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sujet; fire at will - hécate shacklebolt
MessageSujet: fire at will - hécate shacklebolt   fire at will - hécate shacklebolt EmptyMar 3 Mai 2016 - 22:11

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Cela faisait deux nuits de suite que vous tourniez dans Londres, à la recherche d’une insaisissable ombre. Plusieurs fois, il avait été question de grabuge, puisqu’il est très difficile de gérer une bande de rafleurs au bord de la crise de nerfs. De fait, les p’tits malins qui avaient jugé bon de traîner dans les rues les plus humides ces soirs-là n’avaient pas donné cher de leurs dents. Et bien sûr, qui c'est qui se coltinait le rapport final à envoyer à la Police Magique, pour avouer non seulement que vous n’aviez pas mis la main sur le sorcier recherché, mais qu’en plus de ça, vous aviez envoyé une poignée de jeunes à Ste-Mangouste ? C’était bibi.
T’étais déjà pas quelqu’un qui respirait la joie de vivre. Mais si en plus tu devais manier la plume pour répéter un charabia administratif qui n’en finissait plus de vous écraser plus bas que terre, il ne fallait pas s’attendre à ce que tu craches des arcs-en-ciel. On ne parlerait pas du fait que Rookwood n’était pas là, ni de ton état de fatigue avancée après ses deux nuits blanches et autant de courses folles dans les pattes, ni de la stagiaire qui avait passé la soirée à te poser des questions auxquelles tu étais incapable de répondre –comment voulait-elle que tu saches si les Mangemorts avaient des antécédents nécrophages ? Et puis d’abord, ça voulait dire quoi, nécrophage ?

Mais le mieux dans tout ça –ou plutôt le pire plus exactement- c’était que ton calvaire ne prendrait pas fin avec le point final de ton rapport de rafle. Non, ce serait trop facile sinon. Parce qu’une fois le dossier bouclé, il restait à le faire lire et ratifier par la brigade des enquêteurs. Tu sais, ceux avec qui vous vous disputiez les fiches de personnes recherchées ? Ceux avec qui vous faisiez la course jusqu’aux scènes de crime ? Ceux dont vous vous moquiez en rappelant à quel point ils pouvaient rappeler la police moldue ? Rien que ça. Guerre de gangs chez les gardiens du maintien de l’ordre.
Et autant dire que pour cette bataille là, une fois de plus, t’étais en première ligne, juste dans leur viseur. A portée des poings, des pieds et des couteaux de la Shacklebolt.
Parce que c’était forcément elle que tu devais aller voir ; et ‘faut croire que ton instinct de survie était parfois tellement rouillé que même si tu n’avais pas dû aller la voir elle, tu y serais allé quand même. Parce qu’on ne dit jamais non à une petite bagarre, the muggle way, les baguettes rangées et les poings sortis, histoire de décompresser, après une journée pourrie jusqu’à la moelle.

Tu finis par décamper de la ruche des Rafleurs, laissant en vrac manteau, papiers et stagiaire, et en quelques foulées, dossier sous le bras, tu rejoins le bureau de la police magique, ne prenant même pas le temps de soutenir tous les lourds regards de vos frères ennemis.
« Shacklebolt, le rapport de la dernière patrouille, j’ai b’soin d’une signature » que tu maugrées, mécanique, nonchalant, en lâchant la paperasse tachée sur son bureau, feignant être pressé d’en finir pour la mettre sur les nerfs –parce qu’entre impatients, vous étiez les mieux placés pour savoir ce qui vous rendait susceptibles « j’vous la fais courte, hein » Il s’agirait pas qu’elle lise ton rapport tout du long et y dénombre les fautes « on n’a pas réussi à mettre la main sur le fugitif, on est rentré dans du zonard en couche-culotte qui nous ont craché dessus parce qu’ils nous croyaient d’la PM ; du coup, bing, trois coups dans le pif et c’est réglé, et on est rentré au bercaille. » C’était à peu de choses près ce que tu avais rédigé avec fortes métaphores pour faire avaler la pilule aux gratte-papiers. « Les recherches reprennent dans trois jours, le temps qu’on rouvre son casier » haussement d’épaules comme si tu lui racontais un dimanche après-midi « alors en attendant, si vous pouviez faire vite, j’ai d’autres rebelles à fouetter » ton humour décoiffant te perdra, Bacchus.


Dernière édition par Bacchus A. Murdock le Jeu 12 Mai 2016 - 11:32, édité 1 fois
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Elle avait mal commencé la journée mais là c'était le ponpon:

Murdock.

De tous les rafleurs il était celui qu'elle avait réellement en horreur. Le pauvre garçon, qui avait pourtant son âge à peu de choses prêt était malheureusement pour lui dôté d'un seul neurone affligé d'un court circuit et qui clignotait malheureusement à un rythme erratique le laissant plus souvent éteint qu'allumé.
En un mot comme en mille : Murdock était con comme un évier.
Bête comme un dessous de plat.
Creux comme un bocal à poissons.

Il parlait en outre d'une voix agressive, comme un jeune veau bourré aux hormones se prenant pour un taureau en rut et le tout avait le don de mettre à Hécate les nerfs en pelotte. Aussi apprécia-t-elle très moyennement qu'il se permette de rentrer dans son bureau sans frapper à la porte, de lui parler sur ce ton et surtout, SURTOUT, de lâcher sur son bureau ce tas de papier écorné et tâché d'encre qu'il osait appeler un rapport. Hécate n'était pas ce que l'on pouvait une maniaque, elle avait eu son compte de pièces parfaitement bordéliques, de bagarres dans la boue et de cheveux en bataille. Mais l'idée même de devoir passer en revue ce torchon lui donnait des envies de meurtre.

Alors pendant qu'il parlait, elle approcha le rapport d'elle du bout des doigts et lui jeta rapidement un regard mauvais, avant de lire sans un mot ce qu'elle arrivait à déchiffrer.

"On n’a pas réussi à mettre la main sur le fugitif, on est rentré dans du zonard en couche-culotte qui nous ont craché dessus parce qu’ils nous croyaient d’la PM ; du coup, bing, trois coups dans le pif et c’est réglé, et on est rentré au bercaille.Les recherches reprennent dans trois jours, le temps qu’on rouvre son casier. alors en attendant, si vous pouviez faire vite, j’ai d’autres rebelles à fouetter."

La jeune femme referma le dossier sèchement et croisa les mains sous son menton avant de lever les yeux vers Murdock, toujours planté face à son bureau comme un artichaut, puis lui offrit un sourire carnassier qui disait très exactement quel genre de bombe atomique verbale elle allait lui lâcher sur le coin du nez, rafleur ou pas. Il y avait sans le moindre doute une hiérarchie dans les rangs de la police magique, les rafleurs tenant le haut du pavé, mais la situation était par trop ubuesque pour qu'elle se retienne de provoquer son petit Hiroshima.

-Attendez que je reprenne tout ça dans l'ordre...vous avez donc échoué à capturer un suspect...tabassé un groupe de jeunes gens et perdu la trace de votre principale cible, tout en étant...laissez moi voir.


Elle ouvrit le dossier et observa la première page:

-Cinq. Et vous voulez donc que maintenant, je perde mon temps à revoir ce...brouillon sans intérêt qui raconte votre débâcle et votre inefficacité avec des formules les rendant acceptables pour la hiérarchie, pendant que le dossier continue de mariner et que vous vous tapez joyeusement dans le dos les uns et les autres. Oui, certainement. Sauf que la réponse est non.

Elle se leva et repoussa le dossier vers lui.

-Celui là va aller directement chez le directeur, il n'est pas question qu'une "simple enquêtrice" comme moi entache votre précieux témoignage, en admettant qu'il reste de la place pour une tâche de plus sur le papier. Allez donc rouler des mécaniques dans le bureau de Lestrange et voir ce qu'il pense de votre manière de fouetter les rebelles. Si vous les interrogez comme vous les capturez, personne n'a plus à se demander pourquoi la guerre traîne autant.

Ah ça y est, il était devenu tellement blême, puis tellement rouge qu'elle le sentait sur le point d'exploser avec pertes et fracas. Une veine palpitait sur sa temps et elle lui décocha un rictus narquois. Elle et lui savaient pertinemment qu'elle savait comment tirer et où. Ils savaient également que jamais Murdock ne se laisserait traiter de cette manière par une brindille d'un mètre cinquante cinq. Les mettre dans la même pièce revenait à lâcher deux fauves l'un sur l'autre, dont un des deux aurait été affecté de la rage. Et pourtant, Hécate ne battit pas en retraite :

-Virez moi votre cul de mon bureau avec votre prose. Les autres enquêteurs et moi même avons pas mal de choses à "fouetter" pour réparer la connerie de votre bande de babouins.

Plus qu'à attendre et avec un peu de chance, d'ici quelques minutes elle pourrait lui enfoncer la face contre le métal de l'armoire de tri. O douce perspective. Doux plaisir d'une violence brutale que personne ne la laissait extérioriser.
C'était aujourd'hui la saint Bacchus.
Ca allait être sa fête.
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Disons qu’après la descente au repère des insurgés dans le fin fond de la forêt, t’avais pas trop eu le cœur à cette petite course poursuite. En effet, vous aviez failli risquer votre peau pour aller faire celle de quelques insurgés tapis dans leur grotte. Tu te remettais à peine de tes blessures ; et fallait croire que ça avait plus saigné dans ton crâne que dans ton corps. Et t’aimes pas voir Rookwood dans de telles situations périlleuses. C’est encore pire que quand c’est toi qui es en danger. Même si au final, c’était plus facile de te mettre toi en danger que lui. Question de maîtrise de la magie.
Autant dire que t’avais besoin de décompresser en compressant ton poing dans une figure. Et de tous, Shacklebolt était celle qui avait le plus de répondant –ou peut-être tout simplement la seule. Parce que c’est bien rigolo de taper dans du clochard, ça perdait vite de son charme, quand ça ne résistait pas longtemps. Alors qu’avec la demoiselle, au moins, t’étais sûr de pas t’ennuyer, puisqu’au final, c’est plus souvent elle qui te coiffait au poteau. Disons que ça avait le don de te réveiller, que t’évacuais les ennuis avec le sang et les dents du fond déchaussées. Et que de toute façon, tu t’arrêterais pas tant que tu ne lui aurais pas réglé son compte.

Autant dire que ça faisait un moment que ce petit manège durait entre vous, et aucun de vous deux ne semblait avoir envie d’en descendre. De fait, on vous surnommait à présent les enfants terribles du niveau deux. Les deux sauvageons qui se mettaient sur le pif régulièrement, si bien qu’on en venait à s’inquiéter, quand on n’entendait pas de lampe ou de chaise se briser depuis trop longtemps dans le bureau de Shacklebolt.

Ses doigts pianotant pensivement sur le dossier, elle récapitule le désastre de votre mission, sans mâcher ses mots. D’un autre côté, le jour où elle ferait preuve de délicatesse avec toi, Voldemort aurait de nouveau un nez. Et tu sais, pas si au fond de toi que ça, puisque ta colère est visible à fleur de peau, qu’elle s’arrêtera pas là. C’était une occasion trop belle de t’humilier pour ne pas la saisir. Parce qu’elle ne faisait pas dans la taquinerie, à l’instar de Rookwood. Non, elle, elle te foutait ses bottes sous le nez, et ton nez dans la merde que toi et tes p’tits camarades Rafleurs pouviez laisser derrière vous en mission. Et que la PM était un peu trop souvent obligée de nettoyer, comme on essuierait les échecs –ou les chiottes- à votre place. Parce que vous autres Rafleurs, aviez le vent en poupe, de part votre engagement, et la création exclusive de votre département, lorsque le Magister avait pris le pouvoir. Parce que vous portiez son étiquette, à défaut de tirer sur les fils avec lesquels on vous manipulait.
Mais c’est que toi, tu te croirais au-dessus de ça, puisque tu avais depuis longtemps laissé les commandes aux doigts avisés d’Augustus Rookwood.

En attendant, c’était la Shacklebolt qui s’amusait à tirer un peu trop sur ta patience, déjà bien plus courte sur pattes qu’elle ne l’était, elle. Et, chaque nouvelle remarque grinçante était une nouvelle teinte toujours plus livide sur ton visage buriné.
Et c’est une fois qu’elle te chasse de son bureau que tu te décides enfin à rétorquer, comme si tu l’avais laissé te marteler la tronche pour t’enfoncer dans tes torts, alors qu’elle n’était pas bien haute.
« Ecoutez, ma grande, j’ai pas envie d’faire chier notre patron avec ça, donc c’précisément pour ça qu’j’viens vous voir, vous » parce que non, apparemment, ça te dérangeait pas de la faire chier, elle. « Vous m’faites pas peur avec vos p’tites menaces, j’sais très bien qu’vous êtes dans les p’tits papiers de Lestrange… » pour ne pas évoquer les rumeurs qui rampaient parmi les Rafleurs. Cependant, tu n’y prenais pas part, parce que pour rien au monde tu ne manquerais de respect à Lestrange, même si ça aurait eu le don de la mettre hors d’elle. Parce que ça faisait plus longtemps que tu étais sous les ordres de Lestrange que de Rookwood, puisque tu avais fait partie de la première génération de Rafleurs qu’il avait chapotée. Ça n’avait pas été une période facile pour toi, et il avait su simplement se montrer présent et ferme, constituant ainsi un fondement solide quand tu te débattais dans une tourbe de sentiments puérils. De même, Shacklebolt et toi étiez dans la même situation, jalousée et confortable, de petits protégés d’éminents Mangemorts, prêts à tellement de choses pour eux qu’on ne vous comprenait plus. Et au final, vous deux, vous vous compreniez tellement bien que vous n’hésitiez pas à vous pousser dans des extrêmes.
« Et puis, si vous avez tellement autre chose à foutre, pourquoi vous m’le signez pas fissa, mon papier, au lieu d’me baver c’que j’sais déjà » T’as le sourire mauvais, les bras croisés et les poings serrés sur ton torse, muscles bandés, prêt à en découdre. Mais avant ça, tu vas quand même pas te laisser insulter si facilement « Si ça s’trouve, les jeunes qu’on a maravé étaient des rebelles aussi, même pas encore signalés ; y’a toujours un potentiel rebelle chez les jeunes, parce qu’ils cherchent à mettre un peu de piment dans leurs vies un peu trop faciles » et en quelques sortes, vos petites bagarres à vous étaient comme des épices que vous vous faisiez bouffer à pleines mains.

Mains que tu écrases sur son bureau, bras tendus, pas prêt à décamper de sitôt. Tu plantes ton regard lourd dans le sien, vif ; toi qui essayais d’exceller dans l’art d’esquiver celui de ton supérieur. Allez savoir lequel. Tu lui exposes ta face un peu abimée de coups et de cicatrices, comme le Messie aurait tendu l’autre joue, la mettant ainsi au défi de pas baffer ta tête à claques ; sauf que chez vous, c’était davantage œil pour œil, dent pour dent ; que tu dévoiles, babines retroussées. « Alors j’bougerai pas tant qu’vous aurez pas signé, et on sait tous les deux que vous détestez perdre votre temps. »


Dernière édition par Bacchus A. Murdock le Jeu 12 Mai 2016 - 11:37, édité 1 fois
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« Ecoutez, ma grande, j’ai pas envie d’faire chier notre patron avec ça, donc c’précisément pour ça qu’j’viens vous voir, vous. Vous m’faites pas peur avec vos p’tites menaces, j’sais très bien qu’vous êtes dans les p’tits papiers de Lestrange… »


Ah il était donc capable de comprendre les rapports de force au sein du niveau 2. Grande surprise, il ne fallait pas qu'elle oublie d'aller le signaler aux autres enquêteurs qui contrairement aux rafleurs, ne se formalisaient qu'assez peu de la situation et avaient depuis longtemps accepté qu'Hécate soit la disciple de Lestrange et la personne que l'ombre du directeur surplombait comme une coupole étonnamment protectrice. Il y avait bien eu quelques sous-entendus, dans les premiers temps, avant la bataille des rebuts....avant qu'elle ne tâche l'entièreté de la putain de place du Ministère avec le sang de victimes absolument pas innocentes et qu'elle ne lâche sur les insurgés un python entièrement constitué d'hémoglobine de cinq bons mètres de haut. Ce genre de petit spectacle avait le don de clouer le bec aux oiseaux chanteurs et Murdock aurait du faire de même. Il aurait du comprendre, à l'instar des autres, qu'elle n'aurait pas même besoin d'un mot du directeur pour lui enfoncer l'arcade nasale à l'intérieur du crâne. Mais quand on est con, on est con, comme disait la chanson moldue de ce gros moustachu à la guitare agile.
Et par tous les Samedi et Papa Legba, ce qu'il pouvait être con, Murdock.  

« Et puis, si vous avez tellement autre chose à foutre, pourquoi vous m’le signez pas fissa, mon papier, au lieu d’me baver c’que j’sais déjà. Si ça s’trouve, les jeunes qu’on a maravé étaient des rebelles aussi, même pas encore signalés ; y’a toujours un potentiel rebelle chez les jeunes, parce qu’ils cherchent à mettre un peu de piment dans leurs vies un peu trop faciles »

La jeune femme hocha la tête en signe d'approbation, avec une moue qui disait exactement ce qu'elle pensait de sa petite théorie. Si la situation n'était pas grotesque elle en aurait éclaté de rire là tout de suite, elle croisa d'ailleurs les jambes avec un sourire, tel un professeur écoutant un élève se dépatouiller avec ses cours d'Histoire sorcière et racontant comment la grande Rowena aurait fondé la maison Serpentard.

« Alors j’bougerai pas tant qu’vous aurez pas signé, et on sait tous les deux que vous détestez perdre votre temps. »

Mais c'était de mieux en mieux! il gagnait en assurance, le petit salopard, bientôt il se mettrait en tête de lui dicter sa loi! Et il avait fait une phrase de plus de trois mots, il devait véritablement être au bout du rouleau. Du véritable pain béni pour Hécate qui, comme l'alligator qu'elle pouvait parfois être, se délectait déjà de voir sa proie patauger en eaux troubles et patouiller de plus en plus profondément pour l'atteindre sans voir à quel point elle s'éloignait de la rive.
Elle le regarda, et cette fois son sourire était plus que présent. Il voulait la guerre? Mais elle allait la lui donner, en édition bonus, collector, entourée d'un magnifique ruban et avec si possible quelques extras.
Elle décroisa les jambes, patiemment, et son sourire se fit franc alors qu'elle se levait un peu et venait coller son visage à deux centimètres du sien.

-Vous avez raison Murdock. Vous avez parfaitement raison. S'il y a bien une chose que je déteste dans ce vaste monde, c'est de perdre mon temps.


Et sans sommation, elle se releva et d'un puissant coup de jambe -et de botte- décocha une véritable ruade dans le plexus solaire de Murdock, ce dernier basculant en arrière et traversant la porte encore ouverte avant d’atterrir sur le dos, juste en dehors du bureau. Fin du premier acte début des hostilités, changement de tonalité, musique! Elle l'entendit pousser un bruit de phoque agonisant alors qu'il devait tenter de retrouver ses capacités respiratoires et inspira profondément avec l'expression ravie de celle dont le devoir est fait et bien fait.
Il n'allait certainement pas en rester là et revenir pour un deuxième assaut, mais elle ne lui aurait jamais laissé l'honneur du premier coup. Pour faire bonne mesure, elle attrapa le dossier et le lui lança à la figure d'un geste plus méprisant qu'autre chose.

-Tu peux t'estimer heureux que je ne te crâme pas ce ramassis de conneries sur place.

Les enquêteurs du niveau qui évoluaient à proximité venaient de comprendre qu'il était l'heure du repli général et que d'ici cinq petites secondes, le chien enragé allait retourner dans le bureau de Shacklebolt comme un pitbull repart à l'attaque contre le chat du voisin et qu'allaient s'ensuivre moult bruits de mobilier brisé, de cris et possiblement, de tâches de sang. Shacklebolt n'était pas dans un bon jour, pourquoi Murdock avait-il choisi cette journée pour aller dans son bureau?
Mystère. Aucun des clairvoyants employés du niveau n'avait la réponse. Mais tant qu'ils étaient encore assez en forme pour se battre, la routine demeurait et deux de leurs meilleurs éléments étaient aptes au combat et aux missions de terrain. Pour beaucoup, ce simple fait les rassérénait et justifiait n'importe quel nez cassé. Tant que le directeur ne pointait pas le bout de son auguste nez dans le couloir, il n'y avait de toute manière pas grand chose à faire face à la situation. Plutôt se faire amputer des deux jambes que de se mettre entre ces deux là.

Hécate considéra Murdock qui continuait de souffler comme une locomotive de la première révolution industrielle et lâcha:

-Maintenant sois gentil mon grand et fais corriger ce rapport par un élève de première année de Poudlard, il saura y mettre les formes. Et tant que tu y es, vas dire à tes copains rafleurs que le premier qui se pointe dans mon bureau avec ta gueule et ton attitude prendra bien plus qu'un coup de botte dans le sternum. Vous et votre complexe du messie, vous commencez à me pomper l'air et si ça te pose un problème va pleurer au département des mystères. Ils te mettront un bavoir, sombre crétin.

C'était clairement de la méchanceté gratuite à ce stade, elle tirait à boulet rouge sur une ambulance en feu aux pneus crevés. Mais que n'aurait-elle pas mis en oeuvre pour le faire sortir de ses gonds. Qu'il tente de l'assassiner dans son propre bureau passe encore, mais qu'il joue au plus malin avec elle? c'était une inversion des rôles proprement intolérable, qu'elle allait s'appliquer à lui faire payer.
Auraient-ils pu s'entendre, dans un autre univers, les deux enfants terribles du niveau deux? auraient-ils pu s'apprécier, eux dont le caractère volcanique était de notoriété publique et dont l'instinct combattant avait tendance à prendre des proportions inquiétante?
Peut-être. Peut-être, si Murdock avait connu Hécate quelques années plus tôt, alors qu'elle menait des vendettas contre les clans ennemis du sien, de l'eau boueuse jusqu'à la taille et le visage peinturluré de blanc et de rouge, alors qu'elle se tenait devant des bâtiments en feu, hurlant à ses hommes de traquer les dernières poches de résistance. Peut-être alors, auraient-il eu les mêmes aspirations, le même besoin de violence. Mais elle avait grandi, et ces années semblaient à des milliers d'années lumière de ce qu'elle était devenue. De combattante elle était devenue chef de guerre et avait commencé à penser en terme de vies perdues et gagnées, un raisonnement qui poussait à stopper ses propres pulsions belliqueuses et à prendre de la hauteur. Murdock lui, était sans doute demeuré le même un bon moment. Il était tristement statique.
C'est de cette pensée, qui n'était pourtant pas dénuée d'une certaine empathie que sortit la phrase destinée à le faire se relever et lui rentrer dedans comme un bélier en furie.

-Tu sais ce qui me laisse rêveuse Murdock? c'est que dans notre monde multipolaire et changeant, tu restes une valeur sure. Droit dans tes bottes. Imperturbable. Imperturbablement con. Le ministère pourrait s'effondrer sur ses fondations et tu continuerais à te demander qui de la poule ou de l'oeuf est venu le premier. Au fond c'est presque rassurant. Il nous en faut des comme toi.

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Il paraît que les Moldus, dans leur grande et irrationnelle cruauté, avaient autrefois rejeté, torturé et asservi des populations entières, du simple fait de la différence de leur couleur de peau. Inepties auxquelles vous, sorciers, ne vous rabaissiez guère puisqu’en effet, si inégalités il devait y avoir, cela relevait de la pureté de la magie coulant dans votre sang, et non d’une simple mélanine plus ou moins hâlée.
De fait, tu te savais pas raciste en ayant toujours trouvé le sourire de Shacklebolt troublant, si blanc et régulier, jurant sur sa peau sombre comme celle d’une panthère. Il y aurait même quelque chose de terrifiant dans la régularité de ses dents, le brun rosé de ses lèvres, et l’appel au meurtre dans ses prunelles noires.
Vous avez vraiment l’air de deux bêtes sauvages, à vous dévisager de la sorte, derrière vos sourires qu’on ne vous aurait pas cru impeccable. Parce que t’as plus souvent une brosse à dent que ta baguette dans ta poche et que de fait, t’avais les gencives et les lèvres trop rouges pour un garçon. A tes débuts chez les Rafleurs, et au vu de ta docilité, certains étaient allés jusqu’à faire la remarque de trop. Mais ça leur était passé pour la plupart, lorsque tu t’es mis à traîner dans l’ombre de Rookwood.

Elle a le visage à quelques centimètres du tien, mais tu ne bronches pas, tant par défi que parce que peut-être à ce moment-là, t’aurais déjà dû te poser des questions, et pas seulement vis-à-vis de cette femme. Encore eût-il fallu que tu la considères comme telle. Là non plus, on n’aurait pas pu te taxer de machisme, parce que ce genre de notions te passait au-dessus du crâne. Et parce que pour toi, dans la simplicité ingénue de ton esprit, Shacklebolt était une arme sur pattes. Et si tu parlais d’elle au féminin, c’était juste parce qu’on disait « une » arme. Fin de la discussion.
On va bientôt passer à table.

Et c’est mademoiselle qui ouvre le bal. En amuse-gueule que tu te prends, non pas dans la gueule, mais dans le poitrail, sans rien voir venir. Parce que t’avais tendance à oublier qu’elle avait la souplesse féline, quand le bond que tu fais vers l’arrière aurait pu crever le parquet s’il n’avait pas été de si bonne qualité. Le souffle scié, tu perds l’équilibre, te prends le cadre de la porte en pleine poire avant de t’échouer lourdement juste à l’entrée de son bureau, sous les yeux effarés des autres brigadiers. Tu fais pas gaffe à leurs tronches de merlan frit, étendu comme t’es comme un baleineau sur la plage, à bailler aux corneilles pour retrouver ta respiration. D’autres auraient déjà tourné de l’œil, mais disons que t’avais une cage thoracique à toutes épreuves –et que de son côté, la jeune femme prenait soin de te ménager tout de même un peu, histoire de faire durer le plaisir.
Et, étalé comme t’es, à souffler comme un bœuf, c’est que tu te sentirais même bien, alors qu’elle menace de mettre le feu à ton rapport.
Parce que tu sens toute l’adrénaline qui remonte, les muscles qui s’échauffent et les nerfs qui lâchent. Parce que tu sais la bagarre imminente, celle des poings, un peu sale et sanglante. Et tu sais surtout que, tant que ça restera dans le bureau, personne ne viendra vous interrompre.
T’allais pouvoir lui vomir à la tronche toute cette brutalité que tu devais contenir en présence de Rookwood. T’allais pouvoir perdre le contrôle. Sans chercher à essayer de le récupérer ; parce que c’était pas Shacklebolt qui allait te le rendre de sitôt.

Tu mets un moment avant de pouvoir reprendre ta respiration, te hissant non sans difficulté sur tes pattes. Il n’y a plus grand monde autour de toi, si ce n’est les employés accrochés derrière leur bureau, jetant des yeux curieux par le trou de la serrure.
Ce n’est seulement que lorsque ton pied dérape un peu que tu te rends compte que tu piétines impunément le dossier qu’elle avait semé aux quatre vents. Ménageant un calme avant la tempête, tu le ramasses patiemment, alors qu’elle ne semble plus pouvoir s’arrêter de cracher sur toi, ton boulot, ton équipe et ton « complexe du Messie » (allez savoir de quel Messie parlait-elle~). Tes semelles cramponnées ont mordu le papier, et t’es bon pour tout recommencer. Et ça te fait royalement chier. Tu rassembles les feuillets et les déposes dans un coin de la pièce, sans un regard pour elle. Tu vas même jusqu’à attendre qu’elle te dise ce qui la rendait soi-disant rêveuse, avant de finalement hausser le sourcil à son attention.
« Ouais bah j’peux pas en dire autant d'toi » On a laissé tomber le vouvoiement avec le premier coup porté. « Parce qu’avec ton ambition mal ajustée comme un costume trop grand » ton épaule endolorie contre l’embrasure, tu fais craquer tes articulations. On te passera la comparaison douteuse ; mais disons qu’on avait pigé que t’avais tendance à laisser ton regard se balader sur les gens élégants, et ce, peu importe les pensées qu’on te prêtait en conséquence « tu risquerais bien à tout moment d’nous faire faux bond » des paroles en l’air tout ça, bien sûr, tu t’étais pas particulièrement penché sur son cas ; mais disons que pour des chiens de garde comme vous, c’était l’une des pires insultes que de vous croire capable de mordre vos maîtres. « Alors moi c’est l’jour où on jugera bon d’te r’mettre à ta place qui m’laisse rêveur » Tu prends ton élan, en deux bonds, tu t’es servi de son bureau comme d’un perchoir, les poings serrés, et vas pour lui porter un coup à la figure « mais si t’insistes, j’peux t’faire dormir à poings fermés ! »
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Elle éclata de rire alors qu'il se relève.

-Me remettre à ma place? et qui va s'en charger? toi? avec ta petite gueule de truand en perdition?! Le jour où je ferai faux bond à quelqu'un Murdock, ce sera à toi et toi seul! parce que s'il faut que quelqu'un pousse ton cul sous un magicobus tu peux être sur que je te filerai le coup de coude nécessaire! sombre con!

Cette fois c'était parti. Le rafleur se jeta sur elle comme un fauve enragé, enjambant le bureau qui bascula avec lui tendit qu'il s'abattait bien peu glorieusement sur Hécate. Cette dernière sentit un poing massif s'abattre contre sa pommette et un autre dans ses côtes. Ils tombèrent ensemble dans un fatras de papier, de bois et de métal alors que la chaise leur retombait par dessus avec perte et fracas. Murdock avait la force d'un bélier au galop et le même quotient de Q.I, un élément qu'Hécate put de nouveau constater quand il l'attrapa par les cheveux et lui frappa le visage contre le bas d'une armoire. La jeune femme sentit sa lèvre inférieure se fendre et, avec une sorte de feulement de rage, se redressa avant de mettre à son adversaire le plus redoutable coup de boule qu'on puisse imaginer, droit dans l'arcade nasale.
Murdock poussa un juron retentissant et recula, la lâchant et cherchant à se mettre sur ses pieds mais Hécate lui avait déjà foncé dans l'estomac et plaqué contre une étagère métallique. Un coup de poing contre la tempe plus tard, le visage de Murdock faisait connaissance avec un des piliers de métal de la dite étagère.

Hécate recula, remontant ses manches et crachant du sang sur le sol. Elle allait lui faire bouffer ses dents à ce crétin. Elle allait lui arracher les cordes vocales et le pendre avec. Il y avait beaucoup de choses qu'elle détestait, un sacré bon dieu paquet de choses, mais se faire accuser de manque de loyauté, alors même qu'elle protégeait avec crocs et griffes son mentor et patron depuis près d'un an quitte à mettre sa vie en danger, la mettait hors d'elle.
Le gouvernement? une vaste entité pour laquelle elle n'éprouvait rien.
le Magister? Voldemort? un sale type. Un vrai sale type, de la même trempe que sa grand mère. Le même genre de métal froid et visiblement insensible au temps.
Rabastan? Son allié. Son mentor. Et plus encore.

Elle aurait collé les fesses de Murdock entre les mains des insurgés et ravagé la moitié de la Grande Bretagne pour le garder en sureté, lui et tous les autres. Tous ceux qu'elle avait laissé entrer dans sa vie et y rester. Elle avait beaucoup payé au cours de cette guerre, il était temps d'arrêter les frais. Alors Murdock pouvait aller se faire foutre chez les sombrals et gracieusement, avec ses théories, sa tronche de cake mal démoulé et son sens de l'élocution dont le raffinement tenait dans un dé à coudre.
Pourquoi d'ailleurs revenait-il sans cesse à l'attaque? n'était-il pas sensé se lasser de manger la poussière, combat après combat? que cherchait-il? la même chose qu'elle? un exutoire? une manière de passer ses nerfs?
Il avait frappé à la bonne porte dans ce cas car en dépit de leur flagrante ressemblance, de leur attachement presque irrationnel -surtout pour l'un plus que pour l'autre- à leur supérieur, de leur besoin de brutalité, elle ne lui ferait pas le moindre cadeau.

Il était un chien enragé et elle allait se faire un plaisir de le renvoyer à la niche, la queue entre les jambes en admettant qu'elle ne la lui tranche pas pour faire bonne mesure. Douce perspective que de laisser la "baguette magique" de Murdock mariner dans du formol et de le faire enroler comme Castra par l'opéra de Londres.

A cette pensée, la sorcière sourit et lui fit un signe de la tête:

-Alors? Et maintenant Murdock? Tu vas essayer de bouger ta grosse carcasse de Molosse jusqu'à moi et me baver à la tronche? Qu'est ce qui te fout la haine à ce point? d'être le meuble encombrant du niveau 2, que personne ne peut bouger et qui fait tâche dans le salon? ou que le département des mystères ait toujours pas décidé de te promouvoir technicien de surface? à défaut de lécher les bottes de ton boss, tu pourras toujours récurer le parquet!

Elle crut qu'il allait l'étriper, rien que par le regard et pour faire bonne mesure, en rajouta une bonne couche:

-Eh ouais mon grand t'es aussi mystérieux qu'une boule de billard et opaque comme une passoire! puisque tu crèves d'envie d'aller t'enterrer avec des savants qui parlent avec des phrases complètes, demande ta mutation! ça nous fera tous de l'air et surtout à moi! parce que si je vois encore un putain de rapport de ta main je te jure que je te la tranche!

Et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch, ils étaient repartis dans une empoignade digne du pire des pugilats. Murdock lui enfonça son genoux dans l'estomac, elle répliqua en claquant ses mains contre ses oreilles, lui faisant momentanément perdre le sens de l'orientation, juste assez pour lui mettre un coup de pied retourné en plein bas ventre et l'envoyer bouler dans les armoires du fond, les grosses, métalliques, dont le contenu sortit comme un vomissement sur le crâne du rafleur.

-RELEVES TOI! cria-t-elle, au bord de la crise de nerf, T'AS VOULU VENIR ME FAIRE CHIER ALORS LEVES TES PUTAINS DE FESSES ET VIENS TE BATTRE! PARCE QUE MOI JE NE M’ARRÊTERAI PAS AVANT DE T'AVOIR FAIT VOMIR TES BOYAUX!  TU ME PRENDS POUR UNE SORCIERE DE SALON?! MAIS J'EN AI BUTE DES PLUS COSTAUDS QUE TOI ALORS QUE TU TRAINAIS TOUJOURS TON CUL SUR LES BANCS DE POUDLARD! ALLEZ! VIENS LA CHERCHER TA SIGNATURE!

Elle était hors d'elle, comme si Murdock venait de libérer un torrent de rage contenue. Rien n'avait été facile ces derniers temps. Rien. Rabastan faisait le mort pour une raison qu'elle ignorait. Lui en tout cas l'ignorait superbement. Les insurgés restaient le même paquet d'emmerdeurs patentés et la tension n'avait jamais été aussi forte. Les batailles récentes mettaient tout le monde sur les nerfs, elle la première. Alors s'il fallait lui casser chaque côte pour lui apprendre le respect, lui faire manger le parquet jusqu'à ce qu'il en oublie son propre nom, soit! parfait! Pourquoi personne n'apprenait-il jamais rien dans ce putain de monde?! Il aurait du comprendre la première fois, ou la seconde, qu'elle le massacrerait s'il tentait de nouveau de venir piétiner ses plates bandes.
Mais non.
Il revenait.
Encore et encore.
Et à ce moment, Hécate eut l'impression qu'elle pourrait le tuer de colère. Même si au fond, Murdock lui évoquait plus un jeune pitbull, comme en trouvait des dizaines dans les faubourgs de la Nouvelle Orléans. Ils étaient souvent des chiens abandonnés, laissés en pleine nature et livrés à eux mêmes depuis leur plus jeune âge. Des bandes entières de chiens sauvages, constituées de dominants et de dominés, écumant les quartiers dépourvus de bonnes et belles âmes, fouillant les maisons désaffectées à la recherche de viande ou d'une meute ennemie.
Des molosses que seuls les pires maîtres de la ville, ou les meilleurs, arrivaient à dresser, dompter, souvent pour tuer. Parfois, bien plus rarement, pour qu'ils reprennent une vie normale, faîte de moment de calme et de paix.
Murdock lui faisait penser à ces pitbulls aux yeux sombres qui grognaient depuis les hautes herbes, courts sur pattes, trapus, mauvais jusqu'à la moëlle des os et prêts à tout, même à déchiqueter leurs semblables pour gagner un combat, et recevoir sur la tête une tape affectueuse de leur maître et bourreau avant de se retrouver de nouveau attachés au sol par une chaine de plusieurs kilos.
Elle ne savait pas si elle devait avoir pitié de lui.
Ou juste le haïr.
N'était elle pas elle non plus, le chien de son clan, le fauve dressé à l'attaque, à qui l'on pouvait dire "assis", "couchée","gentille fille"?
La question était trop dure à poser et la réponse trop évidente pour qu'elle puisse la nier. Et c'est précisément ce qui lui donnait envie de cogner sur Murdock, comme si à chaque bleu, chaque goutte de sang, elle frappait ce qu'il représentait, et les ombres qu'il évoquait dans l'esprit d'Hécate.

-Relèves...toi...siffla-t-elle avec rage.

Pas de pitié. Pas pour lui. Pas à ce moment.
Il allait payer pour tous les autres puisque les coupables étaient hors d'atteinte.

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T’as bondi sur le bureau et, avant de te casser la figure –parce que c’est pas drôle si t’avais de la stratégie-, tu lui assènes deux coups de poing secs, à la pommette et dans les côtes, comme quand tu mettais des casseurs hors d’état de nuire. A cela près que là, il s’agissait d’une collègue. Elle tombe à la renverse et tu te renverses sur elle avec ta colère. Ta main saisit ce qu’elle peut, ses longs cheveux comme des lianes de gorgone et dans ton élan, tu lui cognes la figure contre l’armoire, ça lui fend la lèvre ; œil pour œil, dent pour dent, c’est le nez qu’elle te fend, encore une fois. La douleur te fait reculer de quelques pas en titubant, pendant lesquelles elle en profite pour te charger dans l’estomac à son tour, jusque dans les étagères, avec lesquelles ton crâne fait une connaissance pour le moins douloureuse. Assourdi par un coup dans la tempe, tu ne sens plus ton nez qui gonfle et ton visage tout tiède de sang qui coule. Tu ressembles à un diable et dans ta tête, c’est comme dans un diable, une âme damnée.
Complètement sonné, tu cherches après ton équilibre chamboulé, te retiens aux étagères, alors qu’elle prend un peu de recul, gonflant sa poitrine. Tu compresses ta narine gauche pour moucher un peu de sang ; ça veut dire que t’as visé juste, sans viser particulièrement Lestrange.
Et elle va pas se gêner pour faire de même.

Même si elle avait juste pas le droit de parler de ton boss. Tu la laisserais pas faire. T’avais déjà perdu beaucoup de sang froid, mais là, elle venait de drainer les dernières gouttes. C’est pour ça que tu l’assassines du regard. Essuies ton visage avec ton tee-shirt taché et collant. Craches encore un peu de sang, histoire de finir de saloper son parquet à elle. « J’t’interdis d’parler d’mon boss » que tu siffles entre tes dents, incompréhensible parce qu’on dirait que tu grognes, avec ta respiration chuintante à cause de ton nez cassé, d’où perlaient les dernières gouttes de sang-froid.

Parce que la Shacklebolt enfonce le couteau dans une autre plaie que Rookwood avait pris soin de panser, la recouvrant d’une épaisse compresse qui fait du bien, sans prendre le temps au préalable de la recoudre, parce qu’on sait jamais, si un jour il avait besoin d’un peu de chair à vif : une plaie que tu t’étais faite en ayant passé ta vie à vouloir servir à quelque chose, parce que l’idée d’être inutile et vaquant comme une âme en peine était impensable, si ce n’est intolérable. Tu tolérais pas ne pas savoir quoi faire. Et comme t’étais un peu con, il fallait que ce soit les autres qui te disent quoi faire. De fait, pour ne pas déplaire, tu faisais en sorte d’être docile et efficace autant que tu le pouvais, la plupart du temps. Alors te voir traiter d’encombrant était au-delà du supportable, après cinq ans de services trop loyaux que ça en devenait pas moral.

N’y tenant plus, tu lui sautes de nouveau à la gorge, comme deux loups en auraient assez de se tourner autour, tiraillés par la faim. Par la fin. Mettant suffisamment de force dans vos coups pour qu’on croie que vous aviez envie d’en finir au plus vite. Alors qu’en fait, vous faisiez durer la sentence.
Vous vous empoignez, tu lui donnes un coup de genou dans l’estomac, elle te fait perdre le peu d’équilibre qu’il te reste et t’envoie valser de nouveau dans les étagères d’un coup de botte sous le nombril. Ça t’arrache un souffle rauque, quelques larmes, tu serres les dents, tes mains se portant par réflexe à l’endroit un peu trop sensible et désensibilisé par le coup porté. Tu trébuches, un genou à terre, lorsque des dossiers se cassent la tronche sur toi.

C’est vrai, ça, pourquoi t’étais là ? Tu revenais toujours, comme si t’apprenais rien. Parce que peut-être que tu cherchais pas apprendre ce qu’elle pensait t’apprendre en te foutant une bonne leçon comme une claque mais en plus violent. Tu cherchais pas à savoir qu’il fallait pas lui chercher des noises, tu le savais très bien ça, et tu prenais même cette information à bras-le-corps pour la renverser.
Toi tu venais juste pour cogner, apprendre de sa manière de cogner et du pourquoi elle te mettait si cher, alors qu’elle mesurait la moitié de ta taille et pesait le quart de ton poids.
Tu savais pas grand-chose d’elle, si ce n’étaient les rumeurs de castratrice qui circulaient chez les Rafleurs. On dit qu’elle se battait depuis qu’elle était née, quand on blaguait pas sur le fait qu’elle ait fait une clef de bras au type qui l’avait mis au monde. On allait même jusqu’à se demander si elle avait pas tué sa propre mère en sortant de son ventre à couteaux tirés. Blague de mauvais goût, mais de votre part, il fallait pas s’attendre à plus. Les plaisanteries sont toujours plus sales quand il s’agissait de s’attaquer à plus fort que soi.
Autant dire qu’au final, de tous, t’étais pas celui qui était le plus pernicieux à son propos. Non, toi, si t’avais un problème avec elle –et t’en avais visiblement un gros, mais pas qu’avec elle-, tu lui faisais savoir en venant décrotter tes bottes dans son bureau.

Et visiblement, elle aussi avait des problèmes à régler. T’avais tendance à te battre en silence, à force de grognements et autres éructations. Mais contre elle, les langues se déliaient ; et c’était limite bougrement plus efficace qu’une thérapie de groupe à Ste-Mangouste. Là non plus, vous cherchiez pas à vous aider. Vous tapiez juste suffisamment fort pour que ça fasse mal, que ça gonfle sous la tension et finisse par crever, comme on crève l’abcès, comme sa lèvre saigne et que c’est beau des lèvres de femme qui saignent parce que ça fait comme du maquillage. Attends d’voir les siennes.
Ses lèvres crachent très fort, alors que t’as l’impression de ne plus avoir la force de te relever, parce que si tu te relevais, tu pourrais lui exploser le crâne et qUE C’EST PAS RECOMMANDE, LA PAPERASSE, TOUT CA, VOUS VOYEZ.
Vous pourriez vous tuer, mais toi, tu le fais pas, parce que tout dans votre combat te rappelle que le bordel dans ta tête, il était déjà là avant qu’elle te fende l’arcade sourcilière qui fait comme un sourire rouge à la verticale. Le bordel était déjà là, t’étais déjà hors de toi quand t’es allé à sa rencontre, et elle n’a fait que renvoyer valser ce toi hors de toi dans les dossiers éparpillés à tes pieds.
Tu cherchais pas de l’aide auprès d’elle. Un exutoire, seulement. A quoi ? A toute cette essence que tu pouvais pas manifester, et qui bouillonnait comme bouillonne sa rage à elle. Et ce concentré fait comme une marée noire quand il s’échappe de vos lèvres pleines.

Tu lui feras pas le plaisir de lui obéir. Alors c’est un genou à terre que tes bras s’enroulent autour du métal tiédi par ton propre sang. Tu soulèves à peine la lourde armoire, dans un feulement de hargne, et la balances sur elle, avec une précision d’aveugle, mais tu t’en fous, c’est pour le geste, pour l’effort fourni et la masse musculaire qui se délie avec ton lancer brouillon. TU VEUX PARLER LE FRACAS, parce que toi tu t’emmêles les mots quand t’es pas en colère, alors quand t’es en colère, ‘faut même pas essayer.
Elle pourrait se moquer.
« T’as fini d’chouiner, ça y est ? Ou ‘faut qu’j’t’enterre sous ton bureau pour qu’tu t’la boucles ? »
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Il lui lancait l'armoire à la figure.
Ce con était en train de lui lancer une armoire dans la tronche.

Hécate eut à peine le temps de rouler sur le côté, se cognant contre le coin d'une étagère alors que le lourd métal volait dans sa direction et qu'elle évitait les coin et arrêtes à la seconde prêt. Le meuble lui retomba toutefois dessus, l'aspect exigu du bureau ne permettant pas d'échapper à l'assaut. Un coin de l'étagère lui rentra dans les côtes et elle poussa un cri de douleur, sa tête heurtant le carrelage du bureau. Elle était poisseuse de sang à présent et sentit le haut qu'elle portait devenir collant contre sa peau. La jeune femme utilisa toute la force de ses deux jambes pour dégager l'étagère de son corps l'envoyant racler le sol alors qu'elle dardait sur Murdock un regard de Murène.

Le sang avait un effet inquiétant sur Hécate, son odeur ferreuse provoquait chez elle le même effet que sur les hyènes ou n'importe quel prédateur. Lorsque sa peau ruisselait de sang, lorsque tout se teintait de pourpre même l'air qu'elle inspirait, elle sentait ses muscles se bander et son esprit passer dans un état second où n'importait que de prendre l'autre à la gorge afin d'agrandir le Nil de sang coulant déjà sur le champ de bataille. On lui avait déjà dit que la sang la rendait belle, d'une manière qui ne correspond qu'aux créatures porteuses de mort. Des yeux trop sombres, des dents trop blanches, trop bien plantées la faisaient apparaître comme plus qu'une femme et moins qu'une humaine.

Accroupie, la tête légèrement en avant, elle fixa Murdock et lêcha le sang qui lui tâchait la lèvre inférieure. La magie vaudou palpitait sous sa peau, la pressant d'abandonner ce petit jeu de poings et de pieds pour lui apprendre ce que la sorcellerie rouge avait en stock pour lui, le petit blanc d'Angleterre dont les mains calleuses étaient l'arme de prédilection. Et déjà le sang ayant coulé au sol commençait à frémir d'excitation, sentant sa maîtresse abandonner peu à peu ses réserves.

-Tu n'as...aucune idée...d'à qui tu t'adresses...fils...de...pute
.

Et sans attendre, elle effectua un geste des mains, le sang répandu dans le bureau prenant un aspect dur et solide, cliquetant et s'élevant dans une myriade de stalactites écarlates, aiguilles tremblotantes et attendant de percer la peau, de trouer la chair, pour trouver plus de sang, toujours plus de matière.

-Et tu vas...me respecter.

Il se servit du mobilier pour se protéger mais elle vit distinctement certaines de ses armes lui lacérer les bras et les joues alors qu'elle se jetait en avant, profitant de la confusion générale pour le ceinturer alors qu'ils tombaient au sol. Hécate aurait du s'arrêter à ce moment, avant que l'irréparable ne se produise, avant qu'elle ne retombe dans les méandres de ses souvenirs, de ses automatismes, de ses défenses, et surtout de ses attaques. Elle ne voyait plus Murdock, il n'avait plus de visage, ou plutôt, il en avait un, mais constitué entièrement de traits détestables, dans lesquels elle ne voulait plus voir ni âme ni humanité.
C'était ainsi que l'on tuait. On oubliait la présence d'une âme dans le tas de chair que l'on matraquait de ses poings, que l'on éventrait du bas ventre au menton, ou que l'on éxécutait d'un souffle verdâtre et froid. On tuait au moment où on était capable d'oublier, ou de transformer l'ennemi en ce qu'il n'était pas, en une créature de cauchemar, pétrie de défauts, en une chose que l'on pouvait haïr sans vergogne.

Et elle le haïssait. Comme elle le haïssait à ce moment précis lui et sa servilité aveugle au "patron" qu'il servait sans jamais voir le mépris cryogénisant que Rookwood ressentait pour l'espèce humaine et surtout lui. Sa brutalité bête, au delà de toute mesure, au delà de tout ce qu'elle avait connu y compris dans son propre comportement, son manque de précision, son manque d'efficacité, son incompétence, celle d'un bourreau obligé de frapper la tête de sa victime jusqu'à lui réduire le crâne en bouillie, faute d'avoir affuté sa hache.
Elle le détestait et il se permettait de venir lui manquer de respect. A elle. Lui, le rafleur imbécile des bas-fonds. S'ils étaient des chiens, elle allait le mordre et lui montrer qui d'eux deux était l'alpha dans cette confrontation, qui avait mordu le plus jeune, le plus profondément, qui avait arraché le plus de chair à l'aide de ses canines. Il ressemblait à ce qu'elle avait été, et elle aurait pu tolérer cette image s'il avait eu ce qu'elle avait toujours possédé : la dignité qui fait se tenir droit et lever la tête, parler clair et parler fort, agir vite et bien, être un horloger du combat et un joailler du meurtre, un subtil compositeur de mort et de vendettas.
Il n'avait rien de cela, le pauvre crétin, le sombre abruti.

Et alors que ses pupilles se dilataient sous l'effet presque enivrant de sa magie, elle se dit qu'elle allait le tuer. Qu'elle allait lui ouvrir la gorge et la tête, le tout ensembles, et faire en sorte que son visage soit la dernière image qu'il garde de ce monde. Elle n'avait pas de peintures de guerre, et n'avait pas son masque, ce formidable casque construit pour elle à partir d'un crâne évidé et orné de plumes ainsi que de chaines. Elle ne les avait pas. Mais s'il voulait aller en Enfer il irait et elle ferait en sorte d'être pour lui, dans son dernier souffle, l'image même du Diable.

Attrapant un presse papier sur le sol, la sorcière le leva et l'abattit lourdement sur la tête de Murdock. Une fois. Deux fois.

-Alors, fit la voix rauque et essoufflée d'Hécate, qui la ferme maintenant?

Elle leva le bras mais son troisième coup n'eut pas le temps d'arriver. Hécate se sentit soulevée de terre par la puissance d'un sortilège et tirée en arrière avant de monter heurter le plafond et de retomber comme une vulgaire serpillière. Puis, ses bras semblèrent se greffer à son dos, des liens venus de nulle part liant ses articulations et leur meurtrissant la chair.
Sifflant comme une vipère elle jeta un regard fulminant de haine vers l'encadrement de la porte juste pour constater que se tenait devant les bélligérants, haute silhouette drapée de noir, Virgil St-John.
Le chef de la brigade magique.
L'homme le plus haut placé après Rabastan Lestrange.

Il les fixait avec un air de profonde contrariété et Hécate se sentit progressivement émerger de sa transe, même si la majorité de son esprit continuait de hurler au meurtre et que savoir Murdock si proche lui donnait envie de se jeter sur lui de nouveau pour le mordre à la gorge.
Levant sa baguette, le mangemort cloua l'adversaire d'Hécate au sol, afin de rendre la situation à peu près équitable et parla de sa voix grave de bariton, d'un ton qui disait bien à quel point retrouver une partie de sa brigade dans un tel état nuisait à l'idée qu'il s'était fait de sa journée:

-Vous commencez à me courir sur les nerfs tous les deux. Shacklebolt, si voulez massacrer le peuple, faites le en dehors des locaux. Quant à vous Murdock, Rentrez vous bien dans le crâne que c'est la dernière fois que je couvre vos débordements. Vous n'êtes pas aussi inaccessibles que vous semblez le penser...ni l'un....ni l'autre. Alors si je dois de nouveau traverser ce couloir...pénétrer dans cette pièce...et prendre la peine de dégainer ma baguette pour calmer vos têtes brûlées...sachez qu'il n'y aura pas qu'elles à sentir le roussi après mon passage.

Il les perça de son regard bleu et afficha une moue révulsée à la vue du sang qui couvrait tout le mobilier.

-Et nettoyez moi cette fange. Vous êtes affligeants, mes pauvres enfants.

Et ce fut tout. St-John ne montait pas facilement sur ses grands Sombrals, mais il était assez rares que les deux enfants terribles du niveau 2 en arrivent à un pareil déchainement de violence et de bruit. Hécate sentit le sort d'entrave libérer ses membres et resta un moment sur le sol, à tenter de calmer sa respiration et de retrouver un rythme de pensée cohérent.
Ne pas le tuer.
Ne pas le tuer.
Si elle le tuait, qui expliquerait la situation à Rabastan?
Il ne pourrait pas la couvrir, elle ne voulait pas être couverte ou protégée.
Elle voulait le tuer.
Mais comme elle le désirait.
Et sans obstacles.
C'était ça, le tuer sans obstacles et lui arracher la...

Tu t'égares. Respires profondément. La magie est venue à toi. Laisse la repartir.

Il lui avait manqué de respect. Ce sombre abruti lui avait...

Laisse la repartir.

Elle inspira longuement et eut un tremblement alors que l'air quittait ses poumons, ses mains agitées de soubresauts.
Puis elle vit l'étendue des dégâts. Et le presse papier gisant près de Murdock qui lui aussi, reprenait tant bien que mal ses esprits.

Elle avait failli le tuer.
Merlin elle avait failli craquer.

Hagarde, la jeune femme s'assit tant bien que mal et balaya le bureau du regard. Sa voix était cassée dans sa gorge lorsqu'elle croassa:

-Quel bordel...

[/i]
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Après coup, l’idée de lui balancer une armoire à la tronche se révèle totalement irréfléchie, pour ne pas dire que c’était la manifestation d’un caprice pur et dur. Il t’était impossible de viser correctement, et l’objectif avait été tout simplement de faire un boucan impressionnant, si ça n’avait été pour l’impressionner tout court, en mode, regarde, si j’arrive à soulever ce placard et à le fracasser contre un mur, je donne pas cher de ta peau, sachant que tu dois peser autant qu’une des étagères. Mais après coup, donc, une mauvaise idée. Puisque le meuble t’échappe à peine des mains que tout ton corps amoché et endolori te lance, et que tu souffles si fort qu’on pourrait presque voir de la fumée s’échapper d’entre tes dents serrées.

Tu ne peux même plus planter ton regard dans le sien ; elle est comme en transe, terrifiante, comme les Vélanes, quand elles étaient en colère. Tu crois donc que c’est à cause de l’effort et du tournis de l’hémoglobine qui n’est plus là mais qui veut monter à la tête que t’as l’impression que toute la pièce se met à trembler mais qu’en fait, c’est juste le sang par terre et sur les murs qui se met à bouillir dans un bruit de grésillement, comme on laisserait du lait sur le feu, et que ça déborde de la casserole. Sauf que là, il se solidifie à mesure qu’il s’élève lentement dans les airs, se cristallise parce que faire des bulles c’est moins drôle que de jolis polygones avec plein d’angles acérés, surtout quand lesdits angles aigus étaient tous dirigés dans ta direction. Retour de balle, puisque Shacklebolt te donne l’occasion de les voir de plus près, voire d’un peu trop près pour la bonne santé de tes yeux. T’as même pas le temps d’avoir peur face à ce genre de magie diabolique ; ça aussi, t’en avais entendu parler, tu l’avais certes jamais vu, mais les Rafleurs avaient le sens du racontar quand il s’agissait de faire peur. Nan, là, alors que tu cherches à te défendre de derrière des chaises brisées, t’es juste trop outré qu’elle en soit réduite à utiliser de la magie, alors que jusqu’à maintenant, vous aviez mis un point d’honneur à ne pas en faire usage, justement. Comme si ça témoignait de son total manque de contrôle et de limites. Elle t’attrape et te cloue au sol. Elle cherchait plus à t’envoyer sur les roses comme les autres fois où elle te lattait à coups de tatanes jusqu’à ce que tu quittes son bureau la tête la première. Non, là, elle avait l’air de vouloir faire en sorte que tu ne sois plus jamais en état de poser un pied dans son bureau. Ou même que tu ne sois plus jamais en état de poser un pied où que ce soit.

C’est quand on ne sait pas sur qui rejeter la faute qu’on se fait le plus mal, à se jeter à corps perdu par le mal contre les murs ; quand l’ennemi est invisible, et qu’on en a marre de frapper à l’aveugle parce que ça fait pas mal aux poings, mais au cœur, on rentre dans la première grande gueule venue. Et à voir la manière dont elle te dévisage, il semblerait qu’en effet, tu ne sois plus qu’une gueule, gueule cassée, qu’elle va finir de réduire en miettes. Bouc-émissaire, elle t’éviscère des yeux, avec le même dégoût que si t’étais encore moins qu’un humain.
Tu ne connaissais que trop bien ce regard. Tu savais comment il faisait un peu mal dans le fond de tes yeux, et sur ton front, quand on fronce trop les sourcils. Tu savais comment il faisait mal ce regard, à déshumaniser l’autre, celui qui n’est pas. Celui qui ne sera bientôt plus.
Sauf que toi, tu les avais déshumanisés bien avant d'essayer de les tuer, pour ne pas dire que tu ne les avais jamais considérés comme des humains. Et du coup, c’est comme si tu regrettais rien de touts les terribles choses que tu avais pu faire jusqu’à aujourd’hui, puisque pour toi, c’était pas des humains que tu avais tués. De fait, y'avait pas de retour en arrière, c'était pas possible pour toi d'épargner. Sauf une fois. Une fois de trop. Qui pèsera éternellement sur ta conscience professionnelle. Seulement professionnelle. Aucune autre conscience. T'avais plus de conscience. Augustus Rookwood était ta conscience. Mépris ou pas. Tu cherchais pas à ce qu'il t'aime, n'est-ce pas? Tu te contenterais d'une sorte d'exclusivité; que ce soit en bien ou en mal. Si tu voulais pousser l'égoïsme jusqu'au bout, tu dirais que tu voudrais qu'il n'ait que toi en tête. Petit rigolo. T’auras sûrement pas envie de voir sa tête quand il apprendra le foutoir que vous avez mis quelques étages en-dessous.

Ou quand il découvrirait la tête qu’elle te fait à coups de presse-papier. Elle te défonce par deux fois avec le presse-papier, manquant d'enfoncer ton nez dans ta boîte crânienne. Et là tu penses vraiment –et c’est chose rare- qu’il faudrait qu’elle arrête, pour ne pas dire que t’as paniqué à l’idée qu’elle s’arrête pas. C’est pour ça qu’on peut dire qu’heureusement, là, quelqu’un intervient, quand tu ne sens plus son poids plume de plomb sur toi.
Le nouvel arrivant t'immobilise, mais c'est même pas la peine en fait. T'entends à peine ce qu'il dit d'ailleurs, tu te doutes qu'il vous passe un savon, mais là, pour l'instant, t'es étendu comme un con, le souffle coupé, les yeux aveuglés par la sueur, les coups et le sang séché. Ta respiration est sifflante, comme si l’air passait un peu partout par des trous un peu partout sur ton visage. Tu fuis comme un ballon crevé, dans un râle rauque, quand t’as vraiment cru que t’allais crever.

En fait, je crois que tu te rends compte qu'elle aurait pu te tuer. Et je crois que t'as eu peur. Parce que malgré l'adrénaline, t'as eu très froid dans ton dos pendant un court instant que c’était pas le sol qui était froid. On va pas dire que t'es allé jusqu'à voir ta vie défiler devant tes yeux, mais t'as quand même commencé à sérieusement baliser, si bien qu’il y a quand même eu des flashs de vie qui ont cinglé comme des éclairs dans ton crâne percé.  
Tu te demandes comment t'aurais pu t'en tirer, si St-John n'était pas intervenu. Parce que l'animal que t’étais, quand il a peur, c'est aussi là qu'il devient dangereux. Et elle se serait sentie clairement menacée en retour. Et ça aurait été un cercle vicieux qui aurait entraîné des dégâts beaucoup plus sérieux, même si tu mesurais pas encore à quel point elle t'avait laissé en mauvais état.
Tu mesurais à présent la réactivité de tes extrémités, bougeant à peine, alors que tu recouvres peu à peu tes sens et tes esprits. La peur retombe peu à peu tandis que tu sens la tension baisser dans la pièce. L’incendie retombe. La magie se diffuse, la transe quitte le corps souple de la jeune femme.
Ouais, j’crois bien qu’elle a failli craquer. Et, plus encore que ta place, c’est à la sienne que t’aurais pas voulu être. Parce que y’a rien de pire que de commettre une telle erreur ; surtout pour des animaux dociles et aux antécédents sauvages comme vous. Comme si on n’attendait qu’un pas de travers pour vous piquer, quoiqu’en disent vos maîtres.

Tu te redresses sur un coude, les yeux comme bouffis, bouffés, genre elle te les a arrachés. Tu peux pas la détester, pas vrai ? Avec la fin de la bagarre, la haine boursoufflée aussi, elle est retombée. Tu peux pas lui en vouloir. Parce que même si vos deux conditions étaient pas comparables en de nombreux points, y’avait un fond qui vous reliait. Une force tapie dans l’ombre. Une faiblesse à fleur de peau. Vous ne vous révéliez le plus que dans ces instants si forts de faiblesse. Vous vous dévoiliez dans des états pas dévoilables au reste du monde.
C’est pour ça que ça recommençait.
Même si, cette fois-ci, quelque chose avait définitivement changé. Une limite avait failli être franchie.
Et vous vous rendrez compte peut-être par la suite, qu’il était temps de changer.

« J’te l’fais pas dire » que tu marmonnes, alors que tu te redresses avec difficulté. Tu fais quelques pas, ramasses une chaise dont le dossier finit de craquer dans ta poigne. Tu ramasses les feuillets éparpillés de ton rapport. « J’peux même pas t’aider à ranger ; j’ai pas ma baguette » le rictus que tu veux afficher est trop douloureux et se termine en grimace « et en plus, ‘faut qu’j’trouve quelqu’un d’autre pour l’signer, mon torchon » auquel il manque trois pages et qui est constellé de taches de sang.
Tu prends sur toi pour pas t’effondrer à chaque pas, parce que t’as l’impression que ta tête pèse trois fois le reste de ton corps. « Sans rancune, ma grande » que tu la salues, d’un regard, déformé par la blessure certes, mais qui ne respire pas autre chose qu’un entendement propre aux prédateurs auxquels on avait passé un collier. Et qui s’étaient sautés mutuellement à la gorge pour essayer de se l’enlever, sans même l’avoir demandé.



Après cet incident, t’es retourné à la ruche, histoire de réécrire les pages déchirées. Sauf que ta tête n’en finissait plus de peser très lourd. Tes collègues, écœurés sans doute par ta figure de troll, t’ont répété qu’il y avait certainement un truc qui allait pas. Qu’il fallait recoller çà et là, et que ça te ferait sans doute pas mal d’aller passer le bonjour –une fois de plus- aux infirmières de Ste-Mangouste. T’as refusé à chaque fois, essuyant le sang coulant de ton nez d’un revers de manche, comme on se moucherait.
C’est quelques heures plus tard, alors que tu te relevais, après avoir piqué un somme sans même t’en rendre compte, que tes pieds se sont défilés de sous toi et que deux de tes petits camarades t’ont aussitôt saisi par les épaules pour te conduire de force à l’hosto, flippés à l’idée que tu aies pu être maudit par la sorcière rouge.
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