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sujet; VIKTOR • The whole world is moving and I'm standing still

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Viktor Morgan HeidelbergI lay motionless in bed I thought of you and where you'd gone  and let the world spin madly on
❝ We're running in circles again ❞Hunted ; Inventé

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Viktor Morgan Heidelberg a la force du nom fictif, celui qui a été choisi et composé par son possesseur. Il aime ce nom, il le savoure, il le répète, il l'inscrit où il le peut depuis des années qu'il l'utilise, sans jamais pouvoir s'en lasser. Ce nom a été choisi après beaucoup de débats avec Sasha, des fous rires, beaucoup de propositions, de ratures, d'échecs. Il savoure ce nom comme on savoure un souvenir.
Viktor, la victoire, de lui sur sa vie, et sur ce qui l'est. Morgan, un vestige de son premier prénom, comme un hommage. Et Heidelberg, qu'il a pris à cette partie de cette famille honteuse, reniée, malaimée, à qui il s'est toujours identifié.
Les surnoms se poursuivent avec lui, parce que c'est un homme que l'on aime surnommer, avec qui ça vient facilement : Vik, Vicky, Vickote, etc, quand on n'écorche pas son nom de famille.
Plus personne ne l'appelle Morrigan Bagshot.

☇ naissance ; Le vingt-et-un mars mille neuf cent soixante-cinq. S'il a toujours l'air d'hésiter sur son lieu de naissance, entre Munich, Berlin et Edinburg, il se souvient toujours parfaitement de la date.
☇ ascendance; Sorcier, en tout cas c'est ce qu'il laisse échapper parfois, au détour d'une discussion, parce qu'il est un abominable menteur. Il essaye parfois de se rattraper, personne ne sait trop quoi en penser, parce qu'il sent  la magie à plein nez, même s'il trouve toujours de quoi s'expliquer, que sa femme, que son fils le contaminent, qu'il adore les histoires de magie. Il continue de  prétendre être moldu, entre deux lapsus.
☇ métier ; Viktor est tatoueur depuis maintenant une quinzaine d'années, d'abord assistant dans une sombre boutique de Nurimberg, il a fini par avoir sa propre enseigne, qu'il a gardé fièrement plusieurs années. Malheureusement, les événements forcent Viktor et Sasha à revenir en Angleterre en 1998, sous peine de devenir hors-la-loi. Il rouvre donc une boutique, moldue cette fois, dans les tréfonds du Pays de Galles.
☇ camp ; Neutre. C'est ce qu'il s'exclame dès qu'on lui pose la question loin des oreilles du Magister. Il le dit si vite, si frénétiquement, avec des yeux si affolés qu'on se demande forcément ce qu'il cache ou ce qu'il essaye de se cacher. Il a visiblement quelque chose à défendre, quelque chose qui l'empêche d'être neutre.
☇ réputation ; Viktor n'a pas véritablement de réputation dans le monde magique, puisqu'il est encore largement considéré comme un simple moldu. Dans son quartier, il est considéré comme le tatoueur talentueux mais un peu bizarre qui vient d'Allemagne. Pour les amis de son fils, il est le père « super stylé mais un peu chelou » qui les hébergeait parfois l'été, avant que tout ne parte en vrac.
☇ état civil ; Si on l'écoute, Viktor est toujours marié à Sasha. Elle est dans beaucoup de ses remarques, de ses paroles, de ses comparaisons. Elle l'obsède encore, et il semble incapable d'admettre qu'elle est partie. Cela fait pourtant quatre ans, maintenant, qu'elle a claqué la porte de la maison pour aller se battre au cœur de la guerre. Lui, continue de l'attendre.
☇ rang social ; Le prolétariat est son chemin, lui et sa boutique moldue bien trop perdue, aux clients rarement au courant qu'il peut leur faire des tatouages magiques. On se demande encore parfois d'où il vient, ce qu'il fout là, mais au fond, il n'embête personne, alors pourquoi se formaliser ?
☇ baguette ; 26 cm, bois d'acajou, ventricule de dragon. Il se pétrifie d'horreur à chaque fois qu'il s'imagine Ollivander la reconnaître.
☇ épouvantard ; Il y a parfois cette petite blonde aux grands yeux bleux et aux tatouages partout sur les bras qui le regarde, à travers le miroir. Il lui faut parfois plusieurs secondes avant d'arriver à fermer les yeux, haletant, invoquant le nom de Sasha comme on implore un dieu.
☇ risèd ; Sasha, son fils, de retour autour de la table à manger.
☇ patronus ; Viktor arrive, douloureusement maintenant, à produire un petit écureuil en guise de patronus, aux grands yeux inquiets et aux mouvements frénétiques.
☇ particularités ; Aucune, à l'entendre.
☇ Avis sur la situation actuelle :
Viktor est quelqu'un de naturellement inquiet, et par inquiet on veut dire qu'il est à la limite de la paranoïa. Ainsi, même s'il se cache derrière une pseudo-neutralité absolue, Viktor est incroyablement nerveux de la situation. Les insurgés l'inquiètent, les mangemorts l'inquiètent, les taxes l'inquiètent, la situation à Poudlard l'inquiète, les raffleurs l'inquiète, son tatouage l'inquiète, la santé et la sécurité de tous ceux qu'il connaît l'inquiète. Il tremble souvent, seul, dans sa boutique, à penser à tous ceux qui l'aiment dans le danger, dans le froid, dans l'incertitude.
Il est naturellement lâche, trouillard, faible. Il le sait, et cela l'inquiète aussi, parce qu'il vibre du désir d'aider, de soutenir ceux qu'il pense avoir abandonné. Il en revient toujours aux mêmes pensées, au même désir de bien faire. Alors, peu à peu, il rassemble son courage et fais quelques pas, maladroit, vers ce qu'il pense être juste. Pour espérer pouvoir regarder son fils en face lorsqu'il le reverra.

☇ Infos complémentaires ; Si Viktor a beaucoup eu de tatouages dans sa jeunesse, on en voit assez peu aujourd'hui sur son corps. Toujours éphémères, ce sont des petits êtres dansants, traversant son corps, titillant ses entrailles, caressant ses formes comme un éternel compliment de son corps. Ses tatouages adolescents étaient, eux, une armure, une armoire, une nouvelle peau pour remplacer l'ancienne, pour cacher ce qu'il pouvait y avoir en dessous, nier ce qu'il a pu être et se créer quelque chose. Finalement, aujourd'hui, Viktor Heidelberg est son nouveau tatouage. La famille Bagshot ayant toujours eu honte de ses origines mêlés, il a beaucoup de mal aujourd'hui à se faire passer pour un véritable moldu Il boit très peu de thé, ce qu'il essaye de cacher à ses voisins, et carbure littéralement au café dès qu'il se sent un peu déprimé, mou ou lâche, ce qui arrive assez souvent. Ce qui manque cruellement à Viktor pour être un bon commerçant, c'est le charisme. Il n'irradie aucune classe, aucun malaise, aucun charme. Homme normal parmi les hommes normaux, il ressemble davantage à un bibliothécaire qu'à un tatoueur, et on se demande souvent si on est arrivé au bon endroit en arrivant dans sa boutique. Avec un sourire nerveux et un petit tic des mains, il confirme bien l'adresse et vous invite à regarder les différentes propositions. Au fond, Viktor est un homme talentueux et surprenant, tendre et attentif, mais il est assez rare de se pencher assez près pour dépasser son cruel manque de présence.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Gégé. J'ai 23 balais, je viens de la capitale sisi et j'ai connu le forum via Rabsatan. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 4 jours sur 7. Un dernier mot ? Non non non, je ne prévois pas cette fiche depuis avril :ange:

Approuvé par le Ministère de la Magie


Dernière édition par Viktor Heidelberg le Dim 19 Mar 2017 - 14:12, édité 4 fois
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Viktor & Morrigan
Everything that I said I'd do like make the world brand new and take the time for you I just got lost and slept right through the dawn and the world spins madly on
❝ I don't like walking around this old and empty house  ❞21 Août 2003 & Penarth

Viktor se tient, solitaire, à son coin de la salle à manger. Il se sent idiot, terriblement idiot, comme tous les 21 Août depuis quatre ans maintenant. Il a acheté un gâteau, a repassé sa chemise et s'est bien coiffé. Il a mis la table, pour lui, puis pour trois, puis pour deux, puis il a rajouté des bougies, qu'il a éteint, puis rallumé, puis il a tout rangé, parce qu'il n'a pas faim. Il se fait un café, l'oublie, le met à réchauffer, l'oublie, se brûle en le pensant froid. Il compte les marches de l'escalier qui mène à la chambre de son fils. Il se tire les cheveux, puis passe devant sa tête décoiffée dans le miroir, et se les recoiffe consciencieusement. Il s'attaque ensuite à ses ongles, puis ses doigts, puis fait craquer ses phalanges, ses poignets, sursaute lorsqu'on sonne à la porte. Il se précipite vers celle-ci, recule, vérifie dans le miroir qu'il est présentable, inspire, ouvre la porte...
« Ah heu, non merci, on a dé-déjà, on a déjà un aspirateur. »
Un publicitaire. Il a envie de le transformer en grenouille.
Il retourne à sa table, se rappelle qu'il s'est servi un café, il est froid, et il a mis trois fois du sucre, c'est imbuvable.

Depuis le 21 Août 1989, Viktor et Sasha fêtent leur anniversaire de mariage. C'est Viktor, bien sûr, qui a commencé, lorsqu'il a voulu l'emmener au restaurant et lui offrir un petit quelque chose, et qu'elle lui a lancé un regard effaré genre « Pour qui tu me prends Heidelberg ? » ce à quoi il lui avait répondu un regard blasé genre « Pour ma femme... Heidelberg ». Elle avait fini par se laisser faire, pour lui faire plaisir, d'après elle. Et tous les ans, elle avait simulé d'oublier, grognant que c'était un anniversaire débile et qu'ils n'avaient pas besoin de ça. Il n'avait jamais été dupe. Enfin, jusqu'à ce qu'elle parte.
Cela fait quatre ans que, tous les ans, Viktor prie discrètement, dans un coin, que sa femme et son fils reviennent. C'est con, c'est débile, ça changera rien, il sait que tant que la guerre sera là, Sasha ne reviendra pas. Mais il se dit qu'en s'habillant bien, en attendant sagement, en achetant un gâteau, d'une certaine façon, ça les fera revenir. Et qu'elle éclatera de rire de voir ses doigts en sang, et qu'elle l'engueulera d'avoir été encore une fois aussi niais, et puis son fils les regardera en soupirant. Parce qu'il soupire souvent lorsqu'il voit ses parents se draguer.

Il a quoi maintenant, le petit Schwarzy, dix-sept ans ? Il doit vivre la belle vie quelque part en France, à fêter sa majorité, avec tous les amis qu'il s'est sûrement fait, digne fils de sa mère qu'il est. Viktor conjure souvent son image, lui redessine les traits, essaye de s'imaginer comment il a pu grandir. Quant à conjurer les traits de Sasha, ça lui donne trop envie de se boucher les oreilles sous une table pour s'y risquer.

Alors il l'imagine sans la voir, il l'entend, il l'écoute alors qu'elle passe la porte. Parce que la guerre est finie, parce qu'ils n'ont plus à se battre, parce que Viktor n'a plus à se cacher. Et elle lui sourit, et elle l'embrasse, et elle le remercie, tendrement. Elle lui dit qu'il a eu raison, de rester derrière, parce que maintenant, la guerre est finie, ils ont besoin de se reposer, de reprendre des forces. Elle a été marquée par la guerre comme lui, avant elle, a été marqué. Elle a besoin de pouvoir revenir dans un lieu qui n'a pas changé, avec leur fils, et revenir, comme avant, à l'époque des douces insouciances. Merci Viktor, merci d'avoir vu plus loin, merci d'avoir protégé ce qui compte vraiment, merci d'être resté derrière.

Ou alors elle ne reviendra pas, parce que la guerre court toujours, parce que le gâteau est  à la fraise et pas au citron, parce que Shwarzy ne lui a toujours pas pardonné, et parce qu'il n'est qu'un sale lâche qui est pétrifié à l'idée de risquer sa vie au delà de la porte de sa boutique.

❝ There's an old voice in my head that's holding me back  ❞26 Avril 2002 & Penarth

Viktor arpente la boutique comme on arpente une cellule de prison. Sasha vient de passer, Sasha vient de partir, avec Shwarzy, avec Arnie, avec Arnold, avec son fils putain de merde. Il part, il part pour la France, avec les autres enfants, grâce aux insurgés. Viktor, lui, arpente la boutique comme on arpente une cellule de prison, et c'est la seule et unique chose qu'il peut faire. Il n'a aucun pouvoir, aucune capacité, aucun courage, il est dans l'incapacité de les suivre, ni son fils en France, ni Sasha là où elle retourne : au front.
Il se maudit, il se maudit d'avoir changé de nom. Parce qu'il n'aurait jamais faire toutes ces conneries. Il aurait du faire ça plus tard, après la guerre, ça aurait pu attendre, et il n'aurait pas à se pisser dessus à la simple idée qu'un raffleur lui demande ses papiers, il n'aurait pas envie de mourir à la simple notion de se blesser le dos, et avec lui endommager le sortilège s'y logeant.
Il y a beaucoup de parents qui vont utiliser ce passage, ce chemin de sortie pour sauver leur progéniture. Viktor, lui, arpente la boutique comme on arpente une cellule de prison. Qu'est-ce qu'il pourrait faire, là-bas ? Il ne peut supporter l'idée de regarder la guerre en face, il ne sait même pas se battre, à l'époque déjà Sasha l'explosait en Duels. il a peur qu'on lui demande ses papiers, ses origines, qu'on l'insulte de moldu, d'étranger, et d'autres choses qu'il ne peut éviter que loin des lignes de mangemorts. Et puis tous ses camarades de classe qu'il retrouverait, tous ses amis d'enfance, qu'il ne pourra saluer, devant lesquels il devra se taire alors qu'il brûlera d'envie de les prendre dans ses bras.

Il sent Sasha s'éloigner comme un arrachement à son propre corps. Il sait qu'ils ne sont pas séparés, pas divorcés. Il sait qu'elle l'aime. Ca ne l'empêche pas de le laisser là, tout seul, avec ses terreurs, son corps tétanisé et cette boutique qu'il ne peut pas gérer sans elle.
Au fur et à mesure que les heures s'écoulent, les tics de Viktor reprennent possession de son corps, ses ongles se font lacérer, ses manches montent et descendent sous ses mains frénétiques, ses cheveux finissent dans ses doigts fébriles. Et il use ses chaussures tout en arpentant cette cellule de prison qu'est sa boutique.

Et dans un coin de la pièce, il se souvient de Sasha qui hurle des insultes, qui peste contre les mangemorts, les insurgés, et surtout qui insulte son mari, sa lâcheté, son immobilité. Et cette voix plus qu'autre chose fait saigner les doigts sous ses dents et le fait marmonner les berceuses qu'il utilisait pour calmer Arnold il y a de cela bien, bien longtemps.


❝ Don't listen to a word I say. The screams all sound the same  ❞14 Janvier 1999 & Penarth

Vik ?
Hm ?
Ils ont commencé un plan de sauvetage, ils vont aller sauver les enfants, à Poudlard. (…) Ahaha, oui, je sais, c'est génial mais... Vik, arrête, pose ce téléphone. (…) Vik, je pars avec eux.
... Pardon ?
Je ne peux pas rester là, tu le sais, je dois aller défoncer leurs gueules.
...
Vik. Viens avec moi.
Tu sais que je ne peux pas.
Arrête tes conneries cinq minutes, c'est pas le moment de penser à ta sécurité, à la maison, à-
A tout ce que je me suis battu pour obtenir ?
Tu parles sérieusement de ça ?! Alors que ton fils est enfermé à Poudlard et que des putains de mangemorts sont peut-être en train de préparer son endoctrinement ?!
Ne fais pas comme si c'était aussi simple ! Tu sais ce que je risque ! Tu sais que je ne m'en remettrais pas, s'ils me découvraient. Tu sais que je prendrais bien plus cher que n'importe qui, qu'ils ne me laisseraient pas...
Et du coup tu abandonnes ton fils.
Je ne l'ABANDONNE pas ! Tu  l'as dit toi-même, ils vont aller le sauver !
JE vais aller le sauver.
Sasha... Tu sais que tu n'as pas besoin d'y aller. C'est inconscient, de quand date ton dernier duel ? Tu vas juste te faire tuer, ou les gêner.
Au moins je resterai pas assise ici à rien faire ! CA me rend folle d'être là, ici, à rien branler, avec les moldus qui ne se rendent même pas compte de ce qu'il se passe et toi qui joue à l'aveugle !
Je ne joue pas à l'aveugle, je-
J'irai Viktor.
Mais.
Pas de mais, je les rejoins, ces débiles d'insurgés, c'est les seuls qui se bougent le cul par ici, encore plus si on les compare à toi.
Tu vas juste me laisser là.
Tu peux toujours venir.
ARRÊTE DE TE FAIRE PLUS IDIOTE QUE TU NE L'ES. JE NE PEUX PAS.
TU NE PEUX PAS MON CUL. T'AS JUSTE JAMAIS EU LES COUILLES NÉCESSAIRE DE FAIRE CE QU'IL FAUT.
-...
-Vik, Vik, pardon, je voulais pas dire ça je.
-Bonne route Sasha.
-.... Oh et puis, va te faire foutre.


❝ This ship will carry our bodies safe to shore  ❞5 JUILLET 1998 & Pernath

Dès que Viktor finit d'ouvrir la porte de la nouvelle maison, il y a un Arnold surexcité qui lui passe devant pour découvrir en premier toutes les pièces. On a déjà essayé de lui dire que tout le monde a déjà vu la maison lors de la première visite, mais il a tendance à te répondre avec cet air buté qu'il a honteusement volé à sa mère que « c'est pas pareil ». Arnold doit donc être en train d'ouvrir tous les placards de l'étage pendant que ses maudits parents, eux, doivent faire rentrer tous les cartons à la main. Maudit village moldu, maudites habitudes moldues, maudit gouvernement qui oblige Sasha à revenir sur leur île natale. Maudit Vous-Savez-Qui. Dire que, en Allemange, ils avaient une boutique, sa boutique, et magique celle-là, qui marchait à merveille, et que maintenant il faut aller se cacher quelque part au fin fond du Pays de Galles. Si sa mère le voyait... Devenir Gallois... Bien sûr, Sasha, elle, est habituée à se faire passer pour une moldue vu qu'elle l'a été, à une époque. Mais Viktor ? Cet ancien Bagshot qui a voulu toute sa vie être sang-pur et qui faisait partie de cette classe étrange des wannabe-pure-blood à Serpentard ? Si Adèle le voyait... … Non, Viktor, ce n'est pas le moment d'imaginer d'éventuelles retrouvailles avec Adèle, cela ne va pas arriver. Tu es au Pays de Galles, au fin fond du Pays de Galles, dans un village perdu où même les moldus ne vont que rarement, personne ne va te trouver. Ni Adèle, ni Basile, ni tes parents, ni le gouvernement, ni personne. Tu es à l'abri, tu es à l'abri, tu es à l'abri.

Il réalise que ses phalanges sont blanches à force d'essayer d'arracher le comptoir de la boutique  lorsque les mains mates de Sasha se posent doucement dessus. Il réalise qu'il a la respiration erratique lorsqu'il lève les yeux pour croiser son sourire tendre. Il se demande parfois si cette femme n'arrive à être calme que lorsqu'il s'agit de le tranquilliser. Il sent des pouces masser le dos de ses mains, et il commence à atterrir doucement, jusqu'à arriver à lâcher le bois et prendre entre ses doigts ceux de sa femme. Elle lui murmure, doucement :
« Bah alors, Heidelberg, on laisse une pauvre femme porter tous les cartons ? »
Cela lui arrache un sourire, d'imaginer Sasha en pauvre femme, et lui renvoie avec un air narquois :
« Bah alors, Heidelberg, on attend que le prince charmant vienne faire toutes les tâches physiques ? »
Elle rit, et cela réussit à le faire rire aussi, parce que Sasha a toujours été celle qui gagnait aux bras de fer, celle qui lui ouvrait les boîte de conserves et qui le tenait très fort lorsqu'il commençait à trop paniquer. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu à faire ça cependant. Il aurait aimé qu'elle n'ait plus jamais à le faire.
Ils ont un silence, le genre de silence qu'ils savent faire, où ses yeux à elle demandent si ça va, et que ses yeux à lui grimacent une excuse bidon en lui disant de ne pas s'inquiéter.
« Je m'inquiète si je veux, pauvre con. »
Il sourit à l'insulte puis serre les doigts entre les siens.
« Il ne faut pas, tant que tu es là, ça va aller. Tant qu'il y a Arnie, je peux gérer. Se faire passer pour un moldu ? Pff. Je me suis fait passer pour une femme pendant des années, pour qui  me prends-tu ? »
Elle sourit, se rapproche de lui, lui embrasse le nez d'un air malicieux et ils sentent tous deux qu'elle commence déjà à gagner.
« Ce sera toujours mieux que ta tentative pitoyable d'avoir l'air allemand. Même Arnie a un meilleur accent que toi tu sais.
-Mais... »
Sa réplique (extrêmement pertinente à base de « toi-même Heidelberg ») se fait taire dans un baiser qui lui donne encore des frissons, surtout dans cette maison, surtout dans ce pays, surtout parce qu'il ne s'imaginait pas qu'ils reviendraient un jour sur cette terre, sans que rien ne lui soit arraché. Il commence, doucement, à ne plus avoir peur de les perdre à chaque seconde. Ses mains se posent sur ses hanches, des mains qui ont retrouvé leur couleur naturelle et...
« Beeeeeeeeuh, vous vous embrassez encore ! Ils sont où mes cartons ? »
Dans un sourire amusé, Viktor se détourne de sa femme pour jeter un œil au gamin qui parcourt la boutique en vérifiant tous les cartons, le pantalon complètement blanc, et aussitôt ses yeux d'amoureux se durcissent avec l'air de celui qui prévoit déjà quelque punition :
« ARNOLD HEIDELBERG. Qu'est-ce qu'on t'as dit sur le fait d'aller fouiller le grenier ? »


❝ We used to play outside when we were young and full of life and full of love.   ❞21 Août 1992 & Nurimberg

Ils sont quoi, quinze dans la salle ? Même pas. Juste eux deux, l'organisateur, les voisins, quelques collègues, et puis Arnold qui se fait chier dans un coin, complètement désintéressé par ces trucs de grands qui se passent autour de lui. C'est son père et sa mère qui se marient quoi, il arrivait pas à piger pourquoi ils avaient mis autant de temps, en plus. Son joli costume l'ennuie visiblement, et Sasha le voit desserrer la cravate dès qu'elle ne le regarde pas. Et vu comment Viktor lui serre la main au risque de la lui exploser, et vu comment elle-même a du mal à se retenir de hurler quelque chose juste pour expulser toutes ses émotions, elle ne le regarde pas tout le temps.

On lui aurait dit, juste quelques années plus tôt, « Sasha, tu te marieras à vingt-quatre ans », elle aurait sûrement explosé le pif et la face du pauvre type qui aurait cru pouvoir définir sa vie. Elle aurait aussi rigolé bien fort de cette bonne grosse blague.
Sasha Blacksmith n'a jamais été éduquée dans la fascination du mariage, de la famille, du papa, de la maman et des repas familiaux venus les fêtes. Elle trouve ça chiant, pas attirant, et elle en a jamais eu besoin pour être une femme géniale. Franchement sans Arnold, tout cela ne serait jamais arrivé. Ils seraient restés, Viktor et elle, sans se marier, à juste être ensemble parce que c'est ce qu'ils font de mieux, sans se formaliser de ce genre de papiers. Mais Viktor est un con, Viktor refuse de se voir comme le père du gamin s'il ne l'épouse pas, s'il ne l'adopte pas, s'il n'y a pas un papier quelque part qui dit qu'il a vraiment le droit de faire partie de leur vie... Elle a essayé de lui expliquer que, de toute manière, c'était un faux nom qu'il avait, mais autant parler à une huître.
Bref, ils se marient. Elle aimerait bien prendre ça à la légère et pouvoir dire à tout le monde que « ouais nan, c'était pas le plus grand jour de ma vie ». Mais il y a quelque chose qui se passe durant cette cérémonie vraiment trop longue, elle ne sait pas si c'est les vêtements inhabituels, le fait que Viktor soit si parfaitement masculin aujourd'hui,  la façon dont il lui explose la main plus qu'il ne la tient, mais elle a en effet l'impression que quelque chose d'incroyable, de magique, est en train de se passer.
Sasha Blacksmith se marie, et cela la gonfle de joie, et elle a envie de rire et de pleurer en même temps.

La cérémonie de l'infini terminée, on peut enfin passer au barbecue, on peut enfin se changer, en riant, l'un en chemise hawaïenne, l'autre en salopette, parce que Merlin qu'il fait chaud, et qu'on ne s'occupe pas des brochettes en robe. Viktor est en train d'accrocher les bretelles de son épouse, Sasha se bat avec les boutons de son mari. Il lui murmure :
« J'aimerais bien que Boris soit là. Et Rolf.
-J'aimerais bien que Tiago et la vieille soient là aussi. »
Il se sourient, doucement.
« On leur fera parvenir une lettre.
-Avec quel nom ?
-On verra bien.
-Ils vont pas comprendre ce qui leur tombe sur la tronche.
-Ça ne les changera pas. »
Ils rient, doucement. Ils se doutent que si Tiago aura sûrement une note cryptée, la famille de Viktor ne saura sûrement jamais rien. Et ils taisent le trou que ça lui fait au cœur.


❝ So hold my hand, I'll walk with you, my dear ❞1990 & Nurimberg

Viktor se tient au milieu de la chambre du garçon qu'il n'ose pas encore appeler son fils. Certes il a changé ses couches, certes il était toujours là quand il se réveillait d'un mauvais rêve, certes c'est toujours lui qui le dépose et va le chercher à la maternelle vu les horaires de Sasha. Certes, c'est lui qui se tient au milieu de sa chambre, bras croisés, regard incendiaire scanant la pièce avec colère contenue.

« Arnold Blacksmith. Ta mère t'as appelé trois fois pour le petit déjeuner, tu sais ce que cela veut dire. Tu as gagné, c'est à mon tour de venir te chercher. Maintenant sors. Tu iras à l'école, pieds au sol ou non. »

Il n'arrive plus à se souvenir quand est-ce qu'il a récupéré cette voix autoritaire qu'utilise souvent les parents. Elle a un air d'Adèle, cette voix, un petit air de sa mère aussi, parfois de son père, il ne sait jamais. Il a un peu oublié leur voix, à tous, à force de se forcer. Et pourtant il y a toujours quelque chose d'étrangement familier lorsqu'il se retrouve à s'occuper du fils de Sasha. « Arnold ? » Pas de réponse, super. Il soupire, ses doigts commencent à craquer et son pied commence à s'impatienter sur le sol. C'est typiquement le moment où le gamin de quatre ans se tient finalement devant lui, la tête baissée, l'air honteux, sûrement un t-shirt à l'envers et un coup de crayon sur la joue. Mais non rien. Il inspire profondément, se passe une main sur le visage. Pas aujourd'hui Arnold, il a des choses à faire, autre chose que d'éduquer à sa place le mioche de Sasha, aussi adorable soit-il, aussi adorable soit-elle. Il n'arrive pas à se souvenir quand est-ce qu'il a commencé à un peu trop se préoccuper de comment se débrouiller cette famille de timbrés.
Il va pour sortir de nouveau la grosse voix lorsqu'un « Papa ? » se fait entendre.
Bien sûr, comme à chaque fois, il y a son ventre qui fait son propre match de Quidditch lorsqu'Arnold l'appelle comme ça. Sasha laisse faire, et lui a fini par ne plus protester. Surtout à partir du moment où Sasha a enfin assumé de laisser ses affaires dans la chambre du tatoueur. Mais peu importe tout cela, acceptation ou non, il sait toujours qu'Arnold va gagner lorsqu'il l'appelle comme ça. Il se retourne, sourire aux lèvres, déjà prêt à être magnanime, « Bah alors tu... » Il s'arrête, car un énième regard à la chambre ne montre pas le gamin. Il était pourtant si près....
« Arnold ? »
« Papa ? »
Oui, la voix est là, juste là, comme d'habitude, à ses pieds, avec ce petit ton honteux caractéristique. Mais pas de petit garçon. Viktor cligne plusieurs fois des yeux puis, lentement, il réalise ce qu'il se passe. Ses yeux s'agrandissent et il baisse doucement, délicatement la main jusqu'à... oui, elle est là la petite tignasse, elle glisse sous ses doigts. Ce chacripan de petit Arnold s'est rendu transparent ! Il rigole, incrédule, pendant que le gamin commence visiblement à s'inquiéter : « Je voulais pas, j'ai pas fait exprès, jte jure je promets je... » Le gamin est interrompu par le cri de joie poussé par l'homme qui l'a élevé alors que deux mains l'attrapent au niveau de la taille et le soulèvent du sol.

Son fardeau transparent au bout des bras, Viktor sort en trombe de la chambre et court le long du couloir en criant : « SASHA ! SASHA ! » Et de la cuisine il y a un « Quoi ? Qu'est-ce qu'il a fait encore ? » Ca se précipite dans l'appartement, ça essaye de se rejoigne, ça finit par se croiser dans le salon et elle le regarde d'un air effaré, et ses yeux lui demandent ce qu'il fout avec les bras dans le vide comme ça. C'est visiblement à ce moment-là que la magie s'estompe et que le gamin réapparait, bougeant dans tous les sens, visiblement inconfortable avec ce moyen de locomotion et ne comprenant pas trop trop ce qu'il se passe avec les adultes aujourd'hui. Viktor, lui, a un sourire comme mille soleils : « C'est Arnold ! Ça y est, il est magique, il est magique ! » Et il agite le gamin en riant alors que sa mère réalise enfin ce qu'il se passe et, dans un cri de joie ému, se précipite pour prendre son fils dans ses bras, éclatant à son tour de rire. Et il y a un long moment où ils crient tous les deux, où ils décident que ce soir c'est tarte au citron, et bacon, et poulet, et, Merlin, tous les plats préférés de l'enfant prodige ! Et au milieu de tout cela il y a Viktor, le visage couvert de larmes de joie, qui balbutie : « J'y crois pas, notre fils est un sorcier Sasha, un sorcier ! » Et il ne réalise même pas ce qu'il vient de dire tant il est occupé à déposer des baisers sur un garçon qui s'est lassé d'essayer de comprendre. Il y a juste Sasha qui le regarde, entre l'attendrissement et la sidération : « C'est ça oui, et toi t'es vraiment débile quand tu veux. » Et elle soupire, ravie, parce que cela fait longtemps qu'elle insulte Viktor pour ne pas avoir à dire combien elle l'aime.



Dernière édition par Viktor Heidelberg le Dim 19 Mar 2017 - 14:11, édité 7 fois
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Morrigan & ViktorWoke up and wished that I was dead With an aching in my head

❝ I've got to get away from the pain  ❞1985 & Chez Eithne Ollivander

  Morrigan et Sasha ont acheté leur portoloin pour l'Allemagne hier. La blonde a encore un peu peur que l'autre se casse en la laissant derrière, mais la Blacksmith a l'air d'avoir autant besoin qu'elle de partir loin et vite. Si elles ne sont pas vraiment les meilleures amies du monde, au moins elles sont alliées. Morrigan a un sourire mauvais en se souvenant de la tête de Sasha lorsqu'elle lui a dit qu'elle était enceinte. Sasha, enceinte. Si Adèle avait été là, elles auraient pu rire de ces trucs qui « n'arrivent qu'aux hétéros ». Mais la pensée d'Adèle créée un vide dans le ventre de Morrigan, comme un trou béant qu'elle n'aurait jamais vraiment su délimiter, faute de l'avoir vraiment regardé. Penser à Adèle, sa belle Adèle, celle qu'elle aime plus que tout, sa meilleure amie, son amante, celle qui sait tout d'elle, ou presque, non, penser à cela lui donne des envies inavouables de lâcheté, d'abandon, de tourner les talons et d'aller finir ses études de médicomagie dans cette mascarade qu'est sa vie depuis trop d'années.
Elles ont rendez-vous, les deux fugueuses, à vingt heures. Bien assez de temps pour que Morrigan récupère tous les ingrédients nécessaires à son changement de sexe. Penser véritablement au fait qu'elle va vraiment le faire lui retourne le ventre, par dessus le trou d'Adèle, à travers le gouffre de son profond malaise. Et à chaque fois qu'elle y pense, elle lève une main hésitante sur ses cheveux coupés courts, si courts, bien plus courts qu'elle n'ai jamais osé couper depuis ses douze ans. Comme si, les cheveux courts, les autres pourraient voir qu'elle ne fait semblant. Elle touche ces cheveux courts, et avec eux elle célèbre la mort de Morrigan Bagshot. Plus personne ne l'appelera de ce prénom horrible, de ces surnoms terribles de Morri, ou Gannie, ou Momo, ou même Bagshot. Elle sera quelqu'un d'autre, ailleurs, loin d'eux, et personne n'aura jamais à savoir.

Personne à part Eithne Ollivander, cette terrible grande-tante du millième degré dont Morrigan n'a jamais su vraiment quoi penser. Mais elle sait que la grand-mère sait tenir un secret, et est surtout une des rares personnes à êtrecapable de concocter la potion dont elle a besoin. Elle, et sûrement Severus Snape bien sûr, mais ce n'est pas le genre de blague qu'il aurait apprécié. Quant à Adèle, Morrigan a refusé absolument et complètement cette idée. Personne ne doit savoir. Sauf Eithne, parce qu'Eithne s'en fiche, parce qu'Eithne est plus intéressée par la prouesse technique que par la volonté de défaire sa nièce lointaine et sang-mêlée d'une souffrance qui lui pèse depuis son enfance.
Une potion tous les jours pendant un an. Une potion gerbante, puante, gluante et d'une couleur très douteuse. Elle sait cependant qu'elle la prendra, toujours, à la même heure, avec joie et délice. Cette potion et, bien entendu, le sceau. La jeune femme parcourt des doigts son bras recouvert de tatouages. Tout son corps en est rempli, à l'exception de quelques zones, dont le dos, qu'elle a fait « laver » avant ce rendez-vous. Le sceau sera son dernier, son ultime tatouage, celui qui remplacera tous les autres. Elle les retirera d'ailleurs, tous, et ne gardera jamais que celui-là, son beau tatouage de ces deux serpents entremêlés, un ocre, un argenté, d'abord vides puis de plus en plus pleins au fur et à mesure qu'elle prendra ses potions.

Morrigan est, depuis de longues minutes maintenant, prostrée devant la porte de la maison d'Eithne Ollivander. Elle essaye, seconde après seconde, de rassembler le courage de toquer à la porte. Elle sait qu'après cela, elle ne pourra plus jamais faire de retour en arrière, elle ne pourra plus jamais faire comme si de rien ne s'était passé, et que ce choix en entrainerait d'autres. Elle sait qu'une fois qu'elle sera devenue un homme, elle ne pourra plus jamais jamais se séparer de ce droit, et qu'elle sacrifiera tout pour pouvoir continuer à parler de lui. Parce qu'il est là, en elle, et qu'il attend de pouvoir sortir et qu'elle attend ce moment depuis tellement, tellement longtemps...

Et que s'il faut partager ce triomphe avec cette plouc de Sasha Blacksmith, alors qu'il en soit ainsi. Après tout, c'est la seule qui sache, la seule qui ai vu et surtout la seule qui lui ai jamais dit :

« Putain mais ça te va trop bien la barbe en vrai ! Si j'avais su ! J'pige pas, pourquoi tu te casses pas juste d'ici pour aller devenir un mec et aller pécho autre chose que l'autre squelette de Bones ? »


 
❝ This tainted love you've given  ❞MAI 1984 & Université de Médicomagie

  Adele et Morrigan ont fini Poudlard. Merlin merci, cet enfer-là est terminé. Morrigan, bien sûr, a suivi Adèle en médicomagie. Quoi d'autre ? Dire à ses parents, à sa mère, qu'elle veut devenir tatoueuse ? Et pourquoi pas lui avouer qu'elle aime les femmes pendant qu'on y est ? Non, hors de question, Morrigan n'a clairement pas le courage de faire ça. Alors Morrigan suit les attentes de ses parents, celles d'Adèle, et comme ça on lui fiche la paix. Elle a son appartement, elle revient juste pour Noël, et encore, elle ne compte pas rester dormir, de toute manière sa mère a déjà commencé à dresser Basil comme elle a voulu la dresser. Qui sait, avec de la chance, elle réussira cette fois-ci.

Elle baille, encore, durant cet énième cours de la journée qui l'ennuie, l'ennuie, et l'ennuie encore. A côté d'elle, Adèle a l'air attentive. Après tout, elle, a vraiment envie de ce travail, et est vraiment douée, elle. Par comme Morrigan, qui copiera sûrement ses notes à la fin du cours pour pallier à son manque cruel de concentration.
C'est là qu'elle remarque quelqu'un qui la regarde. Il est là, à sa gauche, juste un rang en dessous, et on dirait qu'il vient de la remarquer et il la fixe intensément. Elle est habituée maintenant, à ce qu'on la regarde intensément, surtout que c'est l'été, qu'il fait chaud et qu'aujourd'hui elle a bien relevé ses cheveux, dévoilant tout son cou et une partie de son dos.
Ce qu'il fixe, bien sûr, ce n'est pas une beauté x ou y. Bien entendu, il fixe les tatouages. Elle a arrêté de les compter à partir du moment où elle a pu commencer à se les faire elle-même. Enfant, elle devait brûler ses économies, pactiser avec le diable, trouver toujours plus de stratagèmes pour les placer à des endroits où personne ne les remarquerait. Aujourd'hui, il n'y a plus rien de tout cela, son bras droit est une forêt complexe et mouvante où des loups passent, des chouettes te regardent, des arbres respirent. Un dragon chinois vole, indolent, sur le haut de son dos, des lutins dansent autour de son cou, des ombres de mains agrippent ses chevilles, des multiples fleurs colorées inondent sa poitrine. Elle est une image mouvante, et une longue ligne d'une incantation chinoise coule de son oreille à une de ses omoplates. Et cette peinture humaine soutient le regard insolent de son camarade de classe qui ne semble pas vouloir se remettre des plumes qui frissonnent sur sa main droite. Elle a un sourire supérieur et est presque tentée de montrer l'imbécile à Adèle.

Mais soudain, elle se sent mal à l'aise sous le regard du mec sidéré. D'abord, elle remarque sa barbe naissante, comment ses airs d'enfants commencent à s'effacer, il doit avoir son âge, à peine dix-huit ans, et sa gorge s'assèche en se disant qu'elle lui aurait peut-être ressemblé si... si... Il est blond, des yeux clairs, un nez similaire au sien et... et soudain elle a presque un haut le cœur parce que l'homme qu'elle aurait aimé être a changé de regard, et remarque sa poitrine, et ses jambes dévoilées par son short, et la façon dont il fixe sa nuque...
Il y a un frisson de dégoût, de rejet, de besoin de s'enfuir qui s'immisce entre les tatouages de la jeune fille et sa chair. Ce mec la désire, ose la désirer, et la regarder d'un air lubrique, ou juste intéressé. Elle a déjà vu ce genre de schéma. Ils commencent par la regarder parce qu'elle est un tatouage mouvant mais ils finissent par voir derrière, par remarquer qu'elle est une jolie jeune fille aux longs cheveux blonds et qu'ils ont terriblement envie de voir ses autres tatouages. Et ce genre de chose lui donne juste envie de couvrir encore plus son corps, se faire oublier, ne plus rien laisser à la peau nue pour qu'on ne puisse même plus y deviner l'humain.


❝ Take my tears and that's not nearly all  ❞MARS 1983 & St-Mangouste

 Morrigan fixe les plafonds de l'hôpital de Ste-Mangouste. C'est fou comme tout change à l'hôpital, tout est différent, mais qu'au fond les plafonds restent les mêmes. Et quand tu es clouée sur ton lit, il n'y a que ça à regarder, le plafond.
« Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal Balt, je ne comprends vraiment pas ce qui cloche dans la façon dont on l'a éduquée. »
Et voilà, c'est parti pour la terrible histoire de la vie d'Eugenia Bagshot.
« Toutes ces années, on lui a tout donné, tout, les autres sang purs auraient été jaloux de tout ce qu'on lui a permis d'avoir et elle... et elle...
-Eugenia, je ne pense pas que ce soit toi le problème, rassure-toi. Nous savons quelle mère incroyable tu as été... »
Oui Papa, elle au moins était présente pendant que tu lisais ton journal dans un coin. Merci Papa.
« Alors quoi ? C'est Poudlard ? Je savais que je n'aurais pas du l'envoyer là-bas. Maudite soit cette foutue tradition, on aurait très bien pu s'en tirer avec de professeurs particuliers. De toute manière elle connaissait déjà la moitié des sorts bien avant d'arriver dans leur trou à rat au fin fond de l'Ecosse.
-Eugenia...
-Non ? Pas Poudlard ? Alors quoi ? Les Anglais ? Les professeurs ? Les élèves ? Qui a forcé ma fille à faire ce genre de chose ?! Je te pose une question, Balthazar Bagshot !
-Comment est-ce que tu veux que je...
-Et Adele Bones ? On y a pensé à Adele Bones ? Elle a l'air sournoise cette petite, je suis sûre que...
-Eugenia... C'est sa meilleure amie... et celle qui l'a trouvée. Vu sa tête je doute que...
-Alors qui Balt ? QUI A FAIT CA A MA FILLE ? »
Morrigan a envie de vomir. Rien que pour le fait d'avoir à subir cette scène, elle regrette tellement de s'être ratée. Si seulement Adele n'avait pas oublié son foutu rouge à lèvres dans la salle de bain elle pourrait être bien loin de cette prison en ce moment.
« Et est-ce qu'on peut parler du reste Balt ?
-La petite est encore là, calme-toi un instant. »
Sa mère est en train de pleurer, de rage, de frustration, de peine, Morrigan n'en sait rien. Elle s'en fout. Qu'elle crève, la guenon.
« De toute manière ça fait des jours qu'elle ne dit rien et qu'elle fixe juste ce foutu plafond. Je ne sais pas qui lui a fait tout ça Balt, je ne comprends pas, qu'est-ce qu'on a raté, qu'est-ce qu'on a pas vu... Il y a quelque chose qui manque, quelque part je ne comprends pas je...
-Ne nous précipitons pas, il y a peut-être une explication simple qu'elle nous expliquera un jour et...
-Une explication simple ? Comment tu peux expliquer de façon simple que ma fille tente de se suicider ? Qu'elle soit dix, quinze, je ne sais pas moi, vingt kilos en dessous de la moyenne de son âge ? Que son médecin ait trouvé des tatouages un peu partout sur son corps ? Comment on a pu rater tout ça, hein, tu me l'expliques ? Comment tu peux rester là à ne rien dire, à ne rien faire, pendant que quelqu'un est visiblement en train de faire du mal à notre enfant ?! »
Elle dit encore d'autres choses dans son hystérie et Morrigan entend son père la prendre dans ses bras pour essayer de calmer ses larmes. Cela fait longtemps que Morrigan ne pleure plus. Cela fait aussi longtemps qu'elle ne fait plus attention à sa mère qui, techniquement, ne va pas tarder à s'inquiéter de comment dissimuler tout cela aux autres. Ça la révulse. Elle a juste envie qu'ils partent, de toute manière ils ne sont même pas ses parents, elle s'en fiche d'eux, elle veut juste Adele. Adele. Adele. Elle veut juste sa meilleure amie avec elle maintenant, celle qu'elle aime plus qu'elle ne voudrait se l'avouer, celle qu'elle rêve toutes les nuits d'enlacer comme ce putain de gros connard de sale porc de mec a pu le faire. Elle refuse de se souvenir de son nom ou de son visage. Il ne la mérite pas, il ne la méritera jamais.
« Je ne comprends pas comment elle a pu me faire ça maintenant, avec son petit frère si jeune, il va être traumatisé à vie. »
A la mention de Basil, ce sale gosse qui a tout ce qu'elle a toujours voulu sans qu'elle sache exactement dire quoi, Morrigan ferme les yeux. Plus que les yeux elle ferme ses oreilles, sa bouche, tous les orifices de son corps. Elle rêve d'une peau en béton, une peau couverte de tatouages métalliques qui l'empêcherait d'être en connexion avec le monde. Et elle aurait, enfin, le contrôle de ce qu'il se passe en elle. Elle ferme tout, elle s'enferme en elle-même et elle n'entend plus rien, ne sent plus rien. Elle ne reviendra jamais, jamais, jamais, ils peuvent tous crever, tous.

« Bagshot ? » La voix et le contact de la main sur la sienne lui fait soudain rouvrir les yeux. Pour la première fois depuis plusieurs jours elle bouge enfin la tête et croise le regard de celle qu'elle attend. « Bones. » Elle sent des doigts se mêler aux siens, et elle voudrait la haïr, la détester, la maudire, ou au moins contenir son visage de marbre et juste lui demander de lui raconter toutes les saloperies que Dolores a encore pu faire. Elle arrive à articulier un : « Ils t'ont enfin laissée venir. » Et sa voix est âpre de n'avoir pas été utilisée depuis plusieurs jours, elle brûle de soulagement, d'amour, de peine. Elle suit le regard d'Adele sur ses poignets, sur les bandages qui les couvrent et elle a soudain honte, vraiment honte, parce qu'elle se souvient des cris de son amie lorsqu'elle l'a trouvée, et elle a un tout petit peu conscience de ce qu'elle lui a fait vivre. Et à cette simple idée les regrets commencent à la noyer et, alors qu'elle commence à dégouliner de larmes tant de fois refoulées, elle bafouille en tremblant : « Je suis désolée, désolée, je suis, vraiment, vraiment, désolée. je. Adele. Je ne voulais pas. J'ai foiré j'ai dérapé je... Pardon, pardon. » Elle a des hoquets précipités et, un instant, elle voit l'hystérie de sa mère. Et cela lui fait peur.
Aveuglée par les larmes, elle ne perçoit pas le regard de Bones qui ne semble vraiment pas encline à lui pardonner, elle ne voit pas non plus le tourment qui se déroule visiblement dans la petite tête de son amie, elle ne sent pas la glace qui la fixe. Elle ne se réveille de ses marmonnements lamentables qu'en sentant des mains sur ses épaules. Elle s'éclaircit enfin la vue et elle se retrouve plongée dans cette sévérité qui lui avait tant manqué ces derniers jours. Adele la fixe, la juge, sans la considérer comme un animal fragile mais comme une adulte responsable. « Il n'y aura pas de seconde fois Morrigan. » La voix, sans appel, est comme une claque sur la conscience embuée de l'adolescente, elle ouvre la bouche sans pouvoir rien dire. « S'il y a un jour une prochaine fois, je ne te le pardonnerai jamais et tu pourras essayer de t'en sortir toute seule. »
Il y a un morceau de Morrigan qui veut lui cracher que, la prochaine fois, elle ne se ratera pas, qu'elle n'a pas à être aussi injuste, qu'elle ne comprend rien, de toute manière, qu'elle ne sait pas ce qu'elle vit, qu'elle ne lui a jamais dit et qu'elle ne lui dira jamais, jamais, jamais. Mais il y a quelque chose dans la froideur des yeux d'Adèle qui l'arrête, quelque chose dans la façon maladroite qu'elle a de lui tenir les épaules, et elle réalise que c'est sa façon, à elle, de lui dire qu'elle compte. Alors elle acquiesce une fois, deux fois, puis elle murmure de nouveau : « Oui, promis, première et dernière fois. Je serai forte. »
Elles restent un instant encore silencieuses, sans que l'on puisse deviner qui des deux est la plus mal à l'aise. C'est Morrigan qui brise leur mutisme respectif avec une petite question timide et maladroite :
« Alors ? Quoi de neuf dans la prison des fous ? Blacksmith a eu une nouvelle absurdité vestimentaire ? »
A cette question, Adèle reprend le sourire mauvais de celle qui a, en effet, beaucoup de choses à raconter sur toutes les imbécilités qu'ont fait preuve leurs camarades de classe.


❝ Once I ran to you. Now I'll run from you  ❞ 1er SEPTEMBRE 1979 & GRANDE SALLE DE POUDLARD

  Durant les vacances d'été entre sa deuxième et sa troisième année, Morrigan Bagshot a eu ses règles. Personne, bien sûr, ne le sait vraiment dans sa promo. Ils ne peuvent pas commencer imaginer comment cette simple trace de sang sur sa couleur, comment cette discrète douleur dans le ventre a pu complètement et absolument changer sa vie. Il y a quelques mois de cela, à peine, Morrigan était une gamine sportive aux cheveux courts, attentive, assez discrète mais qui méritait son statut de Serpentard par la façon très furtive et précise qu'elle avait de rester loin des ennuis. On la prenait parfois pour un garçon parce qu'elle refusait de porter l'uniforme des filles. Comment se dire qu'une simple petite tâche de sang a pu changer tout cela ?
« Tu es une fille maintenant ma chérie, une vraie ! »
Les mots, pourtant innocents, retentissent encore dans les oreilles de la jeune pré-adolescente. Cela fait fera bientôt la troisième fois qu'elle a du supporter la torture mensuelle du genre féminin et elle a des remontées de bile dès qu'elle pense qu'elle devra subir cela tous les mois pendant des années. Elle devra subir ce rappel, incessant, qu'elle est une fille, une vraie. Elle a même les seins qui commencent à pousser. Elle grandit plus qu'elle ne voudrait. Et même si elle ne mange plus, même lorsqu'elle essaye de se noyer sous les pulls, ils sont en été et ils peuvent la voir pour ce qu'elle est. Alors, finalement, Morrigan a lâché l'affaire.
Elle a dit oui à l'uniforme féminin.
Elle a dit oui aux jupes.
Elle a dit oui aux petites chaussures.
Elle a dit oui aux cheveux longs.
Elle a dit oui à cette petite écharpe adorable.
Elle a dit oui aux crèmes.
Elle a dit oui au régime.
Elle a dit oui à la voie aiguë, aux rires féminins.
Elle a dit non à l'équipe de quidditch.
Elle a dit non à Marius pour aller jouer dans le parc durant les vacances.
Elle a dit non à... elle a dit non à beaucoup de choses.
Ce qu'elle ne dit à personne c'est qu'elle a dit oui à une chose, et une seule, qu'elle désirait vraiment. Elle a dit oui au frère de Marius qui, le jour où elle a finit par leur rendre visite, lui a proposé de lui faire un tatouage. Sans qu'elle sache pourquoi, il savait qu'elle en avait besoin, de ce petit dragon endormi sur sa poitrine, là où devrait se tenir son cœur.

Et aujourd'hui elle se tient là, fière et dédaigneuse, en petite poupée blonde, à lever le menton comme on sait si bien le faire chez les Serpentard. Elle va perdre tous ses copains garçons, elle le sait, elle est prête à sacrifier cela aussi. Des filles viennent l'aborder pour savoir ce qu'il s'est passé et elle leur sort des bobards gros comme des maisons tout en jetant discrètement toute la nourriture qu'elle ne mange pas sous la table. Elle est déjà déprimée d'à quel point sa vie lui semble futile et fausse.
Elle ne sait pas encore que, ce soir-là, elle fera enfin vraiment la rencontre d'Adèle Bones, cette camarade de dortoir  qui ne lui a jamais vraiment parlé jusque là. Elle ne sait pas qu'Adèle sera la première à voir le tatouage qu'elle essaye de cacher, et elle ne sait pas encore à quel point le sourire intéressée de l'adolescente lui fera battre le cœur alors qu'elle lui demandera comment est-ce qu'elle l'a récupéré. Elle ne sait pas encore que la seule chose, la seule chose qui l'a fait tenir en vie durant toutes ces années de torture, sera ce drôle de petit bout de femme qui lui adressera la parole le soir-même.

Et elle ne sait pas encore que, des années plus tard, elle pourra enfin abandonner toute cette mascarade. Mais que pour cela elle abandonnera tout le monde, tous ceux qui comptent, tous ceux qui auraient pu compter avec pour simple adieu une petite note sur un placard.


Adèle,
Je ne reviendrai pas, ne me cherche pas, j'irai bien.
Merci pour tout. Désolée pour tout.
Je t'aime.
Morrigan.


 


Dernière édition par Viktor Heidelberg le Dim 19 Mar 2017 - 13:56, édité 3 fois
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‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
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‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
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Je vous aime.

Vous allez mourir.



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j'te souhaite pas la bienvenue je viens juste dire que je boycotte ta fiche si triste
papa
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‹ occupation : guérisseuse au service d'infection par virus et microbe magique et co-présidente de l'association "Rosier's Disease Research Trust".
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‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
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‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
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‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
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gaaaah t'es bô toi aussi ! kr
c'est tout ce que j'avais à dire roll
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Bacchus > Puni de tarte au citron bde

Anna > Han merci chouquette hug
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Citation :
Plus personne ne l'appelle Morrigan Bagshot.

SI MOI TOUJOURS, JE SERAI LE SEUL ET L'UNIQUE POUR L'ETERNITE OKAY. #bromance4eva

Je suis hyper contente de te voir. Si on m'avait dit que j'écoperais d'un frangin dans les pattes dès l'arrivée (et d'une belle-soeur et d'un neveu) (je préviens Basil ne partagera jamais sa chambre, ni ses classiques du XVIIIè), je me serais saisie de Bosil deux fois plutôt qu'une.

La suite. :russe:
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