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Le silence qui suivit son discours ainsi que l'expression de Caleb ne laissait rien présager de bon. De toute évidence, il savourait sa vengeance. Mais Bonnie n'insista pas. Elle se tut, le défiant du regard. Elle avait baissé les armes face à lui. Elle s'était mise en position de faiblesse. Mais ça ne signifiait pas pour autant qu'elle avait perdu toute sa dignité. Elle avait simplement été honnête et lui avait cadeau d'une revanche certainement mérité. Elle ne se sentait pas honteuse de l'avoir fait. En revanche, elle avait le cœur serré, parce qu'un rejet restait un rejet, revanche ou pas. Elle avait besoin de lui, elle avait envie de le serrer contre elle, de faire l'amour avec lui, de partager son quotidien avec lui. Mais il ne lui en laisserait pas l'occasion, et même si c'était le juste retour des choses, ça lui faisait mal quand même.

Puis il prit la parole, pour l'enfoncer encore plus, comme s'il avait deviné sa détresse et voulu remuer le couteau dans la plaie. Cruel. Mais après tout, n'était-il pas un mangemort ? Et n'avait-elle pas été cruelle elle aussi, en arguant pour l'éconduire qu'il était trop jeune pour elle, et qu'elle lui préférait son frère ? Sans doute. C'était dur à encaisser toutefois. Elle ne répondit rien, se contentant  d'un regard solennel, dans lequel perçait peut-être une pointe de reproche. Et de déception. Mais il continua, encore, et encore, choisissant savamment ses mots pour lui faire comprendre ce que lui avait ressenti dans la même situation. Mais outre le fait de lui faire mal, cette déclaration, ce laïus passionné la touchait et l'émouvait énormément. Elle n'avait pas imaginé à quel point ce qu'il avait ressenti pour elle par le passé était si fort. Elle avait pris ça pour une amourette d'adolescent, un fantasme parce qu'elle était plus âgée que lui et que c'était l'amie de son frère. Elle l'avait pris au sérieux, bien sûr, mais avait pensé que c'était de ce genre de sentiment qui disparaît assez vite. Or, ce n'était pas le cas. Il avait été très profondément amoureux d'elle et cet amour avait duré des années avant qu'il ne puisse tourner la page.

Elle ne répondit pas à sa question, ou plutôt, elle y répondit par un regard navré. Non, en effet, à sa place, elle n'aurait pas accepté ça. Elle se serait même fait un plaisir, sans doute, de rire au nez de la personne avant de l'éconduire sèchement, avec toute la froideur dont elle était capable. Elle se rendit compte alors qu'elle était sans doute bien plus sadique que lui. Mais on ne plaisantait pas avec les sentiments. Alors, elle ne pouvait faire autre chose que se résigner. « Tu as raison », admit-elle, sans toutefois baisser les yeux. « C'est le juste retour des choses. » Elle sentit alors une boule se former dans sa gorge et fit son possible pour la faire disparaître avant de reprendre la parole. « C'est vrai, sans doute, mes sentiments ne sont rien comparés aux tiens, et j'en suis profondément touchée. Mais mon cœur… bat vraiment la chamade pour toi. Et j'ai bien ce creux dans le ventre. Alors si ça peut te rassurer, sache que je suis moi aussi meurtrie par ta réponse, pour ce que ça vaut, même si c'est rien par rapport à la profonde tristesse que tu as pu ressentir. » Sa voix tremblait légèrement, et sur ces mots, elle se leva et posa son verre. « Je n'aurais pas dû venir. Mais au moins, tu as pu avoir ce que tu voulais. » Le ton employé n'était pas vraiment celui des reproches, mais plutôt du dépit. Elle se dirigea vers la porte, prête à la prendre.
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Le regard de Bonnie fut suffisamment éloquent pour que Caleb se passe de discours. Évidemment, à sa place elle n'aurait pas mieux réagi. Sans doute aurait-elle même fait preuve de plus de cruauté encore, là où Caleb n'avait fait que lui exposer à quelqu'un point elle lui avait explosé le cœur des années plus tôt et à quel point il avait dû travailler sur lui-même pour se débarrasser de quelque chose qu'il n'avait pas demandé à éprouver pour une femme qui visiblement ne le méritait pas.

Elle réussit enfin à répondre et le ton de sa voix, la façon qu'elle avait de trembler ne pouvait qu'apporter une joie féroce au jeune Mangemort. Finalement elle goûtait à sa propre médecine. Finalement elle se rendait compte qu'elle avait perdu il y a des années quelqu'un qui aurait pu la rendre bien plus heureuse que son cher frère adultère. Peut-être partageait-il cette nature avec lui. Peut-être pas. Caleb en avait fini d'essayer de ressembler à son père malgré tout l'amour qu'il lui portait. Cessé aussi de vouloir prouver sa valeur sur le terrain des autres alors qu'il pouvait briller sur le sien.

Elle se décida alors à partir, la meilleure chose à faire dans sa position. Lui aussi était parti, des années plus tôt, un poids bien trop lourd sur l'estomac, une tâche sur sa confiance, sa fierté bafouée et rempli d'indignation et d'une incroyable tristesse. Peut-être avait-il pleuré, qui sait ? À quatorze ans on a encore le droit de pleurer sur un cœur brisé. Aujourd'hui il avait séché ses yeux il y a bien longtemps et imaginait que Bonnie aussi, malgré le plaisir qu'il aurait prit à voir ses larmes. Cependant ce n'était que justice, il ne lui avait pas laissé voir les siennes non plus.

Alors qu'il la regardait s'avancer vers la porte, depuis son canapé, Caleb sentit comme une sorte de tiraillement, comme un sentiment d'agacement mêlé d'adrénaline. Il ne voulait pas qu'elle parte et s'en rendre compte le fit se lever d'un bond pour se diriger vers elle alors qu'elle avait posée la main sur la poignée. Ne lui avait-il pas offert un discours sur les occasions manquées ? Il avait obtenu ce qu'il voulait, ce n'était plus le moment de jouer les enfants capricieux. Il arriva dans son dos, posant une main sur le battant ouvert d'à peine quelques centimètres pour refermer la porte alors qu'il glissait son deuxième bras autour de la taille de Bonnie, une main sur son ventre pour la coller contre son torse sans lui permettre de lui faire face. Sa bouche trouva son oreille tandis que de délicieux frissons se répandaient le long de son corps.

-Tu me connais bien mal si tu penses que je vais te laisser partir comme ça, Bonnie Rowle, susurra-t-il en insistant sur son nom qui s'était échappé de ses lèvres avec une sorte d'envie mal contenue. Tu me connais bien mal également si tu penses que j'ai eu ce que je voulais alors que je ne peux pas m'empêcher de crever d'envie que tu me remarques enfin, même après toutes ces années.

C'était bien le problème avec les fantasmes inatteignable, une fois qu'il leur prenait l'envie de passer à la portée des gens, ils ne pouvaient s'empêcher de les saisir. Bonnie n'avait aucune idée d'à quel point il aurait aimé la voir quitter sa suite et ressasser pendant des jours durant à quel point elle avait pu être stupide de le repousser, il y avait de ça des années. Cependant il aurait lui-même passé des jours à s'en vouloir de ne pas avoir saisi la chance qui se présentait à lui. Il embrassa son oreille, puis son cou, avec l'impertinence qu'il pouvait se permettre d'avoir du haut de ses vingt ans. Il se demandait ce que serait la réaction de cette sainte nitouche de Bonnie lorsqu'il la força à se retourner et l'attrapa par la nuque pour l'embrasser passionnément avec un rugissement de triomphe au fond de ses tripes.
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Elle avait essayé, elle avait échoué. Et même si c'était le juste retour des choses, c'était difficile à digérer. Elle avait donc hâte de rentrer chez elle et de pleurer dans son lit. Le lendemain, elle chercherait un moyen de s'en remettre, car il était hors de question qu'elle se laisse aller à cause d'un échec sentimental. Alors qu'elle ouvrait la porte, elle entendit Caleb arriver derrière elle. Sans doute tout simplement pour refermer la porte derrière elle une fois qu'elle serait partie. Il referma bien la porte, oui. Mais avant même qu'elle eût pu l'ouvrir entièrement. Surprise, elle voulut se retourner, mais il l'en empêcha en l'enserrant par la taille. Le cœur de Bonnie fit une chute dans sa poitrine. C'était la première fois qu'elle se trouvait ainsi contre lui, et même s'il l'empêchait de lui faire face, surtout parce qu'il l'empêchait de lui faire face d'ailleurs, elle aimait cette sensation. Elle l'adorait, même. Sentir sa chaleur, son odeur, son souffle contre son oreille. Elle frissonna de plaisir et sentit son corps s'embraser à ce contact. C'était définitivement lui, qu'elle aimait et qu'elle désirait, plus que tout.

Elle eut soudain un peu plus de difficulté à respirer tandis qu'il murmurait à son oreille son envie de la voir rester, et son excitation grandit un peu plus quand il admit qu'il ne l'avait jamais vraiment oubliée. Ces mots eurent presque l'effet d'un orgasme. Elle avait rêvé de les entendre, elle avait espéré qu'il ait continué de l'attendre pour pouvoir enfin lui offrir ce qu'il avait tant désiré toutes ces années. Elle voulait se donner à lui, elle voulait le chérir, elle voulait rattraper tout ce temps perdu, ces longues années séparés l'un de l'autre alors que l'évidence était là depuis le début mais qu'elle n'avait jamais voulu le voir. Elle profita du contact des lèvres du jeune homme sur sa peau avec une extase qu'elle avait bien du mal à dissimuler, soupirant de plaisir sous chacun de ses baisers, n'osant pas bouger de peur qu'il ne change d'avis. Et quand enfin il la força à se retourner pour lui offrir un véritable baiser enflammé, elle fut au paradis et oublia immédiatement toutes les convenances, tout le travail qu'elle avait fait sur elle pour établir une véritable distance avec les gens. Elle n'avait plus aucune distance à établir entre elle et lui, bien au contraire.

L'attrapant par la nuque, elle lui rendit son baiser avec fougue, puis se pressa contre lui et fit glisser sa main le long de sa colonne vertébrale, avant de finalement rompre le contact de leurs lèvres et lui adresser un sourire radieux. « Je suis vraiment désolée de t'avoir fait attendre », s'excusa-t-elle d'un ton lascif avant de reprendre possession de ses lèvres avec tout autant d'avidité. Elle n'avait pas été aussi éprise de quelqu'un depuis bien longtemps, et se sentait sur un petit nuage d'avoir enfin obtenu ce qu'elle voulait, d'être dans les bras de celui qui comptait tant pour elle. C'était magique, bien au-delà de la magie qu'ils connaissaient. Après la désillusion à laquelle elle venait de se confronter, elle se sentait soudain revivre, envahie par un nouveau souffle d'énergie. Et elle ne pouvait s'empêcher de le toucher pour être certaine qu'il était bien là, de le serrer contre elle par peur qu'il s'en aille, parce qu'elle refusait que ce ne soit qu'un rêve. Abandonnant finalement ses lèvres à contrecœur, elle reprit son souffle et la parole, brièvement néanmoins. « Je te propose de rattraper immédiatement le temps perdu », suggéra-t-elle en commençant à déboutonner fébrilement les boutons de la chemise du jeune homme tout en déposant des baisers brûlants dans son cou.
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Caleb se laissa emporter dans le baiser sans même tenter de se retenir. Pourquoi le ferait-il ? Ces lèvres, cette bouche, cette femme qui se pressait contre lui en lui rendant son baiser avec une passion égale à la sienne, il en avait tant rêvé que de ne pas en profiter lui paraissait être un crime, une traîtrise, une parjure à lui-même. Il la fit reculer rapidement contre la porte définitivement fermée pour ce soir, voulant toujours plus sensations, souhaitant que le feu qui brûlait dans ses veines ne s'éteigne jamais.

Son sourire, sa voix, sa passion lorsqu'elle refermait sa main sur sa nuque pour l'entraîner dans un baiser presque brutal à force d'être ardent, tous ces éléments ne ressemblaient tellement pas à la Bonnie qu'il connaissait que pour un peu il aurait pu croire à une imposture. Cependant c'était bien elle, rien ne saurait lui gâcher cette satisfaction, se plaisir de l'avoir enfin pour lui tandis qu'elle commençait à détacher son haut avec un enthousiasme qu'il n'aurait jamais imaginé de sa part. Il ne prit pas autant de précautions pour sa part, attrapant les deux pans de la chemise de Bonnie pour tirer dessus et l'ouvrir d'un coup sec. Ça se réparait facilement.

-Bonne idée, on a beaucoup de temps à rattraper, souffla-t-il alors que ses mains parcouraient déjà de sa peau.

Il lui fit relever la tête pour l'embrasser encore et retira sa propre chemise pour pouvoir sentir sa peau tout contre la sienne, chaude, presque incandescente. Tout ce à quoi il pouvait penser maintenant alors qu'il descendait dévorer son cou était qu'ils ne pourraient jamais atteindre sa chambre. Il avait trop attendu ce moment pour perdre une seconde de plus en trajet. En revanche il pouvait se permettre de retourner jusque sur le canapé.

Sans se détacher d'elle, il l'entraîna avec lui jusqu'à son canapé où il la poussa avant de s'allonger sur elle, embrassant son cou, son buste, cherchant à défaire son soutien gorge également qu'il envoya sur le sol pour s'emparer de ses seins tandis que son entrejambe déjà complètement tendue cherchait à être libérée de son pantalon.

-T'es à moi maintenant, déclara-t-il en remontant ses mains sous sa jupe avec une impatience qui avait pour cause le désir puissant qu'elle créait en lui.

Elle était à lui et il n'y avait rien d'autre à dire à ce sujet. Il l'avait voulu et il l'avait enfin, à présent il ne comptait plus la laisser partir, elle allait lui appartenir autant de temps qu'il voudrait d'elle et Caleb était sûr que ce temps serait long avant qu'il ne se lasse de la femme qu'il avait au fond toujours voulu.
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Quand Caleb arracha son chemisier d'un seul coup, Bonnie se dit qu'il y avait finalement quelque chose de bon dans la jeunesse. L'impétuosité. Les hommes plus âgés n'avaient pas cette spontanéité, cette fougue. Le voir aussi enthousiaste ne faisait qu'exciter davantage la jeune femme. Elle se laissa aller sous ses caresses et ses baisers en les lui rendant avec passion, avec l'impression d'être dans un autre monde. Pendant des années, elle était restée enfermée dans son amour impossible pour Paris, alors que le véritable homme de sa vie était juste à côté, simplement caché dans l'ombre de son frère. Elle avait été idiote de ne pas s'en rendre compte plus tôt. Malgré cela, elle avait encore peine à croire ce qui se passait, et il devait certainement être dans le même cas qu'elle. Loin d'elle l'idée de remettre quoi que ce soit en question néanmoins. Elle le voulait, et plus elle partageait ses bras, plus elle avait la sensation qu'il était fait pour elle. C'était instinctif.

Ses mains et ses lèvres couraient sur sa peau nue avec délectation, appréciant chaque courbe de ses muscles, ravie de constater que l'adolescent qu'elle avait connu était devenu un homme bien bâti. Elle se laissa volontiers entraîner et coucher sur le canapé, offerte à lui, appréciant qu'il prenne ainsi les devants. Il avait décidément beaucoup changé, l'élève de Poudlard un peu timide, éclipsé par un frère plus populaire. Il était devenu beaucoup plus sûr de lui, et elle l'avait senti dès son arrivée au Ministère par ailleurs. C'était en partie pour ça qu'elle avait été naturellement attirée par lui. Elle aimait les hommes avec du caractère. Les atomes crochus avaient fait le reste. Elle aussi devait lui sembler différente, et pour cause, elle se montrait plus sulfureuse que jamais, l'attirant à elle pour l'inciter à poursuivre ses caresses, gémissant au contact de ses lèvres sur sa peau. Sa main se perdit dans ses cheveux tandis qu'il goûtait à sa poitrine, lui arrachant un râle de plaisir.

Son souffle s'accéléra soudain quand il glissa ses mains sous sa jupe. « Je suis à toi », acquiesça-t-elle, le regard flamboyant, tandis que ses propres mains couraient sur son torse et descendirent vers son pantalon qu'elle déboutonna avec habileté. Elle passa sa main à l'intérieur pour libérer l'objet de son désir qu'elle caressa avec envie. « Continue », souffla-t-elle à son oreille, presque implorante, après l'avoir délicatement saisi par la nuque. « Je veux que tu saches à quel point j'ai envie de toi... » susurra-t-elle, brûlante de désir et impatiente à l'idée de sentir ses doigts sur son intimité devenue particulièrement sensible. Elle l'embrassa, accentuant ses caresses, avec cette avidité qui la caractérisait et que pourtant personne ne soupçonnait avant d'y avoir été confronté. Elle ne souvenait pas néanmoins avoir autant désiré quelqu'un auparavant. Sans doute parce que pour la première fois, de réels sentiments se mêlaient à ce désir. Parce qu'elle le connaissait, parce qu'elle lui faisait confiance, parce qu'ils étaient sans doute des âmes-sœurs depuis le départ, sauf qu'il avait été le seul à s'en rendre compte beaucoup plus tôt. Parce qu'elle l'aimait, sans doute, et que ce sentiment lui donnait des ailes. Elle se serait damnée pour lui sur-le-champ à ce moment-là.
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Caleb était de plus en plus étonné par la Bonnie qui se trouvait dans ses bras et désormais sous son corps. Jamais il n'aurais soupçonné qu'une femme aussi coincé au quotidien puisse se montrer aussi passionnée, aussi avide d'être possédée alors qu'elle semblait décider à repousser tous les hommes qui s'approchaient un peu trop prêt. Il y avait quelque chose de bon dans le fait qu'elle ne se montre pas effarouchée par l'envie dévorante qui le possédait, il n'aurait sans doute pas pu se contenir très longtemps après toutes ces années à la vouloir encore en secret.

Elle passa une main dans ses cheveux et Caleb sentit des frissons se répandre partout dans son corps tandis que les baisers qu'il offrait à sa poitrine obtenaient des râles de plaisir délicieux en réponse. Elle réagit favorablement à la main qu'il glissa sous sa jupe, mais encore une fois il fut surpris lorsqu'elle lui rendit la pareille en déboutonnant son pantalon sans même avoir besoin de regarder, semblait-il. Serait-elle plus expérimenté qu'elle n'y paraissait ? Sans doute devrait-il se sentir jaloux, mais pour le moment tout ce que ça impliquait était qu'il allait sans doute prendre plus de plaisir encore que prévu et le gémissement qu'il poussa lorsqu'elle saisit son sexe fut absolument sincère.

Ce soir elle était à lui, enfin, elle se donnait et qu'elle le confirme à voix haute, qu'elle lui dise qu'elle lui appartenait ne fit que remplacer son sang par ce qui semblait être de la lave en fusion, la chaleur étant insupportable et son envie dévorante. Il savait qu'il n'avait jamais désiré une femme à ce point, il savait que Bonnie lui faisait tourner la tête d'une façon qu'il n'aurait jamais pu imaginer et il se félicitait de voir que son amour d'enfance, la femme sur laquelle il fantasmait en secret, et lui-même avaient le réel potentiel de s'accorder parfaitement dans les ébats amoureux.

Caleb remonta sa main un peu plus entre ses jambes, pantelant à cause des caresses qu'elle lui prodiguait tout autant que par sa voix presque implorante proche de son oreille, l'incitant à continuer. En remontant, il rencontra son sous-vêtement avec lequel il ne souhaitait pas être dérangé ce soir et le lui retira directement avant de glisser sa main directement sur son sexe sans plus de préambule, découvrant à quel point Bonnie pouvait le désirer, redoublant son propre désir tandis qu'elle échangeait avec lui un baiser qu'il ne pu s'empêcher de rendre plus violent qu'il ne l'était au départ.

Car c'était ce qu'il se passait. Bonnie et son comportement faisaient ressortir en lui la violence qui semblait courir dans les veines des vrais Selwyn. Il se sentait fort, il se sentait véritablement homme car à présent la femme qui l'avait éconduit parce qu'il n'était qu'un enfant lui rendait cette fierté qu'il avait perdu à l'époque de sa déclaration. Il n'avait pas besoin de lui montrer à quel point il la désirait. Tout son corps semblait bouillir d'impatience à l'idée de la pénétrer enfin et ses hanches ne pouvaient s'empêcher d'aller vers sa main.

Il descendit un peu plus son pantalon et son boxer, voulant plus de liberté de mouvement, puis il emprisonna ses deux mains dans l'une des siennes alors qu'il allait embrasser son cou et que les doigts de sa main libre se faisaient plus aventureux encore et ce glissaient dans l'endroit qu'il souhaitait atteindre plus que tout, facilement grâce au désir qu'elle semblait ressentir pour lui. Plus il y pensait, plus il se disait qu'il aurait dû deviner que Bonnie n'avait rien d'une gentille fille, mais il devait avouer qu'elle cachait bien son jeu. Bientôt cependant il en eut assez de jouer avec ses doigts et libéra enfin ses mains pour pouvoir avancer les hanches directement contre elle, prenant garde de ne pas la pénétrer malgré ce besoin presque animal qu'il ressentait de la prendre avec toute la force dont il était capable, se contant de la caresser à l'aide de sa virilité pour la faire languir.

-Dit moi à quel point tu le veux, murmura-t-il.

Son ultime victoire. Elle savait à quel point lui la voulait, à quel point lui l'avait toujours voulu, semblait-il. À présent il voulait qu'elle lui rende la pareille et qu'elle lui montre toute l'intensité de sa propre envie d'être possédée par Caleb Selwyn.
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Il obéit à ses suppliques, et sentir enfin sa main sur son intimité la rendit folle. Son pouls s'accéléra soudain et sa respiration se fit plus saccadée tandis qu'elle s'abandonnait, oubliant totalement tout ce qui n'était pas… lui. Elle ne voulait que lui, elle ne jurait que par lui, son cœur, son corps et son âme le désiraient. Pourquoi avait-elle attendu aussi longtemps ? Pourquoi sa raison avait-elle été si longue à comprendre qu'il était le seul et l'unique ? Docile, elle se laissa emprisonner dans sa main. Elle aimait se sentir ainsi à sa merci. Elle aimait le sentir si sûr de lui. Elle savait qu'il prenait ainsi sa revanche sur elle, sa contrepartie pour avoir été éconduit auparavant. À présent, c'était lui qui voulait prendre le dessus, et c'était lui qui l'avait, de toute évidence, ce qui était bien loin de déplaire à la jeune femme. Elle n'avait jamais été aussi heureuse d'avoir eu tort. Elle n'avait jamais été aussi malheureuse d'avoir eu tort. Trop de possibilités pourraient alors se bousculer dans sa tête. Pourraient seulement, mais ne le faisaient pas, tout simplement parce qu'elle n'avait aucune envie d'y réfléchir. Tout ce qu'elle voulait, c'était faire l'amour avec cet homme, peu en importaient les causes ou les conséquences.

Elle soupira sous ses baisers, gémit sous ses caresses, et poussa un cri de plaisir quand il s'aventura plus loin en elle. Elle était alors au comble de l'excitation, au paroxysme de la sensibilité sensorielle et les sons qui passaient ses lèvres en attestaient. Elle n'était que désir et plaisir entre ses doigts. Puis il la libéra, ce qui provoqua à la fois frustration et impatience chez elle. Elle le voulait en elle, elle voulait contre elle, et elle referma donc ses bras sur lui pour le serrer contre son cœur, tandis que sa main descendait jusqu'en bas de son dos pour aller flatter son séant et l'inciter à s'enhardir un  peu plus. Mais il n'en fit rien, se contentant de la caresser de sa virilité. Il la faisait languir, encore. Il n'avait pas fini de se venger. Pourtant, elle savait qu'il en avait autant envie qu'elle. Elle voulait glisser sa main sous lui, n'y tenant plus, mais c'était impossible. Il attendait son feu vert, mais pas de cette façon. Il voulait l'entendre. Il voulait une preuve supplémentaire, s'il en fallait une, qu'elle n'attendait que ça. Une preuve qu'elle lui était à présent totalement soumise, qu'elle était sienne. « Tu me rends folle », souffla-t-elle, pantelante, un sourire étirant néanmoins ses lèvres. « Tu sais à quel point je te veux, tu peux le sentir... » Elle lui caressa la nuque dans un geste tendre et couvrit langoureusement son visage de baisers. « Je suis à toi maintenant, rien qu'à toi… C'est toi qui hantes mes pensées, qu'elles soient tendres ou luxurieuses, c'est à tes côtés que je veux être, et c'est de toi dont j'ai envie, là, maintenant. Alors je t'en prie, ne me fais pas attendre plus longtemps, même si moi je t'ai fait attendre des années. Je sais que tu en as envie aussi. » Elle fit glisser ses lèvres sur sa mâchoire et vint passer sa langue sur le lobe de son oreille. Sa main courut le long de son dos pour aller retrouver sa position initiale tandis qu'elle ondulait lentement du bassin, avide de la suite.
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Électrisé, enflammé, puis embrasé alors qu'ils se donnaient l'un à l'autre, enlacés fermement et presque brutalement. Le plaisir est sincère, les sentiments présents, mais ce qui le réjouit le plus, ce qui envoie Caleb planer directement dans les méandres du septième ciel, ce qui l'assoit sur un nuage rempli de satisfaction aux teintes grisâtres, c'est plus que tout le fait d'être en totale position de force par rapport à elle. Il la domine. Il choisit de faire ce qu'il veut et elle n'a pas voix au chapitre ce soir, totalement soumise à son bon vouloir.

Lorsqu'il se détache d'elle, il est en sueur et halète en cherchant son souffle, mais dans son corps vibre la corde du vainqueur, celui qui a pu avoir ce dont il rêvait et plus encore, peu importe s'il avait pu échouer auparavant. Cet échec était désormais effacé par ce que Bonnie lui avait offert ce soir. À savoir son cœur. Qu'elle n'aie aucune doute dessus, Caleb comptait en prendre grand soin de ce cœur que le sien avait si ardemment désiré. Son cœur à lui battait toujours fermement dans sa poitrine, essayant de se calmer après l'exercice pour lequel il avait sacrifié son souffle.

-Tu peux rester, déclara-t-il alors à voix basse.

Parce qu'il a beau avoir appris l'humilité, en faire preuve ne sera pas pour ce soir. Il adoucit cependant ses paroles d'une légère caresse sur la joue qui glisse lentement le long de son cou, puis redessine sa clavicule sans se presser. Il n'était même pas complètement déshabillé et elle non plus, leur vêtements restant pendant le long de leur corps, témoins de la violence de leur échange qui n'avait pas pu attendre de se trouver un lit pour s'exprimer.

Il espérait qu'elle comprenne que c'était là une sorte de compliment qu'il lui adressait. Une grande faveur, presque. Caleb ne laissait pas n'importe qui dormir dans son lit. En vérité il ne se rappelait pas de la dernière personne qui avait eu le droit d'y rester après avoir couché avec lui. Sans doute une personne avec laquelle il avait un peu trop bu à ce moment là.

Il se releva alors, remontant son caleçon et attachant à nouveau son pantalon, mais en se passant de remettre sa chemise. La vue ne risquait sans doute pas de gêner son invitée. Il essaya de se rappeler son état d'esprit, des années plus tôt. Le comportement qu'il avait eu. Il se sentait tellement plus puissant lorsqu'il se comparait à ce qu'il était auparavant. Bonnie n'était-elle pas la preuve ultime que désormais rien ne pourrait l'arrêter ? Celle qui avait été si prompte à repousser ses avances lui mangeait désormais dans la main ou presque. C'est pour ça qu'il ne lui demandait pas de rester malgré son envie qu'elle le fasse. Cette supériorité vis-à-vis d'elle, il souhaitait la conserver pour encore un moment. Il souhaitait en jouir tout autant qu'il avait joui de sa personne et qu'il continuerait à en jouir tant qu'il le voudrait. Sans doute Bonnie ne comprenait-elle pas dans quoi elle s'était engagée. L'amour fou qu'il avait pu ressentir pour elle n'aurait jamais pu rester en l'état après toutes ces années. Doucement, il avait évolué, s'était transformé, vicié jusqu'à devenir ce qu'il ressentait aujourd'hui. Bien entendu il voulait toujours Bonnie. Cependant les raisons de cette volonté étaient désormais légèrement différentes...
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