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Standing in the eye of the hurricane
NEPHTHEO
La scène se passait à rebours comme un film qu'un moldu fou aurait voulu regarder en marche arrière. L'esprit de Theodore ne réagissait pas aux stimuli et alors qu'il pouvait distinctement se souvenir de la fin, son cerveau remontait de manière incontrôlable à la source, s'arrêtant ça et là sur des instants de la soirée, dans une tentative désespérée pour mettre un sens sur les événements.

Leurs pas foulant le bitume à un rythme effréné résonnaient dans la rue qui se voulait inhabitée à cette heure de la nuit. La brune menant la cadence dans une danse que lui ne maîtrisait que moyennement. Le pas de course que Nephtys imposait n'était pas très approprié à son fiancé. Elle traînait pratiquement derrière elle un Theodore légèrement enivré par une consommation un peu excessive de whisky pur-feu. Le froid les avait happés sans qu'ils s'en rendent comptent et alors qu'ils arrivaient devant la porte de l'immeuble abritant l'appartement de Nephtys, Theodore sentit la scène échapper à son contrôle et le décor s'effacer pour remonter plus tôt encore dans la soirée.

Il n'était pas tactile. C'était le moins que l'on puisse dire, les conversations sur l'intimité n'étaient pas monnaie courante au sein de la société sorcière et c'était peut-être une bonne chose pour Theodore qui n'appréciait guère qu'on fouine dans sa vie privée et qui n'avait que peu exploré cette partie de la vie de tout un chacun. Être vierge de toute expérience ou presque à vingt-deux ans ne lui avait jamais paru une tare, pour certains de ses camarades de promotion qui s'embrassaient allègrement au milieu de sa Salle Commune à partir de la sixième année se contenir aurait été inimaginable. Pas pour lui. Theo n'avait jamais ressenti d'incitation particulière à franchir ce genre d'étapes, probablement parce que c'était son père qui devait lui choisir une femme et que s'enamourer d'une jeune fille qu'on ne lui destinait pas aurait été une perte de temps. Et pourtant, malgré toute la froideur qu'il pouvait dégager, malgré toute l'aversion à être touché qu'il manifestait, Theodore Nott était maintenant à une vingtaine de centimètres d'un mur qu'il n'atteignait pas pour la simple et bonne raison que le corps de sa fiancée l'en empêchait. Le contact de ses lèvres sur les siennes n'était pas désagréable, c'était même... bon ? Alors que le moment semblait ne pas pouvoir être gâché qu'elle l'esquiva. D'abord il crut qu'il avait fait quelque chose de mal. Son inexpérience avait probablement parlé pour lui. « Did I do something wrong ? » demanda-t-il avant de comprendre que ce n'était pas de ses lèvres que venait le problème mais plutôt de l'endroit où sa main s'était posée. D'un geste vivace mais précis ses yeux furent confrontés à une vision qui lui glaça le sang. Des hématomes presque grotesques tant ils étaient étendus tapissaient la peau de Nepthys sans aucune gêne. « Who did that to you ? Nephtys talk. Now.. » s'entendit-il ordonner avant que la scène ne s'efface rapidement et que son esprit soit transporté dans le passé à nouveau.

Nephtys méritait bien son nom de scène. La nuit lui réussissait mieux que le jour et pourtant le jour lui allait merveilleusement. Mais ce soir-là, dans la foule euphorique, on ne voyait qu'elle. Ou peut-être n'était-ce le cas que de Theodore ? La voyante avait le don de se mouvoir, véritable démon du dancefloor elle dégageait un charme qu'on ne retrouvait que chez les personnes qui se savaient belles. Le verre à la main il l'observait du coin de l'oeil, un sourire à peine perceptible aux lèvres. Se dire qu'elle était sa fiancée, le rendait fier. Une idiotie sans nom puisqu'il n'avait rien fait pour la mériter. Il était simplement « bien né » comme disaient les témoins extérieurs, mais ça aussi c'était une idiotie, Theodore aurait probablement préféré naître dans une famille un peu plus low profile.

Un rideau se levant sur le présent et sur la porte de l'appartement de la rock-star s'ouvrant lui fit réaliser qu'il avait retrouvé le contrôle de son cerveau momentanément indisposé par les vapeurs d'alcool qui semblaient déjà hors de son système tant il était inquiet et en colère. « Nephtys, don't make me ask thrice. Who did that to you ? » ses mains tremblaient d'une rage qu'il ne connaissait qu'assez mal. Être furieux ne lui était pas inconnu, mais c'était en général quand on lui causait du tort qu'il se mettait dans des états pas possible. Qu'un autre touche à Nephtys ne lui avait jamais fait ressentir de telles émotions, bien sûr ça ne l'enchantait guère que sa fiancée ait des aventures si elle le souhaitait, mais il ne se serait jamais considéré comme possessif. Mais parce que c'était la première fois qu'il réalisait que des gens étaient prêts à lui faire du mal, Theodore sortait les griffes. Jetant sa baguette sur le comptoir d'un bar, il faisait les cent pas attendant avec une certaine impatience que Nephtys ne passe aux aveux.


Dernière édition par Theodore Y. Nott le Dim 25 Oct 2015 - 22:33, édité 2 fois
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WIZARD • always the first casuality
Nephtys Shafiq
Nephtys Shafiq
‹ disponibilité : dispo bitches
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5442
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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STANDING IN THE EYE OF THE HURRICANE

Leave me dreaming on the bed, see you right back here tomorrow, for the next round. Keep this scene inside your head, as the bruises turn to yellow, and the swelling goes down.

Elle pouvait encore sentir les basses qui résonnaient et faisaient trembler sa peau, ses os, son âme. Ils se trouvaient à présent dans son appartement, parce qu'il l'avait raccompagné après l'avoir extirpé du Centuries. Nepthys avait été tentée de le laisser à la porte, à vrai dire. Assurément, elle aurait pu déposer un baiser chaste sur sa joue, jouer les effarouchées, fuir après un 'bonne nuit' rapide et malaisé, mais Theodore avait été déterminé à la confronter dans un endroit calme, un endroit loin des oreilles curieuses de cette foule qui dansait sûrement encore à l'intérieur du club sorcier le plus en vogue.

L'humeur avait changé si vite qu'elle en avait un peu le tournis. L'espace d'une seconde, il s'était approché, moins taciturne et distant que d'ordinaire et il l'avait embrassé avec une ferveur qu'elle n'aurait pas vraiment pu soupçonner chez le jeune homme. Trop calme, trop calculé, il était aux antipodes de ce qu'elle pouvait afficher – afficher seulement car il y avait de la méthode dans le chaos qui entourait Nephtys, la batterie l'obligeait à être constamment rigoureuse. Il était sérieux, il était raisonnable, c'était l'image qu'il renvoyait du moins, aussi formaient-ils un duo des plus singuliers, et pourtant, pendant une seconde, elle s'était laissée aller, un sourire fendant ses lèvres pendant qu'il l'embrassait. Amusée, surprise, perchée sur un petit nuage d'Orvetian comme bien souvent mais à même de saisir ce qu'il se passait... et puis les mains du jeune homme étaient devenues baladeuses, la tendant un peu trop sans doute. Elle n'avait pas bougé, pas cette fois, habituée à prendre ses jambes à son cou, elle était pourtant restée en place, jusqu'à ce qu'il touche trop vivement un carré de peau rendue tendre par des mauvais traitements.

Trop vite, il avait compris que quelque chose clochait. Nephtys, lorsqu'elle était sous l'emprise de psychotropes, avait du mal à se composer un visage impassible, à balayer d'un revers de main ses tourments. Ses sens étaient trop en éveil lorsqu'elle s'adonnait aux récréations chimiques prisées par la communauté sorcière et déjà à fleur de peau trop souvent, elle ne faisait qu'empirer son cas. Trop vite, il avait jeté sur elle un regard triste et colérique et confus, les idées s'emmêlant dans ses iris comme arabesques intriquées, le stroboscope magique ne faisant qu'accentuer l'effet. Il l'avait tiré de là et ils avaient arpenté les rues en silence, Nephtys regardant régulièrement par-dessus son épaule, nerveuse et désemparée, un peu perdue aussi, peut-être. L'incompréhension sur le visage du jeune Nott n'avait pas réellement de sens, pas dans un monde où la brune avait été convaincue qu'il connaissait déjà son sort... L'inquiétude – était-ce de l’inquiétude du moins ? Elle ne le connaissait même pas assez, encore, pour reconnaître ça – qu'il semblait ressentir n'allait pas dans ce qu'elle avait imaginé. Il devait être au courant, n'est-ce pas ? Ou bien tombait-il de haut, réalisant soudain que sa fiancée – puisqu'ils l'étaient, fiancés et par Merlin que la notion restait étrange, puisqu'ils titubaient comme des gosses maladroits, l'un face à l'autre – n'était plus aussi prometteuse que ce qu'il avait pu imaginer, ou prévoir ?

Elle s'était retrouvée à se débattre avec une once de colère à vrai dire, le temps qu'ils arrivent à son immeuble et elle l'avait fait monter uniquement pour pouvoir s'emporter, évacuer la honte qui l'avait submergé lorsqu'il l'avait regardé de la sorte. Elle s'était imaginée, montant les marches quatre à quatre, en train de le traiter d'hypocrite, de lui demander ce qu'il avait dans le crâne, lorsqu'il imaginait les séances qu'elle essuyait, coincée entre Owen Avery et Rabastan Lestrange. Pensait-il qu'elle prenait le thé et discutait plaisamment avec les deux mangemorts ? Etait-il naïf à ce point ? A présent qu'ils se tenaient tous les deux dans son appartement, dans son bordel, là où des résidus de la présence du Lestrange se trouvaient encore à vrai dire, elle n'était plus si sûre de vouloir crier. A la lumière tiède et ondoyante des bougies allumées un peu partout, il paraissait perdu. « Nephtys, don't make me ask thrice. Who did that to you ? » avait-il répété, poussant la jeune femme à claquer sa langue d'un air presque agacé. Soit il savait, soit il n'était pas supposé savoir, n'est-ce pas ? Elle inspira, cherchant à contourner la question, croisant les bras et tressaillant légèrement lorsqu'il jeta sa baguette sur le comptoir séparant la minuscule cuisine du reste de la pièce à vivre, qui semblait encore plus petite maintenant qu'il en arpentait chaque recoin. Plus grand qu'elle, il menaçait de se cogner la tête là où le plafond irrégulier s'affaissait, lignes biscornues typiques des quartiers sorciers. Nephtys avait les moyens de vivre à la Bran Tower, mais la Bran Tower était surveillée de trop près et clairement, elle avait assez d'influence Mangemort dans sa vie.

Elle se sentait stupide, ainsi interrogée par le jeune homme. Il restait son cadet, il débarquait à peine dans sa vie, ils ne se connaissaient pas. Ils devaient cohabiter, cependant, puisqu'ils étaient promis l'un à l'autre, pire que ça même, fiancés... Mais elle voulait râler, n'ayant jamais tant aimé l'autorité et n'étant pas sur le point de se laisser embrigadée dans une obéissance respectueuse et tranquille juste parce que c'était la tradition chez les sang-purs. Serrant les dents, elle le regarda traverser une énième fois le salon et lâcha finalement : « Could you please, for the love of Merlin, stop ? You're making me dizzy » et c'était vrai, elle était encore trop imprégnée des artifices consommés pendant la soirée pour ne pas être secouée par les mouvements incessants et saccadés du jeune homme. Allant ouvrir la fenêtre pour faire rentrer un peu d'air, histoire d'évacuer l'odeur de tabac qui persistait quoi qu'elle fasse, elle soupesa mentalement ses options. Elle pouvait dire la vérité et l'accabler d'une information dont il ne pourrait rien faire, s'il n'était pas déjà au courant – et elle commençait à admettre que peut-être, il ne l'était pas, ce qui faisait d'elle une expérience un peu trop secrète pour qu'elle se sente rassurée. Si Owen et Rabastan n'avaient pas de compte à rendre, sa survie s'avérait compromise et l'idée lui laissa un goût étrange dans la bouche. Crainte, soulagement. Mélange inattendu. Sweet release of death. Fear of death... Elle pouvait aussi lui mentir. Elle pouvait accuser Aramis, c'était simple, facile, il y avait des témoins... Elle pouvait le prendre pour un idiot et prétendre à une chute, mais à vrai dire, elle appréciait assez le peu qu'elle connaissait au sujet du jeune homme pour ne pas lui faire cet affront, ou bien elle pouvait... Elle se renfrogna un peu et se retournant, bras à nouveau croisé, elle siffla : « It's embarrassing to admit that kind of thing so early on but maybe I like it rough » tout en le toisant d'un regard défiant. Elle pouvait sembler si insolente, quand elle s'y mettait, sourcils froncés, un faible sourire retroussant ses lèvres, tentant le diable de la croire, de la suivre dans ses provocations.

En silence, elle priait pour le mettre mal à l'aise. Elle ne pensait pas avoir de quoi le blesser en avançant des amants, des soirées mouvementés. Ils étaient encore deux inconnus, après tout et elle n'arrangeait rien en mentant, mais elle n'était pas certaine d'avoir le choix, pas sûre non plus de vouloir être regardée comme il avait commencé à le faire, orgueilleuse dans ses tourments. Voulant changer de sujet, elle avança dans sa direction pour accéder à la cuisine, demandant simplement « I need a drink, fancy anything ? »
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Standing in the eye of the hurricane


Le rythme incessant qu'il imposait à ses jambes n'arrivait pas à maintenir son cerveau, d'ordinaire pragmatique, dans un état de pesanteur nécessaire pour ce genre de conversation. Et si ses paroles étaient un peu autoritaires, c'était faute de pratique dans l'expression de ses émotions. On pouvait lui reprocher beaucoup de chose. Savoir s'exprimer, surtout quand ça impliquait de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, était l'une d'elle à n'en pas douter ; et pourtant, en manifestant son inquiétude et sa frustration de la sorte, Theodore essayait de se montrer digne du rôle qu'il avait endossé en acceptant d'épouser la brune dans un futur plus ou moins proche.  « Could you please, for the love of Merlin, stop ? You're making me dizzy. » La voix de Nephtys résonnait dans son appartement, tel un couperet martelant le bois d'une planche à découper sans parvenir à couper sec le doigt qui dépassait d'un morceau de viande bon à cuisiner. Ça ne suffisait pas à calmer un Theodore mi-ivre d'alcool mi-ivre d'une colère sans but ni raison. Refroidissant ses ardeurs l'espace d'un instant il se laissant glisser sur ce qui semblait être un canapé. Ou bien était-ce un lit ? Il n'était pas tout à fait capable de discerner le mobilier qui l'entourait dans cet espace inconnu alors que les breuvages alcoolisés lui obscurcissaient clairement la vue. « Sorry, I didn't mean to make you feel uncomfortable. » or did he ? La question aurait été justifiée, pas nécessaire cela dit. Theodore n'était pas vraiment le genre de gars qui pensait qu'on obtenait plus des gens en les mettant mal à l'aise. Évidemment, dans les interrogatoires qu'il menait sous les ordres du Maître, il devait se montrer persuasif et parfois pousser la personne dans ses derniers retranchements s'avérait une bonne façon d'approcher le problème. Mais Nephtys n'était pas un problème que le Seigneur des Ténèbres lui avait confié. Elle n'était pas, pour autant qu'il en savait, un problème pour le Seigneur des Ténèbres tout court. L'ignorant. Elle était son problème, sa responsabilité. Du moins c'était comme ça qu'il envisageait la relation qu'ils avaient nouée le jour où entre dix yeux, autour d'un repas en compagnie de leurs parents, ils avaient accepté d'officialiser les fiançailles motivées par les chefs de famille respectifs. Jamais il n'aurait pensé que Nephtys et lui se disputeraient aussi tôt après avoir échangé leur premier baiser. Theodore était probablement un grand naïf, il avait imaginé qu'ils seraient différents de tous ces couples arrangés, qu'à eux deux ils réussiraient à communiquer, puisqu'ils n'avaient pas le poids des sentiments pour gêner leur sensibilité et que de ce fait, ils pourraient tout se dire. De toute évidence, il s'était trompé. « It's embarrassing to admit that kind of thing so early on but maybe I like it rough » Frôlant de s'étouffer à l'entente de ces mots Theo se reprit très vite en se relevant un peu de la position relativement confortable qu'il avait adoptée dans son assise. Elle le prenait pour un abruti, c'était clair. Du haut de sa notoriété publique elle jugeait son fiancé, son cadet et n'avait même pas assez de respect pour lui dire qu'elle ne voulait pas lui dire la vérité. « Of course you do. » soupira-t-il avec un sourire minable qu'il avait pu observer sur le visage de Draco par le passé. Ce petit rictus presque narquois qui semblait dire « arrête ton char j'y crois pas un instant ». Et la colère qui avait momentanément disparu rejaillit soudain, le propulsant sur ses pieds et hors du fauteuil, sa tête -perchée au-dessus de son mètre soixante de corps- venant flirter avec le plafond plein d'irrégularités tandis qu'il s'exclamait : « Come on ! I'm sure you can find some other bullshit to feed me with. » tout à la fois. Ses mots n'étaient pas pensés pour blesser, ils n'avaient qu'une simple valeur de témoignage de l'exaspération grandissante qui pouvait animer son âme aussi noire fût-elle. Theodore apprenait peu à peu à découvrir la face cachée d'une fiancée peut-être un peu idéalisée au demeurant. Tout ce qu'il voyait apparaître ne lui plaisait pas nécessairement, mais qu'y pouvait-il au fond ? Nephtys c'était une âme libre, presque vagabonde. Theo n'avait pas pour intention de la dompter, simplement d'apprendre à la comprendre pour parvenir à la jouer comme elle jouait de la batterie. Savoir quelle note frapper pour ne pas briser l'accord. Il était bon à ça. Se soumettre à la résonance d'une personne plus forte. Même si ça le dégoûtait. « I need a drink, fancy anything ? » La fuite. Elle prenait la fuite. Comme une lâche. D'aucuns diraient qu'en bonne Serpentard elle tentait de faire déflexion. Une tentative que Theodore se tâtait à lui accorder. Hésitant une seconde, puis deux, avant de répondre sans détour. « No thanks, but whatever you pour yourself, feel free to add  a few drops of Veritaserum to it. This way you'll may be straight forward with me for once. » C'était rare de l'entendre faire des phrases aussi longues. Pour certains c'était même rare de l'entendre faire des phrases tout court. Mais Theodore était un peu revanchard, un peu mauvais joueur aussi et s'il avait impliqué en fin de phrase que Nephtys avait pour habitude de ne pas être fondamentalement honnête avec lui, c'est qu'il estimait qu'elle le méritait un peu. Ce n'était pas très juste, soyons francs, mais il ne s'était jamais targuer de l'être. Pas ouvertement du moins. La vie de l'héritier Nott était faite de combats qui se succédaient les uns après les autres. Ceux qu'il entretenait avec son père, ceux qui le rongeaient intérieurement, ceux qu'il n'osait pas faire naître avec les autres Mangemorts et ceux qu'il espérait ne jamais susciter auprès du Magister. Autant dire qu'il n'avait pas envie d'ajouter Nephtys à la liste de ses ennemis. « I can go if you'd rather be alone. I've done my duty as a fiancé by taking you home, I might aswell leave now. » fit-il sans vraiment espérer être retenu. Sa présence était clairement un inconvénient et malgré l'affection qu'il portait à celle qui deviendrait peut-être un jour Madame Nott, il ne se voyait pas rester alors que la discussion allait droit dans le mur à la vitesse d'un éclair de feu dont un joueur inexpérimenté aurait perdu le contrôle. Il lui enverrait peut-être un hibou demain pour s'excuser. C'était probablement la meilleure chose à faire. S'il avait appris quelque chose de ses années à Poudlard à entendre jacasser les gourdasses de la bibliothèque, c'était que le garçon avait toujours tort, même s'il avait raison, et qu'il devait s'excuser, même s'il n'avait rien fait de mal.
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Nephtys Shafiq
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‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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Leave me dreaming on the bed, see you right back here tomorrow, for the next round. Keep this scene inside your head, as the bruises turn to yellow, and the swelling goes down.

Nephtys parvint à traverser l'appartement, se pensant tirée d'affaire avant qu'il ne rétorque : « No thanks, but whatever you pour yourself, feel free to add  a few drops of Veritaserum to it. This way you'll may be straight forward with me for once. » et l'espace d'une seconde, elle se demanda s'il avait toujours été aussi tranchant et si oui, comment elle avait pu passer à côté. Ils ne se connaissaient pas, pas encore, pas assez pour qu'elle crache ses secrets, pas assez pour qu'elle ne surveille pas la façon dont elle pouvait bouger, lorsqu'il était là ou prétende savoir comment il allait réagir. Elle avait cependant remarqué une chose à son sujet : Théodore pesait ses mots, ne parlant pas à la légère, ne balançant pas à tout va des commentaires inutiles juste pour meubler le silence. Il observait, aussi, trop sûrement pour que la brune ne tique pas. Pensait-il qu'elle ne faisait que lui mentir ? Probablement. Elle ne pouvait pas vraiment le blâmer, mais l'idée qu'il ait déjà des reproches à lui faire, si tôt, si vite, l'agaça un peu. Nephtys avait, après tout, l'impression de ne pas avoir le choix. S'il n'était pas au courant, il n'avait sûrement pas à l'être ? Right ? Elle n'avait au final pas la moindre idée dont le magister gérait ses hommes, d'autant qu'elle n'était plus le problème du Lord depuis un moment – l'eut-elle jamais été – plutôt une tâche de longue haleine pour deux bourreaux désœuvrés qui, éventuellement, espéraient ramener des informations à leur maître. Évidemment, l'influence que le gouvernement avait sur le groupe était déplorable, mais c'était une toute autre histoire et elle n'avait jamais été brutalisée pour quoi que ce soit en rapport avec les Rotten Apple. Yet.

Serrant les dents et faisant un bref signe de tête, comme pour compter le point qu'il venait de marquer en la prenant ainsi de court, elle jeta un bref regard dans sa direction, avant de baisser la tête lorsqu'il ajouta : « I can go if you'd rather be alone. I've done my duty as a fiancé by taking you home, I might aswell leave now. » Le mot devoir, plus que le reste, la fit tiquer. La soirée s'était relativement bien passée, jusqu'à ce qu'elle sursaute de douleur. A vrai dire, elle pouvait encore sentir le baiser qu'il avait déposé sur ses lèvres et ce en dépit de l'alcool – et autres substances – qu'elle avait pu avoir dans le système. Elle avait l'impression d'avoir entièrement dessaoulé, à présent, évidemment, l'urgence ayant souvent cet effet là, mais le moment volé, bref coup d’œil en direction d'un avenir probable, d'une entente possible, au-delà du paraître, flottait encore dans les parages. Observant le parquet irrégulier, elle claqua sa langue rapidement, croisant les bras et se tournant vers lui. « To be honest, I thought you knew and were just taunting me » souffla-t-elle, avant d'ajouter « which is pretty rubbish to say the least, let's face it, because I don't even know you enough to be able to tell if that is something you'd do » Elle était plantée là, se sentant idiote, ainsi désœuvrée, ainsi immobile. Alors qu'elle tentait de réfléchir, sentant sa tête tourner, elle réalisa que peut-être, elle n'était pas aussi sobre que ce qu'elle avait pu le penser. Théodore portait la marque, elle avait toutes les raisons de se méfier, c'était la litanie qu'elle n'avait cesse de diffuser, en boucle, dans son crâne, sur la défensive et portant trop de maux sur ses épaules. Nephtys n'avait jamais eut l'impression d'être taillée pour les responsabilités et clairement, le poids des conséquences de ses choix commençait à lui faire courber l'échine. Elle avait mené sa famille et ses amis dans un piège, par ambition, par égoïsme peut-être, aussi, ou par instinct. Ce même instinct qui hurlait de ne pas faire confiance à un Mangemort. Ce même instinct qui la poussait à s'isoler, à se laisser consumer par les secrets et les non-dits. D'un coup, écouter cette petite voix ne semblait plus si raisonnable. Théodore portait la marque mais n'avait jamais été violent ou brusque avec elle. C'était peut-être un nouveau guet-apens, de quoi la mettre en confiance pour mieux l'approcher, mais honnêtement... ça semblait trop gros. Assurément les informations qu'elle pouvait donner, hypothétiquement, n'étaient pas assez importantes pour cautionner des fiançailles, personne ne pouvait se donner autant de mal pour ça. Elle passa une main sur son visage, rapide, un peu nerveuse peut-être, confuse surtout et elle s'avança jusqu'au canapé, s'y laissant tomber à moitié en tailleur, à moitié tournée vers lui. « Look, it's... » commença-t-elle avant de trébucher un peu sur ses mots. « ...I don't want this to define what you think of me, I can't explain yet because otherwise it's all you're going to see when you look at me... » and I don't want to get you involved, pensa-t-elle sans l'ajouter pour ne pas soulever d'avantage de questions. S'il pensait que c'était son devoir de la ramener, il allait sûrement se sentir obligé de la défendre, se retrouvant dans une situation délicate, une situation qui n'allait au final rien arranger. Si elle ne voulait pas qu'il la regarde comme si elle était fragile, comme si elle méritait qu'on la plaigne, elle ne voulait pas non plus l’entraîner dans une histoire qu'il n'avait probablement pas anticipé en acceptant les fiançailles, la potentialité d'une union.

« I know it's not fair to ask that after what happened but would you stay for a bit ? I mean you're already here... » et c'était étrange de l'avoir ici, dans son espace, dans son appartement, au milieu de son bordel. Il clashait dans ce décor, dans ses affaires qui jonchaient les lieux, évidemment, mais ce n'était pas si dérangeant que ça, le contraste était presque apaisant à vrai dire. Peut-être pourraient-ils un jour s'apprivoiser un peu, trouvant un terrain d'entente, de la même façon que le désordre acceptait la présence du jeune homme, formant une esthétique singulière mais agréable. Tendant une main pour effleurer sa pommette, elle s'expliqua rapidement, un sourire quelque peu amusé retroussant ses lèvres. « You've got glitter on you, that's probably from when you were kissing me. » lança-t-elle, croisant brièvement son regard, continuant à chasser du bout des doigts les petites particules éparses qui clairsemait l'épiderme du jeune homme.
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Standing in the eye of the hurricane


Bouillant d'incompréhension, Theodore était prêt à mordre, et pas d'une façon sexy, qui pouvait s'apparenter à des préliminaires langoureux devenant un peu trop sauvages. Non, il se sentait prêt à sauter à la jugulaire de Nephtys pour lui faire admettre ses mensonges. Jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche. À deux reprises. « To be honest, I thought you knew and were just taunting me » Son sang fit une embardée avant de se figer alors qu'elle reprenait la parole pour ajouter : « which is pretty rubbish to say the least, let's face it, because I don't even know you enough to be able to tell if that is something you'd do. », La réponse qu'elle venait de lui fournir ne fit que le perturber davantage. Theodore ne s'attendait à rien venant de Nephtys, surtout après qu'elle lui ait menti aussi ouvertement et sans aucun effort ou hésitation. Et maintenant qu'elle parlait, Theodore ne pouvait croire ce qu'il entendait. Nephtys ne réalisait probablement pas ce qu'elle disait indirectement. Parce que si sa première pensée était qu'il essayait de la piéger afin qu'elle révélât des informations qu'elle n'était pas supposer rendre publique, cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose. Ce qu'elle cachait avait un lien avec le Magister. Une réalité que Theo ne pouvait concevoir, Nephtys était la personne dernière personne qu'il pouvait imaginer être affilié au Magister. Les messages pro-gouvernement que les Rotten Apples promouvaient durant leurs concerts n'étant à ses yeux qu'un pis-aller, un compromis dont les membres du groupe s'étaient accommodés afin de pouvoir continuer à vivre de leur musique sans avoir à craindre pour leur liberté et leur santé. Mais pour ne pas révéler à sa fiancée qu'il comprenait plus qu'elle ne le pensait, Theodore choisit l'option qui lui semblait la plus logique. L'indignation. « So basically you're not sure I won't betray you the first chance I get. » murmura-t-il clairement désemparé, ou feignant avec un certain talent le désœuvrement, avant d'ajouter d'une voix un peu plus tonitruante, qui reflétait à ses yeux ce qu'un homme insulté par les propos de sa future épouse dirait. « Let's be clear once and for all here. I didn't agree to marry you just to throw you under the Knight Bus. But it's okay for you to have your secrets, I didn't expect you to trust me anyway. » Le plus difficile à admettre était que ces mots n'auraient pas pu être plus sincères. Theodore avait une certaine réputation et aucun sain d'esprit ne lui ferait confiance si on lui racontait ce qui se disait au sujet du jeune Mangemort. Cependant, en bon porteur des idées conservatrices qu'il était, Theodore voyait en Nephtys une femme, « sa » femme et ce statut impliquait qu'il la protégeât du mieux qu'il le pouvait. La relation qu'il avait envisagé d'avoir avec Nephtys semblait désormais loin derrière eux, il était trop tard pour qu'ils fassent machine arrière et les rares rêves que Theo nourrissait encore s'envolaient avec ce constat. Peut-être qu'il ne méritait tout simplement pas d'être heureux, après tout il avait fait assez de mal pour que le monde magique le sanctionnât à une éternité de souffrances. « Look, it's... » fit-elle, rompant le silence qui semblait s'extasier de la situation et qui prenait possession des lieux sans aucune difficulté. « ...I don't want this to define what you think of me, I can't explain yet because otherwise it's all you're going to see when you look at me... » ajouta-t-elle un peu misérable. Theodore semblait la découvrir petit à petit, percevoir des choses qu'il n'aurait jamais cru entrevoir chez elle. D'une certaine façon elle semblait penser à lui et accorder à son jugement une certaine valeur. À moins que tout cela ne soit qu'une autre façon pour elle de fuir, une méthode un peu plus retorse et à laquelle il avait bien failli se faire prendre. Mais Theo n'aimait pas les secrets. Pas ceux des autres du moins. Qu'elle eût des amants par dizaine ne l'aurait pas atteint, c'était une des choses qu'il ne pouvait lui donner pour l'instant. Qu'elle refusât de l'aider à comprendre la situation en revanche, quand quelqu'un attentait clairement à son intégrité physique pour autre chose que des parties de jambes en l'air, lui était inconcevable. Il était son fiancé, ils avaient en quelque sorte lié leur destin l'un à l'autre et si le Magister était derrière ces bleus, Theodore voulait savoir. Ne pas être aveugle quant aux agissements et décisions que prenait celui à qui il avait, plus ou moins contre son gré, dédié sa vie. « Fine. I'll just have to investigate on my own then. » lâcha-t-il en haussant les épaules. Ce n'était pas une menace à proprement parlé. Mais si Nephtys avait peur qu'il découvrît ce qu'elle cachait, que ce soit peur pour lui, pour elle ou pour eux, Theodore était sûr que cette déclaration ferait son petit effet.

Theo s'attendait à ce que Nephtys, en bonne ancienne Vert et Argent, prenne la tangente au moment où il lui avait cédé un peu de terrain. Qu'elle le chassât de son appartement à l'instant même où il s'était dit prêt à partir. Un choix qu'il n'aurait pas trouvé stupide, au contraire, elle aurait par-là été sûre de ne rien laisser échapper de plus compromettant. « I know it's not fair to ask that after what happened but would you stay for a bit ? I mean you're already here... »Mais peut-être que maintenant qu'il lui avait dit qu'il enquêterait de son côté, elle préférait le garder près d'elle dans l'espoir de trouver un moyen pour lui tirer ces idées d'investigation du crâne. Pas qu'elle eût la moindre chance, Theodore était aussi discret qu'entêté et il était bien décidé à avoir le fin mot de cette histoire, que ce soit de sa bouche à elle, où des bruits de couloirs qu'il pourrait entendre au Quartier Général. Décidant que le dossier ne pourrait pas empirer d'ici demain, Theodore pris la décision d'accéder à la demande de sa fiancée. « I have nowhere else to be anyway and as you said, we clearly don't know each other enough, so spending some quality time together can't hurt. » Il avait un petit sourire aux lèvres, un de ceux que sa mère, toute aimante qu'elle était, qualifiait de craquant. Theo ne voyait pas en quoi le fait que son visage d'ordinaire si fermé se craquelle l'espace de quelques secondes pouvait avoir de beau, mais il avait accepté le compliment. Parce qu'il acceptait tout de sa mère. Avant qu'il ne le réalise, Nephtys était près de lui sa main approchant de son visage pour y chasser d'un geste délicat quelque chose. « You've got glitter on you, that's probably from when you were kissing me. » Le sourire qu'elle avait à ce moment lui fit oublier la colère précédemment ressentie. Il retrouvait la Nephtys qu'il connaissait, qu'il croyait connaître ou qu'il espérait connaître. Il ne savait plus exactement quoi penser. « I can't say I'm sorry for that. » lâcha-t-il en faisant référence au baiser, avant d'ajouter un peu embarrassé : « Regarding how the evening went down on the other hand, I am. » admit-il soudainement mal à l'aise. En quatrième année, Theodore avait croisé une petite-fille de Vélane en Fleur Delacour la championne de Beauxbâtons et son charme ne l'avait pas autant décontenancé que la présence de Nephtys aussi proche de lui à cet instant. Pas habitué à écouter ses émotions, Theo se retrouvait désemparé face à l'envie grandissante qu'il avait d'embrasser Nephtys à nouveau alors qu'elle se tenait à quelques dizaines de centimètres de lui. Choisissant la fuite à son tour, une première face à la jeune femme, Theodore s'écarta avec un petit sourire de la main musculeuse d'avoir frappé sur les caisses de la batterie de sa fiancée.« On second thought, I'd gladly accept a glass of anything you have. » fit-il, s'éloignant de la porte qu'il s'était apprêté à emprunter pas plus tard que trois minutes plus tôt pour se diriger vers le comptoir de la cuisine américaine. Ses yeux glissant toujours à la recherche d'un quelconque indice sur ce que la jeune femme pouvait aimer. Des posters de Quidditch d'équipes qu'il connaissait mais qu'il n'appréciait pas nécessairement. Un sujet de conversation en or si l'ambiance n'avait pas été tendue. Mais ce qui attira vraiment l'attention de Theodore fut une collection d'affiches immobiles. Des groupes de musique apparemment. Des groupes moldus. Ce fut assez pour titiller son intérêt. « What is Nirvana ? » demanda-t-il clairement intrigué par la possibilité que Nephtys soit, à sa façon, une rebelle au gouvernement en place. Allait-elle seulement lui répondre ou mentir de peur qu'il rapporte au Magister les goûts qu'elle nourrissait pour la musique moldue.
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Nephtys Shafiq
Nephtys Shafiq
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‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5442
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
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STANDING IN THE EYE OF THE HURRICANE

Leave me dreaming on the bed, see you right back here tomorrow, for the next round. Keep this scene inside your head, as the bruises turn to yellow, and the swelling goes down.

Le sourire qui ne l’avait pas quitté s’accentua un peu lorsqu’il répondit : « I can't say I'm sorry for that. » ajoutant ensuite, sur un ton peut-être un peu plus humble, gêné quelque part : « Regarding how the evening went down on the other hand, I am. » et l’espace d’un instant, elle se surprit à retenir un peu son souffle, l’observant en silence, maladroite à son tour, rêvant de savoir ce qu’il pensait exactement. Elle lui en aurait voulu qu’il ait pitié d’elle et en même temps, pouvait-elle concevoir qu’il s’inquiète alors qu’ils ne se connaissaient presque pas ? L’idée du guet-apens, piège tendu parce qu’il était mangemort, semblait de plus en plus saugrenu à mesure que les secondes s’égrainaient et s’il en fallait plus à Nephtys pour réellement faire confiance à quelqu’un, elle ne s’était pas départie du sourire presque doux qu’elle lui adressait.

Lui se défila, cependant, s’éloignant d’elle pour filer vers la minuscule cuisine, coincée entre un comptoir et un toit mansardé, lançant : « On second thought, I'd gladly accept a glass of anything you have. » et tandis qu’il regardait autour de lui, découvrant peut-être un peu mieux les lieux, elle ferma brièvement les yeux, inspirant profondément en se demandant si les choses allaient toujours être aussi délicates. C’était un peu comme marcher sur des œufs et Nephtys n’avait jamais été réellement douée pour ça, trop brusque, trop brouillonne. Il n’y avait qu’à voir la situation dans laquelle elle se trouvait à présent, vis-à-vis des Rotten Applen, de Rabastan, des visions et à quel point les conséquences de quelques décisions prises à la va-vite maculait sa peau autant qu’elles étaient omniprésentes dans tous les autres aspects de sa vie. De sa famille à sa musique, de sa santé à ses divertissements et à présent… à présent cela incluait aussi un peu Théodore. « What is Nirvana ? » demanda-t-il, la tirant de ses pensées et la poussant à rouvrir les yeux. Elle tomba alors sur lui, planté devant un poster. Un poster moldu, de ceux non-animés qui interloquaient toujours les sorciers n’ayant pas vraiment fréquenté le monde extérieur. La scène lui arracha un semblant de sourire, à nouveau, mais elle hésita avant de répondre. Son appartement était jonché de disques et la plupart de venaient pas de la communauté sorcière, aussi prétendre qu’elle ne piochait pas dans la musique profane de moldue était inutile, surtout pas lorsqu’à mainte reprise, on avait pu la voir porter sur scène des t-shirts de groupes qui ne risquaient pas de se produire au Centuries. The Used, System of a Down, Blink 182, Rage Against The Machine, Nirvana… les logos étaient visibles, éparpillés sur le plancher, vêtements abandonnés dans le petit appartement bordélique…

C’était mal vu. C’était mal vu, mais le préjugé était relativement neuf. Certes, il y avait toujours eu des communautaristes mais le blocus sur la musique moldue était arrivé en même temps que le Magister. Techniquement parlant, tout ça pouvait n’être que des reliques, des preuves d’une époque révolue. Certes, certains posters étaient trop récents pour passer sous la coupe d’une phase adolescente rebelle dont on n’aurait pas éliminé les restes, mais pour le savoir, ceux qui imposaient potentiellement les règles auraient dû se mêler à la foule qui se pressait de l’autre côté du Chaudron Baveur afin de savoir quels artistes étaient en vogue. Elle était sauve, d’une façon retorse, parce qu’ils ne pouvaient pas la pointer du doigt sans se condamner… Elle était sauve, aussi, parce que Théodore semblait réellement curieux et qu’elle avait peut-être un certain intérêt à lui donner une chance et non juste faire semblant d’essayer.

« It was… » commença-t-elle alors, cherchant ses mots pour rendre justice au groupe dont il parlait. « Nirvana was the voice of a generation. » Comme beaucoup de gens, Nephtys avait été trop jeune pour s’intéresser à la musique moldue et non celle, sorcière, qui passait à la radio et qu’écoutait ses parents. Elle avait découvert tout ça plus tard et pour Nirvana, cela avait été à titre posthume… et pourtant elle s’y était retrouvée, un peu, beaucoup, assez pour accrocher… assez pour accrocher, à vrai dire, un poster du groupe sur les murs de son premier appartement.

S’approchant petit à petit de Théodore, elle alla l’aider à trouver l’alcool mentionné un peu plus tôt, tirant deux verres d’un placard et attrapant ensuite une bouteille de whisky bien entamée mais contenant assez de liquide ambré pour passer la soirée à discuter. Tandis qu’elle fouillait un peu, désordonnée de nature, ayant égaré sa baguette au passage et la retrouvant pour jeter un sortilège au spiritueux afin de le refroidir, elle ajouta : « It was Kurt Cobain’s band. » avant de compléter en servant à boire au jeune Nott. « He was an american muggle, he killed himself because he hated fame. He loved music but he despised being famous, it scared him shitless… »

Elle marqua une brève pause, en s’entendant parler, soudain triste, soudain secouée, soudain confrontée à une réalisation étrange… quoi que le plus étrange était sans doute le fait que jamais elle n’ait fait le rapprochement jusqu’à présent. « Shit » siffla-t-elle, d’une voix un peu lointaine, forçant un sourire, un sursaut de rire, de quoi balayer le silence qui s’était installé après la sordide déclaration. Elle referma la bouteille et ajouta d’une voix auto-dépréciative : « That’s not gloomy at all, Neph… » se parlant indirectement à défaut de s’excuser d’avoir plombé l’ambiance. « He was a brilliant young man, anyway » enchaina-t-elle, aussi naturellement que possible, se ratant surement un peu. « I mean, it’s not everybody’s cup of tea, it’s grunge music, it’s… » commença-t-elle à expliquer, avant d’ajouter simplement : « I can put some on if you’re curious » avant de lui tendre son verre, abandonnant la bouteille sur le comptoir et passant une main dans ses cheveux sombres avant de récupérer sa propre boisson.
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Standing in the eye of the hurricane
NEPHTHEO
La conversation s'est dirigée vers la musique, un sujet que Theo a choisi parce qu'il pensait briser la glace. Une glace qui s'est infiltrée dans la conversation comme un poison, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, probablement parce que l'alcool dans ses veines n'est pas encore totalement évaporé et empêche son cerveau de fonctionner comme il le ferait en temps normal. Mais là encore, sa consommation -un peu abusive- d'Orviétan de ces derniers temps est peut-être à blâmer elle aussi. « It was… » commence-t-elle avant de marquer une seconde d'hésitation. Est-ce qu'elle va lui délivrer un mensonge, même pas omission, histoire de ne pas prendre le risque de se faire reportée auprès du Magister ? Theodore essaye tant bien que mal d'oublier que sa fiancée le croit capable de la trahir de la sorte. Il sait, au fond, que Nephtys n'essayait pas de l'insulter plus tôt, mais son égo en a pris un coup. Theo s'est toujours targué d'être digne de confiance, parce qu'il l'est. Bien sûr encore faut-il la gagner, mais celle avec qui il prévoit de faire sa vie aurait dû savoir qu'il ne lui ferait pas de crasse. Ce serait contreproductif au possible. D'un côté ça donnerait au Magister la certitude qu'il est un fidèle prêt à tout pour lui plaire, mais ça attirerait aussi l'attention sur sa famille, sur son nom. Les Nott ne seraient plus considérés comme digne de confiance parce que son père serait suspecté d'être un traître. « Nirvana was the voice of a generation. » finit-elle, ramenant l'attention de Theo sur la conversation. « Oh... okay. I have never heard of them. » dit-il en haussant les épaules. Admettre son ignorance ne lui fait pas peur, pas quand ça touche quelque chose qu'il n'est pas censé connaître. Il ne devrait pas être surpris que Nephtys s'y connaisse en matière de musique moldue, c'est une musicienne, mais qu'elle étale ses goûts sur les murs de son appartement reste un peu étonnant. « It was Kurt Cobain’s band. » Voilà qui en dit long songe Theodore avec un regard interrogatif en direction de la jeune femme, histoire qu'elle continue ses explications. « He was an american muggle, he killed himself because he hated fame. He loved music but he despised being famous, it scared him shitless… » Un instant Theo se demande si elle parle vraiment du chanteur du groupe ou d'elle. Ce n'est pas qu'il puisse faire ce genre de supposition parce qu'il la connaît par cœur, mais c'est plus la façon dont elle en parle qui lui donne l'impression qu'un double niveau de lecture est possible. Une hypothèse qui semble se confirmer quand Nephtys réalise ce qu'elle vient de dire. « Shit » persiffle-t-elle, arrachant un sourire à Theodore qui n'est pas le genre de garçon à passer par la vulgarité pour s'exprimer. Évidemment s'il parlait plus qu'il ne le fait en général, il aurait peut-être besoin de ce type de vocabulaire, mais étant la plupart du temps une tombe, il se contente de mots d'un registre courant. « That’s not gloomy at all, Neph… » qu'elle continue plus pour elle-même que pour lui. Dans l'espoir de ne pas laisser mourir la conversation qui peine un peu à redémarrer après qu'ils aient échangé des mots un peu amers, Nephtys reprend : « He was a brilliant young man, anyway » La précision n'a rien de rassurant aux yeux du jeune homme qui ne peut s'empêcher de faire des liens entre ce que sa fiancée dit du moldu et elle. « I mean, it’s not everybody’s cup of tea, it’s grunge music, it’s… » Grunge ? Elle pourrait lui parler en chinois qu'il ne comprendrait pas plus ce qu'elle essaye de lui dire. Cette catégorisation de la musique est probablement supposée lui donner un petit indice sur le genre de son que produisait le groupe, mais Theodore doit bien reconnaître que ça ne l'aide pas une seule seconde à visualiser. « I can put some on if you’re curious » propose-t-elle en lui tendant son verre de whisky qu'il renifle pour préparer ses papilles un peu empâtées à l'assaut de l'alcool. Comme il voit qu'elle regagne un peu des couleurs, qu'elle est plus à l'aise qu'elle ne l'était quelques minutes plus tôt, il décide de se laisser torturer. « Let's hear it. Who knows ? I may become a huuuge fan ! » fait-il un sourire un peu forcé aux lèvres en se doutant bien que ça ne sera pas le cas. C'est elle la mélomane du « couple ». Il sirote une gorgée de la boisson qu'elle lui a filé et il retient une grimace. Il ne connaît pas grand chose de pire que de recommencer à boire après avoir entamé le processus.

La musique démarre et il hausse un sourcil, intrigué. Ce n'est pas déplaisant à proprement dit, un peu trop agressif par moment mais au fond il aime bien. Il préfère les Rotten Apples pour tout ce qu'il en sait et ce n'est même pas parce que c'est le groupe de sa future épouse. Une future épouse dont il doit s'assurer qu'elle reste en vie. Et c'est parce qu'il est concerné par la sécurité de sa fiancée, que Theodore se sent obligé de lui demander un petit service. Il sait pourtant qu'il n'est pas en position de lui demander quoique ce soit, elle lui a bien fait comprendre qu'ils n'étaient pas amis malgré leurs fiançailles. Ce que Theo conçoit. Mais elle ne peut pas lui en vouloir de veiller à ce qu'elle ne se fasse pas torturer par le Magister en personne. « Nephtys... will you do me a favor and put some charms on these posters ? I would hate for someone to see them and put you in trouble for listening to Muggle-music. » Sa voix n'est pas légère, elle est calme cependant. Il a prononcé ces mots sans pousser sur ses cordes vocales et pourtant il n'a aucun doute quant au fait que Nephtys les ait entendus. Theodore n'est pas idiot et il a bien compris que les bleus qui parsèment le corps de sa fiancée sont le résultat de quelque chose qui le dépasse et qui concerne sinon le Magister au moins un ou des Mangemorts agissant sous ses ordres. Si son allégeance a toujours été plus ou moins certaine, plutôt moins que plus ces derniers temps, l'idée qu'on torture une jeune femme de sang-pur pour Merlin sait quelle raison suffit à lui faire douter de son envie de servir le Seigneur des Ténèbres. Pas qu'il ait le choix, il ne l'a pas, il est enfoncé jusqu'au cou dans l'organisation du terrible Lord, mais son cœur n'y est plus vraiment. « Can I ask you something ? » demande-t-il, conscient que c'est la deuxième question qu'il lui pose en quelques secondes et que si la première était une faveur visant à s'assurer qu'elle ne se fasse pas tuer, la seconde a pour but de satisfaire sa curiosité. Et de s'assurer qu'elle ne se tuera pas. « If you identify with... Scott Cobain as much as you seem to do... why do you keep on playing music on a professional level ? » Scott ? Non ce n'était pas le prénom du type, mais il avait essayé. Il aurait peut-être mieux fait de s'en tenir au nom de famille, il se serait évité la honte de se tromper. Ses jambes musculeuses quoiqu'un peu dégingandées bougent au rythme de la musique. Ça lui arrache un petit sourire. « Sometimes I wonder if being isolated from the muggle-world is such a good idea... I mean, up until today I had never heard any muggle-music, so what else have I missed ?  » C'est une question qu'il lui confie à elle. Preuve qu'il a foi en sa capacité à tenir sa langue. Si l'information que Theodore Nott apprécie la culture moldue remontait aux oreilles de certaines personnes haut placées, il ne ferait pas un pli et serait probablement foutu dans une pièce close du Quartier Général. Un sort qui, au fond, est peut-être tout ce qu'il mérite mais qu'il se promet d'éviter à tout prix.
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Nephtys Shafiq
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‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 01/02/2015
‹ messages : 2013
‹ crédits : avatar : freesia / signature : whorecrux
‹ dialogues : #8FBC8B
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‹ liens utiles :
pansy parkinson ft. adelaide kane, nephtys shafiq ft. phoebe tonkin, kid o'faolain ft. richard harmon, maksim dolohov ft. tom hiddleston, amara bataglia ft. rowan blanchard

‹ âge : vingt-six
‹ occupation : musicienne, batteuse des Rotten Apple avant que le groupe ne se disloque. Autrefois elle était également une des boules de cristal ambulantes du gouvernement. Aujourd'hui, elle tente encore de créer mais passe surtout son temps à jouer pour les patients de Ste Mangouste.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : fait 21 cm, elle est en saule et contient de la poudre de griffe de sphinge.
‹ gallions (ʛ) : 5442
‹ réputation : Traîtresse, lâche, infâme catin du gouvernement de Voldemort. Parce qu'elle a aidé en toute connaissance de cause le Lord et ses sbires, par ses visions et par sa musique, et parce qu'elle est longtemps restée fiancée à un mangemort même lorsqu'elle était libre de se défaire de la promesse, Nephtys est regardée de travers la plupart du temps. Son sang pur n'aide en rien.
‹ particularité : voyante, affublée à sa naissance d'un don lui provoquant dans son sommeil des visions sporadiques et imprévisibles mais particulièrement violentes.
‹ faits : Orpheline de mère, il lui reste son père, Aswad Shafiq, devenu fou après l'attaque d'Herpo Creek.
‹ résidence : dans un appartement miteux sous les toits, quelque part dans un immeuble peu rutilant de l'allée des embrumes.
‹ patronus : un chacal, symbole de clairvoyance dans l’Égypte ancienne. Elle n'arrive que rarement à en conjurer une forme corporelle.
‹ épouvantard : Tantôt, elle craint que l'on abrège les souffrances d'Aswad et panique. Parfois, elle se dit que ça serait pour le mieux, moins égoïste. A ce moment là, sa véritable peur prend le dessus. Elle voit les gros titres, "Mangemort appréhendé et abattu" et l'avis de décès de Nott quelques lignes plus bas.
‹ risèd : Theodore en sécurité, avec ou sans elle. Des nuits calmes. Du silence. Ne plus rien sentir, à défaut de l'avoir lui.
http://www.smoking-ruins.com/t1752-night-fury-i-be-a-fool-of-the
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STANDING IN THE EYE OF THE HURRICANE

Leave me dreaming on the bed, see you right back here tomorrow, for the next round. Keep this scene inside your head, as the bruises turn to yellow, and the swelling goes down.

Elle s’était attendue à un refus, ou une excuse, à ce qu’il repousse la proposition d’un ‘another time, maybe’ pour lequel elle ne l’aurait pas franchement blâmé, aussi lorsqu’il lança « Let's hear it. Who knows ? I may become a huuuge fan ! » Après avoir attrapé le verre qu’elle lui tendait, elle fut assez surprise pour faire mine de ne pas remarquer le côté légèrement forcé du sourire qu’il lui présenta. A la place, elle traversa l’appartement pour aller sortir de sa pochette le vinyle glané chez un disquaire moldu, quelques temps avant que les choses ne changent pour la communauté sorcière. Le tourne-disque sorcier avait un peu de mal avec l’absence de magie du support, mais dans l’ensemble, le tout fonctionnait de façon décente, quoi qu’elle soupçonnait un peu l’appareil d’abîmer le disque plus vite que de raison – c’était soit ça, soit elle écoutait trop les mêmes albums, ruinant les pistes au fur et à mesure, ce qui n’était à vrai dire pas totalement exclu. Elle n’en demandait pas plus, au final, que ça marche, que la musique s’élève dans son appartement et remplisse chaque recoin bordélique pour en faire une bulle qu’elle contrôlait, un endroit familier, sensation qu’elle retrouva à l’instant où les premiers accords s’élevèrent, après un sortilège envoyé au gramophone pour le faire tourner. Sell the kids for food, weather changes moods. Alors que la voix de Cobain montait dans le logement, celle de Theo vint s’y mêler, une requête calme qui la fit tiquer un peu : « Nephtys... will you do me a favor and put some charms on these posters ? I would hate for someone to see them and put you in trouble for listening to Muggle-music. » Et aussitôt, l’envie de s’insurger un peu contre la demande se fit sentir. Elle rongea son frein, cependant, assez longtemps pour parvenir à marmonner un « Fine » qui décida sans doute de se perdre aussitôt dans la musique. Elle ne trouvait pas ça juste. Elle avait parfaitement conscience du fait que la vie, en elle-même, n’était pas juste, mais c’était le genre de précautions qu’elle ne voulait pas prendre parce que la musique restait une de ses seules libertés et cet appartement, presque son seul refuge. Il n’avait pas tort, maintenant qu’elle y pensait elle se demandait ce que Rabastan Lestrange, qui s’était pointé ici pour la secouer, avait pu penser de tout ça et pourquoi elle n’était pas déjà enfermée pour trahison ou Merlin sait quel autre chef d’accusation, mais ça l’emmerdait quand même. C’était comme dire à une fille de ne pas s’habiller court pour ne pas attirer de regards déplacés, c’était stupide et liberticide, mais quelque part, c’était surtout comme ça que les choses étaient à présent et s’offusquer n’allait rien changer. Le gouvernement était ferme, fermement prostré dans un isolement du monde moldu, une dichotomie entre les deux sociétés instaurée via l’étrange huis clos dans lequel les sorciers évoluaient. Elle ne pouvait même pas en vouloir à Theo de demander ça, dans la mesure où elle faisait quelque chose d’illégal et où, rien qu’à son ton et la façon dont il avait pu articuler ça, il ne s’inquiétait pas vraiment pour sa propre réputation. Ca partait d’un bon sentiment, alors elle répéta « Fine », notant mentalement d’enchanter les posters pour les animer et donner l’illusion d’une appartenance au monde sorcier, de quoi tromper un quinquagénaire du gouvernement ne suivant pas la scène musicale, au moins.

« Can I ask you something ? » enchaina-t-il, la tirant de ses considérations et réflexions quant à la façon d’ensorceler les images et elle retint un sourire narquois, évitant de souligner qu’en demandant s’il pouvait lui poser une question, il en posait déjà une. « If you identify with... Scott Cobain as much as you seem to do... why do you keep on playing music on a professional level ? » et elle afficha une petite grimace, serrant les dents alors qu’il massacrait sans le savoir, sans le faire exprès sans doute, le nom du chanteur dont la voix résonnait derrière eux. We can have some more - nature is a whore, bruises on the fruit - tender age in bloom. A vrai dire, la grimace était peut-être là pour la remarque qu’il venait de faire, la question qu’il soulevait. Elle aimait la musique, elle n’aimait pas ce qu’ils étaient obligés de faire, jouer de la propagande, du bruit contrôlé pour abrutir la population… Mais elle aimait jouer avec Cersei, avec Prendahl. Hell, elle aimait même voir Aspen revenir de temps en temps, lui qui avait su s’échapper au moment où les choses étaient devenues terriblement compliquées, les laissant dans leur merde, dans la merde provoquée par Nephtys à vrai dire. D’une certaine façon, elle continuait parce qu’elle était coincée, mais aussi peut-être parce qu’elle avait l’impression de n’être bonne qu’à ça, s’y étant réfugiée quand un autre rêve s’était écroulé. D’un geste brusque, elle termina son verre, cherchant une réponse simple, pas certaine de vouloir s’étendre sur le sujet, pas assez ivre pour ça… Par chance ceci dit, Theodore décida d’ajouter :  « Sometimes I wonder if being isolated from the muggle-world is such a good idea... I mean, up until today I had never heard any muggle-music, so what else have I missed ?  » lui donnant une issue de secours qu’elle attrapa au vol, répondant aussi sec. « Camden Town » lança-t-elle sans même réfléchir. « It’s in the north side of London, it’s like this weird punk district, I went there all the time during the summer holidays» expliqua-t-elle, pas certaine que ce soit au goût du jeune homme ceci dit, malgré l’enthousiasme dans sa voix quand elle en parlait. « Hm, let’s see, what else… » et traversant son appartement pour retourner s’installer sur le canapé, elle ajouta : « Sweets that don’t attempt to escape when you want to eat them » d’un ton un peu moqueur « or bite you, I mean, it takes a little bit of the fun out of it but muggles know their sweets. And their alcohol ! » Elle avait conscience que ses parents se seraient arrachés les cheveux de l’entendre parler ainsi. Les moldus avaient martyrisés les Shafiq pendant plusieurs générations, les poussant à l’exil, les poussant à une discrétion accrue. Elle était pourtant tombée dans le piège, après avoir passé des années à répéter ce qu’on avait pu lui enseigner, après avoir craché une haine apprise par cœur plutôt que ressentie. Sa crise d’adolescence et le désœuvrement suivant sa blessure l’avaient poussé à s’aventurer dans la capitale anglaise, à découvrir un peu, aux côtés de camarades de Poudlard venant du côté non-magique des choses. Elle pouvait cependant comprendre la haine qui perdurait, les arguments avancés si souvent, les faits, l’histoire, rien ne poussait à croire en une cohabitation pacifique possible, durable. Secouant un peu la tête, elle ajouta, repartant sur ses explications : « Movies ! Movies are awesome, they’re like memories from a pensieve but they tell a story and it’s shown on a big wall with a white canvas on it and people sit in a dark room to look at them, it lasts over an hour, it’s so weird but so cool » se demandant si le jeune homme allait finir par la regarder de travers ou avec des yeux ronds, la prenant pour une illuminée qu’elle était sans doute un peu.

Assise sur le divan, les jambes ramenées devant elle, Nephtys tenait son verre vide d’un air nonchalant, le bras posé sur ses genoux repliés. La musique tournait toujours, enchainant sur une autre chanson de l’album, la voix rauque de l’américain s’invitant encore entre eux. Come as you are, as you were, as I want you to be, as a friend, as a friend, as an old enemy. La jeune femme leva sa main libre pour la tendre vers Theodore, demandant d’une voix presque douce « Can you pass me the bottle ? » mais les doigts pointaient plus vers lui que vers le récipient, pour qu’il s’approche un peu au passage plutôt que d’envoyer la bouteille avec un sort, plutôt que de rester debout à graviter dans l’appartement, toujours à une distance raisonnable d’elle. « I’d offer you a dance to make up for what happened earlier but this isn’t really dancing music… » siffla-t-elle, essayant d’être engageante, ajoutant alors : « …or is it ? » en arquant un sourcil, un peu amusée, un peu moqueuse, presque taquine pour essayer de le dérider encore un peu.

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