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you can find other fish in the sea
I'm preying on you tonight, Hunt you down eat you alive. Just like animals, Animals, Like animals. Maybe you think that you can hide, I can smell your scent for miles Just like animals, Animals, Like animals. So what you trying to do to me, It's like we can't stop we're enemies But we get along when I'm inside you. You're like a drug that's killing me, I cut you out entirely But I get so high when I'm inside you.  you can start over you can run free, You can find other fish in the sea, You can pretend it's meant to be But you can't stay away from me. ~ maroon 5 | animals.


« Daphné, tu es » Hermione laissa sa phrase en suspens – mais ses mâchoires serrées et la manière qu'elle avait de soutenir la démarche chancelante de son amie ne laissait pas le moindre doute sur le fond de ses pensées. Honteuse, presque accablée par la chair fendillée qui barrait désormais son ventre, l'interpellée ferma les yeux. Ne le dis pas, ne le dis pas. « tellement idiote, par Merlin. » Daphné rouvrit une paupière, puis l'autre, et jugea préférable de garder un silence pieux. Rien de ce qu'elle pouvait dire ne serait suffisant pour calmer la tempête qui se préparait et ce, même si Granger arborait un masque de calme. Cette sérénité était feinte, elle le savait. Elle la connaissait. Peut-être était-ce pour cela qu'elle marchait plus rapidement que nécessaire, un bras enroulé autour de la taille de la suppliciée, et sa main ayant agrippé les doigts que Daphné avait glissé derrière sa nuque. Elle la forçait à avancer, la mettait au pied de sa sottise en lui faisant ressentir des élans de douleur dès qu'elle esquissait un geste. Les dents serrées, Greengrass essayait de ne pas quémander un ralentissement de la part de sa comparse, sachant que sa demande serait au mieux refusée, au pire commentée. « Je peux savoir pour quelles sombres raisons tu as cru bon d'affronter ce rafleur ? » Daphné lâcha un grognement tandis que ses gestes se faisaient plus précautionneux « Je, hm, pensais avoir le dessus. » Hermione lui jeta un regard assassin « Il était tout seul ! » rajouta alors la rousse, ses doigts s'agrippant davantage aux phalanges de sa sauveuse. Elle avait eu tort ; elle avait imaginé pouvoir dominer un homme qui, finalement, avait eu raison d'elle. « At-attends » Daphné s'immobilisa, releva de sa main libre sa chemise afin de constater les dégâts provoqués par l'ennemi. L'entaille était rouge, boursouflée, encore sanglante. Elle déglutit et relâcha le tissu. Elle avait envie de pleurer. « C'est superficiel, Daphné. Ce n'est pas grave. » le timbre d'Hermione était considérablement plus chaud, presque compatissant. Elle lui en voulait de s'être mise en danger et elle n'avait pas besoin de mots pour signifier tout son ressenti à propos de cette affaire ; Daphné l'avait compris dès qu'un hurlement strident avait passé ses propres lèvres. Dès qu'elle avait compris qu'elle aurait facilement pu être anéantie par un rafleur. Elle avait su qu'Hermione lui porterait secours – et cette certitude, bien qu'apaisante, était accompagnée de la crainte d'éventuelles réprimandes qui se profilaient à l'horizon. « Je suis désolée » « Je sais. » Hermione esquissa un sourire, le premier depuis l'attaque. « Accélère un peu la cadence, Greengrass, on a presque atteint le camp. » Hochant la tête avec entrain, la jeune femme essaya dès lors de se caler sur la démarche de sa compagne.

Daphné appréciait les réunions entre les différents camps d'insurgés. Non pas que la proximité de ceux avec qui elle partageait la majeure partie de ses jours et ses nuits la lassait mais voir de nouvelles têtes était toujours agréable. Et il y avait lui. Henry. Hermione devait supposer que cela tenait plus de l'obsession que de véritables sentiments et, en soi, Daphné n'aurait jamais pu la contredire. Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait – cela allait de l'envie pure, brutale, de le posséder jusqu'à ce besoin pressant de toujours se trouver à ses côtés lorsqu'il était présent. Il est marié. Effectivement, Daphné n'appréciait guère les briseurs de ménage et elle ne souhaitait pas en faire partie – toutefois, elle se plaisait à supposer que leur relation n'était que platonique et, même si cette perspective la bouffait plus que ne la rassurait, qu'elle n'avait plus qu'à ravaler ses fantasmes. Elle savait ce qu'Hermione en pensait. Pourtant elle ne pouvait pas s'empêcher d'observer son aîné avec cette étincelle particulière dans le regard, cette envie mordante facilement repérable, ce besoin de voir jusqu'où ils pouvaient aller. Ce n'était pas qu'une question de défi – mais bien celle d'un geste. N'importe lequel. Elle était désireuse de voir quelque chose se distancer de ce qui se faisait habituellement, d'interpréter un signe qui n'était pas seulement le fruit de son imagination. Pourtant – oui, pourtant – Daphné ressentait quelque chose qui ne découlait pas forcément de cette protection qu'il exerçait sur elle ou de ce rapprochement qu'ils orchestraient l'un envers l'autre depuis quelques mois. Ca allait bien au-delà de ce mythe qu'elle avait pris soin d'inventer. Elle en était certaine et, malgré les avertissements constants de Granger, elle ne voulait pas en démordre.

Dès qu'elles posèrent un pied dans le camp de fortune qu'ils avaient tous installé pour la nuit, les réunions ne duraient jamais plus longtemps, Greengrass tendit à se diriger vers un point qu'elle seule semblait susceptible de voir. Ce lieu, cet endroit, où elle savait qu'il se trouverait. Daphné se détacha de l'étreinte bienfaitrice d'Hermione et esquissa un pas en avant. « Ne fais pas ça. » Son regard ne lâchait pas la tente, incapable de se détourner de cette petite parcelle de terre « Pourquoi ? » un murmure passa ses lèvres, quasiment inaudible pour ceux qui les entourait – mais sa vis-à-vis était suffisamment proche pour l'entendre. « Il est marié. » Daphné hocha la tête. Elle avait compris. Chasse gardée. Il a une femme. Ne pas toucher. Ne pas espérer. « Je veux juste lui parler. On a rien fait - » « Pas encore, en effet. » Ses dents s'enfoncèrent dans la peau tendre de ses joues. « Tu es blessée, je – je vais te soigner. Daphné, s'il te plaît, viens avec moi. » « Non, je veux le voir d'abord. » Elle entendit le fantôme d'un soupir passer les lèvres de son amie et ses doigts frôlèrent son épaule, exerçant une pression sur celle-ci l'espace de quelques instants. Puis Hermione tourna les talons, partit. Abandonnant Daphné face à cette tente dont elle craignait de franchir le seuil, autant qu'elle en mourrait d'envie. Ce paradoxe ne lui importait guère. Il s'agissait d'Henry.

En quelques pas, elle réduisit à néant l'espace qui la séparait de la tente. Daphné savait – ou supposait – que sa blessure ne lui apporterait rien de plus qu'une confrontation monstrueuse. D'un geste du bras, elle frôla le tissu grisâtre, seule barrière qui l'empêchait encore de retrouver Henry. Courbant l'échine, elle écarta la toile et se glissa à l'intérieur du repaire. Ayant toujours vécu au milieu des sorciers, la taille impressionnante du lieu ne l'étonna guère – il y avait une différence entre ce qui était perçu, et sur ce qui était vécu. De l'extérieur, la taille de la tente ne rendait pas justice à la capacité volumique de l'endroit. Peu gênée, Daphné s'avança davantage et fit glisser son index le long d'une petite table, résistant à l'envie de jeter un œil sur les parchemins noircis d'encre. S'appuyant sur la plaque boisée afin de ne débarrasser de cette douleur lancinante qui lui serrait le ventre. Puis il apparut. Se redressant brusquement, la jeune femme esquissa un sourire « Je me suis permise d'entrer, désolée si je te dérange. » Elle n'était pas désolée. Pas du tout. Elle s'attendait à tout moment à le voir sourire – elle voulait voir sa fossette se creuser. Elle le voulait plus proche encore. Toujours plus proche. Pourtant, quelque chose se brisa presque immédiatement. La raison la poussa à baisser la tête, considérant son t-shirt impeccablement déchiré – comme si un coup de couteau avait exercé son appui le long du tissu – d'où transperçait le liquide carmin. « C'est » elle le connaissait et elle savait qu'il ne la laisserait pas s'en sortir avec une simple excuse, une promesse solennelle de ne plus se jeter sur le premier rafleur venu. Elle voulait juste le voir – étaient-ils seulement obligés de se disputer ? « C'est rien. Un rafleur. Blessure superficielle, c'est Granger qui l'a dit. » dicta-t-elle d'une voix mollassonne. Il lui était bien inutile de clamer ses plus profonds regrets – il ne l'écouterait pas, comme à son habitude. Cette rencontre était sûrement plus périlleuse qu'à l'accoutumée mais, immobile, Daphné n'avait aucune envie de tourner les talons. « C'est rien, c'est qu'une coupure, je la sens à peine. » A ses mots, elle força son sourire, regrettant presque de ne pas avoir laissé Hermione la soigner avant d'être allée à la rencontre d'Henry. Peut-être aurait-elle également dû se changer, se laver, faire quelque chose de correct avec ses cheveux. Prendre quelques secondes pour réfléchir. Seulement réfléchir.


Dernière édition par Daphné Greengrass le Jeu 30 Oct 2014 - 13:38, édité 1 fois
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« Pourquoi s'entêter à les prendre avec nous ? » Le ton est cassant. Et tu sais qu'il n'est pas d'accord avec toi. Il n'a jamais supporté les missions communes, et encore moins lorsque les belliqueux sont sur l'échiquier. Il ne voit pas leur potentiel comme toi tu le vois. Une bande de fous furieux, capables de tout pour détruire les mangemorts. Tu vois tout ce dont ils sont capables. Et tu les respecte même pour ça. Ils ne sont pas lâches, et ne reculent devant rien. « Aurais-tu préféré que l'on se joigne aux pacifistes ? Que l'on se cache en attendant que tout se tasse ? » Il n'a jamais caché sa préférence. Refusant au maximum le combat. Fuyant lorsque la tempête approche. Mais tu n'es pas comme ça, et tu ne le sera probablement jamais. Tu te demandes parfois même pourquoi tu as rejoins les audacieux, et non les belliqueux. Peut-être parce que tu es l'un des rares à désirer un retour de l'Ordre, de l'unité. « Nous avons besoin d'eux, que tu le veuilles ou non. » Son visage laisse transparaître une grimace. Mais tu sais que malgré tout, il te suivra. Comme tous tes hommes. « Et si on fait un prisonnier ?  Comment peux-tu être sûr qu'ils ne vont pas simplement le démembrer ? » Ton regard se pose sur l'homme. Tu n'as pas réellement réfléchi à la question. Espérant que les accords passés avec le groupe belliqueux suffisent à protéger tout potentiel prisonnier de  cette mésaventure. « Nous avons un accord. Ils gèrent les attaques, on gère les prisonniers. » « Et s'ils ne veulent pas répondre ? » Son comportement t'agace. Comme il t'a toujours agacé. Toujours à chercher la petite bête. A vouloir connaître le moindre détail. « Je m'occuperai des interrogatoires. S'ils ne veulent pas répondre..., disons qu'il y a toujours un moyen de faire parler. » Tu ne le dis pas clairement. Tu ne l'as jamais fais. Mais il se doute bien de quoi tu parles. Tu n'as jamais rechigné à la tâche. Tant que la fin justifie les moyens. « Essaie de les gérer un maximum. Je ne veux pas non plus d'un bain de sang. » Tu coupes sa parole d'un geste de main. Ton attention portée sur l'entrée de la tente. Quelqu'un est entré. Sans y être invité. D'un pas lent, tu rejoins la pièce principale de la tente. Et tu te stoppe immédiatement, lorsque tu aperçois la silhouette de Daphné, posée sur un meuble. Un ersatz de sourire apparaît sur tes lèvres, avant de disparaître aussitôt. Lorsque tu aperçois la blessure de la jeune femme. « Je vous laisse. » Tu ne prends pas la peine de répondre à ton ami. Il ne connaît pas tous les détails de ta relation avec la jeune femme. Et tu ne sais pas toi-même où vous en êtes. S'il ne s'agit que d'un bête jeu de flirt, ou s'il existe réellement quelque chose. Si, au final, tu ne ressens que le besoin de la protéger. Ou si tu veux quelque chose d'autre avec elle.

« Je me suis permise d'entrer, désolée si je te dérange. » Elle ne l'est pas, et tu le sais pertinemment. Et tu savais, dès ton arrivée, qu'elle finirait par pointer le bout de son nez. Comme elle le fait à chaque fois. Mais cette fois, tu restes silencieux. Le regard coincé sur cette blessure. L'envie de lui hurler dessus est difficilement tenable. Elle s'est encore jetée dans la gueule du loup, sans doute en ne prenant aucune précaution. « C'est rien. Un rafleur. Blessure superficielle, c'est Granger qui l'a dit. » Un rafleur. Elle s'est donc jetée sur un rafleur. Ou n'a pas suivi les consignes que tu lui a donné. Ne pas affronter de rafleur seule. Ne pas risquer de se blesser inutilement. « C'est rien, c'est qu'une coupure, je la sens à peine. » Tu t'approches d'elle, silencieusement. Contenant ton envie de la traiter d'idiote. De lui reprocher toutes ces folies qu'elle fait. Et tous ces soucis qu'elle te cause. Sans lui demander son envie, tu décale le tissu pour laisser apparaître la blessure. Encore saignante. « Et cette Granger n'a pas eu l'idée de te soigner ? » Tes premiers mots sont durs. Peut-être plus que tu ne le voulais réellement. Mais ce n'est rien par rapport à ce qui l'attend. Elle le sait. Et en a prit l'habitude. Délicatement, tu dégage complètement la blessure, avant de poser lourdement ton doigt sur la plaie, lui arrachant un cri. « Tu pensais à quoi ? Que tu pouvais t'en tirer aussi facilement ? Face à un rafleur ? Et s'il t'avait capturée?Tu aurais pu être plus gravement blessée. » Tu ne crie pas. Pas encore. Mais tu sens que ça ne tardera pas. Et tu sais que tu es libre de le faire autant que tu veux, sans que personne ne l'entende. Sans la laisser parler, tu sors ta baguette et t'occupe de sa blessure. Les soins ne sont pas ton fort, mais tu connais au moins l'incantation pour soigner les blessures de ce genre. Sans pour autant pouvoir lui enlever la cicatrice. « Je t'ai déjà dis de ne pas faire de folies. Ne fais pas toutes les conneries que font les autres. » Les autres belliqueux. Ceux de son groupe. Tu ne veux pas la voir avec eux. Encore moins lorsqu'ils entreprennent leurs actions.

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Cette proximité orchestrée à son encontre la fit frémir ; les dents serrées, plus par peur de laisser échapper une imbécillité que par l'envie qu'elle avait de l'enlacer, Daphné vit Henry se rapprocher. Sans pudeur, il souleva le tissu qui dissimulait la plaie encore chaude. L'évocation d'Hermione la fit froncer les sourcils et, alors qu'elle s'apprêtait à lui rétorquer que Granger avait au contraire beaucoup insisté pour la soigner, il posa lourdement son doigt sur la blessure. Un cri lui monta à la gorge et passa ses lèvres précédemment closes. Elle ne chercha par à reculer, se contentant de supporter la douleur en silence. Sa gorge était serrée et ses yeux exprimaient une rancune sur laquelle elle ne parvenait pas à poser le moindre mot correct. Son ton était dur, guttural. Daphné se mordit férocement la langue, s'empêchant alors d'alimenter la dispute qui se préparait. Sortant sa baguette, il entama des soins, ne pouvant s'empêcher de laisser échapper une remarque qui la fit frémir. Aussitôt, une vague de soulagement traversa son corps encore fébrile – elle l'avait dit à Hermione. Elle avait dit qu'il s'occuperait d'elle. Tandis que le timbre de voix d'Henry se faisait plus ferme, il se rapprocha et posa ses mains sur les joues de Daphné, l'intimant silencieusement à la regarder tandis qu'il lui faisait part de ses modestes observations. Tandis qu'il l'enguirlandait, en somme. Le cœur battant à tout rompre contre sa poitrine, la jeune femme soutint le regard accusateur de son vis-à-vis. Elle savait qu'il ne cautionnait pas sa présence parmi les belliqueux – et il ne manquait jamais de le lui faire savoir. Il la prenait au piège, la rabaissant comme s'il s'agissait d'une gosse, une enfant à qui il pouvait donner des ordres. Brisée dans son amour-propre, et malgré cette sensation plaisante qui était née dans le creux de son ventre depuis que les doigts d'Henry avaient frôlé sa peau, Daphné se dégagea de sa prise. Esquissant un pas en arrière, levant les yeux au ciel puis haussant les épaules. Elle avait conscience de ressembler à une foutue adolescente – ni plus, ni moins. Qu'était-elle à ses yeux ? Sinon l'alter ego de sa propre fille. Et elle n'en pouvait plus, cette perspective l’écœurait. « Pour ta gouverne, Hermione voulait me soigner. » lâcha-t-elle d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu mais cela ne l'empêcha pas de continuer sur sa lancée « Mais je voulais d'abord te voir. Idiot, n'est-ce pas ? » Idiote. Elle l'était. Elle aurait finalement mieux fait de rester avec son amie ; elle n'avait pas besoin de parler avec Hermione. Avec Henry, ce besoin monstrueux de se justifier la taraudait, l'empêchant d'agir comme bon lui semblait. « Et par Merlin, ce n'est qu'un rafleur. » Machinalement, elle porta sa paume à l'endroit où la plaie avait fendu sa peau pâle. Un rafleur qui avait failli avoir sa peau – mais était-il bien important de la souligner ?

Passant à côté d'Henry comme s'il n'existait pas, Daphné retrouva sa position initiale ; elle s'assit sur une table après avoir poussé quelques papiers. Croisant les jambes, elle n'avait pas la moindre attention de bouger. A vrai dire, elle attendait les râles sourds de son interlocuteur se feraient entendre. Cette attente lui apportait un émoi finalement très peu confortable. « Un rafleur, Henry. » répéta-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Butée, bornée. « Rassure-toi, tu n'es pas en train de parler à mon fantôme. » rajouta-t-elle, esquissant un sourire passablement sarcastique. La majeure partie du temps, il savait la gérer. Elle savait également lui donner raison lorsque les choses allaient trop loin ; mais elle était en droit de se battre lorsqu'elle en avait l'occasion. Et cette fois-ci, elle avait saisi cette trop belle opportunité. « Qui plus est, tu n'es pas en position de me juger. » Elle s'amusait à attiser la flamme pour que plus vite viennent les grognements et les autres injures. Elle le poussait dans ses derniers retranchements, l'appelant à accéder plus vite à ses aimables désirs. Daphné apprenait à apprécier ces rapports de force auxquels elle se prêtait. Le risque, le danger, elle ne le trouvait pas en compagnie des autres. Elle s'appliquait à le torturer avec des mots subtilement choisis, jouant de sa position de pauvre et tendre jouvencelle en détresse pour le faire rappliquer jusqu'à elle.

« Tu sais parfaitement que je ne me bats pas comme les autres » lâcha-t-elle d'une voix d'outre-tombe, le regard brusquement adouci « Je ne peux pas me permettre de prendre les mêmes risques. Il y a Astoria. » Et cette simple phrase en résumait un milliard d'autres. Elle se frotta les lèvres du dos de la main. Daphné n'était plus aussi certaine que cela de vouloir se battre – pourquoi ne pouvaient-ils pas avoir une relation saine ? Où les hurlements cessaient. Mais peut-être qu'elle n'était pas faite pour les mièvreries, même si une part d'elle (sans doute la plus naïve) tendait à l'être. « Ne commence pas à hurler, sinon je pars. » le prévint-elle alors, privilégiant simplement le fait d'être en sa compagnie, allant totalement à l'encontre ce qu'elle avait pu manigancer quelques secondes plus tôt. Il la rendait fébrile, indécise. Elle ne savait plus sur quel pied danser ; si elle préférait sa tendresse à ses réprimandes constantes. Elle se mordit la lèvre inférieure, déportant son regard d'Henry jusqu'à son tee-shirt fendu. Elle ne ressentait plus de douleur, mais une lente et écœurante gêne. Il avait pansé ses plaies, il avait pris soin d'elle. Et il est marié, lui soufflait Hermione de sa voix fantomatique. Ce mot était obsédant. Marié, marié, marié. Elle aurait voulu qu'il ne le soit pas, qu'il ne soit qu'à elle – qu'il lui appartienne. Ces douces chimères lui redonnaient momentanément le sourire et parvenaient à la convaincre de ses propres fantasmes. Elle vivait dans un mon bien étrange, dans cette bulle qu'elle avait construite au sein de cette tente. Jamais elle n'aurait voulu en sortir, savourant chaque instant passé ici – même les plus mauvais. Elle avait mal, elle souffrait mais cette douleur était agréable. C'était brutal, intense. Elle ne pouvait pas y échapper et, au fond, cette position de prisonnière lui plaisait.
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Ton cœur bat à tout rompre. Tu ne sais pas exactement ce que tu ressens pour elle. Ni ce qu'elle est réellement à tes yeux. Mais tu sais que tu crains de la perdre. Que tu ne veux pas que ce jour arrive. Elle qui représente pourtant ce que tu détestes le plus dans ce monde sorcier. La pureté du sang. Elle est la seule de cette espèce avec qui tu as autant d'affinité. Même si les disputes apparaissent régulièrement. Aussi régulièrement que celles que tu as avec Joan. Et elle est la seule sang-pur dont tu ne veux pas voir la mort. Pour cette raison, tu ne veux pas la savoir près des belliqueux. Ces fous capables du pire pour éliminer ne serait-ce qu'une seule vie. Car même si tu as vécu sans avant, tu ne t'imagines plus vivre sans ces instants. Trop courts. Parfois trop douloureux. Mais dont tu ne peux te passer. Tu te demandes parfois à quoi ressemblerait votre relation si vous ne vous disputiez pas quasiment à chaque fois. Ce qui se passerait, s'il n'y avait que des moments agréables. Mais il semble que tu ne le saura pas cette fois. La dispute n'est pas loin. A cause de ta surprotection. Alors tu restes silencieux, tandis qu'elle se libère de tes mains pour s'éloigner. Tu ne bouges pas d'un pouce, te contentant de l'écouter. Tu sais qu'elle n'apprécie pas ces moments-là. Où tu donnes l'impression de ne pas la voir en adulte. Incapable de se protéger elle-même. Et tu ne sais quoi répondre lorsqu'elle déclare avoir voulu te voir avant d'être soignée. Peut-être est-ce idiot de sa part. Peut-être as-tu ta part de responsabilité. Car tu n'aurais pas lancé cet échange si elle n'était pas venue blessée. Car elle te fait passer avant sa propre santé. Même si elle sait que tu sera là pour t'occuper d'elle. Comme tu l'as toujours fais. « Un rafleur, Henry. » Tu sors de tes pensées. Pour te tourner dans sa direction. Le regard bloqué sur sa silhouette. Fut un temps où tu pensais la voir comme ta fille. Mais tu sais depuis que ce n'est pas le cas. Qu'il y autre chose derrière ce sentiment de protection. Tu veux jouer avec le feu. Aller plus loin avec elle. Découvrir des plaisirs oubliés. Et voir jusqu'où vous pouvez aller. Avant de vous brûler.

« Je ne me jette pas devant des rafleurs comme ça. » Tu sais que si. Et elle le sait sans doute aussi bien que toi. Malgré ton statut d'audacieux, tu as toujours eu un penchant pour les belliqueux. N'hésitant pas à te jeter au beau milieu de la bataille. Mais tu ne veux pas perdre cette position que tu as. Celle de l'homme n'ayant rien à se reprocher. Pouvant aisément pointer du doigt les erreurs des autres. Dont celles de Daphné. « Je... » Et tu te tais. Te rendant compte de la situation. Elle s'inverse. Elle te pousse plus loin. Comme pour attiser ta colère. Comme pour te montrer qu'après ces quelques mois, elle te connaît finalement. Et sait comment cette discussion finira. Elle commence à en jouer. Et tu te retrouves avec le sentiment d'être piégé. Manipulé par ses désirs et son humeur. Toi, qui a connu de nombreuses batailles. Qui a toujours survécu jusque-là. Piégé par une fille. Sans savoir quoi faire.

Alors tu restes silencieux. Te contentant de l'écouter, tandis qu'elle parle de sa sœur. Cette sœur qu'elle a enlevé à leur foyer. Pour la forcer à la suivre. Pour sa sécurité. Et tu sais que tu ne peux pas la juger là-dessus. Puisque tu as fais la même chose avec Joan. Elle qui ne voulait pas te suivre dans toute cette histoire. Qui ne voulait qu'une vie paisible pour votre enfant. « Ne commence pas à hurler, sinon je pars. » Et tu ne peux pas l'obliger à rester. Tu veux qu'elle reste. Mais tu sais que tu te retiens également de lui hurler dessus. De lui dire à quel point elle est folle. De lui montrer tous les risques qu'elle prend. De lui faire comprendre que tu ne veux pas la perdre. Pourtant tu restes silencieux. T'approchant d'elle d'un pas lent. Comme si tu n'es pas sûr de pouvoir le faire. Comme tu si tu t'apprêtes à franchir une limite. « Alors ne les prend pas. » Tes mains se posent sur ses joues. Votre relation est platonique. Il n'y a rien de plus entre vous. C'est du moins ce que tu essaies -vainement- de te convaincre. Et pourtant, son simple regard suffit à te montrer qu'il y a quelque chose. Te rappelle que tu veux jouer avec le feu. Que cette envie devient presque une obsession. Tu ne sais pas s'il y a réciprocité. Mais tu le veux. Tu finis par lâcher son regard. Pour lui déposer un baiser sur le font. Essayant de n'y mettre aucune ambiguïté. Tentant de maintenir l'apparente innocence de votre relation. « Ne meurs pas. »

Tu t'éloignes aussitôt d'elle. Lâchant son visage de poupée. Comme pour refouler les idées qui t'ont traversé l'esprit. Pour ne pas les rendre réelles. Il ne s'agit que d'un fantasme. Un fantasme impossible à réaliser. Tu es marié. Tu as un enfant. « Je vais partir à la tombée de la nuit, pour faire un peu de reconnaissance. Si des rafleurs rôdent dans le secteur, on doit les débusquer. » Tu tentes de changer de sujet. De t'enlever ce désir de l'esprit. Tu as envie d'elle. C'est un fait. Mais tu dois penser à la mission. La mission avant tout. Tu ne cesses de le répéter à tes hommes. Mais tu sens que, désormais, cette mission passe au second plan. Le temps est compté. Tu sais que dans quelques jours au plus tard, vos groupes se sépareront. Et que tu n'aura pas la possibilité de la revoir avant de longues semaines. Qu'il s'agit probablement de la seule fois où vous pourrez vous voir sans la présence de Joan. Sans que personne ne soit au courant. « Viens avec moi. » Tu lui as souvent proposé de se joindre à ton groupe. Plus rarement de venir en mission avec toi. Et tu ne sais même pas pourquoi tu l'as invitée. Sans doute pour passer un moment avec elle, loin de tout ce monde. Pour ne l'avoir que pour toi. Pour qu'elle te soit exclusive.

Tu rejoins une commode d'où tu en sors un haut. Avant de te rapprocher une nouvelle fois d'elle. Remontant toute la tension que tu ressens. Tu la veux. Plus que jamais. « Mets ça. Ce sera toujours mieux que ce que tu portes. » Tu poses le haut à côté d'elle. Mais tu ne te retournes pas. Pas immédiatement. Est-ce au moins réellement pour elle que tu proposes un change ? Ou pour pouvoir vérifier que tes désirs sont bien réels ? Que tu rêves de la voir à moitié nue. Se révélant à toi. Et accédant à tes pulsions.
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I'm preying on you tonight, Hunt you down eat you alive. Just like animals, Animals, Like animals. Maybe you think that you can hide, I can smell your scent for miles Just like animals, Animals, Like animals. So what you trying to do to me, It's like we can't stop we're enemies But we get along when I'm inside you. You're like a drug that's killing me, I cut you out entirely But I get so high when I'm inside you.  you can start over you can run free, You can find other fish in the sea, You can pretend it's meant to be But you can't stay away from me. ~ maroon 5 | animals.


L'insurgée le connaissait, alors elle se permettait de se jouer de lui. Henry n'avait jamais été un exemple de calme et de sérénité, bien au contraire, et Daphné avait essayé de s'en accommoder du mieux possible. Si leurs disputes (nombreuses) l'effrayaient la plupart du temps, elle ressentait un plaisir coupable et presque malsain à les provoquer. Pourtant, dès que le timbre de la voix d'Henry commençait à fendre plus brutalement le silence, la jeune femme se rétractait et subissait bravement les conséquences de ses actes. Un petit sourire éclaira ses traits tandis qu'il prétendait ne jamais se jeter devant les rafleurs ; à d'autres, voulut-elle lui dire, mais elle garda un silence prudent. Clairement satisfaite de son petit effet, Daphné se redressa. Elle avait le pouvoir et cette idée parvint à lui arracher un semblant d'appréhension. Et ses attentes, qu'elle croyait vaines, furent récompensées. En quelques pas, Henry se rapprocha de sa proie, encerclant ses joues fraîches de ses mains. Les yeux exorbités, le cœur affolé, Daphné se sentit se tendre vers ces lèvres qui l'appelaient. En un rien de temps, sa confusion se transforma en déception lorsque la bouche d'Henry épousa son front. Aucun signe d'ambiguïté ne la fit frémir, hormis cette proximité indécente entre leurs corps. Des idées, se disait-elle, des illusions. Et si elle le désirait plus qu'elle ne l'aurait bien voulu, une lueur craintive se défaisait dans l'obscurité. Elle avait peur d'aller plus loin, de poser son pied dans cette partie encore inexplorée de son inexistence – de souffrir physiquement mais pas seulement. Ses lèvres se pincèrent tandis qu'elle sentait l'étreinte d'Henry s'amoindrir ; relevant la tête, elle le vit s'éloigner, délaissant son visage et la texture de sa peau. Passablement surprise, Daphné se mordit la lèvre inférieure, cherchant à reprendre pied – ou du moins un minimum de contenance, car elle en manquait cruellement à l'heure actuelle. De nouveau, le silence lui semblait être la meilleure des solutions à envisager. Que pouvait-elle lui rétorquer ? Oui, je vais rester vivante – mais c'est bien parce que tu me le demandes. Non, alimenter cette conversation ne servirait qu'à consumer la prochaine rixe qu'ils ne manqueraient pas d'avoir.

Se détournant progressivement d'elle, la voix de l'homme retentit de nouveau. « Venir avec toi ? » Daphné tiqua. Rares étaient les fois où Henry lui avait fait une telle proposition – quel était le piège ? Confuse, la jeune femme secoua pourtant la tête. « Hors de question. » Elle disait non à cette mission qu'il prévoyait et au simple fait de rejoindre son groupe. De plus, elle devait veiller sur Astoria – cette rencontre avait failli lui coûter la vie et, plus que jamais, Daphné voulait se rapprocher de sa cadette. Peut-être était-ce seulement dû à ce jeu qu'ils orchestraient l'un envers l'autre, ou à ce besoin cuisant de le pousser dans ses derniers retranchements. La réponse importait peu. En revanche, elle ne pouvait pas ignorer tout son corps qui lui hurlait de refuser chacune de ses propositions. Son instinct lui soufflait de se méfier, de ne pas se jeter (immédiatement) dans la gueule du loup – de plus, plus elle y songeait, plus une idée inquiétante germait dans son esprit. Une suggestion dont elle ferait un jour part à Henry ; mais pas maintenant, alors qu'il avait visiblement abandonné l'idée de lui hurler dessus. Elle connaissait ses erreurs car elle les avait faites et, pour la plupart, elle les avait assumées. Daphné n'avait jamais eu besoin d'Henry pour s'en rendre compte. Mais s'il n'était pas là, son existence serait bien moins excitante. « Je reste avec Astoria. T'es assez grand pour te débrouiller tout seul, n'est-ce pas ? » A son tour de le réduire à l'état d'enfant. Satisfaite, Daphné ne put réprimer un sourire carnassier.

Cet étirement malsain de la commissure s'estompa rapidement. Henry s'était dirigé vers une commode d'où il avait sorti un haut. Aussitôt, elle se figea. Le morceau de tissu fut déposa à ses côtés. L'insurgé lui recommanda de l'enfiler – mais il ne détourna pas son regard. Aussitôt, une sensation douloureusement agréable naquit dans le creux de son ventre. La bouche sèche, elle se contenta de laisser filer ses doigts sur le haut, le saisissant dans le creux de ses paumes. L'observant un instant comme s'il allait lui révéler bientôt les plus noirs secrets de son vis-à-vis. Elle voulait jouer mais elle avait peur que le jeu aille finalement trop loin, incapable de dire si elle était prête ou non à franchir le cap. La sensation de danger la prenait à la gorge mais ce n'était pas forcément désagréable. Un sourire mutin étira la commissure de ses lèvres. Enjouée, elle l'était. « Alors quoi ? Tu veux que je fasse un strip maintenant ? » Sans attendre de le voir se retourner – et guidée plus par son instinct que par une réelle envie de provoquer –, Daphné saisit le bas de son t-shirt, le faisant remonter et glisser le long de son corps. Se dévoilant peu à peu à des yeux inconnus. A demi-nue, sa peau parcourue de frissons et de chair de poule, les mâchoires serrées et le regard franc, elle déposa finalement son haut sur le bureau sans toutefois se saisir de celui que son aîné lui avait accordé. « Un gentleman se tournerait face à une femme qui se déshabille. Ce n'est pas ton cas ? » Question rhétorique, forcément. Elle n'avait rien à attendre d'une réponse de sa part ; toutefois, elle restait immobile, la peau fraîche et dénudée. Tendant entre l'envie de voir les choses s'accélérer, se calquant contre ce cœur battant qui lui saccageait la cage thoracique, et celle d'enfiler au plus vite ce cadeau éphémère qui lui était offert. Bouche close, mais dans l'attente d'un rapprochement qu'elle voulait imminent, Daphné sentit son petit sourire frémir. Elle était incapable de le tenir davantage un masque de façade face à la dangerosité de la situation. En désespoir de cause, elle paraissait plus confuse que taquine.
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Tes sourcils se froncent. Prêts à exprimer cette colère silencieuse qui grimpe en toi. Elle te rend la pareille. Essaie de toucher le point sensible. Et y arrive parfaitement bien. Elle a du attendre plusieurs mois avant de s'y mettre réellement. Mais la voilà prête à te piquer autant que tu la pique. Prête à prendre les devants pour te faire sortir de tes gonds. Comme si te mettre en colère était son objectif. Pour mieux te ramener à elle. Vos disputes ne cesseront sans doute jamais. Et c'est en partie pour ça que tu tiens tellement à elle. Car vous revenez toujours l'un vers l'autre, malgré tout ça. Votre relation ne pourra sûrement jamais être calme. Comme toute relation normale. Tu es trop passionné pour ça, et elle ne semble pas vouloir se contenter d'une bête relation comme il en existe partout. « Je ne reviens pas de mes missions en sang. » Tu ne sais pas tellement si tu veux entrer dans son jeu. Ou du moins, tu n'ose pas t'avouer que tu ne veux que ça. Aller plus loin encore que d'habitude. Tester réellement vos limites. Et les repousser au maximum. Ce qu'elle semble faire également de son côté. Car si Astoria est une véritable raison, tu sais pertinemment que la fin de la phrase est là pour alimenter le feu. Celui de votre future dispute. Celui qui t'anime dès lors qu'elle est présente à tes cotés. « Tu ne voudrais pas retrouver celui qui t'a fait ça ? Et lui rendre la pareille ? » C'est en tout cas ce que tu veux. Retrouver ce rafleur, et le faire souffrir.

Tu ne quittes pas Daphné des yeux, tandis que ses doigts effleurent le tissu que tu lui a proposé. Elle agrippe le haut. Sous ton regard, qui refuse obstinément de se détourner. Tes oreilles captent à peine les mots prononcés par la jeune femme. Trop occupé à attendre impatiemment qu'elle fasse enfin ces gestes. Qu'elle retire le vêtement couvrant sa peau. Cette peau que tu désire tant voir. Cette peau qui t'obsède. Mais elle ne fait rien, et se contente de dessiner un léger sourire. Elle sait ce que tu désire le plus. Et en joue, encore. En te proposant, sans doute avec sarcasme, de t'offrir un strip-tease. Même s'ils restent bloqués à tes lèvres, les mots que tu as en tête approuvent cette idée. Désespèrent de le voir se réaliser. Tu plonges ton regard sur ses doigts agrippant le haut qu'elle porte. Le remontant petit à petit, comme pour mieux dévoiler son corps à tes yeux. Tu perds le fil. Ignorant totalement ce qu'il peut se passer à l'extérieur. Tu ne veux pas le savoir. Tu ne veux pas quitter cette pièce. Ce monde qui se détache de la réalité. Tandis que les formes de Daphné apparaissent au fur et à mesure de son effeuillage. Laissant apparaître les avantages de sa jeunesse. Seulement cachés par un tissu trop indésirable.

Un gentleman se tournerait face à une femme qui se déshabille. En effet. Mais tu n'es pas certain de pouvoir te considérer comme un gentleman à cet instant précis. Ni de pouvoir te tourner. Ton corps refuse de bouger. De se soumettre aux règles de bienséance. De tourner le dos à cette femme à moitié nue. Tes yeux ne peuvent s'empêcher de parcourir le corps de Daphné. Ce corps qui s'offre à toi. « Il semblerait que non. » Tes mots sont davantage soufflés que réellement prononcés. Tu ne sais pas si elle t'a entendu. Et tu ne veux pas vraiment le savoir. En cet instant précis, tu ne désire que d'une seule chose. D'elle. De son corps. Elle ne prend pas le haut que tu lui proposes, se contentant de rester immobile. Face à toi. Te laissant tout le temps d'admirer sa peau.  A peine masqué par le soutien-gorge. Que tu rêves d'enlever. Tu ne tiens pas à ce qu'elle enfile ton t-shirt. Tu ne veux pas qu'elle quitte ta tente. Que la vie reprenne. Que la bulle qu'elle vient de créer n'explose. Alors tu profites de la vue. Silencieux. Avant de te rapprocher d'elle, lentement. Posant ta main sur sa joue. Dans l'attente d'apprécier la douceur de sa peau. « As-tu seulement cru un jour que je l'étais ? » Tu ne lui laisse pas le temps de répondre. Tu ne veux plus de ce petit jeu innocent. Et tu sens, ou du moins tu espère, qu'elle n'en veut plus non plus. Que ces petites phrases lancées pour te piquer étaient là pour préparer cet instant. Qu'elle se laisse à moitié nue pour t'attirer. Un frisson te parcourt l'échine. Alors que tes lèvres se posent sur celles de Daphné. Avec toute la passion que tu peux éprouver en cet instant. Sans même chercher à savoir si elle est réellement d'accord. Car au fond, tu sais qu'elle ne le refuserait pas. Qu'elle l'attend peut-être autant que toi. Alors tu maintiens ses lèvres collées aux tiennes. Ta main libre glissant sur sa peau. Appréciant la douceur de chaque centimètre carré. Et t'arrêtant finalement sur le tissu gênant. Que tu rêves d'enlever. Et dont tu finis par retirer l’agrafe. Le laissant tomber sur la table, alors que tu serre ton étreinte autour de sa taille. Empêchant toute fuite de sa part. Tu ne veux en aucun cas qu'elle ne fuit. Tu la veux, ardemment. Passionnément. Et ton baiser s'éternise. Alors qu'elle enroule ses jambes autour de ta taille. Tes mains glissent jusqu'à ses cuisses. La soulevant brusquement du meuble en bois. La dispute semble déjà loin à tes yeux. Tu ne veux plus discuter. Ni engager, ni subir une nouvelle dispute. Seulement profiter de cet instant avec elle. Avant de retourner à la réalité de la guerre.
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I'm preying on you tonight, Hunt you down eat you alive. Just like animals, Animals, Like animals. Maybe you think that you can hide, I can smell your scent for miles Just like animals, Animals, Like animals. So what you trying to do to me, It's like we can't stop we're enemies But we get along when I'm inside you. You're like a drug that's killing me, I cut you out entirely But I get so high when I'm inside you.  you can start over you can run free, You can find other fish in the sea, You can pretend it's meant to be But you can't stay away from me. ~ maroon 5 | animals.


La respiration accélérée face à ce regard vert qui la scrutait, Daphné se tenait droite, s'offrant presque sans vraiment le vouloir. Sa bouche était sèche. Sa langue était collée contre son palais. Ce jeu s'éternisait mais peut-être était-ce cela qui lui plaisait ; ne rien promettre, ne rien faire de compromettant. Daphné restait derrière les barrières qu'elle avait érigées, se contentant de flirter dès que l'occasion se présentait. Pourtant, les sensations qui la faisaient frémir étaient primitives, animales – et la poussaient à toujours en vouloir plus. Derrière ses grands airs se cachait une gamine craintive mais qui se voulait téméraire. Les traits de son visage mutin exprimaient une taquinerie qu'elle peinait à refouler. Elle voulait l'attirer, tout en voulant lui tourner le dos. Elle souhaitait se montrer, mais elle tendait également à se saisir de ce haut qu'il lui avait gentiment offert. Au lieu de cela, elle restait assise. La peau caressée de frissons et consciente de ce tissu qui barrait seulement sa poitrine. Le cœur battant. L'attente. Elle en savait pas ce qu'elle le voulait – l'avait-elle un jour su ? Assise sur la table, les secondes devenaient éternité. Des dents s'enfonçaient dans la peau de ses joues, cherchant à reprendre une certaine contenance. Le jeu va trop loin. Mais n'était-ce pas ce qu'elle avait voulu en l'appelant à elle de la sorte ? Car sa nudité supposée était un appel, une demande. Une offre, aussi.

Puis il se rapprocha, réduisant à néant les derniers centimètres qui les séparaient. Sa main glissa sur sa joue, l'épousant de manière telle qu'elle se raidit davantage. Elle le désirait tant que c'en était devenu incroyablement douloureux. Et une question, dont elle ne parvint pas à saisir le sens, passa les lèvres dangereusement attirantes de son vis-à-vis. Il ne lui laissa pas le temps de l'interroger – ou de répondre à sa demande, peu important laquelle –, sa bouche vint épouser la sienne. Et ce baiser inédit et féroce lui donna l'impulsion nécessaire qui lui manquait ; leurs corps se touchaient, s'embrassaient. Elle sentait les doigts d'Henry courir sur sa taille, la faisant frémir dès que la pulpe de ses phalanges entrait en contact avec son épiderme, puis se glisser jusqu'à l'agrafe, la libérant du dernier morceau de tissu qui lui emprisonnait le buste. Et, si ce geste l'aurait sans doute fait se débattre, le souffle qu'elle partageait avec Henry l'empêchait de se défendre d'un tel acte. Ses dents mordaient, ses lèvres effleuraient, sa langue caressait.

C'était innocent. Totalement innocent. Ce n'était qu'une étape – une seule étape. Henry la serra davantage contre lui et, instinctivement, ses jambes s'enroulèrent fermement autour de sa taille. Il fit glisser ses doigts le long de ses cuisses et la souleva brusquement du bureau, ce qui eut pour effet de la faire glapir de surprise. Son cœur palpitait – mais était-ce la peur ou l'envie qui le faisait ainsi palpiter ? Inquiète, elle se détacha ses lèvres de celles d'Henry. Le regard fixe. Marié, marié, marié. Un violent soubresaut de colère la saisit. De ses bras, elle repoussait Henry alors que ses jambes se resserrait presque avidement autour de sa taille, tant et si bien qu'elle grimaça sous l'effort. Finalement, elle ne savait plus si elle le repoussait ou si elle le ramenait inlassablement à elle. Ses doigts fourragèrent les cheveux de son aîné, les empoignant et les tirant en arrière afin de le sentir enfin soumis sous sa prise. Le forçant à relever le menton. Son autre bras reposait autour de ses épaules, raffermissant ce sursaut de brusquerie auquel elle s'offrait. Cette position était intime. Cette proximité la poussait aux deux extrêmes de sa personnalité habituellement bruyante.

Elle craignait cette présence ardente collée à sa peau, qui la brûlait et lui donnait envie de se fondre contre lui – pourtant rien n'était joué. Et son cœur palpitant, sa demande muette, et son envie de se laisser aller à ce qu'elle désirait – tout entrait en compte. Tout lui faisait dire qu'elle passerait à côté de quelque chose, même s'il était marié. Elle ne voulait pas avoir le mauvais rôle mais, la poitrine dénudée et le corps collé à cet homme promis à une autre femme. Qui lui avait fait un enfant. Mais cette pensée la quitta presque aussitôt, alors que ses doigts se raffermissaient autour de ses cheveux – lui faire mal ? Elle n'en avait cure. Au contraire, elle en était presque satisfaite. « Alors c'est ce que tu veux ? » Elle tira davantage sur sa prise, frôlant la bouche d'Henry de la sienne – quémandeuse, joueuse « Jouer avec le feu, c'est vraiment ce que tu veux faire ? » ses dents saisirent la lèvre inférieure de son jouet, incapable elle-même de résister à ce qu'il lui offrait. Il lui permettrait d'accéder à un fantasme – même si une part d'elle tendait à le refuser. Et c'était cette Daphné, plus propre sur elle, qui maîtrisait Henry. Qui gardait ses doigts enroulés autour de ses cheveux, le faisant sans doute grimacer de douleur. But who cares ?
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Un instant dont tu ne voulais pas voir la fin. Et qu'elle a finalement stoppé en éloignant ses lèvres des tiennes. Le regard fixé sur toi. Et tu sais à quoi elle pense. Sans doute que tu es marié. Que votre histoire commence à aller trop loin. Beaucoup trop loin. Vous commencez à dépasser la ligne. Mais au fond, malgré ta femme, tu ne souhaites qu'une seule chose. La dépasser. La franchir, sans l'ombre d'un doute. Et profiter de cette femme qui s'offre à toi. Cette femme qui n'est pas tienne, et qui pourtant t'excite comme jamais Joan ne l'a fait. Parfait symbole de l'interdit. Un interdit qu'elle ne semble pas sûre de vouloir faire. Repoussant votre contact de ses bras tandis que ses jambes se resserrent autour de toi. Tu ne cesse de parcourir son visage des yeux, t'arrêtant sur ces lèvres que tu ne peux t'empêcher de vouloir caresser. Alors qu'elle empoigne tes cheveux pour les tirer en arrière. Pour, enfin, inverser les rôles et tenter de te dominer. Et tu te retrouves face à une situation inédite. Et étrangement plaisante. Tu n'as jamais été dans cette position, où l'autre te domine. Tu n'as jamais voulu essayer. Jusqu'à maintenant.

Tu ne sais même pas ce que tu veux réellement faire. Que le jeu aille plus loin, c'est une certitude. Mais jusqu'où ? Jusqu'où es-tu prêt à aller ? Et, surtout, jusqu'où elle est-elle prête ? Sa poigne est ferme, presque sauvage, tandis que ses lèvres viennent frôler les tiennes. Te redonnant cette envie de créer le contact. De jouer encore un peu plus avec le feu. Car oui, c'est ce que tu veux faire. Jouer jusqu'à atteindre la limite. Jusqu'à la dépasser. Quitte à te brûler. Maintenant que la machine est lancée, tu ne veux pas qu'elle s'arrête. Car le jeu en vaut la chandelle. Et même la légère douleur provoquée par la poigne de Daphné ne suffit pas à te faire quitter ton état. Tu ne veux plus de ce petit jeu innocent. Tu veux aller au niveau supérieur. Et la découvrir sous un angle nouveau. La découvrir entièrement. « Si tu savais. »

Ta main passe sur sa nuque, obligeant son visage à se coller au tien. Ta grimace est légère, sa poigne devient plus lourde. Mais tu n'y accordes pas d'importance. Elle accède à tes désirs, et rien d'autre ne compte. Tu fermes finalement les yeux, profitant une nouvelle fois du contact de ses lèvres sur les tiennes. Ne les quittant que pour mieux les sentir entre tes dents. Tu ne veux pas d'une simple étreinte. Tu recherches quelque chose d'autre. Tout ce temps passé à attendre ce moment. A l'espérer. Et le voilà enfin arrivé. Te déplaçant de quelques pas, tu finis par la plaquer contre la porte de l'armoire. Pour mieux la retenir. La tête collée contre le bois, pour mieux l'empêcher de se dérober. Ta femme n'a plus aucune importance à tes yeux. Tout ce que tu vois pour le moment, c'est ce corps à moitié nu collé au tien. Ce corps que tes doigts parcourent, ne se lassant pas de sa douceur. De ses formes. Ta main passe dans ses cheveux. Tandis que tes lèvres descendent sur son menton, s'arrêtent sur son cou. Profitent de cette douceur. De cette peau qui s'offre à toi. Dont tu ne veux pas te séparer. Tu finis cependant par te remettre à hauteur de son visage, ignorant la poigne qu'elle tente de maintenir sur tes cheveux. Caressant d'un doigt la marque laissée par le suçon. Tu veux que tout le monde le sache. Sache qu'elle est à toi. « Que veux-tu vraiment? Tu souffles ces mots. Sans vraiment attendre de réponse. Dans la crainte d'en entendre une que tu ne veux pas entendre. Alors, sans lui laisser le temps de parler, tu l'éloignes du meuble. Pour la reposer sur la table. Et l'obliger à s'y allonger en te penchant vers elle. Tu ne veux pas que ce petit jeu se termine. Tu ne veux pas retourner dans cette réalité morbide. Où seule la guerre compte. Bloquant ton regard sur elle, tu te redresses. Admirant une nouvelle fois ces formes qui te donnent tant d'envie. Laissant glisser ta main le long de son ventre, atteignant le nombril. Et descendant encore un peu, jusqu'à atteindre le pantalon. Que tu ne touches finalement pas. Tu veux attendre encore un peu. Alimenter encore un peu ce feu qui te brûle.

Ta main remonte, lentement. Effleurant du bout du doigt son ventre, passant au centre de sa poitrine. A mesure que tu te penches de nouveau vers elle, pour lui voler un nouveau baiser. Sauvage, bestial. Tes dents attrapent sa lèvre inférieure. La tire légèrement. Avant de la relâcher, tandis que tes doigts effleurent son épaule, descendent jusqu'à sa cicatrice encore fraîche, et continuent leur chemin jusque sa poitrine. Et pendant ce temps, tes yeux restent figés dans les siens. Incapables de lâcher ce visage qui t'inspire tant. Tu finis par y arriver, descendant à nouveau ton visage jusqu'à son ventre. Faisant glisser tes lèvres et ta langue le long de sa peau, passant à quelques centimètres de son nombril. Posant une main sur la fermeture de son pantalon.

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I'm preying on you tonight, Hunt you down eat you alive. Just like animals, Animals, Like animals. Maybe you think that you can hide, I can smell your scent for miles Just like animals, Animals, Like animals. So what you trying to do to me, It's like we can't stop we're enemies But we get along when I'm inside you. You're like a drug that's killing me, I cut you out entirely But I get so high when I'm inside you.  you can start over you can run free, You can find other fish in the sea, You can pretend it's meant to be But you can't stay away from me. ~ maroon 5 | animals.


Son dos heurta la porte de l'armoire. Agrippée à ses cheveux, Daphné avait la bien naïve impression de pouvoir contrôler la situation. Ce n'était qu'un fantasme qui se réalisait – mais au fur et à mesure des baisers féroces qu'ils échangeaient, la jeune femme se sentait sur le point de perdre pied. Le cœur battant, le regard craintif, seule sa poigne qui se raffermissait lui permettait de reprendre contenance. Elle l'avait en son pouvoir et cette simple idée alimentait en elle un feu encore inconnu. Cette pulsion grandissante qui dévorait le creux de son ventre et ses envies les plus bestiales. Elle avait envie de lui – elle avait envie de le sentir se mouvoir en elle et, prise par l'excitation grandissante qui se formait dans ses membres, elle resserra également la prise que ses cuisses avaient autour de sa taille. Cette situation était grisante. Le cœur au bord des lèvres, elle sentait la bouche d'Henry parcourir la peau de son cou puis la suçoter. Se sentant réagir plus violemment que prévu, Daphné serra les dents tandis que les gémissements s'accumulaient à la barrière de ses lippes rosées. Un râle s'échappa toutefois, alors qu'elle menaçait de se laisser véritablement aller à cette envie presque malsaine d'être sienne. Ses doigts tirèrent plus fort sur ses cheveux, et seule une légère grimace déforma brièvement ses traits, alors que ses ongles s'enfonçaient davantage à la naissance de sa nuque. La question posée Henry la fit se contracter encore plus mais elle ne savait pas (ou plus) quelle réponse lui donner – il ne lui laissa pas le temps de la réflexion, préférant retrouver la table qu'ils venaient de quitter.

Pensant que le jeu avait pris fin, Daphné ne rechigna pourtant pas lorsqu'Henry s'appuya contre elle, la forçant à s'étendre sur le bois. Enfin il se redressa, laissant glisser sa main le long de son corps, atteignant son nombril  et frôlant son pantalon qu'il ne toucha pourtant pas. Le crâne posé sur la surface boisée, la jeune femme se contentait d'observer (et d'être observée), le regard intimidé mais n'esquissant aucun geste pour retenir la fougue de son partenaire. Puis il traça le même trajet de sa main, se heurtant de nouveau à ses lèvres. Et ce contact, toujours plus violent, la fit frémir. S’arc-boutant et fourrageant ses doigts dans les cheveux d'Henry, sans chercher à le retenir ou à lui faire mal, Daphné se sentait étrangement étourdie. Les dents de son vis-à-vis vinrent capturer sa lèvre inférieure, tirant quelque peu dessus – ce geste lui donna envie de se mouvoir davantage contre lui. Son cœur palpitait, une chaleur intense se dégageait dans son ventre. Cette envie était cuisante – et la réalité de cette entrevue lui sauta alors aux yeux. Elle ressentait et souhaitait tout ressentir ; elle voulait l'accueillir en elle et glapir sous ses baisers. Elle souhaitait ressentir toute cette intensité, ses doigts parcourant son corps et caressant sa peau de porcelaine. Ce qu'elle voulait ? Elle en voulait plus, toujours plus. Elle mourrait d'envie de se fondre contre lui, l'épousant de la plus belle – et peut-être de la plus douloureuse – des manières. Son inquiétude n'était qu'un battement d'aile de papillon en cet instant tant le désir la prenait à la gorge.

Haletante, elle sentait la pulpe de ses doigts parcourir son épiderme et frôler l'endroit où se situait dorénavant la cicatrice encore fraîche qui marquait son ventre. Un rire fin, un gloussement, passa ses lèvres entrouvertes en sentant la bouche et la langue glisser le long de son ventre, ses mains touchant cette fois-ci plus fermement son pantalon. S'arquant plus que de raison sous ce contact, Daphné se redressa vivement, les doigts s'attardant également sur la fermeture de son jean qu'elle essayait de défaire. Affaissant sa main, elle se tortilla et s'extirpa en dehors de cette cage de tissu – elle avait peur mais elle mourrait d'envie de le sentir. De ressentir. Ce qui se passerait alors, elle n'en avait aucune idée, peut-être qu'elle n'apprécierait pas de telles caresses. Assise sur la table, n'ayant plus qu'un sous-vêtement pour seul habit, Daphné glissa ses mains sur les bras d'Henry, enfouissant son visage contre son torse brûlant. Elle avait brusquement arrêté d'être une sauvageonne pour mieux apprécier le moment, sans le moindre moyen superflu. Entre ses index et ses pouces, elle fit glisser le t-shirt le long de son corps, l'en débarrassant de manière plutôt hâtive. Ses mouvements se faisaient plus saccadés, plus désireux – glissant ses paumes derrière sa nuque, elle attira la figure d'Henry à la suite, saisissant sa lèvre inférieure entre ses dents et laissant glisser sa langue le long de sa lippe, se heurtant à la simple barrière de sa peau.

L'attente était insupportable – mais elle le regretterait s'ils agissaient à la seconde près. « S'il te plaît, quémanda-t-elle d'une voix frémissante, presque soufflée, s'il te plaît » Son dos retrouva alors la table, se sentant débarrassée du dernier carré de tissu qui la dissimulait. Les paupières fermées, peut-être pour se préserver de l'horreur que la femme d'Henry lui inspirait. Jouant de ses doigts et de sa langue, il faisait d'elle sa poupée de chiffons. S'arquant, s'arc-boutant, retenant avec peine ses soupirs et ses gémissements, les phalanges Daphné agrippaient les bords de la table. Cette friction méconnue était délicieuse, presque magique tant la satisfaction (toutefois partielle) la prenait aux tripes. Mais elle voulait contre elle, sentant le poids de son corps contre le sien. Ce fantasme la fit entrouvrir les lèvres, laissant échapper le premier gémissement qui lui soulevait le cœur. Elle se redressa difficilement, et força Henry à faire de même. Assise, elle encercla de nouveau la taille de son compagnon entre ses cuisses et colla son intimité contre la sienne, encore ouverte par le tissu rugueux de son pantalon. Elle se cala contre lui, quémandant une nouvelle attraction – une autre envie somptueuse de se perdre entre ses bras. Glissant ses bras autour de sa nuque, elle attendait une autre impulsion de sa part – celle qui la ferait se tordre et en redemander. Celle qui la ferait se perdre entre les frémissements de ces draps dans lesquels ils ne tarderaient pas à s'étreindre.
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Tu en veux plus. Toujours plus. Tu sens la tension monter, alors qu'elle retire hâtivement le morceau de tissu lui recouvrant les jambes. N'ayant que pour seule protection un simple sous-vêtement. Qui ne restera pas là bien longtemps. Tu veux d'elle. Sans doute plus que de raison. Tu veux sentir chaque centimètre de sa peau de porcelaine. Tu veux sentir ses frissons sous ses doigts, sous ta langue. Tu veux la sentir plus intimement que jamais. Entendre ses gémissements. Répondre à ses désirs. Et apprécier ce feu dévorant qui te consume petit à petit, alors que tes lèvres répondent à son invitation, se laissant emprisonner par ses dents, se laissant caresser par sa langue. Tu as toujours voulu ce moment, et tu ne veux pas le voir s'arrêter. Dénudé de ton haut, tu te colles à elle, pour mieux sentir sa peau brûlante. Continuant de laisser courir tes lèvres le long des siennes. Sentant le désir monter, encore et encore. Tu ne veux absolument pas que tout ceci s'arrête. Que ton fantasme prenne fin sur une mauvaise note.

Elle rompt le contact. Te quémande. En veut sans doute autant que toi. Et tandis qu'elle se pose contre la table, tes mains parcourent une nouvelle fois son corps. S'attardant sur sa poitrine, sur son ventre. Avant de finalement retirer le dernier morceau de tissu la préservant. Te laissant admirer ce corps nu qui s'offre à toi. Ce corps dont tu as tellement envie. Ce corps qui te fait tellement rêver. Et dont tu n'es absolument pas déçu. Le regard parcourant son corps, tu la sens s'arquer. Au fur et à mesure que ton excitation monte. Tu te baisse, approchant ton visage du sien, tandis que ses mouvements continuent. Tandis que tu ne veux pas qu'ils cessent. Ta main parcourt son cou, se posant sous sa mâchoire, alors que tes lèvres se collent sauvagement aux siennes. Dans un baiser qui en dit long sur le feu qui te brûle de l'intérieur. Sur cette envie interdite que tu ressens. Tu la laisse finalement se redresser, alors que ses jambes entourent ta taille. Tu veux la dominer. Et pourtant, tu lui laisse la liberté d'agir comme elle le veut. Dont celle de se lover contre toi. Offrant à ton corps toute la douceur de la sienne. Te quémandant silencieusement de prendre l'initiative. Ou du moins le vois-tu comme ça.

Avec plus de douceur que ce dont tu as fais preuve, tu l'éloignes de toi. La force à se reposer sur la table. Avant de commencer toi aussi à t'arc-bouter, tandis que tes lèvres entre-ouvertes glissent le long de son cou, ne laissant que la caresse de ta langue. Descendant de quelques centimètres, s'attardant sur sa poitrine. Sentant sans peine le corps de Daphné se tortiller légèrement, entendant le gémissement qu'elle tente vainement de bloquer. Ce gémissement qui fait monter la tension. Ta langue descend encore un peu, jouant avec son nombril. Dieu que tu aimes cette sensation. Que tu aimes la douceur de sa peau de poupée. De son centre, tu traces une ligne avec ta langue, s'arrêtant  à son bas-ventre. Te demandant si tu peux aller plus loin. Tu lèves les yeux. Pour profiter de ses formes. Et t'apercevoir qu'elle garde les yeux clos. Tandis que ses mains se placent dans tes cheveux. Tes lèvres embrassent finalement son mont, avant de descendre encore un peu, lui arrachant un gémissement qu'elle semble incapable de contrôler.

Tu n'as plus ta notion du temps. Il n'avance pas, dans cette bulle qu'est ta tente. Tu ne veux pas qu'il bouge. Tu aurais échangé n'importe quoi pour que cela ne s'arrête jamais. Tu te redresses finalement, avant de faire de même pour elle. La soulevant une nouvelle fois, tu t'éloignes de la table. La posant plus sauvagement que voulu sur le lit. Admirant encore, sans jamais t'en lasser, son corps nu. Où tu peux voir la chair de poule. Ces frissons qui la parcourent. Tu en veux plus. Là. Maintenant. Tu veux sentir sa chaleur. Tu veux la sentir au plus profond de son intimité. Abandonnant l'idée de ta femme. D'un geste hâtif, tu retire le morceau de jean te recouvrant. Abandonnant finalement ton dernier tissu avant de te poser sur elle. L'écrasant de ton poids. Sentant ses cuisses se contracter alors que tu t'approches de la zone interdite. Tes dents attrapent sa langue inférieure, les mordillant légèrement. Augmentant encore un peu ton excitation. Ta langue la caresse. Alors que ton bassin se colle encore un peu plus au sien. Lui arrachant un gémissement. Ou un léger cri ? Tu ne sais pas si elle l'a déjà fait. Ou s'il s'agit de sa première fois. Même si tu espère secrètement pencher pour la seconde solution. Un bras posé sur le lit, supportant ton poids, tu glisse ta main libre dans ses cheveux. Lui arrachant un baiser, alors que ton bassin commence un va-et-vient. Accélérant ton souffle. Laissant ton regard planté dans le sien, tu te surprends à lâcher un léger gémissement. Alors que tu adore cette sensation, celle de la voir s'abandonner à toi.  Ton fantasme se réalise enfin, et tu sais pourtant que tu en voudra d'autres. Que ce n'est que la première, et certainement pas la dernière. Ton mouvement se fait un peu plus rapide, alors que tu sens les cuisses de Daphné se contracter et se détendre en suivant ta cadence.

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