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sujet; Bastard dogs bite hard (Albane / Tiago)

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Les choses commencèrent à sentir rapidement le roussi puis Albane commit l'irréparable : elle lâcha la statuette, Tiago demeurant seul dans cette rassurante bulle d'invisibilité qui jusque là, les masquait tous les deux.

Il vit avec horreur les inferis se tourner vers la jeune femme et avec un juron, il analysa ses options avant de courir vers la porte donnant sur l'arrière des entrepôts. S'enfoncer dans la mêlée n'aurait pas le moindre intérêt dans baguette et sans voie de sortie. D'un coup de pied puissant, il défonça la porte, qu'Habib n'avait visiblement pas jugé prudent d'ensorceler, pensant que les inferis suffiraient à protéger les lieux.

Il avait d'ailleurs partiellement raison car tous se dirigeaient maintenant vers Albane. Tiago posa la statuette sur une étagère et l’appela de toute la force de sa voix, la poussant à se tourner vers lui, à courir vers lui. Il attendit, et la scène sembla se produire à la fois trop vite et trop lentement. Un inferi titubant saisit Albane par les cheveux et la souleva à la force du poignet avant de la prendre à la gorge, approchant son visage du sien. Tiago avait déjà vu ces choses arracher la peau, le nez, les lèvres et les yeux de leurs victimes à coups de dents, et cet immondice allait faire la même chose à Albane à moins qu'il n'intervienne. Le temps qu'il se fasse cette réflexion, il était d'ailleurs déjà lancé, et son corps percuta l'inferi sans qu'il prenne la peine de réfléchir aux conséquences. Des côtes craquèrent sous l'impact et Tiago roula au sol, sentant de la poussière s'infiltrer dans ses blessures, tendant la main pour la refermer sur la baguette d'Albane. Le manche était chaud entre ses doigts, signe qu'il ne lui obéirait pas facilement. Plus qu'à prier pour que la baguette sente l'aide qu'elle devait porter à son maître originel par la main d'un criminel.

-Lacarnum inflamare! siffla Tiago, dont le visage devint soudain terriblement froid.

Le cadavre de l'inferi prit soudain feu sous leurs yeux et d'un nouveau coup de baguette, Tiago l'envoya s'écraser contre ses petits camarades, la chair boursouflée et les corps emplis de gaz des morts vivants s'enflammant voire explosant avec une odeur insoutenable. Le mercenaire se remit sur ses pieds et courut auprès d'Albane, la soulevant, inspectant son cou alors que derrière eux, les inferis tentaient de contourner la barrière de feu et que d'autres se tordaient avec des hurlements sous la morsure des flammes magiques et voraces. Autant pour l'effet de surprise...
Sans réfléchir plus avant, Tiago s'élança vers la porte qui représentait leur terre d'asile, Albane dans les bras. Elle pesait que dalle. Elle ne pesait rien, comme une gamine mal nourrie, en sous-nutrition et il essaya de ne pas penser au fait que même sous l'épaisseur de sa veste, du tissus de son tee-shirt élimé, il pouvait sentir la forme légère de ses côtes.

Comment refermer la porte? la baguette, la baguette. Tiago déplaça une lourde caisse métallique, qui vint se placer devant la porte défoncée, bloquant tout accès aux inferis qui désormais se réduisaient en cendres ou propageaient le feu dans la première partie de l'entrepôt. Les hommes d'Habib, en bons pragmatiques, se soucieraient en premier lieu de réparer les dégâts. Ils avaient cinq bonnes minutes devant eux. Plus qu'il n'en fallait à quelqu'un pour lui pour redevenir dangereux. Il posa Albane à terre, droite sur ses jambes et regarda les marques. L'inferi ne l'avait pas griffé, Merlin merci. Ces choses produisaient les plaies les plus infectées et les plus dangereuses qu'il soit possible d'imaginer. Et on pouvait peut être amputer un bras, mais amputer une gorge...
CQFD.

-Ta baguette, la lâche pas cette fois, fit-il avec rudesse.

Puis il inspecta le noir du hangar. Personne. Derrière leur porte de fortune métallique, les inferis cognaient et derrière le brouhaha du bois crépitant, on pouvait désormais entendre des voix humaines, des sorts jetés, des cris aussi parfois. Les inferis, formidables chiens de garde, avaient le défaut de se retourner contre leurs maîtres. Chacun sa croix. Ou plutôt chacun sa merde, dans le cas présent, et il y allait clairement avoir du méchoui de mafieux. Un plat dégueulasse, mais qui cuisait bien. Tout au fond du hangar, perçant la pénombre bleutée, une fenêtre brillait à quelques mètres du sol, celle qui venait du bureaux des manutentionnaires, ou plutôt, puisqu'on était là dans un entrepôt se passant bien d'ouvriers, dans celui de la seule personne ayant encore une raison de travailler d'arrache-pied dans cette partie de la ville à une heure indue : Habib. Le mercenaire plissa les yeux. Quelque chose n'allait pas.
Rien ne bougeait.
Pas la moindre ombre derrière les fines persiennes, pas le moindre mouvement. Tiago observa en silence, tenant toujours Albane par le bras. Et c'est là qu'il remarqua la porte du bureau, légèrement entrouverte, comme pour donner l'illusion qu'elle n'avait jamais été ouverte. Habib n'était pas dans le bureau, il était dans l'entrepôt. Et le duo ensanglanté que formait Albane et Tiago venait de se transformer en souris, dans un labyrinthe qu'ils connaissaient bien moins que le chat à leur poursuite.

-Albane...murmure-t-il, Il est ici. Dans les rayons. J'ai pas de baguette...je vais essayer de le prendre à revers en prenant vers le fond. Tire pour immobiliser, pas pour tuer, tu pourrais m'atteindre. Et si je tombe, s'il réussit à m'avoir, profites-en.Descend le.

Il s'écarta un peu, le poignard en main, puis se tourna une dernière fois vers Albane.

-Il est à toi.


Puis, il disparut derrière les caisses. Très vite, il retrouva la démarche silencieuse et un peu courbée
qu'il adoptait lorsqu'il sentait le sang pulser dans ses veines et la mort le suivre doucement, prête à lui souffler dans le cou, voire à cueillir ses lèvres d'une minute à l'autre. Il n'avait pas de baguette et savait qu'au moindre faux pas, ce défaut d'armement lui couterait infiniment plus que quelques os cassés ou quelques plaies. Pourtant, il continua d'avancer, le souffle bas, le corps tendu, la main serrée autour de la gaine de son poignard.
Il avait l'air fin tiens, avec son arme moldue. Il n'aurait jamais pensé perdre un jour sa baguette, cette alliée qui n'avait jamais cessé de le seconder, de le maintenir en vie, et qui était devenue comme un prolongement de son bras. Il se sentait amputé. Rabaissé. Et ce sentiment d'indignité, qui ne lui était que trop connu, acheva de le durcir, et de faire retrouver à son visage cette expression si particulière dont certains disaient qu'ils l'avaient déjà vue quelque part, sans pouvoir se souvenir où.

Tiago s'immobilisa brusquement. Frôlement sur la gauche. Pas. Présence. Agir vite ou prudemment? Albane en danger, ne pas le laisser s'approcher trop près. Deuxième pas. Un seul homme. Habib. Tiago fit un pas lui aussi, contourna la caisse lentement et passa à découvert.
Personne.
Comment est ce...

-Endoloris. lâcha une voix derrière lui.

La douleur qui suivit fut insoutenable pour son corps déjà endommagé et Tiago s'écroula avec un hurlement. Au moins, Albane saurait où ils étaient. Et il ne pouvait pas tenir. Pas face à un sortilège lancé avec tant de maîtrise et tant d'envie de faire mal. Habib sortit du recoin où il s'était dissimulé, une fine allée entre deux immenses caisses, d'où il émergea, grand, fin, sa barbe bien taillée et ses yeux brillant d'une lueur de gravité froide sous ses sourcils épais. Le Tigre de Kabylie. Le malfrat aux connexions étendues et à la baguette agile, qui à ce moment imposait à Tiago une souffrance indicible. Le mercenaire avait déjà subi les affres de l'endoloris, mais jamais on ne s'y habituait. Jamais.

-Alors c'est toi que la pègre asiatique envoie...
dit-il de son ton lent aux accents chantants de méditerranée, le Bâtard...j'ai entendu parler de toi...

Tiago aurait bien répliqué mais il avait l'impression que ses cordes vocales avaient été sectionnées, à part bien sur quand il s'agissait de hurler.

-Tu as mis une belle pagaille...comment es-tu entré? les égouts? tu es passé par le sous-sol?...comment as-tu fait? pour passer outre la chose...qui vit dans le noir? C'est elle sans doute qui t'as fait ces magnifiques zebrures...


Habib leva le sortilège puis s'agenouilla près de Tiago, le regardant de ces yeux pourtant si doux, dans lesquels ne brillait pourtant pas la moindre lueur de compassion. D'une poigne de fer, il l'attrapa par les cheveux et lui releva la tête.

-Alors qui veut ma peau? Xu-Wang? Hakimoto? He-Tien? dis moi tout, mon garçon. Qui que soit ton employeur il a présumé de tes forces en t'envoyant ici. Alors rends-toi service, et finissons cette séance rapidement. Je suis même prêt à épargner ta vie...je suis un homme d'honneur. De parole. Et il y a beaucoup de gens, qui aimeraient avoir tes services exclusifs...certes tu fais peine à voir, mais comme tu as du être malin pour franchir l'ombre qui règne en bas. Alors parle, petit. Qui?

Il ne rencontra qu'un silence buté et avec un soupir, frappa la tête de Tiago contre le béton. Le mercenaire sentit le monde vaciller.

-Ne t'acharnes donc pas comme ça. Si je perds patience, je te tuerai. Lentement. Amoureusement, presque, comme on dit. J'aime sentir les oiseaux de proie au seuil de la mort, ils volent haut et puis d'un coup...ils tombent et arrivés au sol ils ne sont plus qu'un ramassis de plumes sanguinolentes...pas comme les pigeons que tu as enfermés dans le brasier là bas. Des hommes ça se remplace. Mais la mort d'un être comme toi...ça se savoure. Et je vais savourer, si tu ne parles pas.

La voix était si chaude que la menace en paraissait à la fois irréelle et incroyablement terrifiante. Tiago sentit la prise sur ses cheveux se renforcer et la voix continuer sa litanie.

-Je peux te faire hurler de douleur ou de dégoût, Batard. Je peux te livrer à ce qu'il reste de mes hommes, ils ne sont pas regardant quant à ceux qu'ils peuvent utiliser pour assouvir leurs pulsions. Le manque de femmes, mon petit, le manque de femmes...il nous vide, il nous draine, et quand s'y ajoute le manque de sang alors le monde cesse de tourner. Il cesse de tourner...
-Je...ne..suis pas...ton petit...espèce..de vieille..crevure...
-Tu vas le devenir, si tu ne décides pas d'utiliser ta bouche pour parler au lieu d'autres usages.

Il était répugnant. Répugnant. Cet homme habillé d'une tenue traditionnelle faite de soie, une baguette ouvragée dans la main, pourri de fric, pourri de pouvoir, pourri de domination malsaine sur ceux qui tombaient entre ses griffes. Un tigre...un chacal. Rien de plus et rien de moins. Tiago avait beau être un bâtard, lui même pouvait sentir les charognes.

-Mes hommes attendent. Moi aussi, dans un sens. Alors Xu-Wang? Hakimoto? ou He-Tien?

Tiago serra les dents.
Albane fais vite.

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HERO • we saved the world
Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4267
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Ça cognait dans son crane et une douleur sourde lui traversait les cervical. Tiago la posa par terre et inspecta rapidement sans cou d’un geste de la main, sans rien dire. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il s’était passé et elle était trop sonnée pour essayer de dire quoi que ce soit. Il l’avait portée jusque là, il l’avait mise à l’abri derrière la porte, il l’avait éloigné des inferis. Elle le remercierait plus tard, pour le moment elle tentait tant bien que mal de retrouver ses esprits. Il lui remit fermement sa baguette dans la main et sentir le cèdre entre ses doigts lui redonna un peu de force. Elle jeta un œil autour d’elle en se massant doucement la nuque. La pièce était grande, mais un peu moins que la première, elle pouvait distinguer des dizaines de rangées d’étagères et de caisses, dans le noir. Au fond il y avait une lueur, une autre porte.

« Albane...Il est ici. Dans les rayons. J’ai pas de baguette...je vais essayer de le prendre à revers en prenant vers le fond. Tire pour immobiliser, pas pour tuer, tu pourrais m’atteindre. Et si je tombe, s’il réussit à m’avoir,profites-en.Descend le. » Ça ne s’arrêterait donc jamais, hein ? « Il est à toi. » ajoutât Tiago et elle fut parcouru d’un frisson. Elle avait presque oublié qu’elle avait promis. "Je vais le faire." Qu’elle avait dit, cette idiote. Fierté mal placé. Elle aurait mieux fait de la fermer. Elle aurait mieux fait de rester chez Guipure ou avec Lee et de se reposer pour la mission. Elle aurait mieux fait de jamais aller voir ce putain de Bâtard. Est-ce que franchement ça valait le coup ? Tout ça pour un souvenir. Un seul souvenir. Mais c’était trop tard et elle le savait. Elle ne ferait pas marche arrière maintenant. Arrête d’avoir peur.

Tiago disparu silencieusement derrière un tas de caisses et elle commença à faire un pas dans la direction opposée, l’oreille aux aguets, chassant le souvenir obscure de ce qui se cachait dans l’ombre des égouts... Elle se faufila entre les rayons, rapidement, silencieusement. Elle savait faire ça. Devenir une ombre. N’être qu’une voie invisible dans le noir, elle savait faire ça. Elle avança prudemment, sans prendre le risque d’allumer sa baguette, se fiant aux quelques ombres plus ou moins distincte qu’elle pouvait voir. Et elle n’entendait rien. Pas le moindre mouvement dans l’air, pas le moindre bruissement de tissu, ni le moindre murmure, pas même un bruit de pas. Et puis soudain elle entendit le cri de Tiago. Son cœur fit un bon dans sa poitrine. Il venait de la direction opposée. Elle se retourna vivement et commença à avancer vers lui, priant pour qu’il ne soit pas trop tard. Rapidement, mais toujours aussi silencieuse elle progressa entre les rayons. Puis elle entendit la voix doucereuse.  «...employeur il a présumé de tes forces en t’envoyant ici. Alors rends-toi service, et finissons cette séance rapidement. Je suis même prêt à épargner ta vie...je suis un homme d’honneur. De parole. Et il y a beaucoup de gens, qui aimeraient avoir tes services exclusifs...certes tu fais peine à voir, mais comme tu as du être malin pour franchir l’ombre qui règne en bas. Alors parle, petit. Qui? » Elle se figeât, Tiago était vivant. Elle entendit le bruit sourd de sa tête qui heurtait le mur et ferma les yeux en pinçant les lèvres. Le cœur tambourinait dans sa poitrine. Calme. Reste calme et silencieuse. Elle vit une lueur à plusieurs mètres d’elle. Il fallait qu’elle les contourne, pour arriver par derrière. Pour ne pas être vue. La voix reprit, lourde de ses répugnante menace et elle sentit la colère monter en elle. Alors, silencieusement, elle revint sur ses pas, tourna derrière une étagère puis une autre. Et elle vit la silhouette d’Habib, penché sur Tiago, il était de dos, il ne pouvait pas la voir.  

Elle reste un instant caché derrière la caisse. Ça cognait dans son crane. Ça cognait dans sa poitrine. Elle avait mal partout. "Il est à toi" répéta la voix de Tiago dans sa tête. Elle était figée là, incapable de bouger. « Je peux te faire hurler de douleur ou de dégoût, Bâtard. Je peux te livrer à ce qu’il reste de mes hommes, ils ne sont pas regardant quant à ceux qu’ils peuvent utiliser pour assouvir leurs pulsions. Le manque de femmes, mon petit, le manque de femmes...il nous vide, il nous draine, et quand s’y ajoute le manque de sang alors le monde cesse de tourner. Il cesse de tourner... » Elle sentit une nouvelle vague de colère l’envahir. Peu de personnes avaient réussi à lui inspirer autant de dégoût. « Je...ne..suis pas...ton petit...espèce..de vieille..crevure... » « Tu vas le devenir, si tu ne décides pas d’utiliser ta bouche pour parler au lieu d’autres usages. » Cette dernière phrase acheva de lui donner envie de vomir. Albane se leva, baguette en main et s’avança dans le dos d’Habib, toujours aussi silencieuse qu’une ombre. « Mes hommes attendent. Moi aussi, dans un sens. Alors Xu-Wang? Hakimoto? ou He-Tien? »

Elle aurait pu le faire d’ici. Il n’était qu’à quelques mètres. Elle aurait pu le tuer comme ça, par derrière. Mais elle n’en était pas capable. Au lieu de ça l’Expeliarmus informulé atteint sa cible et la baguette d’Habib s’échappa de sa main. L’homme lâcha sa prise sur Tiago et se retourna vivement. D’un second coup de baguette, elle envoya le couteau de Tiago à plusieurs mètres, au cas ou le Tigre essaierait de s’en servir.  Il ne pouvait pas distinguer ses traits dans le noir. Alors, seulement elle illumina sa baguette qui éclaira légèrement son visage. L’homme éclatât d’un rire froid. « C’est une gamine qui couvre tes arrières, Bâtard ? N’as-tu donc aucun honneur ? Ou peut-être es-tu simplement stupide. Se faire accompagner par une femme pour élimine de Tigre de Kabylie, vraiment ?  Mes hommes seront sûrement très heureux d’avoir de la chair un peu plus tendre que la tienne à se mettre sou la main... » Il rit de nouveau et Albane ne chercha pas à cacher l’expression de dégoût qui se lisait sur son visage. « Si j’étais toi, j’éviterais ce genre de propos quand je suis seul et désarmé... » Fit-elle d’un ton calme. « Et qu’est-ce que tu vas faire, petit ? Me tuer ?»  Il avait prononcé cette phrase sur un ton ironique et moqueur.« Pose cette baguette, la magie est un art trop noble pour une femme comme toi. » Albane sentait la rage s’emparer d’elle. Combien de personnes avait-il traité de cette façon ? Combien de femmes avait-il utilisé dans ses petits délires pervers.« Tu n’es qu’uneraclure, Habib. fit Albane. Une raclure doublée d’un con. Pas étonnant qu’un paquet de gens veuillent ta mort. » « C’est pas pour tout de suite, princesse. » Répondit-il sur un ton doucereux. Albane eu un sourire froid, un sourire amère.  Elle aurait préféré ne pas sourire à cet instant. Elle n’aimait pas ce qu’elle était à ce moment là. Elle n’aimait pas ce qu’elle allait faire. Et pourtant il y avait cette partie de son cerveau qui voulait voir cet homme crever dans sa belle tunique en soit, qui souriait. Elle qui n’était qu’une femme, que pouvait-elle bien faire contre lui ? « Tu crois ? » Demanda-t-elle. « Pourtant c’est moi, une femme, qui ait acheté ta mort... » Et cette dernière phrase sonnait comme une sentence. Elle vit le sourire goguenard s’estomper, les sourcils se froncer, et le doute dans son regard.

Un battement de cils. Un battement de cœur. « Avada Kedavra. » La formule s’échappa de ses lèvres mais elle ne l’entendit pas vraiment. Et la lumière l’aveugla, mais elle ne cilla pas. La mort s’abattit froidement et le corps tomba lourdement sur le sol froid. Et elle reste là, sans pourvoir en détacher les yeux. Ça cognait dans son crane. Ça cognait dans sa poitrine. Elle fut prise de nausées. Putain quelle merde. Elle se dégoûtait sûrement autant que lui. Parce qu’elle l’avait fait. Et surtout parce qu’elle avait eu envie de le faire.  

Elle resta planté là, à regarder pendant un temps qui lui sembla interminable. Sa baguette reposant a bout de son bras ballant, irradiant toujours un mince rai de lumière. Puis elle prit une grande inspiration et avala sa salive. Elle se détourna du corps pour se tourner vers l’un des rayons, évitent soigneusement de croiser le regard de Tiago. Remet ton masque, ne le laisse pas voir comme tu es faible. Alors elle rabattit sa capuche sur son visage et ferma les yeux un instant. Inspire. Expire. C'est fini.

« On trouve ce qu’on est venu chercher et on se tire. » dit-elle froidement, calmement. Alors qu’à l’intérieur elle se sentait sur le point d’exploser sous le poids de la fatigue et de la colère.  Elle avait fait ce qu’elle devait faire et même bien plus. Maintenant c’était fini. Elle avait pris la vie et elle n’avait plus rien à donner. Elle voulait sortir de là, disparaître dans la nuit et oublier cette putain de soirée. Elle en avait assez.

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La voix claqua dans l'air.
La voix d'Albane, qui contenait à cet instant précis, à cette seconde précise, plus de cruauté et de pouvoir que Tiago ne l'aurait cru possible. Le ton ne trembla pas, et la main non plus quand le corps d'Habib chuta au sol avec un souffle glacé. Face contre terre, Tiago regarda les yeux fixes du Tigre de Kabylie, dont les iris noires avaient perdu tout éclat.
La vue du cadavre ne lui fit rien. Rien. Mais Albane elle, sembla soudain lutter pour demeurer droite, un état qu'elle masqua -honorablement mais inutilement- en rabattant sa capuche sur son visage.

Tiago se souvenait de son premier meurtre. Bon dieu pour s'en souvenir, il s'en souvenait. Sa première mission, sa première véritable valse avec la mort, sa première cicatrice, son premier mort. Il en avait vomi, s'était psychologiquement flagellé pendant des jours, refusant même de toucher les gallions qui gisaient sur son lit, se maudissant de s'être cru plus malin que les autres, au dessus de leurs considérations morales, quand il n'était au fond pas plus malin, pas plus fort, pas plus dur qu'eux.
Puis il avait tué une deuxième fois, une troisième et avait finit par perdre le compte.
Parce qu'elle était la, la vérité, la terrible vérité qui faisait mentir absolument tous les bien pensant et les hippies idéalistes du monde. La vérité, celle que personne ne voulait entendre, c'était qu'on s'habitue à tuer. On s'y habitue vite et les nausées des premières fois ne demeurent pas, elles disparaissent et la pensée se cloisonne, devient infiniment plus facile à compartimenter jusqu'à ce que le meurtre devienne une chose sensée, régie par des codes, des règles, une tâche à accomplir puis archiver.

On s'habitue à tuer.
Parfois même on y prenait plaisir.

Et c'était ça, la vérité qu'Albane s'efforçait sans doute de calfeutrer dans un coin de sa tête, sans y parvenir totalement. L'amer fait que Tiago acceptait depuis longtemps et que certains insurgés continuaient de refuser, bûtés comme des ânes, opiniâtres mais naïfs. Elle avait du sang sur les mains, et elle oublierait. Elle avait pris une vie, et elle oublierait. Elle avait la gerbe, c'était presque certain, mais elle oublierait. Ce n'était même pas triste. C'était juste ainsi. L'homme est un loup pour l'homme...l'expression n'éxistait pas pour rien.

Tiago se releva péniblement, attrapant sur le sol la baguette d'Habib dont il sentit la tige trop longue et trop droite entre ses doigts. C'était une baguette de sorcier de salon ça, pas une baguette de duelliste, mais elle ferait l'affaire jusqu'à ce qu'ils aient achevé leur tâche.

« On trouve ce qu’on est venu chercher et on se tire. »

La voix d'Albane était froide et claquante, mais Tiago ne prit pas ombrage de son ton. Il refusa même d'y répondre, de prendra la perche qu'elle lui tendait, de céder une prise à sa colère. Elle avait la rage et le dégoût du tueur ayant gouté le sang pour la première fois et elle devait déjà être en train de chercher un coupable, une victime sur qui déverser sa tension, quelqu'un à accuser, c'était ce qu'ils faisaient tous. Mais Tiago avait depuis longtemps laissé ses remords au placard et acceuillit sa réflexion par un simplement mouvement d'une épaule et sans tarder, il la dépassa pour se diriger vers le bureau d'Habib. Les mafieux avaient en commun quelques protocoles de sécurité dont l'un des plus importants était de toujours rester à proximité de leurs possessions les plus précieuses.
Si Habib avait une pensine, -et il en avait une He Tien n'aurait pas pris le risque d'arnaquer Tiago, il la  gardait dans cette pièce. A peine entré, Tiago fut frappé par l'odeur du tabac encore chaud et inspecta le bureau du regard.

C'était un drôle de décor, cette pièce décorée dans un style clinquant, toute en peaux de bêtes et autres babioles dorées, mais placées dans un ancien lieu de manutention. Les vitres qui encadraient tout le bureau donnaient sur l'entrepôt et au loin, sur la fumée et la lueur rougeatre qui percaient derrière la porte de fortune de Tiago et Albane. Ca craimait dur, dans la première partie du hangar. Ils s'assureraient bien assez vite que rien d'autre n'échappe au feu.

Tiago se dirigea immédiatement vers l'armoire de métal gravé et d'ébène située au fond de la pièce et inserra le bout de la baguette d'Habib dans la serrure. Il y eut un concert de cliquetis et soudain, les deux tigres de bronze sur le côté des battants s'animèrent avant de prendre entre leurs crocs les deux poignées et de les tirer vers eux, les portes s'ouvrant lourdement.

Ce fut un véritable cabinet de curiosité qui s'afficha sous les yeux de Tiago. Des Bijoux sous verre, des tiares, des dagues, des pierres brutes, des boites scellées et, argentée, dans le fond, tournoyante dans une bassine d'argent forgé, le liquide protégé par une demi-coupole de verre, une pensine. Petite, individuelle.
Parfait.

-La voilà ta merveille.

Il saisit l'objet entre ses mains caleuses et pleines de sang, avant de l'envelopper dans un châle de soie resté sur le fauteuil d'Habib. Puis il la tendit à Albane avant de lâcher, la voix plus dure qu'elle n'aurait du l'être:

-Le deal est honoré pour ma part.

Le regard qu'il lui lança la mit presque explicitement au défi de partir sans lui, de le laisser tomber après ce qu'ils venaient de traverser , pour une putain de pensine. Voyant qu'elle ne bougeait pas, il se retourna vers l'armoire. Il devait bien y en avoir, des choses que lui cherchait...une chose en particulière.

-Allez...marmonna Tiago entre ses dents.

Il ouvrit les placards intérieurs de l'armoire, les fouillant, retournant les tiroirs jusqu'à ce qu'à un moment, une boite de longue et large taille taille, peinte d'or et de rouge lui tombe sous la main. Les motifs étaient arabo-musulmans, le genre que l'on pouvait observer dans les sublimes villes du sud de l'Espagne, dans cet ancien califat sur lesquels "maures" et "sarrasins" avaient établit leur empire, imprimant sur le paysage et l'art leurs visions de fleurs entrelacées, de colonnades blanches et bleutées, de dorures et d'orangeraies. L'Al-Andalus.
Tiago ouvrit la boite, soupirant de soulagement alors qu'il découvrait, placées dans du velours, des baguettes de différentes longueurs, toutes gravées et peintes à l'or fin ou dans des tons un peu passés mais toujours précieux. Ici de la pourpre. Ici du jaune safrané, du vert d'obsidienne, du bleu. Elles étaient anciennes, toutes, et probablement inutilisées depuis tant d'années que nul ne pensait plus à en faire usage. Elles étaient des reliques.
Tiago hésita un bref instant à les toucher. Qui avait dit qu'elles n'étaient pas ensorcelées? maudites? protégées? comment être sur qu'une d'entre elles, une de ces dix baguettes, lui conviendrait?
Il n'avait aucune certitude, mais la baguette d'Habib ne conviendrait jamais et il l'avait senti à la seconde où sa main avait touché le boit. Il ne voulait d'ailleurs pas conserver ce morceau de bois.
Il lui fallait une baguette qui soit la sienne, une qu'il ne doive pas tuer pour obtenir. Les armes se faisaient rares et les compagnes encore plus, dans un monde où la baguette devenait pour les malfrats une sorte d'amante capricieuse et rigoureusement exclusive.

Les doigts du mercenaire frolèrent le bois des baguettes avec une sorte de respect qu'il n'avait pas pour les êtres humains et avisa. Trop longue...trop courte...pas assez robuste...trop délicate...pas assez...ses yeux bleus parvinrent à la deuxième rangée et soudain, sous la pulpe de son index et de son majeur, il sentit une chaleur. Une tièdeur rassurante qui le fit baisser les yeux. La baguette sur laquelle tomba son regard était d'une taille acceptable, sans doute entre vingt six et vingt huit centimètres, d'un brun rougeâtre, nervuré. Le manche lui, était plus sombre, et son pommeau  avait visiblement été façonné pour faciliter la prise en main et la visée. Sur le dit pommeau, gravé dans le bois et doré à l'or fin, un lion ailé serrait entre ses dents un dragon agonisant.  Tiago fixa la baguette et l'effleura de nouveau, un frisson remontant dans son bras et jusque dans son cou.

Sa première baguette ne lui avait jamais fait ça. Il se souvenait du frémissement dans sa main et de la sensation de puissance qu'il avait ressenti en la prenant, mais cela n'avait rien en commun avec ce qui se produisit quand il saisit celle qui reposait dans le coffret. Son bras fut soudain envahi de chaleur et il la dressa, les lumières de la pièces vrombissant et tremblant alors que les vitres tremblaient et que toutes les bougies posées sur les meubles prenaient immédiatement feu, le jux-box moldu près du bureau se mettant en route. C'était indescriptible. La baguette tenait dans sa main et semblait lui dire : fais ce que tu veux. Je t'obéis. Je suis tienne et tu es mien. Je suis à toi. j'ai toujours été à toi.

Il frissonna et prudemment, presque respectueusement, la plaça à sa ceinture. Puis, il se tourna vers Albane.

-Prends des potions, des trucs de soins, ce qui te fais envie. Bref, essaie de te payer comme tu peux. Devrait aussi y'avoir des gallions dans son bureau, prends les. Moi je me charge de l'entrepôt.

Il ne voulait pas l'avouer, mais Tiago voulait tester sa baguette. Voir si le phénomène miraculeux allait se répéter. Pourquoi une baguette si noble vrombissait-elle entre ses mains? d'où venait-elle? à qui avait-elle appartenu? pourquoi avait elle été placée dans un coffret de collection pour s'animer avec force dans la main du premier meurtrier venu? Avisant l'entrepôt, Tiago se concentra. Il savait faire ça, il était extrêmement doué quand il s'agissait de mettre le feu aux poudres.
Tournant sa baguette, il concentra ses pensées et soudain, ce ne fut pas un simple jet mais un torrent de flammes qui se déversa de l'arme pour serpenter entre les allées, embrasant, dévorant.
Le feudeymon.
Allié des pyromanes et des revanchards.

L'air devenant de plus en plus chaud à mesure que le sortilège prenait du terrain, Tiago retourna dans le bureau d'Habib et ouvrit une porte sur laquelle la mention "INTERDIT AU PERSONNEL NON AUTORISE" frappait l'oeil. Puis, il prit Albane par la main.

-On se casse d'ici et vite.

Ils débouchèrent dans un couloir métallique dans lequel le bruit de leurs pas résonnaient fortement. Il y eut ensuite un escalier. Puis un autre. Et un autre. Et enfin une porte, rapidement défoncée, et le toit.
Le toit.

Ils surplombaient les docs et la tamise, minuscules fourmis sur le toits d'un entrepôt rassemblant à présent l'attention des secours. Des hommes s'agitaient en effet en contrebas, alors que des vitres explosaient et des explosions se faisaient entendre. Tiago serra la main d'Albane.

-On transplane. Trois voyages. Accroches toi.

CRAC

Une clairière d'où des lapins bondirent avec terreur.

CRAC

Une falaise balayée par le vent et les embruns.

CRAC

une zone industrielle presque désaffectée. Quelques lumières clignotantes et des émanations de fumée marquaient l'emplacement d'autres complexes, mais celui vers lequel Tiago les entraîna ne semblait même pas inscrit dans le paysage. Il était le seul à ne porter aucun panneau, aucune mention de démolition ou de désaffection, le seul où la végétation pullulait et pour cause: une floppée de sortilèges et d'artefacts avaient rendu l'endroit totalement incartable et invisible aux yeux de ceux qui n'étaient pas destinés à le trouver. C'était une usine oui. Un vieux bâtiment à l'abandon qu'il avait récupéré. Mais c'était chez lui.

Tiago passa sous le grillage par un trou découpé au préalable et s'arrêta un instant. Puis il progressa jusqu'à une des entrées du bâtiment, plongée dans la pénombre et il siffla, longuement. Une cavalcade se fit entendre et soudain Olliver perça l'obscurité, déboulant d'un ancien garage  à camions.

-Hey mon grand
, fit Tiago d'une voix qui laissa percer un peu trop d'émotion.

Il se laissa tomber à genoux et le chien se jeta sur lui en jappant, lui courant autour avec des gémissements de contentement.

-Je suis revenu...hey calmes toi tout va b...aie les griffes, Olli.


Le chien lui colla un grand coup de langue avant de se percher sur ses pattes arrières et de plaquer ses pattes avant sur le ventre d'albane, sa queue fouettant l'air plus efficacement qu'un ventilateur moldu.

-Laisses là, mon vieux, elle est un peu cassée elle aussi.

Se remettant debout, il se tourna vers Albane, dont le visage était éclairé par la lueur argentée de la pensine. Le silence était pesant, étrange, après tout ce bruit, toutes ces courses, tous ces coups. Tiago se passa la langue sur les lèvres et lâcha de sa voix rauque:

-Tu as ta pensine. Alors...sous peu faudra que tu reviennes. Pour mes souvenirs. C'était le deal.

La phrase sonnait pitoyablement mauvaise dans sa bouche, parce qu'elle sonnait comme une demande. Elle pouvait s'évaporer à présent, et le laisser avec ses questions, sans jamais reparaître. Tiago n'aimait pas demander, il n'aimait pas quémander, l'honneur de ceux qui n'ont jamais voulu être encore moins que des chiens, et il recula d'un pas.

-Oublies pas.


Encore un silence. Il avait mal bon dieu. Il avait tellement mal, partout. Et il dormirait tellement mal aussi ce soir là, s'il arrivait à fermer l'oeil. Le noir de l'usine ne l'effrayait pas, pas d'habitude, parce que les peurs se domptent, mais cette nuit là il allait souffrir et il le savait. Mais que faire d'autre? l'inviter pour un verre? Lui expliquer qu'il aurait bien besoin d'une loupiote? Tiago serra les dents.

-....c'était bien joué. Tout à l'heure...dans un mois..t'y penseras plus. Crois moi. T'y penseras plus. T'oublieras. On oublie tous parce que...c'est comme ça qu'on continue à vivre. On fait le tri. Tu le feras. C'est pas aussi dur que tu le crois.

Encore cette amère vérité. Et une autre en prime, qu'il préféra ne pas dire alors que tout son corps le lançait et qu'il sentait le regard de la jeune femme sur lui, probablement dégouté, probablement méprisant:
C'était tout le reste de la vie, qui était dur. C'était de devenir ça qui était dur. Ce qui était dur ce n'était pas de tuer. C'était de vivre.

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Albane Oswell
Albane Oswell
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4267
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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« Prends des potions, des trucs de soins, ce qui te fais envie. Bref, essaie de te payer comme tu peux. Devrait aussi y'avoir des gallions dans son bureau, prends les. Moi je me charge de l'entrepôt. » Ses mots la sortirent de ses pensées. Elle avait les yeux rivés sur la pensine. Elle était toute petite cette pensine. Beaucoup plus petite que la pensine familiale qu'elle avait eu pendant tant d'année. Elle pensa avec amertume à cet héritage qu'elle avait du détruire faute de temps et de force pour la déplacer. Cette pensine là était assez légère pour elle, elle pourrait même transplaner avec facilement. Elle aurait sûrement dut se réjouir. Elle avait enfin mis la main sur ce qu'elle avait cherché pendant des mois. Pourtant, cette petite victoire lui laissait un goût amèr, et la nausée ne disparaissait pas.

Tiago sortitsortit de la pièce. Elle n'avait pas vraiment prêté attention aàce qu'il avait fait. Il avait trouvé une nouvelle baguette, tant mieux pour lui. Elle fouilla les tiroirs et les placards jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Tout un atirrail de soins de première classe, soigneusement rangé non loin du bureau. Des antidotes, des cataplasmes, des potions en tous genres. Elle inspecta rapidement les étiquettes et fourra quelque fioles dans sa bourse.


Puis il entra de nouveau en trombe dans la pièce et l'attrapa précipitamment par le bras. Et il fallait encore courir. Elle en avait tellement ras-le-bol de courir. Par pitié il fallait que ça s'arrête ! Et ils débouchèrent sur les toits. Elle était à bout de souffle et déjà il transplanait. Elle ne vit pas les trois voyages. Elle ferma les yeux et se laissa guider par Tiago, une main serrant la sienne, l'autre serrant la pensine. Puis ses pieds heurtèrent le sol pour la troisième fois. Elle prit un profonde inspiration. L'air frais envahit ses poumons. Elle eut la sensation de ne pas avoir respiré depuis des heures. Comme si des l'instant où elle avait mis le pied dans les égouts, elle était restée en apnée. Et le vent fouetta son visage, et elle sentit frémir chaque parcelle de sa peau. Toujours en vie, Albane.


Sans rien dire elle le suivit jusque devant l'un des bâtiments de la zone désaffectée. Il était magiquement protégé, ça se sentait. Alors c'était là qu'il vivait ? Elle se demanda pourquoi il l'avait amené ici. Il aurait pu la larguer n'importe où. Elle se demanda aussi pourquoi elle le suivait toujours. Elle aurait pu s'en aller. Elle en avait rêvé pendant des heures, le planter là et se barrer. Disparaître, comme d'habitude. La disparition c'était l'une de ses spécialités. Mais elle ne le fit pas. Non elle le suivit jusqu'au hangar d'où déboula Olliver. Le chien. Elle l'avait presque oublié lui aussi. Elle en déduit qu'ils étaient à Londres ou pas trop loin, s'il avait pu revenir du quartier de docs par lui-même. Elle se détendit un peu plus. Au moins elle savait où elle était. Tiago se pencha près de l'animal et l'ébouriffa affectueusement. C'était étrange de voir cet homme si dur avec les gens, si chaleureux avec une bête. Et il vint vers elle, posant ses pattes sur son ventre. Elle le gratta derrière l'oreille, un sourire s'inprima sur ses lèvres, quelques secondes. En fait si, elle comprenait. « Laisses là, mon vieux, elle est un peu cassée elle aussi. »

Il se releva et se tourna vers elle. Et pour la première fois depuis que le corps d'Habib était tombé, elle croisa son regard. « Tu as ta pensine. Alors...sous peu faudra que tu reviennes. Pour mes souvenirs. C'était le deal. » Elle hocha lentement la tête. Oui c'était le deal. Et elle ne s'attendait pas à ce que cette première partie soit aussi compliquée, ni à ce que cela lui coûte aussi cher. « Oublies pas. » Il fit un pas en arrière. Voilà c'était tout pour ce soir. Oublis pas de revenir payer ta dette, Albane. Il allait rentrer chez lui et elle... Elle n'en avait pas le moindre idée. Soudain le besoin de solitude et de disparition qu'elle avait éprouvé quelques minutes plus tôt disparut totalement. Non elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Elle baissa les yeux et se mordit la lèvre.

« c'était bien joué. Tout à l'heure...dans un mois..t'y penseras plus. Crois moi. T'y penseras plus. T'oublieras. On oublie tous parce que...c'est comme ça qu'on continue à vivre. On fait le tri. Tu le feras. C'est pas aussi dur que tu le crois. » Son cœur se sera encore un peu plus dans sa poitrine. « Oublier. » Il savait probablement de quoi il parlait, le tueur professionnel. Mais elle... elle avait pas signé pour ça... C'était ce qu'elle avait longtemps crue du moins. Mais la vérité la frappa alors en plein visage, douloureusement. Elle avait signé pour ça. Naïve. C'était la guerre et elle avait décidé de se battre, elle ne pouvait pas y échapper indéfiniment. Elle avait simplement réussi à retarder l'échéance de quelques années. Se faufilant à chaque fois entre les maille du filet, en se cachant, en disparaissant au moment fatidique. Elle avait toujours fuit. Lâche. Peut-être était-il temps que la fuite s'arrête.


Elle releva la tête vers lui, et croisa le regard bleu de Tiago. « Faut que quelqu'un soigne ça. » Dit-elle en désignant sa blessure à vif d'un geste de la main. « Pour l'instant tu sens pas grand chose. Mais le tonic va cesser de faire effet... j'ai pris des trucs là-bas qui devraient faire l'affaire. » Sans attendre de réponse elle s'avança vers lui, et le dépassa se dirigeant vers ce qu'il lui semblait être l'entrée des lieux. Olliver lui emboîta le pas d'un air joyeux. Elle ne savait pas si c'était plus un prétexte qu'une réelle sollicitude pour son état. Elle évita de se poser la question, elle y penserait plus tard. La seule chose qu'elle dont elle était sûr, c'était de cette boule dans son estomac rien qu' à l'idée de se retrouver seul.

Olliver la guida à l'intérieur d'un hangar sombre dont elle ne distinguait pas grand chose, et la fit monter à l'étage. D'un coup de patte il ouvrit la porte en haut de l'escalier de métal, malin ce chien. Elle entra dans une grande pièce à mie-chemin entre une chambre et un salon. La majorité des meubles étaient en bois un peu vieux et dans un coin il y avait un grand lit défait. Quelque vêtement reposaient sur le sol, mais elle n'y prêta pas attention. Elle ne vit que les étagères remplies de livres. Des dizaines et des dizaines de livres. Surtout des classiques moldus, notat-elle en lisant quelques titres sur le dos des ouvrages soigneusement rangés. Étrangement, il lui sembla que cette découverte était peut-être l'une des choses les plus surprenantes de la soirée. Tiago Blacksmith, grand adepte de littérature moldue. Ils avaient peut-être plus en commun qu'elle ne l'avait cru. « Sympa la collec'. » Dit-elle d'un ton détaché quand il entra à sa suite.

Elle s'assit par terre et posa la pensine à côté d'elle. Elle extirpa sa petite trousse de sa poche et commença à fouille à l'intérieure. Sa main se referma sur un premier flacon, puis un autre. Et alors qu'elle les sortait unes à unes, elle se rappelait d'où elle venait. D'où elle les avait volées et ce que cela lui avait coûté. Sa main se mit à trembler. Elle soupira ferma les poings, elle était incapable de se concentrer sur quoi que ce soit, les images revenaient sans arrête, ne lui accordant aucun répit.

Alors elle prit sa baguette et répéta ce geste qu'elle avait déjà fait des centaines de fois. Elle cola l'extrémité contre sa tempe et en extirpa le long filament argenté. Elle grimaça. Ça fait mal de s'arracher un souvenir. C'est revivre la scène point par point en accéléré. Mais une fois qu'il est sorti c'est bien plus simple. Elle entend les mots, revois la lumière, elle ressent le dégoût et la colère et puis plus rien. C'est ça de s'arracher un souvenir. On oublit pas non. Mais tout d'un coup, c'est loin. C'est là, mais c'est plus facile à gérer, c'est une plaie ouverte qui se transforme en cicatrice. Il n'y plus toutes les émotions qui vont avec ; Il y de la distance,une certaine facilité... Elle à l'habitude, elle l'a tellement fait. À un moment c'était presque devenu vital, même si c'était comme s'arracher un morceau d'elle-même. Ça fait mal de s'arracher un souvenir, mais c'est tellement plus facile. Un soupir s'échappe de ses lèvres, presque un soupir de soulagement. Albane laisse tomber le filament dans la pensine ; il est temps de commencer à faire le tri. C'était bien pour ça qu'elle l'avait prise, non ?

Elle relève les yeux vers Tiago. Il la regarde étrangement. Elle doit avoir l'air pathétique, à devoir s'arracher un souvenir moins d'une heure après l'avoir vécu, pour tenir le coup. Mais c'était tout ce qu'elle savait faire. C'était la seule façon qu'elle connaissait de cloisonner. Elle n'avait pas de maison chaleureuse à rejoindre le soir pour se sentir en sécurité, ni de compagnon à quatre pattes pour lui réchauffer le cœur dans les moments de solitude. Elle faisait ce qu'elle pouvait pour survivre Albane. Elle sortie une dernière fiole de sa trousse, comme si de rien n'était. «Assied-toi et enlève ton tee-shirt. »

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Tiago n'eut pas même le temps de réagir qu'Albane était déjà entrée dans le bâtiment, empruntant les escaliers à la suite d'Olliver, qui jouait les guides contre la volonté de son maître.
Contre sa volonté...était-ce si véritable?
Oui et non.
Tiago n'aimait pas qu'on pénètre dans son espace vital et encore moins chez lui. Personne ne venait, personne n'était jamais venu, et voir une autre âme que lui en ces lieux lui fila une sorte de nausée. Il ne voulait pas qu'on voie, qu'on puisse regarder ce qui le constituait au delà de son surnom et de sa réputation.
Ses livres, elle allait voir ses livres, et les vieilles affiches récupérées au fil des années, elle allait voir le tapis élimé et le lit défait, il avait laissé le lit défait! Et pourquoi s'en préoccupait-il comme un gamin subissant une inspection parentale!
Nom d'un chien mais c'était du pure délire! que quelqu'un appelle la police!....Pas la police.
Mais que quelqu'un la stoppe bon dieu de Merlin!

Trop tard. Et non, il n'avait pas fait le lit. Formidable. Et ça est ce que c'était...d'accord, un tee-shirt, deux, trois, un pantalon, un manteau, un couteau, une bouteille, un carton de pizza...mortifié, irrité, hors de lui, Tiago agita sa nouvelle baguette, les affaires filant dans l'armoire à la vitesse de l'éclair. Fort heureusement pour l'estomac de Tiago qui faisait des noeuds, des loopings et autres chorégraphies sportives, Albane semblait plus intéressée par les livres qui s'entassaient sur les étagères branlantes couvrant les murs.

« Sympa la collec'. »

Il ne répondit que pas un grognement indistinct qui était pourtant tout ce que sa bouche arriva à produire alors que ses yeux scannaient le périmètre plus efficacement qu'un radar militaire moldu à la recherche de choses compromettantes...n'importe quoi. Un magazine, un livre ouvert, un vêtement, un bracelet, ou comble de l'horreur, sa guitare. Hors de question que qui que ce soit voie  sa guitare, ou quoi que ce soit qui lui appartienne!
Le bâtard ne lisait pas, pas beaucoup, ou pour se donner un genre, tout le monde savait qu'il était à la limite de l'illétrisme et écrivait en inversant les syllabes.
Le bâtard ne jouait pas de musique, il n'aimait rien.
Le bâtard ne perdait pas ses vêtements dans tout l'appartement, il était un professionnel rodé à tout.
Le bâtard n'avait pas de chez lui, pas de tics, pas de manies. Les manies vous faisaient tuer, comme les habitudes ou les relations.
Le bâtard n'avait rien d'humain, il était un nom, une ombre.

Tiago se sentait protégé dans son ombre, dans l'aura de cet homme qui était lui -bien qu'incomplètement- et ne voulait pas qu'on puisse apercevoir les ouvrages trop manipulés, les feuilles gribouillées de symboles musicaux, les crayons qui traînaient et tout ce qui faisait de lui une sorte d'ermite qui une fois les portes de l'usine passées, mangeait à même le sol, dans un bol, à côté de son chien qui lui, grignotait dans une gamelle.  Il ne voulait pas qu'on sache qu'il parlait à ce même chien, souvent pour ne rien dire, souvent pour commenter quelque chose de totalement inutile ou pour poser des questions auxquelles bien sûr, Olliver ne répondait jamais.

Il ne voulait pas. Et la sensation étrange de ne pas être seul se mêlait à la colère de ne pas avoir prévu le coup et de devoir accepter dans son antre, le lieu le plus secret de sa vie, une personne qui une journée auparavant était une parfaite inconnue. Adossé au mur, comme un étranger dans sa propre demeure, il la regarda ôter un souvenir à l'aide de sa baguette, le geste lui arrachant une moue. Enlever ses propres souvenirs...certains avaient visiblement toujours eu un luxe que d'autres ne pouvaient pas se permettre. Tiago avait certes un toit...un métier, mais il vivait avec ses souvenirs, autant par nécessité que par orgueil et par peur.

Sans ses souvenirs, il n'était rien. Aucune famille à laquelle se rattacher, aucun imaginaire auquel adhérer. Ses souvenirs et sa mémoire étaient ce qu'il avait de plus précieux, et même si parfois les cauchemars se faisaient insupportables et la perspective d'un nouveau jour, dure à affronter, il les gardait avec lui. Ils étaient sa force, autant que sa faiblesse. Né sans fondations, Tiago devait tout construire de ses mains...qui il était. Qui il devenait. Oter un souvenir, même le plus immonde, lui prendrait tout cela et il ne pouvait pas se permettre de perdre un peu plus dans ce domaine.

Crispé, le mercenaire regarda Albane voyer le souvenir flotter dans le tourbillon silencieux de la pensine, véritable gouffre sans profondeur ni consistance. Il avait envie de s'écarter de ce vortex à la vitesse de la lumière et s'applatit encore plus contre le mur, sans même s'en rendre compte. Il ne voulait pas regarder la pensine, craintif de l'effet que cette luminescence argentée pourrait avoir sur sa détermination et ses "belles valeurs". Il garda donc les yeux fixés sur Albane. Ses cheveux étaient d'un blond naturel, il en était presque sûr...elle avait une très légère cicatrice sous l'oreille, par une cicatrice de combat. Alors quoi? une blessure d'enfance? Qu'avait-été son enfance? D'où venait-elle? qu'est ce qui dans une vie, menait une jeune femme aussi frêle, et visiblement sensible, à prendre le nom de Blackfish pour une bande d'énergumènes de la forêt?
Il ne la comprenait pas, et en cela, elle lui mettait les nerfs en boule. Tiago avait sans le moindre doute un caractère brutal, mais il aimait comprendre. Et cet idéalisme, il ne le comprenait pas. Se garder soi même en vie était déjà si dur, comment endosser la responsabilité de sauver les autres, quand ils vous mettraient en plus un couteau dans le dos à la moindre erreur.
C'était incompréhensible, inconcevable. Mais elle le faisait. Du haut de ses trois pommes.

....était-elle d'ailleurs si petite? Elle devait bien faire...

«Assied-toi et enlève ton tee-shirt. »

La voix le sortit de ses pensées et Tiago croisa plus fortement les bras. Non. Non, trop c'était trop. Il passerait la douche, se plongerait dans un baril de whiskey pur-feu pour désinfecter le tout, mais personne ne le faisait s'asseoir et enlever son tee-shirt pour soigner ses blessures. Il toisa Albane, définitivement accroché à son mur comme une moule à son rocher et pendant un moment ce fut un véritable duel de regards, un combat pour la domination. Non.
Non c'était non.
C'était sans compter sur les plaies qui depuis leur départ de l'entrepôt, commençaient à brûler, de cette brûlure caractéristique d'une blessure qui tente de guérir mais n'y parviens pas. C'étaient les griffures, qui faisaient le plus mal. Merlin seul savait ce que la chose des égouts avait dans les ongles lorsqu'elle l'avait griffé.

Il hésita encore un instant, juste le temps de sentir le feu ravager sa peau dans la coupure profonde infligée par le monstre puis, prudent, farouche, vint s'asseoir. Il avait l'air sombre. Il n'aimait pas qu'on le touche. Enlever le reste de son haut lacéré lui demanda donc toute sa maîtrise, tout son self control. Il avait tellement de cicatrices, tellement de plaies, de brulures qu'il préférait ne pas y penser, et surtout il préférait qu'elle n'y pense pas. Parce que la souffrance inspirait la pitié et la pitié était une chose qu'il refusait jusque dans ses os. Il n'avait rien d'un chiot battu en manque d'amour. Il était un chien de combat, les blessures étaient une partie intégrante de son identité.
Il répugnait presque à penser que quelqu'un veuille le soigner. C'était si contre nature.

Et puis, à la seconde où il serrait les dents en la sentant se rapprocher dans son dos et qu'il baissait les yeux vers le plancher pour qu'elle ne voie pas la rage sourde dans ses yeux, il y eut un contact. Une crème, et des doigts fins, contre son omoplate. C'était froid, très froid et les doigts commençèrent à étaler le baume sur une de ses entailles, celle qui avait tranché plus de chair qu'il ne l'aurait cru possible, manquant d'atteindre sa colonne vertébrale. Il ferma les yeux et un souffle lent lui échappa. Ses doigts tremblant imperceptiblement, il commença à triturer ses bracelets, alors que les mains d'Albane continuaient de parcourir son dos. C'était inhabituel, il attendait presque le coup qui ne manquerait pas de venir.
Une claque.
Un coup de poing.
N'importe quoi.

Mais non. Les soins se déplacèrent depuis son dos vers son torse et son cou, et il s'allongea sur le tapis pour la laisser faire. Son ventre était dans un sal état et la regarder travailler lui fit un drôle d'effet. Les mères devaient faire ça. Les soeurs aussi. Les amies peut être? les amies faisaient ça? Parce que les collègues non. Marche ou crève. Elle ne le regardait pas, mais ses gestes étaient d'une douceur presque irréelle pour lui. Comment faisait-elle ça? comment trouvait-elle la patience de prendre soin de quelqu'un d'autre quand la vie passait son temps à la pousser dans les ronces?
Se redressant, il la laissa appliquer une autre potion, levant les bras pour l'aider alors qu'elle s'assurait que toutes les coupures en étaient bien recouvertes, y compris la morsure à son épaule.

Puis, elle le pansa. Avec de longues bandes blanches qu'il la laissa apposer, son regard cruellement sur la défensive étant devenu plein de curiosité. Ses doigts le chatouillaient mais hors de question de le dire. Hors de question de céder un pouce de terrain. Pourtant, il se sentait se détendre lentement et soudain, elle posa une main sur le côté de son cou, pour inspecter une griffure sous son oreille et il ferma les yeux.

Elle du le voir.
Lui, ne sentit pas qu'il l'avait fait, tout comme il ne sentit pas que son visage s'appuyait presque imperceptiblement contre la main de la jeune femme. Sa main était fraiche, agréable. et il sentit que l'autre petite main d'Albane était restée sur sa hanche. Les yeux fermés, il soupira, longuement, en silence.
C'était du contact.
Un contact humain.
Un vrai contact.

Et sans y prêter attention, trop abasourdi par la sensation, il cessa de tripoter ses bracelets et ses bagues, ses traits perdant leur agressivité. C'était comme une lourdeur dans ses bras. Dans ses muscles. Une envie de la laisser faire. De ne pas lutter. Elle avait gagné. Elle pouvait faire ce qu'elle désirait, il ne lutterait pas. Qu'on prenne soin de lui était terrifiant mais à ce moment il en avait tant besoin qu'il se sentait presque comme un enfant.

Continues...tu es quelqu'un. Tu es avec moi. Je n'aime pas être seul, pas après des choses comme ça. Je n'aime pas être toujours seul.
Ça fait du bien.
Ça me fait du bien.


Le chien avait cessé de montrer les dents, vaincu par la fatigue, le combat et la patience d'un être capable de le toucher autrement que pour lui briser le flanc et tirer sur sa laisse.

Tu me fais du bien...
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Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4267
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Et il ne dit rien. Rien du tout. Il se contenta de la fixer avec une expression de reproche dans le regard. Il savait probablement qu'elle avait raison mais l'homme était trop fier pour accepter de se faire soigner sans rechigner. Albane s'en foutait, elle avait eut son lot de fierté masculine pour la soirée. Elle ne laissait jamais personne en arrière et encore moins quand elle avait la possibilité de l'aider; Tiago ne ferait pas exception à la règle. Il abdiqua finalement et s'exécuta toujours en silence, la mine revêche.

Elle appliqua soigneusement potion et cataplasme sur son dos. Pas d'une main experte parce qu'elle ne l'était pas réellement, mais elle avait vu faire, elle connaissait les principes de base, c'était mieux que rien. Elle reproduisait méticuleusement les gestes qu'elle avait vu Finn et Susan faire des dizaines de fois. Les plais étaient laides, suintantes, déjà purulentes pour certaines. Surtout la griffure qui allait de son dos à son torse, et la morsure sur son épaule. La chair déchirée était à vif. Tiago n'en avait probablement pas conscience, mais s'il n'avait pas été encore sous tonic il souffrirait probablement le martyr. Elle sentait la tension sous sa peau, quand elle effleurait les blessures, elle sentait ses nerfs, aussi a vif que sa chaire. Elle n'avait rien à dire, s'il voulait qu'elle s'en aille, il n'avait qu'à la jeter dehors. Alors elle ignora sa colère et tenta tant bien que mal de se concentrer sur sa tâche.

Il en avait vu d'autre ce corps sous ses doigts. Marqué au fer rouge par de nombreuse traces. Tellement qu'il était difficile dès les dénombrer. Le corps de Tiago était celui d'un combattant. Celui d'un guerrier. Un guerrier qui ne se bat pas vraiment, pensât-elle. Albane n'était pas surprise par les marques, elle en portait elle-même son lot. La guerre laisse toujours des traces, qu'elles soient visibles ou non. Et cette pensée lui rappela la plaie béante qu'elle avait à l'intérieur. Son cœur se recroquevilla dans sa poitrine et elle du se concentrer pour que ses mains ne se mettent pas à trembler. "Tes mains ne sont pas faites pour tuer..." Lui avait dit son grand-père avant de partir, la suppliant de venir, de s'enfuir aussi. Elle avait cru le vieil homme mais elle était resté. C'était il y a des années et il n'était plus là, et elle n'était plus sûr de rien, à présent. Alors elle s'acharna un peu plus à soigner Tiago, s'attardent sur chaque plaie, chaque coupures. Et tant pis s'il la haïssait pour ça. Elle n'avait pas besoin de sa reconnaissance. À vrais dire, elle n'était même pas sûr de le soigner véritablement par altruisme ou par soucis pour sa santé. Elle le soignait parce qu'elle en avait besoin. Elle avait besoin de se prouver à elle-mêmequ'elle pouvait encore faire du bien autour d'elle ; être une bonne personne, pas cette chose emplie de haine qu'elle avait laissé sortir là-bas, au quais numéro 20. Tes mains ne sont pas faites pour tuer se répétait-elle inlassablement, comme si cette pensée, allié au fait de guérir, pouvait définitivement effacer le dégoût qu'elle s'inspirait toujours à elle-même, déjà estompé par le souvenir arraché. C'était très futile et très égoïste, elle le savait, mais elle ne s'en souciait pas. Parcequ'elle en avait besoin. Parceque sans ça, elle avait l'impression qu'elle n'était plus elle-même.

Petit a petit, elle sentit le corps de Tiago se détendre sous des doigts. Mais elle continua de fuir les yeux bleus acérés. Elle avait bien vu comment il l'avait regardé quand elle avait déposé le filament argenté dans la pensine. Elle avait bien vu comment il la jugeait. Il ne la comprenait pas, elle le savait très bien. Mais elle ne lui demandait pas de comprendre, elle voulait juste qu'il la laisse faire. Parce que c'était ce qu'elle savait faire de mieux n'est-ce pas ? S'occuper des autres plus que d'elle-même. Elle avait presque fini quand elle aperçut la petite griffure dans le creux de sa mâchoire, sous son oreille. Instinctivement elle y posa la main. Et il ferme les yeux. Et elle sentit le corps de Tiago se détendre réellement, elle sentit la joue contre sa main, et les pulsations de son coeur au bout de ses doigts. Il est vivant, en chair et en os. Il a un cœur qui bat dans sa poitrine. Il est vivant et cette pensée l'électrisa, parce que jusque là elle n'avait que la mort en tête : l'ombre, les inféris, Habib, des images de morts; comme si le monde se désintégré autour d'elle, l'entraînant dans sa chute.

Et elle retire vivement sa main, brusque retour à la réalité. Stop.S'intimet-elle, brisant cet étrange contacte qu'elle ne comprend pas vraiment, et qu'elle de ne maîtrise pas du tout. Ça lui fait peur quand elle ne maîtrise pas. Et quand elle a peur elle fuit, Albane. Toujours. Elle tourne rapidement la tête et fait mine de chercher quelque chose dans ses fioles, cachant son visage, dissimulant cette drôle d'émotion qui l'avait traversé trop soudainement, parce que c'est la seule fuite qui s'offre à elle cette fois.

Dans son dos elle l'entend qui se redresse aussi-tôt. Fais quelque chose, donne le change. « C'est pas fin... » fit-elle en tournant de nouveau son visage vers lui, tentant d'adopter le ton le plus dégagé possible. Mais la fin de la phrase mourut dans sa gorge. Il était bien plus près qu'elle ne l'aurait cru. Bien trop près en fait. Et cette fois elle ne pouvait pas éviter les pupilles glacées. Mais il a changé son regard, il n'y plus vraiment de rancoeur dans ses yeux, ni vraiment de colère. Elle ne saurait pas dire ce que c'est, mais c'est juste différent, étrange... étrangement intense. Il avait cette étincelle dont elle n'arrivait pas à se détachait et elle sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Elle perdait le contrôle elle le savait, elle le sentait. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? C'était tellement ridicule... Elle avait les pensée en vrac, son cœur battait un peu trop vite dans sa poitrine et elle était incapable de détourner les yeux ; et ce regard, cet instant, semblait s'étirer indéfiniment.

Et sa volonté vacilla. Sa main se referma sur la nuque de Tiago; et dans un geste impulsif, stupide, irréfléchi, et pourtant si libérateur ; elle approcha son visage et son autre main vint se planter dans ses cheveux. Elle ne contrôlait plus rien Albane. Et à la seconde où elle sentit la chaleur des lèvres de Tiago sur les siennes, elle sut que c'était de ça qu'elle avait besoin. Il avait un cœur qui battait dans sa poitrine. Il était vivant. Elle avait besoin d' être vivante aussi. Elle avait besoin de sentir la vie qui coulait dans ses veine, de sentir sa peau la brûler et son cœur battre si fort que ça lui ferait mal. Elle avait besoin de se sentir exister, Albane. Juste un peu, juste pour un instant. Être vivante, vraiment vivante. Alors elle embrasse, fébrile ; et ses lèvres avides, cherchent  cette sensation d'existence à la-quelle elle se raccroche. C'était tout son être qui suppliait Tiago de ne pas la repousser, de ne pas la laisser là, avec juste la mort pour seule pensée. Elle en avait bien trop besoins, de ce corps et de cette chaleur contre sa peau. Ce baisé c'était un moyen de survivre ; Comme boire, manger ou dormir. C'était comme respirer, comme si sa vie en dépendait. C'était rester en vie, quand le reste du monde était à l'agonie.

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Tiago la sentit perturbée alors qu'elle se détournait de lui pour chercher une potion, un baume...un truc. Est ce qu'il lui faisait peur à ce point?
Pas surprenant.
Il faisait peur à tout le monde, même aux gros bras de la pègre. Comment aurait-elle pu être tranquille en sa présence ? il lui avait donné un milliard de raisons ne pas vouloir s'approcher de lui à moins de cinq cent mètres! Et même s'il savait qu'il aurait refait exactement la même chose si on lui en avait donné l'occasion, il ne put s'empêcher de ressentir une sorte de noeud dans le ventre quand elle ôta sa main de son visage. Le monde était peuplé de tant de personnes différentes, de tant de tueurs et de tant de salauds...ils pullulaient sur cette terre, et Tiago avait du mal à croire que ce soit lui, l'assassin, qui lui inspirât le plus de dégoût. Mais après tout, pourquoi pas? Les Mangemorts ou les hommes comme Habib avaient au moins pour eux de bien présenter.

Lui? il devait lui sembler être une sorte de Quasimodo, une brute mal dégrossie bonne à tuer et à s'occuper de son chien. C'était d'ailleurs vraiment une bonne image qu'il venait de choisir : La esmeralda et Quasimodo. La reine des gitans et le monstre hantant les faubourgs de la ville, roi de la fête des fous. Tragicomique. Voilà ce que c'était, cette histoire. Avait-elle seulement compris, envisagé que baisser sa garde était pour lui une épreuve, une sorte de travail hérculéen qu'il n'avait accepté de tenter que parce qu'il s'était senti en confiance, l'espace d'un bref moment? Comment l'aurait elle pu, au fond? Il était pire qu'un molosse nourri au yaourt depuis des mois, et avait si peu d'amabilité qu'on l'aurait pu croire sorti d'une forêt où il aurait grandi seul!

Il se tendit de nouveau, se reprit, triturant ses bracelets de plus belle, puis son pendentif alors qu'elle farfouillait à grands bruits dans son sac. Il s'agitait, trépignait d'impatience, et elle dut le sentir.

« C'est pas fin... »

Albane s'était brusquement retournée vers lui, une petite bouteille de verre teinté à la main et soudain, elle était devenue silencieuse. Elle le regardait dans les yeux et semblait y lire quelque chose, peut être ce qu'il avait essayé de dire sans utiliser de mots -puisque les mots finissaient toujours par lui jouer de sales coups de travers-. Il ne dit rien, se contentant de soutenir son regard, lui qui n'avait jamais baissé les yeux devant qui que ce soit. Se sentait-elle épuisée, elle aussi? avait-elle besoin d'un peu de gentillesse, elle aussi?

Il se serait bien posé d'autres questions -le luxe de passer pour un crétin était de pouvoir pratiquer l'introspection en toute aise- mais quelque chose se produit qu'il n'avait pas anticipé. Dans sa naïveté tout à fait étrange au vu de sa profession, il ne s'était attendu, pour démonstration maximum de compassion, qu'à une caresse sur le côté du visage, une étreinte, une pression sur l'épaule. Et soudain, ce furent les lèvres d'Albane qui virent se coller au siennes et il sentit un violent tremblement remonter le long de sa colonne vertébrale alors qu'il fermait les yeux de surprise. Les mains de la jeune femme vinrent se coller contre sa nuque, se perdre dans ses cheveux et Tiago demeura immobile, trop surpris.
Elle avait les lèvres chaudes, presque brûlantes. C'était tellement...

Bouges.
Bouges.
Bouges.


Ses propres mains se mirent en mouvement ce fut comme si une vague de fatigue et d'un bien-être inhabituel le submergeait. Il cligna des yeux, les ferma de nouveau et répondit au baiser de la jeune femme, laissant sa bouche épouser les contours de la sienne, ses bras se refermant autour d'elle et l'attirant contre son corps alors qu'elle s'installait sur sa taille. Tiago n'avait pas l'habitude de donner autre chose que de la violence et il craignit de la serrer trop fort, mal. Lui même avait les muscles toujours endoloris, mais sentir les doigts d'Albane dans ses cheveux lui donnait l'impression de pouvoir rester éveillé encore un peu, pour ça. Quoi que ça soit. Quelle que soit la suite des choses.

Décollant ses lèvres de celle d'Albane, il embrassa la ligne de sa machoire et se leva lentement, l'aidant elle aussi à se mettre debout. Sa main rencontra la sienne et prit la fiole qu'elle tenait, avant de la laisser tomber sur le tapis.

-Oublies ça...murmura-t-il.

d'un geste, il l'attira contre lui et les laissa tomber ensembles sur le lit, ses mains se glissant sous le tissus encore humide et tâché de sang que portait Albane en guise de tee-shirt. Le contact de la peau de la jeune femme électrisa Tiago et soudain, il se sentit emplit de désir. Un désir violent et impérieux. Il avait envie d'elle, envie d'un moment où prédominerait autre chose que la mort, envie d'une nuit à se perdre l'un dans l'autre, à s'enrouler dans les draps, à transpirer et à murmurer des choses terribles et basses, à posséder et à se laisser posséder, une seule nuit où y aurait autre chose, autre chose que ce qu'ils avaient vu dehors.

Le mercenaire fut surpris de l'empressement qu'elle mettait dans ses baisers et avec laquelle elle tirait sur les tresses qui parcouraient ses cheveux. Il n'avait jamais eu de relations qu'avec des prostituées ou des jeunes femmes particulièrement éméchées lors de soirées bien arrosées, au début de sa carrière. Tout avait été consentant. Rien n'avait été marquant, il n'en avait d'ailleurs gardé qu'un souvenir fugace, celui d'un plaisir foudroyant et rapidement oublié.

Ce n'était pourtant pas faute d'apprécier les femmes, d'admirer les courbes élégantes de leurs corps, la luminosité de leurs cheveux et la manière dont leurs visages plus doux s'égayaient et se renfrognaient selon les occasions. Il aimait les femmes expressives. Celles dont les sentiments s'affichaient sur leurs visages comme sur une toile vierge, celles dont les fossettes se creusaient lorsqu'elles souriaient et dont les yeux pétillaient, dont les lèvres se pliaient en moues boudeuses et dont les sourcils s'arquaient ou se fronçaient selon les tempêtes qui les animaient. Tiago aimait les femmes, elles l'impressionnaient, elle étaient comme de délicieuses lueurs dans une nuit parfois trop sombre, mais jamais il ne se serait risqué à aller les courtiser, à les toucher. Il ne voulait pas froisser leurs ailes ou découvrir au matin qu'elles le regardaient avec mépris. En outre, il était trop connu dans les milieux qu'il fréquentait, et la réussite ne tenait souvent qu'à la solitude.

La solitude. Etrange concept que celui là, alors qu'il plongeait les mains dans les cheveux d'Albane et cherchait sa langue de la sienne. Il n'était pas un maestro de l'amour mais il faisait honnêtement de son mieux. Toujours. La jeune insurgée était là, avec lui, et il laissa échapper un bruit de contentement alors qu'il l'aidait à ôter sa veste. Puis soudain, il y eut comme un éclair, une réminiscence de choses vues, et des mots d'Habib. Il interrompit le baiser et souffla:

-T'es sure de vouloir ça?


Il avait maintenu sa voix à un volume acceptable et avait réussit à lui donner la stabilité qui ne trahirait pas ce qu'il craignait : de faire mal, de se comporter comme un chien de combat, d'être une sorte de brute. Dieu seul sait qui elle avait connu avant lui. Et il voulait bien écoper de dizaines de réputations désastreuses, mais celle d'un malfrat abusif, traitant les femmes comme de vulgaires réceptacles à pulsions, n'en faisait pas partie.

Il fallait croire que même les pires ordures avaient des codes.

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‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
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‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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C'était stupide de faire ça, se disait Albane dans un coin de sa tête. C'était puéril aussi ; et c'était faible, vraiment très faible, mais tellement facile en même temps. C'est facile de noyer sa peine dans la fièvre et les baiser. C'était si simple, instinctif ; il lui suffisait de laisser aller son corps contre le sien, ses lèvres contrées siennes,  et de ne plus penser. Puisqu'il le voulait bien, qu'il l'embrassait aussi et qu'il la serait  contre son torse alors qu'elle s'essayait sur lui. Puisqu'il était là et qu'il voulait bien d'elle. Elle sentait la pression de ses bras autour d'elle, elle sentait la force et la fermeté de Tiago. Il aurait pu la briser en une seconde s'il l'avait voulu, comme on craque une brindille. Et pourtant, elle savait qu'il ne le ferait pas. N'est-ce pas ? Parce qu'elle sentait aussi une infinie prudence, une terrible tendresse, comme si lui-même redoutait ses propres gestes.

« Oublies ça... » murmurat-il en faisant glisser la fiole qui se trouvait encore entre ses doigts pour l'abandonner sur le tapis, alors qu'il venait de l'aider à se relever. Mais à dire vrai, elle avait déjà oublié. Elle avait tout oublié, arrêté de penser et de réfléchir. Elle avait mis son cerveau en veille juste pour ça. Pour oublier. Oublier avec lui. C'était facile avec lui. Plus qu'elle ne l'aurait cru.

D'ailleurs si on lui avait dit ça quelques heures plus tôt elle n'y aurait certainement pas cru. Elle n'aurait pas cru que les lèvres de Tiago puissent être aussi douce, ni que son regard d'un bleu si froid puisse être aussi brûlent. Elle n'aurait pas cru que la sensation de ses mains sur sa peau, sa taille, son dos, puisse la faire frissonner à ce point de désir, quand il l'entraîna avec lui sur le lit. Elles étaient fortes ses mains. Et sa peau, elle était dure comme du cuire, elle sentait la corne au bout de ses doigts - une partie de son cerveau fit le lien avec la guitare qu'elle avait aperçu dans un coin - mais ce n'était pas désagréable, au contraire, elles avaient vécue ses mains, elles étaient fortes, elle semblait fiable quand elle se pressait contre sa peau, quand elles parcouraient son dos et quand elles lui retiraient sa veste. C'était facile de s'abandonner sous ses doigts et c'était facile d'oublier. Tout le reste.

Alors elle embrasse de plus belle, elle dévore, un peu hâtive peut-être, mais c'est parce qu'elle aime ressentir Albane. Elle aime le goût de tabac sur ses lèvres quand elle les embrasse et la sensation des petites tresses entre ses doigts quand elle plonge ses mains dans ses cheveux. Elle aime la caresse de sa langue sur la sienne et les doigts qui agrippent ses cheveux à partir de sa nuque. Elle aime la sensation de désir qui l'étreint un peu plus chaque seconde et celle de la douce brûlure que cela provoque.

Et brusquement il s'écartât. « T'es sure de vouloir ça? » Demanda-t-il dans un souffle. Sérieusement ? Etait-il vraiment en train de poser la question ? Avait-elle vraiment l'aire de celle qui n'était pas sûr de ce qu'elle voulait ? Non, je fais tout ça pour rigoler. Pensat-elle, ironique. C'est tellement mon genre de changer d'avis. Et pourquoi pausait-il la question ? Avait-il si peu d'estime pour lui-même ou était-ce elle qui était à ce point folle d'accepter de s'abandonner à lui ? La réponse était probablement la seconde, mais c'était trop tard. Oui elle le voulait. Oui elle avait envie de lui : ce truand qui l'avait mené au fin fond des égouts pour affronter une ombre, qui l'avait regardé exécuter un homme pour une simple pensine, et qui lui avait dit juste après qu'elle "oublierait". Oui elle avait envie de lui, et quelque part ça n'avait aucun sens parce qu'il représentait presque tout ce qu'elle détestait : il était égoïste, arrogant, un brin vénal, son honneur n'avait pour sens que ses propres codes, et il ne se battait que pour lui-même et dans son propre intérêt. Tiago était définitivement l'incarnation de ce qu'elle fuyait et elle n'était pas en état d'essayer de comprendre pourquoi elle avait si envie de lui, pourquoi elle était assise sur sa taille, sur son lit, le corps en ébullition. Ce n'était pas le moment. Elle n'avait pas envie de penser, ni de parler. Elle avait envie de Tiago.


« Oui. » répondit-elle simplement et sa voix n'était qu'un souffle. Et déjà, ses lèvres repartaient à la recherche des siennes et ses mains s'attardaient sur sa nuque, son dos, sa taille, son torse. À travers ses doigts elle pouvait sentir le dessin de sa musculature sèche et puissante, et la tension qui l'habitait. Peut-être même trop de tension. L'idée la traversa alors que peut-être -était-ce lui qui n'était pas sûr. Après tout c'était elle qui avait commencé, qui l'avait provoqué. Peut-être n'était-il plus si partant que ça. Elle se rappela le regard de chien mécontent qu'il lui avait lancé quand elle était entrée. Pourtant elle savait d'expérience, qu'un homme qui n'était pas intéressé ne s'embarrassait pas de baisés. Surtout un homme de cette réputation.


« Mais tu peux toujours changer d'avis. » fit-elle d'une voix un peu plus calme. Avant de s'écarter légèrement et de retirer son tee-shirt d'un seul mouvement, dévoilant le soutien gorge noir qui couvrait ses seins menus. Oui, bien sûre que c'était de la provocation, mais c'était surtout sa façon à elle de lui dire qu'elle ne voulait pas se pauser plus de questions. C'était ennuyeux les questions et ce n'était pas ce dont ils avaient besoin ni l'un ni l'autre, ça elle en était sûr. « C'est bien ce que je pensais... » murmura-t-elle face à son silence, en se mordant légèrement la lèvre, avant de repartir à l'assaut de celles de Tiago, puis s'attardant sur la ligne anguleuse de sa mâchoire, progressant jusqu'à son oreille pour finir dans le creux de son coup. Juste sur la petite éraflure, à cet endroit qu'elle avait touché un peu plus tôt; Là où était née ce contact si étrange et incontrôlable presque incompréhensible; mais pourtant si bon.

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Bien si elle avait eu des doutes auparavant, ce n'était visiblement plus le cas, parce qu'elle venait d'envoyer son tee-shirt voler par dessus les moulins, et avait du même coup révélé le plus grand casse-tête au monde pour la gent masculine : le soutient gorge.
Heureusement pour lui, Tiago avait toujours été un petit malin avec les casse-têtes et d'une simple torsion des doigts, il le décrocha avant de le faire passer autour de ses bras et de le laisser tomber à terre, se penchant immédiatement pour lui embrasser la pointe des seins, pour les mordiller et jouer avec comme un félin s'amuse avec une pelote de laine.
La vérité était que le contrôle qu'il avait sur lui même et sur ses envies était assez faible à ce moment et que si on les laissait faire, il les savaient capable d'envoyer voler la moitié du mobilier juste pour une étincelle volée de plaisir.
Mais après tout, il ne possédait rien qui vale très cher et outre Olliver, elle pouvait tout abîmer -pas question que le chien passe par la fenêtre cependant.

Il sourit en imaginant la scène et le fiasco tragicomique qui en découlerait puis l'allongea, continuant de la picorer de baiser et découvrant le haut de son corps avec délice. Elle était très mince, un peu trop, les conséquences d'une vie trop frugale et trop féroce. Mais malgré tout, elle restait belle, elle avait ce charme incendiaire qui commençait rapidement et surement à lui faire perdre le Nord. Le jean fut rapidement retiré et il embrassa son nombril, un endroit qui chez lui était particulièrement sensible et qui généralement provoquait des tortillements chez les personnes que l'on embrassait là de la bonne manière. D'ailleurs, c'est exactement ce qui se produisit et il la mordit très légèrement par jeu, avant de tirer sur son sous vêtement et de lui faire décrire une élégante pirouette dans les airs, la culotte allant atterir sur une lampe, ce qui finit de le faire rire.

-Désolé.

Puis il remonta lui mordre la lèvre inférieure avant de plonger son visage entre ses jambes et de fermer les yeux. Faire plaisir à une jeune femme n'était pas vraiment la chose la plus facile du monde, il avait même parfois eu l'impression qu'il aurait fallu leur proposer à tous -amateurs et amtrices de femmes- des Aspics portant la mention "comment ne pas vous ridiculiser tel un phoque en patins à glace une fois sur le matelas", mais il avait la conviction que le ministère n'aurait pas approuvé et que le nombre de O aurait-été trop élevé pour être honnête. Alors il improvisa, comme d'habitude, tentant de détecter à sa respiration et à la cambrure de son dos l'avancement de sa progression. Elle se tendait et lui tirait les cheveux ce qui était une bonne chose, mais c'est surtout lorsqu'il entendit un gémissement qu'il se décolla et revint vers ses lèvres avant de les capturer un moment et de la caler contre lui.

-Tu peux encore faire une cabriole et sauter par la fenêtre si tu as changé d'avis. Mais ensuite, on sera probablement un peu trop imbriqués pour entamer une torsion du troisième degré...


Il lui mordit le lobe d'oreille, frottant son corps contre le sien et cherchant l'interstice de ses doigts. Il avait envie d'elle et étrangement aussi, il avait envie de lui faire plaisir, parce que tout était beaucoup trop dur là dehors, que tout le monde était beaucoup trop rude et qu'avoir l'occasion de faire plaisir à quelqu'un sans y laisser un rein n'était plus quelque chose qui pouvait se faire. Cela n'avait d'ailleurs jamais été facile, mais désormais ce n'était même plus une option. On vivait pour soi, on se battait pour soi et on mourrait pour soi. Donner à quelqu'un une raison de gémir d'autre chose que de douleur, c'était déjà un échange infiniment plus humain que tout ce qui se faisait désormais dans cette Angleterre deliquescente et de plus en plus pourrie. Il cala sa main entre les jambes d'Albane et l'embrassa dans le cou, puis sous l'oreille.

-C'est quand tu veux...essaie juste de ne pas m'éventrer...

Il fallait dire qu'il n'était pas dans une forme olympique et il espéra brièvement que le Tiagostus Blackismithis naturalis, rare dinosaure carnivore, n'allait pas s'éteindre dévoré par la femelle Oswellatis lors de l'accouplement.

On était jamais trop prudent.

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Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4267
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Tiago était donc le genre de type qui ne peut pas s'empêcher de rire au lit. Franchement ça ne la surprit pas particulièrement. De toute façon, ce n'était pas pour son savoir vivre qu'elle était à moitié nue dans son lit, ni pour son humour d'ailleurs. Il pouvait bien rire autant qu'il voulait, elle s'en fichait bien pas mal de la raison obscure qui le poussait à ricaner alors qu'il venait de finir de la désahbiller. En fait ce n'était même pas désagréable. Parce qu'il avait aussi cette façon de la regarder et de la toucher qui prouvait bien qu'il était tout à fait sérieux au niveau de ses actes.

A vrai dire, il était plutôt bon dans ce qu'il faisait le mercenaire. Elle n'avait pas pu s'empêcher de noter avec quelle aisance et quelle rapidité il avait retiré son soutien gorge alors que généralement, c'était finalement à elle de faire ce boulot là. Alors, il pouvait bien rire, elle s'en fichait, tant qu'il n'arrêtait pas de la toucher et de l'embrasser. Cependant, il eut quand même la décence de s'excuser ce qui la fit sourire à demis. Elle croisa son regard et d'une certaine façon, elle eut l'impression de se trouver en face de quelqu'un d'autre que celui qui tuait pour gagner sa vie. Ce Tiago là lui semblait légèrement différents.

Il l'embrassa et lui mordilla la lèvre au passage, elle s'apprêtait à passer ses bras autour de son coup pour en réclamer encore, mais il s'était déjà éloigné pour venir l'embrasser bien plus bas. Elle eut un sursaut dans sa respiration et laissa tomber sa tête en arrière. Effectivement, il ne rigolait plus. Elle soupira, sentit tous ses muscles se tendre et sa respiration se fit plus saccadé. Elle posa une main dans les cheveux de Tiago, ne pouvant s'empêcher de refermer un peu fermement ses doigts sur les mèches tressées. Il ne lui laissa pas de répits pour autant et elle cambra le dos, se mordant la lèvre pour tenter de retenir un gémissement mais c'était peine perdue, il l'avait déjà à moitié rendu dingue et dans cet état, elle ne contrôlait absolument plus rien.

Il la laissa enfin, à bout de souffle, le corps en ébullition; et vint de nouveau l'embrasser, collant son corps contre le sien. “Tu peux encore faire une cabriole et sauter par la fenêtre si tu as changé d'avis. Mais ensuite, on sera probablement un peu trop imbriqués pour entamer une torsion du troisième degré…” Ha l'humour était de retour. “J'suis pas venue jusque là pour sauter par la fenêtre.” répondit-elle entre deux baisés, accrochant un instant son regard au sien.

Elle laissa ses mains s‘attarder sur le bas ventre de Tiago et s'appliquer à déboucler sa ceinture. Il n'y avait pas de raisons pour qu'elle soit la seul à être nue, après tout. Il n'y avait pas de raisons pour qu'il soit le seul à pouvoir regarder à pouvoir toucher, et à pouvoir goûter le corps de l'autre. D'une main habile elle commença à faire glisser pantalons et sou vêtements devenus trop encombrants qui allèrent rapidement rejoindre les sien quelque part sur le sol.

“C'est quand tu veux...essaie juste de ne pas m'éventrer…” “Je suis pas une mante religieuse, Tiago.” fit-elle doucement avec un demi-sourire. Non elle n'allait pas le tuer en lui faisant l'amour. Pas plus qu'elle n'allait s'enfuir. Elle avait largement eut sa dose de mort et de fuite pour le moment... C'était étrange comme chacune de ses paroles, comme chacun de ses gestes exprimaient combien il était seul. Comme elle. C'était surement pour ça qu'ils avaient autant besoin l'un de l'autre à ce moment précis.

Elle l'embrassa à son tour et ne se fit pas prier plus longtemps D'un mouvement simple, elle se redressa et le guida pour qu'il roule sur le côté si bien qu'elle se retrouva au-dessus de lui. Elle se pencha sur son visage et glissa ses doigts dans ses cheveux, l'embrassa encore, et commença faire onduler son bassin, frottant son corps contre le sien avant de trouver le bon angle, la bonne impulsion pour qu'elle le sente entrer en elle avec délice. Elle laissa échapper un soupir de satisfaction et se redressa au-dessus de lui, fermant les yeux pour mieux profiter de la sensation de plénitude que cette présence lui procurait. Alors, elle commença ou faire bouger ses hanches et son bassin, lentement, langoureusement, pour apprécier chaques secondes de douceur qu'ils s'offraient. Elle sentit les mains de Tiago venir, se poser sur ses cuisses et remonte vers ses hanches et les agripper fermement, comme s'il voulait lui-même donner l'impulsion. Elle se laissa faire, parce qu'elle se sentait en accord avec ce qu'il faisait, c'était facile, instinctif. Comme si rien au monde ne pouvait être plus simple et évident que de faire l'amour avec cet homme, aussi imparfait soit-il. Pour la première fois depuis le début de cette beaucoups trop longue soirée, Albane ne pensa plus à rien. Rien d'autre que ce corps, là, contre le sien.

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