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MessageSujet: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyMer 25 Nov 2015 - 15:14

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Il se rend compte juste à temps qu’il est en train de s’endormir.

Comme électrisé par la prise de conscience, Tommy ouvre brusquement les paupières qui se sont closes sans son accord ; droit sur le dos de Mira, qu’il distingue clairement à la lueur de la petite lanterne qu’ils ont feint d’oublier d’éteindre, comme tous les soirs. Il retient un soupir de soulagement, et se contente de passer une main discrète sur son visage pour calmer les battements de son cœur. Tout va bien Tommy, tout va bien ; Mira est là, elle dort peut-être même maintenant. Il l’observe dans le silence royal de leur tente, immobile. Est-ce qu’elle dort vraiment ? Habitué à faire face au minois paisible de la sorcière, il peine à déchiffrer ce dos qu’elle lui présente depuis leurs retrouvailles. Ce n’est pas non plus le dos boudeur qu’il lui connaît, sur lequel il suffit de refermer ses bras en ricanant pour effacer leur semblant de divergence. Ce dos-là est une barrière qu’il n’ose franchir d’un geste ou d’une parole, car derrière elle se trouve des monstruosités que le visage de Mira illustre à peine. De son côté du lit, Tommy se contente de regarder cette distance inconnue qui les sépare depuis des semaines ; trente centimètres entre les corps, un gouffre entre les êtres. Il regarde, et repousse tant qu’il le peut les affres du sommeil ; depuis son impuissance, il veut au moins s’assurer qu’elle finit par s’assoupir.

Tommy s’éveille dans un brusque sursaut. S’il avait encore un doute, l’obscurité des lieux lui indique qu’il a bien fini par se laisser avoir cette nuit encore ; Mira a évidemment filé entre temps. Il peste intérieurement contre cette fatigue pesante, traînée dans la chair, qui lui vaut presque chaque jour un échec cuisant. Il n’en a même pas assez pour accompagner Mira dans ses insomnies. Il n’en a même pas assez pour être là, après deux ans d’impardonnable absence. La gorge nouée par une frustration sourde, se martelant des reproches sur la caboche avec violence, il arrache sa baguette de sous son oreiller et se redresse dans un même mouvement. Le corps, tout juste tiré d’un repos trop court, a du mal à suivre l’esprit, déjà projeté hors du lit déserté par la sorcière. Avant, Mira l’aurait réveillé en soufflant des « tu dors ? Tommy, tu dors ? » pour lui avouer qu’elle ne parvient pas à dormir. Aujourd’hui, si la chose se produit encore de temps à autre, Tommy se réveille souvent seul. D’autres fois, c’est une Mira les yeux grands ouverts, tournés vers le plafond, qui l’attend au sortir de ses songes. Dans ces cas-là, il se voit toujours obligé de briser le silence ; tout pour voir la tête de la sorcière se tourner vers lui, et ainsi lui prouver que son ultime frayeur ne s’est pas encore réalisée.

Elle est à l’orée de la tente magique, il distingue sa silhouette dans la nuit. Il glisse sa baguette dans la poche de son vieux jogging, et franchit le pan de tissu qui le sépare encore d’elle.
« Par Merlin, on se gèle les miches. » Il feint de froncer le nez devant l’haleine blanche qui s’échappe de lui ; en réalité il ne regarde qu’elle, tentant de déceler sur le visage une émotion qui trahira son trouble. Comme toujours, la brûlure qui a fondu ses traits s’attaque à son propre estomac ; il sent gronder à la fois révolte et souffrance. « Encore une nuit sans ? » ajoute-t-il plus bas, yeux clairs sondant leurs camarades. Il se sentirait presque blessé d’avoir à lui demander s’il n’était pas tant préoccupé par son état ; c’est même lui qui le presse à aller chercher les réponses, bouillant de trop de choses pour se taire quelques minutes de plus encore.


Dernière édition par Thomas Brisbane le Dim 13 Déc 2015 - 8:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyMer 25 Nov 2015 - 15:53

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Les cernes creusées sous ses yeux sont un des multiples signes qui prouvent qu'il y a quelque chose qui cloche. Ça et la moitié de visage ravagée par un sortilège cuisant, et l'absence de ce sourire espiègle et téméraire qu'elle affichait contre vents et marées avant. Ça ne lui fait plus mal, son côté gauche du visage, maintenant. Ça fait longtemps, un an déjà que c'est arrivé. Elle n'aime juste plus se regarder dans un miroir -déjà qu'avant c'était la plaie. L'avantage dans la nature, dans cette forêt du Monde Moldu, c'est qu'il n'y a pas vraiment de miroir, et pas non plus de vis-à-vis que son apparence pourrait horrifier… À part son compère de toujours.
Son souffle dessine des volutes clairs sous les rayons de lune. C'est la nuit, oui. Et elle ne dort pas. Est-ce qu'elle dormait mieux chez les Avery ? Elle ne saurait même pas dire. Peut-être bien que oui. Mais probablement que non. Ici, au moins, elle est avec Tommy. Mais elle ne dort pas, quand même. Une voix douce murmure bientôt un avis peu bienvenu : « Tu vas attraper froid. - Mais non, ça va. - Tu vas tomber malade à rester dehors comme ça. - Arrête, Ines. » La brune tourne la tête vers sa petite sœur. Ines est une hallucination, puisqu'elle est morte. Mira le sait parfaitement, même si elle est incapable d'en trouver la provenance. Sans doute quelque recoin de son esprit torturé qui avait besoin d'un soutien pendant qu'elle était rebut. Mais dans ce cas-là, pourquoi ne pas voir Tommy ? Parce que Boom allait finir par venir la sauver et la sortir de ce merdier, même si sa fierté aurait voulu qu'elle puisse se libérer toute seule. Parce que le voir en hallucination aurait probablement été le signe qu'elle avait baissé les bras. La née-moldue hausse les épaules et croise les bras contre sa poitrine. Oui, peut-être bien qu'elle va choper la mort comme ça, sans écharpe en plein mois de novembre. Mais si elle veut un pull plus chaud, ça veut dire rentrer dans la tente et risquer de réveiller Tommy, et il mérite bien de dormir un peu.

Parce qu'elle sait qu'il essaie de rester éveillé pour veiller sur elle autant qu'il le peut.

« Tu sais, va falloir que tu lui en parles un jour. - Je sais… - Tout ce qu'il fait, là, c'est culpabiliser de pas être venu plus tôt. - Je sais. - S'il avait pu, il serait venu te sortir de chez Avery. » À quelques pas de la tente, Kashmira soupire lentement, vaincue par ce que lui dit Ines-sa conscience. Elle sait très bien ce qu'elle devrait faire, elle sait parfaitement que ça ne sert à rien de ne rien dire, que rester silencieuse n'arrangera rien à tout ce qui s'est passé. Ses Moldus de parents lui ont déjà parlé des problèmes de traumatisme et elle sait qu'elle devrait lui raconter, faire sortir tout ça. Mais raconter tout ça à Tommy ? Alors qu'elle le voit, dans ses yeux, qu'il s'en veut comme jamais de ne pas avoir pu la sortir de tout ça plus tôt ? L'accabler encore plus avec ses récits d'horreurs ? Le plonger dans son traumatisme, tout ça pour qu'elle puisse espérer s'en remettre ? Non. Non. Raison et envie de protection s'affrontent tandis que le froid lui mord le nez.

« Par Merlin, on se gèle les miches. », râle bientôt le bien nommé Boom en sortant de la tente. Ines s'est volatilisée et Mira essaie de chasser les larmes qui ont perlé dans ses yeux face à sa sœur disparue. « Encore une nuit sans ? » Elle hoche la tête sans vraiment répondre : c'est pas comme s'il la connaissait mal. Elle se rapproche de lui pour se blottir contre son Brisbane préféré. « Fallait que je prenne l'air. Désolée, j'voulais pas te faire peur. » Serrée contre lui, contre sa chaleur de type qui vient de se réveiller, elle ferme les yeux et inspire lentement. Elle reprend un peu de courage, un peu d'assurance, un peu de cette verve qui lui revient par moments. « Faut que tu dormes. Je sais que t'as envie de me ressembler, mais les cernes ça te va pas du tout. » Un coup d'œil vers le grand brun qui la tient dans ses bras. « On rentre ? On se les pèle. Ou tu vas en profiter pour faire… c'que t'as à faire tout seul ? » Ben oui, parce que les toilettes dans une tente, même magique, c'est pas glamour. Et faire ses besoins dans les bois, c'est tellement… pittoresque. Elle esquisse un mince sourire qui s'efface un peu trop vite, histoire de le rassurer un tant soit peu.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyJeu 26 Nov 2015 - 14:16

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C’est parce qu’ils sont encore capables de se blottir l’un contre l’autre que Tommy peut encore garder le silence ; Mira a beau avoir essuyé la torture, enduré une parfaite solitude, compté ses morts, sa chaleur reste identique, immaculée. Il s’en gorge en inspirant sur la même note qu’elle, et recueille dans ses bras la force qui lui permettra de tenir. Peut-être même le courage de parler sans avoir peur de brusquer la sorcière. Au fond de lui, Tommy craint de commettre l’irréparable : se laisser emporter par une tristesse solidifiée en colère, ou creuser de sa maladresse la peine déjà grande de sa compagne de toujours. Il a peur de la perdre, d’une manière ou d’une autre. Alors ils se ménagent l’un et l’autre, en observant un code tacite qui leur aurait paru absurde dans d’autres circonstances. Martillo et Brisbane, rendus muets par le tabou, forcés aux ronds de jambes ; s’ils se voyaient, ils ricaneraient comme des ânes avant d’envoyer valser la retenue d’un concours de rots enflammés.

« Fallait que je prenne l'air. Désolée, j'voulais pas te faire peur. » Il a un rire idiot, alourdi par l’embarras qui le saisit désormais lorsqu’il ravale une réplique aussi naturelle que déplacée selon ses nouveaux standards : le physique de l’un comme de l’autre a toujours été un sujet de plaisanterie fétiche, mais Tommy est encore incapable de tourner en dérision le masque de souffrance apposé sur le visage de Mira. « Il en faut plus pour me faire flipper. Tu sais, un ou deux Mangemorts planqué sous le lit ou la tronche de Dwight un lendemain de beuverie. » Se moquer de leurs proches permet non seulement d’éviter l’écueil, mais aussi de leur redonner des couleurs ; les disparus retrouvent ainsi la vie dans leurs plaisanteries vaseuses. « Faut que tu dormes. Je sais que t'as envie de me ressembler, mais les cernes ça te va pas du tout. » Il croise son regard lorsqu’il baisse vers elle les paupières. Idiote, c’est plutôt toi qui devrais penser à dormir. « On rentre ? On se les pèle. Ou tu vas en profiter pour faire… c'que t'as à faire tout seul ? » Cette fois, il grogne : « Ça risquerait de me geler jusque dans le tuyau, hors de question. » Et dans un même mouvement tout autant empli de finesse, il l’entraîne à l’intérieur d’un bras autour de l’épaule. La tiédeur de la tente lui paraît frôler les mille degrés. Il relâche Mira pour s’accroupir auprès de la lanterne éteinte. « Je sais pas toi, mais je trouve que c’est le moment idéal pour un encas nocturne », fait-il alors que sa baguette rechigne à se plier au sortilège informulé. Une fois la lumière rétablie –trois tentatives à peine, il y a un net progrès, il se met à farfouiller dans la caisse qui contient leurs provisions essentielles –d’immondes morceaux de patates fris que les moldus appellent chips, un paquet de patacitrouilles consommé à petit feu depuis leur larcin chez les Belliqueux, de la purée instantanée et d’autres sachets inidentifiables dont on a jeté l’emballage plusieurs semaines plus tôt. « Faudrait qu’on commence par les trucs qui ont l’air le plus infect, la prochaine fois, qu'on s'empiffre comme des rois sur la fin », fait-il en tirant deux gâteaux ratatinés par le poids de conserves, se laissant tomber sur un coussin style rococo pour lui en lancer un. Les traits tirés de Mira, comme si on lui avait aspiré toute énergie, le retiennent un instant à son visage meurtri ; puis il détourne les yeux pour mieux se concentrer sur l’ouverture du sachet plastique.

Il sait exactement depuis combien de temps elle n’a pas dormi. Il sait que le chiffre des nuits blanches augmente de manière effrayante, sans qu’il n’en fasse jamais réellement mention. Il sait également que « la prochaine fois » est imminente, et que la recherche de vivres, comprenant bain de foule, va drainer la sorcière un peu plus.
Il sait que maintenant, l’inquiétude doit se lire sur son visage encore enflé de sommeil.

Il choisit pourtant de ne rien en dire, et la décision s’entend clairement dans le silence.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyJeu 26 Nov 2015 - 15:02

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« Ça risquerait de me geler jusque dans le tuyau, hors de question. » La Mira d'avant aurait ricané et lui aurait assené un « Pour c'que tu l'utilises, tu pourrais prendre le risque ! Pour la science ! » Mais la Mira de ce soir hausse les épaules et se laisse entraîner dans la tente, au chaud. Dans la pénombre, elle est mieux, sans vraiment chercher à creuser la question. Peut-être est-ce parce qu'elle sait qu'il ne la voit pas, pas vraiment en tout cas. Et tandis qu'il reprend la discussion en l'invitant à un encas nocturne, elle songe qu'il faudra qu'ils réussissent à prendre des bougies, la prochaine fois qu'ils vont "faire des courses", comme ils appellent ça. Ils pourraient aussi utiliser son argent moldu, conservé dans une banque du pays et qu'elle pourrait retirer, potentiellement… Oui mais, elle n'a plus rien de moldu dans ses affaires, pas même sa carte d'identité moldue, ou une pauvre carte bancaire ou même un chéquier. Réduits à chiper ce qu'ils peuvent, comme des moins que rien. La lumière revient et elle détourne son visage de la lanterne, machinalement. Tommy est déjà en train de fouiller leurs réserves qui baissent de jour en jour. Mira s'approche et l'observe par dessus son épaule. « Faudrait qu’on commence par les trucs qui ont l’air le plus infect, la prochaine fois, qu'on s'empiffre comme des rois sur la fin. » Elle recule de quelques pas tandis qu'il triomphe enfin de la caisse et lui envoie un coussin. L'ancienne poursuiveuse de Gryffondor (pour une saison seulement, mais quelle saison mémorable -et quelle fin de saison surtout !) reçut le cadeau sans aucun problème, preuve qu'elle n'avait pas perdu ses réflexes malgré les années. Un bref instant, son visage a affiché un air de défi, de celle qui réfléchit à s'il serait pertinent de renvoyer le coussin sur son vieil ami… et qui ayant mesuré ses chances de se sortir indemne d'une possible bataille de coussin préfère s'asseoir sagement. Lui, de dehors, il n'aura sans doute vu que la fatigue de Mira, parce qu'elle a appris à dissimuler ce qui pouvait lui traverser l'esprit du temps où elle était chez Avery.

Normalement, il l'aurait mise au défi de rattraper le paquet au vol sans rien laisser tomber par terre. Mais rien n'est plus normal maintenant, parce qu'en deux ans il y a trop de choses qui se sont passées sans qu'ils puissent s'appuyer l'un sur l'autre. Faut qu'elle lui raconte. Faut que lui aussi lui raconte ce qu'il a pu faire, à part mettre son poing sur les nez des gens qui l'agaçaient. Il faut qu'elle parle, et elle le sait et elle n'ose pas. Peut-être que le biscuit les sortira de leur malaise. Encore faut-il qu'il vienne à bout du sachet plastique.

Elle se met à quatre pattes, le coussin dans une de ses mains, et se rapproche de façon à pouvoir lui subtiliser le sachet plastique pour l'ouvrir avec une de ces techniques ultra-avancées d'ouverture du paquet à la Martillo (trouver un endroit entre deux dents du plastique pour tirer et déchirer). Une fois cette tâche ô combien délicate réussie, elle extirpe un biscuit, le tend vers Tommy avec un éphémère sourire espiègle. « Un jour, petit padawan, tu seras aussi doué que moi avec les ouvertures moldues. Mais pour le moment… » Et de gober le biscuit qui semblait être destiné au Brisbane brun. Pour bientôt parler la bouche pleine : « Waf waf waf, tfu l'afais pas fu fenir, hein ? Attfends, attf— Kof. Kof ! Tfiens, prfends-le. » Et de lui tendre le sachet qui en contient encore un, en signe d'apaisement.

Tout pour essayer de faire sourire son camarade de galère, parce qu'elle ne se sent pas de lui raconter ce qu'elle sait qu'elle devra lui relater tôt ou tard s'il continue à avoir cet air inquiet sur les traits. Il n'est pas assez réveillé pour lui dissimuler ses tracas et elle sait, elle sait que son silence à elle nourrit les plus grandes craintes chez lui. Elle finit par réussir à mastiquer son biscuit et à l'avaler puis s'allonge sur le sol, fesses encore sur le coussin, bras croisés sous la tête. « Quand j'étais plus petite, j'trouvais ces gâteaux dégueu. J'crois même qu'à part Toni, y avait personne qui les aimait. On a eu de la chance qu'ils en mettent pas en dessert au mariage, hein ? » Cette époque quand ils étaient encore jeunes et insouciants, à parier sur le moment où Dwight et Desmera allaient finir par faire des galipettes.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyDim 6 Déc 2015 - 14:28

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Mira intervient juste avant que les gâteaux ne l’emportent sur lui. Il se rend compte alors à quel point il s’est ramassé sur lui-même, le nez baissé sur le butin, les doigts crispés par un agacement qui n’a au final pas grand-chose à voir avec le sachet, et il se redresse quand il lui échappe, se retrouvant dépouillé avec lui de son début de colère. Il a presque honte en la voyant ouvrir avec une facilité déconcertante le paquet qui lui résistait : non pas parce qu’elle est indéniablement plus douée que lui en la matière, mais parce qu’elle est la première à faire preuve de légèreté quand lui se laisse aller à des réflexes idiots. S’énerver pour un rien, et ressasser dans son coin des idioties qui disparaîtraient au premier sourire. « Un jour, petit padawan, tu seras aussi doué que moi avec les ouvertures moldues. Mais pour le moment… » La référence lui évoque un agréable souvenir d’été, quand Mira lui a fait découvrir le cinéma, le popcorn et Darth Vader ; accompagné d’un sourire, il lui réchauffe tièdement le cœur pour mieux le plomber ensuite. Il tend la patte pour récupérer le biscuit, tentant de se joindre à l’effort collectif. « J’te parie que je te bats à l’ouverture du prochain, tu sais, quand on bouffera pas en plein milieu de la nuit ». Le ronron mécontent de Tommy s’accentue quand elle se goinfre sans prévenir à sa place.

Quand elle rit, les traits de la sorcière tirent sur le masque immobile. Les sourcils de Tommy s’arquent de manière plus soucieuse et, baissant le regard, il se terre derrière un dernier sursaut de ronchonnements qui manque nettement de leur bonhomie distinctive : « Te plains pas si tu prends dans le gras des fesses ». C’est vraiment tout ce qu’il arrive à lui dire ? A Mira, sa meilleure amie, sa moitié de conneries, qui pourrait présentement rivaliser avec un troupeau  Il se console de son malaise en enfournant l’infâme gâteau d’une unique bouchée. Il lui jette un coup d’œil en froissant l’emballage vide. « On a eu de la chance qu'ils en mettent pas en dessert au mariage, hein ? » Cet accord tacite de se ménager dans la bonne humeur lui tord le coeur, mais Tommy, la bouche pleine, se sent à nouveau avoir un rire malgré lui ; il propulse des miettes sur le sol de la tente qu’il essuie du revers de la main, avalant difficilement le gâteau qui manque de se ventouser à son gosier. La réponse ne vient pas, engloutie au fond de son estomac avec la sucrerie étouffe-sorcier. A la place, c’est un regard pour le visage à l’envers d’une Mira allongée. « Mira. » Un battement de cœur, et la vertigineuse sensation de dire une connerie qu’il ne peut plus retenir maintenant.

Ses yeux sombres, cernés de fatigue, semblent rouler vers lui. « C’est arrivé comment ? » Il est incapable de feindre la décontraction, déchirant à répétition le paquet éventré dans un bruit d’aluminium, coudes contre genoux, les pupilles rivées sur elle.

De toute façon, ces gâteaux ont déjà un goût d’ongle de troll : il ne pourra pas les pourrir plus même en leur infligeant une discussion terrible.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyMar 8 Déc 2015 - 10:32

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« Mira. » Toujours allongée sur le sol, elle tourne la tête vers lui. Elle sait qu'il va poser une question à laquelle elle ignore si elle se sent de répondre. Il y a quelque chose dans le ton qu'il a, dans la façon dont il a prononcé son prénom. Exténuée, Kashmira observe son ami de toujours, consciente qu'ils sont arrivés à cette conversation nécessaire, qu'ils repoussaient tous les deux. « C’est arrivé comment ? » Le froissement du plastique métallisé qu'il déchire peu à peu brise le silence lourd qui vient de tomber avec ses dernières syllabes. Elle ne veut pas, mais elle est consciente qu'il faut qu'elle lui en parle, qu'elle ne peut pas garder ça pour elle plus longtemps. Il est amusant -non- d'observer la façon qu'ont les deux de reculer le plus possible avant de sauter et de lâcher la bombe qu'ils taisent.

Elle se redresse en silence. Il parle probablement de son visage défiguré, la plus visible de toutes les séquelles que lui ont laissé ces années d'emprisonnement et d'esclavage. Une main fébrile passe devant ses yeux, en écartant quelques mèches qui s'étaient échappées. Mira inspire, lentement, tout en reposant ses mains et en les nouant sur son giron. Elle déglutit, soupire, relève les yeux vers Tommy. T'es vraiment sûr que tu veux savoir, Tommy ? Parce qu'il y a son visage, sa nuque, son sein gauche (qu'il n'a jamais vu) qui sont marqués. Et d'autres cicatrices qui viennent d'autres combats, d'autres moments, d'autres histoires. Ses doigts se sont entrecroisés et se broient l'un l'autre, tandis qu'elle lutte contre elle-même pour se souvenir sans retomber dans l'horreur. Ses lèvres tremblent et elle finit par retrouver la parole : « Ça va pas te plaire. Tu promets que tu ne feras rien de débile une fois que j'aurais fini, hein ? » Parce qu'elle le connaît, Tommy. Elle sait très bien que ce grand brun de Brisbane voudra aller régler leur compte à tous ceux qui s'en sont pris à Mira. « Promets-le, Boom. Promets, ou je te dis rien. »

Parce qu'elle a peur, aussi, de ce qu'ils pourraient lui faire, à lui, s'il tombait dans leurs griffes.

Une fois qu'il a donné sa parole, elle acquiesce et se rapproche de lui, pour ne pas avoir à forcer sur sa voix qui est déjà nouée rien qu'à l'idée de lui relater des événements qu'elle aurait voulu oublier. « Clyde Avery. » Un nom. Elle s'humidifie les lèvres et poursuit. « C'est lui qui m'a achetée, quand ils ont trouvé ça intelligent de faire de nous des rebuts. » Des souvenirs remontent, ils l'ont connu une première fois à Poudlard, quand lui était en dernière année et qu'ils venaient d'arriver à Poudlard. Avery avait été de ceux à martyriser un peu (un peu à l'époque, rien de très méchant) Mira parce qu'elle était née-moldue et que son frère avait dû -de sa position de préfet de Poufsouffle- leur coller quelques retenues où mandales (ou les deux). Mais il avait été un souvenir lointain jusqu'à ce que son nom rejaillisse dans la bouche du responsable des rebuts. Un soupir, elle tremble un instant. Il a demandé pour son visage, elle lui racontera cette histoire, et puis rien d'autre pour le moment. Pas la peine de lui dire que son sadique de maître (maître ! alors qu'elle se considérait comme son propre maître, à elle !) l'avait marqué sur le sein, comme une vache que les éleveurs marquaient à l'oreille ou à la croupe. Elle inspire, essuie quelques larmes qui perlent au bord de ses paupières, et esquisse un sourire factice. « Pardon. Je vais probablement chialer en te racontant ça, mais c'est pas grave, d'accord ? Je vais bien. J'suis avec toi. Ça va. » Assise en tailleur, le dos voûté, elle s'essuie une nouvelle fois le visage avant de reprendre, d'une voix éraillée. « Clyde Avery est un trou du cul, on le savait déjà. Mais… Disons que c'est un trou du cul, doublé d'un pervers et d'un dominateur à la con. Il a dû voir trop de porno. », commente-t-elle pour elle-même. « Il a voulu que je me plie à ses exigences. En clair, il voulait que j'écarte les jambes et que je la ferme pendant qu'il me violait. » Les pupilles noires emplies de haine et de rage, Mira repense à ces moments, tremble de nouveau, et passe sa main sur ses joues humides. « J'ai pas cédé. J'l'ai pas laissé faire. Je lui ai mordu la main… » Les mots lui manquent, elle détourne le visage dans un râle éperdu.

De longues secondes passent. Mira reprend le dessus, essuie les larmes, tousse, inspire de nouveau, se mouche vaguement dans sa manche avant de déglutir et de parler une nouvelle fois. « Au début, ça l'excitait, ces combats. Il devait se dire, tu sais, comme un connard : "elle dit non, mais elle me veut en elle, c'est juste qu'elle joue la vierge effarouchée". Et puis au bout d'un moment, il n'a plus trouvé ça drôle. J'écartais mes cuisses, ou il me saignait. J'ai tenu. Il m'a balancé un sortilège Cuisant en pleine face. » La voix blanche, Mira regarde une des tentures de la tente, n'osant pas faire face à Tommy. Les faits s'enchainent comme s'ils ne portaient pas un poids émotionnel chaque fois plus lourd. Comme si elle s'en était remise.

Et puis, finalement, elle reporte ses yeux embués vers son ami, son frère. Elle voudrait lui dire Une fois que j'aurais contrôlé cette baguette, je le retrouverai et je le crèverai., pour retenir une quelconque vengeance non-planifiée. Elle voudrait lui demander pardon, de lui raconter ces horreurs. Mais elle le voit, et elle sait qu'il sait. Et elle se jette bientôt dans ses bras pour sangloter contre son torse.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyJeu 10 Déc 2015 - 14:26

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« Promis. »
C’est dit en serrant les mâchoires, comme pour brider déjà la folle colère qui gronde au fond du sorcier. Mira le connaît par cœur, et si elle est consciente qu’il voudra aller se tailler une nouvelle sacoche dans la peau des fesses du responsable, elle sait aussi très bien que Tommy ne brisera pas une telle promesse. Il serre les poings sur le paquet en lambeaux et se prépare au choc, déjà tremblant d’appréhension, de tristesse, de nervosité. Le malaise visible de Mira n’arrange rien, c’est comme s’il absorbait les émotions de la sorcière comme une éponge, mais si elle peut supporter de replonger dans son traumatisme, alors il peut au moins se dégotter quelques miettes de courage et l’écouter.

Il se tait en entendant le nom, et en réalisant que l’auteur lui est familier –pire, qu’il fait partie d’une époque sensiblement plus insouciante, comme s’il fallait en plus qu’il s’attaque à ce qu’il leur reste de souvenirs heureux. Il se tait quand des larmes roulent sur ses joues, et quand elle lui assure qu’elle va bien désormais. Il se tait, mais tout le reste de son corps parle pour lui : il saisit la main de la sorcière pour l’emprisonner contre son torse, et essuie de concert les pleurs qui se font un chemin sur le visage dévasté, se joignant aux doigts de Mira en un geste maladroit car Tommy, en proie à  une douleur qui lui donne l’impression de le déchirer en deux, tremblote, s’esquintant les molaires à retenir ses propres larmes, gonflant de seconde en seconde dans son regard d’eau. « Pardon. Je vais probablement chialer en te racontant ça, mais c'est pas grave, d'accord ? Je vais bien. J'suis avec toi. Ça va. » Il hoche la tête en silence encore. S’il ouvre la bouche, ce sera pour laisser libre cours à ses sanglots, et Tommy, par amour, par fierté, refuse d’être celui à réconforter.

Ensuite, il ne se tait plus par choix : l’horreur lui ôte jusqu’à la capacité d’émettre un son, défilant devant ses yeux au fil du récit de Mira. Il serre sa main jusqu’à la broyer, et il est à deux doigts d’exploser, de rage, de tristesse, ou encore de lui demander d’arrêter, un âpre dégoût lui infestant la bouche, avec une violence noire qui gonfle, encore et encore, dans son torse bouillonnant de haine.
Il n’a jamais autant souhaité tuer quelqu’un qu’en cet instant.

Elle l’en sauve en le regardant de ses grands yeux sombres, et il se prend un violent coup au cœur quand elle se ramasse contre lui. Il émet un gémissement de bête blessée, renifle, le museau coincé dans le creux de l’épaule de la sorcière qu’il serre contre lui de ses deux grands bras de Brisbane secoué. Il l’étouffe contre lui, et se serre contre elle en retour : il se sent désolé à en crever mais il n’en dit rien, elle le sait, elle l’a entendu lui répéter pendant des heures lors de leurs retrouvailles, et elle peut encore le lire dans son regard avec une régularité épuisante. « Putain de charogne de bouse de troll. » Il finit par relever la tête après un instant aux airs d’éternité ; il la tient toujours contre lui, et peut sentir son souffle sur ses lèvres imbibées de pleurs. Sans même ouvrir la bouche, ses yeux plantés dans les siens, il lui jure qu’ils vont le saigner comme un porc. Qu’ils retourneront chez eux, et qu’ils feront péter tous les Clyde, tous les Avery, tous les bourreaux de ce putain de nouveau monde.
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyVen 18 Déc 2015 - 11:02

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‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4352
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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kashmira martillo & thomas brisbane
You gather things to you like an old road. You are peopled with echoes and nostalgic voices. I awoke and at times the birds fled and migrated that had been sleeping in your soul.



À vrai dire, Rolf a lui aussi une petite pensée pour ce cher Clyde Avery. Rien de bien méchant. C'est juste qu'il ne peut pas s'empêcher de penser à lui à chaque fois qu'il se souvient de ses entraînements musclés, à chaque fois que son enseignement lui sauve la vie. Comme là: les Rafleurs, coincés et attachés et sur le pas de mourir, le regardent avec un mélange d'affliction et d'horreur alors que le jeune Scamander se charge de les délester de leurs baguettes. Ils ne semblent pas trop croire à la facilité avec laquelle Rolf les a mis hors d'état de nuire, ni à la virulence des sortilèges pas toujours très recommandables qu'il leur a envoyé à la figure. Leur sentiment mêlé d'impuissance et de peur le remplisse d'une certaine fierté, qu'il adresse donc à Avery; sans lui, il ne serait pas en vie. Ah oui et sans lui, il serait certainement tranquille peinard dans quelque hébergement provisoire très loin d'ici; mais les choses sont comme elles sont, et Rolf n'a jamais été du genre à s'apitoyer sur son sort.

Du moins, pas trop. “ Vous allez nous laisser là? Euh... ouais. Sérieux? Mais y'a personne à des kilomètres... ” Rolf penche la tête sur le côté en fouillant soigneusement les sacs des Rafleurs, troquant ce qu'il ne possède pas pour ce qui ne lui est plus utile dans son propre sac. “ Mec, t'étais sur le point de me tuer. Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre que tu vas crever la dalle? Mais- - ” Le sortilège de sourdine dépasse sa pensée et, au désespoir, le Rafleur grogne et soupire et abandonne sa tentative inespérée de se défaire de ses liens. Rolf leur adresse un sourire en partant. C'est une belle fin de journée, avec le ciel et ses couleurs languides, et les ombres s'allongent et s'allongent et transforment et recouvrent le monde. Les forêts ne lui font plus trop peur maintenant; le froid un peu plus. Tous les jours, il gagne du terrain, s'immisce au plus profond de lui; il peut mettre autant de t-shirts, chemises, pulls, manteaux qu'il veut, il finit toujours par frissonner.

Alors il marche.

C'est une bonne alternative, ça, marcher. Et ce n'est pas très onéreux donc c'est encore mieux. Éclairé à la seule lumière de sa baguette qu'il a coincé dans l'un des bras de son sac, il avance parmi les arbres, somnolent, ignorant vaguement les bruits de la forêt autour de lui; ne comptent que ses pieds qui font craquer les branches discrètement et les étoiles auxquelles il est aveugle à cause du Lumos constant. Finalement, il l'éteint et cherche, machinalement, les étoiles qu'il connait le mieux; leurs noms lui échappent, mais il y a quelque chose de familier et de rassurant à ces petits trous de lumière dans le ciel si sombre.

Il trébuche sur la tente sans la voir. C'est sans doute un sortilège de protection; plus vraisemblablement, un sort imprégné dans le tissu lui-même; ou sinon, c'est carrément le fait qu'il ne regarde pas du tout où il va. Oui, c'est sans doute ça. Toujours est-il qu'un moment, il est tranquillement en train de fumer en regardant les étoiles, s'imaginant poète ou artiste, et l'instant suivant, il trébuche sur une sardine, tombe en avant, atterrit d'abord sur un tissu tendu et mou, puis sur deux corps entremêlés et un bref cri s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'il se débat inutilement. Boom. Oh putain. Oh putain, c'est horrible. Il n'arrive pas à se relever et les gens dont il vient d'interrompre la tendre nuit n'arrivent pas à se défaire; il crie “ Lumière! Lumière! ” et il est fort possible que ses deux victimes crient aussi, mais il n'entend rien. “ Lumière! Lumos! ” La lumière lui brûle les yeux maintenant et il pousse un cri de douleur en se débattant toujours plus sauvagement, ne parvenant pas à retrouver l'équilibre tout en se recevant une multitude de coups dans le dos et les côtes, jeune homme perdu devenu punching-ball vivant pendant un bref instant. “ Poussez-moi! Poussez-moi! ” À entendre sa voix, éraillée et aux accents implorants, on dirait presque qu'il va tout simplement mourir si il ne se défait pas rapidement de la situation.


Dernière édition par Rolf Scamander le Sam 16 Jan 2016 - 13:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyDim 20 Déc 2015 - 14:44

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Blottie contre Thomas, Kashmira laisse ses larmes couler et ses hoquets la secouer. Au final, ça fait du bien de pleurer, contre toute cette injustice, toute cette cruauté, toutes ces saloperies. Elle sanglote dans les bras de son compère de toujours et s'accroche à lui comme un noyé à une bouée. Et puis, au bout d'un moment, les sanglots s'apaisent, et elle relève la tête vers lui. Ils se comprennent sans prononcer un mot : il sait ce qu'elle pense, elle sait ce qu'il projette de faire. Oui, ils se vengeront. Œil pour œil, dent pour dent, horreur pour horreur et sang pour sang. Elle hoche la tête, muette, et apaisée, elle met de nouveau sa tête au creux du cou de Thomas. Elle ne voit pas ce qu'elle pourrait lui dire d'autre. Elle ne veut pas en ajouter plus. Ses longs cheveux bruns dissimulent sa nuque mutilée, et elle ne veut pas y repenser pour le moment.

Ç'aurait été peut-être le temps de lâcher une autre bombe. Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, une information dont elle ne savait pas quelle serait la portée, même. Mais les mots restent scellés derrière ses lèvres tandis qu'elle inspire plus calmement, la respiration en synchronie avec celle du brun.

Le calme plat avant la tempête, ou bien l'œil du cyclone.

Et puis un poids leur tombe dessus, de l'autre côté de la tente. Des traqueurs, Rafleurs, qui ont fini par leur mettre la main dessus… Ou quelqu'un qui ne l'a pas vue -normal, la tente est soumise à un sortilège d'invisibilité, et il fait nuit, en plus de cela- et qui s'est pris les pieds dedans. Le premier réflexe est -après le cri de surprise et d'horreur- de rouer de coups l'assaillant… Jusqu'à ce que des cris de l'autre côté du tissu démontrent que l'assaillant n'est qu'un pauvre hère -ou un très bon leurre. Unissant ses forces à celles de Thomas, Kashmira pousse le poids qui lui a écrasé les jambes.
L'autre tombe sur le sol terreux à côté de la tente et Mira en surgit bientôt, furieuse et sur le qui-vive.

Elle est armée d'une baguette qui ne lui appartient pas, volée pendant l'exécution publique -relativement ratée- du 5 juillet 2002. Et pourtant, elle la tient comme si elle s'en servait parfaitement. Comme si c'était la sienne. Comme si elle était prête à lancer un sortilège impardonnable si c'était nécessaire. Dans la pénombre relative de la nuit, la moitié de son visage ravagée reste à peu près dissimulée -notamment par des cheveux épars. Elle ramasse aussi la baguette de l'inconnu, qui a son extrémité allumée, et la pointe sur le type par terre. Et de lancer d'abord à l'anonyme, avant de s'adresser à Thomas qui l'a suivie dehors : « T'es qui, toi ? Tommy, tu le connais ? »

L'ancienne Mira aurait posé les questions de façon intrusive et curieuse. La Mira d'aujourd'hui interroge avec une tension dans sa voix : à se demander s'il va falloir tuer cet homme qui ne leur a rien fait de mal -à ce qu'elle sache- et qui est juste tombé au mauvais endroit au mauvais moment. Et quelque part, une petite voix -qui a tort, elle le sait pertinemment- lui susurre de ne pas attendre, de le faire payer pour tous les autres. Elle reprend, pointant toujours le faisceau lumineux sur la rencontre nocturne : « Qu'est-ce que tu fous ici ? Réponds ! Réponds ou… » Regard vers Thomas, perdue. Est-ce que c'est vraiment elle qui parle, avec une voix tremblante et haletante ? Ses prunelles noires se posent de nouveau sur sa cible : « Réponds, merde ! »
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MessageSujet: Re: nights like this (tomiralf)   nights like this (tomiralf) EmptyLun 4 Jan 2016 - 9:41

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La panique s’abat sur lui en même temps que la toile de leur tente. Tommy agrippe Mira de toutes ses forces, et, sans comprendre ce qui leur arrive encore, piqué par une vive douleur au bras, donne de virulents coups de pieds dans le poids qui s’est affalé sur eux. La masse est humaine, ou du moins doté de parole : elle beugle et remue sous les coups de savate qu’envoient de concert les deux fugitifs, mais ni l’un ni l’autre ne semble saisir l’angoisse qui fait écho chez elle. Frapper et courir ; c’est ce à quoi ils sont forgés depuis leur fuite, et ils s’y attèlent avec un zèle remarquable.

Ils repoussent finalement l’assaillant, et Thomas s’extirpe de la tente à la suite de Mira, baguette d’emprunt à la main, frottant sur son avant-bras la trace noire qu’a laissée la cigarette incandescente. Il fronce les sourcils, la pointe de sa baguette pointée sur l’inconnu –s’il bouge, il est doublement mort, comme il peut le lire dans les yeux de bêtes traquées des deux compères- et tente de déchiffrer le visage que le Lumos lui expose. « T'es qui, toi ? Tommy, tu le connais ? » « Jamais vu. » Le type a l’air plus vieux, et n’a absolument rien d’un Rafleur ; c’est ce qui rend Tommy plus méfiant encore. S’il y a bien quelque chose que la guerre lui a appris, c’est qu’il ne faut jamais se fier à l’apparente bonhommie des autres, ni compter sur d’anciennes amitiés, aussi belles furent-elles du temps de l’innocence. « Qu'est-ce que tu fous ici ? Réponds ! Réponds ou… » Il croise son regard, brillant dans l’obscurité. La tension grimpe avec la voix de Mira, et Tommy serre mâchoires et phalanges. Les émotions de la sorcière résonnent dans son torse, et achèvent de grignoter son semblant de patience. « Réponds, merde ! » Il fait un pas vers l’inconnu à terre, et lui donne un autre coup de pied dans les côtes. Aux yeux de Brisbane, ce n’est pas gratuit, ni particulièrement cruel ; il s’agit là d’une simple mesure de précaution, et l’expression de la peur insidieuse qui grouille dans le ventre de Tommy depuis le début du conflit. Il sait que les siens sont particulièrement douillets, et il a toujours préféré les coups aux sortilèges.
Rien de personnel, vraiment.

« Réponds » continue-t-il, et il s’apprête à ajouter autre chose lorsqu’une drôle d’odeur vient lui chatouiller les narines.
Il fronce les sourcils un peu plus, et tourne la tête vers la tente.

Ils ont pris toutes les précautions du monde pour se protéger de l’extérieur ; sortilèges de dissimulation, d’insonorisation, d’anti-détection. Mais ils n’ont pas un instant envisagé la possibilité d’une attaque de l’intérieur ; chatouillée par la cigarette du promeneur, la tente s’est joyeusement enflammée en de brèves secondes. A croire que les gâteaux dégueulasses de l’enfance de Mira sont un excellent combustible.
« Bon sang de merlin ! Aguam-m-m-m-m... » Ses deux lèvres se soudent sur le m crucial, mais il finit par achever la syllabe.

Entre ses doigts, la baguette chauffe, et crache un Incendio qui vient se joindre aux premiers dégâts de la cigarette.

On s’étonne ensuite que Thomas Brisbane préfère les coups aux sortilèges, aussi simples soient-ils.
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