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sujet; [ ANIM HN ] (+) witches of east end. |
| Halloween n’était pas pour elle une fête comme les autres. Elle redoutait tant le châtiment des morts, tout comme celui des vivants. Mais à Halloween, c’était bien pire encore. Elle avait tenté d’y échapper pourtant, avec une véhémence tellement présente, qu’il était difficile de la ramener à la raison. Elle espérait que le destin, au fond d’elle, puisse réaliser un thaumaturge , mais bon, c’était bien connu, il était farceur. Elle devait se préparer, pour ressembler un tant soit peu à la sorcière bien-aimée. Et elle trouvait l’idée complètement absurde. Elle se regarda dans la glace, négligeant, avec la sensation étrange qu’il manquait quelque chose à son costume. « Compendieusement disait-il… Heureusement, que je prends le temps alors que j’avais prévu de faire ça vite. » Pourtant, son propre reflet lui renvoyait la bien pâle copie de quelqu’un qu’elle ne voulait pas être. Elle qui fuyait, tant bien que mal le monde, les gens, les autres, eux. Elle finissait par être rattrapée par une image grotesque d’elle-même en ce soir d’Halloween. Mais puisqu’il fallait faire un effort… Autant le faire jusqu’au bout. « T’en penses quoi Owen ? » Le concerné ne la regarda même pas et elle eut une envie irrépressible de le secouer de sa léthargie alors que lui-même ne semblait pas être encore en costume. C’était… une honte à ses yeux. Alors que c’était son idée de jouer le jeu cette année. « Eh, monsieur j’ai une haleine de nundu ! Tu me réponds quand je te parle ? Je te signale que l’on a passé un contrat synallagmatique tous les deux et c’est la raison pour laquelle j’ai accepté de me déguiser. Alors si tu ne veux pas que je te fasse subir une sympathicectomie – ce qui, à mon sens, serait fort dommage – je te conseille de te bouger. Oh, et si tu ne veux pas goualer à la mort, bouge-toi les fesses ! » Elle savait que dorénavant le message était passé, même plus que bien dans le cerveau de son vis-à-vis. Après tout, Owen et elle étaient comme chien et chat, et ce, depuis Poudlard. Comment nier le fait qu’ils ne pouvaient s’empêcher de se chamailler ? Elle lui rentrait souvent dans le lard, et lui, ne ripostait jamais vraiment. Il savait ses colères encore plus terribles qu’à l’ordinaire. Elle l’appréciait, tout de même. Il était évident que c’était le cas, sinon la cohabitation pouvait demeurer… difficile et elle pensait franchement l’assassiner. Plusieurs fois. Un nombre incalculable de fois pour éviter que cela ne recommence. Mais au fond, elle s’était attachée à lui, comme un petit frère, un peu trop bourrin, un peu trop con, mais avec qui elle pouvait parfois paraître rustre sans qu’on ne la prenne pour une folle. Pour lui, cela devait être tout à fait normal. « Owen, je ne le répèterais pas encore une fois. BOUGE TES SATANÉES FESSES DE CE CANAPÉ ! » En fait, crier devenait une habitude. Une sale habitude. Mais elle aimait bien lui crier dessus. Au moins, elle avait un rôle important pour quelqu’un d’autre qu’elle-même. |
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| Owen fit craquer sa nuque, roula des épaules et se mit en position tel un poursuiveur prêt à lancer le souafle de sa vie, ou un sprinteur dans les starting-blocks. Il tendit le bras droit, renversa la tête en arrière et ouvrit la bouche comme pour bailler. Il lança. « Radé ! » Le marshmallow avait rebondi sur son nez. Il se redressa pour ramasser le fuyard, l'enfourna dans sa bouche et mâchonna en choisissant sa prochaine cible dans le bol de bonbons que son hôte avait négligemment posé sur la table basse, offert à toutes les tentations. Le pauvre ne ferait pas long feu. Owen se concentra et choisit un caramel, plus petit et donc sûrement plus apte à trouver le chemin vers sa bouche. Ça serait facile. Concentre-toi Owen, concentre-toi... Un éternuement le désarçonna au moment où il lançait le bonbon. « Arh, zud. » Owen se pencha à la recherche du caramel perdu, et de mouchoirs par la même occasion. Malheureusement pour lui, il était enchifrené depuis quelques jours et le froid mordant n'aidait pas. Même les pingouins n'en voudraient pas. Des étudiants en cryogénie peut-être. Et encore. Owen avait été tout heureux de proposer à Eshmé de fêter l'Halloween – ce qui impliquait dans son idée d'aller frapper aux portes pour récolter des bonbons, plus de bonbons – mais l'idée de mettre un pied dehors ne l'enchantait guère. Ce qui expliquait qu'il ne soit pas encore en costume. De toute manière, son hôte n'était pas prête – il lui avait demandé d'être rapide, sans grande conviction – ça l'arrangeait bien. Elle débarqua dans le salon alors qu'il se mouchait bruyamment et il reprit son petit jeu sans se soucier de ses préparatifs. Il l'entendit à peine s'adresser à lui, très concentré sur ses tirs – ratés – mais les mots "haleine de nundu" et "sympathectomie" firent tout de même leur chemin jusqu'à ses oreilles. Il se demanda ce qu'était cette sympathectomie dont elle le menaçait. Sûrement pas un truc "sympa", contrairement à ce que le mot semblait indiquer. Et les trucs qui finissaient en "–ectomie", en général, ne l'étaient pas. Owen s'enfonça dans le canapé, comme pour se planquer ou s'échapper par magie de cet embrouillamini dans lequel il s'était fourré tout seul. Il ne pouvait décemment plus refuser de sortir avec Eshmé, après tous les efforts qu'elle avait mis dans son costume... Mais il n'était pas au top pour déambuler dans les rues habillé comme... et bien... le déguisement qu'il avait prévu.
« Owen, je ne le répèterais pas encore une fois. BOUGE TES SATANÉES FESSES DE CE CANAPÉ ! » « Arrêde de crier, marmonna-t-il en daignant enfin se retourner, du vas me filer la migraine ! »
Il regretta ces paroles aussitôt après les avoir prononcées. On ne disait pas à Eshmé Sternberg de ne pas crier, c'était quasiment dans sa nature. En tout cas avec lui. Il essaya de rattraper le coup avec des « Enfin... » Il toussa. « J'veux dire... on est bas bressés. Et j'ai bon déguisement jusde là, je beux me changer en un éclair ! » Il retint un ricanement, fier de sa plaisanterie. Mais Eshmé n'avait pas encore vu son costume, elle ne comprendrait pas. Il se leva donc pour le sortir de son sac et exhiber fièrement la tenue rouge – moulante – qu'il avait volée, pardon, louée dans un magasin moldu : Flash.
« C't'un super héros moldu », crut-il bon d'expliquer. Avant d'ajouter, sur un ton un peu moins fier : « T'aurais pas un flacon de pimendine en réserve ? J'ai l'imbression d'avoir une cuniculiculture sous le crâne. »
L'image était peut-être exagérée, mais pas si loin de la vérité. C'était comme si une multitude de petites pattes couraient sous son crâne, et Owen se représentait un élevage entier de lapins gambadant joyeusement et sans aucun délicatesse dans sa tête. Bien sûr, les cris d'Eshmé n'y étaient pour rien à la base, mais il ne voulait pas qu'elle sache qu'il n'avait plus trop envie de sortir, sans quoi elle allait s'énerver encore davantage. Il déplia le costume devant lui et jeta un regard amusée à son amie : il serait parfait, pas vrai ? Owen ne savait pas pourquoi mais quand il l'avait vu dans le magasin, il avait su que ce serait son costume d'Halloween. |
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| Owen la prenait décidément pour un scrout à pétard décérébré. Elle n’avait pas remarqué – bien malgré elle – qu’il s’empiffrait de bonbons, et que, par-dessus le marché, il la narguait de cet air tellement débile qui l’insupportait. Non mais franchement, pourquoi fréquentait-elle ce gamin déjà ? Ah oui… oui, maintenant elle s’en rappelait. Elle se rappelait de l’erreur qu’elle avait faite de ne pas l’avoir tué ce soir-là quand il avait découvert qu’elle était une animagus. Par Merlin, sa bonté d’âme la perdrait, décidément. Et l’accoutrement qu’elle fut obligée d’endosser pour ce soir… Elle était d’un ridicule à faire pâlir n’importe quel mort. « Au lieu de t’empiffrer comme un nundu, occupes-toi plutôt de lui mettre son costume. » Dans l’immédiat, elle ne pouvait s’occuper de son fils… Elle était en plein dilemme avec elle-même et encore plus avec sa conscience. « Owen… quand tu arrêteras aussi de faire tes blagues nases et stupides, on pourra peut-être… » Elle se stoppa lorsqu’elle entra une nouvelle fois dans le salon et qu’elle vit son costume. Quelle ironie… QUELLE IRONIE. Elle tenta de retenir un fou-rire, le réprimant au mieux mais, c’était bien trop dur pour le coup. « J’hésite à te dire qu’il te va à merveille… Vraiment, je ne sais pas quoi te dire. » Et le rire cristallin s’échappa d’entre ses lèvres, à la fois enfantin et sincère. Mais elle adorait ce côté autodérision qu’avait Owen, cette façon de ne jamais se prendre au sérieux. C’était pour ça qu’elle l’avait surement accepté dans sa vie. Il donnait du pep’s à son existence parfois un peu fade, parfois un peu triste. Il était un peu ce rayon de soleil qu’elle ne laissait pas entrer, par quelqu’un d’autre. C’était lui et cela lui suffisait amplement. « Tu penses que mon déguisement me va ? » Eshmé tourna sur elle-même pour lui montrer le dit costume et elle eut l’air d’une idiote, intérieurement. C’était d’une débilité de vouloir se déguiser alors que de toute évidence, elle n’aimait pas se prendre en autodérision. Elle n’y arrivait pas, quelque chose bloquait et cela la mettait mal à l’aise. Mais Owen avait tellement insisté… Elle ne pouvait décemment pas le décevoir. Surtout vu son costume. « Un super héros moldu tu dis… Ils sont nuls ces moldus. Même si du fin fond du cœur, je trouve qu’il te va. » Elle se répétait, mais elle le pensait vraiment au moins. L’horloge sonna les coups de neuf heures, ils devaient y aller. Sinon, ils n’y auraient plus de bonbons pour eux, surtout pour Joshua. « Pas de bras, pas de chocolats hein. » Le rire amusé et si pur de son fils lui arracha un sourire mi-figue mi-raisin. Il ressemblait tellement à son père. Owen au moins – malgré son impulsivité – pouvait encore demeurer une figure paternelle presque – à peu près – stable. Même si sur ce point, cela restait à vérifier. « Il t’aime bien. C’est rare. D’habitude, il rejette tout le monde. Tu devrais essayer d’être… baby-sitter ? » Elle se moquait ouvertement, elle savait qu’il le prendrait un peu mal. Mais qu’importe. Entre eux, ça n’a jamais été question de prendre les pics au sérieux. « Pour ton mal de crâne, je te conseille plutôt un verre d’hydromel. CUL SEC. Et vu la soirée qui nous attend… crois-moi, ça ne sera pas le dernier que tu prendras. » Elle leur servit un verre chacun et elle fit teinter les verres entre eux. À halloween, cette absurdité. |
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