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sujet; Open your eyes (Daphtoria)
MessageSujet: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyJeu 2 Oct 2014 - 0:20

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Open your eyes : you got to let me go
Daphné & Astoria



La nuit s'étirait maladivement maladroite, alors qu'elle était allongée sur ce lit d'infortune, ses prunelles scrutant ce plafond taciturne et sans le moindre intérêt, cet endroit de misère où on la retenait contre sa volonté. Elle sentait cet oppressant destin qui ne lui permettait pas d'espérer pouvoir s'évader... ce soir encore, personne ne faisait réellement attention à elle, la forêt s'étirant faiblement sous les rayons blafards d'une lune porteuse de promesse sentencieuse. Et son enlèvement précoce ne lui avait pas permis d'apprendre à transplaner, d'atteindre cet âge, et sa soeur ne prendrait sûrement pas le risque de lui offrir ce nouveau moyen de locomotion à présent. Une baguette était déjà énorme, comme le doux effleurement d'un lendemain offrant de nouvelles libertés sous l'obstination qui taraudait Astoria de parvenir à un jour retrouver ce libre choix de se trouver où elle voudrait. Où elle le déciderait sans que Daphné ne l'en empêche. Elle espérait qu'un jour elle comprendrait, que la lumière éclaircirait son esprit entêté dans ce mieux qui n'avait aucun sens pour celle qui se trouvait dans cette chambre trop étroite et vétuste. Tant et si bien qu'elle n'arrivait même pas à savoir ce qui était le moins désagréable... ces murs ou cette forêt. Peut-être qu'aucun ne se valait, que rien ne pourrait trouver grâce au regard rancunier de la captive, qui malgré la situation se raccrochait à l'apparence, coiffer sa chevelure, prendre soin de sa peau, se désintéresser des idéaux d'une ironie presque brûlante lorsqu'on réalisait qu'elle était la représentation même de cet espoir bafoué. Prisonnière chimérique qu'il était impossible que l'on ait pu garder si longtemps, et pourtant. Ses pas précipités, ses tentatives d'ouvrir les lèvres et d'appeler, ou de chercher une issue quelle qu'elle soit, loin de ces lieux, de ce groupe qui ne cessait de vouloir jouer aux kamikazes... Mais que faisait-elle là ? Pourquoi sa sœur s'entêtait-elle de cette manière qui donnait l'impression qu'elle portait des œillères. Sa vie... rien ici n'y était lié et pourtant tout l'était de par la force des choses, de par ces liens que la proximité finit fatalement par créer, ou ses mains délicates offrant un soin à l'un ou l'autre, mais très certainement pas à tous. La rancune brûlait ses veines à la manière d'un poison dédaigneux et elle ne pardonnait pas à certains de soutenir ainsi les désirs de sa sœur, de par leurs actes ou leur silence.

Se redressant silencieusement, ce fut d'un pas léger qu'elle se dirigea vers la sortie, cette entrée protégée, pour s'offrir à l'obscurité, sentir le vent courir sur sa peau, soulever ses mèches au gré de ses caresses, tandis qu'elle effleurait l'herbe de ses pas, ses bras se croisant sous sa poitrine, la laissant s'envelopper sous la fraicheur nocturne. Mais l'air chargé l'humidité de la forêt lui semblait presque trop agréable à cet instant. Pourtant elle ne s'éloignerait pas, du moins pas plus que la sécurité de ces secondes le lui recommanderait pour assurer sa propre survie. Les rayons argentés glissant sur l'herbe... ses doigts effleurant l'écorce impersonnelle d'un arbre. La beauté et le charme de la nature qu'elle observait de ses fenêtres avaient disparus au profit de la haine pour cette vie à laquelle elle s'était tout simplement habituée. Peut-être... peut-être que dans un sens, elle espérait, en scrutant l'obscurité, apercevoir... sa sœur, pour laquelle elle s'inquiétait de ne pas la voir fouler ce sol malgré toute la rancune qui lui déchirait le cœur... Ou l'une de ces silhouettes qu'elle espérait deviner, se rapprochant d'elle, tout en les redoutant dans tout ce qui pourrait se produire si on la croyait coupable... alors qu'elle ne l'était pas.

Mais ce ne fut que celle de sa sœur qu'elle discerna, comme une certitude de ne pas rester seule au milieu de ces êtres qui se battaient pour une cause en laquelle elle ne croyait pas. Indifférente qu'elle était à cette soi-disant protection que ces mêmes êtres étaient sensés lui apporter. Le souffle presque éteint, fourbe lithanie au silence qui recueillait cet écueil de sa vie sur le bord de ses lèvres. Ses yeux discernèrent plus qu'ils ne virent réellement sous la pénombre de la forêt, l'apparence de Daphné... "Que t'est-il arrivé ?" demanda-t-elle en observant son aînée aussi sale qu'une goule et assez amochée. Naturellement, elle lui tendit la main pour l'aider, la soigner... comme elle l'avait fait tant de fois lorsqu'elles étaient enfants, comme il lui arrivait encore de le faire malgré sa détermination à la garder près d'elle. Mais l'intérêt sur la raison, sur la cause de son état ne l'intéressait pas réellement si c'était pour l'entendre lui parler encore de gagner une guerre qui n'existait plus réellement. Ce n'était qu'une maigre résistance qui finirait par être étouffée, assassinée dans l’œuf misérable qui se réduisait au rythme de ces êtres que le gouvernement lançait sur les traces des insurgés. Ces rebelles qui comme elle ne faisait que survivre... réalité qu'elle haïssait.



Dernière édition par Astoria Greengrass le Dim 19 Oct 2014 - 19:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptySam 4 Oct 2014 - 18:59

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i don't wanna lose you now
I'm lookin' right at the other half of me, The vacancy that sat in my heart Is a space that now you hold. Show me how to fight for now And I'll tell you, baby, it was easy Comin' back here to you once I figured it out You were right here all along. It's like you're my mirror, My mirror staring back at me. I couldn't get any bigger With anyone else beside of me And now it's clear as this promise.  That we're making two reflections into one 'Cause it's like you're my mirror, My mirror staring back at me, staring back at me. ~ mirrors.


Étouffant un grognement de douleur, Daphné tomba à genoux, encore prise de nausée. La lune était encore ronde, brillante. Le silence plombait la forêt. Seul le souffle haletant de la jeune femme perçait ces barrières qu'elle peinait habituellement à défaire. Se redressant sur ses jambes flageolantes qui, malheureusement, ne la soutinrent que quelques secondes. S'effondrant de nouveau sur l'herbe dont l'humidité perlait au travers de son pantalon, l'aînée des sœurs Greengrass ferma progressivement les paupières, refoulant l'envie effroyable qu'elle avait de pleurer. Personne n'était là pour l'observer – la juger, pensa-t-elle –, pour se rendre que ses faiblesses venaient d'être mises à jour. Se confrontant à Draco Malfoy, Daphné n'avait été sauvée que grâce à la triste intervention de lycanthropes. Leurs hurlements résonnaient encore, cet appel sonore et déstabilisant. A genoux, elle posa ses deux mains sur son visage qu'elle frotta vigoureusement, essayant de retrouver un minimum de contenance. Mais cette confrontation l'avait rendue fébrile, les sens aux aguets, la peur gargouillant dans le creux de son ventre. Enfoiré, saleté d'ordure. Toutes les insultes qui lui venaient à l'esprit étaient totalement justifiées. Elle reporta brutalement ses doigts sur la terre mouillée, les enfonçant davantage dans le bourbier dans lequel elle s'enlisait. Ses ongles griffaient le sol et, de la saleté, Daphné n'en avait cure. Elle était crasseuse des pieds à la tête, ses cheveux ne formant plus qu'une forme approximative dans la pénombre environnante et son visage couvert d'égratignures. Un sanglot passa ses lèvres alors qu'elle s'acharnait à détruire le sol de ses mains ravageuses, grattant la terre de ses ongles cassés, arrachant l'herbe à défaut de pouvoir trancher la gorge de Malfoy. Avait-elle réellement fait tous les mauvais choix ? Un gémissement faiblard étreignit sa bouche alors que ses gestes meurtriers allaient en s'amenuisant. Elle passa alors ses doigts terreux, en sang, sur ses joues humides, cherchant à détruire les derniers restes de sa faiblesse. De cette hystérie qui l'avait saisie à la gorge, lui pressant l'ordre de se faire mal – et de détruire ce qu'elle avait sous la main. Pense que c'est Draco. Ses paupières se fermèrent. Pense que c'est Draco et compte jusqu'à cinq – bonne soirée, connasse. Les mâchoires serrées, Daphné posa ses mains sur ses genoux, contractant ses phalanges autour de ses os, cherchant à expier cette colère qui lui bouffait la vie. Et le bon sens, si l'on se fiait à ses mains écorchées à force d'avoir trop fouillé la terre.

Une silhouette apparut alors dans son champ de vision, se rapprochant d'elle plus près qu'elle ne l'aurait voulu. Eclairée par la lumière diffusée par la lune, Daphné reconnut Astoria. Son cœur se pinça et, de nouveau, l'envie de pleurer se fit brûlante. Sa cadette était douce, belle. Elle n'avait pas besoin de tout ça – mais...mais Daphné avait agi pour le mieux en l'enlevant, en plaçant sa baguette sous son menton, en lui hurlant de se taire. Elle avait agi pour son bien. Pour l'éloigner des gifles et des mensonges éhontés. Pour son bien, pour son bien – ces mots résonnaient à ses oreilles, taquinaient sa conscience et sa volonté. Pourtant, si sa culpabilité était apparue en un rien de temps, il ne lui en fallut pas plus pour l'éclipser. Bornée comme elle était, rien ne pouvait la déstabiliser. Hormis peut-être cette récente altercation qui l'avait à moitié assommée. N'esquissant pas le moindre geste lorsqu'Astoria se présenta à elle, lui posant une question simple à laquelle elle aurait pu répondre instantanément. Elle lui tendit la main et la beauté de ce geste la fit baisser la tête vers ses doigts crispés autour de ses genoux. Ses ongles étaient cassés, ses mains couvertes de sang et de terre où quelques brins d'herbe accrochaient. Elle avait envie de prendre un bain. Ce raisonnement la laissa perplexe. Elle releva son regard vert vers les phalanges que sa sœur lui tendait – ses ongles étaient impeccables, sa peau était propre et fraîche. Un monde les séparait. Et que pouvait-elle lui dire ? Qu'elle avait vu Malfoy, qu'elle l'aurait tué si elle l'avait pu ? (du moins, c'était ce qu'elle pensait mais aucun de ses sorts ne s'était apparenté à un Avada) Profondément meurtrie, Daphné mit quelques secondes avant d'attraper la main tendue de sa cadette, se hissant sur ses jambes qui, elle l'espérait, supporterait cette fois-ci son poids. Dominant sa sœur de quelques centimètres, Daphné baissa ses yeux vers la pointe de ses chaussures noircies par la crasse et par les années passées à fouler le sol sans grand entretien.

« Je sais pas, je » elle se passa une main fébrile dans ses cheveux qu'elle savait hideux, un murmure inaudible et brisé passant ses lèvres douloureusement écorchées « j'ai envie de prendre un bain. » elle porta son regard brillant vers Astoria, se racla la gorge et essaya de se rengorger un minimum, tendant entre deux idées – dont l'une était particulièrement séduisante. Mentir ou dire la vérité. Peu importait son choix au final, rien n'était susceptible d'arrêter cette tempête qui se préparait à ravager l'environnement si peu commun des Greengrass. Une dispute de plus, une dispute de moins. Le regard vide, le visage étonnement dénué de la moindre expression, Daphné lâcha la main de sa sœur, préférant glisser ses doigts dans les poches de son pantalon troué. « Draco Malfoy. » lâcha-t-elle d'une voix particulièrement froide, pleine de reproches, comme si Astoria était responsable de la présence de ce monstre en un pareil lieu. Comme si un fil rouge les liait l'un à l'autre – mais cette idée lui paraissait invraisemblable. La seule chose qu'ils avaient partagée était un lit, un bruissement de drap sur leurs corps, et un enfant malade. « On s'est battu. Fin de l'histoire. » Oh non, tout allait plus loin que cela ; chaque parole échangée, chaque insulte braillée, chaque ordre donné. Jamais Daphné ne les révélerait – le cas de Draco Malfoy ne concernait pas Astoria et rien de ce qu'il pouvait faire ne serait rapporté. Son regard vert darda un instant la lune. « Dépêchons-nous de rentrer, je n'ai pas envie de croiser des loups-garous. » ordonna-t-elle en posant une main inquisitrice sur l'épaule de sa sœur, l'empêchant par la seule force de sa poigne à ne pas se détourner de son exigence.
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptySam 4 Oct 2014 - 21:04

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Daphné & Astoria



Elle avait finalement saisi cette main si propre en comparaison de la sienne pour se relever, exprimant des propos, des paroles, des désirs qui surprirent Tori, même si elle se contenta d'un frêle sourire, parce qu'elle comprenait ce qu'elle pouvait ressentir. Et par la grâce des Vélanes, il ne faisait aucun doute qu'elle lui aurait proposé autre chose, la possibilité de renoncer, ou bien encore ses doigts s'égarant sur la courbe de sa joue pour chasser ce qui marquait ses traits. Mais avant même que leurs doigts ne se séparent, l'attitude de Daphné changea, dressant à nouveau ce mur qui laissait sa cadette parfois si seule dans cet univers qui n'était pas le sien, la suivant parce qu'elle n'avait plus le choix. Même si dernièrement, les rumeurs la laissaient songeuse et guetter l'ombre d'une possible échappatoire avec discrétion. Glaciale fut ce nom prononcé avec accusation, ce patronyme encore capable de dresser les sœurs avec cette volonté de la cadette de vouloir autre chose que cette existence miséreuse à laquelle elle était condamnée. Un pincement, une douleur invisible, une rancune taciturne, sa main à peine levée dans sa direction pour la soigner retomba au même titre que l'autre, salie par cette brève étreinte de leurs doigts si dissemblables. Où était-il depuis trois ans ? Pourquoi n'avait-il pas été là lorsqu'elle avait tenté de fuir ? Pourquoi... Pourquoi ! Elle le haïssait si fort à certains instants qu'elle le maudissait au même titre que sa sœur ou son père. Les accusant de sa misère, de sa détresse, alors qu'un imperceptible tremblement pourtant, agita brièvement ses mains...

"Draco..." murmura-t-elle presque aux démons de ces bois qui n'attendaient que l'instant de faiblesse pour la saisir et l'enliser plus étroitement avec les racines acérées des arbres voisins. Ce simple mot qui lui brûlait les lèvres, la dévorait de l'intérieur comme l'écho taciturne de tout ce qui la malmenait ces dernières années, cette rancune assassine qu'elle dardait envers lui de ne pas la chercher, et ce reproche dit à demi-mot à travers les lèvres de son aînée supposant presque qu'elle pourrait être la cause de sa présence en ces bois. Un frisson s'éleva sur sa peau, sans doute provoqué par la fraîcheur nocturne et le désintérêt de ses bras pour sa propre silhouette, mais elle l'attribua à cet homme qui représentait tout et son contraire à ses yeux. Celui qui l'avait abandonnée à ce sort misérable et qu'elle espérait pourtant qu'il soit venu pour elle. Idiote. Quelle idiote qui se berçait de cette illusion comme d'un nouvel espoir alors que les rumeurs parlaient de fiançailles à venir avec une autre. Le souffle presque étourdi à ses lèvres qui avaient besoin de cet air alors qu'il lui semblait étouffer, ne plus parvenir à parfaitement respirer. Car il y avait cette inquiétude qui se nichait au creux de son cœur frémissant, de ce palpitant aux allures saccadées qui la laissa scruter les ténèbres envieuses qui les enveloppaient à cet instant. Cette inquiétude qui la tenaillait sous les paroles que prononçaient sa sœur. Ils s'étaient battus et elle voulait clore le sujet, mais elle n'y parviendrait pas. Pas ainsi. Pas de cette manière brutale et autoritaire alors qu'elle la gardait prisonnière au même titre que leur père durant sa grossesse. Scorpius n'était qu'un poids à leurs yeux, il n'était que l'erreur qu'elle devrait oublier, et ils se haïssaient si fort alors qu'ils se ressemblaient tant. Ils attendaient d'elle l'impossible, l'improbable, malgré les airs supérieurs et glacés qu'elle dardait aux autres. Il y avait cette tempête au fond d'elle, ce grondement sourd qui hurlait dans sa tête, lui ordonnant de chercher comment retrouver sa place avant qu'une autre ne finisse véritablement par la lui dérober. Cette même voix qui lui étreignait le cœur comme si une main y avait enroulé ses doigts à la manière d'une ronce empoisonnée qui ne cessait de se contracter, de le faire saigner.

Et ses prunelles océanes revinrent se poser sur cette sœur qui tentait déjà de l'entraîner ailleurs qu'à marcher dans ces bois qui étaient aussi haïssables que ce trou vers lequel elle cherchait à nouveau à la guider. C'était presque une tombe... "Arrête... Arrête on dirait Père." fit-elle remarquer d'une voix où perçait cet agacement, ces sentiments qui la révoltaient à l'opposé de ces rebelles. Elle serait incapable de retrouver cet endroit parce qu'elle ne savait même pas comment s'y rendre. Elle vivait parmi ces êtres, mais ne savait que ce qui arrivait à ses oreilles ou ses yeux, parce qu'elle n'était pas l'une des leurs. Agaçante perfection qui s'attachait à toujours ressembler à quelque chose, se raccrochait à cette apparence qui était la sienne, le parfait miroir opposé de ce à quoi ressemblait sa sœur à cet instant précis. "Je n'ai jamais réalisé à quel point vous vous ressembliez avant aujourd'hui. Vous ne pensez qu'à vous, vous vous moquez de ce que je peux ressentir. Je ne veux pas retourner dans ce trou ! Moi aussi je veux un bain, un vrai bain !" s'exclama-t-elle, son timbre frémissant de cette colère qui rampait sous sa peau, celle qui la brûlait de l'intérieur, ce désir si maternel de retrouver son enfant, si superficiel de se raccrocher à son ancienne vie, ou plus contradictoire... Ce besoin de savoir comment allait celui qui l'abandonnait chaque jour un peu plus, tournant cette page, ce destin au profit d'une autre à laquelle il concéderait sûrement cette place qui était sienne. Il va offrir mon fils, ma chair, mon sang à cette fille que je haïs de toutes mes forces. Il va m'abandonner. Vraiment m'abandonner. Parce que tout comme Père, tu m'éloignes de ma famille ! tut-elle, les déversant dans l'instabilité de son esprit où les vagues acides se fracassaient contre les murs de son âme. Par Merlin... Ses poings se refermèrent, ses ongles creusant un sillon léger dans la peau de ses paumes, alors qu'ils n'étaient que le seul aveu de l'instabilité de ces secondes, de cette envie de la blesser tout comme elle ne cessait de le faire à son encontre, la condamnant à une existence qu'elle vomissait de toutes ses forces. Elle semblait si calme comparée à son timbre, si douce si ce n'était l'éclat brillant de ces morceaux de ciel égarés sur ses traits. "Non. Ce n'est pas fini. Comment va-t-il ? Comment va Draco, Daphné ?" déversa-t-elle ces mots qui lui donnaient presque des vertiges alors qu'il lui arrivait de le haïr, mais elle était incapable de ne pas s'inquiéter pour cet être, incapable de ne pas poser cette question qui allait sûrement énerver son aînée. "J'ai besoin de savoir." insista-t-elle pourtant avec obstination.



Dernière édition par Astoria Greengrass le Dim 12 Oct 2014 - 23:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyVen 10 Oct 2014 - 22:31

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Elle ignora ostensiblement le murmure que produisit Astoria à l'écoute du nom de son ancien fiancé – qu'aurait-elle pu dire ? Hormis des insultes et un ordre brutal de se taire. Draco Malfoy. Sans sourciller, la jeune femme considéra un instant la moue de sa cadette, certaine que le feu n'était pas apparent mais qu'il résidait là, quelque part derrière ses prunelles bleutées. Évoquer Draco allait certainement de paire avec le petit Scorpius – un enfant que Daphné n'avait pas eu la chance de connaître et qu'elle n'aurait certainement jamais le bonheur de voir. A ses yeux enfantins, elle n'était rien, pas même une tante que l'on souhaitait dissimuler. A ses yeux candides, Astoria n'était pas non plus sa mère, trop loin de cet enfant pour être considérée de la sorte. Mais elle ne souffrait pas de l'absence de ce neveu inconnu – seule une légère amertume prenait possession de sa bouche lorsqu'elle y songeait, ravalant cette acidité conceptuelle qui lui soufflait que tout était de sa faute. Cette voix représentait à elle seule une dualité que Daphné ne voulait pas, ne pouvait pas, écouter. Astoria n'était pas une mère. Elle ne l'avait jamais été – trop superficielle, trop insouciante, trop jeune. Daphné n'avait aucune honte à penser que sa cadette aurait été une bien médiocre mère, son statut de génitrice lui convenait mieux. Un frisson glacé la fit se raidir tandis que ses doigts se renforçaient davantage autour de leur prise, tirant Astoria derrière elle afin de l'éloigner de ces feuillages où se cachaient peut-être des ombres menaçantes. Mais qu'est-ce que je fais ? Comment osait-elle ne pas considérer sa sœur à sa juste valeur, comment osait-elle ne pas lui accorder le bénéfice du doute et cette envie mordante qu'elle avait de rencontrer le fruit de ses entrailles. Et cette remise en doute de sa propre initiative la fit frémir, incapable de mettre un mot sur ces sentiments houleux qu'elle ressentait à l'égard de sa propre chair. Le monde entier applaudissait, acclamait, se prosternait devant ses décisions. Astoria était auprès parce qu'elle l'avait bien voulu, orchestrant avec brio cet enlèvement qui l'avait privée de son fils. Aucune once de culpabilité n'apparaissait en surface, ne ternissant aucunement la porcelaine de sa peau égratignée. Droite, digne, fière. Insensible, pourrait-on dire – et au fond, ce ne serait peut-être pas faux car, à force de refouler toutes ces émotions destructrices, Daphné commençait à s'oublier au profit d'une autre.

Et Daphné continuait à traîner derrière elle le pauvre corps désarticulé de sa sœur, imperméable à toute envie de discuter en sa compagnie. Surtout d'un sujet sur lequel elle n'avait pas la moindre envie de s'étendre. La remarque sonna alors, brutale, glacée – à l'instar de cette relation qui les liait à présent. On dirait Père. Arrêtant sa course, Daphné s'immobilisa et lâcha l'épaule (sûrement endolorie) de la traîtresse. Faisant volte-face, elle darda le visage candide de sa sœur de son regard clair. Cet aveu l'avait pris à la gorge, lui faisant manquer de souffle. Ses poings se serrèrent, ses ongles s'enfoncèrent dans sa peau. Des demi-lunes ensanglantes apparurent alors sur ses paumes. Sa main la démangeait sous l'envie irrésistible qu'elle avait de vouloir claquer la joue de sa cadette. Astoria avait prononcé le nom interdit, suggérant peut-être une ressemblance avec leur géniteur. Oh, non, c'était loin d'être une suggestion. Cette certitude la fit se tendre encore, et encore, et encore. Félin prêt à bondir. Mais elle était l'aînée – elle devait être patiente car c'était ce que l'on attendait d'elle –. Cette accumulation de questions la rendait malade. Comment pouvait-elle songer au bien-être de cet homme qui n'avait fait qu'un seul grand exploit dans sa vie, à savoir l'engrosser ? Un rictus dédaigneux tordit sa lèvre supérieure, consciente que son attitude s'exprimait essentiellement par le biais de cette colère qui se tordait inlassablement dans son estomac. Elle esquissa un pas en arrière, croisant les bras sur sa poitrine, réprimant alors l'envie qu'elle avait de frapper sa propre sœur. Elle la toisait de son regard froid, presque inaccessible. Ses lèvres étaient pincées, ses mâchoires crispées. Sa rancœur semblait atteindre des proportions plutôt démesurées mais les circonstances en valaient la peine. Elles en valaient toujours la peine lorsqu'il s'agissait d'Astoria.

« Tu aurais sûrement préféré rester avec notre père, c'est certain. Être la catin d'un Malfoy, quelle merveille. » Mais tu n'étais que le second choix, voulut-elle rajouter, aveuglée par ce manque de reconnaissance flagrant dont elle était victime. Par cette manie qu'avait sa sœur de toujours la pousser dans ses retranchements. Par sa foutue obstination. Il était inutile de l'injurier, de lui ordonner de ne jamais plus orchestrer une telle comparaison – Astoria n'en ferait, comme toujours, qu'à sa tête. Son regard se perdit un court instant sur la surface ronde et blanche de la lune. Si elle souhaitait parler, pourquoi lui refuserait-elle ce plaisir ? Alors que les loups étaient de sortie, pistant et dévorant leurs trop nombreuses proies. Deux cadavres de plus à la liste. « Je me demandes pourquoi tu t'obstines » remarqua-t-elle, son timbre étonnement calme « ce n'est pas comme si tu allais revoir cet idiot un jour. » Par ces mots, non seulement elle accentuait sa position de bourreau mais plaçait automatiquement Astoria en victime. Elles avaient deux rôles bien précis à jouer et rien de ce que Daphné ne pouvait faire ne serait susceptible de changer cela un jour. Réprimander, se redresser face à l'adversité – face à sa propre sœur. Ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé par la suite mais force était de constater qu'elle n'aurait jamais changé le moindre de ses faits et gestes. Surtout pour plaire aux doux idéaux Astoria. Mais elle était incapable de rester éternellement fâchée. Sa sœur comptait plus que n'importe qui sur cette terre et leur relation détestable qui détruisait peu à peu ce qu'elles avaient forgé des années plus tôt la brisait. Les miettes de son cœur parsemaient encore son manque de culpabilité. Doucement, presque tendrement, Daphné passa d'une émotion à l'autre en un claquement de doigts. Sa sœur. Elle devait être aimable. Sa sœur. Elle devait être – que disait-on déjà ? - droite, digne et fière. Sa sœur. Greengrass. Les pensées s'entrechoquaient, s'entremêlaient, en une danse étroite. « Draco n'avait pas – il n'était pas » elle baissa les yeux, ferma les paupières « Tori, il n'avait pas l'air d'aller mal. Il ne m'a pas parlé de toi. Ni de Scorpius. » précisa-t-elle en se redressant, enfonçant ses doigts dans les poches de son pantalon, vaguement gênée par cette situation. Et par le fait d'avoir prononcé le nom de ce neveu qu'elle ne connaissait pas. « Il était trop occupé à essayer de me tuer pour entretenir une véritable conversation. Ceci dit, si le fait que je sois toujours en vie t'intéresse, sache que je n'ai eu aucun problème à me défendre. » répliqua-t-elle. Sa voix était légèrement agacée, presque piquée au vif par cette fixation sur Malfoy – ne voyait-elle pas les griffures sur ses joues ? Ses phalanges ensanglantées ?
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptySam 11 Oct 2014 - 1:07

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Daphné & Astoria



Ses paroles l'avaient touchée, l'incitant à interrompre ses pas, à relâcher sa poigne sur cette épaule où Astoria avait l'impression de sentir les battements de son cœur tant elle s'était montrée invasive. Les accusations ne tardèrent pas à pleuvoir sous l'écho taciturne de ce regard glacial que Daphné darda sur elle, indifférente, froide, inatteignable...

« Tu aurais sûrement préféré rester avec notre père, c'est certain. Être la catin d'un Malfoy, quelle merveille. » Je n'étais pas... ! se précipitèrent ces mots contre ses lèvres, sans qu'ils ne parviennent à s'ébattre à l'air libre. Qu'avait-elle été ? La gorge nouée, le souffle devenu plus difficile, elle n'était plus vraiment certaine compte tenu de cette nouvelle situation, de ces fiançailles à venir avec son ancienne meilleure amie qui la rendait presque nauséeuse. Mais elle était incapable de ne pas s'inquiéter pour lui, de ne pas se demander s'il allait bien et de ressentir cette douleur presque abyssale au fond de son être, prête à la submerger s'il lui était arrivé malheur. Non... non, elle n'avait pas été une catin, si leur père n'avait pas décidé de l'éloigner de lui, sûrement serait-elle mariée à Draco à présent. Cette alliance... ce Il n'a pas voulu de toi. qui lui dévorait l'esprit, car ce qui n'aurait dû être qu'un accord s'était révélé autrement à ses yeux. Laissant le blond prendre plus d'importance qu'il n'aurait jamais dû dans son existence, plus encore à travers cette correspondance durant ces semaines passées enfermée au manoir, à craindre les actes pernicieux de son père, à découvrir cet ancien fiancé qui avait finalement protégé leur enfant de cet homme si sombre et impitoyable qu'était Wyatt Greengrass. Cruellement, Daphné lui ressemblait de plus en plus, à travers le venin doucereux qu'elle darda froidement en direction de sa cadette.

Qu'ils aillent tous manger des mandragores par la racine ! s'exclama-t-elle intérieurement alors qu'elle se détournait avec raideur, offrant son visage contrarié à l'obscurité, face à l'incompréhension désespérante de sa sœur, qui était aussi sensible qu'une petite cuillère en cet instant. Mais Daphné reprit... parlant de Draco, laissant les traits délicats de sa cadette se détendre alors qu'elle se tournait à nouveau vers elle, l'observant de ses iris si clairs. Fixant celle qui préféra s'absoudre de sa réaction alors qu'elle lui soufflait que Draco n'avait pas... ni... Les larmes lui brulèrent les yeux, la laissant clore à son tour ses paupières, n'ayant rien dans cette maudite forêt à quoi se raccrocher pour enlaidir la douleur, la brimer, la briser dans le creux de son être. Où étaient ces maudits salons emplis de mondanité ? Où étaient ces conversations vides de sens qui étaient autant de cordes de secours que ces arbres autour d'elles n'en étaient pas ? Que retrouverait-elle le jour où elle quitterait enfin ces bois ? Incapable. Incapable de l'imaginer. Incapable de laisser ne serait-ce qu'une parole s'évader de ses lèvres sans trembler. Incapable de ne pas détester l'homme qui l'avait oubliée. Incapable de ne pas haïr celle qu'elle aimait tellement autrefois et qui aujourd'hui la trahissait. Incapable de ne pas rendre coupable sa sœur, son père, de ce destin qui lui donnait le vertige. Incapable d'accepter sa reddition. Incapable d'arrêter de vouloir fuir à présent que tout, inexorablement, lui filait entre les doigts. Incapable... de ne pas leur en vouloir à tous, tout autant qu'ils sont. Parce qu'aujourd'hui, les anges ne virevoltaient plus dans le ciel, l'espoir réduit à une peau de chagrin pleurnichait faiblement dans son coin, et ce que Daphné semblait prendre pour une vérité, celle de ne jamais le... les revoir, mettait à nue une blessure qu'elle se traînait depuis presque trois ans. Et si Draco... ses poings serrés, ses jointures si pâles... ce n'était qu'à un être chétif qu'elle n'avait même pas vu grandir qu'elle se raccrochait.

Elle aurait pu, ouvrir les lèvres, lui dire merci d'avoir répondu à ses questions, apaisé l'inquiétude pugnace qui divaguait dans son être. Mais l'agacement et les nouvelles paroles de sa sœur eurent raison de sa douceur, exacerbant la douleur, jetant ce sel sur la plaie béante et sanguinolente malgré son invisibilité.  « Ceci dit, si le fait que je sois toujours en vie t'intéresse, sache que je n'ai eu aucun problème à me défendre. » Que s'imaginait-elle ? Que le soulagement de la voir revenir ne l'avait pas étreinte ? Que sa main tendue, bien que ne l'ayant finalement pas soignée, ne désirait pas la soulager ? Une sourde colère rampa sous sa peau brûlante, se gorgeant de la frustration et de la douleur qu'elle ressentait au fond d'elle, de ces mystères la rongeant petit à petit de l'intérieur. L'attaque, comme une perche trop proche fut saisie au vol par sa fierté écrouée, tandis qu'elle ouvrait les yeux, les braquait dans sa direction.

"Et toi où étais-tu quand tu as préféré fuir notre famille Daphné ? Quand tu m'as laissée seule avec la honte de ta trahison comme un couperet sur notre nom ? Où étais-tu quand Père m'a enfermée dans notre manoir de la même manière que tu me retiens prisonnière ici ! Où étais-tu quand il a tenté de tuer mon enfant en prenant le risque que je meurs avec lui ? Et quand il a une nouvelle fois tenté de tuer sa propre chair, son propre petit fils, hein Daphné, tu faisais quoi ? Tu te battais pour de grands idéaux en lesquels je ne crois même pas ! Draco lui était là ! Ce crétin, cet idiot comme tu dis est peut-être un monstre d'égoïsme aujourd'hui, mais il a été mon plus grand soutien durant des mois ! Ma lumière sur l'extérieur quand Père me séquestrait ! Celui qui n'a pas hésité à se battre contre lui pour protéger Scorpius !" Droite, passionnée, et glaciale dans les accusations qu'elle faisait pleuvoir sur son aînée, Astoria n'avait jamais semblé si royale qu'en cet instant où elle était pourtant si blessée. L'acidité de son timbre se précipitant sur celle qui lui faisait face. "Tu ne sais pas ce que c'est qu'aimer Daphné, tu n'en sais rien ! Tu n'es même pas capable de me laisser partir alors que c'est exactement ce que j'ai fait pour Scorpius pour le protéger de Père !" confessa-t-elle en appuyant sur ce détail important qu'elle n'avait jamais soufflé jusqu'à présent. "Et j'aimerais tellement pouvoir te détester, te haïr parce qu'à cause de toi je perds ce qui compte à mes yeux... ma famille... Me moquer de ton sort..." mais ça aussi, j'en suis incapable. "Mais je ne te le pardonnerai jamais." laissa-t-elle filer de ses lèvres tel un glas, la menace fourbe, cette vérité qui malmenait leurs relations depuis qu'elle se trouvait ici, avec les insurgés. Jamais.

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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyLun 13 Oct 2014 - 18:50

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I'm lookin' right at the other half of me, The vacancy that sat in my heart Is a space that now you hold. Show me how to fight for now And I'll tell you, baby, it was easy Comin' back here to you once I figured it out You were right here all along. It's like you're my mirror, My mirror staring back at me. I couldn't get any bigger With anyone else beside of me And now it's clear as this promise.  That we're making two reflections into one 'Cause it's like you're my mirror, My mirror staring back at me, staring back at me. ~ mirrors.


Et les mots se déversaient les uns après les autres, à l'instar d'un poison qui pénétrait dans les veines de Daphné. Brutalement placée face à tout ce qu'elle avait fait – était-ce la bonne solution ? Ai-je bien agi ? -, face à cette vérité qu'elle essayait d'ignorer. Une confrontation. Le tumulte de ses sentiments et de cette farouche envie de défendre sa sœur, Daphné avait finalement commis bien des erreurs. Elle ne s'en rendait pas encore compte, les frôlant seulement du bout des doigts, des songes à la face cachée et aux secrets encore dissimulés dans l'ombre de sa propre résistance. Son cœur n'était pas fait de pierre car, face aux traits déchirés par la hargne de sa propre cadette, Daphné se sentit sombrer. Ai-je agi pour son bien ? Ou par égoïsme, pour retrouver sa sœur, celle sans qui elle ne se voyait pas avancer. Ensemble, comme avant. Deux. Deux, contre tous. Jamais Draco n'était entré dans cette addition, ni même Scorpius. Elles avaient toujours formé une paire. Le même sang, la même chair. Et Daphné avait rendu tous les sorts, toutes les insultes, tous les coups – et jamais elle n'avait cessé d'aimer cette sœur qui courbait volontiers l'échine sous les désirs de leur père. Jamais elle n'avait arrêté de vouloir la protéger, l'entourant de ses bras et cachant ses yeux de ce monde trop cruel pour préserver sa candeur encore trop palpable. Astoria était l'enfant. Daphné était le bouclier. Cela n'avait jamais été autrement, pourquoi fallait-il reconsidérer les faits ? Les regrets étaient stériles, à l'image de ces larmes qu'elle refusait de verser. De marbre, les phalanges égratignées à force d'avoir trop frappé la terre, ses yeux scrutaient le visage opalin d'Astoria sans réellement le voir. Elle avait grandi. Elle la dépassait presque. Daphné frémit, voulut esquisser un pas en arrière. Mais, immobile et haïssable, l'insurgée était affable. C'était à son tour d'accepter les critiques (constructives ou pas, elle n'en avait finalement cure) que sa sœur lui portait, l'accablant de tous ses maux. Elle aussi était la digne fille de leur père ; droite et fière. La passion l'emportait visiblement sur son calme olympien. Et Daphné, incapable de la faire taire, l'écoutait déblatérer toutes les conneries qu'elle voulait lui jeter à la figure. Elle était dans son bon droit et, quelque part, elle savait sans doute que son aînée ne resterait pas longtemps sans voix. Pour le moment, les pupilles affreusement dilatées de Daphné cherchaient un signe lui prouvant qu'elle avait commis une erreur.

Pourtant, la jeune femme ne pensait pas que le simple fait de sauver sa sœur était considéré comme un acte répréhensible. Par Merlin, qu'ils crèvent tous avec une mandragore dans le cul. Cette pensée, aussi sèche qu'inquisitrice, elle fit serrer des poings. Si elle avait pu (ou si elle avait eu assez de courage pour), elle aurait giflé Astoria, coupant dans le vent ses sombres constatations qui – à ses yeux – ne reflétaient en rien la réalité. Pourquoi avait-elle une vision aussi pessimiste de son existence ? Et que s'imaginait-elle ? Daphné n'avait pas agi de la sorte parce qu'elle la détestait. J'ai bien fait. Oui, elle avait bien fait. Sauver sa sœur. Elle avait sauvé sa sœur. Elle méritait d'être considérée pour cela, elle méritait d'être remerciée. Astoria n'en était que plus troublante dans ses réactions puisqu'elle n'admettait tout simplement pas d'avoir été sauvée. Elle alimentait au contraire la fureur dévastatrice qui rongeait peu à peu la retenue de Daphné. Elle avait supporté les jérémiades de sa sœur, avait tout fait pour la protéger, pour la retirer de ce monde qui aurait finalement eu sa peau – et rien. Sa réaction n'avait été en rien favorable, réclamant à grands coups de cris et de larmes Scorpius et cet enfoiré de Draco. Pour sa sœur, elle n'avait eu rien d'autre qu'un profond mépris. Cela se percevait dans chacun de ses gestes et ses accusations sous-jacentes trahissaient un malaise incontrôlable sur lequel Daphné n'avait aucune emprise. J'ai bien fait. Elle en était sûre, certaine. Il ne pouvait en être autrement. Ils étaient du bon côté.

Mais je ne te le pardonnerai jamais. C'était dit. La sentence était fatale, brutale. Arborant l'odeur aigre d'un châtiment assimilé inconsciemment, ces quelques mots traçaient en peu de temps tout ce qui s'était déroulé depuis la Bataille de Poudlard. Daphné s'avança d'un pas, leva sa main droite et l'abattit sur la joue offerte de sa sœur. Clac. Le bruit était net et ne laissait aucun doute quant à la gifle qu'elle venait de prodiguer à l'insolente. Surprise par sa propre réaction, Daphné observa un court instant la paume avec laquelle venait de frapper sa cadette et serra le poing, le colla contre son ventre, horrifiée par sa propre attitude. J'ai bien fait. Ses yeux dardaient pourtant férocement la joue pâle d'Astoria sur laquelle fleurissait une intéressante étoile rouge à cinq branches. « J'en ai rien à foutre de tes états d'âme ! » éructa-t-elle alors, déversant brutalement tout ce qu'elle parvenait à contenir depuis des années entières, se délivrant d'un poids dont elle avait toujours eu peur de se débarrasser. Enfin, la faible et fragile petite fille faisait son apparition, comprenant qu'elle ne faisait pas le poids face à toutes les frayeurs nocturnes d'Astoria. Était-elle réellement la cause de tous ces malheurs qui s’abattaient sur la cadette Greengrass ? Avait-elle orchestré malgré elle un déchaînement d'intempéries, alors que sauver Astoria était tout ce qu'elle avait toujours voulu. Mais, à cet instant, alors que Draco l'avait mise plus bas que terre et que sa sœur se chargeait de finir le sale boulot, Daphné se laissait totalement aller à ses émotions, entraînant dans sa chute les douces réminiscences auxquelles elle se raccrochait. Peut-être était-elle masochiste à vouloir garder Astoria auprès d'elle, alors qu'elle savait pertinemment que leur relation était vouée à un cuisant échec.

Se tenant désormais à une bonne distance de sa suppliciée, gardant sa main fautive enroulée autour de son ventre, les mots passaient ses lèvres à une vitesse telle qu'ils s'entrechoquaient. Hurlante, implorante. Prête à lui faire sortir de la mémoire tous ces instants passés en compagnie de Malfoy plutôt que de la sienne. « Ne me fais pas croire que tu ressens ne serait-ce qu'une étincelle de sentiment envers ce pauvre gosse que tu ne connais même pas ! Par les couilles de Merlin, t'as jamais été fichue de t'intéresser à quelqu'un d'autre que toi ! » Daphné pointa son index tremblant vers elle, l'appuyant contre son thorax à l'en faire grimacer de douleur « J'ai fait ça pour toi, pour te sauver ! Et tout ce que tu trouves à faire de tes journées, c'est geindre en attendant que Malfoy vienne te sauver – mais du calme princesse, personne ne viendra jamais à ton 'secours' parce que tu es comme moi » à bout de souffle, elle laissa retomber son bras le long de son corps, un rictus méprisant agitant sa lèvre supérieure « Facilement remplaçable. » Elle esquissa un pas en avant, dangereusement menaçante « Qu'est-ce que tu crois, Astoria ? T'enlever était la meilleure chose à faire ! Tu étais, et tu es toujours, sous le joug de Wyatt. T'es bien la digne fille de ton père, t'es pourrie jusqu'à la moelle et t'es incapable de voir ce que les autres font pour toi. » Daphné se pinça l'arête de son nez, cherchant à refouler ces élans de haine qui la poussaient à dire ce qui, peut-être, ne devrait pas être énoncé de la sorte. Plus doucement, elle baissa la voix mais son timbre restait meurtri. « T'es égoïste. » simplement.
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyLun 13 Oct 2014 - 20:49

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Daphné & Astoria



La main de son aînée trancha l'air comme un couperet venant s'abattre sur sa joue, pas aussi violente que les songes d'autrefois, mais le geste symbolique la fit reculer d'un pas. Elle avait toujours encaissé chaque coup venu de la main de son père, craignant sa douceur autant que l'acidité imprévisible de ses gestes. Et à cette seconde, à ce si funeste instant, Daphné se confondit presque dans l'esprit de la captive avec la silhouette menaçante de leur père. Les paroles crachées dans sa direction auraient pu être les mêmes, à ceci près qu'il n'aurait pas pris la peine de les souffler un seul instant, se contentant de les penser simplement, conscient qu'elle le comprendrait. Mais elle savait que Daphné n'était pas lui, si son cœur ne saignait pas d'être séparée de leur père, elle avait eu si mal lorsque le destin l'avait arrachée à elle, qu'elle porta ses doigts à sa joue endolorie comme incapable de réaliser qu'elle venait de la gifler à son tour. Les larmes faisaient presque briller ses prunelles bleutées dans l'obscurité transcendée par les rayons lunaires, mais ne brouillaient pas sa vue, pas encore. Le souffle retenu, son cœur tambourinant dans sa poitrine comme pour lui rappeler de respirer, qu'ils en avaient besoin pour voir un nouveau jour se lever, frêle inconsciente qui tremblait au milieu de la nuit, frémissait de colère, de rancune, de douleur. Mais Daphné flouait tout ce qui pouvait avoir de l'importance à ses yeux, elle les jetait au feu comme une vieille feuille usée d'avoir été lue trop souvent. Et ce fut une nouvelle gifle, invisible mais bel et bien réelle, qui lui fit retrouver son souffle sous l'accusation qui tomba... C'est faux... C'était faux, elle aurait pu le lui hurler si sa gorge ne lui avait pas semblé si étroite qu'elle peinait à avaler l'air qu'elle cherchait à respirer. Elle ne savait pas l'inquiétude que leur propre mère lui avait reprochée et qu'elle n'avait pu noyer malgré la trahison de Daphné. Et Scorpius... c'était incompréhensible, mais elle avait l'impression de perdre son âme en étant privée de lui. Elle n'avait que quinze ans lorsqu'elle l'avait connue ainsi, quinze hivers où on avait cherché à l'éloigner des tourments de la guerre. Le départ de Daphné avait été le premier éclat de la boule à neige dans laquelle elle vivait jusqu'alors sous le joug de leur père. Le premier, mais aujourd'hui, le verre n'existait plus, il gisait sur le bois, immobile, inerte, en un millier de morceaux épars et écrasés à chaque pas de ceux qui y avaient pénétré.

Les mots se poursuivirent, venant une nouvelle fois justifier le geste de Daphné... elle l'aurait compris, si elle avait ne serait-ce qu'un instant considéré son désir de rentrer à la bataille de Poudlard, compris combien elle voulait cesser tout ceci. Mais à présent, cette excuse n'était plus valable aux yeux d'Astoria, tant l'égoïsme de sa sœur la retenait captive d'une vie qu'elle vomissait de tout son être. Pourtant ce furent d'autres paroles qui la poignardèrent et la blessèrent aux lèvres de sa sœur, de celle qu'elle venait soigner lorsqu'elles étaient enfants, celle à laquelle elle avait envié la force et le caractère, et qui s'en servait à présent pour enfoncer cette lame, cette trahison de cette amie qui lui volait sa vie, lui dérobait... « Facilement remplaçable. » ajouta-t-elle, méprisante. Remplaçable. Ses poings se serrèrent, ses ongles se faisant assassins, s'enfonçant dans la délicatesse de sa peau. Remplaçable.

Les mots continuaient à se déverser des lèvres de sa sœur, alors qu'elle se faisait plus menaçante, de cette noirceur que les batailles avaient finalement fait naître en elle, cette frustration de ne pas avoir retrouvé sa cadette comme elle avait pu la laisser. Mais le monde ne s'était pas figé, le temps avait continué à s'écouler, et avec lui son lot d'épreuves, de solitude et de douleur. Si superficielle, si gamine impérieuse... qu'elle savait l'être, Astoria avait grandi, su trouver d'autres soutiens, se tisser une nouvelle vie, une autre existence sans Daphné parce qu'elle était partie. Les mots étaient injustes mais tellement bien choisis pourtant qu'elle sentit une première larme glisser le long de sa joue. Les larmes sont... oh par la barbe de Merlin, j'ai le droit d'être faible si c'est ce que je dois être ! Mordillant sa lèvre inférieure, la cadette passa ses doigts sur ses traits, chassant une mèche, indifférente à la larme silencieuse qui glissait, reflétant l'éclat taciturne de l'astre lunaire. "Du calme princesse, c'est tout ce que tu trouves à me dire ? Du calme, tu seras remplacée par l'une de tes meilleures amies, elle bercera ton fils, tu l'aimes pas après tout... Tu es monstrueuse..." termina-t-elle d'une voix tremblante par les sanglots qui ne parvenaient pourtant pas à s’échapper de son être, sous ce contrôle qu'elle tentait de conserver parce qu'elle voulait continuer, elle ne voulait pas... Elle désirait être plus forte qu'à d'autres instants. Daphné avait raison sur un point, il fallait qu'elle cesse d'attendre sa venue... il ne viendrait pas, il la remplaçait déjà. Si elle voulait partir d'ici, ce ne serait pas en se montrant boudeuse et silencieuse.

"Oui je suis égoïste !" répliqua-t-elle alors qu'une nouvelle larme glissait sournoisement sur sa joue. "Oui ! Parce que j'en ai assez de faire ce que les autres attendent de moi ! Il fallait que je sois parfaite pour père ! Mais j'en suis tellement loin. Il aurait fallu que j'avorte pour ses beaux yeux ! Et maintenant il faudrait que je souris comme si j'étais heureuse parce que c'est ce que tu veux ? TU es une ÉGOÏSTE Daphné ! J'avais fini par choisir Draco ! Pas parce que Père me l'avait imposé, mais... ce n'est pas parce que tu ne le connais pas assez pour voir le bon en lui, que j'en suis incapable. J'avais choisi ma vie, décidé de protéger les deux êtres avec lesquels j'aurais voulu partir... Père avait brouillé ma vision avec de la drogue, mais... A la bataille j'ai compris, j'ai réalisé vois-tu, que je ne serais pas rentrée chez Wyatt... si tu m'avais laissée partir. Parce que j'aime mon fils Daphné ! Et si tu n'arrives pas à le comprendre c'est que tu ne me connais pas ! Tu ne me connais plus !" laissa-t-elle les mots se précipiter à ses lèvres, alors qu'à ses joues ruisselaient des diamants aqueux, perles silencieuses, frêles témoins de la douleur qu'elle ressentait et que son aînée ignorait, alors que les paroles se voulaient brutales et douloureuses à leur tour. Elle aurait pu être plus perfide, mais... elle se détourna simplement, lui offrant son dos pour interlocuteur tandis qu'elle croisait les bras autour de sa poitrine, laissant un frisson divaguer le long de son être, la laissant chercher une respiration égarée, rejeter le moindre geste à son encontre. Elle n'en voulait plus de ces fausses sollicitudes, et les seuls bras dans lesquels elle aurait voulu se réfugier ne voulaient déjà plus d'elle... Remplaçable. Elle referma ses paupières pour oublier ses larmes et mettre un voile sur ses sentiments pour rechercher cette superficialité insouciante dans laquelle elle aimait s'égarer. Mais à cet instant, elle n'y parvenait pas. Tout était trop loin, et elle était si seule malgré la présence de sa sœur à ses côtés.

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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyDim 19 Oct 2014 - 21:01

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Finalement, les sœurs Greengrass n'étaient plus. Elles partageaient le même sang, la même chair. On devinait facilement leur lien de parenté – pourtant, qu'étaient-elles devenues ? Elles se crachaient des obscénités, les poings serrés et la gorge en feu. On aurait pu supposer qu'elles se haïssaient. Et si Daphné en voulait à Astoria pour son manque flagrant de reconnaissance, elle l'aimait plus qu'elle n'aurait pu (ou su) le dire. Elle manquait de mots pour signifier ce qu'elle ressentait réellement à son égard, préférant s'enterrer en montrant cette facette d'elle-même que sa cadette exécrait par-dessus tout. En agissant ainsi, elle avait vaguement conscience de détruire les derniers prémices d'une relation autrefois idyllique. Une perle humide roula sur la joue de sa sœur. Elle la chassa d'un simple mouvement de la main. Le regard froid de sa sœur toujours rivé sur chacun de ses moindres faits et gestes. Montrer ses sentiments. Dévoiler une partie de son âme. Astoria n'était encore qu'une enfant à ses yeux, elle avait parfaitement le droit de se laisser aller à ses émotions – aussi brutales et effrayantes soient-elles. Si Daphné se maîtrisait, elle ne pouvait pas exiger d'Astoria ce même contrôle. Elles étaient différentes, aussi bien dans le fond que dans la forme. L'aînée ne l'avait jamais montré mais elle respectait encore les larmes versées de sa cadette ; elle avait été élevée à l'image d'une Greengrass, et pourtant jamais elle n'avait observé l'ombre d'une parcelle d'humanité chez Wyatt. Les joues barbouillées, humides, d'Astoria lui signifiaient alors qu'elle s'appartenait. Elle était son propre chef. Daphné avait eu le malheur de se méprendre ; sa sœur n'était plus sous le joug de Wyatt. Mais, elle, que devait-elle dire à ce propos ? Son maintien, son regard glacial, le fait qu'elle ait giflé sa cadette – sa main droite, la fautive, commença alors à la démanger, fantôme d'un acte qu'elle regrettait déjà. Elle fit mouvoir ses doigts, les faisant danser afin de se débarrasser de cette sensation sûrement inexistante.

Monstrueuse, elle l'était sûrement. Son comportement typiquement militaire ne faisait rien pour contredire les douces insinuations d'Astoria. Que pouvait-elle orchestrer à son encontre ? Elle avait déjà tout fait pour rendre son séjour à ses côtés le plus aimable possible – pourtant, rien de ce qu'elle faisait n'était suffisant aux yeux de la martyre. Ce n'était qu'une joute verbale à laquelle elles prenaient part – un combat duquel personne n'en ressortira vainqueur. Elles s'égosillaient, s'injuriaient, se menaçaient. Une danse cruelle face à laquelle Daphné ne parvenait pas à récupérer les bribes de sa raison. J'ai fait ce qu'il fallait que je fasse. Elle n'en démordait pas. Cette magie qui les avait autrefois liées l'une à l'autre n'était peut-être plus, mais Daphné se savait sans peur et sans reproche. La culpabilité n'était qu'une infime particule au milieu de toutes ces sentiments aléatoires, presque contradictoires. Elle ressentait cette violence palpiter dans ses veines, cette furieuse envie d'en découdre. De se redresser enfin, faisant fi des miettes de son amour-propre qu'elle ne tarderait pas à piétiner. Astoria n'avait personne derrière elle tandis que les sorciers de leur connaissance acceptaient volontiers les décisions de Daphné à l'égard de sa cadette. Cette dernière était sous son autorité – comme elle l'avait été autrefois avec Wyatt Greengrass, ce père dont le simple nom suffisait à les faire frémir. Daphné avait réadapté ce rôle de patriarche, l'assimilant plus facilement qu'elle ne l'aurait bien voulu. Elle portait la couronne, elle était assise sur son trône. Cette image, ce tableau haïssable, traversa son esprit. L'espace d'un court instant, elle fut saisie à la gorge par la véracité des paroles d'Astoria. Ce ne fut toutefois pas suffisamment long pour que Daphné s'effondre sous le poids de ses propres démons, trop focalisée sur ce qui était bon – juste – à ses yeux. Trop occupée à fulminer. Cette lutte était inexistante.
Daphné avait déjà gagné.

« JE suis ta sœur et JE sais ce qui est bon pour toi » elle s'approcha de ce dos qui lui servait de seul point d'ancrage, son regard fou rivé vers la nuque de sa cadette. « Et ce n'est CERTAINEMENT pas la bite de Malfoy. » Elle posa ses doigts, semblables à des serres d'aigle, sur l'épaule de sa sœur – elle força sa prise à lui faire face. Enfin, ses bras tombèrent le long de son corps. Affable. « Blâme-moi. » ce n'était en rien un désir – mais une aimable constatation. Astoria avait déjà pris les armes. « Si tu veux me blâmer, blâme-moi. » Son visage était crispé, sa respiration haletante. Elle fit claquer sa langue contre son palais, se redressant plus que nécessaire face à la bassesse de cette crétine. Pourtant, elle l'adorait. Elle l'aimait. Mais elle ne pouvait pas le lui dire – elle espérait simplement que ses sentiments parviendraient un jour à percer l'épaisse carapace qu'elle avait pris soin de forger. Peine perdue ? Sans doute. « Depuis le jour où tu as été sauvée – parce que oui, Tori, il s'agissait d'un sauvetage et pas d'un enlèvement comme tu te plais à le répéter –, tu n'as pas arrêté de me rejeter la faute. Comment pouvais-je savoir que tu avais un enfant ? Comment aurais-je été foutue de comprendre que tes sentiments envers Draco étaient sincères ? » le cri devint murmure alors qu'elle relevait son regard vers les prunelles d'Astoria « Je ne te connais plus, certainement. Mais qu'en est-il de toi ? Qu'est-ce que tu sais de moi ? Hormis les sottises que tu as constamment en tête ? » elle lâcha un rire dénué de joie dans le silence mortuaire de l'atmosphère déchirée « Hormis tout ça, Astoria ? HORMIS TOUT CA ? » elle n'avait cure de réveiller les loups, de les attirer vers elle. Elle se fichait des conséquences de ses cris, elle avait besoin de sentir cette férocité verbale heurter la frêle silhouette de sa victime. Elle saisit le menton de sa sœur, la forçant à se redresser « Tu ne sais rien. Je ne suis que légendes, chimères et bobards à tes yeux – tu t'es construit un monde où je suis le croque-mitaine qui te retient contre sa volonté. Le grand méchant loup. Soit, je suis prête à endosser ce rôle pour te faire prendre conscience de ta sottise. » elle lâcha sa prise « Tu me remercieras un jour. » Elle n'en pensait pas moins, elle pensait réellement que tous ses actes seraient un jour récompensés par l'éternelle gratitude de sa sœur. Une divine espérance sûrement vouée à l'échec.
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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyDim 19 Oct 2014 - 22:25

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Open your eyes : you got to let me go
Daphné & Astoria



« JE suis ta sœur et JE sais ce qui est bon pour toi » laissa-t-elle résonner dans son dos, avant que ses doigts ne se referment sur son épaule pour la contraindre à se retourner, à l'affronter. Tandis que d'autres mots foulaient ses lèvres, que d'autres paroles sournoises s'élevaient, la surprenant comme une gifle... la bite... sérieusement ? Sérieusement ? Mais elle ne s'arrêtait pas, l'invitant presque à la blâmer sous prétexte qu'elle en avait besoin. Son visage se détourna, ses lèvres se pincèrent, plus encore en l'entendant parler de sauvetage. Astoria n'en revenait pas, comment osait-elle prétendre une chose pareille ? Un sauvetage... n'était pas par définition contraindre quelqu'un à vous suivre à coup de menace, mais la proximité des insurgés avait sans doute perverti l'esprit de son aînée. Son palpitant se fracassait contre les falaises de sa retenue, sous les semblants de remords que sa sœur lui confiait, mais qui n'en étaient pas. Ils en étaient même beaucoup trop loin pour n'avoir que l'ombre de cette saveur qui aurait pu l'adoucir. Car déjà Daphné revenait sur elle, saisissait son menton pour l'obliger à croiser ses prunelles, pour... se plaindre que sa cadette n'avait jamais pris le temps de la connaître... mais elle en savait plus qu'elle ne le croyait ! S'imaginait-elle que de rester trois ans à ses côtés l'avait laissée s'enliser dans l'ignorance ? Que pouvait-elle faire d'autres, à part parler, tenter de convaincre... ou s'adoucir au contact d'Ichabod pour parvenir à le sensibiliser à sa propre situation ? Elle savait que tout ça comptait pour elle, qu'elle tenait à elle et que par égoïsme elle avait voulu la sauver de l'attitude de leur père... trop tard. Beaucoup trop tard pour qu'elle n'ait pas perdu plus que ce qu'elle aurait pu y gagner. Elle comprenait, mais n'était pas d'accord. Et ne le serait jamais. Mais elle la laissa parler, poursuivre, revêtir ce manteau de sauveuse prête à se sacrifier pour sa cadette...

Un pas. Juste un infime mouvement de recul, suivi d'un autre, alors qu'un rire léger, chargé d'une brûlante ironie, presque douloureux à l'oreille, s'élevait de ses lèvres. "Te remercier ?" fit-elle claquer sur sa langue de ce même timbre doucereux que leur père savait si bien utiliser, alors que la cadette ne cherchait qu'à blesser son aînée, lui rendre la monnaie de sa pièce. A ses lèvres s'étirait un sourire à cette seconde, aussi faux que l'humidité de ses joues était réelle. "Mais je peux le faire immédiatement si cela peut gonfler ton égo d'idiote aussi stupide que les œillères que tu portes, grande sœur. Merci de me faire crapahuter dans la boue depuis trois ans." Elle avançait, tournait en rond, s'éloignait, mettait de la distance entre elles comme si elle ne pouvait plus supporter sa proximité. "Merci d'avoir mis sans cesse ma vie en danger pour tes magnifiques idéaux qui ne respectent même pas ma liberté." Presque une danseuse, une ballerine égarée, funambule qui esquissait le pas de trop sur le fil étendu au firmament. "Merci d'accuser l'ignorance de ce que je ressentais alors que je t'ai suppliée de me laisser partir le soir de la bataille à Poudlard." Ses poings se serrèrent, ses ongles se mirent à meurtrir ses paumes. "Merci d'avoir refusé de me laisser partir quand tu as appris pour mon fils... alors que tu clames, que tu cherches l'excuse que tu n'aurais pas pu le deviner." Cessant ses allées et venues, son regard dériva sur son être avec une once de cette supériorité mesquine qu'elle n'accordait qu'aux autres auparavant, avant de s'ancrer dans le sien. "Merci de te prendre pour la version féminine de père." Puis il y eut ce sourire qui dériva une nouvelle fois sur ses lèvres, cette moquerie tenace d'un jeu dans lequel elle était devenue experte en compagnie de Pansy.

"Merci de me priver de la..." hésita-t-elle, se mordillant brièvement la lèvre alors qu'elle relevait le menton sous l'arrogance de ses paroles qui la laisserait morte de honte devant d'autres témoins, mais elle voulait l'atteindre, alors, faisant glisser ses doigts sur ses lèvres volontairement, braquant obstinément ses prunelles sur les siennes, elle laissa la suite s'en évader... "... bite de Draco comme tu le dis avec tellement de délicatesse. Merci de m'empêcher d'aimer le contact de sa peau contre la mienne. Merci de me laisser me languir de lui, de le sentir en moi, lorsque je suis seule, le soir, dans ce qui me sert de lit. Merci de m'éloigner de ses bras protecteurs et de son souffle courant sur ma peau lorsqu'il s'endort, nu, contre moi." Pas même une rougeur n'irradia ses joues tant la colère et la rancune motivaient la douceur perfide de ses lèvres, la passion lascive qu'elle y mettait avec tant de ferveur. Et rien, rien, n'aurait pu interrompre le flot de paroles qui s'esquivait de ses lèvres, pas même une gifle ou ses vociférations, rien. Le ciel crevait de son immobilité, la lune se fourvoyait, s'égarait, en ne parvenant à détacher ses prunelles de cette étrange scène, alors qu'Astoria laissait volontairement courir l'une de ses mains le long de son ventre jusqu'au plus bas de sa cuisse sans avoir besoin de se courber, comme pour donner plus de poids à ce que Daphné détesterait s'imaginer. Son souffle lui brûlait les lèvres, cette bataille la rendait nauséeuse, mais avant de retomber dans le silence, avant... elle voulait être odieuse, monstrueuse, froide et cruelle, pour qu'elle ressente... quelque chose.

"Merci de permettre à une autre d'entendre mon fils l'appeler maman." glissa-t-elle finalement d'une voix qui trembla, vacilla, de ces larmes contenues qui ne sinuaient plus sur ses joues, de la douleur de cette réalité. "Merci de m'aider à te haïr Daphné, parce que tu vois, hormis tout ça, contrairement à eux, tu ne m'intéresses plus." chuchota-t-elle comme une confidence, n'en pensant pas un mot, mais elle voulait l'atteindre, briser son armure idéaliste pour lui faire réaliser qu'elle la perdrait... que c'était déjà le cas en un sens. Et que si la haine ne l’étreignait pas, la rancœur si vivace qui la dévorait était toute aussi destructrice, brimant son souffle, picorant ses lèvres de l'absence de caresse, laissant la fraîcheur nocturne l'envelopper et la bercer de sa noirceur. Il lui semblait avoir l'impression d'étouffer, d'ébaucher ce pas de trop qui la précipiterait au sol.

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MessageSujet: Re: Open your eyes (Daphtoria)   Open your eyes (Daphtoria) EmptyLun 27 Oct 2014 - 13:16

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i don't wanna lose you now
I'm lookin' right at the other half of me, The vacancy that sat in my heart Is a space that now you hold. Show me how to fight for now And I'll tell you, baby, it was easy Comin' back here to you once I figured it out You were right here all along. It's like you're my mirror, My mirror staring back at me. I couldn't get any bigger With anyone else beside of me And now it's clear as this promise.  That we're making two reflections into one 'Cause it's like you're my mirror, My mirror staring back at me, staring back at me. ~ mirrors.


Le souffle des paroles d'Astoria tambourinait contre les dernières défenses de son aînée. Se voulant détendue, mais totalement abasourdie face à cette attitude qu'elle exécrait, Daphné n'avait pas le choix, courbant l'échine face à ce que sa sœur souhaitait lui faire comprendre. Et tout, absolument, lui arrachait un long frisson de dégoût. Lèvres pincées, Greengrass croisa les bras contre sa poitrine – barrière physique qu'elle souhaitait mettre en place contre elles. Une défense toutefois bien maigre. Inutile. Tandis que sa sœur saisissait le pouvoir qui lui incombait, cette puissance qui faisait apparaître dans ses prunelles le fantôme de Wyatt, Daphné esquissa un pas en arrière. L'agressivité de ses paroles et de son attitude la déstabilisait ; dents serrées, elle attendait, adoptant une attitude passive qui ne lui ressemblait en rien. Se drapant de ses dernières bribes d'orgueil, se parant de tout cet attirail bien démesuré, l'aînée fit mine de ne pas être touchée. Pourtant son cœur bourdonnait dans sa cage thoracique, sautillant, dansant presque. Lui donnant le tournis. Pourtant, elle ne laissa pas apparaître la moindre faiblesse, déterminée à ne montrer que l'ombre d'elle-même. Surtout lorsque ses tendres mièvreries, à propos de cette fameuse bite évoquée quelques instants plus tôt, se retournèrent contre elle. Elle ne put s'empêcher en revanche de sourciller lorsque la main d'Astoria glissa le long de son ventre jusqu'à sa cuisse. L'envie de vomir se fut plus proche, son estomac se soulevant plus qu'elle ne l'aurait voulu. Et elle ne regrettait rien. Aucun de ses mots. Elle exécrait Malfoy, elle le voulait mort – pour avoir engrossé sa sœur comme s'il ne s'agissait que d'une vache, pour avoir tenté de la tuer. Astoria aurait pu être bien plus qu'une captive ; elle aurait pu si elle l'avait voulu accepter la situation et s'offrir corps et âme à la cause des insurgés. Daphné aurait eu beaucoup moins de scrupules à continuer sa route aux côtés des belliqueux. Mais sa cadette ne partageait pas ses idéaux, arrachée à son fils et à une prétendue cause dont elle n'avait finalement cure, à ce Malfoy à qui Daphné aurait volontiers tranché la gorge.

Contrairement à Draco, Daphné n'était pas de ceux qui se tordaient face à une autorité suprême. Il lui évoquait pourtant son Némésis, seul être capable de la faire vaciller – de détruire tous les fondements de sa vie. Il lui avait subtilisé sa sœur, que voulait-il d'autre ? Astoria était à elle. Forte de cette certitude – au fond, elle ne ressentait aucun remord face à l'obtention d'une personne –, Daphné décida de ne pas réagir. Les mots passablement haineux de sa cadette ne devinrent qu'un carillon à ses oreilles. Elle ne prêtait aucune attention à ce qu'elle lui crachait, vaguement consciente que cela résultait sûrement d'une supposée colère qui commençait tout juste à poindre. Les paupières de Daphné se fermèrent quelques secondes, ses dents taquinant gentiment le bout de sa langue. Elle devait se concentrer sur tout autre chose que sur ce qu'elle entendait, de sorte à ne pas assimiler toute cette rancœur qui lui était rejetée. Elle haïssait sa position mais, en toute honnêteté, elle n'enviait pas non plus celle de sa sœur. A ses yeux, elle avait tout simplement été embrigadée dans une idéologie monstrueuse – un lavage de cerveau. Ni plus, ni moins. Et Daphné n'était pas suffisamment calme pour lui montrer une autre voie. Si elle s'amusait à comparer les idéaux des belliqueux à celui des mangemorts, il n'y avait qu'un pas à franchir pour que ces deux groupuscules soient liés. Une relation indéfectible liait finalement les hommes qui avaient soif de violence.

Contrairement à eux, tu ne m'intéresses plus. Daphné releva la tête, les yeux écarquillés comme si elle venait de se brûler. Rapidement, les traits de son visage s'affaissèrent et ne frémirent qu'à peine. Masque de neutralité, de désinvolture. La jeune femme esquissa un pas en avant, tendit le bras, hésita. Finalement, elle frôla la joue meurtrie d'Astoria du bout des doigts. Tu as fait tous les mauvais choix. Cette certitude brutale lui crispa les entrailles.  Elle fit retomber son bras le long de son corps, le regard vide. Tu as fait tous les mauvais choix. Cette suggestion, qui ressemblait davantage à une modeste constatation, s'évapora, à l'instar de cette douleur qui lui tordait l'estomac. Ses yeux cherchèrent un instant l'éclair d'approbation dans les prunelles de sa cadette. Sans crier gare, Daphné se rapprocha de sa sœur, posa l'une de ses mains contre l'arrière de son crâne et l'autre sur son épaule. Ses lèvres tendues se posèrent sur l'étrange étoile rougeâtre qui peignait son épiderme pâle – le seul cadeau qu'elle avait eu à lui offrir en cette douce nuit –. Sa bouche frôla son oreille. « Si je ne t'intéresse plus, alors je suppose que tu n'as plus rien à me dire. » Reculant d'un pas, on aurait pu songer qu'elles avaient (ou Daphné, du moins) retrouvé cette complicité d'antan. Ce lien fraternel dont l'aînée des Greengrass avait besoin, même si elle refusait de l'admettre. Un nouveau hululement animal perça le silence de l'atmosphère. « La nuit des loups-garous. » déclara-t-elle platement, son regard rivé vers la lune – toujours aussi ronde, belle. Indifférente à la bataille qui se déroulait pourtant sous sa délicieuse clarté. Sans regarder Astoria, épousant de ses prunelles ce rond lumineux qui lui inspirait une certaine clémence, ses lèvres commencèrent à bouger. « Veux-tu que je te laisse ici, à la merci de ces bêtes ? Ou bien m'accorderais-tu le privilège de te raccompagner jusqu'au camp ? » Cette question était rhétorique. Le choix offert était factice. Son regard retomba sur la silhouette frêle d'Astoria ; vers ce bras qu'elle aurait pu saisir en un clin d'oeil. Elle se sentait faible, perdue. Assommée. « Peut-on remettre cette dispute à demain ? » Une question rhétorique. Encore. « Je suis fatiguée Astoria. » sa voix se brisa. Elle porta sa main à son visage, pinçant l'arête de son nez entre son index recourbé et son pouce. Elle ne répondrait plus, se murant dans un silence inédit. Timidement, elle posa sa main dans le bas du dos de sa sœur, l'intimant à avancer. Consciente que sa sœur était devenue aussi dangereuse et imprévisible que pouvait l'être Malfoy.

Mais elle était fatiguée.
Tellement fatiguée.
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