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sujet; Even if we can't find Heaven, I'll walk through Hell with you (HESTAN #4)

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Hécate n'aurait pas du penser qu'il semblait perdu après leur baiser, car l'air qu'il avait désormais sur le visage était véritablement la définition parfaite de la confusion mêlée d'angoisse. Elle comprenait assez bien et sans doute trop bien l'état émotionnel dans lequel il se trouvait, mais refusa de jeter de l'huile sur le feu en tentant de le rassurer. A quoi bon? Il ne la croirait pas, tout comme elle ne l'aurait pas cru s'il leurs positions avaient été inversées et qu'elle avait été celle devant camoufler à tout prix ce qu'elle ressentait au sein du conseil, devant les officiers, devant ses collègues, devant sa tante, sa grand mère, les dignitaires et tout le reste de la bande de sauriens à laquelle elle appartenait. Elle aurait été complètement paralysée par l'angoisse, aurait retourné l'ensemble de ses neurones à la recherche d'une idée de génie et aurait probablement passé la nuit suivante en position foetale à hésiter entre les larmes et le rire, incapable de savoir si le bonheur d'être aimée compensait la peur qu'on lui prenne ce qu'elle venait de trouver.
Elle comprenait mais à quoi bon le lui dire? Il était suffisamment perspicace pour comprendre, et trop instable émotionnellement à ce moment précis pour écouter un quelconque discours de réassurance, aussi sensé soit il.

Un fait demeurait toutefois : il allait lui falloir apprendre à fermer son esprit et le plus rapidement possible. Hécate n'avait jamais éprouvé le besoin de le faire, l'apprentissage de l'occlumensie étant rigoureusement interdit à tous les membres de l'élite guerrière de son pays et considéré comme une potentielle trahison. Mais ici, les règles étaient si différentes qu'il allait bien falloir déroger à ses anciens principes, comme elle l'avait fait tellement de fois. Elle était après tout tombée amoureuse et avait brisé sa règle de platine, autant continuer sur cette voie et achever de se transformer en disgrâce sur pattes. Elle n'avait jamais éprouvé autant de plaisir à désobéir.

Elle se sentait littéralement luire de bien être, malgré les circonstances, malgré le fait qu'ils n'avaient probablement pas eu l'instant de révélation et de confession le plus romantique du monde. Elle sentait encore ses lèvres sur les siennes et toute la douceur et le besoin qu'il avait mis dans son étreinte. Ce genre de chose ne mentait pas, et si elle devait payer plus tard cette étincelle dorée dans le noir, ce rayon de soleil au travers des nuages de l'Angleterre, elle le paierait, mais pour le moment, elle s'estimait avoir le droit de luire comme un petit feu d'artifice, quand le reste du monde avait perdu son étincelle.

Lui jetant un regard tendre, elle se mit à marcher à côté de lui, souriant bien malgré elle et promenant ses yeux noirs sur les arbres et les plantes à la recherche de plus d'ingrédients. Rabastan était tendu à ses côtés mais elle n'avait depuis longtemps plus peur de sa haute taille, ni de ses attitudes parfois raides comme des cordes de violon. Lorsque la voix du mangemort perça l'air de nouveau, il avait l'air d'un adolescent luttant pour trouver une phrase spirituelle à prononcer et tentant de retrouver de l'ordre dans ses priorités.

« Je… je croyais que tes poupées là avaient trouvé ce que tu voulais... C’est pour ton petit frère c’est ça ? Malade ? »


Elle hocha la tête et se pencha vers un tronc avant d'en arracher un peu de mousse argentée. Otant sa veste, elle la noua en baluchon et plaça le végétal à l'intérieur.

-Une forme rare d'asthme. Il lui faut un cataplasme spécial et je dois le lui préparer puisque nous n'avons plus accès à nos guérisseurs vaudous. Quant à mes poupées...ce sont de vrais poissons rouges. Elles perdent plus d'ingrédients qu'elles n'en trouvent, mais au moins elles essaient et parfois, elles arrivent à me rapporter de vrais trésors.

Souriant à cette pensée, Hécate continua à cueillir.

-Je préfère faire des stocks. Les forêts ne sont pas sures. C'est pour ça que nous venons à plusieurs.

Repérant de la Molène sur sa droite, la jeune femme s'agenouilla et ceuilla tranquillement, puis leva les yeux vers son compagnon alors que Rabastan reprenait la parole.

« Ce que tu as dit tout à l’heure...Je sais que tu m’as ouvert ton esprit et que j’ai pu… enfin je voulais te dire : tu n’es pas prisonnière. Du tout. Et si je te garde avec moi ce n’est pas seulement parce que je…ce n’est pas à cause de ce que je ressens pour toi. C’est parce que tu es… une sorcière exceptionnelle. »


Hécate sourit doucement, cachant très brièvement son visage derrière ses boucles alors qu'elle ceuillait encore un peu de molène et se composa une expression moins émue, moins touchée, tenta de calmer son sourire avant de le regarder à nouveau. Elle ne voulait pas paraître énamourée, effarouchée, ou prude, elle voulait...peu importe ce qu'elle voulait, elle sentait ses joues chauffer parce qu'elle se savait aussi minable que possible pour répondre aux compliments, surtout ceux qui étaient prononcés avec un tel embarras et une telle sincérité. Se redressant pour lui faire face et lâcha avec un éclat de rire nerveux:

-Tu n'es pas mal non plus. Je crois que c'est un peu aussi pour ça que je te garde.

Quel humour, seigneur Dieu. Elle se serait mise des claques. De grosses claques. Avec un demi sourire, elle ajouta doucement.

-Ce que je t'ai dit moi tout à l'heure je...j'ai déconné. Je ne le pensais pas. Tu n'es pas un esclavagiste ou l'esclavage a bien changé. Je te dois la vie et...je te respecte. Même en dehors de ce que...moi, je ressens. Je ne veux pas savoir ce que les autres pensent de toi j'ai...mon propre avis et...même si j'avais le choix de partir...ou de rester...je resterais avec toi. Cet endroit est...mieux, depuis que je te connais. Depuis que tu y es avec moi.


It's a better place since you came along.

Une phrase si difficile à traduire, si compliquée à faire comprendre dans toute sa profondeur. Il y eut un silence durant lequel ils se regardèrent puis Rabastan reprit la parole:

« Enfin s’il reste un truc à trouver, mieux vaut se dépêcher. Ce n’est pas une bonne idée de traîner trop tard dans les bois. Si ça se trouve quelqu’un m’a suivi moi et est en train de se faire des idées.»

La sorcière haussa un sourcil.

-Oui. Il doivent se dire que tu as un hobby caché pour l'herboristerie. Quand ça va se savoir au bureau, tu seras sans doute muté et nommé professeur de botanique à Poudlard. Ca sera formidable, vraiment.


Moqueuse, elle l'était certainement mais c'était pour la bonne cause.

-Ne t'en fais pas, nous repartirons par des chemins différents afin de ne pas être vus ensembles si tu le souhaites et je remplirai un rapport demain matin. Je n'aurai qu'à prétexter avoir suivi une potentielle piste utilisée par les insurgés pour passer de la campagne à la ville via les transports de banlieue moldus. Tu la co-signeras et ajoutera ton propre rapport suite à ta venue sur les lieux de l'inspection. Emballé c'est pesé. Gloire à l'administration.

Rabastan la regardait à présent avec l'air du docteur Frankenstein se rendant compte qu'il avait amené un monstre à la vie et regrettant déjà de lui avoir donné un tampon ayant le moindre pouvoir décisionnel. Amusée, elle posa ses lèvres sur sa joue et lâcha:

-Gloire à moi et mes idées brillantes. Et mon côté tactile pathologique. Pardon.


Elle s'éloigna un peu avec un air à demi-contrit et se mit à marcher. vers l'autre extremité de la forêt. Le ciel était devenu d'un mauve teinté de bleu et sur le chemin, des loupiotes d'un vert soutenu commençaient à clignoter et à s'envoler vers la cime des arbres. C'était l'heure des lucioles. Amusée, Hécate cala sa veste sous son bras et sortit sa baguette avant de la dresser et de murmurer une incantation, le bout s'illuminant de vert. Aussitôt, une myriade de petits feu follets, de petits insectes, vinrent tourner autour de la baguette, comme attirés, puis autour de la sorcière. Certains, visiblement intrigués, se posèrent sur ses cheveux et il fallut qu'elle agîte la tête pour qu'ils décollent dans une explosion de lumière. Avec un rire, Hécate éteignit sa baguette et soupira, les yeux fixés sur Vénus, dont la forme venait d'apparaître dans le ciel:

-On oublie qu'il existe ça parfois.


Puis, elle se racla la gorge.

-Il faut que je rentre bientôt. Virgile va me tuer s'il apprend que j'ai traîné de nuit en forêt et je pense qu'il refusera de me nourrir si je n'ai pas une excellente excuse.

Devant l'air de Rabastan, elle haussa une épaule:

-C'est lui le cuistot de la maison. Pas moi. Je dépends de cet enfant....dans tous les cas...je pense qu'il faut effectivement que je rentre. Tu...enfin je ne veux pas te retenir. Ou si tu veux tu peux passer prendre un thé mais j'ai suffisamment pris sur ton temps personnel et professionnel pour ça alors. Tant pis. On se verra demain au bureau, je suppose. Enfin je crois. Enfin si tu veux.


Excédée par sa propre incompétence, elle ferma les yeux.

-Désoléejefaisvraimentdemonmieux.

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Even if we can’t find Heaven
I’ll walk through Hell with you




Forme rare d’asthme, blabla, plantes rares, blabla, vaudou, blabla. Pendant qu’elle lui expliquait le pourquoi du comment, reprenaient les raisons de cette sortie en forêt qui lui avait semblée si suspecte comme si elle voulait absolument le persuader, comme si elle voulait mettre un point d’honneur à lui assurer qu’il n’avait vraiment vraiment aucun soucis à se faire, lui regardait sur les cotés, tournait sa tête pour vérifier dans son dos que personne, personne n’était là. Elle se baissa, ramassa une de ces plantes à la con… Comme elle avait dit plus tôt, en faisant remarquer qu’il avait du sécher ses cours de botanique pour préférer introduction à la filature elle n’était pas loin du compte. Rabastan n’était pas botaniste pour trois sous et les seuls souvenirs qu’il avait de ses cours se limitaient à reconnaître un filet du Diable quand celui-ci était déjà en train de l’étrangler. Fort utile me direz-vous. Du coup il était bien en peine pour savoir ce qu’elle avait bien pu récupérer. Et apparemment il n’était pas très doué pour complimenter non plus puisqu’il la vit très nettement prendre des couleurs et piquer un fard comme on pouvait le lire dans les romans pour jeunes sorcières. Alors visiblement il n’était pas doué pour instaurer un climat serein et il n’était pas doué non plus pour mettre la mettre à l’aise, on pouvait dire qu’il cumulait. « Tu n'es pas mal non plus. Je crois que c'est un peu aussi pour ça que je te garde. » Pardon ? Il en aurait manqué de s’étouffer avec sa propre langue ; pardon ? Qu’elle le… gardait ? Avait-il du soucis à se faire ? Elle avait apparemment quelques petites questions à se poser quant à la possessivité. C’est une blague. Hein… elle, rigolait ? C’était du… second degré ? Mais quand est-ce que les gens allaient enfin comprendre que l’implicite et le second degré c’était peine perdue avec lui ? Très franchement toutes les métaphores du monde lui passent au dessus de la tête sauf s’il s’agit de menace, dans ce cas là il perçoit tout très bien et très vite. Et devient lui-même très doué en image. Mais pour le reste… surtout quand ça touche à… l’affection ! Faut tout de même pas trop en demander. Enfin si on en croyait son semi-sourire, en effet ça devait être de l’humour. Lui ne parvenait pas à esquisser un rictus. Son ventre faisait des nœuds. Du bon genre et du mauvais genre. Qui faisaient des nœuds entre eux. Des nœuds de nœuds. Comme dans sa tête. Il avait juste envie de dormir. « Ce que je t'ai dit moi tout à l'heure je... j'ai déconné. » Ils avaient tous les deux déconné. « Je ne le pensais pas. Tu n'es pas un esclavagiste ou l'esclavage a bien changé. Je te dois la vie et... je te respecte. » Il hocha vaguement la tête, parce qu’il se devait d’avoir une réaction et qu’il n’en voyait pas d’autre. Il n’allait pas applaudir tout de même ? Les nœuds se serrèrent un peu plus dans son estomac, il en aurait presque pitié de lui-même, de voir à quel point il était satisfait d’entendre quelqu’un dire ça. Désireux de constater qu’il y avait toujours des personnes pour peut être penser ça de lui. « Je ne veux pas savoir ce que les autres pensent de toi j'ai... mon propre avis et... même si j'avais le choix de partir...ou de rester... je resterais avec toi. Cet endroit est... mieux, depuis que je te connais. Depuis que tu y es avec moi. » Il avait toujours été là, ce n’était pas lui qui avait fait irruption dans sa vie, dans son monde, dans son Angleterre, c’était elle qui était arrivée, c’était elle qui avait débarqué et qui avait tout fichu par terre. Est-ce qu’il voudrait repartir comme avant ? Parce que ça faisait mal, hein ? d’avoir peur comme ça. Ce nœud là il faisait mal dans son ventre, dans sa gorge, dans sa tête. Mais au final, ce n’était pas mieux avant non. Entre vivre ou marcher mécaniquement, le premier était plus coloré, permettait de respirer plus pleinement. Certes la mécanique c’est simple et beaucoup moins douloureux, mais ça oppresse. Était-ce pour ça qu’il ressentait toujours cette impression d’enfermement ? Parce qu’il était coincé ? Alors là il prenait une pleine bouffée d’air. Et cette phrase classique, qu’il maîtrisait à la perfection : si c’était à refaire, je le referais. Mais cette fois ci il n’y avait pas d’amertume.

Quant à Hécate non seulement elle ne ressentait apparemment aucune amertume mais également aucune once de crainte quand elle se permit de se moquer légèrement de son appréhension à l’idée d’avoir été suivi. « Oui. Il doivent se dire que tu as un hobby caché pour l'herboristerie. Quand ça va se savoir au bureau, tu seras sans doute muté et nommé professeur de botanique à Poudlard. Ca sera formidable, vraiment. » Il se crispa, elle était beaucoup trop à l’aise là où lui peinait à respirer correctement. « Ouais, je sais haha. Je suis peut être paranoïaque mais c’est bien une des choses qui m’a permis de rester en vie jusqu’ici. » Ça le rendait presque dingue, ça l’énervait. Il aurait bien aimé ne pas ressentir ce besoin de tout le temps se retourner, de tout le temps vérifier l’emplacement des fenêtres, de tout le temps scruter une personne pour savoir où se trouve sa baguette, de tout le temps s’accrocher à la sienne comme si c’était sa putain de bouée de sauvetage. Mais c’était ainsi, et il en avait besoin. Alors on pouvait bien rire, par Merlin il n’était plus à ça près. « Ne t'en fais pas, nous repartirons par des chemins différents afin de ne pas être vus ensembles si tu le souhaites et je remplirai un rapport demain matin. » et la voilà qui se met à débiter un plan pour leur éventuelle survie si quelqu’un les surprenait. Très franchement c’était beaucoup de papiers pour rien, Rabastan savait très bien comment régler l’affaire, c’était juste qu’il n’avait pas nécessairement envie d’en arriver là. « Gloire à l'administration. » Ouais, mais très franchement en temps de guerre mieux valait ne pas trop s’apesantir et vite tuer les histoires dans l’œuf, un Avada dans la tronche et ce serait réglé. Tandis qu’il ruminait cette idée il la vit s’approcher et sentit ses lèvres sur sa joue. Il s’immobilisa complètement, à l’exception de ses paupières qu’il ne cessait de cligner bêtement. Ce contact était encore plus furtif et bref que les premiers. Pire qu’un sort. Rapide, en un clin d’œil il vous frappe et ne laisse plus de trace. Juste votre esprit en vrac. Et des nœuds dans votre estomac. « Gloire à moi et mes idées brillantes. Et mon côté tactile pathologique. Pardon. » Ça ne le dérangeait pas, le coté tactile. Il se souvenait qu’il aimait ça. Mais personne ne le touchait jamais. Hormis Adele. Et peut être sa fille. Alors il vivait sans. Mais maintenant qu’elle l’avait frôler, qu’elle l’avait touché, elle avait tout réveillé. « Ne t’excuse pas. Pour ça. » Elle s’éloigna de nouveau alors qu’il restait immobile, toujours stupéfixié par le contact de ses lèvres. Quelques pas plus loin elle leva sa baguette et une incantation en fit briller l’extrémité : une nuée de luciole s’approcha de l’arme avant de tourner autour et de se réfugier dans les cheveux d’Hécate avant qu’elle ne secoue la tête. Elle souriait, riait. Rabastan étira vaguement les lèvres : elle était belle, n’est-ce pas ? Il fit un pas en avant, pour se rapprocher. Des lucioles, il n’avait pas eu l’occasion d’en voir beaucoup. Ce n’était pas des bestioles qu’il aurait pu croiser dans son jardin de Birmingham, à Poudlard ou bien… bref. Pas le genre de bêtes auxquelles ils étaient habitués. « On oublie qu'il existe ça parfois. » Ça ? Le ciel clair, le vent, la lune, les étoiles et les lucioles ? Hécate ? Les belles choses ? Les belles personnes ? Rabastan savait qu’elles existaients ces choses. Elles n’existaient juste pas pour lui, mais pour les autres. En tout cas, jusqu’à maintenant. « Ces choses là, c’est ce qui s’oublie le plus vite. » Le bonheur c’était ce qui partait le plus vite. « Il faut que je rentre bientôt. » Comme il l’avait dit, en effet il serait peut être temps. Mieux valait ne pas traîner. L’angoisse d’être surpris le rendait malade. « Tu... enfin je ne veux pas te retenir. Ou si tu veux tu peux passer prendre un thé mais j'ai suffisamment pris sur ton temps personnel et professionnel pour ça alors. Tant pis. On se verra demain au bureau, je suppose. Enfin je crois. Enfin si tu veux. » Est-ce qu’elle lui proposait de venir chez elle ? Enfin qu’est-ce qu’elle n’avait pas compris dans la phrase : il ne faut pas qu’il sache ? Enfin, s’il passait chez elle boire le thé et réparer la chasse d’eau ça allait sembler pour le moins suspect, surtout si son appartement était envahi par un jeune garçon. Tout bon cuistot qu’il soit, cela n’engageait à rien quant à sa capacité à fermer son esprit. Mais ensuite elle se reprenait, hésitait. Balbutiait. « Désoléejefaisvraimentdemonmieux » Il connaissait ce sentiment, ce sentiment de toujours vouloir bien faire et de voir tout toujours se retourner contre soi. Rabastan était un abonné. C’était peut être contagieux, il lui avait refilé sa poisse. « Nan mais… ne t’excuse pas. » lâcha-t-il comme simple réponse, comme s’il ne pouvait plus répondre que ça. Parce que pour les autres questions, il n’avait pas de réponse.

« Mais tu as raison, il faut partir. Je, ahem… je pense pas que ce soit prudent… » Si seulement il pouvait être certain, absolument certain que personne ne viendrait l’emmerder, le menacer ou plutôt la menacer elle, il pourrait profiter. Il passa ses doigts sur sa joue, là où elle l’avait embrasser. Quitte à vivre, comme on dit, autant ne pas vivre qu’à demi. Ou qu’au quart. Un demi c’était déjà bien. « Enfin j’imagine qu’un thé… ne peut pas faire de mal et puis, je suis déjà venu chez toi. » Et ça n’avait posé de problème à personne ; après tout il était le chef et il faisait ce qu’il voulait. S’il estimait nécessaire de boire un thé avec son employée, il irait boire un thé chez son employé. Il jette un regard vers le ciel qui s’assombrit de minute en minute. « Après tout… on finira par crever un jour. Alors en attendant… » Il s’approche d’elle, tend sa main. « Je nous fais transplaner ? Je sais où tu habites. Et ce n’est pas une menace. » Il préférait préciser. En outre il la savait mal à l’aise avec ça, et savait également qu’il n’allait pas subir un retour en transport moldu. Il attendit qu’elle lui prenne la main, sentit ses doigts glisser sur sa paume et ferma un instant les yeux. Visualisa l’entrée de la Bran Tower. Et un craquement plus tard il avait déserté la forêt. Crac. quand ils rouvrirent les yeux, ils se trouvaient à quelques mètres de la Tour, là où le transplanage était encore autorisé. « Hum, si ça ne te dérange pas… Je vais m’en occuper. » fit-il en s’approchant de l’entrée et de l’homme qui surveillait plutôt vaguement l’immeuble. « Monsieur Lestrange ? » toujours cette voix à demi empressée de le servir, à demi pressée de le voir partir ; un grand classique. « Vous… » son regard se posa sur Hécate, près de lui. « venez de nouveau avec Miss Shacklebolt ? » Ouais, c’était bien ce qu’il craignait. Sa baguette était déjà dégainée avant même que l’homme ait pu finir sa phrase et un sortilège de confusion plus tard, Rabastan lui remit les idées en place : « Je viens voir mon fils, Arsenius Lestrange. » Il vivait ici non ? Enfin qu’il soit là ou non importait peu, il s’agissait juste d’inventer un mensonge qui pourrait satisfaire le concierge. « Miss Shaklebolt n’est arrivée que quelques heures après moi, j’étais déjà reparti. Vous vous souvenez ? » la voix du pauvre diable était faible et confuse, ce qui était bon signe : « Je me souviens. Vous étiez partie quand Miss Shacklebolt était venue. Bien sûr. » Parfait alors, Rabastan fit machinalement signe à Hécate de venir : « Bon, ça ne lui fait pas de mal et ça me rassure. » autant mettre les points sur les « i » si elle tenait à se foutre de sa paranoïa, autant lui montrer qu’il s’en apercevait lui-même. Arrivé devant les ascenceurs il s’immobilisa : « Ahem, ça te dérangerait qu’on… prenne les escaliers ? » Il pouvait bien supporter l’ascenceur mais, très franchement, après tout ça… il préférait éviter.




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Seigneur. Elle détestait transplaner, elle n'était ni douée ni une afficionada et c'est sans rechigner qu'elle lui donna la main. Sa main, qui était si grande en comparaison, et dont elle distingua encore une fois les jointures d'une teinte oscillant entre le brun et le violet, signe immanquable de trop nombreuses blessures infligées à la chair, de trop de fractures, de trop de plaies.

Ce n'étaient pas des mains d'artiste, pas des mains de poète, ces mains là avait vu le sang, la pierre, l'humidité et la boue, les ronces et le feu. Elles n'avaient rien de charmant et pourtant, à la seconde ou Hécate plaça sa paume contre la sienne, elle se sentit étonnamment bien. Aucun risque de se désartibuler avec lui. Il la tenait. Comme toujours. Et elle savait que malgré la peur et les risques, elle le tenait aussi.

Ils atterrirent devant la Braun Tower, cette tour qu'elle voyait d'un oeil toujours aussi peu amical et qui lui semblait la menacer de sa couleur sombre, comme une redoutable tour de Babel aux fondations d'argile prête à s'écrouler dans la plus parfaite cacophonie. Puis Rabastan sortit sa baguette et elle eut la peur irrationnelle qu'il décide de supprimer le malheureux concierge, mais il se contenta de lui jeter un sortilège de confusion et l'homme eut passagèrement l'air d'un veau anesthésié avant de hocher bêtement la tête alors qu'il répétait la version des faits voulue par le mangemort. Hécate s'en voulut presque d'avoir cru qu'il le supprimerait là, en plein milieu du hall de l'immeuble mais elle se savait elle aussi sur les nerfs et ne pensa même pas à se moquer de sa paranoïa. Il avait toutes les raisons de se montrer prudent...elle était simplement satisfaite que nul n'ait besoin de décéder dans l'immédiat. Elle avait eu son compte de montagnes russes émotionnelles pour la journée.

Le suivant vers l'escalier, elle passa devant et se mit à monter tranquillement. La présence de Rabastan la rendait nerveuse, parce qu'il y avait désormais ce...quelque chose de changé. La tension qui existait entre eux auparavant avait été remplacée par une autre, qui paradoxalement était plus dure encore à supporter. Ce n'était pas qu'il n'y avait rien : il y avait maintenant quelque chose et il fallait le cacher à tout prix. Rien n'était jamais simple quand il s'agissait d'eux deux, quelle que soit la situation : familiale, politique, sentimentale...surtout sentimentale. Pas besoin d'être devin ou voyant pour deviner que Rabastan n'avait jamais été sentimentalement épanoui, et Hécate avait parfois l'idée fugace qu'elle n'aurait sans doute pas apprécié ses géniteurs. Car pour être un tel expert en dissimulation, pour s'accrocher à ce point à une figure de mentor telle que celle de Voldemort, pour être si colérique, si persuadé d'être trahi et poignardé dans le dos, les blessures devaient remonter aux origines. Au tout début d'une vie chaotique.

Comment le blâmer de cette attitude? Hécate le répéterait autant de fois que nécessaire : si elle avait été dans sa position, elle aurait fait la même chose. Cacher. Dissimuler. Elle savait ce qu'était le sentiment de vivre la peur au ventre.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le palier elle se tourna vers Rabastan et lui parla doucement de manière à ce que ses mots ne soient audibles que de lui. Là aussi, mesure de prudence.

-Virgile est un garçon timide et sensible, mais extrêmement clairvoyant. Ne sois pas dupe. Et ne cherche pas à le mettre en garde. Il sait ce qu'il doit faire ou pas.


Elle le sonda des yeux pour s'assurer qu'ils s'étaient compris : hors de question de soumettre Virgile à une leçon expresse d'occlumencie. Elle avait besoin que quelqu'un sache, et cette personne ne pouvait être que son frère, dont la sagesse et la maturité dépassait celle de tout ceux qu'Hécate connaissait. Si son cadet avait été fragilisé par la prise de Poudlard, il n'en restait pas moins cet adolescent presque extralucide, qu'elle avait parfois eu la surprise de considérer comme son aîné, mais qu'elle avait toujours voulu protéger.

Tournant la clé dans la serrure, elle pénétra dans l'appartement et s'avança doucement dans le salon. Les petites chevelues lui firent des gestes un peu penauds de la main, coupées dans leur construction de chateau de kaplas. Bien sur, leurs soeurs avaient du tout leur raconter et elles étaient toutes anxieuses à l'idée de voir leur maîtresse rentrer accompagnée de cet homme dont les poupées ne savaient plus bien s'il était ami ou ennemi. Une d'entre elle, dont les cheveux étaient noirs et bouclés se racla la gorge et s'avança avant de se planter devant Rabastan du haut de ses vingt centimètres.

-Bonjour, toi. Vous vous êtes réconciliés? c'est bien. Mahani et les autre sont désolées pour tout à l'heure. On voulait juste que vous vous compreniez, mais vous les humains êtes très compliqués, très compliqués. On ne t'embête pas plus il faut qu'on finisse notre chateau, on parlera plus tard à Hécate quand tu seras reparti au boulot. Mais on voulait juste te dire, si tu l'aimes aussi, alors sois gentil avec elle. Elle est gentille et belle. Et si tu le veux, elle te rendra très très heureux. Alors ne sois pas un zonzon, et fais ce qui pour toi est bon. Nous nous comprenons? Bon.

Puis, elle le planta là avant de retourner jouer avec ses soeurs sous l'oeil mi-amusé, mi-résigné d'Hécate. Elle enleva sa veste et appela doucement:

-Virgile?

Il y eut un bruit dans le couloir.

-Virgile? c'est moi! je suis rentrée!

Cette fois, une silhouette s'approcha et Virgile apparut, vêtu d'un polo bleu marine et d'un pantalon de toile blanche, ses minces dreadlocks retombant gracieusement d'un côté de son cou. Il portait de belles lunettes carrées, qu'il ôta rapidement et plaça sur le haut de son crâne avant de sourire à sa soeur:

-J'allais commencer à m'inquiéter. Qu'est ce que je t'avais dit à propos d'aller seule en forêt?


Il se tourna vers Rabastan et inclina la tête poliment:

-Bonsoir Monsieur. Je suppose que vous êtes le directeur Lestrange. Merci de m'avoir ramené la petite.

La voix de Virgile était si parfaitement calme et sérieuse que nul n'aurait pu détecter dans son ton la moindre trace d'humour, mais Hécate roula des yeux et alla serrer son frère entre ses bras.

-Tu es très bête quand tu t'y mets.
-C'est de mon âge.
-J'ai trouvé tout ce qu'il te faut.
-Merci Hécate...vous devez être épuisés tous les deux, les journées sont longues. Je peux faire un thé.

Il avisa Rabastan rapidement et ajouta:

-Et il doit rester du chocolat quelque part.

Puis, sans expliquer d'où il tirait ses informations ni ses intuitions, le garçon s'éloigna dans la cuisine alors qu'Hécate invitait Rabastan à s'asseoir à table avec un sourire encourageant. Le mangemort transpirait la nervosité, il ne devait pas avoir l'habitude de prendre le thé chez qui que ce soit, encore moins chez l'employée qu'il venait d'embrasser et son jeune femme au troisième oeil. Elle lui sourit de nouveau et murmura:

-Non, Virgile n'est pas legilimens. Ne lui mène pas la vie dure.

Et justement, le jeune garçon revenait avec un plateau qu'il posa sur la table avant de diriger la tablette de chocolat vers Rabastan avec un sourire. Il les observa un court moment et demanda:

-Vous avez un plan?


Hécate lui jeta un regard ahurit qui signifiait clairement "tu avais besoin de mettre les pieds dans le plat comme ça?!" mais Virgile demeura imperturbable, ses grands yeux aux éclats mordorés, presque jaunes, continuant de les regarder avec un calme confondant, qui n'acceptait nulle contradiction, nulle remise en question. Hécate avait déjà vu ce regard presque paternel, qui semblait dire que Virgile savait des choses qu'eux pauvre mortels ignoraient.
Il semblait voir des détails que Rabastan et Hécate ne pouvaient percevoir. C'était à la fois terrifiant et rassurant. Virgile avait cette sorte de talent pour prédire les catastrophe et sentir venir l'orage, pourtant il était calme, manipulant sa tasse entre ses doigts fins. Il regarda Rabastan et rajouta de sa voix toujours posée, pas encore grave:

-Vous ne pourrez pas garder tout ça pour vous sans confidents de confiance...ou je pense que vous allez exploser et ruiner votre stratégie. Hécate peut me parler, mais vous, est ce que vous avez quelqu'un à qui le dire? Un moyen d'archiver?


Hécate le regarda, réprobatrice. Il faisait la seule chose qui l'agacait chez lui: poser des questions dont il connaissait les réponses. Bien évidemment, Virgile sentait comme un chat sent la présence d'un danger, que Rabastan ne parlait pas, qu'il ne cédait pas un pouce de terrain à autrui, et qu'il préfererait s'amputer des souvenirs encombrants que de les partager pour être trahi. Mais il posait la question, en bon petit pédagogue platonicien, curieux de voir à quoi mènerait ses questions et que serait le résultat de conversation une fois les pensées décantées.
Et ce calme...

Hécate s'en sentit brusquement contrariée et désarmée. Elle aurait voulu qu'il ne parle pas, qu'il ne mette pas Rabastan dans un état d'inquiétude pire que celui qu'il ressentait déjà. Il allait la quitter de peur, elle voyait déjà le spectre de l'évènement se profiler. Un coup de baguette, un coup de pensine, et il n'aurait même plus de souvenir de leur soirée, de leur baiser et de ce qu'ils avaient partagés.

-Virgile, s'il te plaît.

-Hécate. Tu sais que ce n'est pas de moi que vous devez redouter quoi que ce soit. Je demande juste comment je dois appréhender la suite des évènements.

Il redirigea ses billes presque vertes vers Rabastan, son regard sans âge semblant demander:

Alors?

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Even if we can’t find Heaven
I’ll walk through Hell with you




Il reconnaissait l’endroit, même s’il n’y était venu qu’une fois il savait exactemet derrière quelle porte se dissimulait l’appartement d’Hécate, mais avant qu’ils aient pu y entrer elle l’arrêta, sur le palier. Son ton était bas et dans le vide du couloir le murmure résonnait étrangement : « Virgile est un garçon timide et sensible, mais extrêmement clairvoyant. » Il fronça les sourcils, qu’est-ce qu’elle tenait à lui dire là ? « Ne sois pas dupe. Et ne cherche pas à le mettre en garde. Il sait ce qu’il doit faire ou pas. » C’était une part du problème ; il était instinctivement partisan du moins de personnes savent, mieux c’est qui est la méthode la plus sécurisé quand il s’agit de garder un secret. Le fait qu’un adolescent de quinze ans — il avait de très mauvais souvenirs des gamins de quinze ans, soit aussi rapidement au courant, tout extralucide et timide et prudent et magnifiquement mature qu’il puisse être, ne le mettait absolument pas en confiance. Mais enfin Hécate ne le lâchait pas des yeux, comme si elle attendait de voir si oui ou non il avait bien compris ce qu’elle voulait dire. On ne touche pas au frère. Ce qui veut dire on ne l’effraie pas, on ne lui met pas la pression, en gros on ne fait rien. Ça aurait été difficile de le lui refuser, il comprenait très bien le point d’honneur qu’elle mettait à protéger son frère, lui-même aurait fait de même. L’expérience d’autant plus lui avait appris après une année à côtoyer Hécate qu’elle venait d’une famille — on dirait plutôt d’un clan, où il s’agissait de prendre soin les uns des autres si on voulait limiter le nombre de cadavres au maximum. Il acquiesça, visiblement satisfaite elle ouvrit la porte de l’appartement et y entra. Et évidemment, évidemment ils furent accueillis par le chiens de garde d’Hécate, les poupées avec lesquelles Rabastan entretenait une relation intérieure oscillant dangereusement entre la neutralité polie et la haine sans fond. Elles étaient en train de s’amuser à constuire une tour avec des kaplas, une tour qui ne risquait pas d’aller bien haut puisque Rabastan remarqua qu’un des morceaux de bois à la base était légèrement de travers… Enfin, il n’était pas là pour donner des cours d’architecture : « Bonjour, toi. Vous vous êtes réconciliés ? » Ah GOD ! Il manqua presque de sursauter, il n’avait pas vu une de ces petites créatures s’approcher pour se planter juste sous son nez. Elle se mit à débiter un discours à demi cohérent à demi embrouillé qu’elle termina de manière bien péremptoire avant de prendre ses cliques et ses claques pour rejoindre ses copines à leur construction de la Tour de Babel. Eh bien… ces trucs là était plus bavard que lui et toute sa famille réunie. Sachant qu’il pouvait être plutôt bavard. Il lança un regard à moitié blasé à Hécate qui elle-même passait pour légèrement résignée, elle retira sa veste avant d’appeler son frère. « Virgile ? C’est moi ! Je suis rentrée ! » Rabastan vit alors le petit phénomène. Léda il l’avait déjà vu, pas dans les meilleures circonstances certes mais il connaissait son visage, le père il l’avait entraperçu de temps à autres, la seule personne de la famille à Londres qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer (même s’il l’avait certes vu de manière très fugace en souvenir) se tenait maintenant devant lui. Rien de bien particulier, il l’aurait croisé dans la rue qu’il n’aurait pas spécialement tiqué. Juste peut être ses yeux verts, soulignés par des lunettes qu’il retira rapidement. « J’allais commencer à m’inquiéter. Qu’est-ce que je t’avais dit à propos d’aller seule en forêt ? » Ah bien, qui était l’aîné dans ce trafic ? « Bonsoir Monsieur. Je suppose que vous êtes le directeur Lestrange. » Bien supposé kid, tu auras un bon point. « Merci de m’avoir ramené la petite. » Rabastan haussa les sourcils, Hécate lui avait dit qu’il était timide, lui ne trouvait pas que ça c’était de la timidité. Lui avait été timide plus jeune et jamais il n’aurait parlé comme ça à son frère aîné. Mais ça devait être une habitude chez eux puisqu’Hécate s’avança vers lui pour le serrer dans ses bras, ça aussi c’était quelque chose qui ne se faisait pas chez lui. « J’ai trouvé tout ce qu’il te faut. » « Merci Hécate… vous devez être épuisés tous les deux, les journées sont longues. Je peux faire un thé. Et il doit rester du chocolat quelque part. » Il soupira, sérieusement ? C’était tout à fait le genre d’attitude qui lui donnait envie de partir en courant et la plupart du temps sans laisser de trace derrière lui. Mais Hécate l’invita à s’asseoir et il prit sur lui pour ne pas mettre les voiles et s’installer. Elle tentait bien de le rassurer en lui souriant mais à ce stade il lui faudrait une dose quasi léthale de sédatif pour le calmer un minimum. « Non, Virgile n’est pas un legilimens. Ne lui mène pas la vie dure. » « Je sais bien qu’il n’est pas legilimens, je l’aurais su s’il avait posé ses petits doigts dans ma tête. C’est justement ça qui m’énerve. » Il inspira à peu près calmement et rajouta pour apaiser la situation : « Enfin ne t’inquiète pas, je ne vais pas le bouffer. » Il n’était pas dingue non plus, il savait se tenir. Le frangin revenait avec le plateau de thé et poussa une tablette de chocolat en direction de Rabastan qui fit glisser ses doigts dessus, comme par habitude. « Vous avez un plan ? » Il venait de déchirer le coin supérieur droit de l’emballage quand Virigile reprit la parole, il s’arrêta dans son geste. Mmh ? Un plan ? Il releva son regard bleu vers celui du jeune garçon et sans même avoir besoin de forcer il savait de quoi l’adolescent voulait parler. Il recula sa chaise, plissa des paupières légèrement et sans bouger la tête ses pupilles sautèrent du visage de Virgile à la porte puis à la fenêtre. « Vous ne pourrez pas garder tout ça pour vous sans confidents de confiance… ou je pense que vous allez exploser et ruinez votre stratégie. » Stratégie ? Il n’y avait pas de stratégie à part se la fermer et ce n’était pas quelque chose de bien difficile ; Rabastan était très doué pour ça mais visiblement ce petit garçon ne l’était pas. Machinalement, sans même qu’il s’en rende compte sa main droite descendit à sa ceinture pour agripper le manche de sa baguette. « Hécate peut me parler, mais vous, est-ce que vous avez quelqu’un à qui le dire ? Un moyen d’archiver ? » Il n’était pas vraiment habitué à être interrogé de cette manière, et il n’aimait pas ça du tout, à fortiori quand la personne qui posait les questions avaient l’âge d’être son gosse. Rabastan n’aimait vraiment pas les adolescents de quinze ans. « Virigile s’il te plaît. » « Hécate. Tu sais que ce n’est pas de moi que vous devez redouter quoi que ce soit. Je demande juste comment je dois appréhender la suite des évènements. »

Il tentait de penser à ce qui aurait pu se passer si lui, à cet âge, aurait osé avoir un ton ne serait-ce qu’approchant celui du jeune garçon ; il grimaça. Ça se serait très mal passé pour lui. « Il n’y a rien à appréhender. » Il allait énumérer une suite d’ordres classiques dont le sacro-saint : tu te tais et ça ira bien mais il inspira de nouveau, il avait tacitement promis à Hécate de ne pas lui mener la vie dure. Visiblement c’était à sens unique puisque le garçon lui pouvait se comporter de la manière qu’il souhaitait sans problème. L’éducation de nos jours… « On va continuer à vivre notre vie. Si Hécate veut se confier à toi, parfait je lui fais confiance pour ça. » Il ne faisait peut être pas confiance au frère mais il savait qu’Hécate ne prenait pas trop les choses à la légère, elle ne se mettrait pas inutilement en danger, ainsi que l’unique membre de sa fratrie encore en vie. « Moi je peux très bien m’occuper de ça moi-même. » Il remarqua tout juste qu’il tenait sa baguette serrée entre ses doigts, il souffla et relâcha sa prise pour reposer sa main sur la table. Ses doigts tapotaient nerveusement le bois. En parler, il était mignon ce gosse, en parler à qui ? Il croyait quoi, qu’il avait une gentille petite famille qui l’attendait chez lui en trépignant à l’idée d’apprendre quelque chose de sa vie amoureuse ? Il avait plus de quarante ans et personne à qui confier ce genre de choses. En réalité dans des circonstances plus normales il aurait éventuellement pu en parler à Adele. Mais ce serait mettre son amie dans une situation trop compliquée et il avait le sentiment qu’elle n’avait pas besoin de ça. Elle l’avait déjà bien trop aidé par le passé pour qu’il lui impose un secret à garder alors qu’elle était entourée de legilimens. « Alors je suis certain que tu es plein de bonnes intentions… » il avait l’impression de n’avoir jamais pris autant de pincette de toute sa vie — il devait l’avoir déjà fait mais en cet instant ça ne lui revenait pas tant l’exercice était ardu. « Et c’est très gentil de vouloir nous aider. » Merlin il allait la faire sa syncope, celle que tout le monde lui prédit dans son dos, il allait finir par la faire. Son cœur ralentissait dangeureusement alors qu’il s’efforçait de garder un ton sympathique. Ha ha ha… « Mais je n’ai pas vraiment besoin qu’un gamin de quinze ans vienne se mêler de mes affaires. » Il continuait de taper le bois de la table « Personne ne te l’a peut être déjà dit, mais je préfère te prévenir, les gens qui ont une certaine expérience de la vie n’aiment pas vraiment quand un bébé arrive pour leur donner des leçons, même s’ils ont le ton le plus gentil et poli de la terre et sont animés des meilleures intentions du monde tels des petits saints. Là je fais un réel effort pour ne pas m’énerver mais si tu joues à ça face à quelqu’un d’autres que ta sœur n’aurait pas briéfé au préalable tu risquerais un peu plus gros. Après tu es peut être assez clairvoyant pour te rendre compte de quand il vaut mieux te taire, du haut de tes quinze longues années. » Désolé Hécate… enfin il avait été gentil tout de même, pas menaçant et s’il ne souriait pas c’était tout simplement parce qu’il ne savait pas faire ça.

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S'il avait voulu intimider Virgile, c'était raté. Le jeune garçon eut un sourire presque amusé et haussa doucement les épaules, comme face à un enfant un peu obtus et totalement récalcitrant. Toutefois, il ne remua pas le couteau dans la plaie : contrairement à sa soeur, il n'avait pas le désir viscéral et quasiment pathologique d'avoir raison, et c'était sans doute ce qui faisait que leur grand mère ne l'avait jamais pris pour pinata. Elle n'éprouvait aucun intérêt pour les personnes sans répondant, ou trop intelligentes pour rentrer dans son jeu.

Se resservant du thé, Il sourit:

-Je ne voulais pas vous offenser, croyez le bien. J'ai le plus grand respect pour toute personne ayant réussi à s'attirer les faveurs de ma soeur. Elle mérite d'avoir quelqu'un qui la respecte.


Puis, sans rien ajouter, il se leva et mis ses lunettes sur son front. Tel le maître des lieux, il avait l'assurance suffisante pour décider de quand commencaient ses conversations, et de quand elles finissaient. Il était ainsi, depuis son plus jeune âge. Aussi Hécate ne chercha-t-elle pas à le retenir quand il quitta la pièce, suivi par Legba et quelques chevelues qui visiblement s'ennuyaient dans le salon.

Hécate remit une mèche de cheveux derrière son oreille et regarda Rabastan d'un air un peu penaud:

-...Je t'avais prévenu. Personne ne sait quelle mouche le pique parfois. Mais il a ces...paroles, comme s'il avait soixante dix ans et pas quinze. Parfois aussi il retrouve des objets perdus, il devine le temps qu'il fera, il anticipe les gestes de certaines personne ou devine leurs gouts...comme dans ton cas. Ce n'est pas de la voyance, c'est juste..autre chose. Ne lui en veut pas.


Elle avait demandé ça comme une faveur. Virgile avait trop souvent été mis au banc de leurs différents cercles de sociabilité en raison de ses aptitudes et seul son caractère particulièrement accomodant en avait fait un garçon équilibré, aussi doux que patient. Il avait la sagesse d'un vieil arbre, peut être était-ce ce qui lui permettait de relativiser les agressions comme les vexations, un sourire aux lèvres. Elle savait qu'il avait déjà oublié le trait d'humeur de Rabastan, voire qu'il s'en était amusé. Virgile était ainsi.

-Il ne dira rien tu sais. Je sais que tu angoisse, je vois presque de la fumée te sortir des oreilles, mais si tu ne dis rien, alors je ne dirai rien et lui non plus. Personne ne saura.


Elle tenta un sourire. Elle avait toujours l'idée pas si saugrenue que la nuit porterait un conseil assez vicieux à Rabastan, et que le lendemain, elle se verrait convoquée dans le bureau avant d'encaisser un discours froid mais embarassé sur les raisons pour lesquelles ils ne pouvaient pas se fréquenter. Elle n'y croyait pas encore. C'était trop récent, trop fragile, trop compromis.
Et pourtant, elle avait envie de croire que pour une fois il allait se passer quelque chose de vraiment bien, de vraiment beau, pour elle. Oui, il était son patron, oui il était un mangemort, oui il était plus âgé. Mais il était le seul qui lui plaise, le seul à qui elle fasse confiance et le seul qui lui fasse cet effet. Alors elle croisait les doigts pour que le lendemain, il ne vienne pas la voir avec cet air qu'elle reconnaitrait avant même qu'il n'ouvre la bouche : la contrariété mêlée d'une pointe de gene.

-Il se fait tard. Tu devrais probablement rentrer, je ne veux pas te retenir. En plus tu dois avoir des choses à faire. Comme...je ne sais pas. Stopper le crime à l'échelle nationale ou empêcher des attentats.

Le regard qu'elle lui jeta était un peu moqueur, mais respectueux. Il l'était toujours, au fond. Elle se moquait de lui pour lui montrer qu'elle accordait de l'importance à ce qu'il faisait, une manière paradoxale de lui indiquer qu'elle regardait vraiment ce qu'il faisait, quitte à le clasher à la première occasion. Elle n'aimait pas dire oui aveuglément, elle en avait soupé suffisamment de ce genre de comportement.

Voyant qu'il la regardait, elle eut un petit sourire, un peu hésitant:

-J'ai dit quelque chose que je n'aurais pas du dire ou est ce que c'est juste...trop pour toi? tout...ça?

Elle n'osait même pas mettre des mots sur ce qui s'était produit. Ils n'étaient pas vraiment un couple, pas encore, certainement pas encore. Elle refusait de se laisser aller à croire trop de choses maintenant.

Si le lendemain, il y croyait encore...alors elle verrait.

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C’est ça, sourit. Rabastan répondit par un rictus — le mieux qu’il y avait à disposition, également. Parfait. On lui avait dit de faire attention, visiblement il n’était pas en tord comme le gamin paraissait plutôt bien le prendre. Comme quoi ses efforts en diplomatie portaient leurs fruits ! Et dire qu’il y avait encore des mauvaises langues pour dire qu’il était aussi conciliant qu’un fauve enragé et mis à la diète… Pour un peu il se serait retourné vers Hécate pour lui lancer un regard appuyé de satisfaction. Il avait on ne peut mieux tenu sa parole. Le gamin se ressert du thé avant de finalement répondre. Rabastan espérait juste qu’il n’allait pas s’étendre plus longtemps, il n’avait envie que d’une chose, que la conversation se termine. Mais comme il ne trouvait pas de moyen gentil d’y mettre un terme, il devait se contenter de prier pour le mioche ait compris qu’il valait mieux se retirer. S’il était si intelligent, ça risquait d’entrer dans sa caboche non ? « Je ne voulais pas vous offenser, croyez le bien. » Rabastan ne retient pas son haussement de sourcil. On se foutait de qui là ? « J’ai le plus grand respect pour toute personne ayant réussi à s’attirer les faveurs de ma sœur. Elle mérite d’avoir quelqu’un qui la respecte. » Rabastan ne répond pas, se contente de le regarder. Il croise son regard vert, ressent brièvement l’intense désir de se glisser dans ses pensées, rien que pour voir mais se retient au dernier moment. Et le gosse part. Parfait. Hécate à l’air à moitié de s’excuser quand elle se tourne vers lui : « Je t’avais prévenu. » Oh que oui, mais il avait respecté sa part du contrat non ? « Personne ne sait quelle mouche le pique parfois. Mais il a ces… paroles, comme s’il avait soixante-dix ans et pas quinze. Parfois aussi il retrouve des objets perdus, il devine le temps qu’il fera, il anticipe les gestes de certaines personnes ou devine leurs goûts… comme dans ton cas. Ce n’est pas de la voyance, c’est juste… autre chose. » Ouais, le truc c’est que même s’il pouvait faire tout ça, la moindre des choses c’est de savoir à peu près se comporter en société. Mais bon, on ne peut pas anticiper les gestes des autres et être intelligent socialement sans doute. « Ne lui en veut pas. » Il hausse les épaules. Casse un morceau de chocolat qu’il glisse dans sa bouche et avale avant de répondre : « Ne t’inquiète pas. Tu crois quand même pas que c’est la première fois que j’ai affaire à ce genre de petit. » Il ne rajoute pas le con à la fin de sa phrase. Parce qu’il sait à peu près se comporter. « Si je devais me formaliser d’absolument toutes les personnes qui se pensent permises de me donner des leçons, je ne serais pas sorti. » Comme pour mieux montrer à quel point il était de bonne volont il rajoute « Tu noteras que ton frère n’a subit aucun sévice de ma part. Comme promis. » Il attendait presque des félicitations. « Il ne dira rien tu sais. » Ben manquerait plus que ça. Là par contre Rabastan ne le laisserait pas filer. Fallait pas pousser non plus. « Je sais que tu angoisse, je vois presque de la fumée te sortir par les oreilles, mais si tu ne dis rien, alors je ne dirai rien et lui non plus. Personne ne saura. » Il se crispe un moment. Tandis qu’elle tente de sourire. Il voulut lui dire quelque chose, notamment que s’il angoissait à ce point là c’était parce qu’il avait d’excellentes raisons pour se stresser. Mais il se contente de se mordre la lèvre inférieur et de hocher la tête, pour signifier qu’il avait compris. Bien… Personne ne saura. Et c’était tant mieux. Ça ne concernait personne de toute manière.

Qu’est ce que personne ne saura de toute manière ? Qu’ils s’étaient embrassés ? Qu’il l’avait embrassée ? C’était lui qui avait choisi de faire ça, en toute connaissance de cause. C’était même pas comme s’il pouvait en couloir à Hécate, ce n’était pas elle qui l’avait agrippé pour lui fourrer sa langue dans sa bouche. Qu’est ce que ça signifiait un baiser après tout ? Rien du tout non ? Et qu’est ce qu’il foutait chez elle ? Oh Merlin, il se passait quoi là ? Respire. Ça signifie quoi un baiser ?... ça peut ne rien vouloir dire. Mais il n’avait pas le droit de se poser des questions, c’est pas comme s’il se demandait ce qu’Hécate ressentait, il l’avait vu et ce n’était comme s’il pouvait se permettre de se demander ce qu’il ressentait lui. Il l’avait embrassé — c’était son choix. Fallait assumer au bout d’un moment.
Il ne savait pas vraiment s’il avait envie d’assumer.
Il pensait avoir vraiment envie d’assumer.
De toute manière, c’était ce qu’il ressentait, il savait depuis le temps qu’il n’y avait aucun moyen d’échapper à ce qu’on ressentait.
« Il se fait tard. Tu devrais probablement rentrer, je ne veux pas te retenir. En plus tu dois avoir des choses à faire. Comme...je ne sais pas. Stopper le crime à l'échelle nationale ou empêcher des attentats. » Il la regarde avec un air vaguement interrogateur et note son demi sourire. Il le connaissait bien ce sourire, ça lui allait bien. « J’ai dit quelque chose que je n’aurais pas du dire ou est ce que c’est juste… trop pour toi ? tout… ça ? » Il fait un geste de la main tout en cassant un nouveau morceau de chocolat avant de l’avaler tout comme le précédent. « Non, non ne t’inquiète pas. J’ai juste du mal à… prendre conscience. Mais ça va. Tu as sans doute raison, je devrais… faire ce pour quoi je suis payé. » Il se relève et passe derrière elle dans l’optique de rejoindre la porte pour partir. Mais avant il se retourne, la regarde un moment. « Je suis désolé Hécate. » il se rapproche juste un peu d’elle. « Je suis désolé de t’avoir traîné là dedans, dans cette situation. Et tu n’as rien demandé. Rien cherché. Et moi je te… » Il fait un geste de la main « Je sais ce que tu as dit, j’ai compris ce que tu voulais dire. Et même si je pense que j’aimerai bien pouvoir… faire taire tout ça. Je sais que c’est impossible. Et que je ne pourrais pas tenir deux nouveaux mois comme ceux que j’ai vécu dernièrement. » Il déglutit « Je ne veux pas que personne ne soit au courant parce que j’ai honte ou quelque chose de ce genre. Je n’ai pas honte. J’ai juste peur… de ce qui peut se passer. » Il s’est encore rapproché et tend la main pour repousser une nouvelle mèche. « C’est normal que tu veuilles en parler à quelqu’un. A ton frère. Je suis désolé si j’ai mal parlé. » Il se penche de nouveau vers elle et pose une nouvelle fois ses lèvres sur ses siennes, alors que sa main avait glissé contre son cou. Puis il se redresse. « Je sais que tu es angoissée toi aussi. Ça se sent. Ne t’inquiète pas pour ce que je pourrais ressentir. Je ne sais pas comment être clair. » Il passe sa main dans ses cheveux. « Mais tu n’as pas de soucis à te faire pour ça. Je ne te laisserai pas. Je ne pourrais pas te laisser. » Il se rapproche de la porte. « On se revoit au travail. S’il te plait… n’hésite surtout pas à venir directement à mon bureau. » Puis il sort. Et descend les marches avec cette envie de s’exploser la tête contre les murs. Il faudrait qu’il apprenne à parler, à s’exprimer correctement. Pourquoi est ce que c’était si difficile à bien le dire ? Pourquoi ?
C’était pourtant simplissime comme mot, comme verbe.
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Hécate resta un moment plantée devant la porte fermée sans réagir. Il l'avait encore embrassé. Venir directement dans le bureau. Pas deux mois comme les précédents. Pas honte, juste peur. Il ne la laisserait. Il ne pouvait pas la laisser.

Figée, elle n'entendit pas les petits pas qui faisaient bruisser le tapis, et ce n'est que lorsqu'elle sentit Mahani, la poupée crépue, s'asseoir sur son pied, et d'autres grimper sur ses épaules, qu'elle fut un tant soit peu tirée de sa rêverie.

-il est beau.
-Il est grand.
-Un peu grognon.
-Pas trop méchant.
-On l'aime bien.
-Il est tout cassé.
-Un peu comme toi.
-Vous vous aiderez.


Hécate ne releva pas les remarques et se contenta de retourner s'asseoir dans le canapé près de la baie vitrée de l'appartement. Elle était pleine d'émotions contradictoires, un mélange d'angoisse sourde et d'excitation, de bonheur et de doutes, de contrariété et d'intense satisfaction.

-Virgile!
appela-t-elle doucement.

Le jeune garçon apparut presque aussitôt dans l'encadrement de la porte du couloir.

-C'est l'heure de mon sermon c'est ça?
-Viens t'asseoir, idiot, fit elle avec un léger sourire.

L'adolescent vint se poser près d'elle, c'était bien le terme vu sa démarche aérienne et Hécate le regarda sérieusement.

-Tu ne peux pas agir avec lui comme avec moi. Il est intelligent, et tu le sais, c'est pour ça que tu le cherche, mais si tu sais ça, tu sais aussi d'autres choses, je me trompe?

Virgile haussa une épaule.

-Alors pourquoi est ce que tu l'as poussé dans ses retranchements? Tu savais qu'il n'aimerait pas qu'on lui parle comme ça et qu'il aurait envie de te jeter par la fenêtre. Tu peux jouer avec beaucoup de gens, mais pas avec lui. Je n'ai pas peur de Rabastan, mais je n'aime pas le voir comme ça, à se ronger les sangs parce qu'on le fait tourner en bourrique. Il n'a pas besoin de ça, et je sais que tu es parfaitement au courant du pourquoi de la chose.
-Je ne jouais pas avec lui, expliqua Virgile, je vérifiais.
-Qu'est ce que tu vérifiais?
-S'il était capable de se maîtriser pour toi, ou si tu passais après son désir de respect.

Hécate resta silencieuse, mais pas hagarde, ni même surprise. Virgile avait dit ces mots avec l'assurance de celui qui connaissait le sujet mieux qu'elle même.

-S'il te plaît Virgile, ne refais plus jamais ça. Il n'a pas besoin que tu le passe à la moulinette psychologique juste pour vérifier tes théories.
-D'accord.

Cette fois, le garçon avait l'air gêné.

-Il t'en veut? de m'avoir laissé lui parler?
-Je ne crois pas non. Mais...c'est un anxieux. Et jouer avec ses nerfs...c'est aussi jouer avec les miens, dans le cas présent. Alors je te le demande comme une faveur : ne refais plus ça. Si tu veux vraiment t'amuser avec ton don, on a qu'à faire nos jeux habituels. Mais laisse le en dehors de ça, et si tu le revois...
-Je la mettrai un peu en veilleuse.

Hécate le regarda d'un air peiné et l'attira contre elle.

-Je ne veux pas te faire te sentir différent, mon chéri. Ce n'est pas...une punition, je suis désolée de ne pas savoir te parler comme...maman, le faisait. Je ne suis pas elle. Mais je t'aime.

-Je sais. Tu n'as pas à t'en vouloir...au fond j'ai toujours quinze ans. On est con, à quinze ans.
-Tu l'es bien moins que moi à ton âge.
-J'ai aussi bien moins de problèmes que toi à mon âge.

Hécate ferma brièvement les yeux et le serra encore un peu dans ses bras. Virgile était sa seule famille, la seule qu'elle puisse étreindre et protéger au quotidien. Avec ses défauts, ses qualités, ses tares et ses dons, Virgile était son petit frère, et le seul qu'elle puisse jamais imaginer à ses côtés.

-Tu l'aimes hein? murmura-t-il.
-Je crois oui...
-Non tu sais, mais tu dis que tu "crois" pour que je ne te juge pas.

Un sourire désabusé vint étirer les lèvres de la jeune femme. Pourquoi est ce qu'elle continuait à essayer de lui cacher des choses?

-Je crois qu'il t'aime aussi. Mais qu'il a eu trop de pertes, et pas assez de joies. Trop d'abandons successifs. Il va falloir être patiente avec lui...et il faudra qu'il soit patient avec toi. Je sais ce que tu pense, là dedans. Mais tu sais, tu mérites tout ça. Tu as le droit de vouloir plus que ce que Mamé t'as donné.

Hécate ne répondit pas. au lieu de ça, elle glissa une main dans les cheveux de son frère et joua avec ses dreads gentiment.

Peut-être.
Peut-être qu'elle méritait un peu plus que de marcher au milieu des ruines.

Peut-être.

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