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sujet; The battle's on and your soul is the price || Stannie || Fin septembre 2002

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The battle's on and your soul is the price || Stannie || Fin septembre 2002 Empty
« Ce n'est pas compliqué. Tu as juste à faire ce qu'on te dit. » Pas compliqué, qu'il disait. Oh, oui, pour Rabastan Lestrange, c'était du gâteau, de s'échapper d'une situation comme ça. Pour Stanley, c'était une foutue autre histoire. A croire que le mangemort le prenait réellement pour Stanford, oubliant que son rôle était seulement de se faire passer pour lui. Stanley soupira. On était en septembre. Lestrange le lui avait dit. Il croupissait dans une cellule d'Azkaban depuis neuf mois. Il n'en était pas mort. Il aurait voulu l'être. Si ça avait été Ford qui avait survécu, il aurait trouvé une solution. Il aurait du se sacrifier, être plus rapide, faire quelque chose. Alors son frère aurait trouvé le moyen de faire quelque chose, de se jeter sur Avery, de le maitriser, il l'avait toujours fait, déjà à Poudlard, il avait le dessus sur ce petit taré camé à l'Orviétan, cette espèce de malade mentale dégénéré et consanguin.  Stan avait généralement beaucoup de patience pour ses patients, assortie d'une bonne dose d'indulgence, mais pour une fois dans sa vie, une des rares fois, peut-être même la seule, il ne ressentait plus rien, juste de la haine. De la haine brute, à l'état pur. Il avait tué Ford. Il avait tué son modèle, le seul insurgé en lequel il croyait vraiment, son frère. Une partie de lui était morte avec son jumeau. « Si je réussis, t'es mort, Owen. »

Mais il y avait Espérance et Meg. Et il ne pouvait rien faire, tant qu'elles n'étaient pas libre. Recroquevillé sur le même, la tête contre les genoux, Stan se mit à pleurer. L'épuisement et la douleur dues aux mois d'emprisonnement le poussait à la limite de la folie. Il ne savait pas comment il tenait le choc, ni même s'il voulait le tenir. Il était à bout, littéralement à bout, il voulait sortir, agoniser ailleurs, parce qu'il était dans un tel état que oui, il allait crever si on ne le soignait pas – ça faisait tout à fait réaliste, personne ne devinerait jamais qu'il n'était pas Ford, l'objectif était atteint, mais ça l'était tellement que sa faiblesse pouvait à elle seule tenir en échec tout le plan de Lestrange.  

Il voulait sortir, parce que même si ça foirait et qu'il mourrait, il pouvait espérer revoir le soleil pour une dernière fois. Il voulait cesser d'avoir froid. Stan savait que c'était les détraqueurs. Ils étaient en train de le rendre barge. Il voulait sortir, parce que s'il ne le faisait pas, ses filles mourraient. Il voulait sortir, pour avoir une chance de vivre, ne pas finir ici, à Azkaban. Ici, il mourrait. S'il sortait, il avait une minuscule chance de se servir de leur plan et de le retourner contre eux. Comment ? Stan ne savait pas, il n'était pas un stratège, mais il y avait forcément une solution. Une chance sur un million de s'en sortir. Contre zéro s'il restait à Azkaban. Tenter était donc la seule solution.

« Mounthope, debout. C'est l'heure. » Les gardiens. Cela faisait des semaines qu'il était à l'isolement. Pour que les autres détenus n'aient pas d'informations sur qu'il était vraiment, pourquoi il était là, et comment il sortirait.  Oh, oui, le plan était simple sur le papier.

Étape un : Escorte depuis la cellule humide et sans fenêtre qu'il occupait jusqu'à une salle plus propre et éclairée, dans le bas de la prison, pour le rendre, comment avait dit l'autre ? Ah, oui, présentable. Stan tenait à peu près debout tout seul. A peu près seulement. On lui avait cassé le nez au cours de ces mois passés à Azkaban. Il était bien trop maigre, ses fractures aux bras, jambes, et cotes, s'étaient mal ressoudées. La blessure qui lui courait tout le long du dos, comme si une épée avait voulu le couper verticalement en deux, avaient cicatrisée en un amas de chair blanchatre, épais, une sorte de méduse assez moche. Son oreille droite s'était infectée à un moment : du sang et du pus en avaient coulé et lui avaient collé le long du visage, s'emmêlant dans sa barbe déjà sale. La dernière blessure en date était une profonde coupure à l'arcade sourcilière. Elle ne saignait plus mais restait ouverte. Il flageolait lorsqu'on l'assit sur la chaise. « Pas le moment de crever, Mounthope....putain, il est vraiment dégueulasse. Vas-y, Georgie ! » Une autre voix. « Aguamenti ! » Il manqua de se noyer, et au passage, de geler, sous la pression de l'eau. « C'est mieux. 'Tain, ça se la pète auror, mais dès qu'il s'agit de passer par Azkaban, hein...eh, Stanford, t'm'entends ? On va t'raser, pour le magenmagot, mais gaffe, hein ! T'mouftes, t'es mort, on t'saigne comme un poulet ? » Ils croyaient donc qu'il était Ford. Bien. Rabastan l'avaient prévenu. Personne ne savait, à part lui, et Avery. Stan décida qu'il fallait commencer à jouer le rôle : « Charmante perspective. » C'était plus un grognement qu'autre chose, qui lui valut un coup de poing dans la machoire. Il cracha du sang, après s'être mordu la langue. « Bien, je suppose qu'ils vont apprécier, au Ministère. Ils vont dire quoi, tes chefs, connard ? » Ironique, réagissant au quart de tour, semblant toujours chercher la cogne. En réalité, Stan était mort de trouille. Mais il ne disait pas ce qu'il pensait, il agissait conformément à son rôle. « Ta gueule. Allez, rase le. » L'autre type lui coupa le visage en le rasant. « Habille toi, tu pars dans dix minutes. » Des frusques pas trop sales. Une chemise à carreau, et un jean. « C'était les affaires d'un mec qui est mort la semaine dernière. Faisait ta taille. » Il faillit en gerber. L'idée de porter les vêtements d'un cadavre... Mais déjà, une fois habillé, ils le trainèrent dehors : deux types de la police magique étaient là. Il savait que c'était la police magique.

Étape deux : le transfert entre Azkaban, et le Ministère. L'un des deux hommes lui attacha les mains, sans parler. Ils avaient la consigne de se taire, de ne pas lui adresser la parole, ils n'avaient rien à dire, juste à l'emmener. Les liens étaient un peu lâches. C'était prévu. Ça faisait partie du plan. Les deux policiers le prirent chacun par un bras. Ils transplanèrent. Directement dans l'Atrium du Ministère. C'était beaucoup plus lumineux qu'à Azkaban, et il mit du temps à s'habituer. Le vigile contrôla les deux agents et le regarda d'un œil torve. « Faites gaffe à ce connard, hein. » Tu parles. Stan suivit – il n'avait pas trop le choix, les deux agents l'obligeaient à avancer. Ils avaient avec eux sa baguette, et plein d'autres pièces à conviction dont il se foutait éperdument.

Étape trois : descendre jusqu'à la salle d'audience du Magenmagot. Stan y avait été une fois, pour témoigner lors d'un procès, il y avait un bail. Qui était-ce ? Dolohov ? Non, non. Il ne savait plus. Encore ce problème de mémoire. Elle allait et venait, par sursaut. Ils prirent l'ascenseur : curieusement, il était totalement vide et personne ne voulut monter avec eux. Il y eut même des sifflets à son encontre. Un « j'espère que t'auras droit aux détraqueurs, charogne ! » fusa. Stanley adressa à ceux qui sifflaient le regard le plus haineux et le plus menaçant qu'il puisse trouver. L'ascenseur se referma derrière eux. Il aurait pu tenter de maitriser les gardiens, mais à deux dans un espace aussi réduit, il finirait en purée. Il attendit que le « niveau 9 » soit annoncé d'une voix éthérée, et les suivit encore. Une fille les attendait. Une secrétaire, un truc du genre. Lestrange avait dit quel était son métier. Il ne s'en rappelait pas. Un des agents prit la parole : « Miss Rowle ? Je vous amène Stanford Mounthope pour le procès. »  Audience, corrigea mentalement Stan. « Où dois-je signer ? » Elle lui tendit une feuille. L'agent – c'était celui qui avait la baguette – se pencha pour parapher. Stan continuait à regarder la fille, tout en commençant à manœuvrer discrètement pour défaire ses liens. Lentement, surement. Il avait vu des photos. Il réussit à avoir assez de marge pour dégager une main. Il savait que c'était elle. Puis deux. Il laissa les liens faire illusion. Bonnie Rowle. C'était pour bientôt. Il la reconnaissait, il avait vu les photos.

Étape quatre : maitriser les gardiens. Soudainement, il se défaussa de ses liens et arracha au type qui venait de signer le papier sa baguette, avant de le faucher d'un coup de pied dans les jambes.  D'un bond, il réussit à attraper Bonnie Rowle et à la garder sous la menace de sa baguette. Soudainement épuisé par l'effort, sa vision se brouilla : il avait mal, vraiment mal. Il vit double un instant, puis reprit le contrôle. Ce serait sa seule action d'éclat. Il fallait compter sur le fait que l'effet otage marche. Rowle se débattait : « Tiens toi tranquille, bordel ! » Il n'avait rien contre elle, mais pas vraiment le choix. Il ne savait même pas comment il trouvait la force de faire ça, au passage. L'autre agent le menaçait déjà : « Déconne pas, Mounthope ! Pose ta baguette et relâche là, maintenant ! » Il resserra un peu plus sa prise : « Je la bute si tu te tires pas, tu m'entends ? » Il s'adressa à Bonnie : « Dis lui de se tirer ! Dis lui de nous laisser passer, maintenant, ou tu y passes ! » Sa voix était saccadée, paniquée, à la limite de l'hystérie ou de la folie. Ils voulaient faire de lui un forcené ? Très bien, il allait l'être

Etape cinq : enlever la fille, et se tirer.  Loin d'ici.
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Quand elle se plaignait auprès de ses proches de la routine de son travail, qu’elle espérait un peu d’imprévu et des missions plus à la hauteur de son ambition, Bonnie n’en avait jamais autant demandé que ce qui allait lui arriver ce jour-là. Assister aux audiences était sans conteste la meilleure partie de ses prérogatives, mais la plupart du temps, ça ne cassait pas des briques. Des procès pour utilisation non autorisée de la magie par exemple, la plupart du temps par des sorciers mineurs. Rien de très intéressants. Les procès des insurgés et autres traîtres l’étaient bien plus, mais la mettaient généralement mal à l’aise, en particulier depuis l’attaque du musée. Elle se savait elle-même sous surveillance et le moindre faux-pas pouvait la mener à sa perte. Or, des faux-pas, elle avait envie d’en faire dernièrement. Plus elle subissait d’événements en rapport avec cette guerre et moins elle se sentait à sa place dans ce gouvernement. Mais son instinct de conservation lui criait de ne pas commettre d’erreur stupide et fatale.

Un procès d’insurgé, c’était justement ce à quoi elle devait assister aujourd’hui. Heureusement, elle ne le connaissait pas. Un certain Stanford Mouthope. Un belliqueux. Peut-être connaissait-il Alan, mais il y avait de toute façon peu de chances pour qu’il lui ait parlé d’elle. De son père, sans doute, mais d’elle… Peu importe, tout ça n’avait aucune importance finalement. Elle allait assister à cette audience comme à toutes les autres, en prenant des notes et en tentant de ne pas se soucier du devenir de l’accusé. Elle préférait par ailleurs ne pas le connaître, au moins elle n’avait aucune raison de s’y attacher avant qu’il ne soit condamné à mort – car c’était parfois ce qui arrivait. Mort, Azkaban à vie ou baiser du détraqueur. La dernière possibilité était bien évidemment la pire. L’homme en question avait déjà passé plusieurs mois à Azkaban, sans doute n’attendait-il rien de ce procès. Il était quasiment certain qu’il ne ferait pas de vagues en tout cas. Du moins le pensait-elle.

L’heure du procès approchait et elle devait se rendre en avance à la salle d’audience pour accueillir toutes les personnes concernées. Postée non loin de l’ascenseur, elle était chargée de la paperasse, comme d’habitude. Il ne manquait que l’accusé à présent, et quand trois hommes sortirent de l’ascenseur, dont deux gardiens d’Azkaban, elle comprit que l’homme qui se trouvait au centre était l’intéressé. Elle l’avait de toute façon déjà vu en photo. Son frère jumeau était le directeur de Sainte Mangouste, mais il avait été tué à cause de lui. Bonnie évita de poser les yeux sur lui, se concentrant plutôt sur les gardiens, qu’elle salua. Elle hocha la tête quand l’un d’eux confirma la raison de leur venue et lui tendit le formulaire à signer. Tandis qu’il s’exécutait, Bonnie sentait le regard de l’accusé sur elle et tentait de ne pas en faire cas. C’était assez courant chez les hommes qui sortaient d’Azkaban. Après tant de temps sans connaître de femme, en voir une devant eux les rendait fou.

Tout se passa très vite alors. L’homme arracha la baguette des mains du gardien et le tacla pour le mettre hors d’état de nuire. Bonnie n’eut pas le temps de réagir avant de son bras autour de son cou et la baguette volée pointée sur elle. Elle mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits et de comprendre la situation. Sentant qu’il hésitait, elle se débattit, espérant profiter de la confusion, mais sa voix la calma. Si elle continuait, il sous le coup de la folie, il pouvait la tuer. Elle envoya un regard suppliant au deuxième gardien qui ordonna à Mounthope de la relâcher, sans succès. Elle avait pensé que tout se passerait sans anicroche, elle s’était trompée. Il était en effet plutôt logique qu’un homme désespéré, se sachant de toute façon condamnée, fasse une ultime tentative pour s’en sortir. Mais la question était : comment avait-il pu se libérer aussi facilement ?

La voix de son agresseur la fit sursauter. Cette fois, elle prit pleinement conscience de la situation, et commençait à être réellement effrayée. Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle fit un effort surhumain pour les ravaler. En revanche, sa colère, elle, pouvait s’extérioriser facilement. « Vous avez entendu ? » hurla-t-elle. « Partez ! Vous n’êtes qu’un incapable ! Croyez-bien que Monsieur Lestrange aura vent de votre faute impardonnable ! » L’homme prit la poudre d’escampette sans demander son reste. Bonnie reprit son souffle et tenta de se calmer et de relativiser. L’agent allait certainement donner l’alerte, ce n’était qu’une question de minutes avant que la BPM ne fasse irruption dans la pièce. Et même si ce n’était pas le cas, son agresseur ne réussirait pas à s’enfuir, les portes du Ministère allaient certainement être condamnées. Il fallait juste qu’elle garde son sang-froid jusque-là et qu’elle ne fasse rien de dangereux. « Je comprends que vous soyez désespéré », risqua-t-elle toutefois, « mais vous ne vous en sortirez pas vivant… Vous ne réussirez même pas à sortir de cet endroit… » Mais elle réalisa soudain son erreur. Si elle avait été prise en otage, c’était justement pour qu’il puisse obtenir tout ce qu’il voulait, dont sa sortie de l’établissement. Et dans le cas contraire, elle serait certainement tuée. Il ne fallait pas se leurrer, c’était des mangemorts, ils n’étaient pas à une perte humaine près. Sa seule chance, c’était qu’un tireur d’élite le prenne par surprise. Mais même là, elle risquait d’y passer. La jeune femme déglutit avec difficulté, se rendant compte qu’elle était quasiment perdue. « Je pense que vous venez de me condamner à mort », souffla-t-elle d’une voix tremblante.
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Il avait peur, il était terrifié, sans doute autant que Bonnie Rowle. Stanley n'était pas taillé pour combattre, certainement pas, il ne savait pas faire ça. Malgré toutes les consignes que Rabastan Lestrange lui avait données, il était bien capable de tout foutre en l'air et de se foirer. Il regarda l'agent à terre : manifestement, ce dernier s'était pris le sol en pleine face. Son crâne saignait. Ça se trouve, il était déjà mort. Stanley eut presque le réflexe de se pencher pour voir, mais parvint à s'en empêcher à temps. Ford n'aurait jamais fait ça. Il évitait de tuer, il s'en doutait, il connaissait son frère, mais il ne regardait pas en arrière, il l'aurait fait si ça avait été nécessaire. Lui, Stanley, n'avait jamais tué personne, il ne voulait pas faire ça, et il était mortifié, réellement, que ça soit, comment dire...Si facile. Il lui avait suffit, sans doute, de donner un coup de pied à quelqu'un. Autant pour Rabastan Lestrange, qui ne devait pas avoir prévu ça.

Bon, elle avait une voix encore plus hystérique et paniquée que la sienne, Bonnie Rowle, cela dit. Au moins, ça voulait dire qu'il faisait son petit effet, tant mieux. Personne ne poserait des questions dès son évasion. Il rit jaune de ce qu'elle disait à propos de Lestrange. Oh, oui, il en entendrait parler, mais de l'avis de Stanley, ça lui ferait plus plaisir qu'autre chose, à cet immonde connard. Maintenant, cela dit, le hurlement aigu de Bonnie eut parfaitement l'effet recherché : faire fuir l'agent. Bon, il était tranquille deux secondes pour réfléchir à la suite du plan, mais Stan avait mal au crâne, et son oreille se remit à saigner. Elle était toujours infectée, il fallait croire. Il tremblait, mais il fallait qu'il tienne.

Qu'est-ce qu'elle disait, Rowle ? Qu'il n'y arriverait pas ? Oh, c'était à voir, ça. Il envisagea de lui foutre une baffe, mais se raisonna : il fallait rester cohérent, ne pas en faire trop. C'était cohérent avec un Avery, un Lestrange, pas un Ford, ce genre de comportement. Par contre, rien ne l'empêchait d'être assurément mauvais et provocateur : « Si j'y passe, tu y passes, Bonnie Rowle. Donc toi et moi, on va prier pour que je réussisse, hm ? » Condamner à mort ? Oh, oui, elle pouvait penser ça, mais ce n'était pas la consigne, non. Elle s'en sortirait, vivante, sans égratignure, puisqu'elle n'avait qu'une fonction mineure ici : celle de faire diversion. Il sourit, du large sourire provocateur que Ford arborait sur toutes les photographies où il apparaissait : « Eh, tu sais, babe, on est tous condamnés à plus ou moins long terme. Te fais pas de bile pour ça. »

Il tremblait encore. Il fallait qu'il la lâche un peu, et qu'il avance. Il n'avait pas de temps à perdre. « Je vais te lâcher. Tu hurles, tu fais le moindre bruit, tu te débats, et ça se passera mal, vu ? » Se penchant sur le corps de l'agent – qui respirait, c'était déjà ça de pris – il lui arracha son badge, avant d'attraper Bonnie par le bras. « On y va, allez, plus vite que ça. » Il marchait en effet plus vite qu'elle, et il ferma l'ascenseur d'un coup de baguette, avant de faire sauter un des mécanismes de remontée : ça aussi, c'était une consigne de Rabastan. Ca éviterait que l'ascenseur ne s'arrête à tous les niveaux. « On va traverser ; je ne peux pas transplaner comme ça. Mais si tu tentes de t'échapper, j'y passerais peut-être, mais tu y passeras avant moi. T'as compris, je crois ? » Il espèrait bien qu'elle avait compris, il avait encore besoin d'elle. L'ascenseur commença à filer, tout droit. Il se regarda dans le mirroir, au fond : il faisait plutôt pitié que peur. Son nez saignait, le sang coulait dans sa bouche, et son oreille infectée aussi. Il essuya le sang sur ses lèvres d'un geste. Le reste de son corps n'était qu'une douleur béante. En tant que médicomage, Stanley Mounthope savait bien reconnaître les signes : il était en état de faiblesse extrême. Il aurait eu besoin de manger, et de dormir. Il avait de la fièvre, et il ne tenait presque pas debout, étant même obligé de s'appuyer contre la paroi pour ne pas tomber. Mais assez vite, l'ascenseur s'arrêta : il était monté bien plus rapidement qu'il était descendu, et pour cause. « On trace, Rowle. Pas de hurlements. Je sème la pagaille, et toi tu suis. On passe par l'entrée du public. Après, on verra ce qu'on fait de toi. »

Les grilles s'ouvrirent. Personne n'avait encore donné l'alerte. Il aurait presque pu passé sans être reconnu, mais la porte s'ouvrit net sur un juge du Magenmagot. Immédiatement, comme mu par un réflexe qu'il n'aurait pas du avoir, Stanley attrapa fermement Rowle et la plaça devant lui, comme bouclier, la menaçant de sa baguette – car oui, c'était bien la sienne. « Recule ! Recule, je te dis, ou elle meure ! » Le type leva les mains, fit quelques pas en arrière, et se mit à beugler : « SECURITE ! » et ce fut bientôt repris partout : « Prévenez la Brigade ! » « Un prisonnier s'est échappé ! » et ce dans une confusion et une anarchie assez totale, en tout cas pour les quelques personnes présentes dans le hall. On était en milieu de matinée, et les employés étaient tous dans les bureaux. Au lieu de lancer des sorts à tort et à travers, Stan visa directement une lampe magique qui éclairait la partie du hall où il voulait aller : l'entrée des visiteurs. Le chemin à suivre fut plongé dans le noir. « Allez, on, s'arrache, Rowle ! » Il fallait courir, il en était quasi-incapable, toujours, et encore, mais il le fit. La volonté de sortir, de s'en tirer, était bien plus forte que tout le reste. C'était maintenant qu'on voyait s'il méritait de réussir ou non. Ils coururent, oui, sous une pluie de sorts qui commençaient à s'abattre sur eux, et qui ne l'épargna pas. Une violente douleur apparut lorsqu'un vif éclair blanc le toucha à l'épaule, au moment où il fermait la porte de la cabine de l'entrée des visiteurs.

Il actionna la pseudo-cabine téléphonique. « Plus. Vite. Bordel. » Ils montèrent. Encore, et encore, et toujours, jusqu'à arriver en haut. Puis il l'attrapa à nouveau par le bras, et ouvrit la porte : « Oh non. Tu viens aussi. » Il cessa de courir, il en était incapable, on était en plein milieu des moldus, en plus, mais il garda sa baguette dans sa manche, et reprit une marche à une allure vive, mais sans courir. « On descend dans le métro. » Il se foutait qu'elle ne sache pas ce que c'était. Une fois dedans, une fois arrivé dans un coin assez isolé pour que les gens du ministère ne le trouve pas, il se permit de la lâcher, de faire une pause, d'essayer de respirer, penché en avant, le sang lui coulant toujours sur les lèvres. « On va... » Il toussa, et cracha du sang. Il cligna des yeux : sa vue se brouillait à nouveau. « On va...se poser ici. Deux secondes. » Sa respiration était sifflante, inquiétante. « On va...transplaner. Ensuite. »

Dans deux secondes, vraiment, s'il ne mourrait pas d'épuisement et de fièvre avant.
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Bonnie se plaignait régulièrement de la routine dans son travail, mais quand elle le faisait, c'était dans l'espoir de monter en grade ou d'effectuer des tâches un peu plus passionnantes. Elle n'en avait jamais demandé autant que ce qu'il se passait là, non. Elle rechignait déjà à faire des missions des mangemorts et faisait souvent faire le sale boulot à quelqu'un à sa place, alors être victime d'un enlèvement… C'était un peu trop pour elle. Elle tenait à son confort et encore plus à sa sécurité. Et là pour la première fois depuis longtemps, elle perdait les deux, et elle avait extrêmement peur, d'autant plus peur qu'elle ne savait pas ce qui l'attendait. Ou plutôt si, elle pensait le deviner. Il y avait hélas bien peu de chance qu'elle ne sorte vivante de cette histoire. Même si par miracle il réussissait à fuir le Ministère, son sort était plus ou moins scellé. Il ne l'enlevait pas pour avoir une rançon, il l'enlevait pour avoir une porte de sortie. Une fois dehors, il la liquiderait certainement sans autre préavis, ou bien il la livrerait aux insurgés, et insurgés et mangemorts ne faisaient pas bon ménage. Sa seule chance, c'était d'être prisonnière assez longtemps pour qu'on vienne la délivrer, ou bien, en désespoir de cause, rejoindre leurs rangs, mais elle doutait fortement qu'il l'accueilleraient à bras ouverts.

L'insurgé fit mine de vouloir la rassurer. En réalité, il ne faisait que l'enfoncer davantage dans son début de cauchemar. Il décida de la lâcher, mais de ce côté-là, il n'avait pas grand-chose à craindre. Loin d'elle l'idée de faire du zèle, elle préférait largement jouer la sécurité et le suivre sans broncher, pour le moment en tout cas. De toute façon, elle n'avait aucun plan en tête et l'effroi qui s'emparait d'elle et faisait battre la chamade à son cœur ne l'aidait évidemment pas à réfléchir convenablement. Elle n'avait donc pas d'autre choix que celui d'obéir. Elle le suivit tant bien que mal dans les couloirs. L'homme avançait à grandes enjambées et elle devait faire des efforts pour le suivre. À chaque pas qu'il faisait, elle en faisait deux. Lui en revanche, avait visiblement soigneusement préparé son plan d'action, parce qu'il semblait savoir ce qu'il faisait. Faire sauter le mécanisme de l'ascenseur n'était pas quelque chose auquel on pensait quand on improvisait. Elle le suivit docilement dans l'habitacle, anxieuse et tout à coup pleine d'espoir. Elle ne savait pas ce qui l'attendait à la sortie de l'ascenseur, mais si le personnel avait été prévenu, elle pouvait s'attendre à une salve de sorts pour le mettre hors d'état de nuire, et elle aussi par la même occasion. Ils n'emploieraient évidemment pas des avada, elles serait donc simplement immobilisée, et même si cela la faisait souffrir, au moins, elle serait hors de danger.

Mais ce ne fut pas ce qui arriva, hélas. Quand l'ascenseur s'arrêta, elle écouta l'homme sans vraiment l'entendre. Elle enregistra les informations, mais mécaniquement. Il fallait qu'elle obéisse sans réfléchir aux conséquences. La porte s'ouvrit et Bonnie attendit les sorts, qui ne vinrent pas. En revanche, elle fut brusquement attrapée et plaquée contre Mounthope qui la menaça de sa baguette. Bien sûr, elle jouait son rôle d'otage. Si seulement les sorciers présents avaient été plus rapides… C'était trop tard à présent, sa vie était menacée s'ils faisaient le moindre geste. Quand l'homme qui leur faisait face appela la sécurité, elle comprit que sa vie n'avait finalement pas beaucoup de valeur aux yeux du Ministère. Bien sûr, la sécurité de tout le monde passait avant la sienne. Mais elle n'eut pas le temps de s'attarder sur ses états d'âme. L'insurgé l'embarqua avec elle vers la sortie en plongeant le couloir dans le noir. Affolée, Bonnie entendait les sorts fuser autour d'eux. L'un d'eux allait la toucher, c'était certain. Mais tant qu'il ne s'agissait pas d'éclairs verts, tout allait bien. Finalement, ce ne fut pas elle, mais son agresseur qui fut touché, par chance. Malheureusement, ça ne le stoppa pas. Il continua de courir, entraînant la jeune fille avec lui, et tous deux finir par s'engouffrer dans la cabine téléphonique qui menait à la surface, chez les moldus. La jeune femme garda espoir jusqu'au bout cependant, il pouvait très bien y avoir des sorciers à la surface pour l'arrêter, et quand bien même ce ne serait pas le cas, il allait peut-être fuir en la laissant là, puisqu'il aurait réussi.

Mais il n'y avait personne, et quand Bonnie fit mine de vouloir rester, il la traîna quand même avec lui, à son grand dam. Ils se retrouvèrent donc chez les moldus, et Mounthope décida de prendre le métro. D'aussi loin qu'elle se souvînt, Bonnie n'avait jamais pris le métro de sa vie, elle ne savait même pas comment il fallait faire. Alors elle le suivit, faisant exactement ce qu'il disait, et faisait. Ce moyen de transport n'était pas si étrange que ça, finalement. C'était comme un train, mais sous terre, et particulièrement sombre. Les passagers semblaient tous se rendre à l'abattoir au vu de leurs têtes d'enterrement, et l'aspect de Mounthope ne choqua personne. D'ailleurs, personne ne faisait vraiment attention à eux. Ces moldus étaient vraiment très étranges. Finalement, ils arrivèrent dans un endroit suffisamment retiré pour être en sécurité, et il purent souffler. Même si Bonnie se savait encore en danger, elle n'était pas mécontente de pouvoir reprendre ses esprits pendant quelques secondes. Elle avait besoin de réfléchir. Malheureusement, rien de logique ni d'utile ne sortait de son cerveau. Elle n'avait pas sa baguette, lui en avait une, et elle était beaucoup plus faible que lui. Quoique… Il était tout de même extrêmement mal en point. Elle pouvait tout simplement attendre qu'il tombe dans les pommes et s'échapper. Elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouvait, mais elle n'aurait qu'à demander son chemin. Elle avait pris le métro une fois, elle pourrait le reprendre.

Pourtant, elle ne broncha pas. Sa lâcheté reprenait le dessus, elle savait que si elle cherchait à fuir il pouvait simplement la stopper dans son élan avec un avada kedavra. « Pourquoi me gardez-vous avec vous ? » s'enquit-elle alors. « Vous n'avez plus besoin de moi, vous avez réussi à fuir, et apparemment vous aviez soigneusement prévu votre coup, donc j'imagine que quelqu'un vous attend quelque part pour vous aider. À moins que... » se ravisa-t-elle, « je ne fasse partie de l'équation. » C'était même plus probable, même si elle en ignorait la raison. « Vous êtes vraiment très faible », commenta-t-elle ensuite. « Ne craignez-vous pas de vous évanouir et de me permettre ainsi de m'enfuir ? C'est sans doute ce qu'il va se passer au vu de votre état. » Son ton était presque sarcastique. Après tout, elle n'avait pas de raison d'avoir pitié de lui. D'un autre côté, en lui disant ça, elle s'exposait au risque qu'il la neutralise pour l'empêcher de mener ses desseins à bien. En fait, inconsciemment, elle cherchait à se donner une excuse pour ne pas fuir et se mettre inutilement en danger. « Aurez-vous au moins la force de transplaner ? » interrogea-t-elle. Puis elle reprit après avoir marqué une pause. « Où comptez-vous m'amener ? Dans un camp d'insurgés ? Si c'est le cas, c'est exactement ce que je disais plus tôt, vous me condamnerez à mort. »
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