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sujet; Hurricane (Ginny)
MessageSujet: Hurricane (Ginny)   Hurricane (Ginny) EmptyMar 24 Mai 2016 - 22:29

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HURRICANE
In the eye of a hurricane There is quiet, For just a moment, A yellow sky. I wrote my way out, Wrote everything down far as I could see, I wrote my way out I looked up and the town had its eyes on me.


Assise dans le vieux fauteuil en cuir rapiécé du salon, Fleur avait passé ses premières heures d'éveil à bercer Espérance dans ses bras, tentant tant bien que mal de calmer ses douleurs. Depuis quelques mois, sa fille faisait ses dents et les réveillait à toutes heures de la nuit pour manifester sa souffrance. Malgré de nombreux sortilèges et potions, il avait été impossible de masquer complètement l'irritation et c'est désarmés qu'elle et Bill avaient dû faire face à l'idée qu'ils ne pourraient pas toujours aider Espérance. Concentrée sur le visage tranquille de l'enfant, un bruit de chute attira son attention brusquement et la sortit de sa rêverie aussi sûrement qu'un sursaut. « Molly ? » appela-t'elle, consciente de l'absence de Bill, parti tôt ce matin. Posant avec douceur Espérance dans son lit, elle se précipita vers la cuisine, et trouva sa belle-mère accroupie parmi les restes d'un vase que lui avait offert sa sœur quelques années plus tôt. Peinée un instant de perdre ainsi ce souvenir de Gabrielle alors qu'elle la voyait si peu, elle s'accorda quelques secondes de deuil avant de poser ses doigts sur l'épaule de Molly. L'air perdu et confus, elle s'était déjà durement entaillée la paume. « Comment ça va ? » s'enquit-elle aussitôt, inquiète, attrapant dans les siennes ses mains pour mieux les inspecter. « Qui êtes vous ? » lui répondit Molly en la dévisageant, reculant ses bras pour mettre une distance entre elles. « Molly, je suis la femme de Bill » murmura Fleur, cachant tant bien que mal un air blessé qui lui semblait malvenu. Molly n'était pas responsable de sa dépression, et encore moins de ses divagations, et il serait malavisé de lui tenir rigueur de sa mémoire défaillante. La matriarche l'observa, comme pour mesurer la véracité de ses propos, avant de décider de lui accorder un sourire hésitant « De simples coupures, rien que je ne puisse soigner avec ma baguette ». Un autre sujet sensible ; la baguette de Molly, qu'ils avaient été contraints de lui enlever de peur qu'elle ne perde le contrôle et devienne un danger pour elle ou pour les autres. « Bien sûr » affirme la blonde, ne sachant réellement comment répondre sans mentir. Elle se baisse, assemble méthodiquement les morceaux de verre brisé qui viennent parsemer le sol de leur éclat tranchant et se coupe le bout d'un doigt. Fleur jure, doucement, pour ne pas alerter Molly qui se confond en excuses mais dont le regard vacant révèle l'état véritable. « Oh, ce n'est pas grave, Mollee » assure-t'elle, cachant le sang qui perle à la lisière de son ongle  « Je vais m'en occuper, vas donc t'asseoir. ». Elle eut pu aisément le faire par magie mais la situation l'invitait plus que jamais à la contemplation, et les travaux manuels étaient nantis d'un charme improbable. Molly rechigna à se laisser ainsi diriger par l'inconnue blonde qu'elle croyait deviner devant elle, mais finit par obtempérer à contre cœur, disparaissant du champ de vision de Fleur pour aller s'installer dans le petit salon. La Française soupira et baissa la tête. Il était difficile de vivre ces absences, ce vide effroyable qu'elle ne manquait jamais d'apercevoir dans les yeux bruns autrefois pétillants et passionnés. Il était peu de personnes à qui la guerre eut enlevé autant, une trinité macabre du père, du fils et de l'esprit, et Fleur qui jusqu'à présent n'avait jamais eu à vivre la démence s'en trouvait spectatrice impuissante. Les éclats rassemblés ; elle se releva et d'un coup de baguette magique les fit disparaître, sans plus s'attarder dessus. Pensive et mélancolique, elle passa une main dans ses cheveux argentés qui pour une fois étaient attachés en chignon. La journée s'annonçait monotone, si le camaïeu de gris qui saupoudrait le ciel était une indication. Les nuages, nombreux, et l'absence totale de vent exhibait un paysage maussade, froid, presque désolant. Fleur, qui avait prévu plus tôt de sortir avec Espérance pour se promener en bord de mer s'en trouvait dépitée. Pas question de mettre le nez dehors par ce temps, pas quand les grands cumulonimbus s'amoncelaient dans l'horizon et promettaient pluies et orages.

Elle se résolut enfin à retourner auprès de Molly pour soigner ses blessures. Fleur la retrouva, le visage pâle et lugubre, et les yeux posés sur le sang qui coulait, comme fascinée. « Je n'ai pas trouvé ma baguette » admit Molly faiblement, sans quitter du regard ses doigts abîmés « Et puis je me suis dit, à quoi bon, ce n'est qu'une égratignure.  Où est Arthur ? ». Fleur ne répondit pas ; elle rechignait à répéter encore et encore la nouvelle du décès de son beau-père. Tendant sa baguette, elle lança un sortilège de soin qui referma les plaies une à une. Où était Charlie quand on avait besoin de lui ? « As-tu mangé ? » demanda Fleur, un peu sèchement à son grand regret, et devant la négation silencieuse de Molly, se remit en route vers la cuisine. Elle avait besoin de solitude, et de s'éloigner un instant de sa présence oppressante. Alors qu'elle préparait machinalement le petit déjeuner, elle se surprit à penser à Ginevra dont ils avaient refusé catégoriquement la visite, depuis son retour, contre le bon jugement de Fleur. Ginny ignorait encore l'étendue de la condition de sa mère, ses frères ayant considéré – peut-être à juste titre – que la vision de Molly en un pareil état serait insupportable pour la jeune femme. Fleur n'était pas étrangère à l'animosité que sa belle sœur ressentait à son égard, elle n'en avait jamais fait un secret, et leurs chamailleries avaient rythmé plus d'un repas de famille. Cependant, malgré tout l'agacement qu'elle pouvait avoir en pensant à leurs anciennes disputes, elle se souciait de Ginny, comme on aime une sœur réticente, contre sa volonté, douloureusement, mais profondément. Elle la connaissait, mieux que bon nombre lui en donnait crédit. Elle la savait féroce, intense, loyale, la devinait courageuse et forte sous le masque de délicatesse que les Weasley s'obstinaient à lui donner. Lui refuser de visiter sa mère était une insulte à la détermination avec laquelle Ginevra s'acharnait à aller mieux, à se remettre tant bien que mal des blessures physiques et émotionnelles subies. Un cognement sourd contre la porte de la chaumière lui arracha une grimace interrogatrice. Elle n'attendait pourtant aucune visite, est-ce qu'un moldu avait encore atterri sur la plage ? C'était une occurrence rare qui était arrivée une dizaine de fois tout au plus. Un sortilège d'oubli devrait faire l'affaire. Attrapant sa baguette et ensorcelant la poêle pour cuire les œufs brouillés, elle alla ouvrir la porte un peu méfiante.
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MessageSujet: Re: Hurricane (Ginny)   Hurricane (Ginny) EmptyMar 14 Juin 2016 - 14:50

HERO • we saved the world
Ginevra Weasley
Ginevra Weasley
‹ inscription : 08/03/2016
‹ messages : 657
‹ crédits : av: praimfaya. ; gifs: veronicsalodge, holdingaheart.
‹ dialogues : sienna.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; alicia spinnet w/ zoe kravitz ; calixe Davis w/ jennie kim ; ardal ollivander w/ matthew daddario ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook.
‹ âge : 22 ans (onze août).
‹ occupation : mère à temps plein.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : 1992 et 1999.
‹ baguette : uc.
‹ gallions (ʛ) : 3957
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Just 'friends'
Its never safe for us, its always dangerous when everybody's sleeping. I wanna touch you but that just hurts.

« Don’t touch me you worthless blood traitor ! » Les mots sont crus et durs et la haine palpable dans toute son attitude déforme ses traits juvéniles. Ginny expire, inspire, le souffle court, et l’air trace un sillon brûlant tandis qu’il se faufile jusqu’à ses poumons. Elle a les yeux écarquillés et la colère qui crépite au bout des doigts. Contre cette gamine que la guerre a réformée, que les préjugés ont déformée. Comme elle-même qui – « That worked ! I can’t believe it », qu’elle crache dans un rire cruel et satisfait, et la rouquine sent monter en elle l’envie de lui écraser le nez de son poing. Furieuse contre elle-même, parce qu’elle non plus ne peut croire que le subterfuge pourtant grossier ait si bien fonctionné : elle a vu cette gamine, de 16 ans à peine, accroupie à l’arrière d’une boutique du patelin du Sussex où la RDP l’a assignée à une mission ; et elle a réellement cru qu’il s’agissait d’une civile. Mais non : elle le voit à présent à la bande bleue qui décore son avant-bras, roulé autour du biceps pour signifier qu’elle est en service parmi les raffleurs pour… combien ? Six mois ? Ginny ne sait plus exactement : elle a entendu parler de cette hérésie durant sa captivité avec écœurement, mais sans réellement se soucier des détails. Elle ne se pardonne pas de s’y être laissée prendre et un rire amer s’étrangle dans sa trachée. N’apprend-elle pas ? En 99 déjà, pour une gosse, elle s’est offert un allé simple pour l’Enfer. Et à présent, la voilà qui se replace en position délicate, parce que son esprit refuse d’assimiler le fait que la tyrannie pourrisse jusqu’à la moelle de si jeunes âmes. Comment a-t-elle pu se montrer si stupide ? « What do we do with her ? » Dans la maison abandonnée où ils l’ont trainée tandis qu’à l’extérieur rugissent des échanges de sort, le plancher craque tandis qu’ils se déplacent devant elle tels des prédateurs. Le plus âgé des deux ne peut avoir plus de 17 ans, et il a sa baguette ; elle est à leur merci – trop loin de ses alliés pour espérer une intervention. « Beat her to death ? » Ce n’est que la première idée et déjà la suggestion se mue en flot d’horreur tandis qu’elle évoque avec un plaisir malsain la possibilité de la dépecer, de la démembrer, de la brûler vive – avant d’être interrompue par son comparse, plus pragmatique. « We can’t deal with it now. » Mais il n’a pas assez de poigne pour la retenir de dégueuler le Crucio qui flirtait déjà à la coupe de ses lèvres. Le maléfice rugit à travers les membres de Ginny, qui n’a pu l’éviter malgré son réflexe de rouler sur le côté ; son échine s’arque violemment et ce sont des nuées de souvenirs de torture qui affluent sous ses paupières lorsque la sensation s’empare d’elle. Familière peut-être – mais impossible de s’y accoutumer. Les larmes s’arrachent à ses orbes contre sa volonté et elle se mord la langue jusqu’au sang pour ravaler le cri qui lui râpe la gorge. « I’ll make you screem- » et elle la croit sur parole, parce qu’elle l’éprouve – ce nuage de magie noire qui l’engloutit et la déchire, qui tire et brise tout ce qu’il atteint. Ça semble éternel et pourtant l’autre interrompt la torture, arrachant la baguette de la main de la plus jeune. A travers le flou et l’engourdissement, Ginny s’oblige à se raccrocher à ses pensées, refuse de perdre le nord malgré les spasmes qui contractent ses muscles et font convulser sa carcasse. A ses côtés, s’entame un échange de mots précipités, entre agacement et incompréhension, mais elle ne saisit pas. Elle contement les possibilités qui s’offrent à elle alors qu’en fond sonore, le garçon exige : « Save her for later. » Devrait-elle prétendre être morte et attendre que l’un d’eux approche pour le déstabiliser, voler une baguette grâce à l’effet de surprise ? Mais elle est incapable de s’y résigner et roule sur le ventre pour pousser sur ses bras et ses jambes avant même d’avoir réfléchi plus avant. « Wanna fight ? » se moque la fille, et Ginny la fusille de son regard brouillé. « Give me my wand and I’ll show you a real witch in action », claque-t-elle (ou sont-ce ses mâchoires qui s’entrechoquent, contrecoup du maléfice ?). « I’m not as stupid as you. » Une goutte de sueur se perd à l’orée de ses lèvres et entre ses mèches flamboyantes Ginny la dévisage avec tout le mépris qu’elle possède. « Or you know you’re weaker than me. Isn’t it why you’re afraid to give my wand back when you’re still two against one ? » Elle rassemble l’énergie disparate et l’assimile en même temps qu’une bouffée de rage et de frustration qui nourrissent sa volonté de les détruire. Si seulement elle pouvait jouer sur les cordes de leur orgueil et les convaincre de – « Disrespectful bitch », s’exclame la fille, mais c’est son partenaire cette fois qui exhale le sort de torture supposé lui apprendre à se taire, et la douleur est telle cette fois que le monde se réduit à un sifflement à ses oreilles. Tout bruit étouffé, vision obscurcie, elle est embourbée dans la peine comme dans des sables mouvants et lorsque le sort est levé, il lui semble surgir de loin, revenir des bras décharnés de la mort. Elle tremble encore violemment mais l’un après l’autre ses sens s’éveillent. Elle capte qu’ils décident de la ramener à leur QG – et dans ses pensées, les réminiscences d’une voix rêche et d’un œil de verre tournant furieusement dans son orbite la secoue. Elle imagine Moody la mettre en garde, marteler l’importance de ne pas se laisser emporter ailleurs. Et si on ne peut l’éviter, de ne surtout jamais se laisser enfermer car alors, il n’y a plus aucune chance d’y échapper.

Aucune chance.

Aucune chance.

Elle l’a vécu, elle l’a testé, elle l’a validée cette théorie qui est en fait une vérité indéniable. Lorsqu’on l’a emportée de Poudlard vers Azkaban, puis d’Azkaban aux ventes de rebuts, chaque déplacement a impliqué une situation plus rude encore, plus insurmontable que la précédente. Elle pense à ses frères, à Harry ; de façon choquante, elle pense à Pansy qui ne la protégera pas en l’achetant et en la martyrisant elle-même, si elle se fait rattraper cette fois. Non, elle sera livrée au soin des plus cruels des mangemorts et il n’y aura pas de survie possible. Aucune chance. Alors quand la fille tourne les talons pour monter la garde au bout de la rue et s’assurer qu’aucun ennemi n’approche, quand le garçon approche pour la râler par le col de sa robe et la hisser sur ses pieds en vue de la trainer ailleurs, Ginny se jette sur lui. Entremêlement de membres, ses phalanges cherchent des yeux à arracher et ses ongles tracent des lignes rouges et blanches, mettant la chair à vif. Il est plus fort, physiquement, mais de son genou elle cogne et cogne et cherche un point sensible, prête à l’émasculer s’il le faut, prête à tout pour atteindre la baguette qu’il sert sans son poing. De sa main libre il l’attrape par la gorge et Ginny abandonne ses réserves d’oxygène : au lieu de tenter vainement de se libérer de sa poigne, elle force pour faire plier le bras qui lui coupe le souffle, jusqu’à être assez bien positionné pour coincer le poing armé entre ses dents. Et elle mord, mord, il lui lâche la gorge, la frappe sur l’oreille pour la déstabiliser, et un vertige la fait vaciller mais elle ne lâche pas, jusqu’à ce que coule le sang, jusqu’à ce que chute la baguette.

Alors le ballet les porte ailleurs – ils se jettent au sol et se débattent, mus par la volonté d’être le premier à récupérer l’arme, et Ginny en pleure presque de soulagement quand ses doigts tremblants se referment sur le bois. Elle est cruellement consciente de combien incompatible l’objet peut être, alors l’instinct prévaut. Elle s’en sert comme une arme blanche, parfois sans succès parfois douloureusement, sans trop penser, jusqu’à ce que le temps se fige. L’objet s’est enfoncé dans la narine de son maître et la nausée la submerge losqu’elle sent du cartilage céder sous la pression et que le liquide vitale rend poisseux ses doigts encore fermement accrochés au bois. L’adolescent a un sursaut, le visage livide et les yeux écarquillés de douleur, et elle oscille entre honte, culpabilité, et une intense satisfaction. How is it to be the one in pain ? se retient-elle de justesse de murmurer à son oreille comme une caresse cruelle. Parce qu’il n’a pas juste mal : il meurt. Et Ginny sait qu’elle doit étouffer cette part d’elle, qu’elle n’a pas le droit de retourner la baguette dans la plaie, d’être un monstre comme lui. Alors elle lâche la baguette, qui reste coincée là où elle l’a enfoncée. Elle fait un pas en arrière, lutte pour s’arracher aux mains qui sont crispées autour des tendons entre ses épaules et son cou. Recule d’un pas précipité lorsqu’elle arrive à le forcer à la lâcher. Le regarde tomber à genou et s’écrouler, bave et sang s’écoulant de son visage au sol.

_________________________

« I want to see mum. » L’exigence est assumée mais Ginny est surtout, avant tout, drainée. Sur le lit de l’infirmerie, quelques Pacifistes lui lançant des regards noirs semblant exiger qu’elle dégage de leur territoire et retourne dans les quartiers des Audacieux dont elle fait partie, elle n’arrive plus à échapper aux images d’aujourd’hui. Aux combats, aux vies arrachées, à tout ce que la guerre prend, prend sans cesse. Avec son vêtement tâché de sang bruni, elle jure parmi ses adeptes de la philosophie ne pas rendre le mal pour le mal, mais Susan n’a demandé l’avis de personne lorsqu’elle l’a trainée ici pour l’obliger à se faire soigner. Ginny se sent sale mais tout à la fois, elle n’arrive pas à regretter, car ce qui est fait est fait – mais elle se déteste de ne pas s’en vouloir. C’est confus et épuisant et « Please Perce, you can’t keep her away from me. I need her. » Son frère hésite, détourne la tête, passe une main dans ses cheveux roux-auburn, en plein dilemme. « She’s not herself you know. She’s very difficult to deal with and can’t comfort you anymore. Ginny, it’s not a good idea to see her for now. Maybe later ? » Mais elle ne veut rien entendre. Réplique qu’elle encaisse cette phrase depuis des mois. « Later, I promise, and if you need someone to talk to- » « I want her. » Et ses mots sont lacés du I don’t want to talk to you qu’elle retient de justesse, mais qui lui échappera tôt ou tard s’il insiste.

Ce n’est pas qu’elle lui en veuille pour quoi que ce soit ; et elle s’en veut d’être blessante. Mais le manque la brise et aujourd’hui, alors qu’elle est de nouveau passée si près de la fin, elle a pris conscience que mourir sans avoir revu sa mère serait pire que tout. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas, et il faut que Percy le comprenne. Il faut que ses frères cessent de vouloir la protéger de tout, parce que la guerre brise de toute façon, et que même si Molly n’est plus elle-même, on prend le réconfort dans les moindres petits détails. Le seul fait de la savoir en vie peut être un moteur, une motivation, Ginny s’en persuade. Elle passe une paume sur la joue de son frère, le regard suppliant. « Please Perce », plaide-t-elle encore, et cette fois, il hoche sombrement la tête.

Quelques heures plus tard, le temps de sécuriser une sortie et d’organiser un trajet par portoloin jusqu’à Shell Cottage, Ginny foule le sable blanc de ses pas et encercle ses avant-bras pour échapper à la brise et aux larmes célestes. C’est un sale printemps, tantôt brûlant tantôt horriblement pluvieux. Aujourd’hui le crachin est aussi incessant et glacé, mais elle aime à croire qu’il lave la terre souillée par le sang écoulé. Elle n’a pas pensé à prendre une cape. Peut-être dans l’espoir que la pluie la purifie, elle aussi, de toutes cette laideur qui la pourrit de l’intérieur.  

Ses frères ne lui ont pas dit exactement ce qu’il en est de Molly. Simplement repoussé l’échéance autant que possible. Tout à l’heure, Percy a tenté de la prendre entre quatre yeux et d’entamer la discussion délicate concernant ce qu’elle devait s’attendre à voir, mais Ginny lui a certifié qu’elle préférait voir par elle-même. Avec douceur mais fermeté, jusqu’à ce qu’il abdique, bien que désapprobateur. Et alors qu’elle se tient devant la porte d’entrée, consciente de n’avoir pas été dénoncée par les barrières de protection grâce à son identité de Weasley, la jeune femme est figée par l’hésitation. Les jointures levées juste devant le bois sans oser y cogner. Si elle fait demi-tour, personne ne le saurait en dehors de Percy et elle. Et il sera soulagé, elle le sait. Si elle fait demi-tour… Elle secoue la tête, chassant cette option qui n’en est pas une, mais qui persiste avec plus d’insistance qu’elle ne l’aurait pensé.

Elle cogne. Plus brusquement que nécessaire sans doute, simplement parce que tous ses nerfs se sont rassemblés en un nœud au creux de sa paume, tant elle doute et s’en veut de douter. Et lorsque le panneau de bois s’efface pour révéler sa belle-sœur, Ginny ne peut s’empêcher d’être soulagée de ne pas être immédiatement confrontée à sa mère. Pourtant elle la verra. Il le faut. Elle le doit. Pour avancer. « Hey », entame-t-elle, un peu awkward. L’air dur, par habitude, parce que c’est Fleurk et que ses traits se fige toujours et que ses lèvres s’affinent par impulsion, manifestant un détachement teinté de mécontentement. C’est systématique et pourtant, le regard de Ginny parcourt malgré elle la silhouette trop parfaite de la française, et le soulagement l’apaise un peu quand elle la découvre intacte, sauve, entière autant que l’on peut l’être au cœur de tels conflits. Elle masque le coup d’œil derrière son poignet, faisant mine de remettre de l’ordre dans ses cheveux absolument défaits. Fleur, elle est impeccable, comme toujours, et elle vacille encore agacement et soulagement. « Je viens voir ma mère. » Il lui a fallu rassembler une dose incroyable de volonté pour formuler ces mots et soupire de soulagement comme si elle venait de s’arracher à une rixe. Elle n'ose pas demander de nouvelles sur le porche ; discuter à l'extérieur n'est pas la meilleure option, et elle choisit d'attendre de rentrer pour poser les questions inévitables. Les comment vas-tu auquel personne ne répond jamais facilement. Cependant elle se fige, hésite. « Et j’aimerais beaucoup- » commence-t-elle avant de s'arrêter. Tire sur ses doigts, mal à l’aise. Se racle la gorge. « est-ce qu’Espérance est avec toi ? » Elle parvient à le dire de façon posée, ce qui sauve un peu la donne, mais tout de même. Quelle question stupide, vraiment. Où serait la petite, si ce n’est avec sa mère ? Ginny en lèverait presque les yeux au ciel, mais elle est occupée à faire bonne figure avec application, les traits volontairement neutres. S’en veut d’avoir posé la question. Si Molly a été tenue à l’écart d’elle, c’est elle-même qui s’est arrangée pour limiter les occasions de voir sa nièce. Parce qu’elle sale, si sale ; mais aujourd’hui, elle a surtout besoin d’espoir.  
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