, it's me again . J'ai 23 ans, je suis une caribbean girl et j'ai connu le forum via une illumination. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7 et je veux bien être parrainée par Draco (YAKOI G PAS L'DROIT ? PFFFFF). Un dernier mot ? mot. AH NON WAITEZ J'AI AUTRE CHOSE A DIRE. il faut que le monde sache que j'ai fait plus de la moitié de cette fiche en 2 jours. NON MAIS. SERIEUX. JE SUIS SO PROUD ET VOUS POUVEZ AVOIR LA FOI PCK VISIBLEMENT LES MIRACLES EXISTENT.
Dernière édition par Ginny Weasley le Jeu 1 Sep 2016 - 2:20, édité 8 fois |
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HERO • we saved the world Ginevra Weasley | deadly sins spilling like an overflowing sink ❝ Luxuria (lust) ❞2001 & Lieu incartable Ils en parlent comme d’un camp de redressement. Ils en parlent comme d’un réapprentissage visant à remettre sur le droit chemin ceux qui ont éhontément trahi leur sang et rabaisser à leur position de sous-hommes ceux qui ont eu l’audace de mal naître. Ils en parlent comme si leurs théories absurdes et préjugés racistes, inexcusables, suivaient une logique implacable, et Ginny est envahie de telles bouffées de haine qu’elle ne peut s’empêcher de leur cracher au visage. Elle ne devrait pas, elle le sait, c’est insensé, c’est atrocement risqué. Et elle le paie plein pot, chaque jour, mais comment accepter de voir souffrir des innocents sans mot dire (maudire) ? Elle a encore la force de se dire qu’elle peut encaisser, que tout ira bien ; qu’elle peut s’attirer la foudre des monstres si, en se concentrant sur elle, ils en oublient de torturer les autres ( stupide, naïve petite Gryffondor au grand cœur). Elle a encore cette fougue et cette empathie futile et cette âme d’héroïne et ce cœur de martyr et chaque jour elle le paie, elle le paie sans s’apercevoir que le prix est trop élevé pour sa bourse, le poids trop important pour sa frêle nuque. Elle a encore la naïveté de croire que le bien peut tout vaincre et que plus tôt que tard, ses frères chasseront le cauchemar d’un lumos, comme dans son enfance. Et c’est stupide, stupide, stupide, elle sait qu’elle n’est pas réaliste et que la guerre est plus difficile à vaincre que les chimères que l’on souffle grâce à la flamme d’une baguette, qu’on repousse à l’aide d’une simple bougie, mais elle n’a pas d’autre arme que l’espoir irrationnel et l’amour inflexible pour affronter ses ténèbres. Elle n’a même plus de baguette – ils l’ont amputée de ce sixième membre depuis longtemps, trop longtemps, et ses doigts frémissent au contact de la moindre brindille, cherchent à éprouver la sensation provoquée par un morceau de bois ouvragé à travers lequel circulent librement les pouvoirs. Tout est cloîtré en elle, jusqu’à ce qu’elle explose, et elle le paie, elle les paie cher, les moindres explosions incontrôlées de sa magie mal bridée. « Debout ! » L’ordre claque et le tissu de la tente s’écarte. De vagues murmures désapprobateurs s’élèvent, parmi lesquels la voix têtue de la fille Weasley, mais la majorité des prisonniers savent avoir tout intérêt à se taire. Des tentes – c’est là qu’on les stocke par lots de cinq. Risible, a-t-elle songé au premier coup d’œil, avant d’aviser les alentours : le terrain est constellé de pièges et au terme de ce parcours de la mort, Greyback et ses loups rodent aux frontières du camp, attendant avec impatience de se délecter de la chair des quelques téméraires qui survivraient par miracles aux maléfices placés sur leur trajectoire. Les tentes, elles les narguent seulement ; fausse impression de liberté, tentation terrible là où ils n’ont en réalité aucune chance de survie en cas de mutinerie. Elle traine à se lever, la Ginny, après des heures de supplice et une nuit longue de trois heures à peine ; alors on agrippe la paillasse qu’est devenue sa tignasse rousse et on la relève à la force d’un bras, la rabroue à coup de pied pour son manque de coopération. Elle a encore la force de feuler avec toute la hargne et l’indignation qu’on tente d’extirper par la violence de son corps maigrichon, parce que si persuadée de pouvoir encaisser encore. Et elle se raidit, parée pour une pluie de coups, mais on lui claque juste le visage – pas durement, mais avec un mépris négligeant et un ricanement amusé. « Garde ton ardeur pour les visiteurs. » Les visiteurs ? « En rang. » Elle n’a d’autre choix que d’obtempérer : sans attendre son avis, l’homme la projette entre deux autres Rebuts en devenir et c’est de justesse qu’elle évite la chute. Elle se redresse à peine que déjà, la tente s’entrouvre de nouveau. C’est une main élégante qui en écarte le pan cette fois, parée de l’une de ces chevalières qui caractérisent les très anciennes familles pures du monde sorcier. La mine circonspecte de Ginny se fait brièvement dédaigneuse, mais elle se tempère, se fait impassible. Un autre suit le premier arrivant, et un autre encore, et un dernier enfin. Ils approchent, mains croisées derrière le dos, la mine grave des acheteurs intransigeants mais l’œil brillant de l’excitation commune aux collectionneurs avides de nouvelles acquisitions. « Il va de soi que nul ne devra être au courant du privilège dont vous avez bénéficié, officiellement la marchandise ne peut être révélée avant les enchères. » Son attention se porte sur l’homme de tout à l’heure, qui discute nerveusement et à voix basse avec l’un des nouveaux arrivants. L’échange se prolonge à peine quelques secondes et le client apaise ses craintes à l’aide de quelques gallions supplémentaires. « Ils n’ont pas encore frappé assez fort », susurre une voix à l’oreille de la jeune femme, lui arrachant un sursaut. « Tu as encore des travers à corriger : un rebut n’est aucunement en droit d’espionner les conversations de ses supérieurs. » Ginny déglutit, ravale la réplique qui lui brûle le bout de la langue, se force au silence. « Tes lèvres tremblent de devoir rester scellées. Une indocile, donc… intéressant. » Et la façon dont son souffle chaud lui caresse l’oreille a quelque chose d’indécent, quelque chose d’effrayant, qui la tétanise. Il recule. Elle soupire, soulagée à tort. « Je souhaite un entretien privé avec celle-ci. » Pour ponctuer ses mots, il la pousse à avancer d’un pas sans la toucher – usant d’un maléfice qui fait claquer sa chair et laisse une légère brûlure là où il l’a atteinte. « Non… ! » Pour la première fois, c’est un regard non haineux mais plein d’attente et de supplication qu’elle lance à son geôlier, espérant un refus. « Les règles – » « Son aisées à contourner pour qui en a les moyens, miss Weasley, mais c’est une notion dont vous n’avez pu entendre parler dans la trou à rat qui vous a vue naître », interrompt-il tranquillement. De nouveau, l’argent change de main, et cette fois, Ginny change de tente. ______________________ Son esprit se débat, mais son corps est inerte. Elle est consciente, et les larmes coulent le long de ses joues – elle sent avec une écœurante acuité la progression des mains qui flottent à la surface de son corps, l’étudient. Elle entend avec précision les remarques qui succèdent à chaque observation ( trop de tonus pour être limitée aux tâches d’intérieur – surprend-elle à l’instant), et elle ne peut pas se mouvoir. Il lui a asséné un sort qu’elle n’a même pas vu venir, et telle une poupée dépourvue de volonté, elle a été allongée là, sur une table en bois raide qui lui torture le dos d’échardes. « Mais qu’as-tu de spécial à offrir, Weasley ? » demande-t-il en s’adressant finalement à elle. Ses phalanges se font inquisitrices elles aussi ; froidement professionnelles, comme on palpe un objet au rabais, elles la manipulent sans pudeur, bafouent sa dignité, piétinent sa volonté. Les mots murmurés à la faveur d’une nuit sans lune s’embrouillent, lui échappent tandis que des réactions involontaires la submergent et que les larmes s’intensifient. Il n’y a plus qu’un entremêlement de mots dégradants, et elle voudrait être sourde. Elle voudrait qu’il l’ait bel et assommée pour n’en garder aucun souvenir, mais il n’y a pas en lui la moindre trace de bonté, de pitié, d’égards. Il n’y a pas de douceur dans la façon dont il écarte ses chairs les plus intimes de ses doigts longs et émaciés, tâtant les limites de son corps avec une satisfaction immonde – « Proie alléchante (…) intouchée (…) futur usage plus plaisant qu’escompté (…) » Elle a la tête qui tourne et une violente envie lui arracher les yeux, de les lui faire avaler, elle est si perdue dans sa honte et sa rage qu’elle ne s’aperçoit même pas qu’il la libère de son insupportable toucher. Mais à l’instant où le sort est levé, l’instinct de Ginny hurle en elle et elle se jette en avant sans réfléchir aux conséquences. De surprise, le bourreau lâche la baguette dont il a usé contre elle et chute au sol, sous le poids de la furie qui frappe, frappe sans se retenir d’une main, l’autre cherchant un objet avec lequel cogner-laminer-déchirer-saigner-faire payer. Sa paume s’enroule autour d’une roche et avec un cri-sanglot, elle prend son élan pour frapper de toutes ses forces, mais on ne lui en laisse pas le temps. On lui saisit le bras, on la tire en arrière, on libère l’ animal que tout son être languit d’euthanasier dans la douleur. On l’arrache à sa victime et c’est si injuste qu’elle plie. Non sous le poids des heurts, des coups, des claques qui pleuvent sur son dos courbé. Elle ploie d’avoir été touchée, souillée, elle pleure les illusions qui s’effilochent et lui échappent, elle fait le deuil du monde qu’elle a connu pour enfin comprendre que les eaux glacées dans lesquelles on la plonge sont sans échappatoire. « Si je parviens à t'acheter, tu apprendras ce qu'est vraiment la souffrance. » Une main autour de son cou, un index menaçant sur sa jugulaire palpitante d’émotions chaotiques, et un regard haineux, si haineux plongé dans le sien qu’il lui semble mourir de l’intérieur. ❝ Vanagloria (vainglory) ❞30 mars 2001 & Ministère Tu as de la chance que le Lord ait eu la bonté de t’épargner Azkaban, vous autres Rebuts n’en méritez pas tant. On lui a servi cette rengaine. On la leur sert à tous en leur mettant les chaînes, comme s’ils devaient réellement s’estimer heureux alors qu’ils ont seulement troqué un enfer contre un autre. Ils mettent tant d’efforts dans la déshumanisation de leurs ennemis que Ginny se surprend à se demander parfois si elle est réellement plus qu’une carcasse articulée attendant qu’on lui accorde le droit de respirer. Et puis elle sursaute, se rappelle qu’elle existe bel et bien et ne veut pas tomber sans lutter. Qu’elle ne veut faciliter la tâche à personne et se refuse à accepter ce sort. Elle s’ébroue, cherche en elle la volonté qui menace de la déserter – mais tout à coup, elle le voit au premier rang et sa rébellion n’a plus aucun sens. Lui, le monstre, le bourreau, il la pétrifie. Ses genoux manquent de céder sous son poids et on la secoue pour la pousser à avancer au milieu de l’estrade, il lui sert un rictus qui laisse à comprendre combien il est conscient de l’effet qu’il a sur elle. C’est ton moment, lui a-t-on dit. L’instant où les plus respectables des sorciers se disputeront ta modeste carne, prêts à la payer plus cher qu’elle ne vaut. Alors profite, vermine, de ton ultime heure de gloire. Mais il n’y a rien de glorieux à se voir étiqueter et d’avancer, numéro autour du cou, pour être acquise par le plus offrant. Il n’y a rien de glorieux dans les regards qui la dépècent, cherchant les aspects positifs et les failles, ou dans les chuchotements portant jugements, scepticisme ou intérêt. « Prix de départ : 500 gallions », annonce l’huissier, et elle peine à se retenir de fermer les yeux pour ne pas assister au spectacle désolant dont elle est la clou. Les pancartes se dressent, annoncent les offres d’achats, et très vite la barre des 800 est franchie. On s’agace, on doute, certains se retirent – la fille Weasley en vaut-elle tant ? Elle s’efforce de ne pas se sentir vexée par la remarque (tout humain est hors de prix, par Viviane !), il n’y a aucune gloire à tirer de cette humiliation publique et le nombre de zéros ajoutés au prix de base ne peuvent rien y changer, n’est-ce pas ? Les mille la font déglutir ; les prix se font exorbitants (1000 gallions, c'était le nombre affiché sur les affiches de recherche de Bellatrix Lestrange, autrefois). « 1200 ici, 1200, qui dit mieux ? » Les annoncent se multiplient encore, tandis qu’elle se refuse à y prêter attention. Mais ce qui la tire finalement de sa torpeur, c’est la main féroce qui se referme sur le bras du monstre, l’empêchant de surenchérir. Ginny lève brusquement la tête, concentrée sur la scène qui se joue sous ses yeux. Elle a le cœur qui bat la chamade – il résiste, s’agace, mais son voisin (un conseiller ?) persiste à le retenir. « 1600 une fois » – la joute verbale se prononce et sans savoir en faveur de qui parle l’huissier, Ginny prie Merlin que cet acheteur supplante le monstre ayant peuplé les cauchemars de ses dernières simili-nuits. « 1600 deux fois… » Il sert les dents… Et abdique. « Adjugé pour 1600 gallions à Lady Parkinson ! La marchandise sera livrée à votre domicile d’ici la fin de la vente. » Le couperet final est une baffe, ni plus ni moins. Surgie d’elle ne sait où, son acrimonie s’éveille d’un coup à l’entente du nom honni. Parkinson. Ginny la cherche à travers la foule, et son regard furibond croise celui goguenard et mal intentionné de la brune. Le sang bat à ses tempes, elle se sent plus vivante que jamais. Et oscille entre des émotions contradictoires – une colère sourde et… quelque chose… quelque chose qui s’assimile à une reconnaissance en sourdine. ❝ Gula (gluttony) Tristitia (sorrow, despair) ❞2001 & Cellier des Parkinson « Mange. » C’est un ordre, et il est implacable. Pas parce que prononcé d’une voix qui claque, pas parce que bref et gorgé de menace, non. Ginny ne répond pas correctement à la provocation – du moins, pas comme pourrait le vouloir Pansy. La dureté lui fait froncer les sourcils, la violence tire sur les cordes de l’âme de battante paralysée en elle. Ça arrive, parfois voire souvent, mais c’est toujours contre-productif – l’alarmer revient à ramoner la suie crasse qui l’intoxique, à secouer les cendres qui étouffent sa flamme. Elle est endommagée, brisée et Pansy, lorsqu’elle n’est pas aveuglée par une colère dont la rouquine ne connait pas même l’origine, a l’art et la manière de… l’ envoûter. Une part d’elle est étrangement… consciente. Comme en veille, comme coincée derrière un voile qui tempère sa lucidité, elle lui murmure un peu trop bas combien Parkinson est comparable au serpent symbole de son ancienne maison : fourbe et trompeuse. Lui rappelle en une litanie soporifique qu’il est impossible de lui faire confiance, impossible, impossible, inadmissible. Mais le corps de Ginny est épuisé, oh, tellement épuisé. Elle est une ruine, un drapeau noir en berne, un trois-mâts à la dérive. Elle est un amas de chair en lambeaux et d’os rompus, une collection de cicatrices intérieures, extérieures. Elle est un ballon de frappes et de sorts depuis tant d’années qu’elle a cessé de compter, de peur de perdre l’esprit. Elle est ce qu’elle a toujours refusé d’être – une loque, parce que s’affaisser s’avère moins douloureux que résister, même si demeure en elle un quelque chose qui l’empêche de tout à fait s’écraser. « Tu devrais tirer parti de ma patience et de ma générosité à ton égard, tant qu’elles durent. » Elle a compris, Pansy, l’effet pervers des tournures positives sur son esprit fatigué. Compris que les négations la braquent, de façon instinctive, mais que les adjectifs dénotant d’une certaine prévenance, même tarabiscotée, s’incrustent dans son subconscient et érodent sa méfiance au même rythme que sa combativité. Elle a compris qu’un ton doux, murmuré, après les cris de rage et les hurlements de douleur assourdissants qu’a trop entendus la rouquine, la pousse à tendre l’oreille, à se montrer réceptive malgré elle, à saisir ce qui se présente comme une incroyable opportunité. Alors elle se déplie lentement, Ginny, carcasse maigrichonne entourée de frusques qui la réduisent à l’état d’elfe de maison (ou pire encore, parce qu’elle est privée de Magie, oxygène de sorcier, et qu’elle s’ asphyxie). Elle se déplie, mais si elle est incapable de garder les yeux au sol, elle n’a pas pour autant l’audace de fixer sa maîtresse. « Je ne suis pas… Je ne suis pas présentable. » Il y a de l’angoisse dans sa voix et dans sa façon de cacher ses mains sous ses bras, réflexe défensif, autoprotecteur ( elle était si outrée au départ de se voir affublée de telles défroques, qu’elle avait refusé le deal : haillons la nuit, tenue d’employée le jour pour faire correctement face à son acheteuse, sans l’indisposer par son allure ou son odeur. Well, Pansy pouvait aller se faire voir – du moins l’avait-elle pensé en s’imposant dans la chambre de Pugface tout enroulée dans les loques dont elle avait été affublée. Elle avait moins ri, pourtant, lorsqu’elle s’était retrouvée de corvée de repassage, avec pour outil un fer ensorcelé pour, telle une souris en fuite, se faufiler hors de sa poigne à la moindre occasion et passer sur ses phalanges dans sa quête de liberté, tandis que l’autre occupante de la pièce lui tournait le dos en chantonnant une comptine enfantine. « Regarde ce que tu me forces à te faire. Allons, si tu étais plus sage je n'aurais pas agir ainsi », avait-elle grondé plus tard, avant de promettre de faire en sorte que les traces des brûlures disparaissent si elle se montrait méritante. On ne les percevait plus au bout de ses doigts, mais elles étaient restées gravées dans la mémoire de Ginny, et la rouquine aurait pu jurer parfois les voir apparaître encore, brièvement, avant qu’un battement de paupières ne chasse l’illusion). « Ne t’en préoccupes pas pour l’instant. Mange. » Le ton est moins mielleux, un peu plus ferme, juste ce qu’il faut pour que le tatouage d’appartenance, gravé sous son sein gauche, chauffe légèrement, tel un avertissement, et lui rappelle son devoir de rebut. Alors elle agit, se saisit du plat placé devant elle, le lorgne tel un festin de roi. C’est son premier repas depuis (elle a cessé de compter) ; il y a des moments, comme ça, où Pansy la prive pour lui rappeler que tout est un luxe, pour lui réapprendre à apprécier à leur juste valeur les marques de bonté esquissées à son égard. Le « Merci » étranglé lui échappe sans même qu’elle n’y pense, et elle se jette sur cette offre du démon, prête à vendre son âme pour un croûton de pain. « J’ai fait fabriquer ceci, rien que pour toi, » minaude la brune alors qu’elle racle le fond du plat telle une affamée (ce qu’elle est) et qu’il se remplit encore et encore, comblant le manque terrible jusqu’à lui en donner la nausée. Ginny s’en détache brièvement seulement, son attention trop savamment détournée pour qu’elle ait le bon goût de se méfier ; attrape ce qui lui est tendue avec une agilité fantôme de son passé de joueuse de Quidditch. Et si elle s’apprêtait à lâcher l’objet à ses côtés, pour plus tard, quelque chose attise son attention. « C’est un souvenir de ton père. J’ai pensé que tu apprécierais de pouvoir t’endormir au son de sa voix. » Sur ces mots, Pansy quitte le Cellier d’un pas un peu pressé – de mauvais augure. A chaque piège, à chaque acte vicieux, elle s’assure de partir pour ne pas être témoin de la laideur de la torture. Mais Ginny est… fascinée. Le bol de nourriture est enfin oublié, et finit par disparaitre de lui-même. Ce qu’elle tient entre ses mains est découpé en forme de Carte de Chocogrenouille, et la photographie est celle d’Arthur. Comme un hommage à l’homme extraordinaire qu’il a été. Elle embrasse le bout de carton, avec révérence, lui souffle ce que l’homme représenté n’entendra plus jamais – « Tu me manques tellement… » Et comme s’il attendait cet aveu, l’objet ensorcelé s’active : un cri masculin, familier, déchirant s’élève. La carte en est la source (oublié le sourire rassurant, la photographie d’Arthur est tordue par un rictus douloureux à présent) et un instant, Ginny reste figée, tétanisée, catastrophée. Un cri, encore. Différent. Et un autre encore. Ils se suivent, se poursuivent, se répètent, jusqu’à ce qu’elle se mette elle aussi à crier, les mains plaquées sur les oreilles. Elle ne le sait pas, mais ce sont là les derniers instants de son père, son agonie, son exécution immortalisée. Comment Pansy s’est-elle procuré cette ignominie ? Mystère, et la Rebut n’a guère le temps de se questionner à ce sujet – prise d’une incontrôlable frénésie, elle s’agite, tente d’enterrer la carte sous la couverture qui lui fait office de lit, se défait de ses guenilles pour l’enrouler à l’intérieur, cherche un meuble sous lequel la glisser, l’écraser, mais rien n’y fait. Et toute la nuit, toute la maudite nuit, elle est bercée par la voix de son père, pleure tout ce qu’il lui reste de larmes, et dégueule, dégueule, dégueule son horreur et son désespoir sur le carrelage qu’elle devra récurer au matin. ❝ Acedia (sloth) ❞5 juillet 2002 & Place publique, devant le Ministère « Rebut n°4789, rebut n°5894 et rebut n°7984, avancez. » Elle a une boule dans la gorge ; nœud d’angoisse, et pourtant, pas de terreur. Une résignation qu’elle s’était juré de ne pas ressentir. Non, son inquiétude n’est pas dirigée vers elle-même. Ginny a vu l’approche de la Mort telle une fatalité et, à l’image du plus jeune frère du Conte de Beedle qu’elle aimait entendre raconter dans son enfance, elle se sent prête à l’accepter. Ce qui l’inquiète, c’est de ne pas savoir ce que prévoient ses frères. Ce qui l’inquiète, c’est la possibilité infime qu’ils puissent être quelque part à l’extérieur, à songer à un plan impossible dans l’espoir de les tirer de là, elle, June et les autres. Les condamnés. Ce qui l’inquiète, c’est qu’ils périssent eux aussi alors qu’ils ont encore tant à faire pour libérer la communauté sorcière – et l’idée même de les voir tomber au combat par sa faute lui broie la cage thoracique. Ça ne peut pas arriver. Ça ne peut pas. Ses doigts s’entortillent dans les extrémités de ses haillons alors qu’elle prie tous les grands sorciers dont les noms lui traversent l’esprit de résonner ses frères, ses amis. De les résigner. Et pourtant, combien aimerait-elle qu’ils se montrent en effet, et arrachent June à ce cruel destin. Combien elle souhaiterait les revoir enfin. Non, non, non. Le risque est trop important. Les grilles des premières cages sont ouvertes. Les prisonniers soumis à un impardonnable pour se plier à leur tragique destinée. Elle sert les dents mais ne peut détourner les yeux. Ce serait lâche et minable que de ne pas regarder en face le triste spectacle qu’ils offrent – elle rit jaune en voyant se détourner de pâles visages parmi la foule amassée pour l’occasion. Ils se prétendant sensibles, mais qui parmi eux pour mettre fin au carnage ? Pour se dresser face au massacre, quitte à tout perdre pour la justice ? Pas un seul, et elle ne peut s’empêcher de les haïr pour leur passivité. Ne comprennent-ils pas qu’en s’unissant aux insurgés contre le Tyran, ils auraient une chance de changer les choses ? Un froid tout sauf naturel se répand alentours, accentuant ses pensées dépressives. Détraqueurs. Tout à coup, Ginny ressent sa solitude plus intensément que jamais. Un sanglot menace de lui échapper, elle le ravale à grand-peine. Seule, seule. Elle est entourée, mais sur le point de mourir seule et l’idée est affreusement affligeante. Pourtant, alors que les créatures des ténèbres concentrent toute leur attention sur les condamnés de l’estrade (les responsables d’un projet d’évasion dont Ginny n’a, pour sa part, ni eu vent ni même espéré profiter, mais donc elle encaisse les conséquences malgré tout et salue le courage), une main s’accroche à la sienne. Paume glacée mais rassurante. Epaule contre épaule. Une présence – elle ne demandait pas plus, mais elle a eu mieux ; elle a retrouvé une veille amie et la chaleur qui se déverse au creux de son estomac au contact de June est aussi lumineuse qu’un patronus. Ginny y puise l’audace d’esquisser un sourire sauvage, indomptable ; de ceux qui l’ont longtemps caractérisée. Mais si les secondes s’égrainent, elles ne ressemblent pas. Un mouvement de foule. Une voix familière. Ron. Les yeux de Ginny s’écarquillent, tout son corps tend dans la direction de l’être aimé, elle s’agrippe aux barreaux. Cherche son regard. Supplie, le front pressé contre le métal froid : « Pars, pars, pars, vas-t-en d’ici, pauvre fou ! » Mais les sons s’élèvent à peine assez de sa gorge pour être audibles, encore moins suffisamment pour atteindre leur cible : elle craint trop d’arracher les spectateurs à leur hébétude choquée, elle n’ose pousser un cri du cœur apte à faire fuser le premier sort. Il y a bien quelqu’un pour l’entendre cela dit : alors que le monde se remet en action, un mangemort responsable des cages s’empresse de la rejoindre et la met sous contrôle pour l’empêcher d’attirer l’attention des insurgés avant que les cages n’aient été placées en sûreté. Reste tranquille, tel est l’ordre imposé. Et désormais, plus rien n’a de sens, vraiment. Plus rien ne compte si ce ne sont ces deux mots : reste tranquille. Elle s’applique. La cage s’élève, secoue le bétail qu’elle contient. Ginny ne se débat pas, ne se raccroche à rien ni personne. Elle reste tranquille, se laisse balloter par l’apesanteur et les heurts. Doigts de June autour des siens, tentent de la retenir de basculer en arrière. Malmenée par les corps qui se pressent et supplient et l’oppressent dans leur quête d’une issue. Reste tranquille. Explosion – la cage échappe aux meurtriers, bascule dans le vide, projette ses occupants vers les barreaux opposés, leur assure de s’écraser au sol et de mourir du choc, pour les moins chanceux. Reste tranquille. Bras de June à sa taille. Perd pieds, poids mort. Survit. Reste tranquille. « Ginny, casse-toi de là ! » Non, non, reste tranquille. Blonde inconnue, Masque et capuche ont glissé ; poigne de fer. Hurlements de June. Tout va bien pourtant, tout ira bien tant qu’elle reste tranquille. Elle voudrait le lui dire mais n’a pas le temps – déjà l’inconnue l’entraine ailleurs, lui fait grimper quatre à quatre les marches de l’estrade. Flou. Tout est trouble. Mais – Fred ! Un cri, quatre lettres, et quelque part loin sous les couches de volonté annihilées par l’Imperium, Ginny éprouve le besoin de courir vers lui (pourquoi faire ? Reste tranquille, petite sotte). Autour d’elle, ça débat avec acharnement, quelque chose qui titille ses souvenirs, ravive ceux de la vente. Son moment de gloire. Elle reste tranquille. Tranquille, quand Avery l'agrippe - des cris quittent machinalement ses lèvres pourtant lorsqu'il s'acharne, s'acharne sur elle (elle convulse et s'arque et souffre, souffre), et l'ordre se dispute contre les réflexes de son corps torturé. Tranquille ( hagarde, endolorie, défaite) quand Malfoy l’attrape par le cou, comme pour l’étrangler. Tranquille ( vidée), lorsqu’il glisse dans sa tignasse rousse une poudre qui lui fait frémir l’échine en lui coulant dans le dos, et qui s’accroche à la peau. Tranquille ( paumée), lorsqu’on l’expédie et qu’elle est livrée à des mains amies. Sans explosion de joie ni reconnaissance exprimée. Tranquille quand l’Obscurité s’abat sur la pièce. Et enfin le sort se lève, juste alors qu’un autre est lancé. La poudre flambe, Ginny est juste en position parfaite pour la sentir, maîtresse de son corps et apte à agoniser en douleur : telle une bête avide, les flammes grimpent le long de ses deux consument ses longs, si longs cheveux roux. Quelqu'un hurle, hurle, c’est elle, elle n’en avait même pas conscience. La douleur est simplement atroce ; aucun mot ne lui vient, si ce n’est une volonté de se rouler par terre et de s’éventer pour étouffer les flammes et de disparaître. Rester tranquille n’a plus aucun sens, elle se tort et se distord et se brise et hurle, torche humaine dans un noir impénétrable. ❝ Ira (wrath) ❞décembre 2002 & toit de Guipure « Harry a dit non. Il dit que c'est trop tôt et que vous en reparlez. » Ginny inspire. Ginny expire. Ginny esquisse un sourire crispé. « On en reparlera. D’accord. Quand ? » Rictus gêné, en face. « Ecoute, c’est juste… pas le moment, ok ? N’insiste pas. De toute façon il est reparti. » C’est pas le moment. Ça ne l’est jamais, avec Harry. Et elle ne sait pas ce qui est plus douloureux, plus pénible à encaisser – le fait d’être refoulé par un intermédiaire comme une vulgaire emmerdeuse, une connaissance basique vaguement insupportable, une Doxy envahissante ? Ou d’être clairement traité d’incapable, de fardeau ? Une part d’elle sait que ses attentes sont irrationnelles. Il est réellement trop tôt et sa magie est instable et elle n’a même pas encore de baguette (c’est si affreusement frustrant qu’elle serait prête à creuser à mains nues la première tombe de sorcier venue pour en arracher une à son squelette, nonobstant les malheurs promis aux pilleurs de tombes par les vieilles superstitions) et elle est… fragile. Elle exècre ce mot, il la met hors d’elle, mais il est indubitablement vrai. Son regard brun échoue sur ses mains prises de tremblements nerveux et Ginny se mord la lippe à se la fendre jusqu’au sang. « Ok. Mais dis bien à Super Specs que quand il aura fini de se croire capable de sauver le monde à lui seul, et qu’il acceptera de m’accorder une minute de son emploi du temps de ministre, je ne serai certainement plus là », claque-t-elle froidement avant de tourner les talons. ( Sarcasmes ? D'accord, elle a assurément passé trop de temps à proximité de deux Serpentards infernaux, et ce n'était pas faute de vouloir échapper à leur haïssable compagnie). Elle n’a jamais attendu l’autorisation de quiconque pour agir, Ginny, et elle ne compte pas commencer maintenant. Harry a toujours eu son soutien total, inconditionnel, et à l’heure actuelle, elle craque. Parce qu'il est incapable de lui rendre la pareille. Parce que ce n’est pas de Potter le Leader qu’elle a besoin. C’est de la chaleur de son ami d’enfance. Et du regard du garçon qu’elle a passé plus de la moitié de sa vie à aimer, aussi, peut-être, pour se dire qu’elle n’est pas si hideuse, si écœurante, si endommagée ; qu’il reste quelque chose à sauver… quelque part là, sous les cicatrices immondes et les sillons creusés par le trop plein de larmes versées, le teint terne, la pagaille de cheveux hachés, les yeux morts, les genoux cagneux, les côtes perceptibles, les lèvres enflées d’avoir été trop mordues-asséchées-déchirées, et les muscles noués. Mais il évite constamment de la regarder, comme si sa vue lui insupportait, et elle se sent minable-diminuée-honteuse-pathétique, et ça la tue, et il s’en fout. « C’est non négociable », marmonne l’autre derrière elle, et elle sent sa mâchoire crispée par l’agacement, et elle sent qu’il voudrait la traiter de chieuse mais qu’il croit ne pas pouvoir le faire, qu’il croit qu’une armée de preux chevaliers lui tombera sur le coin du nez s’il se met la Weasley à dos. Une armée ? Pour elle ? Elle rit jaune. Harry l’évite comme la peste. Fred a littéralement disparu de l’horizon. Bill est au cottage la majeure partie du temps, avec leur mère qu’on lui a déconseillé de voir tant qu’elle est dans cet état – c’est trop tôt, le choc serait violent tant pour elle que pour toi, elle ne va pas bien tu sais. Percy se défile, souvent. Il lui reste Ron, maladroit mais plein de bonne volonté. Le problème, c’est qu’elle ne veut pas être protégée ou consolée. Elle veut expier ces élans de rage qui enflent en elle et la poussent à l’implosion. Elle veut laisser craquer ses nerfs et rompre la carapace dure qu’est devenu son visage, celui dont elle ne maîtrise même plus assez les commissures pour se souvenir comment sourire sincèrement. Déterminée, la mine fermée et les poings crispés, Ginny fait mine de rentrer dans sa tente pour échapper à l’attention des autres. Et elle attend. Attend. Attend qu’ils vaquent à leurs occupations. Attend qu’ils l’oublient, pour enfiler une lourde cape et rouler sous le tissu, par derrière. Ramper contre la pierre. Essoufflée en trois mètres à peine, mais pleine de volonté et bornée et teigneuse comme elle sait l’être, elle atteint les escaliers et jure en s’apercevant qu’ils ne sont ni visibles ni palpables. Se tasse là, en espérant que quelqu’un débloque le passage. Mais les minutes s’égrainent et s’étirent et se multiplient, sans qu’un mouvement ne s’esquisse. Elle est à deux doigts d’abandonner lorsque enfin, les pavés au sol tremblent, se déplacent pour laisser apparaître des marches ; des têtes apparaissent aussitôt, des insurgés qui lui sont inconnus surgissent de ce qui semblait n’être que de la pierre lisse un instant plus tôt, et elle profite du fait qu’une fois émergés, ils se tournent tous d’un bloc vers l’un d’eux – il effectue une série de mouvements rapides qui lui permettent de comprendre qu’il s’agit là d’un groupe de Silencieux. Peu importe : ils sont à elle, elle en profite pour se faufiler à l’intérieur du passage et le dévaler sans bruit. Les escaliers disparaissent avant qu’elle n’ait atteint la dernière marche cependant, et Ginny se raccroche à la première prise venue pour freiner la chute (le mur), ravalant de justesse son cri de surprise. Son épaule craque désagréablement en écopant de tout son poids, mais ses phalanges se crispent pour ne pas lâcher, son autre main la stabilise, et ses pieds glissent-glissent-glissent avant de trouver un creux dans lequel se caler. Elle est déjà épuisée après si peu d’efforts, mais ne se pose pas de questions et s’empresse de descendre de son perchoir pour retrouver la terre ferme, avant de détaler en courant. Où veut-elle aller ? Pour quoi ? C’est bête, mais elle n’en a aucune idée. C’est une rébellion minable, un trop plein, un besoin d’air parce qu’elle suffoque. Elle n’arrive pas bien loin cependant, car déjà l’épuisement la rattrape, et l’air d’un froid automne lui agresse les poumons, la fait tousser. Elle n’aime simplement pas qu’on lui dise quoi faire – soit, et maintenant ? « Idiote », se morigène-t-elle sans y penser, et un ricanement lui échappe, quelque chose qui ne vient pas d’elle. C’est une imitation machinale de Pansy, et elle l’imagine la rabaisser en lui répétant encore et encore combien sa fuite sans but est pathétique, combien elle n’est bonne à rien, et elle prononce les mots que son ancienne maîtresse n’est pas là pour formuler. Elle se parle à elle-même, s’autodénigre, tout en plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne pas s’entendre, et elle s’effondre, dialogue toute seule, s’intime de se taire, se frappe en retour pour punir cette insolence et – oh Merlin, Merlin, elle perd la tête ! « Hey, toi là-bas ! » L’interpellation l’arrache à sa crise, lui fait reprendre conscience des alentours. Elle est au sol, genoux sur le sol crasseux d’une ruelle, un inconnu baguette au poing sur sa trace. La panique déferle en elle et par instinct, elle rassemble ce qu’elle a encore d’énergie pour se relever et détaler. Dédale de rues, souvenirs familiers mais terriblement lointains, elle est perdue. S’engouffre dans une ouverture, bifurque – « Hey, arrête-toi ! » Vlan ! Un éclair lumineux éclate dans le mur non loin de son bras – « T’es sûr que.. ? » « Certain, c’est elle – la Weasley, (…) pactole prévu pour sa tête ! » Voix empressées derrière, haine dans son corps, elle ne peut pas s’arrêter, nouveau sort évité de justesse, bifurque encore, et pan. Elle se heurte à un mur, de plein fouet. Cul de sac. Corps en vrac. Ginny n’en croit pas son malheur mais surtout, surtout, elle ne peut plus respirer, il ne reste plus un gramme d’oxygène dans ses poumons. « Coincée, Weasley », jubile une voix derrière elle. Ils l’ont rattrapée et elle est désarmée et c’est sans issue et CRAC. « PROTEGO ! » rugit une voix familière. Deux sorts heurtent le bouclier sans le traverser, un bras s’enroule autour d’elle et – CRAC. Ils transplanent. Au tumulte de tout à l’heure succède un silence angoissant. Il tente de la lâcher, mais elle ne veut pas. Elle ne veut pas. Ses doigts se raccrochent au tissu de son haut, s’y emmêlent pour ne pas le laisser partir ; et le front posé au creux de son cou, Ginny digère la boule de terreur et d’angoisse qui l’étrangle encore. Mais l’instant de réconfort est bref. « C’est précisément la raison pour laquelle je t’ai dit qu’il était – » « – trop tôt », soupire-t-elle alors qu’il la détache brusquement de lui. Ses mains sont dures, son visage fermé, ses lèvres tendues en un rictus furieux, et ses yeux brillent de la même colère froide. Il a changé ; elle le pense mais ne le dit pas. Aucun d’entre eux n’a été laissé intact par la guerre. « Tu me l’aurais dit en face, si je n’étais pas partie ? » « Alors c’était ça ? Un test ? » Elle peut deviner le tu es complètement inconsciente ? indigné qu’il est à deux doigts de lâcher. « Non. C’est moi, Ginny, la même qu’avant, décidée et indocile. Et n’essaye même pas de me blâmer, Harry, parce que ce serait foutrement injuste et hypocrite de ta part, d’accord ? » Il a été à sa place. Il a été sous-estimé, enfermé, mis au placard, littéralement ; on a tenté de l’écarter et il n’a jamais rien voulu entendre. Comme elle aujourd’hui. Il devrait la comprendre, nom d’un troll borgne ! « Crois-le ou non j’essayais pas de te pousser dans tes retranchements. Je voulais juste… » L’espace d’un instant, elle vacille, hésite, ne sait pas elle-même. Qu’est-ce que tu espères, Ginny ? Elle le dévisage et se fait de nouveau cette remarque : il a changé. Il n’est plus… il n’est plus son Harry. Tout comme elle n’est plus sa Ginny. Qu’attend-elle de lui ? « Je voulais juste te voir. Est-ce que c’est si inadmissible ? » Il fronce les sourcils, un peu ébranlé, mais toujours furieux, et s’apprête sans doute à lui asséner qu’elle aurait pu trouver meilleure méthode, alors elle redresse le menton. « Et aussi – je voulais te rappeler que c’était un peu bête de ta part, de croire que j’accepterais de rester dans un coin à attendre que la guerre passe. Avec ou sans ton accord, Harry, je me reconstruirai et je me battrai. Tu n’as pas pu m’en empêcher à Poudlard, tu ne pourras pas m’en empêcher à présent non plus. » Elle n’est pas là pour lui demander son avis. Elle n’est ni son enfant, ni sa responsabilité. Elle ne l’a jamais été. « Avec ou sans toi, mais de préférence avec toi », ajoute-t-elle cependant, d’une voix plus douce, plus vraie, en posant une main sur son poing fermé. Elle voudrait lui sourire. Elle voudrait… elle n’y arrive pas. Les seules marques qui lui froissent le visage sont les rides d’inquiétude qui plient son front tandis qu’elle fronce les sourcils. « Tu me manques, idiot. » ❝ Superbia (pride) ❞ Les oiseaux se cachent pour mourir renaître2003 & toit de Guipure Il n’y a pas vraiment de miroir ici ; pas grand-chose de plus que les miroirs à double-sens, et elle n’a pas encore eu le privilège de s’en voir attribuer un – avec Fred, c’est incroyablement tendu et les attributions passent par Percy et lui. Alors elle n’a d’autre choix que d’en emprunter un pour le placer sur la caisse retournée qui lui fait office de coiffeuse de fortune et, grâce à sa surface réfléchissante, vérifier régulièrement l’état de son dos, de son corps. Les marques n’ont rien d’élégant : amas de chair cramée, régénérée de façon irrégulière, comme un patchwork aux textures et aux couleurs mal assorties. Et elle est fière Ginny, trop fière pour se laisser soigner par d’autres lorsqu’elle se pense apte à le faire elle-même. Elle a honte, également, honte comme ces victimes si bien brisées qu’elles se persuadent d’être celles à blâmer. Les stigmates de ces dernières années l’écœurent ; pour préserver ce qu’il lui reste de dignité, elle lèche ses plaies de guerre en secret, loin des regards, des jugements, de l’inconvenante pitié qui suinte par tous les pores des autres, loin des reproches... « Ce n’est pas de ta faute. » Elle sursaute. La baguette qu’elle avait fait passer par-dessus son épaule et qu’elle s’évertuait à diriger correctement pour effectuer un sort de soin, appris et répété maintes fois avec Elijah, s’échappe de ses doigts engourdis par le froid et roule sur le sol de pierre – le toit, en réalité. Elle n’ose pas se retourner, sur le coup. Ferme même les yeux en se demandant si un peu de bonne volonté pourra pousser la présence à disparaître. Mais elle n’en a pas… vraiment… envie, en réalité. Alors elle rouvre lentement les yeux et se remet à sa tâche. Elle a le cœur qui saigne à chacune de ces apparitions, parce que ce n’est pas Luna mais qu’elle a l’air si… … si vraie. Faite de chair et de sang. La rouquine refuse de s’y laisser prendre de nouveau cependant : aucun contact n’est possible. Sitôt qu’elle tente de l’effleurer, l’hallucination s’évapore comme on transplane. Elle garde la perspicacité de la Luna d’autrefois, néanmoins. « Tu n’es pas à blâmer pour tes blessures. » Elle soupire. « Peut-être pas complètement, mais en partie. » Son dernier échange, houleux, avec un insurgé impatient l’a secouée. Pour lui, il est clair qu’elle a cherché son sort, et ses mots s’agglutinent à l’orée de ses pensées, même si face à lui elle s’est avérée trop hargneuse pour encaisser les critiques sans se braquer. Elle n’ajoute rien cependant, parce qu’on lui a parlé de la capture de Luna et que Pansy s’est fait un plaisir sadique de lui faire part des circonstances de sa mort ; Ginny ne peut décemment pas laisser sous-entendre, comme le rebelle de la veille, qu’elle aurait pu ne pas se faire capturer en premier lieu. « Mais je ne me blâme pas, là, j’essaye simplement d’être… autonome. » De ne pas être un fardeau. De ne plus dépendre des autres. « Certains seraient rassurés, si tu t’appuyais un peu plus sur eux. » Il y a un sourire compréhensif dans cette calme, apaisante, et pas un gramme de morale au fond. Elle énonce des faits dont Ginny est consciente en théorie, mais qui ne pénètrent pas réellement son esprit. Elle pense à June, à Emily, à Hermione, à ses frères, et acquiesce avec lassitude. « J’suis pas une demoiselle en détresse, Lou. Ce rôle-là ne m’a jamais plu, tu l’sais. » Leurs regards se croisent à travers le bris de miroir, chargés de souvenirs d’un passé plus heureux. Est-ce son refus de se confier à quiconque qui a poussé son esprit malade à se créer une source de réconfort, sous les traits d’une vieille amie perdue ? « Séance de psychomagie terminée ? » tente-t-elle de plaisanter, mais son ton est un peu pincé, elle a perdu l’habitude. « Le professeur ne va plus tarder. » « C’est un coup des Nargles », réplique Luna, très sérieuse, et elle fronce les sourcils en retour, perplexe. « Non, il est juste ponctuel. » Elle secoue la tête, et ses mèches blondes en bataille forment comme une auréole terne autour de son visage. « Je parle des visions. C’est à cause d’eux que tu m’as vue, je ne me montre pas facilement tu sais. » Les lèvres de la rouquine forment un oh de compréhension. La Serdaigle discerne toujours ces instants où elle se questionne sur sa sanité d’esprit et y répond systématiquement… à sa façon. Et c'est vrai que la première fois qu'elle lui est apparue, comme une vision incongrue, avait eu un air d'accident. Comme si elle avait surpris quelque chose dont elle n'aurait pas dû être témoin. Curieux tour de sa psychée, vraiment. « Alors c’est qu’ils sont de mon côté. J’ai un don avec les créatures magiques », réplique-t-elle en lui adressant un sourire plein de panache. « Ginny ? » Une tête apparaît entre les pans de la tente, mine empreinte de surprise. « Tu… parlais à quelqu’un ? » Lorsqu’elle jette un coup d’œil derrière elle par simple précaution, la rouquine n’est pas surprise de ne trouver qu’une place vide là où se tenait la Luna-imaginaire un instant plutôt. « Non. » Elle hausse les épaules, l’air de ne pas s’en faire. « Tu as dû mal entendre, c’était sûrement le vent. » Hochement de tête hésitant en guise de réponse, mais rien de plus. Elle pense sans doute que la fille Weasley est à deux doigts de devenir cinglée, mais ravale la remarque, comme les autres avant elle. « Le professeur m’a demandé de te remettre ça – » elle attrape au vol le tissu lancé dans sa direction : une écharpe rapiécée qu’elle lui a confié. Comme ses autres élèves, elle fournit régulièrement un effet personnel, toujours le même, pour que les Pacifistes et lui en fassent un portoloin. Les jours d’entraînement, chacun récupère son bien. Ils se rendent ensemble au lieu choisi pour les entraînements – jamais le même endroit, jamais le même type de terrain, à l’aide d’un portoloin unique, mais chacun peut compter sur un objet individuel pour le retour, précaution prise dans le cas où ils seraient retrouvés par des rafleurs. Le transplanage est hors de question : ils pourraient être pistés par des Traceurs et surtout, certains des jeunes sorciers qui bénéficient des cours ne maîtrisent pas ce mode de transport. Elle ne manque jamais un entraînement, Ginny. Tandis que les enfants, en cercle autour d’Elijah – le prof –, étudient des sorts pratiques, elle s’échauffe. Des étirements d’abord, pour dérouiller ses membres gourds, puis de longues minutes passées à courir à petite foulée, pour réhabituer ses jambes, retrouver son tonus d’avant. Elle est endurante, mais pas forcément de la bonne façon : encaisser des sorts, une douleur inhumaine, elle peut. Courir à toutes jambes pour fuir, par contre, lui était impossible après sa libération. Corps trop ankylosé, trop peu fiable. Les premières tentatives ont été un échec ridicule, mais elle a serré les dents, s’est entêtée jusqu’à parcourir des distances de plus en plus longues. Elle ne s’éloigne jamais trop, reste à l’intérieur du périmètres protégé ayant été prévu pour les exercices – pas de risque inconsidéré. Il y a toujours d’autres adultes présents pour veiller à la sécurité, également : des Pacifistes expérimentés qui ne participent pas activement aux attaques liées à la guerre et qui préfèrent se concentrer sur la défense, la protection. Pourtant, Elijah n’hésite jamais à lui proposer à elle de le rejoindre, pour participer aux démonstrations faites devant les enfants et adolescents qu’il forme. Rien de trop complexe ; il sait précisément quels progrès elle effectue et n’attend d’elle que ce qui est à sa portée. C’est… rafraichissant. Il y a quelque chose de revigorant dans le fait de se sentir utile, enfin. Ici, elle est libre de réapprendre sans se sentir dégradée par sa position, et lorsque Susan est présente, elle sait pouvoir compter sur son don pour l’apaiser lorsqu’elle tire trop sur la corde. Parfois aussi, c’est June qui l’accompagne, et tout devient alors plus naturel : qu’elle se sente au fond du gouffre ou au bord de l’explosion, la louve sait toujours comment réagir, comment la faire se sentir entière plutôt que vulnérable. Et Ginny a hâte. Hâte de pouvoir brandir ses progrès sous le nez de Harry, pour le forcer à lui accorder de nouveau une once de confiance. Hâte de pouvoir demander sa première mission. Hâte de ne plus être cloîtrée sur le toit de madame Guipure lorsque les autres disparaissent des heures, des jours entiers pour lutter contre le joug du Tyran. Hâte d’asséner quelques sorts cuisants au premier mangemort qui aura l’audace de recroiser sa route. Hâte de ne plus être paralysée par la peur.
Dernière édition par Ginny Weasley le Mar 15 Mar 2016 - 1:48, édité 16 fois |
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HERO • we saved the world Ronald Weasley ‹ inscription : 22/02/2016
‹ messages : 615
‹ crédits : cristalline et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : salmon
‹ âge : vingt-quatre ans.
‹ occupation : C'est la grosse question que se pose Ronald en ce moment. Il n'aspire plus à devenir Auror, être autant de temps en guerre lui a passé l'envie de partir à la chasse aux mages noirs et il ne veut pas non plus avoir de contact avec les autres êtres humains alors il ne sait pas. Il aide Charlie avec ses dragons de temps en temps et ça ne lui déplaît pas. Peut-être qu'il va finir par se lancer dans des études de magizoologie ?
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1998.
‹ baguette : Bois de saule, trente-cinq centimètres et contient un crin de licorne. Cette baguette le suit depuis qu'il a détruit celle de son frère Charlie en deuxième année.
‹ gallions (ʛ) : 4019
‹ réputation : Difficile de passer à côté de la famille Weasley tout de même. Connue pour l'immense fratrie qui la compose, il est difficile de passer à côté d'eux. Famille emblématique des insurgés, ils ont tous presque reçu l'Ordre de Merlin et une jolie somme pour les services rendus à la société sorcière. On sourit beaucoup plus à Ron depuis la fin de la guerre et étrangement, il déteste cette célébrité. Lui qui convoitait tant celle de Harry quand ils étaient à Poudlard, il a fini par comprendre pourquoi son meilleur ami la fuit.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : il a retapé le Terrier alors en attendant c'est là-bas qu'il est.
‹ patronus : un jack russel terrier
‹ épouvantard : Celle-ci ne changera pas, pour rien au monde. Ronald peut faire face à n'importe quelle horreur, mais si vous le mettez devant une araignée... vous pouvez dire adieu au Gryffondor qui sommeille en lui.
‹ risèd : Il se revoit à Poudlard, quand tout allait bien, avec Harry, avec Hermione. Quand il pouvait encore entendre son père pester contre le fonctionnement d'un objet moldu et que Fred et George étaient en train d'inventer des confiseries piégées pour leur boutique tandis que leur mère s'affairait à la cuisine avec ce sourire si caractéristique. Ronald souhaiterait pouvoir revenir à cette période où tout le monde était encore là.
| FIRST edit 1 ; (non alors j'ai pas du tout spammé ma touche F5 pour voir quand tu allais poster ta fiche c'est faux) (pardon bb 'Ry) (tu m'aimes quand même hein ? ) TOI ! TOI EN GINNY ! TOI AVEC HOLLAND ! arrête la perfection parce que c'est plus possible et puis ta fiche ! TA FI-CHE Je. Voilà. J'en perds mon latin tellement j'suis trop contente de te voir prendre Ginny. Les Weasley sont les meilleurs et puis c'est tout Je pense repasser pour un second edit quand j'aurai arrêté de sautiller partout mentalement (cette phrase ne fait aucun sens ).
Dernière édition par Ronald Weasley le Mar 8 Mar 2016 - 22:18, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Harry Potter |
Dernière édition par Harry Potter le Mar 8 Mar 2016 - 22:58, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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Dernière édition par Pansy Parkinson le Mar 8 Mar 2016 - 22:44, édité 2 fois |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| QUATRE ( edit 1 : okay, CINQ. je ne sais absolument pas compter en vrai ) Juré je fais pas comme pour Ronron je reviens (et j'envoie un post-bienvenue à Ron sur sa fiche de liens tout de suite après cet edit ) edit² : OMG OMG OMG OMG OMG OMFG !!!!!!!!!!!!! (ouai, des points d'exclamations en pagailles, yakoi ? ) geez, je t'ai assez harcelée hier pour te faire part de 1) mon amour pour toi ; 2) mon amour pour toi en Ginny, 3) mon amour pour toi en Holland ; 4) mon amour pour toi et notre groupe de soutien des morts officiels d'Exci - levons des fonds pour la cause des rouges, sans suicide collectf et donc, sans Draco Malfoy qui traine dans les parages ) ; 5) mon amour pour toi et les molledus ; 6) mon... comment ça je me répète ? BREEEEEF. condensation suprême des faits du paranormal -oh, regarde, y'a un le fantôme de Luna là-bas... c'est le vent - et de paillettes et de love et de ronflaks en technicolor et de Panpan en vilaine propriétaire (bouhou Arthur ) et d'Hermione qui devrait ouvrir un cabinet de conseillère en images (elle prête des corps aux gens pour leur permettre de mieux vivre, ça peut devenir une vocation parallèle ça, non ? ) JE... TU... GINNYYYYYYYYYYYYY (IL TE FALLAIT UN JAMBON !) my first friend ever, ma rouquine préférée (ouai bon, okay, je rejoins mes SDDs, j'ai du mal avec Ginny en temps normal ) MAIS LA TIENNE (parce que c'est vraiment la tienne ) elle va me rendre toute chose et et et puis aussi j'en suis certaine ! BREF KEN EN ACIER CHROME (là je vais te surnommer... ma barre de fer rouillé achète la barre de fer qui peut tout faire ) REBIENVENUE CHEZ TOI CHEZ NOUS CHEZ EUX je veux la suiteeeeee (ce message a été sponsorisé par les Nargles, sens le ni queue ni tête plein d'amour de ce message )
Dernière édition par Luna Lovegood le Mer 9 Mar 2016 - 11:42, édité 3 fois |
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HERO • we saved the world Emily Callaghan | 128 ! :D WHAAAAT !? Fallait pas dire un chiffre au hasard !? J'revieeeens too ! Quand mon ordi arrêtera de me bouder ! Pour te faire la déclaration de love ! edit : ouais j'suis pas encore revenue te mettre plein de smiley de couleur mais c'est uniquement parce que mon ordi veut pas me capter internet :( donc je vais rerevenir !
Dernière édition par Emily Callaghan le Jeu 10 Mar 2016 - 7:37, édité 1 fois |
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