‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
• Say something i'm giving up on you •
La tempête virulente qu’était le quotidien pâlissait et se muait en murmure docile face à l’éclat de ce regard bleu, de cet océan tumultueux mais oh combien plaisant, dans lequel Draco aimait à se perdre. Lorsque ses épaules menaçaient de s’affaisser sous le poids de responsabilités trop lourdes pour sa carrure de jeune aristocrate, qu’il se sentait engloutir par des attentes impossibles à satisfaire, le blond se surprenait à s’évader en pensées, à dériver vers un horizon autrement plus accueillant. Attisé par les réminiscences de la voix d’une sirène qui se clamait sienne, il avait ce corps délectable pour rivage, et les effluves envoûtants de la nuque d’Astoria se voulaient suffisamment marquants pour effacer – ou atténuer – l’odeur ferreuse et âcre du sang versé des victimes du tyran. A ses côtés il se découvrait capable d’agir en toute inconscience, de flirter avec le danger en se délectant des sensations interdites qu’ils partageaient à l’insu de tous. « User de chaque prétexte pour me toucher je crois. » Résolution familière, souffla en lui une voix presque amusée ; presque, parce que s’il s’accordait le droit (inexistant s’il fallait toutefois s’en tenir à l’étiquette) d’agir ainsi à l’égard de sa fiancée, l’idée qu’un autre puisse se permettre de telles intentions était un affront qui, assurément, se paierait. Il arqua un sourcil sans l’interrompre et elle conclut : « Me convaincre que tu ne saurais jamais me considérer, ni me contenter comme lui, sûrement. » La caresse humide contre le lobe de Draco vint achever de le titiller comme il se devait, et il exhala un souffle appréciateur. « Quelle grossière accusation. J’imagine que je n’ai plus qu’à lui prouver combien il a tort. » Application immédiate : il emprisonna les doigts d’Astoria entre les siens pour l’attirer hors de son siège et loin de ses révisions. Le regard gris s’était porté sur une silhouette qui, ayant remarqué l’approche du duo, tentait de prétendre n’avoir pas espionné l’échange précédent. Goldstein avait le front plissé par une concentration feinte et parcourait les livres du regard, alors même que les seules lignes qui l’intéressaient sans doute, à l’heure actuelle, étaient sans doute les courbes de la cadette Greengrass. Si Draco n’avait jamais été porté sur les shows, il pouvait faire une exception le temps de faire passer à ce simili-rival un message clair et précis – simple genèse qui serait suivie de précisions plus radicales, plus tard.
Le blond s’arrêta de l’autre côté de la rangée de livres dont le Serdaigle usait comme d’une couverture et coinça Astoria entre son corps et l’étagère. « J’imagine qu’il me faudra, à l’avenir, veiller à ne plus te laisser une seconde de répit… afin qu’aucune âme charitable ne se mette en tête de consoler ma fiancée délaissée », prononça-t-il juste assez fort pour être entendu de l’indésirable, avant de fondre sur les lèvres de la rouquine (actuellement brune, nota-t-il vaguement), de boire à leur coupe le souffle tremblant qui échappa à la belle. Le baiser n’avait pas la délicatesse des premiers qu’ils avaient partagés, mais la fougue née des jours passés à attiser l’autre. La tentatrice avait un argument de taille pour pallier son inexpérience : elle savait ce qu’elle voulait et, bien qu’elle rougissait encore de sa propre audace, elle n’avait pas lésiné sur les jeux de séduction, bien décidée à rendre jusqu’à la moindre noise l’envie qui lui réchauffait le sang.
Draco envahissait ce territoire qu’il clamait ouvertement sien en un ballet brûlant, mais les yeux braqués dans ceux, écarquillés par la surprise, de l’imbécile qui s’était enhardi et avait outrepassé ses droits. Lust's passion will be served, clamaient les gestes soudain fiévreux, soudain moins contenus à présent qu’ils étaient relativement bien masqués par les rayonnages qui s’étiraient jusqu’au plafond haut. It demands, it militates, it tyrannizes. Le serpentard fit courir ses paumes exigeantes sur les hanches de sa compagne et, sans crier gare, les agrippa pour la surélever, la forçant à s’accrocher à lui. Ouverte, offerte, elle l’emprisonnait à présent de ses membres inférieurs et il sentait grimper en flèche le désir volontairement réprimé jusqu’à cet instant. Il se distillait dans ses veines, venin implacable que leurs bassins alignés ne faisaient rien pour apaiser et, par Salazar, Draco voulait se fondre en elle, s’abreuver des soupirs alanguis qu’elle étouffait contre lui à présent qu’il lui dévorait le cou. Il détacha ses lèvres de l’épiderme rougi par l’attaque comme on s’extirpe d’une prison aquatique : à bout de souffle et d’un coup, d’un seul, de peur de replonger. « Tu es une forme d’addiction dont je ne saurais me lasser », confia-t-il en se repaissant de son visage rougi, de ses lippes à peine gonflées et de son apparence soudain moins composée, moins maîtrisée. Et de souffler contre sa bouche : « Peut-être pourrions-nous approfondir nos révisions dans ma chambre… » Vague inflexion en fin de phrase, question rhétorique. Il avait oublié Goldstein, cloué sur place par une curiosité malsaine mais déjà loin des préoccupations du couple.
Il n’aurait su décrire précisément par quel miracle il était parvenu à redresser sa cravate, à lisser sa chemise, à effacer de son visage tout stigmate de leur débordement et à gommer du coin des lèvres d’Astoria une trace de rouge suspecte, délogée de la bouche parfaitement peinte un instant auparavant. Il lui avait d’ailleurs fallu garder ses mains pour lui le temps de rassembler leurs affaires et d’effectuer le trajet vers les cachots : de jour, les couloirs grouillaient d’indésirables dont la présence faisait office de ceinture de chasteté temporaire. Mais à peine le passage se fut-il refermé derrière eux que la façade se craquela, céda face à l’impatience difficilement contrôlable. « A quel point as-tu été studieuse, Astra ? » L’usage du surnom ne lui avait pour l’heure échappé qu’à deux reprises, uniquement dans l’intimité ; les barrières s’affaissaient, tant celles de tissu que celles, impalpables, qu’ils avaient pris soin chacun d’ériger autour d’eux des années durant. Il déboutonna à la va vite le chemisier, l’abandonna à mi-chemin pour tâtonner à la recherche de l’ouverture de cette jupe agaçante, se pourlécha les lèvres lorsqu’elle atterrit au sol dans un bruit étouffé. Astoria dut enjamber le linge abandonné là pour suivre Malfoy jusqu’au lit, qu’il rejoignait à reculons. Ses genoux en cognèrent le rebord et il se laissa tomber souplement sur le matelas confortable, enserrant si étroitement l’adolescente dans ses bras qu’elle n’eut d’autre choix que de suivre le mouvement pour se retrouver à califourchon sur lui. « As-tu pensé à moi en te touchant ici ? » Les mots furent illustrés par des gestes : l’une de ses paumes avaient retrouvé son chemin sous le chemisier pour épouser la forme d’un sein auquel il avait déjà goûté avec délice. L’autre – « Et là ? » – l’autre se courba sur une fesse qu’elle ne taquina que brièvement avant d’abaisser le sous-vêtement ; du dos de l’index seulement, il effleura l’intérieur des cuisses de la jeune femme, étrangement satisfait de n’être privé du spectacle d’aucune des réactions instinctives du corps d’Astoria, cette fois : l’eau du bain, agrémentée d’aphrodisiaque, avait eu le mérite de la désinhiber, mais avait surtout été idéale pour un premier contact. Cette fois il n’y avait rien derrière quoi se cacher, hormis cette chevelure abondante qui coulait de ses épaules à sa poitrine, et à travers les mèches de laquelle il la voyait rosir, encore. Toujours cette rougeur coupable alors qu’elle se livrait tout entière au plaisir, tout en niant toutefois d’un mouvement de tête farouche, en guise de réponse à ses questions : dans son dortoir, elle avait probablement l’excuse du manque d’intimité. Loin de s’offusquer, il rit seulement, apaisant son indignation en lui embrassant le ventre. « Il n’est jamais trop tard. » Il cessa tout attouchement en prononçant cette phrase, insistant de son regard chargé d’attente alors qu'il s'appuyait sur ses coudes, dans l'expectative – invitation équivoque à se toucher devant lui, à onduler au-dessus de lui telle une danseuse orientale, sensuelle et infiniment désirable, tandis qu’il profiterait éhontément de la vue. Exhortation à l’allumer, en somme, comme elle savait si bien le faire.
Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 8 Jan 2015 - 11:52, édité 1 fois
I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria
Il était cette impossible déraison qui la tenaillait, l'enchaînait à ce désir crépusculaire qui semblait vouloir signer la fin de la tranquillité de leurs âmes. Mille fois trop tard, voilà ce qu'il était, pour ne serait-ce que songer à rebrousser chemin, les broussailles s'étaient rapprochées pour mieux dissimuler leurs insidieux rapprochements qui n'auraient jamais dû avoir lieu. Aurait-il mieux valu célébrer leur mariage immédiatement, au lieu de cette parodie de fiançailles qui avaient pourtant scellé leur destin, poussant l'adolescente à se laisser aller à ces instants de soutien qui s'étaient parés de la luminosité des étoiles dissimulées par le voile obscure de la nuit. Mais pas ici, pas dans cette bibliothèque où celui venant d'être chassé ne pouvait détourner ses prunelles du couple murmurant. Celle dont les lèvres se voulaient joueuses et gourmandes de ce désir qu'elle tentait de condamner entre ses cuisses pressées l'une de contre l'autre, alors qu'elle se faisait envieuse de par ses autres gestes. Redoutable future épouse du vampire apprenant l'art du désir, à se vêtir des ombres maladives la laissant parfois se cambrer contre cet amant incertain qui ne venait jamais se perdre jusqu'au creux de ses reins. Moins encore dans un lieu tel que celui-ci où l'apparence se devait d'orner le ciel de sa prestance, de cette intarissable maîtrise de soi qu'elle peinait à conserver en sa présence. Elle s'y cramponnait, se fardant du rose léger de l'embarras que l'on puisse saisir la teneur de son jeu, de ses gestes, ou ne serait-ce que les flammes dévorantes qui la léchaient sous le moindre frôlement de celui qui pourtant restait presque trop sage à ses côtés. « Quelle grossière accusation. J’imagine que je n’ai plus qu’à lui prouver combien il a tort. » Lui prouver ? Ici ? Comment ?
Mais elle n'eut pas le temps d'y réfléchir qu'il l'entraînait déjà à délaisser leurs affaires derrière eux pour s'avancer vers l'une des allées de la bibliothèque, sans réellement avoir le choix, ou devrait-on dire le désir de s'y soustraire entièrement. Ses pas se glissaient dans le sien, son visage se redressait avec fierté, mais la froideur ne parvenait à l'envelopper sous les sentiments contradictoires qui la dévoraient de l'intérieur, la laissait trébucher en son âme face à la possibilité qu'ils puissent être découverts, les risques se précipitaient, ils se fracassaient plus encore... Lorsqu'il la laissa se retrouver entre l'étagère et lui sous une proximité qui n'avaient rien à voir avec la bienséance de la nature de leur sang, si bien que son palpitant s'agita dans le creux de sa poitrine, venant presque tenter de s'échapper, la roseur narguant nébuleusement ses joues délicates. Délicieuses pétales que devenaient ses lèvres envieuses qu'elle se mit à mordiller en écoutant les paroles de Draco. ...de répit… afin qu’aucune âme charitable ne se mette en tête de consoler ma fiancée délaissée » Un sourire amusé vint le défier d'oser une telle chose, ici-même, alors qu'elle n'imaginait pas un instant qu'il puisse réellement mettre ses paroles à exécution. Ce vraiment silencieux qui n'eut l'audace de se déverser de ses lèvres sous le baiser qui la dévasta, passionné, réclamant cet abandon de son être et des apparences qu'il semblait ne désirer sous chacun de ses contacts. Ses doigts désertèrent leur chaste immobilité pour venir s'égarer dans les cheveux si pâles de celui contre lequel son corps se lova plus étroitement, funeste invitation qui jamais... Par Merlin, était-elle devenue folle pour agir de la sorte en ces lieux, risquer d'être découverte par un professeur qui se ferait un plaisir de rapporter à son père... Mais il n'était pas question de cela à cette seconde, seul semblait compter ce simulacre de famille qu'il devenait à ses yeux. Cette ancre qu'il lui semblait impossible de perdre, à présent. Ses veines la brûlaient, la consumaient lorsqu'elle se sentit soulevée, venant avec un naturel presque malsain envelopper sa taille de ses jambes, presser son bas ventre contre le sien. Le vampire et la marquée, la nymphe et le simple mortel... tous deux se languissaient de ce besoin à peine soufflé sous l'orage passionné de ce désir floué chaque jour... chaque nuit, plus encore que le désir qu'elle sentait crépiter contre sa peau, électrisant ses gestes, ce besoin de le toucher, de l'attirer, de le rendre fou de la moindre esquisse. Vaine vengeance qui les emprisonnait à chaque seconde de leurs existences douloureuses, se fardant de l'éclat taciturne des astres souriants du naturel que leur rang leur interdirait avec acidité, quand l'avidité les consumait.
Mordillant ses lèvres, elle retenait les soupirs brûlant qu'elle sentait gravir sa gorge, alors que les siennes s'attardaient contre l'opale de sa chair qu'il baisait avec passion, la cambrure de sa nuque lui offrant la victoire de ces terres, ses doigts se crispant sur sa chevelure comme pour l'inviter à poursuivre. Mais il cessa, laissant les paupières dont elle n'avait même pas remarqué la chute, se relever pour l'observer, pour prendre à nouveau conscience des étagères, des livres et des possibles curieux qui auraient pu les découvrir. « Tu es une forme d’addiction dont je ne saurais me lasser » laissa-t-il s'échapper comme une confidence qu'il ne dédiait qu'à elle, laissant la roseur et le souffle rapide, tremblant de l'égérie s'échouer contre ses lèvres lorsqu'il les approcha des siennes, sans même confier l'ombre de ce qu'elle pensait aux ténèbres envieuses qui désiraient en faire leur reine. Il était ce roi de pique se fardant des apparats de celui du cœur, la laissant se languir de la chaleur de sa peau, s'abandonner à sa proposition comme si l'araignée avait trop divinement tissé sa toile, nullement dupe de la teneur que revêtirait leurs révisions. "Ce serait peut-être mieux." parvint-elle à laisser s'évader de ses lèvres, alors qu'elle résistait à l'envie de laisser son regard déraper jusqu'aux siennes, préférant le laisser se détacher d'elle comme si un voile glacé venait de l'envelopper, lui, le démon de son existence, était parvenu à faire l'impensable avec la glaciale cadette Greengrass, celle que jamais l'on aurait imaginée si peu prude. Celle qui détachée de lui ne parvenait qu'à garder un semblant de confiance et d'assurance empêchant ses mains de trembler, la frustration la grignotant de l'intérieur, le venin calcinant ses veines alors qu'ils avaient repris une apparence à peu près correcte, tandis qu'ils quittaient la bibliothèque, une douce roseur irradiant ses joues lorsqu'elle croisa le regard nouvellement jaloux de Goldstein. Sûrement ne parvenait-il à concevoir qu'elle puisse s'abandonner ainsi, alors qu'elle suivait Draco sans même lui accorder plus que ce faible croisement de prunelles. Sages, beaucoup trop dans ces couloirs qui les avaient déjà vu ébaucher des gestes plus licencieux. Jamais elle ne trouva chemin plus long que celui qui leur permit d'atteindre sa chambre.
Comme un rideau tombant pour découvrir une nouvelle scène, la sirène laissa ses doigts glisser sur la peau nouvellement offerte de son torse, envieuse déraison qui la captivait à nouveau, tandis qu'il la déchargeait du fardeau de sa jupe qui tomba au sol sans l'ombre d'un remord. Puis... sans même qu'elle ne l'ait réalisé, ce fut sur ce lit, une jambe de chaque côté de son être qu'elle se retrouva, ses doigts se faufilant sous une habitude loin d'être troublante sous le naturel et le frisson qui se déversa à même sa peau brûlante sous la question qui s'évada de ses lèvres. Sous un autre geste qui lui arracha cette brûlure au creux de son ventre, ce désir que rien ne dissimulait à présent, le rose de ses joues s'accentuant tandis qu'elle répondait par la négative sans desceller ses lèvres. Elle se languissait tellement de ses gestes, qu'elle n'avait qu'à clore ses paupières pour ressentir la chaleur de ses doigts esquissant sa peau, que cela en devenait dérangeant. Peu importe le lieu ou l'endroit, ses propres mains n'avaient de cesse de vouloir endormir ce désir sous l'absence qui le caractérisait, mais l'intimité lui manquait et la lascive attente n'en devenait que plus interminable. Il rêvait de cette supplique, elle tremblait de saisir cette folie dans le ciel de ses prunelles, alors que ses lèvres laissaient se tendre son ventre sous le baiser qu'il y délaissa, faisant naître d'anciens souvenirs derrière les perles glacées de ses prunelles. « Il n’est jamais trop tard. » laissa-t-il néanmoins filer de ses lèvres, tandis qu'il s'installait pour l'observer, la laissant incliner ses traits sur le côté pour le regarder.
Elle aurait pu prétendre qu'il la laissait insensible, qu'elle ne faisait tout cela que pour contenter cette parcelle qu'il lui accordait, ou ne serait-ce que trouver une importance à ses yeux... Mais les mensonges étaient impossibles, le désir hantait ces prunelles qu'elle dardait sur lui, sa main effleurait comme sous un besoin maladif de le toucher, le ventre de celui qu'elle chevauchait telle une amazone tremblante, tellement virginale malgré les errances de leurs êtres. Une petite moue taquine se dessina sur ses lèvres, comme un jeu, un parfait contrôle de son être qu'il savait faux et qu'il pourrait faire reculer d'une simple esquisse. Mais, malgré la roseur persistante de ses joues, elle se languissait tellement de lui que cela en devenait un véritable tourment, captivant son esprit même en plein milieu d'un cours. Le souffle brûlant et tout à la fois tremblant, elle laissa l'une de ses mains glisser sur son chemisier, redessinant le galbe de sa poitrine sans en dévoiler ne serait-ce que le voile de sa naissance. Avant de finalement commencer à faire céder les boutons, puis de lui jeter le tissus au visage avec espièglerie. Profitant de cet instant dissimulé pour laisser ses doigts courir sur son ventre et se glisser sous le voile qui la dissimulait au regard envieux de son amant. Le souffle raréfié, elle sentit une chaleur presque trop familière la conquérir sous la similitude des gestes d'un autre souvenir, laissant son visage basculer vers l'arrière, ses iris se soustraire derrière la protection de ses paupières. Son autre main effleurait, caressait la rondeur opaline qui ne semblait attendre que d'autres gestes, avant de glisser dans son dos pour dégrafer ce premier rempart, la laissant délaisser le reste pour le faire glisser le long de ses bras, dévoilant sa peau tendue, pressée de retrouver la chaleur enveloppante de son être. Petit sourire venant contredire le cramoisi de ses joues, l'indécente engeance des ténèbres s'inclina près de son amant, laissant l'une de ses mains s'apposer sur le matelas, quand l'autre glissait, sinuait, chutait jusqu'à retrouver le camouflage d'un tissu sous lequel elle disparut partiellement, venant souffler au bord des lèvres de Draco le plaisir tortueux qui la saisissait. Ses doigts frôlant volontairement la manifestation tacite de son désir, tandis que son bassin se mouvait sous la languissante esquisse de ses propres gestes, que ses lèvres avouaient des gémissements trop longtemps contenus.
La roseur était plus que timidité, se fardant du plaisir, se tâchant de l'impossible supplique à laquelle elle se refusait à donner mot. Basculant sur le côté sans lui laisser le temps de s'y opposer, elle replia ses jambes de sorte à surélever son bassin, son regard troublé venant chercher celui d'un Draco volontairement mis de côté, alors qu'elle gémissait cette folle invitation, ce besoin qu'il ait de la toucher. Ou de l'imaginer le faire en cette seconde, quand son autre main effleurait sa peau, s'égarait sur son ventre qu'elle sentait se tendre, venait taquiner ce pantalon qu'il conservait depuis trop longtemps. Ses doigts si fourbes se glissèrent sous le tissu, venant jouer de cet instrument qu'elle n'avait découvert qu'avec lui, apprenant la saveur délicieuse de lui extirper des notes. Gémissements contre souffle se raréfiant, elle se perdait, se noyait, se mordillait la lèvre par instant comme pour se refuser une faiblesse ultime alors qu'il ne laissait même pas un doigt caresser sa chair.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
• Say something i'm giving up on you •
Alors que ses doigts couraient le long de son épiderme frissonnant, qu’elle sublimait ses propres formes à la demande de son amant joueur, attisait en lui le désir déjà brûlant de la faire sienne, il abandonna la lutte qu’il menait contre lui-même. Sa paume vint rejoindre celle de la jeune femme, cajolant les rondeurs délicates qui ornaient sa silhouette effilée, tout juste abandonnées à son œil friand des délices qu’il savait désormais cachés sous ses tenues trop sages. Envoûté, il se délectait de voir l’irréprochable étudiante se désinhiber pour la promesse de se perdre entre ses draps. Princesse immaculée troquant son innocence contre l’incandescence d’une passion mutuelle ; nymphe révélée par l’astre lunaire, dont l’épiderme éclatant irradiait pour l’heure des sombres nuances de vert et de bleu miroitant à travers la fenêtre qui, encastrée dans le mur, donnait sur les profondeurs du lac. Sa poitrine dénudée s’élevait et s’abaissait à un rythme irrégulier, celui dicté par la cadence du cœur affolé qu’elle avait fait le vœu de lui dédier. Draco se redressa pour arpenter de ses lèvres la soie faisant barrière entre l’organe offert et lui, les paupières à demi baissées sur ses prunelles qui, pour leur part, ne perdaient une miette des gestes qu’elle effectuait en se pliant à la volonté qu'il avait exprimée de la voir alimenter la flamme, celle qui lui dévorait les entrailles par son unique faute. Mais elle lui échappa soudain, chavirant gracieusement à ses côtés, tournant toutefois vers lui son attention en s’attaquant aux vêtements qu’il portait encore alors qu’elle-même avait achevé de se dénuder. Elle l’embrasait et, impudique dans cet huis clos exquis qui leur conférait le luxe de se donner entièrement l’un à l’autre comme si le monde entier n’était qu’une chimère dont les isolait leurs remparts, il la régala des soupirs que ses gestes faisaient s’entrechoquer jusqu’à ses lèvres et dégringoler entre eux deux. Le bassin surélevé de sa promise était une invite qu’il ne souhaitait ni n’était à même de décliner ; il se sentait de nouveau impie enhardi par sa volonté de profaner l’autel de sa virginité si précieusement conservée jusqu’à lui, puis si promptement abandonnée à ses mains avides. Le sexe jusqu’à présent n’avait été pour lui qu’un jeu vulgaire – comment parvenait-elle à l’émouvoir alors même qu’avec son assurance toute teintée d’arrogance, il s’était certifié ne lui offrir par ce biais qu’une intimité feinte ? Elle l'avait captivé malgré lui ; papillon de nuit semblant inoffensif, elle l’avait pourtant fait prisonnier de ses filets vibrant de sincérité. Le regard azuré le dévorait avec une intensité qui le mettait à nu, et il y avait au creux de ces iris plus que la passion brut dont d'autres l'avaient rendu coutumier, plus que la fierté de l’avoir attiré, lui qui se voulait si détaché et distant, au bord du gouffre et d’être sur le point de l’y faire chuter. Il s’appuya sur un bras pour se pencher au-dessus d’elle et découvrir pleinement ce qu’il pouvait déchiffrer à même les détails de ses pupilles subtilement dilatées par le plaisir grandissant ; et c’était là – dans l’écrin de cils sombres, cette confiance qu’il n’avait rien fait pour gagner, pour mériter. Elle lui donnait tout ce qu’elle était sans hésitation, avec une candeur délicieuse et bouleversante, en quête du graal que représentait pour elle le succès du pari lancé lorsque leurs proches les avaient appariés des années plus tôt. Et elle repartait conquérante de cette épopée : en lui grondaient les prémices d’un attachement qu’il avait à la fois repoussé, voulu et craint. Souhaits contradictoire qui, ce soir, n’étaient plus qu’un souvenir : il était trop tard à présent, la graine des sentiments appréhendés s’était insérée en lui sans qu’il n’en prenne conscience et ne demandaient plus qu’à croître.
Ce dont il s’agissait, il n’aurait su le dire – mettre des mots sur un ressenti qu’il ne s’était jamais autorisé à éprouver était une tâche trop ardue pour l’heure, d’autant plus que le tout était encore trop neuf pour être quantifié ou évalué. C’était presque douloureux et pas qu’un peu effrayant ; mais peut-être était-il curieux ou seulement masochiste, car peu lui importait le danger de s'ouvrir à autrui, à l’heure actuelle. Il voulait seulement expérimenter d’autres aspects de ce lien qui les rattachait l’un à l’autre, qui le faisait se sentir terriblement vivant. Ce constat dissipait les doutes qui lui mordaient encore l’âme jusqu’alors et, de la pulpe de son majeur, il traça lentement une ligne droite partant de la naissance des cheveux teints de la vipère et aboutissant au bout de son nez. Puis sa main épousa la joue légèrement bombée, son pouce caressa l’arcade sourcilière surplombant le regard qui ne le lâchait pas, curieux peut-être de comprendre ce qui le retenait soudain de se fondre en elle, comme il l’avait tacitement promis en l’entraînant dans le confort de sa chambre privée. Il n’était pas en mesure de lui faire une déclaration qui, par ailleurs, ne lui ressemblait guère, et il voulait croire qu’elle-même n’en ressentait pas le besoin : il était trop tôt pour cela. Mais il pouvait assurer dans un murmure, sans crainte de lui mentir : « Tu m’es précieuse. » Mots échappés à l’instant même où Malfoy en prenait pleinement conscience, s’apercevait que tout contre elle il se sentait comblé, exilé de la guerre et de ses traumatismes. De quoi le convaincre d’avouer sourdement la raison de cette introspection imprévue. « Je n’ai jamais été la douceur incarnée » ; front qui se plisse, assombri par le fantôme d’une inquiétude qui le taraude : « Je crains de te blesser. » Enfant brutal, trop choyé et gâté que pour accorder le moindre soin aux jouets qu’on livrait à ses impulsions violentes. Adolescent bourreau que nul n’avait jamais pu réellement dompter, corriger, les conséquences de ses méfaits étant irrémédiablement adoucies par les menaces susurrées d'un père dont le poids sur la société contribuait à le rendre intouchable. Jeune adulte converti en tyran, en bête égocentrique et primaire, incapable d’ôter la vie mais pourtant presque rôdé à faire d’elle un enfer pour les victimes qu’on lui livrait, dans le seul but de préserver sa propre pitoyable existence. Il l'avait déjà constaté : elle se moquait du sang qu’il avait pu faire couler et qui, bien qu’invisible, continuait d’entacher les mains désormais calleuses qu’elle le laissait poser sur elle. Non, il ne se laissait pas engloutir par des remords mal venus – mais il s’enivrait de la vue d'Astoria, gravait ses traits dans sa mémoire pour se souvenir plus tard de sa volonté de la préserver de la part sombre qui grignotait peu à peu son organe vital. Peut-être parviendrait-il un jour à lui livrer ces confidences au creux de l’oreiller, en enserrant sa taille d’une étreinte possessive après l’avoir fait sienne. Pensée à la fois incongrue et diablement tentante : peut-être pourrait-il tôt ou tard lui livrer les tourments de l’être marqué au fer rouge qu’il était devenu, tout ce qu’il lui avait farouchement refusé pour l’heure. Peut-être panserait-elle ses pensées comme elle soignait ses membres, l’étourdissant en lui assurant que ce n’était pas grave, qu’il avait le droit d’être cruel avec le monde tant qu’il se montrait tendre envers elle.
Peut-être… Draco ne s’interrogea pas plus loin, irrésistiblement attiré par les lèvres consolatrices qu’elle tendait vers lui pour le rappeler à des besoins plus urgents. Come a little closer, quémandaient ses gestes pressants, et il s’exécuta, complaisant, en se glissant entre ses cuisses. Elle croisa les chevilles derrière lui pour l’attirer à elle, clôturant le passage qu’elle n’avait ouvert qu’à lui, lui intimant d’aller au bout de ses promesses comme elle l’avait fait pour les siennes. Burn with me tonight. En une caresse pernicieuse, il promena ses doigts le long du ventre de la jeune femme, seulement pour les immerger en des terres connues, découvertes quelques nuits plus tôt, avec le but avoué de les conquérir cette fois. Les explorateurs parcoururent les aspérités interdites et tracèrent leur route au creux du corps qu'elle lui livrait sans nulle censure. Mouvement délicieux devenus familiers, secrets percés mais certes toujours pourvus du même pouvoir sur lui : il s’égarait en la préparant à l’intrusion imminente, s’enivrait du parfum capiteux et de l’humidité grisante qu’exhalait le creux des reins de la jeune femme, éveillés par son toucher insistant. Sans un mot, l’atmosphère uniquement secouée par leurs halètements impatients, il extirpa de l’antre gourmand ses phalanges moites et se départit dans la foulée de son pantalon. Action saccadé – le vêtement fut prestement chassé jusqu’à ses chevilles, le caleçon qui suivait repoussé à mi-cuisses. Il n’avait aucune envie de se soucier de tels détails, pas alors que son attention était entièrement concentrée sur l’appel qu’elle lui lançait, le pressant de se couler contre elle. Oh il en mourait d’envie, et ce fut avec un soupir soulagé qu’il rapprocha leurs bassins, dorlotant d’une paume chaude le flanc d’Astoria tandis que l’autre guidait jusqu’à elle son membre palpitant, gorgé de désir. Attentif comme jamais, il s’immola dans le fourreau de chair qui se contracta autour de lui, à la fois étroit et flexible, accueillant et réticent ; le besoin de plus le submergea sans crier gare et il fut à deux doigts d’y céder en la pourfendant, transcendé par une fougue qui pourrait s'avérer salvatrice... pour lui uniquement. Il lui fallut toute sa maîtrise, toute la dévotion invoquée par son observation d’un peu plus tôt pour se contenir. Il s’allongea sur elle, pesant de tout son poids sur son corps tendu à l’extrême pour dévorer sa clavicule et son cou afin de la distraire, alors qu’enfin il sacrifiait son hymen, d’un coup de hanche fluide.
Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 8 Jan 2015 - 11:52, édité 1 fois
I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria
Elle le regarda se hisser sur un bras pour l'observer, croiser ses prunelles et y lire ce qu'elle ne cherchait guère à contrôler, ce qu'elle exprimait sans réellement s'en rendre compte, sans réellement s'avouer qu'elle lui offrait la possibilité de la blesser, comme si jamais il n'oserait agir ainsi. Puisqu'elle savait la teneur de leur accord, s'enhardissait à son contact, s'égarait dans l'intolérable attente de sentir ses mains redessiner les courbes envieuses que nul autre n'avait ne serait-ce que pu entrevoir, et que pas une autre âme n'aurait l'occasion d'esquisser après lui puisque le destin les unirait bientôt. Ce n'était qu'un pieux dérapage, une douceâtre étreinte sauvage... une Juliette jurant aux lèvres de son amant le serment interdit qu'un invisible et méconnu mariage des sens glissait jusqu'à cette seconde où pourtant il restait ainsi à l'observer. N'avaient-ils pas assez attendu ? N'était-ce pas justement l'instant qu'il désirait, que même si ses lèvres ne le suppliaient, son regard l'invitait à la rejoindre sans véritables craintes... ? Jamais il ne l'avait pressée, jamais... et lorsque son doigt commença, vile artiste maudit, à effleurer ses traits, elle se mordit une nouvelle fois la lèvre, ses doigts glissant sur son torse à présent, alors que d'un soupir, elle laissa courir l'un des siens entre ses propres cuisses. Peut-être qu'au fond elle ne cherchait qu'à interrompre cet instant, assassiner l'attente venimeuse qu'il lui faisait endurer à cette seconde. Mais il continuait à l'ébaucher comme si sa peau menaçait de se briser, laissant une sensation délicieuse suivre le parcours de ce doigt. « Tu m’es précieuse. » souffla-t-il finalement, comme une confession venant l'envelopper d'une douce chaleur, que son palpitant trébuchait l'espace d'une bribe du temps avant de s'enhardir plus encore dans sa poitrine. Elle aurait pu crier victoire puisqu'elle apparaissait un peu importante dans son existence, mais ce n'était pas ce qui comptait à cette seconde. Il n'y avait que cette confiance qu'elle lui accordait déjà, cette subtile fragrance qu'elle avait deviné petit à petit et qui ne s'attardait pas sur une question sans intérêt telle que celle-ci. Elle s'offrait aux aspérités licencieuses du désir contre son être, se laissait gouverner par ce qu'il parvenait à faire naître en elle d'un simple contact, sous l'attachement déraisonnable qu'elle lui vouait déjà. Car c'était un autre Draco qu'elle avait découvert à l'ombre de leurs errances, un être différent qu'elle avait appris à apprécier, à respecter, mais plus encore à désirer comme une sourde obsession. Mais ce n'était que des fils d'or, de délicates caresses se perdant à des gorges délicates, et la sécurité troublante de ses bras. "Tu l'es aussi." souffla-t-elle presque trop bas sous la luminosité verdâtre qui éclairait leurs visages. Peut-être cherchait-il à la convaincre que tout ceci n'était pas une erreur qu'elle regretterait ensuite... Peut-être... mais elle comprit ses inquiétudes à la seconde où il reprit la parole, lui avouant cette crainte de lui faire du mal. Pourtant, c'était précisément ces mots qui confirmèrent à la délicate ondine qu'elle pouvait lui faire confiance, qu'il la préserverait... parce qu'il s'inquiétait.
Sûrement aurait-elle pu entrouvrir les lèvres, lui avouer ce qu'elle pensait, ce qui lui permettrait sans doute de venir contre elle en les oubliant parce qu'elle savait. Mais pourquoi délivrer d'autres mots, ce n'était pas ce qu'elle désirait quand tout son être se tendait dans l'espoir de le sentir la rejoindre... elle ne voulait pas parler, pas maintenant. Ensuite s'il le désirait toujours, après si d'autres paroles devaient s'échouer entre eux. Cet instant n'était plus celui des aveux mais celui de la perdition, ce fragile moment qui laissait le fil du destin trembler d'une impatience menaçante. Ainsi leva-t-elle une main pour déposer l’extrémité de ses doigts sur les lèvres de cet amant auquel elle voulait s'abandonner dans cette étreinte troublante aux allures de retour impossible. Les laissant glisser sur sa gorge, sinuer jusqu'à sa nuque alors qu'elle se hissait subtilement pour l'inviter à nouveau, pour délaisser les paroles s'évanouir et qu'il se love contre sa peau. Ne résistant plus, il la rejoignit, la laissant l'attirer plus étroitement contre elle alors que les doigts du guerrier revenait faire frissonner son ventre sous une caresse qui le fit se tendre sous la venelle trop familière qu'ils esquissaient. Une danse à la fois lascive et envieuse revenant lui dérober de nouveaux gémissements, son regard ne s'égarant que pour mieux revenir sur l'azur qu'elle aimait tant et qui ne la poussait plus à fuir. Ses lèvres cherchèrent les siennes une trop courte seconde entrechoquée des gémissements qu'elles laissaient s'échapper, de l'impatience incendiaire qui les consumait depuis bien trop longtemps, et de ces souffles brûlants qui s'entremêlaient. Mais il cessa pour chasser un vêtement et un autre à demi avant de revenir près d'elle, la chaleur de leurs peaux s'ébauchant sous une saveur délicieuse, la caresse de sa main... elle laissa ses doigts revenir se perdre sur son torse, l'autre s'attardant sur les draps froissés. Elle le désirait plus que toute autre chose en cet instant, désireuse de découvrir ce que la sensation qu'une parfaite union de leurs êtres pourrait faire naître en eux, mais elle savait... Elle la sentait cette crainte idiote, frêle vestige, que confiance, désir et impatience ne parvenaient totalement à endormir, alors qu'il s’immisçait faiblement en elle, la laissant se tendre légèrement malgré l'envie dévastatrice. Une frêle seconde d'hésitation avant qu'il vienne finalement s'allonger sur elle pour déverser une pluie d'attentions sur sa peau, détourner son esprit de ce qui allait suivre, ses doigts venant glisser sur son épaule. Un cri étouffé s'esquiva de ses lèvres l'instant d'après sous la douleur perfide qui venait de se nicher entre ses cuisses, ses doigts se crispant sur sa peau, froissant les draps abandonnés. Le sacrifice de cette preuve indiscutable de son innocence... celle qui lui donnait sa valeur aux yeux de son père... celle dont la douleur s'évanouirait, elle le savait, son amie le lui avait dit. Celle qu'il avait fait naître malgré toutes ses précautions et elle remerciait Merlin qu'il soit le premier et le dernier à l'ébaucher ainsi. Tandis qu'elle venait chercher ses traits de ses doigts délicats les menant à ses lèvres, comme pour lui assurer qu'elle allait bien... laissant son bassin l'inviter légèrement à continuer d'une légère ondulation qu'il vint compléter, imprimant un rythme lent, régulier... l'habituant à cette sensation qui dissipait peu à peu la douleur rancunière au profit d'une saveur plus diffuse, plus agréable. Elle rappelait la familiarité d'autres esquisses, d'autres jeux qu'ils avaient déjà entamés ensemble, alors que l'impression de se perdre entre ses bras se faisait vibrante.
Rien, personne, n'avait osé lui confier la contradiction taciturne d'une première étreinte, d'un premier abandon entre les bras d'un homme. Mais elle-même ne parvenait à définir ce qu'elle ressentait, la brûlure capricieuse de son cœur tambourinant dans sa poitrine, chahutant, fracassant son être sous l'infime signification à laquelle cet interlude pouvait prétendre. Resserrant légèrement ses cuisses, elle revint envelopper la silhouette du blond, s'arrachant un gémissement plus ambigu que les précédents, reflet lascivement concupiscent de ces secondes improbables. Mordillant la lèvre de son amant, elle se laissait dériver sous les vagues attractives que chaque ondulation provoquait sournoisement. "Tu ne me blesseras pas." avoua-t-elle finalement en un murmure aussi sourd que son souffle pouvait l'être, s'écrouant contre ses lèvres, ses prunelles troublées caressant les siennes alors qu'elle ignorait tout de la réalité, mais restait persuadée qu'une sensation d'inachevé lui crevait le ventre, la rendait impatiente de laisser leurs êtres se fondre sans retenue l'un dans l'autre. Lui qui l'avait préservée et sur le dos duquel l'une de ses mains s'immolait, chutait, dérivait, redessinait de mystérieuses arabesques. Elle tremblait de ce désir qui l’étouffait, de ce plaisir diffus qu'elle invitait à pleinement la posséder.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
• Say something i'm giving up on you •
Voile quasi-opaque, les ténèbres crayonnaient seulement les divagations de leurs corps, jetaient des ombres majestueuses sur les amants imbriqués qui se mouvaient, langoureux d’abord, puis avec plus d’ardeur, de vigueur, portés par la fougue d’une passion incandescente. Valse vieille comme le monde renouvelée à chaque mouvement qu’ils apprenaient ensemble, sublimée tandis qu’ils assimilaient les gestes les plus à même d’ébranler l’autre, de lui soutirer une symphonie improvisée, inspirée par le tumulte de leurs membres si intimement enchevêtrés qu’il eût été difficile de discerner où s’arrêtait l’un et où commençait l’autre. Encore et encore, Draco s’éloignait pour mieux se rendre, sans cesse attiré par les bras qui l’ancraient dans leur chaleur exquise, vertigineuse. Ses yeux luttaient pour demeurer ouverts en dépit de l’intensité de l’instant, rivés sur la fiancée abandonnée aux affres d’un plaisir proscrit. Mutine effigie de lubricité, elle ondulait et expirait de sa voix cristalline, à chaque ressac, un gémissement oscillant entre supplique, ordre et encouragement, tandis que lui-même se damnait pour plus de sensations et clamait son plaisir du bout des lèvres – murmures insensés. Et aux sons délicieux qui s’expiaient entre eux s’ajoutaient l’égarement de la rétine troublée du blond et la crispation des doigts de la jeune femme s’imprimant dans l’échine de Draco… Il s’abreuvait de tout : de ses soupirs, de ses convulsions arythmiques, de son épiderme halitueux éperdu tanguant entre les draps à chaque fois qu’il s’immisçait toujours plus profondément au creux de ses hanches voluptueuses ; de la saveur lourde et âcre qui imprégnait l’air moite… Il s’avinait aux ressentis qu’il puisait en elle pour la faire gémir plus fort et la heurter plus vite, puisqu’elle en redemandait, insatiable, et que son désir à lui ne souffrirait pas d’être brimé à nouveau. Alors qu’il se laissait mystifier par le flot de sensations qui s’agitaient en lui, il s’inclina pour emprisonner sa lèvre inférieure entre les siennes. « Tu ne me blesseras pas », avait-t-elle pantelé plus tôt, avec assurance, entre deux coups de reins ; trop accueillante, trop confiante. Il aurait aimé en être aussi sûr qu’elle, il aurait pu – mais il se connaissait trop bien pour se tromper lui-même. Si seulement, fut son unique réponse, indéchiffrable sur ses lèvres mais tatouée à même son organe vital.
Le vœu resté informulé trouva écho dans l’esprit du Draco plus âgé qui, pour sa part, se fendit d’un rictus dépité. Il savait pertinemment ce qu’avait amorcé l’étape suivante, ne connaissait que trop bien le prix du préjudice causé à peine quelques jours plus tard... Une énième fois, la scène s’évapora, voile délicat qui ouvrit la voie sur une autre page de vie qui le rapprochait de la fin.
DEC. 97 ; Pluie disséminée par le métal froid, gerbes cristallines, l’eau jaillissait du pommeau et se dispersait en micro-fleuves limpides sur le couple enlacé, se traçait une voix royale en épousant leurs galbes et creux dénudés avant de ricocher à leurs pieds contre le marbre noir. C’était une routine encore neuve – trop tôt, Draco s’extirpait du lit qu’ils partageaient désormais plus souvent que rarement, affrontait la morsure du froid matinal en se livrant aux exercices de vol qui le délassaient alors même qu’il était plus déserteur, désormais, que membre honoraire de l’équipe de Quidditch de sa maison. Plaisir simple lui donnant l’opportunité de réfléchir, seul avec ses pensées. Il retrouvait le confort de sa chambre à l’heure où le soleil naissant chassait les derniers lambeaux de la nuit écoulée, dépassait la silhouette somnolant derrière les rideaux du baldaquin, laissait entrouverte la porte de la salle de bain en une invitation qu’il savait qu’elle accepterait tôt ou tard. De longues minutes plus tard, tandis qu’il s’accordait une douche suffisamment glacée pour tonifier ses muscles endoloris, le panneau de bois grinçait à peine en s’écartant pour la laisser paraître, ensommeillée, superbe même dépourvue de tout apparat (peut-être le charme tenait-il d'ailleurs à cette simplicité dont il était l'unique témoin). Ils se disputaient vaguement quant à la température insoutenable de l’eau et, avec un soupir plus amusé qu’exaspéré, Malfoy consentait à actionner l’eau chaude. Seulement alors, Astra le rejoignait en vitesse, fuyant le froid ambiant tout autant que le contact de sa peau encore gelée – et leurs éclats de rire s’égrenaient dans la cabine étroite alors qu’elle luttait pour l’empêcher de l’attirer contre lui. L’heure était indécente mais, elle le savait, il fuyait sans relâche les cauchemars que même ses bras consolateurs ne pouvaient dissiper. Son torse aligné au dos de la jeune femme pelotonnée contre lui, ses paumes sur son ventre nu et ses lèvres dans son cou, il se plaisait à oublier la journée à venir. Habituellement, l’étreinte demeurait sobre, instant d’intimité et de complicité sans ambiguïté excessive – ils se séparaient ensuite, elle pour rejoindre discrètement son dortoir et lui pour vaquer à sa préparation.
Cette fois pourtant, le temps semblait avoir suspendu sa course, figé par une annonce aussi inattendue qu’improbable. « Pardon ? » quémanda Draco par-dessus l’épaule de la jeune femme pour l’inciter à répéter ce qu’il avait cru l’entendre murmurer dans un souffle. Mais il faisait erreur sans doute. Il se trompait oui, forcément. Un sourire auto-dérisoire lui jouant sur les lèvres. Il relâcha son étreinte sur Astoria, délia leurs mains encore plaquées contre la paroi de la douche et se redressa, laissant sur l’articulation qu'il délaissait le fantôme d’un baiser. « Parle plus clairement, tu m’inquiéterais presque. J’ai failli croire que tu venais de m’annoncer une grossesse. » Il secoua la tête pour chasser l’idée saugrenue, fit mousser dans sa paume trempée une généreuse dose de savon. Jeta un bref coup d’œil à celui de sa fiancée, qui reposait juste à côté – ils prenaient garde aux détails, soucieux des rumeurs qui se propageraient à si on la surprenait à porter son odeur. C’étaient des faits banals et, tout à la fois, la preuve irréfutable de la place qu’il lui offrait dans son quotidien : quelques affaires éparses, incontestablement féminines, se disséminaient au fur et à mesure parmi celles de Draco et, s’il s’offusquait parfois de ce qu’il qualifiait d’invasion, il était souvent celui qui retenait sa main lorsqu’elle rassemblait ses effets, pour lui suggérer avec un détachement feint de les récupérer le soir venu ou le lendemain. Mais cette matinée ruinerait assurément leur fragile équilibre, parce qu’elle sortait des sentiers qu’ils avaient tracés avec soin ; voie sinueuse et sombre ouvrant vers un inconnu qu’ils n’étaient pas de taille à affronter. Elle était trop silencieuse, trop farouche – effrayée ? Avait-elle jamais eu peur de lui ? Il bougea pour l’avoir à nouveau dans son champ de vision, sourcils froncés, le doute entamant une percée à travers ses mouvements. Etait-ce de la défiance qu’il percevait dans son regard clair ? Ou le contraire ? Il n’en avait pas la moindre idée, incapable de déchiffrer la multitude de signaux contradictoires qu’elle lui envoyait à l’instant précis ; infoutu de saisir la signification de ses lèvres pincées de son sérieux inhabituel à une telle heure. C’était comme si le monde extérieur les rattrapait, s’infiltrait dans le cocon privée qu’ils avaient construit autour de leur relation – lien dénué de confidences, d’aveux, complicité ne tenant qu’au fil des étreintes dont ils ne se lassaient pas. C’était comme si… la guerre se glissait entre leurs remparts, sous une autre forme que celle qui faisait se déchirer la communauté sorcière. C’était de mauvais augure, surtout : l’annonce muette d’une bataille d’ordre plus personnel et qui, de fait, promettait d’être plus destructrice pour ses protagonistes. Il interrompit le court de l’eau. « Qu’y a-t-il, Astoria ? »
Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 30 Nov 2014 - 2:01, édité 2 fois
I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria
Le visage enfoui dans la fragrance familière qui imprégnait les draps, un léger sourire étira les lèvres de la délicate ondine encore étourdie par les bras de Morphée, tandis que le bruit de l'eau ruisselante l'en extirpait peu à peu. Elle se sentait si bien à cette seconde, égarée dans les vestiges des caresses hantant encore ses courbes et la litanie de leurs habitudes matinales. Pourtant lorsqu'elle se redressa, une réalité plus sombre vint se manifester à la jeune femme qui en perdit le sourire, se laissant retomber souplement dans le parfum enveloppant de la nuit précédente, ses doigts venant chasser une mèche qui avait profité de ces secondes pour s'abîmer sur ses traits. Cela faisait plusieurs jours qu'elle souffrait de légers maux d'estomac... rien d'inquiétant à vrai dire, puisque cela passait rapidement, le problème étant qu'elle n'était parvenu à les guérir définitivement et qu'elle avait eu du retard. Elle avait alors demandé de l'aide à l'elfe des Greengrass... incapable de se rendre à l'infirmerie pour une telle chose. Impossible, ces doutes risquaient de parvenir aux oreilles de son paternel, et si tout ceci était la fausse alerte qu'elle imaginait, cela attirerait inutilement son attention sur ce que les fiancés osaient faire dans son dos. Sauf qu'elle s'était trompée, que la réalité la laissait porter la vie à seulement quinze et fragiles printemps. Impensable réalité pour l'adolescente trop immature pour s'imaginer maman. Pire encore, elle savait que la colère de son père s'abattrait sur elle aussi brutale que le couperait de ce qu'il oserait faire pour que cela ne puisse porter préjudice à leur famille. Pour cela, la seule issue qu'elle entrevoyait était de précipiter le mariage, de prétendre à une naissance avant terme et... Ses prunelles se tournèrent vers la porte, encore ensommeillée mais le front barré d'un pli d'inquiétude... elle ignorait la réaction qui serait sienne, elle-même n'arrivait à savoir quoi faire et espérait trouver auprès du jeune homme le soutien que sa famille ne lui offrirait pas. Après tout, lui aussi foulait cette réalité de ses pas, s'il plaidait... peut-être que Wyatt n'y trouverait rien à dire. Ou peut-être aurait-il une autre solution.
Elle n'avait pas envie d'être mère, mille fois trop jeune, elle ne voulait pas avoir un enfant qu'elle délaisserait comme sa mère l'avait fait avec elle. Mais l'avortement n'était pas envisageable... cela risquait de l'abimer plus que de mener cette grossesse à son terme. Laissant un frêle soupir s'extirper de ses lèvres, elle fit courir ses doigts sur son ventre, les maux disparaissant comme s'ils n'avaient été qu'un mirage en plein été. Puis elle se leva, rejoignant Draco dans cette salle de bain, insistant comme toujours pour qu'il accepte de faire couler une eau plus chaude... Le sourire revint, douceâtre caresse qui la laissait oublier le soucis qui l'avait submergée un instant plus tôt, alors que lui-même fuyait la noirceur abyssale de la guerre en sa présence. Les éclats de rire les enveloppaient encore lorsqu'elle le laissa l'attirer contre lui, sa chevelure dissimulant ses traits quand les doigts de son amants trouvaient place sur son ventre qui finirait par s'arrondir. Laissant ses paupières chuter tel un voile sur ses prunelles alors qu'elle s'abandonnait aux baisers sur sa gorge, les mots trépassèrent de la sienne d'un timbre si sourd et précipité qu'elle n'en comprit qu'à peine le sens elle-même. "Je suis enceinte..." Un souffle. A peine une esquisse trébuchante qu'elle ne voulait plus avouer, mais il l'avait perçue, ses lèvres cessant de déposer quelques baisers à même sa chair brûlante. La question s'était échouée comme s'il n'avait pas compris, qu'il se trompait sur ce qu'elle avait pu lui glisser. Pourtant, qu'y avait-il de compliqué à comprendre dans je suis enceinte ? Quel autre mot pouvait être susceptible de prendre sa place aux lèvres pincées de la délicieuse sirène qui n'esquissa pas même l'ombre d'un mouvement. Empreinte ? En vain ? En... ? Et alors qu'il se détachait d'elle, délaissant ses doigts sur la paroi de la douche sur laquelle elle gardait appui, il énonça avoir parfaitement entendu, mais c'était elle que sa réaction inquiétait.
Une peur plus sourde venait de naître en elle... et s'il la rejetait ? Lentement, elle se détacha de la paroi, sans pour autant se tourner vers lui... Et s'il la rejetait ? Son père la tuerait. Même sans cela, il allait la tuer, lui faire payer son inconduite, mais pire encore si tout ceci se soldait par la ruine de leurs projets. Pourtant, si elle craignait Wyatt, c'était l'idée de perdre Draco qui la tétanisait. Ce n'était pas prévu. Elle ne l'avait pas désiré... malgré les paroles d'une Pansy persiffleuse qu'elle s'imaginait déjà. Comme si tomber enceinte aurait pu lui servir, honnêtement ? C'était une honte qui lui porterait préjudice, et elle ne voulait pas perdre l'unique soutien capable d'affronter son père dans toute cette histoire, elle ne voulait pas voir s'évanouir ce qu'ils étaient parvenus à construire, même si cela restait fragile. Elle tenait à lui plus qu'elle ne le devrait et l'idée qu'il puisse s'éloigner brimait son souffle, mais peut-être... Il vint à ce moment précis de ses pensées se glisser dans son champ de vision, la laissant reporter sur lui un regard incertain, fardé d'une multitude de contradictions qui entamaient le moindre sourire qu'elle serait susceptible de tenter de faire naître à même ses lèvres. Mais elle n'en avait guère envie, la peur croupissait dans son ventre révolté de ce nouveau poids. « Qu’y a-t-il, Astoria ? » demanda-t-il en interrompant l'eau, laissant le doux brouillard les envelopper de son silence. La pesanteur acqueuse s'acharnait à lui souffler qu'il fallait recommencer, reformuler ces mots sentencieux aussi distinctement que possible, et dans ce nouvel aveux désastreux, rester aussi maîtresse d'elle-même qu'elle en serait capable. Il était temps d'affronter la réalité, de ne pas repousser l'instant, de ne pas fuir en lui disant d'un sourire forcé qu'il devinerait à présent, qu'il n'y avait rien. Pourtant elle la ressentait cette fourbe traitresse, cette envie de fuir loin de cette seconde qui faisait naître la fraiche méfiance de sa réaction face à ses premières paroles, celle qui dérivait sur sa peau délicatement dénudée où quelques perles transparentes s'attardaient encore. Elle voulait qu'il la rassure, qu'il lui murmure qu'ils trouveraient une solution ensemble... mais elle n'y croyait déjà plus alors qu'elle était tout bonnement perdue. "Je suis enceinte, Draco." Enceinte et son père allait la tuer, mais elle ne prit pas la peine d'ajouter cette réalité parfaitement sous-entendue. Si Wyatt l'apprenait, et il finirait par l'apprendre, sûrement valait-il mieux d'ailleurs que cela soit de ses lèvres qu'en réalisant que son ventre s'arrondissait... Elle ne s'imaginait même pas demander de l'aide à sa mère, tant elle savait qu'elle irait tout raconter à son père la seconde suivante. Elle ne se préoccupait jamais que de l'apparence... Mais ce n'était pas l'important, non, ce qui comptait c'était ce qui grandissait dans son ventre encore si lisse, et la réaction de celui qui l'avait aidée à finir dans cet état. "On va avoir un... " ne parvint-elle à terminer de ce mot honni la phrase à peine esquissée, faussement abandonnée sur l'écueil de ses lèvres. " ...et je ne sais pas ce qu'on peut faire." souffla-t-elle comme une demande en dessinant un pas dans sa direction, fragile libellule qui s'accrochait au moins à l'espoir qu'il puisse lui demander du temps pour accuser cette vérité.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
• Say something i'm giving up on you •
Il eut été préférable que le temps s’arrête pour de bon, les ancre dans l’instant sans jamais les confronter à l’avenir ou même au présent. Mais il s’écoulait sans discontinuer, entité intangible, incontrôlable, insensible aux malheurs des hommes puisque leur essence même était cruellement éphémère – tout aussi négligeable qu’un monticule de poussière balayé par le vent. « Je suis enceinte, Draco. » Elle usait de son prénom comme pour mieux le convaincre, alors qu’il ne pouvait que lui retourner une mine impassible, l’information refusant d’imprégner son esprit hostile à cette idée grotesque. Il y avait peu de potions vouées à écarter toute possibilité de conception qui puissent être jugées tout à fait fiables dans le monde sorcier — au sein d’une communauté si restreinte (minoritaire même) et conservatrice, contraception et avortement étaient deux thèmes jugés choquants, évoqués dans le secret uniquement ; de tels recours n’étaient d’usage qu’en cas d’extrême nécessité. Tels les philtres d’amour, ils étaient jugés contre-nature et des menaces fumeuses pesaient sur leur réputation : risque d’infertilité souvent, mort en cas de préparation hasardeuse. A chacun revenait le devoir de choisir d’en faire usage ou non, mais pour Draco qui se devait de perpétuer le nom de ses ancêtres, le risque était trop grand comparé aux bénéfices. Et pourtant à l’heure actuelle, cette décision somme toute logique prenait sur sa langue le goût d’une bile acide. « Tu fais sûrement erreur. » affirma-t-il d’une voix blanche, incrédule, en fixant son interlocutrice de telle façon qu’on aurait pu songer qu’en lieu et place d’Astoria se tenait une hydre. Mais elle confirma, ou presque : « On va avoir un… » Par chance elle s’interrompit — Draco n’était pas prêt à l’entendre ainsi formulé. C'était trop... trop cru. Impensable. Inacceptable. Cependant son silence était tout aussi effrayant que des mots expressément formulés. Peu à peu, alors que les implications d’un tel aveu se répercutaient finalement en lui, menaçants, il se sentit pâlir et se braquer, incapable de stopper ce processus de repli instinctif. Non qu’il l’ait désiré non plus, cela dit. « … et je ne sais pas ce qu’on peut faire. » « On… ? » Le choc lui engluait les pensées, obstruait toute tentative de réflexion logique. Seuls quelques signaux demeuraient alertes, à dire vrai : l’un d’eux, particulièrement vivace, l’exhortait à fuir sans jamais se retourner. Voix vers laquelle tendait tout son être, et qu’il emprunta sans même en avoir tout à fait conscience. « La question ne se pose pas », reprit-il d’un ton docte, comme s’il s’adressait à une môme passablement attardée. Oubliée la tendresse ; les élans protecteurs se perdaient quant à eux dans les méandres d’une peur sans nom qui le rendait agressif. « Débarrasse-toi de ça. » Toi. Toi, pour « ton fardeau ». La sentence fut éructée sous forme d’ordre se voulant incontournable, irréfutable, et le regard anthracite se porta sur le ventre encore plat où n’apparaissait pas le moindre soupçon d’enfle dénonciatrice.
Son cœur tambourinait trop puissamment dans sa cage thoracique, menaçant de déborder par ses lèvres ; la nausée le taraudait tout autant, alors que se bousculaient pléthore d’idées toutes plus inconcevables les unes que les autres — conséquences multiples, variées, mais toutes désagréables, de la naissance d’un bâtard. L’échine hérissée par un soudain dégoût de lui-même mais aussi et surtout d’elle, il se détourna brusquement d’Astoria et s’extirpa de la cabine. Salazar non, il ne pouvait pas… la fixer lui semblait au-dessus de ses forces. Elle lui lançait ce regard éperdu et plein d’espoir, à croire qu’il était à même de lui offrir la solution. Mais il ne l'avait pas. Impuissant, dépassé. Machinalement, il se saisit d’une serviette pelucheuse à l’aide de laquelle il se frictionna presque avec frénésie, espérant arracher l’angoisse qui l’enveloppait irrémédiablement. Mais le geste était inefficace et la colère ne tarda guère à prendre le dessus, le poussant à projeter contre un mur le tissu roulé en boule. Avec un faux calme, il exprima l’espérance vaine qu’il ne pouvait empêcher de poindre en lui, négociant avec la réalité : « Es-tu sûre de toi ? C’est peut-être… » Il secoua la tête, dissipant la possibilité évoquée pour rendre le concept plus solide : « Ce doit être une erreur. » Mais prétendre était insuffisant… non, se raccrocher à une utopie ne gommerait pas le cauchemar et, tout consacré qu’il l’était à sa propre terreur, il n’avait pas de place en lui-même pour éprouver celle d’Astoria ; à cette heure, l’empathie qui n’était déjà pas son alliée la plus fidèle se faisait plus distante encore, parfaitement insaisissable. « Je pense pouvoir te procurer des potions-tests plus fiables… » Ou ? Quand ? Par quel moyen ? Il s’avançait sans même connaitre le terrain friable, instable, sur lequel ils s’engageaient. « Je ne sais pas encore comment, mais laisse-moi quelques semaines. » Cet objectif en tête, il s’emballait, victime d’une agitation nerveuse qui le poussait à piétiner dans cette pièce qui soudain lui paraissait plus étriquée, plus étouffante que jamais auparavant. « Ils seront négatifs, certainement. Il le faut », continua-t-il en faisant les cent pas sans la regarder. Enfin il s’arrêta, forçant un rictus grimaçant qui devait plus ou moins s’apparenter à une tentative de sourire, et se tourna vers Astoria en en fixant un point invisible par-dessus son épaule. « Tu t’apercevras qu’il ne s’agissait que d’un triste malentendu et tout rentrera dans l’ordre. » Sans s’en rendre compte, sans même l’escompter, il se montrait plus menaçant que rassurant, dressant des plans auxquels elle sa compagne ne pouvait se plier, même avec la meilleure volonté du monde. Le pli forcé de ses commissures dégringola soudain et il murmura, pressant. Suppliant, presque. Ou totalement. « Tu ne peux pas me faire ça. » Ses yeux gris se relevèrent vers elle (légèrement écarquillés — paumés, ébranlés, consternés, frustrés, et encore tant d’autres choses qu’il n’était même pas apte à lire, moins encore à décrire, mais qu’il ressentait néanmoins trop intensément), enfin, mais il recula d’un pas, simultanément. Instaurant un peu plus de distance entre lui et cette femme en laquelle il avait insufflé la vie, sous sa forme la plus malvenue, la plus indésirable dans la conjoncture actuelle. « Je ne saurais même pas promettre de survivre à cette année... » Soudain il se sentait éreinté et ses épaules tombèrent alors qu’il passait sur son visage deux mains lasses. « Remarque, quelle importance ? Nos pères nous tueront assurément, s’ils ont vent de cette... » — frémissement de ses lippes amères — « Ineptie », cracha-t-il finalement, avec toute sa hargne.
Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 8 Jan 2015 - 11:51, édité 1 fois
I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria
Une erreur. Croyait-il qu'elle n'avait pas vérifié plusieurs fois, qu'elle n'avait pas recherché cette réponse négative comme un noyer s'agripperait à une bouée ? Alors que lui-même semblait prêt à quitter le navire en perdition de par l'expression informulée de son être, ses gestes trahissant le tumulte répulsif qui s'acharnait à lacérer ses chairs et à le pousser vers les canots de sauvetage qu'elle ne parvenait pas à entrevoir de sa propre position. « On… ? » répliqua-t-il à ses paroles... comme s'il s'imaginait qu'elle était seule à devoir faire quelque chose, la laissant accuser cette semi-vérité de la même manière qu'elle subirait une gifle taciturne de son père, en relevant le menton prête à en recevoir une autre. « La question ne se pose pas. Débarrasse-toi de ça. » Et elle fut pire encore que la précédente, la laissant subir l'ordre qui s'il n'avait pas eu tant de conséquences, aurait pu être docilement accueilli. Mais la réalité voulait qu'elle ait trop à y perdre pour obéir sagement à ceux qui ne seraient rien d'autres que des bourreaux dans ce contexte, la conduisant entre les bras décharnés d'une catin putrescente, ou pire encore au déshonneur de devenir infertile, et donc aussi précieuse qu'un objet en toc. Elle savait qu'elle devait enfanter pour perpétuer la pureté de leur sang, c'était ce discours qui avait sans cesse résonné à ses oreilles depuis sa plus tendre enfance, celui qui lui donnait un temps soit peu d'importance aux yeux de son paternel. Peut-être que cela l'en débarrasserait, mais elle avait trop à y perdre, et il n’était pas dit qu'il ne la tuerait pas d'être devenue une tare. " Tu ne peux pas me demander ça. Cela pourrait me tuer, ou pire encore !" s'exclama-t-elle alors qu'il se détournait, sortant de la douche où elle se trouvait encore dans cette nudité presque désagréable à cette seconde, la fraicheur troublante venant caresser sa peau laiteuse. Peut-être faudrait-il qu'elle revoit ses notions de priorité en l'occurrence, mais perdre sa situation était pire à ses yeux que de mourir, du moins à cet instant, à cette seconde où elle était encore bien trop jeune pour être confrontée à ces préoccupations d'adulte.
S'appuyant contre la paroi dont la fraîcheur était presque trop douce à présent qu'elle se heurtait à la colère et au rejet du jeune Malfoy... ne jamais lui faire de mal, l'ombre trop réelle soufflait qu'il était déjà trop tard pour cela, et que les secondes à venir ne seraient guère plus douces, ou moins envieuses que les précédentes. Elle l'observait tenter de la noyer, de l'étrangler d'un tissu duveteux, avant de le rejeter à son tour pour reparler d'une erreur, la laissant soupirer pour seule réponse. Enserrant silencieusement sa taille, elle laissa ses ongles s'incruster dans sa chair, tout ceci ne servait à rien, si ce n'était la rapprocher de l'instant fatidique où tout déraperait. Il fallait qu'elle aille au terme et qu'elle... Non, accoucher d'un bâtard, son père la haïrait pour cela et... Pourquoi sa sœur l'avait-elle abandonnée ? Pourquoi avait-elle préféré des inconnus à sa propre famille ? Jamais Astoria ne la comprendrait. Jamais elle ne parviendrait à saisir comment elle avait pu être si... Elle aurait pu la trouver si elle était encore là, lui demander de l'aide, une solution quand le blond en semblait incapable. Peut-être l'aurait-elle simplement protégée... Des tests plus fiables... Protégée... non plus simplement de Wyatt mais de l'être s'agitant dans la pièce, tandis qu'elle préférait rester piégée dans cette maudite cabine, dans la sécurité pieuse de ces résidus de vapeur frôlant encore par instant la carnation mise à nue. Quand le froid commençait pourtant à la saisir, impitoyable, comme cette douceâtre réalité. Ses lèvres allaient s'entrouvrir, poursuivre, lorsqu'il se tourna vers elle, observant quelque chose, un mirage trop lointain pour qu'elle puisse en déterminer l'existence. Trop dangereux sans doute à cet instant, conservant ses bras autour de son être comme pour se réchauffer quand elle aurait voulu arracher de ses doigts crispés la chose qui grandissait en elle, elle-même si cela n'avait pas été aussi dangereux que le reste. "J'ai déjà fait tout ça. J'ai demandé à mon elfe d'agir pour moi pour que rien ne parvienne aux oreilles de mon père." laissa-t-elle filer de ses lèvres d'une voix atone, beaucoup trop lasse pour trouver la force de lui dire que cela ne servait à rien, les faits étaient plus que probants. Elle avait déjà tout tenté pour se persuader qu'elle n'était pas dans cette embarrassante situation.
« Tu ne peux pas me faire ça. » Tu ? Son regard la suppliait que tout ceci soit faux, et tant d'autres choses, alors qu'il la jugeait brutalement comme l'unique responsable de tout ceci. Mais ne fallait-il pas être deux pour concevoir... ? Son palpitant s'ébranlait, il trébuchait, se vautrait dans la fange immonde qui enveloppait celle qui ne pouvait que sentir l'étroitesse dans laquelle l'organe se retrouvait engoncé ; tels des barbelés renforçant leur emprise et laissant des larmes cramoisies suinter sournoisement à chaque battement involontaire. A chaque pas de repli de celui qu'elle avait désiré comme soutien refluait en sens inverse à sa position. « Je ne saurais même pas promettre de survivre à cette année... » fit-il chuter de ses lèvres, menaçante sentence d'une substance incontestée. Il prenait sans cesse ces risques qui le laissaient revenir, ses doigts de guérisseuse venant soigner ses plaies, éloigner les démons pour quelques heures au creux de ses lippes. « Remarque, quelle importance ? Nos pères nous tueront assurément, s’ils ont vent de cette... ineptie. » reprenait-il à nouveau, formulant une vérité douloureuse, de celle qu'elle craignait dès le premier instant. Mais celle qui portait la honte sur ses courbes, ce n'était pas lui, c'était elle. Ce serait seulement elle qui verrait son ventre s'arrondir et souffler la vérité sur son état qui ferait jaser... Une sang pur enceinte hors mariage, c'était inacceptable. Poudlard même pourrait devenir dangereux pour sa sécurité compte tenu des professeurs y enseignant à cette période troublée du temps. Détachant ses doigts devenus presque trop raides à mesure que les mots s'étaient déversés, elle passa une main dans ses cheveux pour chasser les quelques mèches involontairement trop volages, tandis qu'elle esquissait quelques pas en direction de ce fiancé aussi perdu qu'elle l'était. Mais elle avait réfléchi, durant tous ces instants où elle avait douté, elle n'avait trouvé qu'une solution... guère plus enviable que les autres, qui sûrement ferait naître des rumeurs à même les lèvres, mais qui aurait l'audace... "On pourrait se marier ? Maintenant. On trouve... quelqu'un et on se marie avant que ça se remarque. On prétendra que je ne serais pas allée au bout ensuite. Ils n'aimeront peut-être pas la forme, mais les apparences seront toujours là. On pourra toujours dire qu'on avait peur que cela ne puisse jamais se produire parce que tu... n'aurais pas pu me promettre de survivre à cette année." le pressait-elle, alors qu'elle sentait le monde se dérober sous ses pas, la laissant chercher ce misérable carreau qui lui ne s’effriterait pas, et la préserverait d'un futur qu'elle entrevoyait si sombre. "S'il te plaît... je ne peux pas être dans cet état hors mariage, ma famille n'est pas la tienne." souffla-t-elle à nouveau, sans parvenir à parler distinctement du simulacre de Wyatt en public, qui n'avait rien de semblable avec ce qu'il se passait en privé, tout comme elle en voulait à sa mère de ne pas l'aimer, de ne pas la préserver des sombres colères et jeux de ce paternel dont elle avait toujours eu peur et dont elle craignait la réaction... la mort lui paraîtrait sûrement trop douce en comparaison.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
• Say something i'm giving up on you •
Un mal de tête palpitait à ses tempes et sa tension était palpable, polluant l’air ambiant plus sûrement qu’un sortilège de pure magie noire. « J'ai déjà fait tout ça. J'ai demandé à mon elfe d'agir pour moi pour que rien ne parvienne aux oreilles de mon père. » déclaration monotone qui dissipa les lambeaux d’espoir auxquels se raccrochait Draco et, désabusé, il sentit crépiter en lui une panique qui menaçait dangereusement de terrasser sa raison. Elle amenait avec elle les prémices d’une colère qu’ils regretteraient tous deux, il le savait — mais en avoir conscience ne suffisait pas. Damn, il n’était qu’un rocher soumis aux aléas des vagues et la tempête en approche accélérerait sans doute aucun l’érosion de sa patience déjà bien peu louable. « On pourrait se marier ? Maintenant. On trouve... quelqu'un et on se marie avant que ça se remarque. On prétendra que je ne serais pas allée au bout ensuite. Ils n'aimeront peut-être pas la forme, mais les apparences seront toujours là. On pourra toujours dire qu'on avait peur que cela ne puisse jamais se produire parce que tu... n'aurais pas pu me promettre de survivre à cette année. » Suggestion soufflée alors qu’elle esquissait quelques pas en direction de Draco, qui se braqua instinctivement à son approche sans qu’elle ne semble s’en apercevoir, tout engoncée qu’elle l’était dans ce simulacre de solution qu’elle le pressait d’accepter. « S'il te plaît... je ne peux pas être dans cet état hors mariage, ma famille n'est pas la tienne. » Un rire amer échappa à ses lèvres crispées et il leva dans sa direction le regard le plus hostile qu’il lui ait jamais adressé. « Un mariage précipité entre deux étudiants, si rapidement suivi d’une naissance ? L’équation sera simple à résoudre, tout le monde comprendra les raisons de ce replâtrage. » Peu amène, tout sauf disposé surtout à accepter une solution alors qu’il n’en entrevoyait qu’une seule plus radicale, il ne faisait clairement aucun effort pour faire avancer la discussion, portant sa mauvaise foi comme un étendard. Soudain, leur nudité jusqu’alors peu dérangeante, presque naturelle, le heurta comme une injure, et sa mine se fit torve. « Tu comptes déambuler nue encore longtemps ? » cracha-t-il sans plus contenir le moins du monde son agacement alors qu’il s’enroulait lui-même la taille, d’un mouvement hargneux, dans la serviette récupérée plus tôt. « Je refuse de t’épouser à la sauvette, comme n’importe quel gobelin. Il suffirait que tu acceptes de faire disparaître cette… cette chose et tout serait réglé ! Je suis bien conscient des risques, mais c’est la seule solution valable. Bien sûr nous prendrons toutes les précautions nécessaires pour éviter un drame… » Il était prêt à tout pour la convaincre, même à lui jurer l’impensable : « Et dans le pire des cas, n’aies crainte, je te passerai la bague au doigt même si tu n’es plus capable de concevoir d’héritier. Mais pas dans ces conditions. » Le mensonge fila de ses lèvres avec une aisance telle qu’il s’effraya lui-même, convaincant qu’il l’était dans son hypocrisie éhontée. Il ne l’épouserait jamais dans un tel cas. Jamais. Mais au moins serait-il libéré de cette chaîne inattendue qu’elle tentait de lui passer au cou. Naufragé égocentrique et dépourvu de la moindre trace d’altruisme dès lors qu’une catastrophe se profilait, il tendait à vouloir sortir la tête de l’eau quitte à devoir enfoncer dans toutes ses forces sa compagne d’infortune dans les profondeurs. « De toute façon, je ne suis pas prêt à devenir... » père. Et cette fois, il s’agissait d’une vérité indéniable. Draco ne pouvait même pas se résoudre à prononcer ce terme : il en avait des sueurs froides et pouvait presque sentir sa terreur mordre les muscles de ses jambes et les laisser faibles, vides de l’énergie nécessaire pour le porter. Il n’était pas prêt, pas prêt, pas prêt ! D’un geste rageux incontrôlé, il se détourna subitement d’elle et envoya son poing percuter le miroir ; la surface se brisa sous l’impact, déformant son reflet et celui de la jeune femme qui se trouvait encore à quelques pas de lui. Ironiquement, les fractures de la glace créaient d’autant plus d'images miniatures et mobiles de leurs traits éperdus, et il dut fermer les yeux, tant sous le coup de la douleur que pour échapper à cette vision détestable qui ne faisait que raviver son courroux. « Pars. » L’ordre, le rejet fut exprimé d’une voix presque tremblante du fait du contrôle qu’il s’imposait. Non qu’il songeait pouvoir s’en prendre physiquement à elle — mais tout à coup sa présence lui devenait insupportable. Il en avait le cœur au bord des lèvres. « Dégage d’ici ! » beugla-t-il en la voyant tarder. Ses phalanges enserrèrent durement l’émail du lavabo, l’une de ses mains blanchissant sous l’impact tandis que l’autre était noyée sous un flot carmin redoublant de vigueur du fait de la pression. La douleur explosait dans son poing meurtri, remontait le long de son bras pâle et l’élançait jusqu’au coude, mais ce n’était pas suffisant. Pas suffisant pour effacer cette réalité qu’Astoria ne lui accordait aucune chance de nier. « Pour ce que j’en sais », persiffla-t-il d’une voix trop venimeuse pour ne pas être de mauvais augure, « ce môme pourrait tout aussi bien ne pas être de moi. » Il la fixa par-dessous les mèches platines qui lui tombaient sur les yeux ; défiant, insultant, injustement cruel. Il aurait presque souhaité que l’accusation soit vraie. Parce qu’elle justifierait l’élan de haine qui lui étreignait le cœur à l’égard de la jeune femme qui, à peine quelques instants plus tôt, ne lui inspirait que tendresse, avant de brutalement mettre son monde sens dessus dessous.
Le dégoût qui l’étreignait à l’heure actuelle n’était plus dirigé contre Astoria mais contre lui-même. Cet organe sec qui était le sien, trop tôt dépourvu de respect et de compassion, était né de nouveau à l’instant où ses yeux s’étaient posés sur le petit être qu’il avait d’abord pris le parti de haïr de toutes ses forces. Certains jugeraient ce fait stupide, mais Astra avait mille fois raison : sa famille n’était en rien comparable aux Malfoy. C’était dans son sang, ancré à même sa chair et jusqu’aux profondeurs de son être : il avait appris à tenir aux siens comme à la prunelle de ses yeux. Scorpius avait pris possession de sa place légitime dans l’âme de Draco, tout bâtard soit-il, et cette sombre époque durant laquelle il s’était complu, adolescent, dans un rejet insensé était sans conteste l’une des plus grandes hontes du jeune homme. Il espérait ne jamais avoir à avouer à ce fils désormais chéri qu’il n’avait pas été désiré, qu’il n’avait été considéré au départ que comme une épine dans sa chair, un poids, une malédiction. Mais il était trop tard pour revenir en arrière : il ne pouvait qu’être témoin, muet, de la perdition de ce double qui se faisait moins consistant, plus vaporeux à mesure que le souvenir s’estompait une fois de plus.
FIN JANV. 98 ;L’ignorer était un supplice. Aux yeux de tous, il était évident que Draco et Astoria n’avaient plus rien d’un couple et, si des rumeurs incongrues avaient temporairement couru les couloirs, l’indifférence affichée des concernés les avait étonnamment fait mourir presque aussitôt. Efficace pour autrui mais forcément moins pour lui cependant — Draco y pensait en permanence. Il se raccrochait à ses vieilles habitudes pour se convaincre que sa vie n’avait changé en rien, qu’il n’était encore qu’un adolescent comme un autre, en dehors des appels qui continuaient de le conduire régulièrement hors des murs du château. Il n’avait plus guère de refuge : Poudlard était un nouvel antre pour le crime et, comme si cela ne suffisait pas, la préoccupation la plus troublante du jeune homme y séjournait. Quant à sa demeure…
Mais le plus troublant, ces derniers jours, était l’irrésistible attraction des iris anthracite sur ce ventre encore plat, voué à porter… à devenir le sanctuaire… d’un enfant à naître. Face au refus buté d’Astoria, Malfoy n’avait eu d’autre choix que de se faire à l’idée qu’elle mènerait à terme cette grossesse humiliante ; fait qui l’obligeait à se confesser à ses parents avant que d’autres ne remarquent quoi que ce soit. La réaction de son père avait été terrible, comme il s’y était attendu, et il ne s’était jamais senti plus misérable que soumis aux critiques acerbes, parsemées d’insultes, qui s’étaient abattues sur lui. Narcissa, comme souvent, avait tempéré le carnage, mais la honte demeurait cuisante. Pourtant… pourtant, sa mère avait entamé de lui insuffler une idée folle. Une idée qu’il avait jusque-là rejetée avec une telle violence qu’il n’aurait jamais cru ses géniteurs capables de l’envisager pour leur part. Elle lui avait fait miroiter la possibilité d’assumer ses actes, arguant qu’il ne deviendrait un homme qu’en faisant face à ses erreurs. Arguant… qu’il ne s’agissait pas d’un objet que l’on pouvait reléguer dans un débarras, mais d’une vie, d’un enfant au sang pur, peut-être d’un fils qui s’avérerait précieux. Elle jurait de le soutenir. Déboussolé pour s’être attendu à ce qu’on lui ordonne de néantiser cette infamie, il n’avait su comment réagir… et l’offre l’avait travaillé. Taraudé. Des jours durant. Jusqu’à devenir cette… obsession. Il ne pensait plus à une vague immondice dont la seule présence jetait l’opprobre sur sa vie entière, mais à… un enfant. Son enfant.
C’était toujours aussi effrayant, comme un vertige, et il peinait à y songer sans que l’inquiétude ne l’étrangle, ne l’oblige à se demander s’il serait à la hauteur… Astoria, à plus d’une reprise, avait surpris son attention insistante, accroissant son trouble en croisant son regard, l’obligeant à se détourner précipitamment de peur qu’elle n’y lise… quoi ? Un espoir ? Non, non, il ne songeait pas revenir sur sa décision, se disait-il au départ. Rapidement, il s’était pourtant senti suffoquer sous ce besoin impérieux, ébranlé par la possibilité que la chair de sa chair soit trop tôt réduite au silence. Quels étaient les plans ? L’achever à la naissance ? Cela semblait barbare à Draco, alors même qu’il avait été résolu à faire de même à condition de profiter d’une époque où le fruit de cette débâcle ne serait pas encore assimilable à une âme vivante. Il ne pourrait supporter l’idée… que l’enfant voit le jour pour être aussitôt renvoyé au néant. S’il devait vivre, ne serait-il pas injuste d’abréger son existence ? Mais il était le seul à pouvoir… changer les choses. Il en était plus que conscient bien sûr : Astoria n’aurait pas le loisir d’assumer seule une décision si lourde de conséquences. Elle était trop jeune — ils l’étaient tous les deux, mais ensemble peut-être une telle lutte s’avérerait-elle possible ? Fort des encouragements de plus en plus pressants de sa mère, il avait combattu ses frayeurs les plus intimes pour rédiger à l’intention de son père une lettre défendant cette option. S’en était suivi un échange houleux, ponctué de menaces et d'arguments, auxquels il avait répondu d'une main tremblante mais insistance. Les hiboux du jour lui feraient sans doute parvenir un énième exemplaire de cette dispute muette dont les mots, bien que seulement écrits, n’étaient pas moins percutants.
Comme de fait, l’envolée anticipée le surplomba à l’instant même et un colis, suivi de la Gazette et d’une enveloppe, furent gracieusement lâchés à proximité de sa main. Négligeant le paquet qu’il savait rempli de friandises supposées le réconforter, ainsi que le journal qu’il repoussa avec agacement, le blond ouvrit, fébrile, la missive qui lui était adressée, et parcourut à toute vitesse les lignes manuscrites en s’appliquant à les garder hors de la vue de Pansy. Mais il ne s’agissait de rien de similaires aux refus furieux de ces derniers jours. Lucius… Lucius abdiquait. Lucius lui offrait, bien qu'avec réticence, son consentement. Incapable d’en croire ses yeux, Draco relut la lettre encore et encore, soudain incertain de toujours désirer cette victoire. Mine de rien, l’obstacle infranchissable qu’était son père l’avait distancé de son devoir, lui avait fourni un alibi valable, et il avait pu blâmer son géniteur pour le retrait lâche qu'il avait effectué vis à vis de la mère de son enfant. A présent, il n’y avait plus rien pour expliquer qu’il soit encore assis là, alors qu’Astoria quittait sa place, puis la Grande Salle. Il pouvait la rattraper. Maintenant. Tout de suite. Lui faire savoir qu’ils avaient, sinon la bénédiction, au moins le support de ses parents. Que tout irait bien à présent — que Wyatt et Hortense se laisseraient sans doute aisément convaincre, parents dévoués et aimants qu’ils étaient. Au lieu de quoi, il replia calmement le courrier et le fit disparaître dans la poche de sa robe, soucieux de glaner un peu plus de temps pour lui-même.
Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 8 Jan 2015 - 11:50, édité 1 fois
I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria
L'hostilité de ses prunelles l'immobilisa plus sûrement que ce rire qui dévala le long de son être d'une détestable manière. Les mots frelatés ne firent naître en elle qu'un et alors ? qu'elle ne souffla nullement, tandis qu'il lui... reprochait à présent sa nudité. Se noyant, elle sentit le rouge envahir ses joues de cette honte qu'il avait jusqu'à présent cherché à chasser lorsqu'ils étaient ensemble, la laissant s'envelopper d'un tissu quelconque, à travers des gestes atones, vulgaires vestiges d'une habitude. Mais le pire n'avait pas encore été évoqué, les mensonges n'avaient pas tenté de manipuler celle qui sentait leur odeur nauséabonde malgré le talent de l'orateur. Des précautions ? Il osait parler de précautions... et quelles précautions imaginait-il exactement ? se demandait-elle alors que son palpitant ne cessait de se fracasser contre les falaises escarpés qui le retenaient prisonnier, le laissant s'y heurter avec l'acharnement d'un désespéré. Il poursuivait, fourbe menteur, il osait déverser l'infâme rejet enrobé de la plus perfide et impensable possibilité. Aucun sang pur n'épouserait une inféconde sciemment. Aucun. Jamais. Aucun. Elle connaissait trop bien l'importance de cette possibilité, pour l'unique raison qu'elle avait été élevée dans l'idée d'un mariage devant fournir un héritier à son futur époux. "C'est si facile pour toi de dire ça..." souffla-t-elle en réponse à ses paroles, à ces mensonges dont elle n'était pas dupe, trop habituée aux jeux des faux semblants pour se laisser sagement berner. "Prêt ou pas, je t'ai dit non, et je te le redirai, je ne prendrai pas ce risque. Jamais." Les mots portèrent, poignards invisibles témoins de la rage que Draco dirigea contre le miroir qu'il fit éclater en un millier de morceaux. Mauvais présage ? Ou simple constatation du présent qui s'étirait tel un chat paresseux. Quelques minutes auparavant, elle aurait cherché à soigner le cramoisi de sa blessure, à cette seconde, pourtant, elle n'esquissa pas un geste, encore éprise du sursaut de sa colère, comme un animal trop habitué à ces mouvements d'humeur pour ne pas savoir que bouger rappellerait sa présence, attirerait les grondements du fauve. « Pars. » ordonna-t-il sans qu'elle esquisse le moindre geste. « Dégage d’ici ! » hurla-t-il pour l'en convaincre, avant de poursuivre... « ...ce môme pourrait tout aussi bien ne pas être de moi. » lui assena-t-il, la laissant blêmir subitement sous l’absurde accusation, reculant d'un pas fébrile. "J'aurais préféré qu'il ne le soit pas !" cracha-t-elle subitement sous la gifle immatérielle qui venait pourtant de s'abattre contre sa joue, la laissant tenir plus étroitement le tissu éponge contre ses courbes. ... que ses cheveux ne se dessinent pas d'un blond trop pâle pour rappeler la seule famille possédant cette caractéristique !
Frêles remparts contre ces secondes trop douloureuses où il la traitait presque de catin sans oser malgré tout aller jusque-là, alors que les mots se dessinaient dans son esprit sans qu'elle n'en prononce n'en serait-ce qu'un ersatz. Elle aurait trouvé quelqu'un, n'importe quel sang pur encore libre pour l'épouser à sa place, pour se protéger de la colère assassine de ce paternel qui croupissait tel un couperet dans son ombre délicate sans que personne n'en ait véritablement conscience, à quelques trop rares exceptions... dont Emrys qui l'avait découvert par l'erreur de la manifestation de son don. N'importe qui... si seulement elle n'était pas certaine de l'inévitable détail qui salirait son nom, pour l'unique raison qu'il avait été le seul à laisser courir ses doigts sur sa peau laiteuse, que chaque enfant Malfoy naissait avec cette chevelure étrange qu'elle avait pourtant appris à aimer. Celle-là même qui la condamnerait immanquablement. De la même manière qu'elle était certaine que Wyatt préférerait la voir morte qu'inféconde, quitte à s'acquitter de la besogne lui-même. Mais à cette seconde, à cet instant cruel, elle était juste... juste...Elle pouvait sentir ses yeux la piquer, des larmes menacer de les ronger, tandis qu'elle se détournait pour quitter la salle de bain. Ses doigts se retinrent malgré tout au chambranle, tandis qu'une larme dévorait la courbe d'une joue devenue si pâle sous le malaise qui la saisissait, la brûlure douloureuse qui grandissait à chaque inspiration de l'air chargé de la perfidie malsaine de ces grains de sable dérisoires. "Le moindre obstacle et tu t'écrases sur le sol comme une bouse d'hippogriffe." souffla-t-elle, comme si ces paroles venaient de lui être arrachées de ses lèvres tremblantes. "Je te hais..." laissa-t-elle virevolter jusqu'à lui à la manière d'une flèche qu'elle aurait souhaitée empoisonnée, capable de le ronger de l'intérieur sous la sensation de se noyer, de se condamner au courroux dévastateur de son père sous une solitude désastreuse, quand personne ne la soutiendrait.
Mais elle n'attendit aucune réaction venant de lui, disparaissant rapidement dans la chambre pour s'y vêtir sans réellement faire attention aux détails. Ses gestes étaient imparfaits, son être tout entier tentait de la faire vaciller vers ce sol qui la suppliait d'oublier les apparences et de se laisser aller à l'envie qu'il parvienne enfin à l'avaler. Mais elle résistait, incapable pourtant de retenir les larmes silencieuses qui couraient, se précipitaient pour caresser sa peau si délicate, venir ébaucher ses lèvres, aqueuse confession de sa détresse. Si son père ne la tuait pas, il la séquestrerait, il lui ferait passer l'envie de le trahir à nouveau de cette manière inconsidérée, elle en était certaine si elle rentrait à présent l'avouer. Aujourd'hui ou demain. Et elle n'était pas prête à perdre son importance, cette valeur sûre qui la laissait compter aux yeux d'un père ne vivant que pour sa propre ambition. Impossible. Elle n'accepterait jamais de tuer ce qui grandissait en elle. Jamais. Elle ne prendrait ce risque de tout perdre. Ainsi, laissant le voile de sa chevelure retomber sur ses traits, elle actionna le passage pour partir, disparaître, après avoir laissé ses doigts glisser sur ses joues salies par le sel aqueux échappés de ses iris égarés. Mais ce fut pour se retrouver face à un spectre familier qui s'exclama comme s'il l'attendait... Ah ! Miss Astoria, je... Mais il s'interrompit tandis qu'elle le contournait rapidement. Miss ? l'interpela néanmoins celui qui semblait retrouver en elle l'absolution d'une culpabilité qu'il portait depuis sa propre mort. "Je dois voir le directeur." balbutia-t-elle du bout des lèvres, de cette voix presque vacillante qu'elle en devenait quasiment inaudible. Pourtant le Baron opina sans un mot, s'éloignant déjà sans plus insister, tandis qu'elle-même prenait la direction du bureau de Severus Snape. Le nourrisson serait blond, de cette pâleur qui ne saurait mentir sur ce géniteur qui la rejetait comme si elle n'était rien de plus qu'une fille facile qui méritait son sort, qui subissait ses mensonges maladifs pour qu'elle accepte de tout risquer. Jamais ! Aussi préférait-elle qu'il y ait un témoin à sa révélation, quelqu'un qui pourrait rappeler à Wyatt qu'elle était encore sa fille, et que l'enfant qu'elle portait était de sang pur. Elle allait avoir un bébé et... la scène s'étiolait déjà, rideau de chiffons illusoire, réalité qui la laissa se réfugier dans une alcôve, dans une solitude dénuée de témoins autres que les murailles glacées ou les couloirs isolés. Remparts muets d'un monde s'effilochant tandis qu'elle s’apprêtait à affronter de nouveaux juges... dont celui qui la terrorisait.
L'ignorer était si fébrilement devenu cette étincelle à laquelle elle pouvait se raccrocher sous la perdition qui l’étreignait. Insidieuse certitude qu'elle ne pourrait compter sur lui, les mensonges qu'il avait pu lui déverser avec audace. Il était d'ailleurs mille fois trop tard pour cela, compte tenu de la réaction de leurs parents respectifs, de la colère assassine de son paternel... La douce hérésie s'était relevée ce jour-là, se rendant dans ce bureau où le directeur, prévenu par l'étrange spectre, l'attendait déjà. Brièvement, le teint pâle et presque maladif, elle avait incité les mots à se déverser de ses lèvres hésitantes, expliquant la situation, le besoin de faire venir son père ici pour lui faire part de son embarrassante situation. Et si l'idée qu'il aurait pu lui permettre de rentrer avait été émise, elle s'y était opposée avec fermeté. Le déjeuner... les cours... s'étaient déroulés en leur absence à tous deux, tandis que la silhouette malfaisante de son géniteur avait, malgré la présence de Snape, assené une gifle brutale à l'adolescente qui était alors tombée au sol, comme dans les souvenirs acérés de son enfance, tel celui qu'Emrys avait entrevu lors de leur première rencontre. Les mots carnassiers l'avait accusée de souiller le nom qu'elle portait, de jeter le déshonneur sur leur famille. Alors qu'il la laissait se relever, tendait une main contre la joue qui rougissait de l'emprunte mortifère, son souffle douloureusement doucereux, caressant, vint alors lui murmurer à l'oreille qu'il arrangerait tout ça. S'écartant de quelques pas, la jaugeant du regard sous l'immobilité du directeur qui scrutait la scène sous l'étrange intérêt d'un serment passé et du poste qu'il occupait. Wyatt, pourtant, proposa cette alternative émise par Draco un peu plus tôt, et à laquelle une nouvelle fois la cadette s'opposa, éveillant la colère, retenue heureusement par la présence de ce tiers protecteur par ce simple fait. S'il insista, elle fit de même, prétextant qu'elle ne se détruirait pas, jamais. La contrariété et la détermination avaient barré le font de l'homme, tandis qu'il était reparti... elle savait qu'il ne s'en satisferait pas, qu'il tenterait quelque chose dès qu'elle quitterait ces murs.
Et si Snape protégea l'odieux secret, laissant, lui ou un autre, courir le bruit de la santé fragile de la cadette Greengrass, les vacances de Noël ne furent ni plaisantes, ni agréables pour celle qui avait décidé de s'en tenir à sa décision, ignorant parfaitement celui qui la mettait dans cette insidieuse situation, le traitant de parfait crétin indigne de son intérêt, réjouissant les jumelles Carrow qui n'avaient jamais approuvé ses fiançailles avec le blond. Elle-même haïssait son monde, son univers, la laissant dissimuler la crainte des actions de ses parents sous les attraits parfaits de sa propre superficialité, un sourire figé au rouge de ses lèvres, dédaigneuse illusion qui avait pourtant remarqué les regards insistants de Draco qui s'attardaient sur son être. Pour ce que cela changeait à cette réalité qui la faisait paraître nauséeuses certains jours, plus pâle également, d'une silhouette plus fluette, contrecarrant toute rumeur de grossesse possible, puisqu'elle perdait au lieu de prendre. On la pensait souffrante, possédée par un mal que nul ne connaissait... à l'exception des intéressés et de Sue, cette meilleure amie qu'elle avait vue, auprès de laquelle elle s'était confiée. Elle, toute entière, et les craintes qui la dévoraient jour après jour malgré qu'elle n'en laisse rien paraître. De celles qui dissimulaient la légère rondeur qui commençait pourtant à orner ses courbes qu'elle flouait avec talent... Mais son père déciderait lorsqu'il serait temps qu'elle rentre, définitivement. Aussi avait-elle simplement glissé aux êtres qui lui étaient les plus proches en ces murs, que ses parents préféreraient sans doute, bientôt, qu'elle rentre pour se soigner. Sans qu'elle n'ose affronter le regard étourdi de l'un de ses amis qui la percerait à jour en quelques bribes d'un instant fébrile. Elle savait... elle le savait qu'elle allait s'exposer, prisonnière des pierres de leur manoir, mais elle n'avait guère d'autres solutions à vrai dire, être mère fille... Sentir son corps changer, subir l'impensable solitude qui l'étreindrait aussi sûrement qu'ici-même où le fiel du mensonge ne faisait que l'étreindre plus étroitement, au fil de ces instants dérobés au firmament moqueur de l'astre, jaloux de sa jumelle capable de laisser la vie s'échouer de ses chairs fragiles. Cette étincelle qu'elle espérait, sans l'avouer encore, sans même le réaliser, parvenir à le confier à d'autres et qu'il puisse respirer un autre matin. Mais il n'était qu'être immatériel, chétive illusion qu'elle ne sentait pas encore, et qui pourtant avait fait s'écrouler les cartes instables de son château.
A cet instant, une nuée volante surplomba les élèves, un hibou familier laissa d'ailleurs tomber une enveloppe où une écriture élégante se détachait sur le papier. Elle reconnut sans difficulté celle de son père, tandis qu'elle n'espérait nulle aide de cette mère trop soumise à son époux, mille fois trop superficielle et incapable de l'aimer. Jugement définitif qu'elle avait émis bien des années plus tôt... à tord, mais pas totalement. Délaissant ses couverts, elle décacheta la missive pour parcourir les lignes assurées qui sonnaient le glas de sa scolarité à Poudlard. Repliant soigneusement le courrier, sans que l'ombre même d'un mot ne s'évade de ses lèvres, ni même précipiter ses gestes, elle replaça le papier dans son emballage d'origine avant de se lever. "Je dois y aller." souffla-t-elle simplement, tandis qu'elle se levait, quittait la pièce sans un regard en direction de ses amis, ou ne serait-ce que de Draco. Elle continuait à l'ignorer, dévorée par ce monde qu'elle ne contrôlait pas, prenant la direction de son dortoir où l'attendait l'elfe de la famille. Il lui expliqua qu'avec l'accord du directeur, dans la journée, pendant que la grande majorité des élèves seraient en cours, un carrosse viendrait la chercher, alors que lui-même s'évaporait avec ses affaires. Aussi attendit-elle simplement que l'heure soit proche de débuter, certaine qu'ils seraient en classe à attendre leur professeur, pour passer un chaud manteau à la place de ses vêtements de sorcière. Délicieusement femme alors qu'elle n'était encore qu'une enfant égarée qui ne savait comment se dépêtrer de la mer étouffante qui l'enveloppait, la douce créature descendit dans la salle commune. Bientôt, elle aurait traversé le château pour prendre la destination d'un dehors, indifférente au possible, pour se rendre à l'extérieur et attendre ce qu'on lui avait promis... et qu'elle acceptait docilement. Alors qu'on l'arrachait à sa vie, à Poudlard, à ces murs qui lui manqueraient presque malgré l'ambiance malsaine que les mangemorts y avaient fait naître. Silencieuse, sa baguette dans sa poche, consciente que d'ici peu cette dernière ne fonctionnerait plus... elle quitta la pièce familière. Du moins tenta-t-elle, puisqu'elle ne foula le sol que trop peu de temps avant de se retrouver face à lui... pourquoi fallait-il qu'il fasse parti des élèves n'ayant pas cours ? Par Merlin, le destin lui en voulait, allant jusqu'à puiser dans la cruauté de les mettre à nouveau en présence l'un de l'autre, quand quelques instants de plus auraient suffi pour qu'ils ne se recroisent plus. Fardant son regard de tout le dédain dont elle était capable, n'ayant nullement envie de reculer pour le laisser entrer. Et ce malgré l’obsédante fragrance qui se dégageait de son être, la plongeant dans les souvenirs hasardeux qui avaient conduit à cette situation... suivis de peu par le désastre des autres. "Aurais-tu l'obligeance de me laisser passer." énonça-t-elle de cette froide politesse qui pourtant ne s'accompagna d'aucune question, l'évidence voulait qu'il se décale.
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