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sujet; OCTAWEN ⊹ une dernière danse avant l'ombre & l'indifférence

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une dernière danse avant l'ombre & l'indifférence
un vertige puis
le silence
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« Oh monsieur Dumas, vous voilà », soupire une anglaise à la coiffure aussi étonnante que détonante. Florentine &  son sens aiguë de la mode en serait absolument bouleversé &  révolté.  Le  chapeau tressaute sur un chignon très échafaudé, construit avec une véritable précision. D'un blanc laiteux, il ressemble vaguement & curieusement à un crabe aux pattes difformes. « Nous avions peur que votre maladie vous soit fatal », un murmure de l'autre alors qu'elle bat de ces cils violets. Un sourire vient cueillir ton visage alors  que tu les observes se dandiner, essayant d'attirer ton attention pour danser, pour t'intéresser. « Je ne saurai rester éloigné de vous. », roule l'accent français plus féroce, plus véloce, un peu plus marqué, façonné selon tes désirs, tes plaisirs. « Vous m'êtes très précieuses », alors qu'elles  gloussent toutes, heureuses de recevoir un compliment, un sentiment de séduction les enlaçant, les crucifiant. Un soupir faussement désolé, désillusionné s'arrache à tes lèvres ; « Et moi qui craignait que vous ayez trouver d'autres bras pour vous passer de moi. Oh mais non. Pas. Du. Tout. Nous tenons à vous ! Absolument ! », roucoulent les dindes anglaises.

Et du coin de ton œil bleu, tu aperçois une chevelure brune glisser, s'immiscer dans ton champs de vision, de raison. Noir de  jais, les boucles rebondissent, s'électrisent sous tes yeux. Tu suis du regard la nuque délicate, délectable. « Croquer ? On peut envoyer sa tête à son père. Bon pour les insurgés. », ronchonne le loup, dardant de ses  yeux malicieux la  silhouette toute en délicatesse, en tendresse de  Guenièvre Lestrange. Elle a le port altier de ses reines sereines, souveraines, certaines. Et sur les talons vertigineux, tu décris la courbe d'une petite fille de bonne famille pas si docile, pas si imbécile. Pas si fragile.  «  … D'un vulgaire sa  robe. Et ses chaussures ! Oh ses chaussures. Sa mère doit se  retourner dans sa tombe, la pauvre. », elles hochent la  tête les unes & les autres, une moue faussement innocente au bout des lèvres, de leur rêve. « Sa mère est morte ? En voilà de bien étranges nouvelles. Un terrible incendie, Alexandre », bat des cils une alors qu'elle  attrape ton bras. « Mais où étiez-vous pour être le dernier au courant ». En Égypte & en  France,  loin de vos conversations rasoirs & dérisoires. Tu portes le verre à tes lèvres, une expression désolé se dessinant & s'esquissant sur ton visage ; « Malade. Oh il est vrai, j'avais déjà oublié. Mais vous me ferez danser en premier, n'est-ce pas ? ». Tu te drapes dans ton charme  très français, très pressé. « Je crains de n'avoir un autre rendez-vous mesdames. ». Et les hoquets de surprises s'échappent, les  désarment & t'arment dans le silence. « Ce soir, Mademoiselle Lestrange m'a promis une danse. ». L'humour tombe, aiguisé, affûté &  tu distilles dans le choc le mensonge, les songes.

Et dans un geste, tu attrapes un chocolat. « Guenièvre, je crois que vous n'avez pas encore goûté à ses douceurs là. Tu caresses sa paume pour lui offrir un chocolat fourré au caramel, d'une maison célèbre & française. Ils fondent sous la langue & je suis sûre que tout comme votre charme, il illuminera nos tristes soirées mondaines. ».  Un sourire tendre & les séductions se posent, s'imposent. « Et je crois que vous me devez une danse, mademoiselle Lestrange. ».  Tu te baisses calmement, tendrement, cueillant ses doigts dans un baise-main élégant, puissant. Tu te dresses, te redresses. « Vous n'oseriez pas refuser une danse à un ami ? », l'humour monte dans tes yeux, pétillant, brûlant.  Tu n'es pas  sûr de vouloir la laisser fuir.

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Les fêtes de l’élite… depuis la mort de ma mère je ne m’étais rendu à aucune d’elle, il fallait préserver les apparences et ainsi conserver une période de deuil « obligatoire ». Alors, certes, il y avait eu les fiançailles entre temps mais c’était le genre de cérémonie qu’on reportait rarement. Mais ce soir j’avais promis à Eris de m’y rendre même si l’entrain habituel n’y était pas. Après ma journée à Sainte Mangouste et une bonne douche j’étais malgré tout arrivée à l’heure au lieu de rendez-vous, soit devant la maison. Mais bien sur une missive m’informa qu’Eris aurait du retard, sans doute une énième lettre provenant d’un amoureux éconduit auquel elle devait absolument répondre pour le bien de ce pauvre homme ! La Saint Valentin approchait à grand pas! C’est avec un sourire amusé et d’un simple coup de baguette que je faisais disparaitre le pli avant de pénétrer dans la salle de bal. J’ôtais ma cape d’hiver laissant aux invités tout le loisir de découvrir que, non, je n’avais visiblement pas eu la note concernant un potentiel dress-code. Après un léger regard autour de moi j’avais l’impression d’avoir loupé les trois mots de la soirée « chapeauté, coloré et ridicule » puisque mes cheveux étaient lâchés, ma robe noire et mes accessoires parfaitement « normaux ». En fin de compte le deuil était avantageux, le noir me convenait parfaitement. J’avançais en direction des hôtes de la soirée saluant les invités sur mon passage. Une fois les remerciements et les salutations d’usages je m’esquivais en direction du buffet ou je grignotais deux trois petits fours attendant qu’Eris fasse son apparition. Après 3 refus d’invitation à danser,14 canapés et 2 coupes de champagne, la jeune journaliste ne se montrait toujours pas et j’avais bien envie de prendre la direction de l’appartement de Nyssandra que j’occupais actuellement ou celui de Caleb s’il était enfin rentré. Aussi avançais-je en direction des portes-fenêtres afin de voir la porte d’entrée et qui sait apercevoir Eris si elle arrivait ENFIN ou d’avoir la possibilité de lui envoyer une missive pour lui dire que je n’attendrais pas plus. Mais une voix me stoppa, mon prénom fut prononcé et mes pas se stoppèrent. Pardon? J’observais cet homme, légèrement surprise. Non pas qu’il connaisse mon prénom, en portant le nom de Lestrange et après quelques articles dans les journaux sorciers je passais rarement inaperçu, mais plutôt qu’il me propose un chocolat, plus encore qu’il le dépose dans ma main. Mon regard caressa la friandise avant de reporter son attention sur l’homme qui venait de me l’offrir. Je ne le connaissais pas, ne l’avait jamais vu et cela m’intrigua. Ses actions, ses paroles tout en lui me semblait étrange, pourtant j’entrais dans son jeu lui offrant un doux sourire. Veuillez m’excuser mais... votre visage m’est inconnu, puis-je connaître le nom de l’homme charmant et charmeur que j’ai en face de moi? C’était un invité, donc sans aucun doute trié sur le volet et pourtant son visage ne me disait absolument rien. Sa voix en revanche, il avait un léger accent français qui ne m’aidait en rien à mettre un prénom sur ce visage. Que diriez-vous de partager? Afin d’illuminer votre soirée également.  D’un geste souple de baguette je coupais en deux parts égales le chocolat et lui en rendait une moitié. Hors de question que cette sucrerie ne franchisse mes lèvres avant d’avoir touché les siennes. Je n’avalais pas n’importe quoi offert par n’importe qui, question de sureté. Une dette, il parle d’une dette tout en effectuant un baise main, voilà qui n’était pas courant, même chez les sorciers anglais les plus âgés. Ce devait être une coutume française, Eris en était très friande depuis qu’un insurgé le lui avait “fait”. Mon sourire ne quittait pas mes lèvres alors que je tentais toujours de donner une identité à cet homme, rassembler mes souvenirs mais rien, aucune pièce du puzzle ne semblait s’emboiter. C’est tout de même étrange cette mémoire sélective. Je ne suis pas aussi étourdie d’habitude. Pourriez-vous me rafraichir la mémoire en me rappelant à quelle occasion je vous ai fait cette promesse?  Des murmures non loin de nous, mon regard croise celui d’une dinde enfariné couverte d’une robe bleu criard et d’un chapeau corail, deux fautes de gouts impardonnable. Je l’observe froidement tout en conservant un sourire fort aimable, alors qu’elle baisse le regard et s’éloigne avec son amie.Je reporte toute mon attention sur mon “ami” comprenant alors la situation.J’ai comme l‘impression que je vous sers d’alibi en réalité. Je me trompe? Sans doute complètement mais comment savoir...?
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une dernière danse avant l'ombre & l'indifférence
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« Pardon? » , caresse la  brune d'une voix un peu étonnée, un peu choquée. Ses  cheveux  tressautent et elle semble reprendre contenance dans toute sa  beauté, dans toute sa fascinante & étonnante douceur. Comment un homme comme  Rabastan Lestrange a-t-il pu enfanté une créature aussi tendre & délicieuse que Cedrella? Et la  gourmandise  est posée, déposée au creux de ses doigts comme une invitation à la trêve. «  Veuillez m’excuser mais... votre visage m’est inconnu, puis-je connaître le nom de l’homme charmant et charmeur que j’ai en face de moi? »  Un sourire aussi poli qu'un vent du nord, frigorifiant, brutalisant, une voix qui semble plier sous tous les  chagrins. « Vous m'avez déjà oublié ? Me  voilà blessé. En réalité, tu n'es pas le moins du monde touché. Les  yeux l'observent, l'égratignent, la subliment  mais jamais, elle n'accorde d'attention aux autres. Alexandre Dumas. Je suis un proche de votre amie Eris. ». Tu te souviens  de l'étonnement, du presque ravissement des  lèvres qui frôlent le dos de sa main. « Elle m'avait pourtant juré qu'elle vous avait parlé de moi. ». Du claque de la langue, jouant le rôle du fils de bonne famille française, raclant dans ta voix le souvenir d'une  France trahie, salie.  « Que diriez-vous de partager? Afin d’illuminer votre soirée également.  Un sourire, elle est aussi rusée que paranoïaque comme son cher papa. Tel père, telle fille après tout. J'en serai ravi. ». Ne jamais rien refuser à une dame, elles sont reines tantôt sereines, tantôt cruelles. « Tomber amoureux d'un décolleté que  les sans pattes sont fragiles », raille le loup, moqueur, provocateur. Inlassablement, les femmes ont provoqués des sentiments étonnants en toi, aussi dangereux que fumeux. Certaines ne sont jamais partis, t'ont salis. D'autres n'ont fait que s'évader dans tes draps, dans tes bras entre désir & plaisir.  Et puis, il y a celles bien vite manipulées, toutes aussi vite jetées. Et Gwen, qui sera-t-elle ?

« Mmmh ce caramel, un délice, vous ne trouvez pas ? La  sucrerie fond sur  ta langue, caressant ton cœur en douceur, en lenteur. J'en ai ramené en fuyant la  France, je me suis dit que j'aimerai en partager avec vous. ». Toute en gentillesse, toute en délicatesse, soudainement, tu fais d'elle le centre de la terre, de  ton univers. Tu fermes les  yeux doucement, appréciant le bonheur du sucre se diluant sur ta langue, jonglant sur  tes  papilles. « C’est tout de même étrange cette mémoire sélective. Je ne suis pas aussi étourdie d’habitude. Pourriez-vous me rafraîchir la mémoire en me rappelant à quelle occasion je vous ai fait cette promesse? » Un sourire doux & lent, les  yeux se  rouvrent plein de  malice, de délice. «  Vous dansiez avec Monsieur Selwyn, me semble-t-il, vous étiez d'ailleurs en colère contre lui. Est-ce que  ça va mieux entre vous ? ».  Un sourire  taquin, coquin. Croit-elle que tu n'as rien remarqué ? « J’ai comme l‘impression que je vous sers d’alibi en réalité. Je me trompe? », tu suis son regard, remarquant les  dindes d'étaler, vexées.  « Moi ? Jamais, je n'oserai. », tes  yeux brillent de malice &  de  séduction. Et tu t'approches, te rapproches, caressant à voix basse, à son oreille ; « Vous avez fort bien devinés, je n'arrivais pas  à m'en dépêtrer. Mais votre compagnie est fort charmante & intéressante. Intrigante aussi. ».  Tu t'écartes lentement, tranquillement, la laissant savourer le compliment.

« Vous voulez danser alors ? Eris semble en retard, il serait dommage de  vous laisser vous ennuyer pendant ce temps. ». Un clin d'œil, un sourire, un demi-rire ; «  Je promets d'épargner vos pauvres pieds dans cette danse. ».  D'une main tendue, tu l'invites à vous envoyer valser sur les notes d'une mélodie assassine, divine.

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J’ai beau faire le tri dans mes pensées, mes souvenirs je ne parviens pas à mettre un nom sur ce visage ? Son accent m’assure qu’il n’est pas un anglais de pure souche mais les étrangers ne sont plus « si rares » lors des soirées de l’élite. Certaines femmes aiment à parader avec un oiseau exotique à leur bras d’où leurs présences à ce genre de festivités. Mais il clos le fil de mes pensées, il semble « blesser » de voir que je l’ai oublié, mais je n’y crois pas une seconde. J’oublie rarement, surtout des noms, des visages et le sien m’est totalement inconnu alors à quoi joue-t-il ? Son nom m’est révélé sans que cela n’éveille en moi le moindre souvenir. Je suis consciente de ne parfois pas écouter Eris jusqu’au bout mais aurais-je réellement pu oublier un français ? Qui plus est un « proche ami » d’Eris ? Non, aucune chance. Mais il faut jouer le jeu, porter le masque des apparences et faire bonne figure quand bien même cela m’intrigue. Elle l’a sans doute fait mais j’ai eu, dernièrement, beaucoup de chose en tête, veuillez m’excuser pour ma mémoire défaillante Monsieur Dumas.   Après tout ne venais-je pas d’enterrer ma propre mère ? C’est dire si la peine avait pu troubler mon faible esprit. Oui, l’excuse me semblait convenable, aussi mensongère que ses paroles après tout. Le chocolat est vite partagé et déposé sur ma langue au même moment qu’il porte son morceau à sa bouche. Il est bon, délicieux même. Le caramel fait partie de ces sucreries que j’apprécie pour sa douceur. Je laisse la friandise fondre sur ma langue sans le quitter du regard. En effet. Je n’ai pas besoin de mentir concernant cela, il a bon goût, un point pour lui. Ma gourmandise a donc enfreint la loi et dépassé les frontières ?   Demandais-je amusée avant de lui demander sur un ton bien moins badin. Fuir la France ? Pourquoi diable viendrait-on en Angleterre sous le règne du Magister lorsqu’on vivait en France ? Cet homme était définitivement bien étrange pourtant je continuais de jouer le jeu, j’avais un rôle à tenir dans ce genre de soirée. Rien de dramatique j’espère. Comme la mort d’un proche, l’asservissement d’un être humain ? Ah non pardon ça c’était bel et bien chez nous que cela se déroulait. Je lui avais donc promis une danse lors de cette soirée… j’avais certes eu l’esprit fort occupé mais j’avais accepté toutes les demandes qui m’avaient été faites et danser plus que de raison lors de cette soirée. Je ne me souvenais toujours pas d’une quelconque promesse sur l’avenir. On ne reste jamais en colère très longtemps avec un ami. Il était plus que ça mais cela ne regardait absolument pas ce cher monsieur Dumas dont le sourire m’agaçait déjà bien assez. Les français ne disaient-ils pas que la curiosité était un vilain défaut ? J’hésite une seconde, je pourrais le planter là, pire que ça dire à une de ces dames qu’il venait de lui dire qu’il serait ravi de danser avec elle et ainsi lui offrir la pire soirée de la semaine mais un détails a titillé ma curiosité sans pour autant le dévoiler sur mes traits. Je n’ai que faire des compliments, m’y intéresse peu, n’y crois que rarement, non ce qui est curieux c’est justement qu’il me trouve, moi, intrigante. Moi que l’élite à l’impression de connaître par cœur. Ce ne sont pas ses paroles qui font mouche, non mais ma main se pose avec délicatesse sur la sienne. Acceptation silencieuse de son invitation à danser. Après tout une demoiselle digne de ce nom ne renie jamais une promesse même si je suis certaine de n’avoir jamais fait celle-ci. Après quelques pas nous sommes sur la piste de danse, endroit parfait pour discuter loin des oreilles qui se baladent et des regards qui fusillent. Ainsi vous me trouvez intrigante ? Autant poser la question directement entre deux pas de danse. Je vous avoue être curieuse de savoir ce qui a pu vous faire penser cela de moi. Qu’avais-je dit ? Fait ? Pour qu’il me trouve intrigante ? A moins qu’il ne s’agisse justement d’un chemin qu’il désire que j’emprunte avec lui, auquel cas j’étais tombé dans le panneau, et avec le sourire en plus ! Mais qu’importe, je n’étais plus à une intrigue près après tout.   Nul besoin d’écouter la musique le français est un excellent danseur et je n’ai qu’à le suivre. Nos pas glissent sur la piste, sans à-coup, sans heurts, j’aime danser et je dois avouer que le cavalier est tout simplement parfait.
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