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sujet; Bastard dogs bite hard (Albane / Tiago) |
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Au début, la voir affronter He Tien comme un poisson hors de l'eau l'avait fait mourir de rire, du moins intérieurement. Mais lorsqu'elle prononça ses derniers mots, Tiago se sentit pris d'une pulsion de meurtre impérieuse. Il allait la jeter dans la Tamise avec un poids aux pieds cette emmerdeuse, si elle continuait à le mettre dans des guêpiers plus gros qu'elle!
Bien évidemment, He Tien tripotait déjà sa barbichette, réfléchissant, visiblement amusé par la perspective de posséder une once de pouvoir sur Tiago.
-C'est vrai ce qu'elle dit? tu te porterais garant? toi?
Piqué au vif, le mercenaire plissa les yeux en direction du vieux contrebandier.
-T'as un problème avec ma manière de faire affaire, He Tien? Tu me connais peut être depuis une bonne paie mais un conseil...
Sa voix se fit sourde alors qu'il croisait les bras et que ses yeux bleus se plantaient dans ceux, noirs, du vieillard:
-Prends pas trop de libertés avec moi.
He Tien ne parût pas apeuré, mais soudain son air se fit plus sérieux. C'était effectivement un vieux singe, qui connaissait bien la faune locale, et qui sous ses airs colériques, bougons, volcaniques même, était aussi roublard qu'un renard et aussi âpre qu'une hyène dans la défense de son territoire. On ne survivait pas jusqu'à cet âge canonique dans le milieu du crime sans une solide connaissance du milieu et un très bon coup de baguette. Alors qu'il se grattait toujours le menton il déclara lentement:
-Si tu te portes aussi garant, alors je vous suis. Mais seulement si toi aussi tu signes, si toi aussi tu t'engages. Je n'ai pas confiance dans les guerriers de la liberté, mais toi et moi nous nageons dans d'autres eaux. Des eaux plus boueuses que celles de Daëva. Il faut des garanties, il faut des soutiens. Alors est ce que tu marches Tiago? tu la veux la pensine? tu veux qu'elle l'ait?
Le tueur sortit une cigarette et l'alluma avant de réfléchir un petit instant puis de déclarer sombrement:
-...On va dire ça. Je me porte garant d'elle et du deal.
He Tien, désormais ravi, découvrir un sourire ou brillaient des dents en or, puis se tourna vers Albane.
-Il marche! Il marche le sale gosse! Bien petit poisson! Nous allons faire affaire ensembles et je vais vous dire, moi, le contrebandier miteux de China Town, où vous pouvez trouver une pensine. Mais tu l'as dit! il va falloir quelque chose en retour...
Tiago grinça:
-Si t'espère du fric tu peux te brosser. -Oh je sais, tu es bien trop près de tes sous pour acheter quoi que ce soit, même des informations! et le poisson n'a pas d'or sous ses nageoires! mais...vous êtes venus avec vos mains, vos jambes et vos baguettes! Une baguette, ça a un effet...magique, sur le business. Alors si vous savez vous servir des votres, on peut discuter. Entre personnes civilisées. Surtout si c'est toi, toi mon petit Tiago qui sert de garantie dans la dette! ah ah! elle est maligne! elle sait ce qu'elle veut, et ce que tu vaux! on va s'entendre, venez, venez!
Le sourire d'He Tien s'était fait plus doucereux et il passa dans l'arrière boutique, invitant ses deux partenaires à le suivre. La phrase que le contrebandier venait de prononcer, bien qu'enjouée et presque innocente, était lourde de sens, et en en comprenant la signification, Tiago fronça les sourcils. Il s'approcha d'Albane avant de lui souffler.
-J'espère que tu te rends compte que tu viens signer l'arrêt de mort de quelqu'un en me mettant dans la balance. Va falloir vivre avec.
Puis, sans en dire plus, il passa devant elle et suivit He Tien. Elle n'aurait jamais du l'impliquer en tant que garantie, en tant que potentiel payeur de la dette. Tant qu'Albane restait la seule commanditaire et Tiago un simple intermédiaire, les choses auraient pu se passer relativement calmement. Mais Tiago était désormais impliqué directement dans un deal de la vieille école et il pouvait être certain désormais que si quelqu'un devait payer la dette envers He Tien, ce serait lui et lui seul. Albane ne pouvait rien lui dire qui l'intéresse, ou qu'il ne sache déjà, le contrebandier ne s'intéressait pas à la politique et le monde du crime était petit. Il voudrait plus, plus que ce qu'elle pouvait lui accorder. Il allait vouloir une vie. Et ça, c'était le champ d'expertise de Tiago. Les machoires serrées, le mercenaire ruminait toujours lorsque le vieux chinois leur servit une tasse de thé brûlant chacun.
-Parlons peu et parlons bien. Vous voulez une pensine. Je sais où la trouver. Mais en échange, je veux quelque chose et comme la vie est bien faîte, nous intérêts se rejoignent, par une coïncidence incroyable! -Expliques toi, maugréa Tiago. -Fermes là, petit con, j'y viens. Il y a un homme dans cette ville qui possède trois pensines. Habib Ouled ben Gana. Le tigre de Kabylie.
Tiago s'arrêta immédiatement de boire.
-Le trafiquant du quai numéro 20? -Lui même, lui même. Il a une grande famille marchande, Habib. Il a de l'ambition...Habib. Un peu trop d'ambition et moi, mes frères, mes amis, ma famille nous trouvons qu'il n'a pas le mérite de l'expérience ou le respect de ses aînés. Old is gold comme vous dites ici. Il faut apprendre ça. Sinon les ennuis arrivent. -Laisse moi deviner : ce monsieur mange tes parts de marché. -Il les grignote comme un petit rat, et tu sais ce qu'on fait aux rats Tiago?
Le He Tien presque comique qu'ils avaient rencontré en arrivant s'était évaporé, laissant place à un vieillard dans les yeux duquel brillait une lueur dévolue de toute compassion.
-On les extermine, lâcha Tiago. -Bien. Tu te souviens! il se souvient!
Souriant à Albane, He tien but une gorgée de son thé.
-Tu vas exterminer ce rat pour moi. Tout ce que tu trouves dans son entrepôt et que tu peux emporter, est pour toi. Le reste, est pour moi. -Ton marché est merdique. Je mets ma putain de vie en jeu dans cette histoire, et tout ça pour une info qu'on aurait pu dénicher chez n'importe quel fouille-merde des docs? Compte pas sur moi pour aller au casse pipe pour ta vieille gueule He Tien, va falloir faire mieux que ça. -Oh, je vais faire mieux que ça. L'entrepôt est gardé, par de vilains cousins de Habib. De très méchants monsieurs. Et dans l'entrepôt il y a un sort, une malédiction, qu'il faut déjouer. Moi j'ai l'artefact qui permet de le faire....
Disant ces mots, He Tien sortit sa baguette et d'un geste, attira à lui un chat sculpté dans du jade d'un vert saisissant.
-Ca...ça casse les systèmes de sécurité les plus anciens. Un vieil artefact chinois de la dynastie Xixia. Ca vaut des milliers de gallions. Je te donne ça. Je crée une diversion pour les gardes et toi...tu supprimes Habib. Tu prends sa pensine et un petit extra dans sa caisse. Je récupère mon territoire et en preuve de ma bonne, foi, petit con, je te transmets des contrats en exclusivité. La pègre chinoise est reconnaissante envers ses bons éléments. Un tout petit meurtre de rien du tout, un rat en moins et tout le monde est content. Toi...moi...et le petit poisson.
He Tien posa le chat sur la table basse autour de laquelle ils étaient assis.
-Tu as déjà tué, BlackFish? tu vas voir des gens mourir aujourd'hui. C'est ce qui arrive quand on s'enfonce dans un terrier de vipère. On sent la mort. Il y a un temps pour tout, tu dois apprendre à tuer. C'est ce qui fait un bon businessman.
La lueur rouge de l'arrière boutique donnait au visage ridé d'He Tien une allure presque lugubre, alors qu'il souriait de plus belle.
-Le deal te convient maintenant, Tiago? Tu vas me le rendre ce petit service?
Tiago inspira profondément, maudissant Albane de toute la force de son âme. Elle avait lancé une perche de la taille d'un tronc d'arbre à plus retord qu'elle et voilà désormais qu'He Tien avait les yeux plus gros que le ventre. En bon piranha qu'il était, il avait mordu dans l'occasion et avait fermé toutes les portes de sortie. Albane avait besoin de cette pensine. Tiago avait besoin de cette pensine, lui aussi. Mais passer ce contrat avec les triades magiques du Soleil levant n'avait jamais fait partie du plan. Le mercenaire estima le niveau de merde dans lequel il venait de se placer et vit dans les yeux de son nouveau collaborateur qu'un échec leur vaudrait beaucoup plus d'ennuis que d'être privés de pensine. Ne jamais marchander avec He Tien. Pourquoi avait-elle voulu jouer au plus fin. Et pourquoi surtout, avait il accepté de s'allier à elle en premier lieu.
Il fut vaguement tenté de tout planter là, de tout plaquer, de la laisser dans cette arrière boutique, d'oublier rookwood, et tout le reste, de reprendre ses recherches solitaires bien qu'inefficaces, de lui rendre la monnaie de sa pièce et de la mettre dans une merde si noire qu'elle ne verrait plus le bout de son enfer. Mais son désir de vérité, et le malaise qu'avait provoqué Rookwood en lui firent remonter un frisson le long de son échine.
Alors il lâcha le mot fatidique:
-On le fera. Ce soir. Avant minuit.
He Tien éclata de rire.
-Petit con, c'est comme ça que je t'aime, c'est comme ça! serviable et poli, et direct! ça j'aime, j'aime beaucoup! Xie xie Tia-ko. Tu vas m'ôter une épine du pied et un caillou de ta chaussure. Dis merci aux talents de négociatrice de ton ami la petite sardine! ah ah ah! prenez le chat de jade, et barrez vous d'ici. Minuit Tiago! Minuit petit salopard! je ne t'oublies pas! allez! foutez le camp!
Tiago se leva en silence et sortit de l'arrière boutique sans un mot, sans un regard vers Albane, se contentant d'attraper le chat en jade et de le placer dans sa poche. Puis, une fois au dehors, il siffla agressivement, Olliver quittant le Shar-Peï pour se mettre près de lui. Il fit quelques pas, sortit de la ruelle et soudain, décocha un tel coup de pied dans une poubelle qu'elle vola près de deux mètres plus loin sous le regard médusé d'une jeune femme qui s'empressa de rentrer dans son immeuble avant d'en ferme la porte.
-Merde, merde, merde, MERDE!
Perdant le contrôle de ses nerfs, il frappa dans le mur de brique sur sa gauche si fort que ses jointures laissèrent une trace écarlate sur la pierre et qu'il donna un nouveau coup de pied sur un tas de poubelle, pliant la tôle tant son coup porta fort.
-BORDEL DE MERDE!FAIS CHIER! FAIS CHIER!
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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A l'instant ou le visage de He Tien avait pris cet air sérieux et étrange, elle avait compris qu'elle était allée trop loin, qu'elle avait franchi la ligne et qu'elle ne pourrait plus faire marche-arrière. Elle garda longtemps le silence, écouta les deux hors la lois discuter. Elle se rendit soudain conte que la situation était complètement hors de son contrôle. Elle avait en quelques mots dépassé toutes les frontières qu'elle s'était toujours fixée. Elle avait acheté la vie d'un homme. Et Tiago pensait qu'il le ferait pour elle. Qu'il devrait payer son tribut à sa place. Et alors qu'il lui faisait remarquer ce qu'elle avait déjà compris, elle sut immédiatement qu'il en serait autrement. Elle allait le faire. Elle allait tuer.
Albane n'a jamais tué personne. Elle n'a jamais pris la vie. Elle à toujours soigneusement évité de se retrouver dans une situation où elle devrait devenir la pire version d'elle-même. Pour certains insurgés, cela faisait d'elle la pire des lâches. Elle était celle qui se cachait dans l'ombre et qui laissait les autres se salir les mains. Mais pas cette fois. Ce soir elle était allée trop loin et maintenant elle ne pouvait plus reculer. Elle devrait le faire. Et cette idée lui transperça le cœur de part en part. Qui était-elle pour prendre la vie d'un homme ?
Elle garda une expression froide impassible, tentant de donner le change, de ne pas montrer à quel point elle se savait dans la merde. Elle ne toucha pas à sa tasse de thé, ne fit pas de commentaire, resta la silencieuse à écouter observer et attendre ; simple spectatrice du triste scénario qu'elle venait de déclencher. « Tu as déjà tué, BlackFish? tu vas voir des gens mourir aujourd'hui. C'est ce qui arrive quand on s'enfonce dans un terrier de vipère. On sent la mort. Il y a un temps pour tout, tu dois apprendre à tuer. C'est ce qui fait un bon businessman. » Non, pensat-elle. Mais elle n'eut pas besoins de parler, elle était parfaitement consciente que son regard parlait pour elle. Mais il disait également que si elle n'avait jamais donné la mort, elle l'avait déjà vue. À bien des reprises. Ce triste constat était la dernière chose qui lui permettait de garder la face. Parcequ'au fond elle avait toujours su que ce jour finirait par arriver. Elle s'était toujours dit que ce jour-là, elle sauverait sa vie ou celle de quelqu'un qu'elle aimait. Qu'elle le ferait parce qu'elle n'aurait pas le choix. Parceque ça serait tuer ou être tuer. Elle n'avait jamais imaginé que la première vie qu'elle prendrait, serait une vie marchandé. Encore moi pour ses intérêts personnels.
Elle n'avait pas voulu tout ça. Ce n'était pas de ce deal là qu'elle voulait. Quelle naïveté. Elle avait toujours su que les mafia étrangère serait son dernier recours pour trouver la pensine. Rien d'autre n'avait fonctionné, aucun de ses plans n'avait abouti. Et si elle était passée par Tiago c'était parce qu'elle avait déniché quelque chose sur lui qui le forcerait à la mettre en contact avec ces gens-là. Parcequ'elle avait toujours su pertinemment que ce qu'elle avait à offrir ne les intéresserait jamais. Elle s'était menti à elle-même en pensant que ça serait façil, qu'être avec le Bâtard suffirait. C'était stupide de sa part et elle se haïssait elle-même d'avoir été si inconsciente.
« On le fera. Ce soir. Avant minuit. » un frisson remonta sur son échine. Pas de temps pour tergiverser, pas de temps pour tenter de trouver une échappatoire. À peine de quoi monter un plan convenable. Il se leva et sortit d'un pas vif sans un regard ni pour He Tien ni pour elle. Elle lui emboîta le pas, toujours silencieuse, rabattit sa capuche sur sa tête en sortant. La réaction de Tiago ne se fit pas attendre. Il donna un grand coup de pied dans une poubelle. Albane se figeât. Puis il laissa sortir un hurlement de rage. Il frappa le mur et d'autre poubelle. « BORDEL DE MERDE! FAIS CHIER! FAIS CHIER! » Albane baissa les yeux au sol, restant en retrait au côté d'Oliver qui observait son maître d'un œil anxieux. Le silence s'installa, lourd de reproche et de colère. À cet instant elle aurait voulu disparaître, fondre en larme, s'enterrer vivante, elle ne savait plus... Puis elle sentit la petite fiole dans la poche intérieure de son blouson. Dans ce petit récipient, se trouvait le souvenir qui lui dirait si son frère était en vie. Elle le savait. Et cette pensée lui insuffla soudain un courage nouveau. Elle ne reculerait pas.
« Je vais le faire. » Dit-elle. D'abord dans un murmure quasiment imperceptible, un peu pour se convaincre elle-même plutôt que Tiago. Puis elle se répéta. « Je vais le faire. » Plus fort cette fois. Elle leva les yeux vers Tiago, le défiant du regard, avec toute la force dont elle était capable. « Je le tuerai moi-même. » Elle n'avait pas le choix. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, elle était en proie à une violente nausée. Mais cette fois elle ne laissa rien paraître. Elle ne lui laisserait pas le loisir de la ridiculiser davantage, ni de lui faire la leçon. Ce n'était pas le moment d'avoir l'air faible. Ne réfléchis pas. s'intimat-elle intérieurement. « Tu vas me faire entrer dans cet entrepôt, tu vas me conduire à ce type. Et le moment venu, je le tuerai. C'est moi qui ai merdé, c'est mon problème, je l'assume jusqu'au bout. » Elle ne le laisserait pas payer pour elle, elle ne l'obligerait pas à tuer pour elle. Peut-être qu'il s'en fichait, après tout il vivait de meurtres. Mais pas pour Albane. Personne ne tuerait jamais pour elle. Obliger quelqu'un à tuer à sa place, c'était encore plus sale et lâche que de tuer sois-même. Elle ne s'abaisserait pas à ça. Si elle le laissait faire, alors elle donnerait raison à tous ceux qui pensent qu'elle n'est qu'une intrigante sans la moindre once d'honneur ; cette option aussi était hors de question. Elle savait très bien que tout ce qu'elle avait construit pouvait s'effondrer en une fraction de seconde à cause de ce genre de choses. Elle refusait de n'être qu'un château de carte à la merci du moindre courent d'air.
Il la dévisageât. Et son regard était cette fois bien plus dure à affronter que dans la taverne, quand elle se positionnée comme son égale. Non elle savait que cette fois, elle avait merdé sur toute la ligne. Mais ce n'était pas uniquement sa faute, ça aussi, elle le savait. « Je vais le tuer. » Répétat-elle. « Je suis désolé de ce qu'il s'est passé là-dedans. Vraiment. » Elle fit une pause, mesurant ses mots avant de les laisser sortir de sa bouche. « Mais tu peux pas m'amener dans un endroit pareil, connaître les règles du jeu; et t'attendre à ce que je m'en tire sans faire de connerie si tu me donnes pas toutes les cartes. » Nouvelle pause. Elle sentait la fureur qui émanait de lui, mais elle continua quand même. « Sur ce coup là, on est une équipe. T'as peut-être pas l'habitude de travailler comme ça, mais il va falloir faire un effort si tu veux pas que ce genre de choses se reproduise. Faut que tu me parles. Alors, on va y aller au quai numéro 20. Mais tu vas me dire tout ce que tu sais sur cet endroit et les gens qui y sont. On va y aller avec un minimum de plan et cette fois, je ferais pas de conneries. » Son cœur battait toujours trop vite dans sa poitrine. Un instant elle eut peur qu'il la frappe à son tour. « Tu me vois peut-être comme une petite conne, chieuse, écervelée et complètement inconsciente... Et t'as peut-être raison dans une certaine mesure. Mais maintenant qu'on est dans la merde tout le deux, va falloir mettre de l'eau dans ton vin. Si on coopère pas pour de bon, ce soir on est mort. Tous les deux. » Elle avait prononcé ces derniers mots d'un ton grave. Pour lui indiquer qu'elle était prête à faire ce qu'il lui dirait, elle irait jusqu'au bout. Elle espérait qu'il en ferait autant.
Sans un mot elle s'approcha de lui. Et d'un geste sec lui attrapa la main qu'il s'était blessé. « Episkey. » marmonat-elle en pointant sa baguette sur ses phalanges. Aussi-tot le sang séchât sur la blessure et un craquement sonore indiqua que les os se remettaient. « Je tiens pas à entrer la-dedans avec un coéquipier estropier. C'est ta main de baguette plus. » Elle lui lança un regard sérieux et tenace. « Je te suis. » fit-elle sans lui lâcher la main, prête pour le transplanage d'escorte. Elle savait qu'il allait répliquer. Mais pour sa part, elle avait dit tout ce qu'elle avait à dire.
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Tiago ne put retenir un mouvement de recul lorsqu'elle lui prit la main. Personne ne le touchait, sauf en cas de conflit et il s'était presque attendu à ce qu'elle appuie sur ses os fracturés, rien que pour le plaisir. Les gens du coin étaient ainsi, mais pas elle. Il ne parvenait pas à répondre aux paroles d'Albane, tant les mots se mélangeaient dans son esprit. Les phrases qu'il désirait former perdaient leur cohérence alors qu'il les assemblait à l'intérieur de sa tête, les syllabes se déformaient, les lettres s'inversaient et il savait que s'il ouvrait la bouche dans cet état de rage, il en sortirait un flot désordonné qui révélerait l'ampleur des efforts qu'il devait parfois fournir lorsque les mots qu'il composait comme un patient assembleur étaient perturbés par des flots rageurs d'émotion. Alors il garda le silence alors qu'Albane soignait sa blessure et sans un mot s'accroupit, laissant Olliver le rejoindre et lécher le sang seché avant de poser ses pattes avant sur ses épaules. Tiago prit une grande inspiration et se laissa faire avant de murmurer péniblement:
-Ça va. Ça va mon grand. Désolé.
La fourrure de son animal lui communiquait une chaleur qui l'apaisa immédiatement. Olliver lui lapa la joue et il lui rendit une caresse vigoureuse sur le haut du crâne avant de se redresser, sentant sa respiration se calmer. Il observa sa main et se tourna vers Albane.
-T'étais pas obligée.
C'était ce qui se rapprochait le plus d'un "merci". Il se massa l'arcade nasale et la prit par le bras qu'elle lui tendait, sans doute convaincue qu'ils allaient transplaner illico presto. Mauvaise pioche.
-Viens avec moi, faut qu'on parle deux minutes. Mais pas ici et pas là bas.
Tiago observa la grosse pendule dorée et clinquante dans une vitrine d'antiquités chinoises. 22h50. Il n'allait pas falloir tarder. Entraînant Albane hors de China Town, il marcha un peu puis s'engagea dans une petite ruelle descendante, dont les escaliers aux marches douces étaient destinés aux promeneurs mais qui étaient alors vides, sans doute à cause de la pluie qui recommençait à tomber. Tiago se posa là et invita Albane à s'asseoir à ses côtés,dans un geste plus autoritaire que sympathique.
-On va oublier ce qui s'est passé là bas. On va l'oublier tout de suite, parce que si on en garde le souvenir, on se massacrera à la première difficulté.Mais tu vas quand même retenir une leçon de ce truc. Quand je te dis de pas parler à tord et à travers, ça veut dire éviter de passer des putains de marchés sans avoir mon aval. Quand tu croise une mafia étrangère, tu restes hors d'atteinte. Tu promets rien. Tu donnes rien. Et jamais tu engages d'autres personnes que toi même dans leur merde. Ces types sont des putains de piranhas. Alors même s'ils te cherchent, même s'ils te provoquent tu lâches rien et tu ouvres grand les oreilles et les yeux au lieu d'ouvrir la bouche....j'ai pensé que ça, tu le savais. Mais on va reprendre depuis le début vu que visiblement, tu connais rien au milieu. Vous foutez quoi dans votre forêt?!
Il marqua une pause, secouant lentement la tête, comme incrédule face à la situation. Puis il se concentra et fixa Albane droit dans les yeux, ses cheveux humides de pluie lui collant au front sans qu'il semble s'en préoccuper.
-Bon. Oublies ça. Concentres toi sur ce que je vais te dire, faut que tu retiennes ça parce que ta vie en dépends. Notre cible est le quai numéro 20, il appartient au plus puissant des trafiquants du Maghreb : Habib Ouled ben Gana. On l'appelle le tigre de Kabylie, et laisse moi te dire que c'est pas parce qu'il porte des moustaches. Il est surtout connu pour ses trafics d'antiquités rares et dangereuses ainsi que pour ses contacts dans le milieu des drogues. Sa politique est simple : trafiquer petit mais puissant. Tu piges? tout son empire tiendrait sur un terrain de quidditch mais il n'a pas son pareil pour dénicher les pièces valant à l'unité plus qu'un mois d'Orviétan. C'est un expert et un connaisseur, pas étonnant qu'il foute He Tien en rogne. Je sais pas pourquoi il s'en prend seulement aujourd'hui, mais quelque chose se prépare entre les groupes de Nord-Afrique et les Triades magiques, tu peux me croire, ça c'est mon expertise qui te le dit. Alors on fait ça rapide, efficace et on sort du jeu aussi vite que possible. C'est un vrai nid à emmerdes.
Il pausa et soupira avant de vérifier d'un coup d'oeil qu'elle avait bien compris:
-Habib, de ce que je sais de lui, est un parano de la dernière espèce. le quai numéro 20 sera bien gardé, probablement par une dizaine d'hommes et plusieurs barrières de protection, on doit trouver un moyen de rentrer dans l'entrepôt sans aller à l'affrontement direct où ce sera l'échec. Voilà ce que je te propose....
Le mercenaire sembla hésiter, déglutit, puis lâcha sombrement:
-On passe par en dessous.
Voyant l'air incrédule d'Albane, Tiago expliqua rapidement:
-Les égouts sont un véritable dédale et les sorts de protection qui gardent les entrepots ne sont pas assez puissants pour traverser la terre et les atteindre, c'est un territoire hors de l'emprise d'Habib. Alors on va les utiliser pour passer les barrières magiques et pénétrer juste sous l'entrepôt. Après ça, on entre, et on utilise le chat de He-Tien pour désactiver les systèmes de sécurité intérieurs. On trouve Habib, on le bute, on prend la pensine et on se casse vite fait.
Quelque chose dans le ton de Tiago était profondément inquiétant, comme si quelque chose l'angoissait. Albane n'était pas la cause de cette angoisse. He Tien non plus. Habib...non plus. C'était autre choque qui le perturbait à ce point et il prit un long pour réfléchir. Puis, il articula d'un ton sérieux, plus sérieux encore que celui qu'il avait employé jusque là:
- Ecoutes moi bien, Albane. Si tu dois écouter un seul truc, écoutes celui là...à la seconde où on aura trouvé le passage secret faisant la jonction entre les égouts moldus et sorciers, je veux que tu sois prudente et que tu fasses le moins de bruit possible. Tu me suis comme mon ombre, on ne se sépare sous aucun prétexte. On raconte...des choses, sur les réseaux souterrains ces derniers temps. Les contrebandiers comme Habib et les passeurs de réfugiés ne veulent plus s'y aventurer, même accompagnés....plus personne, même pas le gouvernement, ne garde les égouts dans cette partie de la ville.
Fixant ses yeux sur l'escalier comme s'il essayait d'en percer la pierre pour voir en dessous de lui, Tiago lâcha sombrement:
-Il y a quelque chose qui leur fout une trouille d'enfer là dessous. Je ne sais pas ce que c'est. Mais si on s'aventure dans ce labyrinthe, je veux que tu saches dans quoi tu t'engages. Je ne sais pas ce qui a fait fuir tout le monde. Mais si on veut réussir, on doit passer par là. C'est la seule issue qui ne sera pas gardée....mais ça ne veut pas dire qu'elle sera déserte.
Il regarda Albane. He Tien avait prévu tout ça, il savait ce que Tiago ferait. Il savait que lui seul serait assez fou pour passer par les couloirs noirs des égouts alors que plus personne, ni les criminels, ni les insurgés, ni les mangemorts eux mêmes, ne voulaient plus ne serait-ce que qu'y faire trois pas.
-Si quelque chose bouge, ne poses pas de question. Tu tire en silence. Et tu tire pour tuer. Tu me suis?
Olliver ayant senti la tension de son maître, il vint s'asseoir près de lui et Tiago plongea sa main dans sa fourrure pour se donner un courage qui soudain commençait à flancher. Il n'aimait pas le noir. Et ce qu'il y avait en dessous...était le royaume sans lumière. Un royaume où quelque chose qu'il ne connaissait pas avait pris le pas même sur les humains les plus redoutables, et il se dit que peut-être, les humains avaient une raison tout à fait tangible de craindre autant l'obscurité.
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
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‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Bien sûr qu'elle avait entendu parler des égouts. Et bien sûr qu'elle ne voulait pas y aller ! Pourquoi vouloir se balader dans un lieu ou même les Mangemorts ne voulaient pas aller ? C'était une idée complètement folle. Folle et pourtant la seule solution à leur problème. « Si quelque chose bouge, ne poses pas de question. Tu tire en silence. Et tu tire pour tuer. Tu me suis? » Elle acquiesça sans rien dire. Mais bizarrement, une étrange intuition lui disait que même un sortilège de mort ne pourrait rien contre ce qui se trouvait là-dessous. Mais si ses doutes pouvaient se lire sur son visage, elle voyait aussi que Tiago les partageaient. Cependant, tous deux étaient bien décidés à se débarrasser de cette affaire dans l'heure qu'il leur restait avant minuit. Alors, il attrapa de nouveau son bras, toujours plus fermement et cette fois, ils disparurent dans un craquement sonore.
Dans les quartier de Isle of Dogs, deux ombres s'allongèrent dans la nuit, sous les réverbérés. Albane et Tigao, suivies d'Oliver. En chemin il lui avait expliqué que les quais numéro 20 était dissimulé entre les Docs de l'Inde Occidentale est ceux de l'Inde Orientale. Albane n'était pratiquement jamais venue dans ce coin de la ville. Le Dockland Londonien était légèrement à l'écart, mais pas trop, seulement 5 km à l'est de la Tour de Londres. C'était un coin remplie d'hangards et d'entrepôts divers et variés, où passaient tous les bateaux de commerce. C'était aussi à cet endroit que, le Tigre de Kabylie avait élu domicile.
A peine entrés dans la zone, Tiago tourna dans une petite ruelle a peine assez large pour les laisser marcher l'un à côté de l'autre. Il allait d'un pas rapide, elle pouvait sentir le brin d'anxiété qui se dégageait de son attitude. C'était pour aller assez déroutant. Albane n'était pas facilement impressionnable. Quand elle était gamine, sa mère avait même tendance à la qualifier d'imprudente. Elle ne voyait que rarement le danger avant d'être en plein dedans. Pourtant, le fait que Tiago semble si perturbé, la mettait mal à l'aise, comme si ses angoisses à lui était à l'origine des siennes. Elle chassa rapidement ses pensées de son esprit et accéléra le pas pour le suivre. Il s'arrêta brusquement et elle manqua de le heurter de plein fouet. À leur pied se trouvait l'entrée entre la partie moldue et la partie sorcière des égouts. Ils se ragardèrent un instant. Conscient que c'était leur dernière chance de faire demi-tour. Une fois entrés, hors de question de faire marche-arrière. Albane pris une profonde inspiration « Allé. » Sans rien dire il fit sauter la plaque d'un coup de baguette. Oliver se mit à tourner autour du trou en remuant la queue, mais Tiago ne semblait pas de cet avis. « Tu restes là. » fit-il, mais le chien se mit à couiner. Tiago émis un sifflement autoritaire. « Non tu ne peux pas venir avec moi c'est dangereux et plus que d'habitude. » Une fois son ami rassuré il se retourna vers Albane « J'y vais en première, c'est bon. » Fit-elle, et avant qu'il ai eu le temps de protester elle avait déjà mis les deux pieds sur l'échelle, baguette allumée.
Albane détestait les égouts. Sans conter l'odeur nauséabonde qui y reignait de longue, elle détestait cette ambiance, elle détestait être sous terre dans le noir, sans même la lune pour guider ses pas. Alors, quand elle posa le pied au fond du tunnel, elle ne se fit pas prier pour faire apparaître ses petites flammes bleus flottentes dont elle avait le secret. Combinés au halo de lumière qui irradiait de sa baguette, elle voyait au moins à cinq mètres devant elle. Elle entendit Tiago arriver en bas, dans son dos et un dernier jappement d'Oliver resté à la surface, avant que son maître ne referme la plaque. « Je te suis. » fit-elle a voie basse. Dans cette ambiance froide et silencieuse il était étrange de s'exprimer fort, tous les sons résonnaient, la moindre goûte d'eau qui coulait s'entendait sur plusieurs mètres. Elle fit un pas de côté et le laissa passer devant. « Elles vont nous suivre. » fit-elle alors qu'il regardait les trois flemmes qui dansaient dans le vide. « Ça nous fera un peu plus de lumière. »
Ils se mirent en route en silence. Pendant plusieurs minutes ils n'entendirent que le tintement de l'eau et quelque rat qui couraient effrayés par la lumière. Bientôt ils passèrent dans les égouts sorciers, la frontière était marquée par quelque runes gravées au sol. Ils progressaient lentement, attentifs et silencieux, dans leur boule de lumière perdue dans les ténèbres sinueuses des sous-terreins Londoniens. Plus ils avançaient plus elle sentait la tention monter en elle, ou alors elle venait de Tiago, elle n'aurait pas vraiment su le dire. Soudain, l'ombre se fit étrangement plus sombre ou plus dense. Comme si elle avait une consistance différente. Encore quelques pas et un étrange courant d'air s'engouffra dans le tunnel, soufflant au passage l'une des lumières d'Albane. Ils se figèrent un instant, l'oreille aux aguets. « Il y a une sortie pas loin ? » demandat-elle dans l'espoir de sa rassurer. Elle ralluma une nouvelle lumière et ils reprirent leur route. Albane n'était pas une trouillarde. Mais là, elle était loin de se sentir en confiance. Vraiment très loin. Un nouveau courant d'air souffla deux lumières cette fois-ci. Son cœur ratât un battement. « Ok, c'est juste le vent... » Fit-elle. Alors, pourquoi tu chuchotes, idiote ! s'incendit-elle intérieurement.
« Albane ? » Elle se retourna vers Tiago, mais il l'observa sans comprendre. « Albane ? » La voix était lointaine mais parfaitement audible. Elle la connaissait, mais elle ne se rappelait plus à qui elle appartenait. « T'as entendu ça ? » « Albane ? » Tim. C'était la voix de Tim. Alors, s'en réfléchir elle se remit en route. « Albane ? Viens vite. » Elle accéléra le pas, le cœur battant. Que faisait-il dans un endroit pareil ? Etait-il prisonnier, blessé, ou pire? « Albane... » « Tim ? » appella-t-elle à son tour. « TIM ! » Plus de réponse. Elle se mit a courir le long du tunnel. Elle n'avait pas entendu Tiago l'appeler, elle ne l'avait pas vu disparaître derrière elle tendit qu'elle s'éloignait et s'engouffrait dans les ténèbres. Soudain elle se retourna, elle était seule, la dernière flemme qui l'avait suivie avait faiblie, et n'émettait qu'un faible halo de lumière autour d'elle. « Albane, éteins la lumière. » fit la voix de Tim. Elle raisonnait contre les murs de béton et en même temps on aurait dit qu'il chuchotait à son oreille. Elle sentit la panique s'emparer d'elle. Elle était seule, dans le noir et elle entendait des voix. Elle entendait l'ombre qui l'avait attiré dans son piège. Elle s'était jetée dans la gueule du loup. « Tiago ? » Appella-t-elle. « Éteint la lumière. » La bourrasque la frappa de plein fouet, elle vacilla un instant, mais sa dernière flemme avait disparue, une sueur froide perla sur sa nuque et un frisson lui remonta le long de l'échine. Elle tenait sa baguette au-dessus de sa tête, se tenant dans la faible lueur, elle savait sans vraiment savoir pourquoi, qu'elle ne devait pas toucher l'ombre. Si elle la touchait, c'était la fin. « TIAGO ! » « Eteins la lumière Albane. »
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Tiago avait sentit un frisson lui parcourir l'échine à la seconde ou la semelle de ses botte avait heurté le sol des égouts. Désormais, alors qu'ils avançaient à la lueur de leurs baguettes et des flammèches d'Albane, Tiago sentait une sécheresse inhabituelle s'installer dans le creux de sa gorge. Sa baguette levée haut au dessus de sa tête, les sens en alerte, il progressait prudemment, se fiant à son sens inné de l'orientation. Il visualisait les ruelles du dessus, et prenait garde où il mettait les pieds. Il n'y avait visiblement pas âme qui vive dans les tunnels des égouts mais quelque chose lui glaçait le sang, comme un souffle sur sa nuque, ou une bouche contre son oreille.
Le noir semblait d'ailleurs plus opaque au fur et à mesure qu'ils avançaient comme s'il n'était plus seulement une absence de lumière mais...autre chose. C'est à ce moment que survinrent les courants d'air. Le premier,qui aurait put être le fruit d'un hasard incongru, puis le second qui figea Tiago sur place. Les poils de sa nuque étaient dressés et son coeur battait plus fort qu'à l'accoutumée, si bien qu'il avait la certitude d'être audible par n'importe quelle oreille à cinq kilomètres à la ronde. Il laisse Albane rallumer les flammèches et recommença à marcher, la gardant à l'oeil dans sa vision périphérique. Pendant quelques minutes il ne se passa rien et le mercenaire commença même à penser que les choses se passeraient sans casse.
Puis il y eut quelque chose. Albane s'arrêta, et commença à parler, comme si quelque chose dans l'ombre lui adressait la parole et mettait un soin particulier à laisser Tiago en dehors de la conversation. Il ne prit pas sa partenaire pour une folle, ne la traita pas comme une échappée de l'asile, car ce genre de comportement, il fallait bien l'avouer était généralement l'apanage des moldus. Les sorciers posaient moins de questions stupides en cas de manifestations surnaturelles et c'est peut-être cela qui les rendaient plus efficace dans l'art de la survie. Il se tourna vers elle, mais elle avait déjà détourné son attention de leur route.
« T'as entendu ça ? » -Non. Et si tu veux mon avis ça présage rien de b.... « Tim! TIM ! » -ALBANE NON!
Trop tard. La jeune femme avait commencé à courir en sens inverse et bifurqua presque immédiatement dans un couloir adjacent. Poussant un juron entre ses dents, serrées, Tiago amplifia la lueur de sa baguette d'un lumos maxima et se mit à sa poursuite, mais les tentacules que formaient les tunnels semblaient happer les êtres et Albane avait déjà disparu le temps qu'il tourne lui aussi dans le boyau noir sur leur droite. Il s'arrêta, prit le temps de respirer. Il avait jeté un oeil dans ce passage quand ils étaient passés devant, par mesure de sûreté, et il était certain, absolument certain qu'il n'étais alors pas agencé de la même manière. Lors du premier passage, il avait vu un couloir droit. Désormais, ce couloir était percé de trois autres entrées, menant elles même vers d'autres tunnels.
Il déglutit et fit quelques pas en avant. Il n'avait jamais aimé le noir. Petit déjà, il avait pris l'habitude de dormir près de la fenêtre, dans le lit qu'aucun autre enfant ne voulait occuper en raison du manque d'opacité des rideaux. Tiago dormait donc avec la lumière de la lune en plein visage et la lueur de l'aurore dans le nez. Il n'aimait pas le noir, et on racontait que tout petit déjà il avait regardé Mme Gouttesec de ses yeux d'un bleu perçant avant de dire calmement -ce qui était d'autant plus étrange-:
"Les gens ont raison d'avoir peur du noir. Il y a des choses dedans qui parlent juste à ceux qui écoutent"
Aujourd'hui encore, il ne s'expliquait pas ce qui avait pu lui valoir une telle réflexion. Il ne se souvenait pas de ce qui l'avait provoquée, les enfants n'oublient-ils pas nombre de choses? ne catégorise-t-on pas nombre de leurs visions comme des rêves, et nombre de leurs éclairs de lucidité comme de la fantaisie? Tiago ne se souvenait pas. Mais alors qu'il avançait et appelait doucement le nom d'Albane, une autre murmura à son oreille. Une voix qu'il connaissait sans la connaître, douce, claire. Il n'avait jamais rencontré la personne à qui elle appartenait, ou cela remontait à trop longtemps, mais la voix susurra:
"Tiago..."
Il continua de marcher alors qu'un filet de sueur froide lui coulait dans le dos.
"Tiago...est ce que c'est toi?"
La voix était toute proche, comme si la personne qui parlait marchait à quelques mètres seulement de lui, dans le noir.
"Tiago...éteins la lumière. Elle me brûle les yeux. Je t'en pries, laisse moi te voir...tu as tellement grandi..."
Il ne répondit pas.
-Albane!! appela-t-il. "Eteins la lumière." -Albane, réponds! "Eteins...la...lumière..." -La ferme!
"ÉTEINS LA LUMIÈRE!!!" hurla la voix avec une force si puissante que Tiago en fut soudainement figé sur place.
Il s'écoula un moment. La peur commençait à le gagner. Il avait l'habitude des hommes et des monstres, mais ce qui se cachait là le dépassait. La voix inconnue mais connue s'était brusquement tue, mais le froid se répandait désormais dans le tunnel et il vit de la buée se former alors qu'il expirait.
"Les gens ont raison d'avoir peur du noir. Il y a des choses dedans qui parlent juste à ceux qui écoutent"
-Je t'ai déjà croisé...murmura-t-il, je ne sais plus quand, mais je t'ai déjà vu...
"Nous étions amis..." -Non, murmura le tueur dont le front était désormais moite, non il s'est passé quelque chose. J'ai oublié ou on...m'a fait oublier, mais nous n'étions pas amis....
Ses souvenirs revinrent à la surface. L'orphelinat. La lumière de la lune par la fenêtre et du réverbère qui le tenait dans un halo de lumière orangée en permanence, contrairement à ses frères et soeurs. La tâche noire au plafond du dortoir...la tâche noire...la tâche noire...
La femme à la tâche noire.
Soudain il eut peine à se retenir de vomir et sa magie vacilla, la lueur de sa baguette ondulant légèrement, au diapason avec son esprit.
Il se souvint. Mme Gouttesec. l'Oubliette léger qu'elle lui avait fait subir pour soigner se terreurs nocturnes, ses cauchemars, ce sentiment terrible au matin d'avoir oublié quelque chose d'important. Et puis la venue un jour des services de régulation des créatures magiques, à la tombée de la nuit, leur départ, bredouilles et la tâche noire au plafond, qui donnait sur le grenier, la main qui en dépassait, la voix, la femme de la tâche noire.
"J'étais ton amie Tiago" -Tu étais dans le noir...tu me demandais de sortir de la lumière. "C'était pour mieux jouer..." -...C'est toi qu'ils étaient venus chercher. Le ministère... "...." -L'enfant qui a disparu une nuit...Brian. C'était toi. "...." -Et moi je t'ai vu. ".......éteins la lumière Tiago."
Cette fois, le mercenaire serra la main sur sa baguette.
-LUMOS MAXIMA! cria-t-il.
La pointe de sa baguette s'illumina comme un feu de bengale, et la lumière envahit le tunnel, juste au moment où un cri retentissait:
« TIAGO ! »
-ALBANE! Cesse pas de crier!! je vais suivre ta voix! ALBANE TU M'ENTENDS?!
Elle dut l'entendre car les cris se répétèrent. Sautant dans l'eau noire jusqu'à la taille, Tiago traversa rapidement le canal et grimpa l'échelle rouillée jusqu'à l'autre rive, avant de s'engouffrer dans des tunnels de plus en plus froids. Et soudain elle fut là, entourée d'un mince halo de lumière.
-Restes où tu es, lui cria-t-il, je viens t'aider! ne bouges surtout pas!
En quelques pas il fut près d'elle et la prit par la main, par un geste instinctif qu'il ne s'expliqua pas, puis leva sa baguette haut au dessus de leurs têtes.
-Ça va aller, je suis là. Ça va aller. -Qu'est ce qui se passe? j'ai entendu une voix....la voix de mon frère. Tiago qu'est ce qui se passe?! -...Je vais tenir ma baguette allumée...toi...tu vas envoyer une flammèche vers le bout du tunnel. Tu peux faire ça?
Albane ne sembla pas le comprendre, mais elle hocha la tête et leva sa baguette. La main de la jeune femme ne tremblait presque pas, et ce fut pour Tiago un fait impressionnant. Lui même peinait à s'empêcher de grelotter de froid et de peur. La sorcière murmura une incantation et une légère lueur bleutée partit voleter dans le noir du tunnel avant de soudain s'immobiliser au plafond, comme une lampe industrielle de faible qualité. Et alors, dans la lumière quasi inexistante du feu-follet, dans cette pénombre désormais percée d'un mince filet lunaire, ils la virent.
La silhouette qui semblait les regarder depuis le noir.
-Lumos Maxima,murmura Tiago.
La lumière grossit de nouveau depuis sa baguette, emplissant le tunnel de sa chaleur. Là où se trouvait la silhouette émaciée aux cheveux emmêlés, plus rien. Le tueur laissa son sortilège décroître en puissance et ordonna à Albane:
-Envoies une autre flammèche.
Sa partenaire s'éxécuta et de nouveau, la bille bleue de lumière s'en alla dans le noir et se fixa au plafond. Dans la quasi pénombre, la silhouette était de retour....plus proche de près de cinq mètres cette fois. Tiago la regarda, fixe, menaçante, à peine visible, profitant du noir presque total à l'exception du feu follet au dessus de son visage indiscernable.
-Quoi que tu entendes, quoi que tu sentes...n'éteins pas la lumière, lâcha Tiago, où elle nous tuera tous les deux. "N'ayez pas peur du noir..." -Colles ton dos au mien.Lèves ta baguette le plus haut possible.
Il produisit une lumière intense et d'un ton qu'il voulut assuré, murmura:
-On va s'en sortir, il faut retourner au tunnel principal, elle a cherché à nous perdre. Je crois...je crois que les égouts changent de configuration. Selon ses souhaits. du moins partiellement.
"Qu'est ce que c'est qui traîne dans le noir? Qu'est ce qui transforme les rêves en cauchemar? Qu'est ce qui mange les enfants curieux? Qui lors de la nuit ouvrent les yeux?"
-L'écoutes pas Albane, si tu prends trop peur, tu maintiendras pas ton lumos...
Il hésita.
-Prends ma main.
Il en avait autant besoin qu'elle a dire vrai. Il referma sa main autour de la sienne et inspira:
-On va s'en sortir. Reste collée à mon dos. Tant que tu es dans la lumière tout ira bien.
A ce moment un courant d'air souffla la flammèche qu'Albane avait envoyé en éclaireur. et la voix leur parut si proche qu'ils auraient presque pu la sentir, la toucher:
"Eteignez ça."
Tiago commença à marcher, lentement.
"Tiago, Tiago...Tiago, Tiago..."
Raffermissant sa prise sur le poignet d'Albane, Tiago tenta de faire abstraction des murmures à son oreille.
"Je vais vous attraper." "Je vais vous rattraper" "Il n'y a pas de sortie" "La voie est barrée" "La voie est morte"
-Continues de marcher...
Ils repassèrent bientôt dans un autre couloir, et Tiago reconnut celui qu'il avait du traverser en empruntant l'eau boueuse quelques minutes auparavant.
-Il faut descendre. Je passe en premier, mais tu me suis de près. Dirige ta baguette vers l'eau, je tourne la mienne vers le haut.
Avisant le gouffre noir du liquide nauséabond, le mercenaire emprunta l'échelle et mis un pied dans le liquide, puis un autre, jusqu'à ce que l'eau lui arrive à la taille. Tenant la baguette aussi haut que possible, il tendit la main à Albane.
-A ton t...
Il ne put pas finir sa phrase. Une ombre venait de passer dans l'eau, juste sous lui et deux mains se refermèrent autour de ses cheveux, le tirant sous l'eau en un battement de cil. Son lumos s'éteignit immédiatement et soudain il n'y eut plus qu'Albane.
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Il la trouva, elle était sur le point de sombrer et il la trouva. Il lui prit la main et la chaleur de la peau d'un autre être humain, bien vivant, contre la sienne lui fit l'effet d'un choc électrique, elle sortie de sa torpeur angoissante. Il lui demanda d'éclairer le tunnel et au ton qu'il employait, elle sut qu'il connaissait cette ombre menaçante autour d'eux. Alors elle s'exécuta, sans hésiter. Et elle la vit. La silhouette. Elle la vit dans un bref éclaire de lumière, loin au fond. Et puis elle la vie de nouveau, plus proche. Et elle comprit : la chose vivait dans l'ombre. Elle n'existait que dans l'ombre. La lumière était leur seule et unique protection. Une fine bulle de survie autour d'eux et la chose tenterait de les en arracher à la moindre occasion.
Ils se remirent en route, dos à dos. Il lui intima de ne pas avoir peur. Il lui prit la main fermement et la sera entre ses doigt. Alors, bizarrement elle n'eut plus peur. Comme si tout à coup, ses mots devenaient réalitée absolue. On va s'en sortir. Albane avait survécu assez longtemps à la guerre pour savoir qu'elle ne mourait pas à cause d'une ombre. Elle parvenait en tout cas à s'en convaincre. C'était ce qu'elle se disait alors que la voix doucereuse raisonnait à leurs oreilles. Tu n'es qu'une ombre, tu n'es qu'une ombre. « Les Mangemorts m'ont torturés. » disait la voix de Tim. Tu n'es qu'une ombre. « Ils m'ont brûlé les yeux. » Une ombre. « Éteins la lumière, ça brûle. » Simplement une ombre. La prise de Tiago se resserra de nouveau sur sa main, la remmenant soudain à la réalité. Elle savait qu'il n'entendait pas la même chose qu'elle, mais lui aussi, elle lui parlait.
Soudain, il s'arrêta. « Il faut descendre. Je passe en premier, mais tu me suis de près. Dirige ta baguette vers l'eau, je tourne la mienne vers le haut. » il lui lâcha la main et elle se figeât soudain envahit par une sensation glaciale. Elle fit non de la tête, mais il commençait déjà à descendre le long de l'échelle. Elle tendit sa baguette au-dessus de la surface noire nauséabonde, des résidus chimiques formaient de grandes taches à la surface et par endroit une mousse verdâtre flottait sur l'eau stagnante. « Tiago je ne crois pas que... » commença-t-elle à mie-voix, mais il avait déjà les deux pieds dans l'eau. Il lui tendit la main pour l'aider à descendre « A ton t... ». Une fraction de seconde, son visage pris une expression terrifiée. Tiago tomba. D'un coup. Violemment. L'eau s'était soudain refermé sur lui, comme si l'ombre l'avait avalé. Albane resta là, seule, la main tendue dans le vide, elle avait fait ce geste désespéré quand elle l'avait vu tomber, mais il était déjà trop tard. La lueur de sa baguette se fit d'un coup plus faible, son cœur manqua un battement pour repartir dix fois plus vite.
Pendant une fraction de seconde, elle demeura tétanisée. Elle pencha sa baguette par dessus la surface, scrutant les profondeurs de regard angoissé, de gauche à droite, de droite à gauche. La lumière se fit de nouveau plus vive tendit que son cerveau se reconnectait à la réalité. Alors elle vit une ombre au fond de l'eau qui se débattait en tous sens. Tiago était encore là. Quelques bulles remontèrent à la surface. Albane fut alors prise de panique. Quelque chose, quelque chose... L'angoisse la gagna soudain et elle vit sa lumière faiblir de nouveau. De la lumière. Il faut de la lumière. Elle savait ce qu'il fallait faire D'un geste rapide elle ralluma trois feufolets qui restèrent au dessus de la surface pour éclaire le tunnel. L'eau se mit comme à bouillir, agitée par l'a lutte qui se jouait entre Tiago et l'ombre, elle vit un nuage pourpre se mêler à l'eau des égouts. Alors sans réfléchir d'avantage, sans attendre une seconde de plus, elle se mit à genoux et plongeât sa baguette dans l'eau sombre. « LUMOS SOLEM ! » hurlat-elle. La baguette irradia une lumière flamboyant sous la surface. À cet instant, un cris suraiguë retenti dans le tunnel, il lui glaça les entrailles et lui donna de sueur froide. L'ombre avait disparue. Veillant à garder sa baguette sous la surface, l'extérieur étant éclairée par les flammes qui flottait au dessus d'elle, elle se précipitât dans l'eau à son tour, elle lui arrivait jusqu'à la poitrine. Elle atteint Tiago le plus rapidement possible, il ne bougeait pas. Albane lui sorti la tête de l'eau. Il était à demis conscient. « Tiago, ta baguette ! » il toussa violemment. « Tiago ! Il faut que tu fasse de la lumière avant qu'elle n'éteigne les feux. !» Il poussa un grognement inaudible, toussant de plus belle. Alors, en désespoir de cause, elle ramena le bras du hors-la-loie par dessus son épaule et commença à avancer le plus vite possible, priant pour que la chose ait été assez surprise, voir blessée, pour lui laisser de temps de les sortir de se bourbier.
L'eau minimisait le poids de Tiago et elle atteint rapidement l'autre côté.. « je peux pas te porter, faut que tu remontes. » Alors au prix d'un effort considérable et avec un peu d'aide d'Albane, il se hissa sur la berge du tunnel. Elle monta derrière lui, s'arrangeant pour garder sa baguette sous l'eau le plus longtemps possible. Et à l'instant ou elle la sortie et la tendit au dessus de sa tête, les trois feux follets s'évanouir dans un nouveau courant d'air. « C'était tout juste... » murmura-t-elle en se laissant tomber contre le mur à côté de Tiago, haletante, trempée jusqu'aux eaux, sa baguette toujours flamboyante, sans doute grâce à l'adrénaline qui faisait encore battre son cœur à deux-cent à l'heure.
Elle se redressa, prenant soin de ne laisser aucun d'eux sortir de la large tache de lumière qui les entouraient. Elle ne devait pas se laisser aller. « Tu as ta baguette ? » Il hocha la tête avec un sourire faiblard, ses yeux étaient à demis clos, mais son visage exprimait quelque chose comme "pour qui tu me prends ?". « T'as une salle gueule... » fit-elle. En effet, ses vêtements étaient déchirés de part en part et de larges entailles sanglantes étaient présentes sur ses bras, ses épaules, son dos, son ventre, sa joue. « Albane... » Elle ignora la voix, tentant de garder son sang-froid malgré le cœur qui battait trop fort dans sa poitrine. « Je vais essayer de te soigner comme je peux mais, on peu pas rester là longtemps. » Elle s'agenouilla le plus près possible de lui pour ne pas prendre le risque de sortir du halo protecteur. « Albane. » Elle ignora encore. « Tu peux faire un lumos histoire de nous donner un peu plus de lumière ? Je vais devoir utiliser ma baguette. » Il acquiesça et une faible lueur apparut au bout de son bras, qu'il leva en hauteur tant bien que mal. « C'est super. » fit elle d'un ton encourageant. « Eteins la lumière. » « Non. » murmura-elle. Elle se concentra, pinçât les lèvres, les plaies étaient bien ouvertes et certaines saignaient beaucoup trop. Avec précaution elle souleva le tissu sur la plaie la plus béante, celle sur l'épaule. Ha bien regardait ça ressemblait à des morsure, elle fut prise de nausée. « Vulnera Senentur. » murmurat-elle en suivant la ligne de l'entaille avec sa baguette. Mais sa main tremblait comme une feuille. « Albane.. » « MAIS TU VAS LA FERMER BORDEL ! » hurla-t-elle au tunnel vide. Elle ferma les yeux, pris une grande inspiration. « Vulnera Senentur. » répéta-elle. Cette fois le sort fonctionna, les saignements s'atténuèrent. Elle fit la même chose dans son dos et sur son ventre, qui était les trois plais les plus saignante. Les hémorragies s'arrêtèrent, laissant un sang coagulé et poisseux.
Elle passa la main dans la poche intérieure de son blouson et en sortie une petite bourse en cuir Elle l'avait toujours sur elle. Elle avait réussi à l'agrandir à l'aide d'un sortilège d'extension. Pas beaucoup mais assez pour avoir le strict nécessaire en cas d'urgence. Tout bon insurgé doit-être capable de se soigner en cas de problème. Elle mit sa main à l'intérieur et en sorti un fiole de potion jaune. «Essence de Muralpe. Ça va piquer, mais ça va accélérer la cicatrisation.. » murmura-t-elle. « Je n'aime pas la lumière, s'il te plait... » Elle jeta un coup d'oeil nerveux autour d'elle. Le tunnel était calme, la lumière autour d'eux était toujours assez large pour les protéger. Elle appliqua quelques gouttes sur chacune des plaies. Il sera les dents, mais ne bronchât pas. Elle sortie une autre petite bouteille en verre vide « Aguamenti. », dit elle et sa baguette fit couler une eau claire à l'intérieur du récipient. « Tien ça va te faire du bien. » Pour finir elle sortie une dernière fiole contenant une posion rouge vif et la mie dans la main de Tiago. « Prends-en quelques gouttes si tu ne peux pas marcher ou si tu commences à te sentir vraiment trop faible. C'est une potion tonifiante, ça va te redonner des force. Mais n'en prend pas trop parce que ça sera encore pire quand les effets se dissiperont. »
« Albane ! » la voix se faisait plus pressente, plus autoritaire, elle n'aimait pas qu'on lui résiste. « Lumos maxima ! » Fit d'une voix agressive. Elle tendit encore une fois sa baguette au dessus de sa tête. « C'est bon je m'occupe de la lumière. » Elle s'assit en face de lui, prenant un instant de répits. « Je peux pas faire mieux pour l'instant, je suis désolée... Il va falloir trouver de quoi désinfecter les plaies, l'eau est absolument immonde, ça risque de s'infecter. J'espère qu'on pourra trouver ce qu'il faut dans le hangar.» Elle hésitât. « Cette chose tu l'as déjà vu, pas vrai ? » Elle regarda vers le fond du tunnel. Elle était tapie là, dans l'ombre. « Faut pas qu'on reste là... Faut que tu nous guide vers le hangar, c'est notre seule chance de sortir d'ici. » Et elle préféra ne pas penser à ce qui les attendait à la surface. Pourtant, elle sentait bien que rien ne pouvait-être pire qu'ici. « Eteins la lumière. » Albane frissonna.
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Le combat qui se joua dans l'eau noire des égouts fut sans le moindre doute l'épisode le plus traumatisant dans la vie de Tiago qui avait pourtant connu plus que sa part d'évènements marquants. Car en effet, tandis qu'il sentait des ongles rapeux lui ouvrir la peau, des dents pointues se planter dans son épaule, lacérer sa chair, arracher tout ce qu'elles pouvaient attendre, il distingua les formes de cette chose qui refusait de se montrer. Il vit la pâleur et la pourriture de sa peau, ses cheveux filandreux, ses côtes saillantes et ses omoplates pointus, ses yeux laiteux sans paupières et son nez amputé, comme coupé par une machette. Il vit son menton proéminent et ses pommettes taillées à la machette, son absence d'oreilles et la rage incommensurable dans son regard. Elle voulait sa mort, elle allait le tuer, le noyer si elle ne l'écharpait pas proprement avant. Il se crut perdu. L'espace d'un instant, il se sentit perdre conscience alors qu'elle lui entaillait le ventre afin sans doute de lui tirer les viscères hors du corps. Mais au moment où il allait laisser une goulée d'eau noire s'engouffrer dans sa gorge dans un hurlement, une lueur terrible illumina l'eau, faisant fuir son assaillante avec un cri qui semblait pareil à un paquet de craies frottées contre un tableau noir. Comme une anguille, elle s'enfuit, vers le fond du canal, là où le noir avait encore ses droits, le laissant baignant dans le liquide poisseux désormais souillé de sang.
Il sentit Albane le porter et toussa, crachant de l'eau viciée du sang alors qu'elle le dirigeait vers la rive. Y grimper fut d'ailleurs un véritable tour de force, tout comme suivre ses paroles alors qu'elle s'appliquait à le soigner. Il était déjà miraculeux qu'il ait conservé sa baguette, il n'aurait pas fallu demander à Tiago de se montrer spirituel en plus de cela, dans son état. Il avait la sensation de n'être plus qu'une plaie et le sang qui coagulait magiquement n'y changeait rien. Lorsqu'Albane lui tendit une fiole d'eau pure, il la but sans demander son reste, mais l'eau polluée qu'il avait ingéré se rappela à son bon souvenir et il se pencha sur le côté avant de vomir le maigre contenu de son estomac et de tousser, une quinte de toux dont il crut qu'elle allait lui déchirer les poumons et ouvrir toutes ses blessures de nouveau. Il but à nouveau, avidement et pris la potion qu'Albane lui tendait, un liquide rouge vif qu'il estima d'un oeil fiévreux.
Pas toute la potion. D'accord. Pas toute la potion. Juste quelques gorgées.
Il ne sait pas combien il en but mais peut-être estima-t-il mal le contenu de la fiole car alors qu'il allait avaler de nouveau, rien ne vint. Le mercenaire étouffa un juron qui ne sortit pas dans le bon ordre tant sa tête jouait au rodéo. Il avait tout bu. Au diable les précautions, donc, puisque le karma semblait même le priver de repères spatio-temporels et de bon sens. Il ferait avec. C'est alors qu'il sentit son corps le brûler, comme si sous son épiderme, ses muscles se réveillaient, prêts au combat. Il inspira brutalement et serra les dents alors que ses abdominaux, ses pectoraux, ses bras, ses jambes se crispaient dans une série de crampes qui laissèrent presque aussitôt place à un sentiment de chaleur et de force. Il cligna des yeux, une fois, deux fois, puis se leva vivement avant de faire rouler ses épaules, le coeur lancé à un rythme soutenu. Secouant la tête légèrement, il se tourna vers Albane:
-...Merci.
Le mot était sorti et rapidement, il passa à un autre sujet, peu désireux de s'étaler sur le fait qu'il était couvert de sang, les vêtements en lambeaux à cause de son propre plan visiblement infiniment plus foireux qu'il avait pu l'imaginer, et peu désireux de dire merci à cette fille qui venait de lui sauver la mise, après qu'il l'ait lui même placée dans ce traquenard. Il se concentra sur la question qui venait juste après dans l'ordre désormais étonnament clair de ses pensées et regarda Albane, puisant dans ses yeux vert une étincelle de vie, quoi que ce soit qui puisse lui faire oublier le blanc vitreux de ceux du monstre. Elle avait des yeux fatigués, d'une couleur mousse piquetée de brun. Une couleur naturelle, en ce qu'elle évoquait la forêt et ils rassurèrent Tiago, ces grands yeux inquiets mais bien vivants. Alors il répondit:
-Je l'ai déjà vue, oui. Quand j'étais gosse. Elle me surveillait chaque nuit. Je sais pas pourquoi moi. J'ai jamais su. Longtemps j'ai cru que je l'avais imaginée, que c'était un foutu cauchemar qui revenait. Un truc de mon imagination. C'est ce que la propriétaire de l'orphelinat m'avait dit. Elle a commencé à me coller des oubliettes léger le matin, pour que je déstresse. Et un jour le ministère est venu et..y'a plus rien eu pendant un moment. Et elle revenue. Je sais pas pourquoi, j'sais pas ce qu'elle veut.
Il s'adressa au noir et cria:
-QU'EST CE QUE TU VEUX SALOPERIE?!
Il se sentait bien mieux, une sorte d'énergie électrisante qu'il savait éphémère et faisait tourner son cerveau à toute vitesse et lui permettait de séparer ses pensées et ses plans encore plus vite qu'à l'accoutumée. Il leur fallait ressortir de ce trou à rat le plus vite possible, mais cela serait impossible si leur stratégie demeurait la fuite. Comment cette chose avait-elle eu ses précédentes victimes si ce n'est en jouant sur leur peur et leur volonté de la fuire? Fight or flight. Le combat ou la fuite, les deux réactions du corps humain lorsque celui ci était confronté à un danger imminent. Tous avaient choisis de tourner le dos à cette chose dans l'espoir de courir plus vite qu'elle sur son propre territoire, mais il était visiblement temps de changer de tactique.
-QU'EST CE QUE TU VEUX?! PARLE PUISQUE TU AIMES TANT OUVRIR TA GRANDE GUEULE! QU'EST CE QUE TU VEUX?!
"Les orphelins...les orphelins...sont....les meilleurs."
La voix venait du fond du tunnel et suintait la méchanceté, mêlée d'un plaisir non dissimulé, d'une sorte de gourmandise.
"Ils m'avaient appelée pour leur rendre le bébé...le bébé parti trop vite...hihihi mais c'était moi qui l'avait pris. C'était moi. Moi toute seule. Depuis l'ombre. Depuis le noir. La mort subite du nourrisson...hihihi la mort subite...subite...et ils m'ont appelée, ces sans-magie...avec du sang et des runes sur le sol, et ils m'ont donnée un corps...des membres pour me mouvoir, pour que je leur rende leur petite douceur...mais ce qui est mangé est mangé! et je les ai mangé aussi! hihihi... et maintenant! et maintenant! qui rôde dans le noir? c'est moi...c'est moi...toujours moi..."
Il y eut une pause.
"Je vais vous manger. Des orphelins...tout seuls dans le noir. Sans père, sans mère, sans protection. Sans amour. Je vais vous manger. c'est plus facile. C'est tellement...plus...facile...quand personne ne vous a appris à affronter...le noir..."
Un souffle de vent serpenta dans le tunnel et Tiago tendit la main à Albane.
-On y va, fit-il à voix basse, fais moi confiance. J'ai besoin que tu me fasses confiance, juste une dernière fois. Ca va marcher. Je vais pas crever dans ce foutu tunnel tué par cette merde.
"Ne partez pas. Vous ne savez pas où aller. Où iriez vous? "
-L'écoute pas, suis moi.
"Tiago. Reviens tout de suite. Je t'ai griffé. J'ai été méchante. Mais nous nous connaissons depuis longtemps...je ne recommencerai pas."
-L'écoute pas.
"Tiago...reviens...ne sois pas bête...éteins la lumière j'ai un secret pour toi..."
Le mercenaire continua de marcher, la main d'Albane dans la sienne, sa baguette revenue haut au dessus de sa tête, la potion lui donnant la force de la faire briller comme un véritable feu de bengale.
"J'ai vu ta mère Tiago..."
Il s'arrêta de marcher. Ils étaient désormais rendus à la jonction des tunnels qu'ils n'auraient jamais du quitter en premier lieu et il savait, il savait, que la sortie se trouvait deux embranchements plus loin, tout droit. Juste deux croisements à passer. Juste deux. Et pourtant il avait du mal à avancer.
"Je l'ai vue. Depuis le grenier de l'orphelinat...le jour...froid...froid et humide ou elle t'a donné à la grosse dame...de si jolis boucles...presque blondes et des yeux bleus, très bleus...elle est partie ensuite mais je l'ai vue...éteins la lumière...je te montrerai...je te dirai tout..."
Il y eut un bruissement imperceptible et un papier froissé et fin, visiblement constitué de vieux journaux anciennement détrempés glissa depuis l'ombre vers leur halo de lumière. Un papier sur lequel du charbon avait été étalé jusqu'à former des traits, un portrait étonnamment bien réalisé. Tiago se pencha, le ramassa. Depuis le papier grisâtre, une jeune femme le fixait, ses grands yeux clairs fixés sur lui et ses boucles d'un brun clair tirant sur le blond cascadant dans son dos. Elle était belle. Jeune. Frêle.
"J'ai été très méchante avec toi Tiago. J'étais en colère. Je ne te mangerai pas toi si tu me rejoins. Je peux te dire des choses sur ta mère. Je peux me retenir. Je serai gentille."
Le mercenaire gardait les yeux sur le dessin, sur ce visage dans lequel il retrouvait ses pommettes et surtout une expression qu'il voyait tous les jours dans le miroir de sa salle de bain : une sorte de détermination mêlée de rudesse. Qu'est ce qu'elle avait traversé, cette femme, avant de se résoudre à l'abandonner. Quel secret se cachait derrière ce nez droit et ces grand yeux clairs, ces sourcils bien dessinés et ces mèches presque sauvages donc certaines paraissaient devaient être dorées tant elles avaient été peu coloriées par le charbon sur le dessin.
Pendant un moment, il crut qu'il avait lâché la main d'Albane. Mais non, il la serrait même plus que de raison. Il inspira. Profondément. Non. Non. Il avait vécu trente quatre ans sans la présence d'une mère, d'un père, sans nom de famille, sans identité, avec une mémoire fragmentaire. Il avait grandit sans ces repères, sans personne pour lui tenir la main dans ses moments de doute, à part peut être Gouttesec et Xenophilius Lovegood, mais aucun n'avait été un parent.Il s'était fait seul et l'espace d'une seconde, il avait pensé, sérieusement pensé à tomber dans le piège de cette chose, dans le noir. Pour une miette de ce qu'il cherchait pour une poussière de ce d'autres possédaient, pour une goutte de mémoire dans un océan. Comment un mendiant, il avait failli se jeter sur le sol pour grappiller une piécette. Mais ne valait-il pas mieux que ça? Il devait valoir mieux que ça. Il le fallait. Car dans le cas contraire, qu'était-il sinon un petit garçon jouant à l'adulte dans un costume trop grand pour lui? Un orphelin aussi pathétique que tous ceux à qui il s'estimait et se savait supérieur? Il valait mieux que ça. Lui n'avait pas besoin de savoir. Il ne cherchait à savoir que pour éloigner la menace mangemort de ses talons. Il ne voulait pas savoir. Ce n'était pas personnel.
-Ce n'est pas personnel...murmura-t-il, comme pour se convaincre.
Et il lâcha le papier, qui sans un bruit retomba dans l'eau du tunnel. Il le regarda couler.
"...je vais te manger Tiago. Tu le sais n'est ce pas?"
-Tu essaieras. corrigea le mercernaire.
Un rire grinçant retentit dans le noir et il serra la main d'Albane. Ils marchèrent prudemment. Un mètre, deux, trois quatre...Un peu plus loin devant eux, une échelle rouillée semblait remonter vers la surface. Tiago pouvait la percevoir dans le noir, grâce aux maigres lueurs qui arrivaient jusqu'à elle. Leur porte de sortie. Mais ce qu'il percut aussi juste alors qu'il allait parler à Albane, fut la silhouette qui sembla émerger de l'ombre et se planta devant l'échelle. Imperturbable. Les attendant. Elle ne les laisserait jamais s'enfuir sans se battre, elle ne les laisserait jamais ressortir vivants, ou du moins le pensait-elle. Tiago la fixa un moment puis souffla à Albane.
-Je vais éteindre ma lumière. Et y aller.
La jeune insurgée le regarda comme s'il avait perdu l'esprit.
-Réfléchis, murmura-t-il, elle se cache. elle se cache et elle prend par surprise parce qu'elle sait, elle sait que si on l'attaque de front, elle bouffera la poussière. Je vais l'avoir. A l'oreille. Je sais que je peux. Je le sais. Toi, tu fonces vers l'échelle et tu ouvres cette foutue trappe en haut. 0 la première occasion je lui balance tout ce que j'ai et je te rejoins. Tu dois ouvrir la trappe. Tant qu'on reste groupés on ne peut rien faire.
Elle ne semblait pas convaincue et pour cause, il devait sonner comme un malade mental aux pulsions suicidaires. Mais il lui attrape le poignet et la fixa, le regard sérieux, avec un calme qu'on lui connaissait peu et pour cause : il était rarement forcé de le montrer au monde extérieur. Il insista:
-Tu dois le faire Moby dick. Je grimperai pas cette échelle dans mon état, pas assez vite. Je vais la tacler cette saloperie mais toi tu dois assurer notre sortie. Tu m'aimes pas, pas besoin d'être un singe savant pour le voir, mais juste cette fois, fais style de m'écouter. Fais semblant d'avoir confiance et suit mon plan. Ou elle nous crèvera tous les deux ici.
Il lui prit la main et doucement, y placa le chat de jade qu'He Tien leur avait donné. On pouvait être un malfrat, une parfaite pourriture et avoir le minimum syndical d'honneur. Il ne voulait pas mourir. Il ne comptait pas mourir. Mais la vie était une garce suffisamment retorse pour aller contre ses plans et lui pourrir l'existence une fois de plus, en y mettant un point final et faisant crever dans la fange comme un chien. Ca n'aurait pas été son premier coup de pute.
-Au cas où j'men sorte pas.
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Albane avait fait plusieurs erreurs ce soir-là. La première avait été de défier He Tien et de se retrouver avec un meurtre sur les bras; la seconde avait été de suivre Tiago dans ces putains d'égouts; Et la dernière avait été de lui mettre cette fiole dans la main. Les types comme Tiago n'écoutaient jamais ce qu'on leur disait, surtout quand ils 'agissait de se soigner. Pourquoi merlin ne lui avait-elle pas fait boire quelques goûtes elle-même ? Il aurait dû en prendre deux gorgées, tout au plus ! Certainement pas toute la fiole.
Mais il ne lui laissa pas le temps de l'incendier, il était déjà debout, à l'affût. Elle connaissait les effets de la potion, elle était elle-même tombé dans le piège. D'abord ça vous brûle les muscle et les entrailles. Et puis tout d'un coup, la brûlure ne fait plus mal, il ne reste que la flemme ardente au fond du cœur. Elle alimente les muscles, le cerveau, la volonté. Et quand elle disparaît elle laisse une sensation d'agonie. Dans quelques heures, Tiago regretterait la douleur brute de ses blessures. Il devrait faire face à la flemme qui s'éteint, chose beaucoup plus difficile à gérer.
Il lui raconta son histoire. Les cauchemars qui hantait ses nuits d'enfant. Le rire glacé résonna dans le noir. « Orphelins » qu'elle disait « je vais vous manger ». Albane assista impuissante à la conversation entre Tiago et son démon. Son cœur battait toujours trop fort dans sa poitrine et elle sentait une sueur froide lui parcourir l'échine dès que la voie reprenait. Il l'attrapa par la main et la guida le long du tunnel, la serrant toujours plus fort dans la sienne.
Ils arrivèrent bientôt au niveau de la sortie et elle était là : silhouette blafarde dans le noir. Elle les guettait, elle les attendait. Alors, il lui exposa l'ampleur de sa folie. « Je vais éteindre ma lumière. Et y aller. » S'il n'avait pas déjà été dans un état si pitoyable, elle l'aurait sûrement frappé. « Non. » Elle n'avait qu'une envie, c'était de le planter là. Elle avait déjà assez à faire avec ses propres démons sans avoir à gérer ceux des autres. Tout ça, ça la dépassait complètement. Ça n'avait rien à voir avec elle, ni avec leur accord. Elle avait l'impression de se trouver au bord d'un gouffre, à la merci du vide. « Je grimperai pas cette échelle dans mon état, pas assez vite. Je vais la tacler cette saloperie mais toi tu dois assurer notre sortie. Tu m'aimes pas, pas besoin d'être un singe savant pour le voir, mais juste cette fois, fais style de m'écouter. Fais semblant d'avoir confiance et suit mon plan. Ou elle nous crèvera tous les deux ici. » Il le regarda droit dans les yeux. Il avait les iris aussi claires que de la glace pure. Elle se mordit la lèvre, passa ses mains sur son visage. C'était un véritable cauchemar.
« Tu dois le faire Moby dick. » C'était leur seule chance de sortir d'ici, elle en avait conscience. Mais ce plan... C'était de la pure folie, du suicide. Ce type était complètement dément. Et pourtant, elle ne trouva pas la force de le contredire. À quoi bon de toute façon ? Au fond d'elle, elle sentait qu'il avait raison. Elle jeta un œil anxieux en direction de la silhouette blafarde la-bas devant l'échelle. Elle sentit le léger courant d'air qui puait la mort, passer sur son visage, agiter ses cheveux. Il prit sa main et y déposa le chat en Jade. « Au cas où j'men sorte pas. » Elle soutint de nouveau son regarde. Il n'y avait plus trace de peur. « T'as pas intérêt. Je te jure que si tu meurs et que ce truc me tue à cause de toi; je viendrai te chercher jusqu'au fin fond des enfers pour te le faire payer, s'il le fait. Crois moi c'est pas ce que tu veux. » Autrement dit : Te plante pas, cette fois je pourrai pas te récupérer. Elle avait parlé à voix basse, mais son ton était froid, sec, presque hernieux. Elle le mettait au défi de mourir et de la laisser dans cette merde. Elle hocha la tête. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Pourvue que lui aussi.
Elle le regarda s'avancer vers l'ombre, baguette à la main. Il dépassa l'échelle et au fur et à mesure que sa lumière s'était approché, la chose avait reculé. Il continua sur quelques mettres. Puis soudains, le faiseau lumineux disparut, avalé dans le noir, Tiago avec lui.
Albane était restée en arrière. Debout dans le cercle de lumière de sa baguette, elle serait la statuette de jade à en faire blanchir ses phalanges. Le cœur battant, le souffle court. Pendant plusieurs secondes elle n'entendit rien. Pas le moindre bruit. Puis un rire glacé s'éleva des ténèbres, suivit d'un choc sourd, puis un autre ; elle entendit la voie de Tiago jurer vertement. Mais elle venait de loin. Jusqu'où était-il allé ? Sûrement assez loin pour lui laisser une marge de manœuvre. Elle sortie de sa torpeur et se précipita sur l'échelle. Tu dois le faire Moby dick. Elle repassait les mots dans sa tête, tentant d'ignorer la lutte qui se jouait à quelques mètres de là. Chassant la peur comme on oublie un mauvais rêve.
Tu dois le faire Moby dick. Elle se hissa sur les premiers barreaux. Elle avait fourré la statuette dans sa poche et callé sa baguette toujours illuminée entre ses dents pour libérer ses mains. Elle grimpa, au bout de seulement quelques mètres, l'échelle quitta le tunnel pour l'entraîner dans un conduit qui montait vers la surface. Elle n'aimait pas l'idée d'être enfermé comme ça, mais rejeta violemment l'image des mains livides qui pourraient attraper sa cheville ; et continua son ascension. Tu dois le faire Moby dick. Elle arriva en haut. La trappe un métal était fermé, appuyant son dos contre la paroi du conduit elle tenta de la déverrouiller à l'aide de sa baquette mais rien ne se produisit. Tu dois le faire. frappa un grand coup contre l'ouverture dans un effort tout à fait vain, elle le savait. Elle descendit alors de quelque barreau et, s'appuyant toujours contre le mur elle brandit sa baguette vers la trappe, priant pour que l'artefact soir efficace.. Tant pis pour la discrétion, elle ne pouvait pas se permettre un tel luxe. « Confringo ! ». À peine avait-elle lancé le sortilège qu'elle replia ses bras sur son visage pour se protéger d'éventuels débris. Le sort atteint le métal qui vola avec fracas vers l'extérieur. Elle sentit quelques gravillons tomber dans ses cheveux et ses épaules ; et pendant un moment la poussière envahit ses poumon et elle ne put contrôler la quinte de toux qui s'en suivit. Puis elle leva la tête. Leur porte de sortie était ouverte.
Elle hésitât quelques secondes. Elle jeta un coup d'oeil vers le bas, mais elle ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Elle n'avait pas le moindre idée de ce qu'il se passait dans les tunnels des égouts. Mais elle avait ouvert la trappe. C'était maintenant que Tiago devait arriver. Elle avait fait ce qu'il avait dit. Elle avait ouvert la trappe. Le cœur battant à tout rompre elle resta quelques instants les yeux fixés vers le tunnel. Qu'est-ce que tu fous, putain.. Soudain, elle entendit au-dessus de sa tête un bruit de pas. Non, plusieurs bruits de pas. Son sortilège n'était effectivement pas passé inaperçu. Elle attrapa la statuette qu'elle sera contre sa poitrine. C'était le moment de voir si He Tien ne s'était pas foutu d'eux avec son histoire d'artefact. Elle se glissa discrètement jusqu'à l'ouverture et sortit sa tête juste assez pour voir l'intérieur de la pièce.
Elle se trouvait dans un coin d'un grand hangar. À sa droite il y avait plusieurs caisses en bois entassées les unes sur les autres, plusieurs flammes bleus flottaient un peu partout sous le haut plafond, créant un éclairage faible et froid. À plusieurs mètres d'elle, elle aperçut des silhouettes qui commençaient à s'agiter, on aurait dit des hommes. Ils n'avaient pas l'air d'avoir repéré d'où était venue l'explosion. Puis soudain, l'une des silhouettes se tourna dans sa direction et s'avança. On aurait dit un homme, d'assez haute taille. Il se dirigeait vers elle, mais sans avoir l'air de la voir vraiment. Sa démarche était lente et raide. Il s'approcha encore et ses trais se firent plus nettes. Il avait les yeux caves et vide. Sa peau était grise, parsemée de fines veine violettes et ses mains étaient noircis. Et même s'il n'avait pas l'air de capter sa présence, Albane fut prise d'une peur panique. Elle avait déjà vue ça, une seule foie, et elle avait préféré oublier ce moment de sa vie. Des Inféries. C'était des Inféries qui gardaient le hangar de Habbib. C'était la mort qui marche. Elle eut un violent mouvement de recul, irrépressible, incontrôlable. Son pied glissa du barreau sur le-quel il était appuyé. Elle se sentit tomber violemment vers le bas, la statuette lui échappa des mains et elle se rattrapa de justesse d'une main après avoir chuté de plusieurs mètres le long du conduit. Sa tête avait heurtée l'un des barreaux et elle sentit un filet de sang poisseux couler le long de sa tempe.
Merde. Merde, merde, merde ! Elle passa rapidement sa main sur sa plaie pour mesurer les dégâts. Rien de grave. Elle prit un instant pour analyser sa situation. En bas, l'ombre et Tiago, dont elle n'avait pas la moindre idée s'il était toujours vivant. En haut. Une bande d'Inferis aux aguets, probablement suivis d'une bande de mafieux peu sympatiques... Autant choisir entre la peste et le collera. Elle devait récupérer la statuette. Si elle n'était pas brisée. Ce qui n'était vraiment pas sûr après une telle chute. Elle se maudit elle-même, mais ne prit pas plus de temps pour s'apitoyer sur sa propre connerie. Elle se laissa rapidement descendre baguette éclairée en main. En bas le silence était complet, on entendant que le clapotis de l'eau qui coulait dans le canal des égouts. Elle trouva la statuette indemne au pied de l'échelle. C'était probablement un miracle. Elle la récupéra rapidement, scrutant les ténèbres autour d'elle en quête d'un signe de vie du mercenaire. La seule chose à la quelle elle eu droit fut un soudain éclair de lumière qui irradia tout le tunnel. Aveuglée elle du protéger le visage tellement la lumière était puissante. Cela dura seulement quelque seconde. Quand elle rouvrit les yeux, l'obscurité était totalement revenue. « Tiago ? » fit-elle sans oser hausser la voix. Elle fit un pas dans le tunnel dans la direction où elle l'avait vu disparaître. « Tia.. ? » Elle n'acheva pas sa phrase. Une main froide se pausa sur son épaule. Son cœur rata un battement et son sang se glaça, s'en était trop pour elle. Sans prendre le temps de réfléchir, elle se retourna vivement, frappant de toutes ses force de sa main qui tenait l'artefact, dans l'espoir que cela donnera plus de force à sa riposte.
Tiago tituba en poussant un énorme juron. « Putain mais ça va pas ?! J'ai crue que j'allais faire une crise cardiaque bordel de merde ! » Elle pausa la main sur son front, abasourdie. « T'es vivant. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Y a des inferies. En haut. C'est eux qui garde l'entrée. Ils vont bientôt voir que la trappe est ouverte. » Elle n'arrivait pas à s'arrêter. Tout se bousculait dans sa tête, c'était incontrôlable. « Mais ils m'ont pas vus. Je crois que c'est le chat. Ça nous rend invisible. Ou quelque chose comme ça » Elle s'arrêta un instant. Quelque chose avait attiré son intention, dans l'ombre derrière Tiago. On aurait dit des racines microscopiques qui avançaient vers eux à une vitesse phénoménale. Comme des milliers de fourmis, il y avait partout, sur le sol sur les murs. Partout. Même l'eau avait pris un teint noir verdâtre, un peu étrange. On aurait dit une infection. « Qu'est-ce que c'est que ça.. ? » Elle releva les yeux vers Tiago, et le regard qu'il lui rendit fut une réponse bien suffisante.
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A la seconde où sa lumière s'éteignit et qu'il plongea dans le noir, Tiago sut que les secondes qui suivraient seraient les plus anxiogènes de sa vie. Il n'aimait pas le noir, et il venait de se rappeler pourquoi, les souvenirs occultés par les très légers oubliettes de Madame Gouttesec -qui était une femme d'exception mais une médiocre sorcière- revenaient et il sentit une sueur glacée lui couler dans le dos. La femme dans le noir. C'était elle qui lui avait donné cette peur panique de l'obscurité alors qu'elle le regardait depuis le coin de la chambre d'orphelinat. Il n'avait jamais compris. Pourquoi lui? Qu'est ce qui le différenciait de tous les autres enfants de rien placés dans le dortoir. Pourquoi était-ce son sang qu'elle semblait désirer au delà de toute mesure? Il était un orphelin, comme des millions d'autres et le destin semblait lui avoir joué un méchant tour en faisant se pencher cette mauvaise fée au dessus de son berceau. Malheureusement pour elle, il allait lui faire avaler sa baguette même s'il devait en crever -ce qui n'était pas son programme.
Il la sentit s'approcher plus qu'il ne la vit, alors qu'il marchait vers l'échelle, prenant soin de se placer légèrement sur la gauche pour l'attirer plus loin, afin d'ouvrir une brêche pour Albane. La chose puait, elle puait la pourriture, la sueur froide et...la mort. Une odeur terrible de chair en décomposition et de crasse qui lui fit froncer le nez.
"Je te vois..."
-Pas moi mais je peux t'assurer que j'en ai pas besoin.
"Je vais te manger Tiago. Tu as le meilleur sang du monde. Si pur..."
Il trembla, un tremblement incontrôlable et incontrôlé qui lui envoya une véritable décharge d'adrénaline, le genre dont il se passerait en temps normal mais qui à ce moment, fort heureusement allait lui sauver la vie. La phrase de la femme noire continuait pourtant de tourner dans son esprit. Un sang pur. Elle venait de l'appeler sang-pur.
Il n'eut pas le temps de véritablement réfléchir car quelque chose le percuta, une chose férocement rapide qui l'envoya heurter le mur, sa tête percutant la pierre suintante avec force. La seconde sensation qu'il ressentit, outre celle d'avoir recu un piano sur la tête, fut celle d'être transpercé par des tisonniers ardents. L'eau avait auparavant anesthésié la sensation de brûlure qu'infligeait les ongles de la chose, mais désormais rien ne pouvait empêcher la douleur de se frayer un chemin jusqu'à son cerveau. Tiago sentit quatre longues plaies s'ouvrir depuis son oreille jusqu'au haut de son pectoral gauche, et des dents en aiguilles lui percer l'épaule. Le hurlement qu'il retint lui demanda toute sa volonté et il ne parvint à le retenir que parce qu'Albane n'aurait pas supporté de l'entendre et aurait peut être commis une irréparable erreur par sa faute.
"Je vais te manger tout cru ~"
Tiago était mort de peur, mais ce fut justement la peur, pernicieuse amie qui le poussa à bouger de nouveau. Il tendit le bras et se saisit du poignet de son assaillante, son autre main venant chercher ses cheveux filandreux. Puis, avec un gémissement étouffé, il la tira vers lui, enfoncant encore plus les dents dans sa chair et les ongles dans sa peau. Il devait la garder contre lui pour la priver de mouvements. Les yeux fermés, il se mordit la lèvre pour ne pas crier alors que la femme noire, en se débattant dans l'obscurité. Sa main était....là. Sa tête....là. Alors son ventre devait être...
"LACHES MOI!!! LACHES MOI PETITE CREVURE!!"
Là.
Il frappa à l'aveuglette et sentit des côtes visiblement aussi solides que des mikados, craquer sous la violence de l'impact. Un hurlement à transpercer les tympans lui envahit le crâne plus efficacement qu'une perceuse et les coups commençèrent à pleuvoir alors qu'elle cherchait à rouvrir toutes les plaies à moitié coagulées. Tiago se retrouva de nouveau plaqué au mur et serra sa baguette dans sa main, un filet de sang lui coulant de la bouche alors qu'un redoutable coup venait lui démonter à moitié à la mâchoire.
"Ta mère t'a abandonné dans le noir! un cadeau pour moi! on abandonne que les enfants qu'on aime pas! on abandonne que les petites friandises pour moi! tous des friandises! même toi! même toi avec ton sang pur et épicé! Ta mère ne te voulait pas, tu n'a pas de père et tu n'es rien! rien! rien du tout!"
Tiago tendit le bras et attrape quelque chose. Une Clavicule. Plus haut. Une gorge. Il bouillait de rage. Et quand il parla, sa voix avait la tessiture et la profondeur de celle des grands fauves:
-Je suis Tiago Blacksmith. Et ça a suffit à plus fort que toi.
Et sans hésiter il planta sa baguette juste au dessus de la main avec laquelle il tenait la chose par la trachée. La chair fine comme un mauvais papier se transperça et un fluide acide se déversa sur la peau du mercenaire, le faisant grogner sourdement.
-Lumos solem.
Il y eut un moment en suspens, puis sa baguette d'illumina, dessinant des veines microscopiques dans la créature, qui tenta de l'arracher. La poignée de l'arme brûlait, la tenir commençait à relever de l'épreuve mais Tiago vit alors avec une immense précision ce qu'il avait affronté, alors que la lumière lui sortait pas les yeux, la bouche, les oreilles, perçait son épiderme et le faisait fondre. C'était un pathétique ersatz de femme qui se tenait là, un démon ancien, une vilaine caricature de ce qui aurait pu être beau et ses dents pointues se déchaussaient à présent, ses yeux de poisson mort fondaient. Elle émit un gargouillement ignoble et soudain, se racornit....avant d'exploser dans une terrible vague de lumière, Tiago en demeurant aveugle pendant quelques secondes.
Tout était blanc. Il était sonné. Ses oreilles bourdonnaient, des loupiotes éthérées et irréelles flottaient devant sa rétine et c'est en titubant qu'il avança de quelque pas, la paume de sa main droite commençant à chauffer plus que de raison, des bouts de boit brûlé et de cendre lui restant contre les droits. Il avait vu sa baguette voler en éclat sous le souffle du sortilège combiné à la désintégration de la chose. Sa fidèle amie s'était fendue, était tombée en minuscules braises...elle l'avait suivi tant d'années, défendu contre tant de périls et Tiago se sentit soudain nu, brièvement désemparé comme après la perte d'un compagnon, ou dans le cas présent d'une compagne, d'une soeur d'arme. Sa main le lançait et il se mit à tituber vers le bout du tunnel.
Albane s'y tenait, dans halo de lumière, lui tournant le dos et il ressentit le besoin de la toucher, de toucher une présence humaine, chaude, vivante. Et ce qui l'accueillit lorsqu'il le fit....fut un magistral coup de poing dans le nez, qui acheva de lui faire tourner la tête comme un manège de fête foraine.
"Putain de MERDE! C'EST UNE BLAGUE?!" cria-t-il avec toute la vulgarité et l'irritation dont il était capable.
« Putain mais ça va pas ?! J'ai crue que j'allais faire une crise cardiaque bordel de merde ! »
Et c'est qu'elle lui foutait la faute dessus en plus, cette gueuse de bas étage! mais qu'est ce qu'il foutait avec un tank pareil, c'était pas croyable! bientôt elle allait l'achever et lui reprocher de s'être trouvé sur le chemin de sa baguette!! Il lui aurait bien crié le tout avec moult orages de colère mais elle lui cria dessus en premier -le grillant au poteau- et honnêtement son organe vocal n'était plus en mesure de tenir la comparaison. Il rendait les armes. Voilà où elle le menait. A ne même plus crier. Est ce que monde est sérieux?
« T'es vivant. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Y a des inferies. En haut. C'est eux qui garde l'entrée. Ils vont bientôt voir que la trappe est ouverte.Mais ils m'ont pas vus. Je crois que c'est le chat. Ça nous rend invisible. Ou quelque chose comme ça »
Trop de questions, trop de mots, trop de bruit, trop d'elle, il allait faire un coma Albanique. Il leva un index autoritaire qui était bien peu de choses à côté de ce qu'il avait vraiment envie de lui dire. Ne voyait-elle pas qu'il était en train de baigner dans son propre sang, bon dieu de bon sang, de putain de bordel de Merlin?! est ce qu'il était vraiment temps de le battre comme un pinata et de l'assaillir de questions comme une guèpe au dard acéré?! ABSOLUTELY. FUCKING NOT.
Répondant d'un ton bas et rapide, Tiago tenta de tout expédier sans avoir à reprendre sa respiration, tel un télégraphe dictant un message particulièrement acerbe.
-Vivant. Créature butée, plus de baguette, main brûlée, décharge de lumière dans la gueule. Ma gueule à moi : amochée. Inferis, pas un problème. On monte. Tu tiens le chat. Le lache pas. Tu laisse un morceau.
Il avait le coeur lancé à trois cent kilomètres à l'heure, la potion continuant de le lancer en avant. Il savait que c'était à la magie d'Albane qu'il devait sa victoire contre la dame du noir et s'en serait presque gargarisé arrogamment -puisque personne daignait lui lancer des fleurs il devait bien s'en occuper- jusqu'à ce qu'elle pointe un doigt vers son dos.
« Qu'est-ce que c'est que ça.. ? »
-.....Ca c'est le signal du décollage, Moby Dick. Bouges, le cétacé, on monte, j'crois que cette saloperie a de beaux restes.
Il la prit par la main et la tira vers l'échelle, puis la laissa passer devant, s'abstenant de lui préciser qu'il doutait de monter l'échelle dans son état. Ses muscles le traitaient de bourreau, son cerveau le traitait de bourreau et son coeur dansait une salsa endiablée. L'adrénaline pure et la détestable odeur des égouts, associée au refus de crever comme un rat, lui firent toutefois grimper l'échelle avec rapidité et lorsqu'ils débarquèrent dans l'entrepôt, Tiago attrapa un bout du chat de jade...avant de constater l'ampleur du pétrin dans lequel ils venaient de se fourrer.
-Scelle la trappe...murmura-t-il...magiquement. Cette moisissure, c'est tout ce qu'il reste de l'autre truc...faut pas qu'elle sorte des égouts.
Puis avisant les inferis, il se mit à les compter rapidement. 2,4,6,8,10,12...une bonne vingtaine. Quel merdier. Quel foutu merdier. Il avait pas fini de râler tiens.
-Ok. Ecoutes moi bien. On va rester dos à dos et avancer vers l'escalier de service là bas. Tous les entrepots sont gaulés de la même manière, ça mène à une salle de contrôle. La porte en métal, juste en dessous, mène aux bureaux et aux entrepots secondaires, les plus précieux. Tu tires sans sommation, moi je m'occupe de bousiller ces trucs sur notre passage.
Et d'un geste il sortit de sa ceinture un couteau qu'il manipula un peu avant de lâcher:
-faut le leur planter dans l'oeil, ça détruit le reste de cortex que la magie stimule. ca va faire un bruit dégeulasse alors me gerbe pas sur les pompes. Et avance vite parce que je saigne comme un animal à l'abattoir et même s'ils peuvent pas nous voir, il vont le sentir.
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HERO • we saved the world Albane Oswell ‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4436
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
| Albane ne se fit pas prier plus longtemps. Elle grimpa l'échelle le plus vite possible, ne relevant pas les sarcasmes de Tiago, elle n'avait pas le temps pour ça. Serrant le chat contre sa poitrine elle grimpa jusqu'à l'ouverture, prenant une grande inspiration et tout le courage qu'il lui restait pour sortir du conduit sans hésitation. Une fois à l'extérieur, elle tendit l'artefact en direction de Tiago pour qu'il puisse le toucher à son tour. Ils se collèrent au mur, tout deux accrochés à la petite statuette. À plusieurs mettre d'eux, les silhouettes mortes déambulaient silencieusement. D'un sort silencieux, elle replaça délicatement la trappe à sa place et traça un symbole d'impassibilité avec sa baguette au dessus. Albane n'était pas une duelliste, mais la protection, elle connaissait bien : rien ne pourrait plus entrer ou sortir par cette trappe à moins qu'elle ne l'ouvre elle-même.
« Tu tires sans sommation, moi je m'occupe de bousiller ces trucs sur notre passage. » Et sans baguette comment tu t'y prends ? Faillit-elle lancer sur un ton cinglant, mais Tiago ne lui laissa pas le temps d'être sarcastique. Elle le vit sortir l'épais couteau d'un fourreau accroché à sa ceinture et le manipuler avec habileté. Elle l'observa avec une étrange appréhension, le visage de Tiago était plus fermé que depuis qu'elle était venue le chercher dans sa tanière quelques heures plus tôt.. Entre la mère perdue et les cauchemars d'enfant, elle en avait presque oublié la mention assassin professionnel. « Faut le leur planter dans l'oeil, ça détruit le reste de cortex que la magie stimule. Ça va faire un bruit dégeulasse alors me gerbe pas sur les pompes. » Elle fût parcourue d'un léger frisson. « Et avance vite parce que je saigne comme un animal à l'abattoir et même s'ils peuvent pas nous voir, il vont le sentir. » Elle se rendit alors conte des nouvelles plaies qui étaient apparues sur le coup de Tiago, plus profondes et sanglantes que celles qu'elle avait déjà soigné. « J'te soigne ça dès qu'on se sera débarrassé de ces trucs... » murmua-t-elle, non sans une pointe d'agacement dans la voie. Plus de baguette et encore plus blessé qu'avant; il était dans un bel état le Bâtard ! S'il tenait encore débout c'était uniquement grâce à elle et sa potion.
« Ok, on y va. » Ils se mirent en mouvement vers l'escalier. Et Tiago avait raison, à peine eurent-ils commencé à bouger que l'un des Inferis se tourna vers eux. Ses yeux aveugles tendus dans leur direction. Les Inferies ne pouvaient ni les voir ni les entendre. Mais ils pouvaient les sentir. Sentir la chaire, le sang et les battements de leurs cœurs vivants. Un gémissement guttural s'échappa des lèvres noires du cadavre et il se mit à avancer dans leur direction d'un pas titubant, mais étrangement rapide. Comme si son instinct répondait à l'appel du sang.
Albane et Tiago continuèrent d'avancer, tentant de profiter de leur invisibilité qui empêchait encore les Inféris de connaître leur position exacte. Ne lâche pas. Mais la chose se rapprochait et du coin de l'oeil, Albane en vit deux autres se diriger vers eux. Ils les avaient sentis aussi. Quoi qu'il arrive ne lâche pas. Elle vit le premier Inferi se rapprocher, elle aurait facilement pu l'atteindre avec un sort, mais ça n'aurait fait que l'éloigner temporairement, il fallait qu'il soit assez proche pour que Tiago le frappe. Attend. Il était à cinq mètres. Attend. Trois mètres. Attend. Un mètre. « Diffindo !» Une large entaille s'ouvrit dans le coup de la chose et un sang noir se mit à ruisseler. L'Inferit tituba et poussa un cri roque, la seconde suivante, elle vit le poignard de Tiago se planter dans son oeil, transperçant la chair morte dans un bruit de succion ignoble ; et au moment où la pointe atteignit le cortex, la chose fut agitée de spasme et poussa un hurlement suraiguë. Tiago le repoussa violemment en arrière et l'Inferi se désintégra alors dans une rafale de poussière noire. D'autres cris caverneux résonnèrent en écho dans le hangars.
Albane était resté figé d'horreur devant ce spectacle, les yeux écarquillés, prise de sueurs froides. Elle avait le cœur au bord des lèvres et serrant plus que jamais le chat entre ses doigts. Elle n'était pas duelliste, Albane. Elle n'était pas faites pour l'action. Elle était cérébrale, stratège; bien meilleur pour protéger que pour attaquer de front.C'était une guerrière qui n'aimait pas se battre Albane.
« Bouge ! » fit Tigao, la sortant de sa torpeur. D'un geste il tira sur le chat pour qu'elle le suive. Ils firent quelques pas, mais déjà les autres cadavres s'avançaient, tous en même temps. C'est du suicide, pensa Albane, ses yeux balayant frénétiquement l'espace autour d'elle, le cœur battant à tout rompre. Une, deux, trois créatures se trouvaient à quelques pas d'eux. Quelle que soit la direction dans la quelle ils auraient marché, ils se seraient trouvés nez-à-nez avec l'une de ces choses. Mais encore une fois elle n'eut pas le temps de s'inquiéter plus longtemps, Tiago la poussa d'un mouvement d'épaule et vint planter son poignard dans l'orbite d'un Inféri qui se trouvait dans son dos, le cri retentit de nouveau. C'est par miracle qu'elle ne lâchât pas le chat de jade. Elle se redressa et se retrouva en face d'un autre assaillant. « Expulso ! » La chose fût projetée de plusieurs mètres en arrière et pendant ce temps, il en arrivait de partout. Elle vit Tiago planter une troisième fois son arme pour achever ce qui était déjà mort. Elle vit une main noire se lever derrière lui, s'apprêtant à le saisir par le coup « Derrière toi !» D'un geste vif, elle pivota sur elle-même et colla sa baguette contre l'oeil de la chose. « Confringo ! » La puissante déflagration heurta le visage de l'Inferi, le faisant à moitié exploser, le spectacle était ignoble, mais elle avait atteint le cortex; et dans un nouveau cris, le cadavre de décomposa.
Elle ne sait pas combien de temps cela dura, mais ils parvinrent à progresser pas à pas en tournant l'un autour de l'autre; Albane neutralisait à l'aide de ses sortilèges et Tiago achevait de la pointe de sa lame. Ils étaient toujours accrochés à la statuette, profitant de l'avantage de voir sans être vus, même s'ils étaient sentis. La porte n'était plus qu'à quelques mètres. Mais soudain Albane fut heurtée de plein fouet par l'un des monstre. Titubant, elle lâchât sa prise sur l'artefact. Merde. Merde, merde, merde ! D'un coup de baguette elle repoussa le monstre, prenant soudain conscience qu'elle ne voyait plus Tiago. Elle se tourna en tout sens, Stupefixa l'Inferi qui fondait de nouveau sur elle avec beaucoup plus de rapidité qu'avant, car il pouvait maintenant la voir de ses yeux morts. « ALBANE ! » Elle se retourna vivement vers la porte, Tiago se tenait juste là, il avait posé la statuette sur une étagère à quelques centimètres de sa main pour qu'elle puisse le voir. Le cœur battant elle fit un pas vers lui pour le rejoindre.
Alors, elle sentit avec horreur les doigts gelés sur sa nuque qui se refermèrent sur ses cheveux. Elle fut violemment projetée sur le côté et sa tête heurta le métal de l'escalier. Sa baguette s'échappa de ses mains sous la violence du choc, elle l'entendit rouler au sol à plusieurs mètres d'elle. Elle s'effondra sur les marches, la tête lui tournait et des taches blanches avaient envahi son champ de vision. La créature l'attrapa de nouveau par les cheveux, la rejetant sur le sol puis avant qu'elle n'ait pu se rendre compte de ce qui étaient entrain de lui arriver, l'Inférie l'attrapa par le col. Elle sentit son corps quitter le sol. Comment un mort pouvait avoir autant de force ? Sa vue se rétablit, la chose lui faisait façon, son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien, elle pouvait sentir l'odeur putride qui s'échappait de ses lèvres noires et distinguer ses pupilles caverneuses dans le blanc laiteux de ses yeux. Sa deuxième main lui saisit la gorge et commença à la serrer de ses doigts glacés. Elle sentit l'air qui commençait à lui manquer et ses mains agrippées inutilement au bras du monstre s'engourdirent. La bouche de la chose s'ouvrit, laissant apparaître quelques dents noires, et un son guttural monstrueusement macabre en sorti. Comme s'il riait. Et c'est comme ça que tu crèves, pensat-elle. De la main d'un mort. Quelle ironie.
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| | | | | Bastard dogs bite hard (Albane / Tiago) | |
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