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❝ i dare you to close your eyes ❞ Décembre 2002

Douleur ténue, étouffée. Etrange sensation que l’anesthésie involontaire des sens que l’on voudrait conserver. Les lignes se creusent et les couleurs s’effacent au profit de nuances monochromes. Du gris aux ténèbres pour mieux s’effacer. Elle se traine, Vayk, misérable silhouette embourbée dans la fange autant qu’elle l’est dans sa propre conscience. Eclats sauvages dans les prunelles, éclats de géhenne sous la peau, les hurlements muets meurent lentement sur le bord de ses lèvres et la lune s’amuse de sa déroute. Tout allait si bien, pourtant. Enfin, probablement. Elle ne sait plus vraiment, en fait, elle a oublié. La louve a dévoré des pans entiers de mémoire, laissant à son hôte le soin d’en tisser les lambeaux. Elle aurait dû le savoir, la Hongroise, que l’apaisement du monstre n’augurait jamais rien de bon. D’abord le silence, sifflant, jusqu’à entendre son propre cœur battre d’angoisse. Puis la colère absente, les veines exemptes de napalm brûlant. La potion marche qu’elle se dit à chaque fois, qu’elle se persuade, surtout. Elle se ment. Un peu, beaucoup. Mais la quiétude du monstre est si rare qu’elle ne peut s’empêcher de sauter sur l’occasion, savourer chaque seconde pour se faire de nouveau impératrice terrible. Le retour aux racines oubliées est toujours intense, salvateur. Cette fois, elle avait presque eu l’audace d’écrire une missive à des parents pour leur faire part de son avancée fulgurante, animée par la conviction d’avoir réussi. Elle se sentirait presque ridicule si elle en avait encore la force.
Dans l’humanité qui s’effiloche sur le sol gelé, elle saisit à la volée quelques souvenirs de l’après-midi auxquels elle s’accroche avec un désespoir brutal. L’odeur désagréable de l’éther, Adele aux sourcils froncés, même ses internes stupides et agaçants. Tout est bon pour maintenir la tête hors de l’eau. La frustration, la jalousie, les émotions si horriblement humaines auxquelles elle n’attache que peu d’importance d’ordinaire deviennent l’espace d’un instant d’importantes bouées de sauvetage. Et la honte qui s’impose, afflux acide sur ce qu’il lui reste de fierté, surplombe son paysage. Elle sait les efforts vains, la bataille vouée à la défaite, la guerre aussi, peut-être. Mais elle n’est pas prête, pas maintenant, pas si tôt. Précipitation agitant ses membres tordus, entre deux gémissements d’agonie, Vayk s’obstine à poursuivre le rituel déjà perturbé, déjà raté. De ses doigts marquer la terre, cacher la baguette, d’une main fébrile retirer les vêtements. Avoir la carne déjà pourrie frissonnante sous le froid de décembre. La routine est morte, déjà. Elle est morte lorsque la Hongroise a transplané à l’orée de Daeva avant de courir comme si elle avait le diable aux trousses, sans aucune direction. Elle est morte lorsqu’elle a hurlé sur son interne qu’elle avait besoin de quitter les laboratoires sur-le-champ. Désagréable miroir d’évènements encore trop récents à son goût. Elle ne perdra pas sa baguette, elle ne perdra rien, cette fois. Longue litanie qu’elle en vient à marmonner à voix haute, entre les lèvres exsangues, jusqu’à ce que les mots en perdent de leur sens et qu’il ne subsiste plus qu’un vague grondement fou.
La bête meurtrière entrelace ses envies sanguinaires aux troubles de son hôte. Elle la sent rire, Vayk, hurler de folie, grinçante, à dévorer le cerveau à grands coups de crocs, à gratter la boite crânienne, cherchant la dernière parcelle d’existence.

Plus rien.
Plus de cœur. Plus de hurlements. Plus de souvenirs. Brouillard de guerre, fait de poix et de fumée carmin. Et la faim. La faim qui la tenaille et qu’elle ne saurait éteindre, la fureur qu’elle a beau retenir de toutes ses forces, elle sait qu’elle ne pourra jamais la satisfaire.

De l’animal déroulant sa longue silhouette sous la Lune amusée s’échappe un hurlement annonciateur de traque endiablée. Pour le sport, pour le jeu, pour le plaisir. Et pour étancher la soif qui la consume.
La louve lève la truffe, gueule ouverte au vent glacial, captant les effluves d’une première proie à traquer avant de s’élancer souplement sur sa piste. Elle est en avance, la bête, et c’est tant mieux.
Déjà l’éclair roux est en vue, petit renard fragile qui lui semble si ridiculement chétif. Un coup de crocs, un seul. Lui labourer la silhouette gracile dont les traits flous se confondent avec l’obscurité. Derrière les brumes épaisses, même Vayk approuve le coup d’envoi de la chasse. Animal pour insurgé, animal pour animal. Aucune différence.

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when will my life begin
To become a monster like me, is to admit you were too weak to remain a human.
28 DECEMBRE 2002 ; Bill, Blair & Vayk


Elle n'aurait pas dû. Probablement pas - tout le monde va l'engueuler, c'est certain. (Et Melimoche, dans un recoin de sa tête, la traite d'inconsciente et d'idiote avec des notes hystériques entre chaque mot) Seulement, il est trop tard pour reculer. Entre les arbres, il y a ce disque trop argenté et trop rond. Pleine Lune. Même elle n'ignore pas ce que c'est. Assez stupide pour faire tomber sa baguette magique dans une crevasse dans un Expelliarmus raté, ça, oui. Assez stupide pour y descendre et chercher pendant toute l'après-midi une baguette qui était juste là, elle en est certaine, par Merlin ! Assez stupide pour s'égarer sur le chemin du retour. Et maintenant, les doigts enroulés autour du bois magique, la joie n'a été que de courte durée, feu rapidement éteint dans l'air glacé et humide de la forêt.

Car Blair n'est pas assez stupide pour ne pas savoir qu'à la Pleine Lune, les loups sortent tous de leur tanière.

Et brusquement, les compagnons de monsieur Davius ne lui semblent plus aussi sympathiques que lorsqu'ils lui donnent une tape sur l'épaule et lui glissent quelques patacitrouilles dans la paume. (Peut-être qu'elle les évitera quelques jours après ce soir, le temps d'enfouir la sensation poisseuse de peur qu'elle a dans la gorge) (Sûrement, même)

« Ca va aller. » Chuchote-t-elle sans jamais s'arrêter. Sa voix semble le dernier fil de raison qui la tient debout. Et ça fait presque mal de ravaler les sanglots qui voudraient imbiber ses mots. Et ça fait presque mal d'obliger à avancer les genoux déjà écorchés par plusieurs chutes. Il faut qu'elle continue. Il est déjà trop tard : si elle s'arrête, c'est la peur qui va l'engloutir toute entière. Et ça, elle ne veut pas (plus jamais). Ca suffit (non, ça ne suffit pas). Entre ses doigts inexpérimentés, la baguette fautive n'est qu'un maigre réconfort, un bouclier de papier qu'elle tient, tremblante, devant elle. Un ersatz ridicule de protection. Mais « ça va aller. », veut-elle se persuader. Ils s'en sont toujours sortis (et Blair ignore délibérément la voix sournoise qui lui rappelle qu'elle n'était jamais vraiment seule dans ces moments). Il n'y a pas de raison que ça change, non ?

Qu'est-ce que la Pleine Lune, après tout ?
Sinon le moment où les loups sortent chasser leurs proies ?
(Mais elle a décidé de ne plus être une proie ou une victime)
(Ridicule. Même elle n'y croit pas, à ces stupides résolutions qui ne riment à rien)

Et soudain, Blair se fige.
Le regard brun tremble, vacille quand est croisé le jaune malsain de l'oeil lupin.
Le corps se tend à en faire mal quand un mot fait vaciller son esprit, tranche le fil de la raison.

Loup.
Mais pas de ceux qui offrent des patacitrouilles ou invitent au coin du feu.
Pas de ceux dont elle admire la témérité et la force.
Pas de ceux qui sont encore humains.

Loup.
Comme dans tu vas te faire bouffer.

Sous son pied, une branche craque et signe le début de la chasse quand elle s'enfuit sans chercher plus loin, sans vraiment vérifier. Et par-dessus l'épaule, les sorts éclatent, maladroits, en étincelles multicolores autant qu'indolores pour la bête. Et Blair fuit, court après la survie - après sa vie.  

Rien, rien ne va bien se passer.
Mais ça ne veut pas dire qu'elle accepte d'en crever.


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:13, édité 3 fois
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❝ i dare you to close your eyes ❞ Décembre 2002

Le galop s’accélère au rythme du cœur et de la fureur dans ses veines, la faim pour seule obsession. La louve croise les deux iris de sa proie sous la brume sanglante et déjà les crocs se dévoilent, entre sourire malsain du prédateur semi-humain et menace dévoilée. Le grondement est ténu, tout juste audible mais elle n’a pas besoin de faire étalage de la rage cannibale. Dans les battements du cœur, au sang qui afflue vers les jambes de la proie, elle sait que l’innocente, bien qu’insouciante, ne sous-estime pas la menace. Les crocs claquent dans le vide, une fois, deux fois. Pour lui donner l’espoir de pouvoir lui échapper, l’illusion d’une porte de sortie. Elle aime l’extase de la chasse, la bête humaine. L’innommable excitation qui lui dévore les artères à chaque foulée qui la rapproche de la proie. Cette fausse déception qui la saisit lorsqu’elle parvient à s’éloigner de quelques mètres en louvoyant entre les hautes cimes.
Le renard est agile, éclair roux impétueux que la fuite semble avoir rôdé plus d’une fois. Plusieurs fois, la louve s’incline face aux changements de direction aussi brusques de trajectoires et les foulées furieuses. Elle ne s’en plaint pas, loin d’elle cette idée, la chasse ne prend que des accents plus excitants, à l’adrénaline qui lui parcourt les veines aussi sûrement que le venin éveillé par la lune.
Les grondements furieux s’atténuent alors qu’elle se rapproche de la proie, redoublant de folie furieuse dès que le renard esquive de justesse les mâchoires claquantes du prédateur.
Gauche, droite, droite, gauche. D’esquives d’étincelles en râles presque amusés, folie sanguinaire dévorant les derniers fragments de conscience.
Derrière la louve, la Hongroise a presque rendu les armes, sifflant, crachant, l’envie d’étriper l’enfant fuyant. Les brumes sanglantes s’estompent un peu, le temps seulement de laisser la frêle créature s’échapper de nouveau alors qu’elle aurait déjà pu lui déchirer la panse.
Qu’est-ce qu’elle attend vraiment ?, piaffe le monstre dévorant l’hôte. que l’enfant s’enfuit ? Qu’elle s’éveille avec un creux dans l’estomac aussi béant que dans la conscience ?.
Non. Bien sûr que non.
Avec une ultime supplique à la lune, long et langoureux hurlement à la souveraine tortionnaire, la louve redouble de force et de férocité. Elle ne cherche plus à esquiver les étincelles ridicules qui lui claquent au museau, se gausse bien volontiers de leurs brûlures superficielles sur le pelage épais.
Il faut qu’elle se calme, reprenne le contrôle de son territoire. Le galop ralentit soudainement et la louve fauve se fond lentement dans les ombres avec toutes les peines du monde à retenir ses propres grondement d’excitation, cherchant à prendre le misérable lapin par surprise.
Ready or not, here i come.
Au premier mouvement, dans un silence de mort à peine perturbé par le craquement de la neige, la bête se rue sur l’éclair roux.

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