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sujet; La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir.

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Comment imaginer pareil réaction à un simple sort de nettoyage ? Il s’était violemment reculé, il avait fui ma baguette, mon sort, moi. Il se tenait là à seulement quelques mètres comme tétanisé et de surprise j’avais baissé la tête, rentrée dans mes épaules comme pour me protéger d’un coup qui n’arriverait jamais. Ma main s’était resserré sur ma baguette et le sort qui toucha finalement le canapé s’envola comme une nuée d’oiseaux apeurés. Il bredouille, s’excuse et je secoue légèrement la tête. Non non ça va je… suis juste surprise. Mais les mots meurent sur mes lèvres, inquiète de le voir dans cet état, sa baguette serrée dans ses mains me pointant comme une ennemie. D’un geste mesuré je pose ma baguette sur la table basse, je ne suis en aucun cas un danger pour lui, du moins pas un danger immédiat il doit en être certain. J’ignore tout de ce qui peut lui traverser l’esprit, de ce qui a causé pareille réaction mais j’aimerai comprendre, je voulais comprendre. Il détourne le regard et je me mords la lèvre me sentant coupable de quelque chose que j’ignorais complétement. Mille et une questions traversaient mon esprit. Qu’avais-je fais ? Qu’avais-je dis ? Et surtout que devais-je faire pour qu’il ne s’éloigne pas de moi de cette façon. Le cœur serré je me relevais et avançais de quelques pas en sa direction la main tendue vers lui. Il passait sa main sur son visage comme pour effacer quelque chose, mais quoi ? Ma main se referme et redescend le long de mon corps. Impuissante, incapable d’agir comme il le faudrait.  Mon regard passa de l’inquiétude à la peur quand un premier sanglot ébranla tout son corps, quand la première larme roula sur sa joue. Par Merlin il devait parler avant que mon cœur n’explose dans ma poitrine à force d’être ainsi malmené.  Je ressentais sa tristesse comme un coup de poignard que quelqu’un s’amuserait à remuer en moi, et cette petite voix qui n’a de cesse de me traiter d’incapable, de me dire que c’est ma faute s’il se décompose de cette façon, de ma faute si la tristesse l’assaille. Il me tourne le dos et je sers les poings, fais un pas de nouveau et me stoppe net quand il me parle de nouveau. Il s’excuse, sanglote et m’explique, enfin. Je fronce les sourcils, repousse au fond de mon esprit mes peurs égoïste que sa tristesse provienne de moi, de mes erreurs, de mes mensonges. Je tente de reconstituer le puzzle et mon regard croise sa main bandé… Bellatrix. Alors il n’y a qu’une chose que je puisse faire, une chose dont je sois capable. Je m’avance, m’approche, pose ma main sur son avant-bras, doucement, pour ne pas l’effrayer, avant de venir face à lui. Ma main glisse sur la sienne, il tient toujours fermement sa baguette. Je sais qu’il ne l’utilisera pas contre moi mais il ne doit pas se raccrocher à elle. Non, je peux être son soutien, son pilier. J’ignore ce qu’il a pu se passer cette après-midi avec ma tante sur ce marché de noël mais au vue de sa réaction cela a dû être terrible. Mon autre main se pose avec une douceur infinie sur son visage. J’essuie une larme, caresse ses yeux fermés. Regrette amèrement d’avoir ôté mes talons en entrant et d’être aussi petite. De ne pouvoir l’étreindre tout entier, le protéger de mes bras. Tout va bien, tu es en sécurité ici… je suis avec toi… Même si je doutais que ma simple présence puisse le rassurer de quoi que ce soit. Parles moi Caleb, je peux tout entendre… Je connais ma tante, je sais ce dont elle est capable. Du pire, uniquement du pire. S’il te plait, regarde-moi, parle-moi ça te fera du bien. Je la hais, du plus profond de mon être je hais cette femme qui brise tout ce qu’elle touche. J’en ai assez qu’elle s’en prenne au miens, assez que tous les hommes de ma vie aient à subir ses folies. Elle paiera, en temps utile elle paiera mais là, il n’y a que lui qui compte.
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Gwen ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait et Caleb ne voulait pas qu'elle comprenne. Ses paupières étaient fermés avec force sur ses yeux pour empêcher les fugueuses de s'en échapper, mais sans succès. Il les gardait fermés pour ne pas avoir à affronter le regard de Gwen, pour ne pas avoir à lui exposer l'horreur de ce qu'il était et de ce qu'il avait fait. Comme pourrait-il baisser les yeux dans les siens, rempli de cette pureté, de cette innocence et de cette douceur qui lui avait tant fait défaut aujourd'hui ? Comment se prétendre digne d'elle et surtout, comment affronter son regard et son beau visage dont les traits seraient sans doute tendu par l'horreur en comprenant ce qu'il avait fait s'il lui avouait tout.

Un contact sur son avant bras lui hérissa l'épiderme, mais il ne se dégagea pas. Tout son être hurlait, à la torture, quémandant sa peau, ses bras, son corps contre le sien dans une étreinte simple et chaleureuse qui effacerait tout ce qu'il avait fait, ou du moins qui l'effacerait de l'esprit de la femme qu'il aimait. Sa main au contact si léger descendit sur la sienne et il su qu'elle lui faisait face, mais refusait toujours d'ouvrir les yeux comme l'enfant capricieux qu'il avait un jour été, fuyant les confidences qu'il se savait obligé de faire, ou du moins en partie.

Enfin il sentit sa main se poser si délicatement sur son visage, si doucement, qu'il aurait pu se croire l'homme le plus fragile du monde. Avait-elle peur de le briser ? N'aurait-elle pas peur tout cours lorsqu'elle saurait ? Sa bouche s'entrouvre pour qu'un soupire s'en échappe, ne sachant pas lui-même s'il était le témoin de se tristesse ou de son soulagement au contact de ses doigts contre ses paupières toujours aussi résolument closes. Elle tâche alors de lui dire qu'il est en sécurité, mais ses paroles ne font que faire redoubler ses sanglots et il ouvre enfin les yeux avant de la serrer dans ses bras, se penchant sur elle jusqu'à pouvoir enfouir son visage dans son cou, jusqu'à pouvoir s'enfuir loin des aveux qu'il devait faire.

-Gwen je t'en prie ne me déteste pas...

Comment lui expliquer ? Comment lui dire que ce n'était pas sa tante la responsable, ou du moins, que ce n'était pas elle qui avait la première porté la main sur cette femme ? Inspirant profondément, il se redressa, les yeux baissés sur ses pieds et rangea sa baguette pour prendre les mains de Gwen dans les siennes.

-Mrs. Lestrange... Il grimaça. Bellatrix. Tu sais comment elle est. Notre altercation a attiré les curieux. Parmi eux il y avait... il y avait une femme. Bellatrix l'a amené devant moi et m'a demandé de la torturer, en public et... et je l'ai fais.

Il s'arrêta pour prendre une nouvelle inspiration, serrant un peu plus fort les mains de son aimée entre les siennes. Si seulement elle pouvait savoir à quel point il l'aimait... Il ne pouvait pas se permettre de la perdre sur quelque chose qu'il avait pensé à ce moment là. Elle ne devait pas savoir cette envie féroce de faire souffrir cette femme qui l'avait traversé. Il avait besoin d'elle.

-Elle a trouvé que je n'y mettais pas assez... d'originalité. Elle m'a fait une démonstration en utilisant ce sort sur elle, à l'intérieur d'elle. J'ai voulu la tuer, cette femme en. En la brûlant depuis l'intérieur, mais Bellatrix l'a faite exploser en comprenant que je cherchais à l'achever, c'était horrible, il y avait du sang et des viscères partout...

Il renifla, puis tâcha de calmer sa respiration. Il lâcha les mains de Gwen, pas sûr qu'elle voudrait les tenir à nouveau dans les siennes, puis il lui lança un regard suppliant, encore humide. Il ne se rappelait pas de la dernière fois qu'il avait pleuré devant quelqu'un.

-Ne soit pas dégoûtée parce que j'ai fais, je t'en prie...

Il n'avait aucune excuse. À sa place, dans sa propre situation, elle aurait sans doute désobéit à Bellatrix, elle n'aurait pas voulu torturer une innocente. Ça n'était pas pour rien que Caleb était devenu stratège chez les Mangemorts. Il ne souhaitait pas avoir lui-même du sang sur les mains. Le sale travail n'était pas pour lui. Il était heureux que d'autres sachent le faire, cependant. Il les enviait. Il enviait leur désinvolture devant leur propre monstruosité, comme si ça n'avait aucune importance. Caleb ne savait pas s'il devait embrasser sa part d'ombre ou la conserver sous verrou.
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Ses yeux sont clos et mon impuissance se fait douloureuse. Lorsqu’ils s’ouvrent enfin j’ai à peine le temps de voir son regard rougi par les larmes qu’il me serre contre lui et enfoui son visage dans mon cou. Mes bras l’encerclent, ma main droite caresse sa nuque, ses cheveux pour le réconforter. Mes yeux s’arrondissent à ses paroles, surprise, qu’a-t-il donc fait pour qu’il puisse penser que je sois en mesure de le détester ? Un baiser, juste un léger baiser que je dépose sur sa tempe avant qu’il ne se redresse pour lui faire comprendre qu’il n’en sera rien, qu’il peut parler sans avoir peur de perdre mon affection, mon amour. Il prend mes mains et j’entrelace mes doigts aux siens de cette main « valide » que je n’avais pas soignée quelques heures plus tôt. Je l’écoute, lui donne toute l’attention dont il a besoin même si son regard est fuyant, qu’il observe ses pieds pour éviter de croiser mon regard, les émotions déplaisantes qu’il avait sans doute peur d’y lire. Oui, je connaissais ma « tante », je ne la connaissais que trop bien même. La torture, plus qu’un violon d’ingres pour elle, presque une raison de vivre, autant que de lécher les pieds crasseux de son maître. Et Caleb avait dû y participer, contraint par la force des choses, c’était elle ou lui n’est-ce pas ? Il était aisé de se dire ça, je l’avais moi-même fait en tuant Melchior. Lui ou moi, cette femme ou Caleb… un choix basique à défaut d’être réellement simple. J’imaginais la scène, je voyais le visage de cette pauvre femme rendue muette par la terreur de se retrouver entre les mains de Bellatrix, proie amenée au pied de son bourreau, aux pieds de Caleb. La pression qu’il exerçait sur mes mains semblait me prévenir que le pire n’était pas encore arrivé que la torture ne s’était pas arrêtée au Doloris. Je tentais de conserver au maximum une respiration normale, un regard neutre même si j’avais beaucoup de mal à camoufler mon angoisse, mon inquiétude non vis-à-vis de sa pauvre victime mais pour lui. Je n’étais pas sans cœur, juste bien trop habitué aux caprices de mes aînés, à la dureté de la vie. La torture n’avait jamais rien d’originale, jamais. Ma « mère » avait tenté de l’être un jour en m’envoyant valser contre le piano tout en m’ordonnant amusée de ne pas l’abimer mais cela n’avait rien changé à la douleur ressenti. Qu’on use d’un sort ou d’un autre pour torturer ne changeait rien pour la victime, le spectacle était juste plus ou moins sonore, plus ou moins visuel et ma tante aimait le clinquant, le bruyant, le salissant… Je comprenais le malaise qu’il avait ressenti en m’entendant lancer le tergeo et me mordait l’intérieur de la lèvre en imaginant la peur qu’il avait dû ressentir que cela se produise, encore et sur lui cette fois. Je n’avais jamais imaginé qu’un tel sort soit utilisé de cette façon… c’était barbare, inhumain, c’était tout elle. La douleur avait dû être aussi fulgurante qu’insidieuse, s’étouffer, se noyer de l’intérieur me glaçait le sang. Il avait voulu l’achever, mettre fin à ses souffrance mais cela n’avait pas plu, bien sûr que non, une lente agonie était bien plus délectable qu’une mort propre et rapide. Bien sûr que j’étais horrifiée, bien sûr que la bile me remontait aux lèvres tant l’image qui s’imprimait dans mon esprit était atroce mais je n’en montrais rien, il était déjà bien assez affecter par ses propres démons pour lui infliger les miens. Il lâcha mes mains et parvint enfin à me regarder. Il n’y avait nul reproche dans mon regard, aucun signe de dégout sur mon visage, seul l’inquiétude était visible, détectable. Ma main retrouva son visage, j’essuyais de mon pouce une larme avant de caresser sa joue, de remonter jusqu’à son front. Ecoute-moi bien Caleb. Ma main s’était arrêtée dans son cou. Je ne vais pas te mentir, te dire que je sais ce que tu as traversé. Je ne peux qu’imaginer l’horreur de ce que tu as vécu. L’atrocité de ces instants, l’usage abusif d’une magie commune à des fins de spectacle dégradant et barbare. Mais je connais ma tante, je connais son gout prononcé pour tout ce qui choque, tout ce qui marque les esprits à jamais. Car nul ne pouvait douter que Caleb se souviendrait de cette rencontre toute sa vie et qu’il en ferait vraisemblablement des cauchemars durant des nuits. Et je te connais, toi. Mes doigts effleuraient sa peau, caressant ses traits. Ce qui m’aurai choqué c’est que cette scène ne t’ébranle pas, que tu sois resté insensible à ce que cette pauvre femme a vécu. Elle était ton épreuve Caleb, Bellatrix ne t’aurai jamais laissé repartir uniquement la main en sang si le spectacle n’avait pas été à la hauteur de ses folles espérances. Alors non, bien sûr cela n’ôtait rien à l’atrocité de ses propres gestes mais je n’allais pas le fuir. Je ne te déteste pas Caleb, je suis désolée que tu ais dû subir cela des mains de ma propre tante. Navrée qu’elle pose ne serait-ce qu’un regard sur toi. De ses yeux sans aucune lueur de « vie ». Désolée également de savoir que cela allait se reproduire maintenant qu’elle avait accepté d’être son mentor. Je veux que tu puisses partager toutes tes craintes, toutes tes peurs et tes doutes avec moi. Je veux être là pour moi. Je posais ma seconde main sur sa joue, l’obligeant à me regarder, à voir qu’un fin sourire s’était déposé sur mes lèvres. Dans les bons comme dans les mauvais moments. Comme le dirait un mage lorsque nous deviendront mari et femme. Je t’aime.
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Le regard de Gwen est exempt de tout dégoût lorsqu'elle le posa sur lui. Il ne trouva ni reproche, ni colère dirigée contre lui pour ce qu'il avait fait. Simplement de l'inquiétude alors qu'elle pose une main sur sa joue une nouvelle fois pour essuyer ses larmes, puis toucher son front et enfin redescendre dans son cou. Caleb souhaita alors être juste un peu plus petit pour que l'exercice ne soit pas compliqué pour elle et il se penche juste un tout petit peu en avant pour lui faciliter la tâche, plus que disposé à l'écouter puisque c'était ce qu'elle demandait.

Il ne la quitta pas des yeux pendant qu'elle lui parlait, ne voulant pas échapper à une seule de ses expression, à un seul infime changement dans sa façon de le regarder. Il ne voulait pas être épargné, il voulait être sûr que Gwen ne lui cache pas ce qu'elle pensait vraiment de lui à présent. Ils allaient se marier après tout et ce que Caleb voulait plus que tout était réussir à la rendre heureuse. Il aurait pu aller chercher son pardon à l'autre bout du monde s'il l'avait fallu, il le savait.

Cependant, rien ne changea dans son regard. Elle semblait juste inquiète pour lui, compatissante, même. Il avait été forcé de faire du mal à cette femme par la cruelle Bellatrix Lestrange. C'était la vérité en quelque sorte. Il ne l'aurait jamais fait de lui-même. Il n'aurait jamais cherché à faire exploser ou hurler qui que ce soit sans en avoir reçu l'ordre direct ou bien avoir une très bonne raison de le faire. Ici... sans doute pouvait-on considérer ça comme un ordre direct.

Ses doigts caressent son visage et Caleb ferme à nouveau les yeux, mais simplement pour profiter du contact cette fois, pour mieux les sentir sur lui. Elle pense le connaître. Elle aurait été choqué que cette scène ne l'ébranle pas. Si elle savait ce qu'il en avait pensé sur le moment, sans doute son avis changerait-il. Il se contenta de hocher la tête, sans chercher à la contredire. Pourquoi le ferait-il pour le moment ? Devait-il lui en parler ? Devait-il vraiment tout risquer en lui disant qu'au fond, tout au fond, il avait aimé la puissance qu'il avait ressenti en le faisant ? Car plus que l'acte en lui-même, c'était son état qu'il regrettait à présent. Loin de Bellatrix, sa propre folie lui apparaissait comme quelque chose d'absolument insupportable à conserver en lui-même.

Sa deuxième main se posa sur sa joue et Caleb ouvrit une nouvelle fois les yeux pour la regarder, se rendant compte que désormais, elle lui souriait très doucement. Il le lui rendit, hésitant et leva timidement ses mains pour les poser sur sa taille, son cœur rempli d'allégresse de la sentir aussi aimante. Au fond il ne pensait pas mériter autant d'indulgence de sa part, mais il était bien trop lâche et bien trop effrayé à l'idée de la perdre pour lui expliquer les détails de son état d'esprit à ce moment-là.

-Merci Gwen, je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Il était plus que sincère en disant ça et un son sourire ce fit moins timide, presque un peu contrit.

-Je sais juste que je ne serais pas aussi heureux que maintenant.

Il l'attira alors à lui une nouvelle fois, en douceur, comme si c'était elle qui avait besoin d'être consolée, posant une main sur ses cheveux pour les caresser tandis qu'il l'a laisser appuyer sa tête contre son torse. C'était qu'elle il pouvait la serre contre son corps qu'il ne regrettait finalement pas d'être plus grand.

-Je t'aime aussi, Gwen. Plus que tout, lui assura-t-il d'une voix plus calme.

Voilà au moins qui était honnête. Il l'aimait plus que tout. Il l'aimait même plus que lui, dépassant ce nombrilisme propre aux nobles membres de l'élite, plus particulièrement à ceux des familles de sang pur les plus anciennes dont ils faisaient tous les deux partie. Caleb appréciait de retrouver le calme dans son corps et dans sa tête, mais comme souvent dans la vie, c'était sans doute précisément parce qu'il appréciait un peu trop le moment que quelque chose dû venir l'interrompre. À savoir, des coups frappés à la porte pour leur apporter le repas, sans doute. Brave George.

Caleb poussa un long soupir, puis il embrassa le front de Gwen avant de la lâcher à son plus grand regret et de se diriger vers la porte d'entrer en soufflant un bon coup pour retrouver une voix et apparence normale. Sur le chemin il faillit trébucher sur le chaton qu'il esquiva de justesse, celuic-i s'intéressant à nouveau à son jouet magique, puis à nouveau au retour lorsqu'il portait dans ses mains les deux paquets contenant leur repas.

-Ce chat essaye déjà de se débarrasser de moi pour t'avoir pour elle toute seule, bougonna-t-il.

Il apporta leur deux repas sur la table de son salon, ne comptant pas manger dans la cuisine pour cette fois, puis les ouvrit d'un coup de baguette magique. Il pu alors admirer la façon dont le carton s'étalait pour leur servir de dessous de table, se métamorphosant au passage en une matière plus noble et plus légère que Caleb devinait être la matière d'origine, ainsi que les couverts et une serviette qui se disposèrent de part et d'autre de leur assiette à présent dévoilée.

-Eh bien, ils sont vraiment fort, admira-t-il. Le dîner est servi ! Je crois me souvenir que tu avais faim.

Il lui sourit à nouveau, un peu plus franchement, tâchant de faire redescendre ses sombres pensées où elles devaient rester, puis il lui tira la chaise avec toute la galanterie qui s'imposait pour l'inviter à s'installer. Il irait lui-même s'asseoir une fois l'avoir installée correctement.
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Je l’observe, le regarde avec bienveillance avec amour. Il se penche légèrement comme pour m’éviter la peine de me mettre sur la pointe des pieds pour l’atteindre, je l’en remercie d’une tendre caresse. Je suis consciente que ses actes sont atroces, consciente qu’un jour le simple fait de porter cette marque sur son avant-bras lui coûtera. Personne ne fera les compte des victimes, personne ne se demandera ni comment ni pourquoi il faisait partie des mangemorts, il sera jugé sur un tatouage… et ça m’effraie. Même si mes choix ont été faits depuis longtemps, que mes actes vont en ce sens, chaque jour me rappelle que ma famille, mes proches sont tous éparpillés dans les différents camps et que le prix à payer sera lourd de conséquences. J’ai peur de les perdre, peur de les voir disparaitre, s’éloigner de moi et pourtant. Il ne sait pas ce qu’il ferait sans moi et la réponse me saute aux yeux, violente et sournoise. Il se porterait beaucoup mieux. Aucun mot ne quitte mes lèvres, je retiens tout commentaire alors qu’il continu à se fourvoyer, non il ne serait pas moins heureux si je n’existais pas, il trouverait des jeunes femmes bien plus jolies, plus « simple » et surtout moins dangereuse que moi. Des jeunes filles qui ne lui apporteraient ni douleur, ni pertes ce dont je semblais parfaitement incapable. La culpabilité me ronge alors qu’il me serre contre lui. Je suis incapable d’agir autrement, je me sens responsable, c’est plus fort que moi. Je ne peux m’empêcher de réfléchir à ce qu’aurait été sa vie si j’étais simplement restée son amie. Il aurait pris la marque mais Bellatrix n’aurait sans doute pas jugé utile d’être son mentor, elle n’aurait pas jugé utile de lui donner « l’éducation » qu’elle attendait de la part de mon futur époux. Il ne serait ni blessé, ni choqué par ce qu’il avait fait, il n’aurait tout simplement pas eu à le faire. Caleb n’aurait pas été pris entre deux feux à des fiançailles sorcière. Oui, si je n’étais pas entré dans sa vie il s’en sortirait mieux, il vivrait plus sereinement. C’était un fait, j’attirais la douleur, j’accentuais les peines, mes choix étaient plus mauvais les uns que les autres et j’entrainais ceux que j’aimais. Mes frères, mon cousin, mes amis et maintenant lui. Mes yeux se ferment sur une triste réalité alors que je retiens les larmes qui montent et qu’égoïstement je profite de sa chaleur et de sa présence, incapable seulement de m’excuser pour toute cette macabre comédie. On frappe à la porte et je maudis cette commande. Il embrasse mon front mais je reste incapable de relever les yeux vers lui de peur de laisser échapper une larme. Il se dirige vers l’entrée et mes pas me conduisent rapidement à la cuisine. Je fais couler l’eau et ma main serre plus que de raison le robinet. Je n’ai pas le droit de craquer pas quand c’est lui qui a besoin que je sois forte. Alors ma main gauche passe sous le filet d’eau et je m’asperge le visage effaçant toute trace de souillure, les larmes invisibles. Je m’essuie et attrape deux verres, une bouteille d’eau que je viens déposer sur la table du salon où il dispose les repas. Je pose mon pied que le jouet de Macaron pour le faire repartir dans l’autre sens et adresse au chat puis à Caleb un doux sourire. Elle est jeune, elle apprendra à partager. Facile à dire quand on en est soi-même parfaitement incapable. Du bout des doigts je caresse son bras avant de m’installer sur la chaise qu’il me propose. Je pourrais avaler un hippogriffe entier. Annonçais-je avec un entrain parfaitement feint, je suis si douée pour mentir… J’attends qu’il s’installe à son tour pour poser ma main sur la sienne, chercher un contact, même infime. Tu vas voir leur cuisine est succulente. Sous la table Macaron s’attaque à mes pieds, elle joue avec mes orteils que je fais bouger à son intention, elle saute dessus, mordille parfois. Sans m’en rendre réellement compte mes paroles mentent parfois mieux que mes actes. Je joue un peu avec le contenu de mon assiette, grignote plus que je ne mange, j’ai encore en tête les paroles de Caleb, l’image de cette femme et en travers de la gorge les actes de ma tante. Mon sourire est présent, mes pensées ailleurs. Mes doigts s’entrelacent avec les siens quand mon cœur se sent plus vulnérable que jamais. J’imagine mille et un stratagème pour qu’il ne remarque rien, prenant de bien trop longues gorgées d’eau, riant parfois lorsque Macaron s’agite sous mes pieds mais rien n’y fait. Ma fourchette se pose près de mon assiette. Je suis fatiguée, épuisée et las. Caleb, je dois savoir… as-tu demandé à Bellatrix d’être ton mentor pour être apprécié de ma famille… ? Ma question était sans doute maladroite mais elle avait fini par échapper à mon contrôle. Je le regardais. L’as-tu fait pour moi? S’il répond non vais-je seulement le croire ? Est-ce que ça apaiserai ma culpabilité ? J’en doutais. Je ne te demanderai jamais d’agir comme Bellatrix, Rodolphus ou comme mon père… J’étais bien consciente que posséder la marque signifiait déjà d’avoir du sang sur les mains mais je ne voulais en aucun cas qu’il considère qu’il devait se comporter comme eux pour m’avoir, qu’il devait se forger la même réputation sanglante.
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À peine est-il assit que Gwen attrape sa main, se faisant caressante pour lui. Elle serait sans doute d'accord pour manger sur ses genoux si Caleb le lui proposait et il devait avouer que l'idée ne lui déplaisait pas vraiment. Cependant, il se décida à rester sage pour cette fois et se servit habilement de sa main gauche pour pour entamer son repas en écoutant les appréciations de Gwen. Effectivement, leur cuisine était excellente. Le repas était servit chaud et la cuisson était parfaite sous tous les égards. Caleb se régala et aurait aimé pouvoir en dire autant de la femme qui allait partager sa vie, cependant malgré toutes ses belles paroles, il se rendait parfaitement compte qu'elle ne mangeait rien ou presque.

Il n'en laissa rien paraître au début, mais Gwen oubliait très certainement que Caleb travaillait dans un milieu ou connaître les gestes, les réactions corporelles, le moindre changement de mimique pouvait être un avantage déterminant. Savoir ou et quand insister lorsque de gros enjeux étaient sur la table était indispensable dans le commerce international. Aussi, Gwen pouvait rire, elle pouvait prétendre, elle pouvait lui dire tout ce qu'il voulait entendre, mais Caleb se rendait parfaitement compte que la quantité de nourriture dans son assiette ne variait pas d'un pouce.

Encore un fois, Caleb se décida que la patience était de mise et ne dit rien, continuant simplement à déguster le plat qu'on leur avait apporté, jusqu'à ce que la main de Gwen ne soit plus simplement posée, mais enlacée avec la sienne. Il suffisait juste d'attendre encore un peu et Gwen sembla enfin décidée à lui dire ce qu'elle avait sur le cœur, posant sa fourchette tristement inutile à côté de son assiette qui n'avait presque pas varié en quantité. La question qu'elle lui posa lui fit froncer les sourcils et il reposa lui-même sa fourchette avant de chercher son autre main pour la prendre également.

-Gwen. Je n'ai pas demandé à Bellatrix d'être mon mentor. C'est Bellatrix qui m'a plus ou moins fait comprendre que désormais j'étais sous son aile. Je ne connais pas les relations qui existent entre les Lestrange, je ne chercherais pas l'approbation d'un de leur membre en torturant à mort une pauvre femme sans défense. Il y a de meilleures moyens de prouver que je suis digne de toi. Des moyens moins... Barbares.

Il lui offrit son sourire le plus tendre. Il serait prêt à faire n'importe quoi pour elle, y compris torturer toutes les personnes présentes au marché de noël s'il le fallait. Cependant s'il avait à le faire, ça serait pour elle. Pas pour faire plaisir à un membre de sa famille. Caleb s'était retrouvé coincé par Bellatrix, tout comme il aurait pu se retrouver coincé par Rookwood ou n'importe lequel de ces Mangemorts très important qui aurait décidé de jeter son dévolu sur lui.

-Ce n'est pas ta famille que j'épouse. C'est toi. Je ne veux pas manquer de respect à ton père ou n'importe qui d'autre, et je suis ravi qu'il ai accepté notre relation, mais son avis m'importe peu au final. Il n'y a que toi qui compte pour moi. Il n'y a que toi que je veux impressionner et je sais déjà que ce n'est pas en faisant ce que j'ai fait que je réussirais.

Gwen avait beau être adhérente, son métier consistait à soigner des gens. Que son petit ami lui donne plus de travail n'allait certainement pas lui faire plaisir, ou du moins c'est ce que Caleb pensait. Il jeta un coup d’œil délibéré à l'assiette de Gwen, toujours presque pleine, puis lui accorda un léger regard de reproche.

-Et si tu n'as pas faim, tu peux aussi me le dire, tu sais ?

Sous entendu qu'elle n'avait ni besoin de lui mentir, ni d'essayer de se forcer pour lui faire plaisir. Il n'était pas né de la dernière pluie. Il caressa doucement le dos de ses doigts à l'aide son pouce, tendrement. Il ne voulait pas qu'elle lui mente, même sur un détail aussi futile.
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Il m’observait, je sentais son regard sur moi. Quand il était plus pesant j’avalais le quart d’une bouchée comme-ci cela allait suffire à le contenter. Mais il savait, non, il sentait que malgré mes sourires tout n’allaient pas « bien ». Que ses paroles avaient éveillés en moi un sentiment de culpabilité que j’entretenais depuis de longues années. Que tout cela n’avait fait qu’alimenter d’avantage des sentiments douloureux que j’avais bien du mal à camoufler à ses côtés, face à son regard, ses gestes, ses attentions tendres et amoureuses. Il fronça les sourcils et je me mordais la lèvre inférieure, je venais de le blesser. ça n’était pas voulu, bien sûr mais je m’étais mal exprimée. Il posa sa fourchette et prit en sa possession ma seconde main. Je relevais mon regard vers lui, acceptant ce qu’il allait me dire sans broncher. Il ne lui avait pas demandé et cela me rassurait… un peu.  Les relations dans notre famille sont… compliquées.   Sans doute comme dans toutes les familles d’ailleurs. Mais entre la « mort » de ma mère, les dissensions entre mon père et Bellatrix, mon père et les Malfoy… Rien n’était simple pas même l’amour que je pouvais partager avec mes frères. Trop « puissant » avec Aramis, trop « distant » avec Arsenius… tout était très compliqué. Et qui pouvait refuser quoi que ce soit à Bellatrix Lestrange? Le bras droit du Lord, une des sorcière les plus folles de sa génération.  J’aurai tellement voulu que tu ne croises jamais sa route…que tu n’ai pas à subir sa folie. La pression de mes doigts se fait plus forte, mon cœur se serre, je n’arrive pas à m’ôter cette image de la tête, cette femme, sa famille… Qu’aurais-je fait si elle s’était attaquée à un de mes amis ? A un proche ? Si un jour il lui prenait l’envie de s’en prendre à Caleb, de le torturer s’il n’agissait pas comme elle le voulait ? La peur me nouait l’estomac mais les mots ne parvenaient pas à quitter mes lèvres, m’interdisant de montrer mes faiblesses, mes peurs. Malgré tout, ses paroles me réchauffent, m’apaisent quelque peu. Tu n’as rien à prouver, à personne. Surtout pas à Bellatrix, jamais. Ma culpabilité s’allégeait, légèrement, à moins que ce ne soit l’amour que j’éprouvais envers lui qui grandissait un peu plus à ses paroles. Il avait les bons mots, il avait ce sourire qui me faisait craquer. Il me rassurait sur l’avenir et il ne se rendait sans doute pas compte à quel point c’était important pour moi. Je secouais légèrement la tête à ses paroles tout en lui disant. Tu n’as pas à m’impressionner non plus tu sais…  Comme je doutais pouvoir l’impressionner moi-même un jour. Le décevoir ça je pourrais faire mais l’impressionner… Je croisais son regard, il observait mon assiette et je grimaçais en l’entendant et en détectant un léger reproche dans le son de sa voix. J’ai faim... c’est juste que... Je récupérais l’une de mes mains que je serrais sur la serviette.  Je m’en veux, je me sens... responsable. Les mots étaient lancés et mon regard perdu sur mon plat. Je n’arrive pas a m’ôter de la tête qu’un jour ça pourrait être toi... sous la baguette de ma propre tante.  Je tentais de respirer convenablement mais le froid me glaçait le sang et des frissons parcouraient mon corps. Je relevais péniblement mon regard vers lui. Aujourd’hui elle a fait exploser une innocente sur toi et demain je dois m’attendre à quoi? A devoir te soigner parce qu’elle t’aura envoyer dans un feudeymon qu’elle aura elle-même déclencher??? Ma voix se brisait, mes yeux se troublaient de larmes que je retenais tant bien que mal. Comprenait il seulement combien il comptait pour moi, combien je pouvais m’inquiéter...
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Caleb comprenait que Gwen s'inquiète pour lui. Il le comprenait vraiment. Lui aussi s'inquiétait dès qu'elle se mettait dans une situation dangereuse et ce même avant qu'ils ne sortent ensemble, car il avait toujours éprouvé pour elle cette tendresse qu'elle semblait être capable de faire naître en quiconque croisait sa route, à quelques exceptions près. Cependant, Gwen devait elle aussi comprendre que Caleb avait prit la marque, qu'il faisait partie de l'élite sorcière, l'une des familles les plus pures parmi les vingt-huit, et qu'avec tous ces éléments additionnés les uns autres il ne pouvait pas échapper à croiser la route de Bellatrix Lestrange. En particulier pendant cette période de trouble.

La main de la jeune femme se serre un peu plus fort sur la sienne, celle qui n'est pas blessée heureusement et Caleb se rendit compte qu'elle s'inquiétait beaucoup trop à propos de quelque chose qui était inévitable. Il vivait avec le danger, même s'il avait déjà prouvé qu'il savait survivre en cas de besoin et qu'il détestait cordialement l'action, bien plus heureux lorsqu'il s'agissait de planifier et d'extorquer aux autres ce dont il pensait que lui et le Gouvernement avaient besoin. Quand au fait qu'il n'avait rien à prouver à personne... Encore une fois elle se trompait. Caleb était jeune, il n'avait aucune réputation pour le moment, il avait tout à prouver, à tout le monde.

Qu'il n'aie pas à l'impressionner lui arracha un sourire de plus. Là dessus aussi elle se trompait. Il voulait l'impressionner. Pour elle, pour qu'elle soit fière, pour qu'elle soit heureuse. Pour lui aussi, pour qu'il puisse voir dans les yeux de la femme qu'il aimait tout ce qu'il voulait y voir, y compris de l'admiration s'il le pouvait. Enfin elle lâcha sa main et lui avoua le cœur du problème. Mieux valait tard que jamais. Ses yeux se remplissaient de larmes et Caleb dû lâcher la main de Gwen pour se lever et contourner la table avant de venir s'agenouiller juste à côté de sa chaise. Ils auraient beaucoup trop pleuré l'un comme l'autre, ce soir.

-Gwen. Écoute moi un peu. Tu n'as aucune raison de te sentir responsable pour les actes de Bellatrix. Tu ne l'as pas poussé à me lacérer la main, ni à me faire torturer cette femme dans la rue. Tu ne l'as pas non plus poussée à s'intéresser à moi, c'est arrivé, voilà tout.

Il lui prit l'une de ses mains et l'embrassa doucement, sa deuxième caressant tendrement sa cuisse. Il ne pourrait jamais réellement dire quelque chose pour la rassurer. Sa tante était tellement imprévisible, tellement perdue dans sa propre folie... La seule assurance qu'il avait pour sa survie était que son sang était aussi pur que le sien et son enthousiasme envers le Lord qui jouait en sa faveur. Elle ne tuerait pas quelqu'un d'utile. En tout cas, elle ne le ferait sans avoir été au préalable poussée sérieusement à bout et heureusement c'était quelque chose que Caleb était bien trop malin pour faire. Il se redressa un peu et déposa un baiser au coin de ses lèvres avant de reprendre sa position initiale, à genoux à côté d'elle.

-Bellatrix ne me tuera pas. Je sais aussi qu'elle ne m'amochera jamais assez pour m'empêcher d'être utile aux Mangemorts, mais le fait est que j'en suis un !

Il avait failli y rester lors de sa dernière mission. Il avait failli ne pas vivre assez longtemps pour se savoir fiancé à cette femme merveilleuse qui s'inquiétait beaucoup trop pour lui.

-Je suis plus solide que j'en ai l'air. Il eut un petit sourire et haussa les épaules. Ou en tout cas je suis plus malin que tu ne le penses. Je ne peux pas te promettre de rester éloigné du danger, car c'est impossible. Par contre je peux te promettre que je ferais toujours tout pour revenir à toi, pour ne pas te laisser seule.

Il se leva à nouveau et se pencha pour embrasser ses lèvres cette fois, en douceur.

-Quoi qu'il arrive, il faut que tu comprennes que rien de tout ça n'est de ta faute et que tu n'as pas à te sentir responsable. J'ai choisi un chemin dangereux et je ne veux pas que tu t'en veuilles pour cette décision, je suis un grand garçon qui assume ses choix, même lorsqu'ils sont douloureux.

Il lui sourit à nouveau et leva la main pour caresser sa joue en douceur. Il trouvait presque amusant qu'elle s'inquiète et qu'elle s'en veuille alors qu'elle se mettait plus souvent que lui dans les ennuis, pour une raison qu'il n'arrivait toujours pas à s'expliquer. Presque comme si elle les cherchait !
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Assez, j’en avais assez de me sentir impuissante face à tout ce qu’il pouvait se passer pour mes proches, mes amis. Assez d’être toujours au mauvais endroit au mauvais moment et surtout de ne pas pouvoir user de sortilèges dont j’étais parfaitement capable pour préserver les apparences. L’envie de mordre sous ma forme d’animagus était bien souvent très réelle, si réelle que je sentais parfois le goût du venin sur ma langue. Planter mes crocs dans la chaire putride de ma tante était une envie qui grandissait en moi depuis le premier jour de l’instruction d’Aramis. Si je n’étais en rien responsable de « l’engagement » de Draco je savais parfaitement que j’étais la cause de l’embrigadement de mon frère. Il voulait me protéger, il voulait aussi que Rabastan soit fier de lui mais je restais intimement convaincue que cette pente n’était pas la bonne. Plus encore quand je voyais la main de Caleb ou que j’imaginais cette femme sur le marché de noël. J’en avais assez de devoir demander la permission, de devoir demander pardon encore et encore. Pardon d’être trop faible, pardon de ne pas pouvoir agir, pardon de ne pouvoir que tenter de réparer les dégâts. Je bouillais intérieurement. Cette guerre m’avait volé ma vie et elle s’arrangeait pour rendre insupportable celle que j’avais dû me créer en devenant Guenièvre Lestrange. Les moments de répits étaient trop rare, le bonheur avait toujours un goût de trop peu et surtout, surtout je ne pouvais m’ôter de la tête que j’allais payer ces moments de bonheur au centuple. Le payer de ma propre personne ne me dérangeait pas outre mesure mais la souffrance de mes proches m’était insupportable, devenait trop récurrente pour que mon cœur ne trouve le repos, que mes pensées puissent s’apaiser. Alors oui, j’avais l’impression de jouer les paranoïaques et Caleb le pensait sans doute un peu mais j’avais des raisons qu’il ignorait. J’étais parfaitement consciente de ne pouvoir protéger tout le monde, personne en réalité, mais en être consciente ne signifiait pas l’accepter. Et il ne faisait aucun doute que je n’allais pas laisser cette histoire avec Bellatrix en rester là. C’était plus fort que moi, je ne m’étais pas débarrassé d’un bourreau pour en trouver un second. Il tentait de me rassurer, ses paroles, ses gestes étaient autant de preuve qu’il tenait sincèrement à moi mais je n’en doutais pas, c’était l’idée de le perdre, de le voir souffrir qui m’était douloureux. Assise, j’avais simplement fait un quart de tour pour lui faire face, posant sur lui un regard que j’aurai voulu moins humide, moins… fragile ? Pourquoi avais-je tant de mal à cacher mes faiblesses face à lui ? Il ne méritait pas ce que je l’obligeais à dire… je grimaçais au terme amocher posant ma main sur celle, bandée, qu’il avait posé sur ma cuisse. Ces entailles n’étaient à mes yeux qu’un avertissement et cela m’effrayait. Oui, il était un mangemort et ma main remonta légèrement sur son avant-bras, ou se trouvait son tatouage en dessous de sa chemise. Je secouais la tête, les yeux fermés, éloignant ses paroles. Bien sûr qu’il était solide et bien sûr qu’il était malin je n’avais jamais pensé l’inverse, pas une seconde. De nouveau je retrouvais sa main, ses doigts que j’entrelaçais aux miens pour qu’il ne m’échappe pas, jamais. Une larme roule sur ma joue, un hoquet échappe de mes lèvres. Il a raison, je refuse de le voir s’éloigner, le perdre. Je fermais les yeux profitant simplement du contact de ses lèvres sur les miennes, tentant de reprendre une respiration plus calme. Je ne répondais rien, il savait que je pouvais faire autrement que de m’inquiéter que de regretter qu’il ait eu à faire ces choix même s’ils les assumaient pleinement. Je me laissais tomber dans ses bras, ma tête enfoui dans son cou, mes bras passant autour de lui. Je comprends. même si je refusais obstinément d’accepter. Je lui murmurais. Serre-moi fort. Peu m’importait que l’état de ma cicatrice dans mon dos ne s’aggrave, j’avais besoin de le sentir tout contre moi, de sentir ses bras m’étreindre. Je respirais son odeur, caressais sa nuque, essuyais mes larmes, faisait taire mes démons entre ses bras, parce qu’il n’avait pas besoin de cela. Je me reculais légèrement lui offrant un sourire que je voulais rassurant. Je vais manger… je ne voudrais pas être privé de dessert. Je parlais du fondant au chocolat n’est-ce pas… mon dessert préféré, hrm. Les yeux rougis, les pommettes aussi à présent –parce que, oui je n’avais pas loupé le double sens de mes propres mots-, je devais vraiment avoir une drôle de tête.Après, on prendra une douche, je veux quand même m'occuper de ton bras... et vérifier ta main. Et aussi m’assurer qu’il n’avait rien ailleurs, pas la moindre égratignures. Je le regardais dans les yeux et ajoutais dans un souffle. Promets-moi de toujours me revenir, même si je dois me fâcher, crier ou pleurer, que tes blessures soit minimes ou importantes, laisse-moi te soigner, laisse-moi t’être utile.
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Caleb voit bien que ce qu'il lui dit l'attriste, qu'elle n'est pas rassurée et qu'elle souhaiterait vivre dans un monde meilleur, autant pour lui que pour elle et pour les enfants qu'ils auraient sans doute un jour, à présent qu'ils étaient promis l'un à l'autre. Cependant c'était aussi pour ça que Caleb se battait. Pour un monde meilleur. Pour qu'elle n'aie plus peur qu'il ne revienne jamais de son travail. Pour qu'elle puisse voir ses enfants grandir dans un monde qui serait le leur, qui lui permettrait de les laisser jouer en paix dans la rue sans avoir peur qu'une attaque des Insurgés ne les fasse exploser.

Elle retrouva la sécurité de ses bras, enfouissant son visage humide dans le cou de Caleb qui répondit à sa demande en la serrant contre lui avec force. Il ne voulait pas lui faire mal, il voulait juste lui montrer qu'il était là, qu'il serait toujours là. Il n'était pas un homme de terrain, ce n'était pas lui qui bravait le danger pour la plupart du temps. Ses mains caressaient doucement son dos et son visage se perdit dans les cheveux de la femme qu'il aimait, s'imprégnant de leur parfum qui nourrissait son cœur et son âme. Elle n'avait sans doute pas idée à quel point il lui appartenait. Elle n'avait aucune idée de la dévotion qu'il éprouvait pour elle. Il dut cependant la laisser partir à regret lorsqu'elle s'écarta de lui, les yeux moins humides et un sourire un peu tremblant sur les lèvres.

-Fais attention, je n'hésiterais pas à manger ta part devant tes yeux si tu ne finis pas ton assiette ! Gronda-t-il. Son sourire se fit légèrement plus taquin et il se pencha sur son oreille pour lui mumurer ces quelques mots : peut-être que je devrais le faire d'ailleurs, comme ça je me ferais une joie de le remplacer...

Il voulait qu'elle cesse de se préoccuper des choses qui risquaient peut-être ou pas d'arriver. Il voulait la voir sourire franchement, la voir rougir sous ses mots dans l'attente de caresses qu'il était tout à fait disposer à lui proposer. La probabilité d'un échange de caresse augmenta encore lorsqu'elle parla de prendre une douche ensemble pour qu'elle vérifie ses blessures. Peut-être s'en inventerait-il de nouvelles, juste pour le plaisir de la voir s'en occuper. Il dut malheureusement reprendre son sérieux lorsqu'elle lui demanda de promettre de toujours revenir et se redressa, très droit, prenant ses deux mains entre les siennes sans la quitter des yeux.

-Je te promets de toujours faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te revenir, peu importe si je suis blessé ou non, peu importe si je pense que tu me crieras dessus ou non. Il se détendit alors légèrement en tâchant de faire passer toute la tendresse qu'il éprouvait pour elle dans son regard. Et pourquoi craindre d'être inutile ? Tu ne l'es pas, tu es devenue aussi vitale que l'air que je respire, pour moi.

Il embrassa l'une de ses mains, lui sourit, puis se décida enfin à la lâcher pour la laisser terminer son repas. Plus vite elle terminait et plus vite ils pourraient prendre leur fameuse douche ensemble. Il retourna donc à sa place et sentit Macaron lui grimper sur la jambe. Il l'aida donc à venir jusque sur ses genoux pour lui accorder l'attention qu'elle demandait, tout en surveillant que Gwen termine bien son assiette. Elle voulait veiller sur lui, mais c'était aussi son rôle de veiller sur elle, veiller à son bonheur et son bien être, en être l'auteur si c'était possible.

Enfin elle termina son assiette et Caleb agita sa baguette pour que la table se débarrasse avant de dire à Gwen d'aller s'installer sur le canapé pour le dessert, ils le mangeraient côte à côte, Caleb ne voulait plus qu'ils soient séparés pour le moment, ne serait-ce que par une table. Il partit donc chercher le fondant au chocolat qu'il rapporta jusque dans le salon, prenant garde à laisser Macaron descendre de ses genoux en premier lieu, puis il rapporta de quoi le manger jusqu'à sa table basse où il déposa tout avant de s'installer à côté de Gwen qu'il encercla soudainement de ses bras avant de chercher ses lèvres pour l'embrasser passionnément. Il ne savait pas exactement ce qui lui avait pris. Il l'avait vue sur le canapé et n'avait pas pu s'empêcher de la trouver incroyablement irrésistible. Il ne s'arrêta d'ailleurs pas là et l'allongea sur le canapé, se pressant contre elle, sans toucher à ses vêtement néanmoins, se contentant de l'embrasser avec fougue en savourant sa chaleur. Lorsqu'il s'écarta enfin, il était légèrement essoufflé et ses yeux brillaient d'envie.

-Désolé, je t'ai vu et je n'ai pas pu résister.
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