☇ Infos complémentaires ; Il déteste lire, il déteste écrire aussi, parce que y en a qui font des belles lettres mais lui, ça ressemble à rien et en plus, c’est bourré de fautes. Et quand il lit, c’est souvent qu’il confond les lettres et que ça s’embrouille complètement et que du coup, il comprend plus rien. Son père pense qu’il est débile, sa mère dit qu’il est juste un peu différent, qu’il a besoin de plus de temps que les autres, ses camarades à Poudlard avaient plus ou moins le même avis que Flint Senior et au Ministère, ça s’arrache les cheveux à chaque fois qu’il rend un rapport. Un expert moldu dirait tout simplement qu’il souffre de dyslexie et de dysorthographie, mais c’est des trucs de moldus ça, alors c’est plus simple de dire qu’il est juste débile. • Marcus aime le Quidditch. Il aime le Quidditch parce que sur un balai, il oublie ses défauts, il oublie qu’il est stupide, il oublie les insultes, il oublie tout. Il aime le Quidditch parce qu’il est bon à ça, non, il est excellent. Enfin, il l’était. Il l’était et maintenant il a juste l’impression qu’on lui a coupé les ailes, qu’on l’a mutilé et qu’on lui a arraché la seule chose pour laquelle il était bon, la seule chose qui le rendait heureux. • depuis les attentats, il souffre de douleurs chroniques à cause de sa colonne vertébrale qui a fini presque en miettes. Les médicomages ont fait de leur mieux, la preuve, il peut à nouveau marcher et courir, un moldu aurait probablement passé le restant de ses jours en fauteuil roulant. Mais les douleurs ne le quittent pas, sauf quand il prend du Navitas, là enfin, il se sent presque comme avant. Mais qu’il ne peut plus jouer au Quidditch, ça, c’est fini. • la puberté n’a pas été tendre avec Marcus. L’appellation « âge ingrat » n’a jamais été plus adaptée que pour lui. Des dents trop longues et mal alignées, des traits grossiers, une acné redoutable, trop grand, pas assez épais, trop mal fichu. Heureusement, une pratique intensive du Quidditch ainsi qu’en entraînement quotidien lui ont permis de se débarrasser de pas mal de ces défauts. Grandir a aidé, et un bon coup de baguette a été nécessaire pour arranger le reste. • il a longtemps refusé la Marque, prétextant qu’avec sa carrière de joueur de Quidditch et en ayant tendance à faire la une des journaux, il serait guère avisé de porter un tatouage aussi évident. Mais lorsque sa carrière s'est terminée brutalement, il n’a finalement pas eu d’autre choix que d’accepter cet immense honneur. Ce n’est pas qu’il ne soutient pas la cause du Lord, bien au contraire, c’est juste qu’il n’aime pas l’idée d’être le larbin de qui que ce soit et c’est un peu ce que cette Marque signifie, finalement. • Marcus et la colère, une histoire incroyable et effrayante. C’est bien simple, il ne se contrôle pas. Il monte trop vite et trop fort en pression et finit par exploser. Certains crient, cassent quelques trucs et se sentent mieux. Pas lui. Oh non. Marcus est le chaos et la destruction, il a besoin que les autres souffrent autant que lui quand il est en colère, quand il a les nerfs à vif et que rien qu’un regard lui fait mal. • il n’était pas très bon en Sortilèges, à l’école. Parce qu’il décrochait trop vite pour se concentrer suffisamment sur ce qu’on essayait de lui apprendre. On ne peut pas dire qu’il se soit amélioré, disons simplement qu’il s’est spécialisé dans certains sorts qui lui correspondent bien mieux que ceux qu’on a tenté de lui apprendre. Les Impardonnables, par exemple. Oh il n’est pas très doué pour l’Imperium, contrôler les autres ce n’est pas vraiment son genre. Mais il n’a aucun mal à tuer et il est très bon lorsqu’il s’agit d’infliger un Crucio. Après tout, il faut le vouloir, vraiment vouloir faire souffrir l’autre pour produire un sort qui vaut le détour, et autant dire que ça, Marcus sait y faire.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi MOONY/MARION. J'ai 23 ans, je viens de Nancy, Lorraine et j'ai connu le forum via ses patronnes. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Un dernier mot ? facultatif.

Flint Manor, 1979
Il attend devant la porte. Parce que Père lui a dit de rester là, de ne pas faire de bruit et de ne surtout pas les déranger, il attend. Il sait être patient Marcus, Père lui a appris à bien se tenir et à surtout, surtout ne pas désobéir. Lorsqu’enfin, la porte s’ouvre sur son père qui baisse à peine les yeux vers lui, le visage du gamin s’éclaire et il s’avance. « Can I see Mama now ? » demande-t-il et le regard de Flint Senior se durcit. « May I, » corrige-t-il. Le garçon s’empourpre, baisse les yeux et répète sa question. « Don’t be too long, she needs to rest, » déclare-t-il avant de le laisser, probablement pour aller s’enfermer dans son bureau, comme il le fait si souvent. Marcus entre dans la chambre où la pénombre règne même s’il n’est pas plus de trois heures de l’après-midi. Il ne court pas vers le lit, parce que Père serait mécontent, mais il se dépêche tout de même de trotter jusqu’à la forme étendue de sa mère. Elle est toute pâle – elle est toujours pâle, mais elle l’est encore plus et Marcus a un peu l’impression de voir le fantôme de son arrière arrière arrière grand-père qui rôde toujours dans le manoir. Une fine couche de sueur recouvre son front et elle peine à garder les yeux ouverts, mais quand elle le voit, elle parvient à esquisser un minuscule sourire. « Oh sweetheart, here you are, » murmure-t-elle d’une toute petite voix.
« You awright Mama ? » demande Marcus, les sourcils froncés par l’inquiétude. Sa mère se redresse péniblement et lui fait signe de monter dans le lit, à côté d’elle. Le gamin hésite, Père a dit de ne pas la déranger trop longtemps, mais il a vraiment envie d’être avec elle. Alors il finit par se hisser dans le lit et se blottit contre sa mère, qui passe ses doigts un peu tremblants de fatigue dans ses cheveux. « I’m afraid you won’t have the brother or sister I promised you, » murmure Mrs Flint et Marcus fronce les sourcils. « Why ? » Il était pourtant si impatient d’être grand frère. « I lost the baby, » répond-elle et sa voix tremble sous l’émotion. « What d’you mean, you lost it ? Well we have to find it ! » Un rire misérable échappe à la jeune femme qui vient presser ses lèvres contre le front de son fils. « We can’t, sweet child. » Marcus fait la moue. « Why not ? » Quand il perd quelque chose, sa mère ou Ding finissent toujours par le retrouver.

« Because he’s gone forever. Now, don’t fret. Will you stay with Mama ? » demande-t-elle et le gamin a toujours plein de questions à poser, mais sa mère semble épuisée, alors il hoche la tête et glisse ses doigts dans les longs cheveux noirs de sa mère. « Imma stay here with you. Mama wants a story ? » demande-t-il et elle sourit. Marcus inspire et commence à raconter son histoire préférée, celle de Merlin et Viviane.

flint manor, 1982
Un claquement de langue agacé résonne au-dessus de lui et Marcus relève la tête du livre qu’il était en train d’essayer de déchiffrer. Un frisson parcourt son échine lorsqu’il croise le regard vide de son arrière, arrière, arrière grand-père. Le vieillard a fini ses vieux jours aveugle et comme en témoigne son visage boursouflé, empoisonné par sa très jeune épouse. « What ? » demande le gamin à son ancêtre qui soupire. « That’s not how you read that, idiot, » lâche le fantôme avec un reniflement dédaigneux. Marcus fait la moue et baisse les yeux sur son livre. « And ten— » « Then ! Then, you simpleton ! » La main du gosse se met à trembler. « Then, » s’efforce-t-il à articuler. « Arthur grabbed his sward— » « SWORD ! O ! As in idi-O-t ! » le coupe Ignatus, exaspéré. « Will you shut up ! » s’écrie Marcus. Il se redresse et jette son livre de toutes ses forces en direction du fantôme. L’objet traverse la tête bouffie du vieillard qui pousse un cri indigné et se penche vers l’enfant qui a les poings serrés. « I’m helping you, child ! » Le garçon écarquille les yeux. « That’s how you help ? No wonder your wife poisoned you ! » Le visage pâle du fantôme prend une couleur grisâtre, comme s’il s’empourprait de colère. « How dare you talk about that whore ! » beugle-t-il.
« Ignatus ! » rugit la voix de Viviane Flint. Marcus se précipite vers sa mère qui glisse une main dans ses cheveux avec tendresse. « I won’t have you speak such words anywhere near my son ! » « But he-- » « I don’t care, Ignatus ! » le coupe-t-elle brusquement. « The boy can’t read, » lâche le fantôme avec une moue. Viviane redresse le menton fièrement et passe un bras protecteur autour de son fils. « He still has time. » Les lèvres d’Ignatus s’étirent en un rictus méprisant. « His father disagrees. » « His father should have been taught patience. » « Back in my time, a wife-- » « Oh will you bloody shut up ! Your wife got so tired of you she had to poison your tea ! » réplique Viviane sèchement. « HOW DARE YOU, WENCH ! I will NOT tolerate your-- » Mrs Flint sort sa baguette et la pointe sous le nez du fantôme qui se tait brusquement. « If you ever speak to me or my child like that again, I’ll give the Manor to the bloody Weasleys, » siffle-t-elle froidement.

« The Weasleys ? THE WEASLEYS ? » hurle le fantôme qui paraît brusquement encore plus bouffi que d’habitude. « I’ll do it Ignatus. I swear I’ll do it. » Le vieillard ouvre la bouche. La referme. Puis marmonne quelque chose qui ressemble très fortement à une insulte. Viviane plisse les yeux, mais il semble comprendre qu’il ne s’agit pas d’une menace en l’air et enfin, quitte la pièce en traversant dramatiquement le mur.

hogwarts, 1985
Snape passe à côté de lui sans même lui accorder un regard, les lèvres pincées, et dépose le rouleau de parchemin sur son bureau. Marcus baisse les yeux sur le bout de papier, la gorge nouée. Il sait qu’il n’a toujours pas brillé cette fois, mais il se rassure en se disant que c’est Snape et qu’il ne note jamais sa maison trop sévèrement. Alors le garçon inspire profondément et entreprend de dérouler le parchemin. Il remarque d’abord l’encre rouge qui recouvre ses  lettres affreuses, puis l’énorme T entouré, en haut de la copie. T. Comme Troll. Il n’a jamais vu Snape mettre un T à un élève de Serpentard, cette note est réservée aux Poufsouffles et aux Gryffondors. Il sent MacNair, assis juste à côté de lui, se pencher vers sa copie puis retenir son souffle. « Dude, you got  a T from Snape ? » s’exclame-t-il avec si peu de discrétion que toute la classe l’entend. Marcus s’empourpre furieusement, tandis que leur professeur pince tellement les lèvres qu’elles semblent disparaître. Des murmures puis des rires s’élèvent dans le cachot alors que l’adolescent se retient à peine de se lever d’un bond pour quitter la salle de classe.
« Well, finally, his skills match his face, » fait une voix et les rires redoublent. Le garçon a brusquement envie de disparaître. Il voudrait que son siège l’avale, qu’un trou s’ouvre sous ses pieds pour pouvoir sauter dedans. Mais rien de tout ça ne se produit et il ne peut que rester là, tandis que les rires résonnent autour de lui et que Snape le fixe avec dédain. Il aurait préféré que la remarque vienne d’un Gryffondor, il aurait pu se consoler en écoutant leur professeur lui retirer des points pour avoir perturbé le cours. Mais non, c’est un élève de Serpentard qui a fait la remarque et il ne peut que subir, pas vrai ?

Snape finit par exiger le silence et tout le reste du cours, Marcus le passe à lutter contre les larmes qu’il a envie de verser, en fixant son rouleau de parchemin. Il a à peine compris l’énoncé, alors il a fait ce qu’il a pu mais de toute évidence, ça ne vaut qu’un T. Les Potions, ce n’est pas fait pour lui. Mais les Sortilèges et la Métamorphose non plus, il peine à prendre des notes qu’il n’arrive plus à relire en Histoire de la Magie. Il n’y a qu’en Vol, qu’il a su impressionner son professeur en maîtrisant parfaitement son balai dès le premier cours. Mais à quoi ça sert d’être bon sur un balai, surtout s’il est mauvais dans tout le reste ?
Lorsqu’enfin, Snape les libère, Marcus se précipite hors de la salle en fourrant son devoir en boule dans son sac. Il traverse le couloir qui le sépare de sa salle commune et marmonne le mot de passe avant de se rendre dans son dortoir. Là, il jette son sac et retire sa robe, puis défait sa cravate d’un geste rageur. Il déteste cette école. Il se retient à peine d’arracher les tentures émeraudes de son lit, de fracasser sa table de chevet et se force à inspirer profondément.

C’est là que les portes du dortoir s’ouvrent sur les autres garçons qui le partagent avec lui et Marcus se fige en apercevant Burke, qui a un sourire goguenard en le voyant. « Hey T ! » s’exclame-t-il en se croyant probablement très drôle. Mais Flint en a assez. Il traverse la pièce en trois enjambées et attrape l’autre Serpentard par le col de sa chemise qui proteste sous le mauvais traitement. Sans lui laisser le temps de réagir, Marcus lui envoie son poing en plein visage. C’est assez, il devrait s’arrêter là, son nez saigne après tout, c’est bien suffisant.

Sauf que ça ne l’est pas. Burke se fout de sa gueule depuis le début de l’année et Marcus en a assez. Alors avant que ses potes ne puissent l’en empêcher, il le frappe encore. Et encore. Et encore. Jusqu’à ce que l’autre garçon ne gémisse plus, mais chiale littéralement de douleur en le suppliant d’arrêter. C’est là que les autres finissent par se réveiller et l’attrapent par les épaules, pour le forcer à lâcher prise. L’un d’eux se prend un coup de poing dans la mâchoire et l’autre le lâche aussitôt, probablement de peur de subir le même sort. Haletant, furieux, Marcus leur lance un regard noir. « Wanna laugh at me again ? » aboie-t-il avec hargne. « I’ll punch you all till you cry like babies if you ever speak to me again, got it ? Now, go fuck yourself ! » s’écrie-t-il en attrapant sa robe, prêt à quitter le dortoir. Il se ravise, s’arrête à côté de Burke qui se recroqueville sur lui-même en le voyant et l’attrape par sa cravate. « If you tell anyone it was me, I’ll kill you, » prévient-il froidement avant de sortir du dortoir en claquant la porte derrière lui.  

flint manor, 1990.
« Alright, what is it ? » siffle Ignatus, exaspéré. Marcus fronce les sourcils et se tourne vers le fantôme. « What d’you mean ? » « You’re brooding, I can see it. » L’adolescent lâche un rire moqueur. « You can’t see, » réplique-t-il. « Oh don’t try to be smart with me boy, you’re not and you know it ! » Le brun lève les yeux au ciel et décide d’ignorer le vieux fou, mais ce dernier lui traverse l’épaule de sa main de fantôme, lui tirant un glapissement de surprise. Le jeune homme jure, grogne, puis lâche dans un soupir : « Father’s angry. » Ignatus fait une grimace, l’air de dire well, that’s new. « I’m the new team’s Captain. » « And ? » réplique-t-il en haussant les épaules. « And he told me I’d better focus on my studies and stop playing around, » marmonne Marcus.
Son ancêtre se frotte le menton d’un air pensif. « Well. Are you good ? » « At ? » « Quidditch, you moron ! » Le brun attrape le souafle qui traîne sur son lit et le jette sur le fantôme. « Of course I’m good ! Why d’you think they chose me ? » Ignatus reste silencieux quelques secondes, puis déclare : « So, you’re still an idiot, but you’re good at Quidditch. » Marcus lui lance un regard noir et cherche déjà autre chose à lui jeter dessus. « I already got the lecture, thank you very much, » siffle-t-il entre ses dents. Le fantôme balaie l’air d’un geste de la main. « No, I mean, at least you’re good at something. I must admit I feel slightly better knowing you’re not a complete failure. »
Marcus cligne des yeux, l’air un peu stupide. « Are you… trying to make me feel better ? » s’étonne-t-il. Le vieil homme lève les yeux au ciel. « Of course I am ! You already seem about to cry, what d’you take me for ? A monster ? » L’adolescent fait la moue et plisse les yeux, pas vraiment convaincu. Ignatus est une peau de vache, mais c’est vrai qu’il essaye souvent d’aider. Enfin. A sa manière. « I’m good at it. I’m really good at it, but he doesn’t give a damn, he just thinks it’s stupid. » Le fantôme soupire. « Well, I wouldn’t say stupid Useless, is a better word, I think. Just like your habit of fighting with your fists instead of your wand. » Marcus s’empourpre légèrement et détourne le regard. « I’m not very good with Spells, » marmonne-t-il. « Not good at reading, not good at writing, not good at casting spells, but at least he can fly ! Well, don’t just be good at it, be the best and maybe your father will change his mind. » Marcus écarquille les yeux, surpris. « Is that-- » « YES, IDIOT, that was an advice ! » rugit le fantôme. L’adolescent esquisse un sourire en coin. « You’re not that bad, old man. »

hogwarts, 1992.
« Another year gone ! » s’exclame le Vieux Fou et Marcus soupire. Encore un de ses discours assommants. Enfin, la perspective de bien manger sous les bannières vert et argent de sa maison le réconforte un peu. Même si cette année, il ne peut pas vraiment dire qu’il a beaucoup participé à la victoire de Serpentard. Saleté de Potter. « And I must trouble you with an old man's wheezing waffle before we sink our teeth into our delicious feast. » Le jeune homme fronce les sourcils, mais qu’est-ce qu’il raconte encore, le vieux machin ? « What a year it has been! Hopefully your heads are all a little fuller than they were... you have the whole summer ahead to get them nice and empty before next year starts.... » Oh ça, il peut compter sur lui. A vrai dire, Marcus a déjà tout oublié.
« Now, as I understand it, the house cup here needs awarding, and the points stand thus: In fourth place, Gryffindor, with three hundred and twelve points; in third, Hufflepuff, with three hundred and fifty-two; Ravenclaw has four hundred and twenty-six and Slytherin, four hundred and seventy- two. » Tous les Serpentards se mettent à applaudir, à rugir, à molester couverts et verres sur le bois de la table. Marcus se joint aux réjouissances, un large sourire aux lèvres. « Yes, Yes, well done, Slytherin, » intervient à nouveau le vieillard, mais il perçoit difficilement sa voix sous tout ce bruit. « However, recent events must be taken into account. » Les cris se calment, les sourcils se froncent, le jeune homme cesse de frapper ses paumes l’une contre l’autre. « I have a few last-minute points to dish out. Let me see. Yes... First -- to Mr. Ronald Weasley... » Le brun serre les dents et lance un regard noir au rouquin qui finit aussi rouge que sa cravate à la table de Gryffondor. « ... for the best-played game of chess Hogwarts has seen in many years, I award Gryffindor house fifty points. » QUOI ? 50 points pour une partie d’échecs ? C’est quoi, cette blague ? Ca y est, le vieux a craqué, c’est la fin. Marcus dévisage chaque professeur présent sur l’estrade en espérant les voir aussi indignés que lui et chercher à empêcher le vieux magicien de déblatérer des âneries, mais Snape semble être le seul en colère. Plus pâle que d’habitude, les lèvres pincées, il semble contenir du mieux qu’il peut son envie de quitter la salle. « Second -- to Miss Hermione Granger... for the use of cool logic in the face of fire, I award Gryffindor house fifty points. » Et il ne s’arrête plus !

Oui la Sang-de-Bourbe est intelligente et calme, fucking good for her, mais ça mérite 50 putain de points ça ? Marcus a les poings et les dents serrés et si son regard pouvait tuer, Dumbledore se serait probablement effondré, foudroyé sur place. « Third -- to Mr. Harry Potter... For pure nerve and outstanding courage, I award Gryffindor house sixty points. »  L’adolescent se retient de toutes ses forces de se lever d’un bond pour hurler que c’est complètement injuste. Oh, un Gryffondor courageux, WHAT A BLOODY SURPRISE ! Et voilà qu’il se fait soixante points gratos, parce qu’il correspond à la Maison où le Choixpeau l’a réparti ! Une blague, c’est une BLAGUE ! Marcus va s’étouffer. Les autres ont arrêté de respirer, comme lui. Ils sont à égalité. A cause de ce vieux maniaque, ils sont à égalité ! « There are all kinds of courage. » Le fils de pute. « It takes a great deal of bravery to stand up to our enemies, but just as much to stand up to our friends. I therefore award ten points to Mr. Neville Longbottom. » Le putain d’enculé de-- « Which means… We need a little change of decoration. » Les bannières à l’effigie de Serpentard disparaissent, pour laisser place au rouge et or des Gryffondors, qui se mettent à beugler, suivis de près par les Serdaigles et les Poufsouffles.
Putain de mongoles, pas même foutus de se rendre compte qu’eux aussi se sont fait complètement entuber ! Marcus n’en revient pas. C’est un scandale ! Et les autres professeurs qui le laissent faire, et cette vieille chouette de McGonagall qui luit littéralement de fierté et qui applaudit. La table se remplit brusquement de nourriture pendant que ces cons de Gryffondors continuent de s’auto-congratuler et le Flint n’a plus faim.

Serpentard a perdu la Coupe et il y a de fortes chances pour qu’il soit obligé de revenir l’année prochaine.

Il a envie de vomir.

flint manor, 1992
« What is the meaning of this ? » claque la voix de son père. Marcus relève la tête et fronce les sourcils en le voyant brandir une lettre, l’air hors de lui. « I don’t--  » La lettre lui atterrit en plein visage et l’adolescent s’en empare pour la parcourir difficilement. Ça vient du Ministère, ça parle des ASPICs et—oh. Il n’ose pas relever les yeux. Il n’ose pas croiser le regard de son père. « You failed your fucking N.E.W.T.S. ? » beugle Flint Senior et Marcus ferme les yeux parce que son père vient de jurer et c’est toujours très mauvais signe. « How ? HOW ? » Le jeune homme se mord la lèvre inférieure, hésite. « I don’t—It was hard, » répond-il d’une toute petite voix. Le sort le frappe de plein fouet. Il tombe en bas de son lit, puis se sent soulevé et plaqué contre le mur de sa chambre. Là, il est forcé de lever la tête et n’a plus d’autre choix que de regarder son père qui a sa baguette pointée sur lui, l’air furieux. « Hard ? It was hard ? HOW BLOODY STUPID ARE YOU ? » Marcus tressaille et ferme les yeux. « Look at me ! LOOK AT ME ! » Il se rapproche, mais ne le touche pas. Son père ne le touche jamais, il fait tout à la baguette. L’adolescent déglutit avec difficultés et enfin, ouvre les yeux.
« Are you doing this on purpose ? » siffle-t-il entre ses dents le jeune homme n’ose pas répondre. « ANSWER ME ! » « I—I don’t—what ? » « You put me and this family to shame ! I told you to stop fooling around, I told you to focus on your studies ! I listened to your Mother when she told me it would do no good to keep you from having your little fun, but that foolish wench has been too soft with you for far too long ! » Marcus ouvre la bouche, prêt à défendre sa mère, mais le sort informulé le frappe de plein fouet. Son père maîtrise parfaitement le Crucio non formulé, il pense qu’en ne prononçant pas la formule, c’est un peu comme s’il n’avait jamais vraiment lancé de Sortilège Impardonnable sur son propre fils.

Il s’effondre à quatre pattes, incapable de contenir le glapissement de douleur qui lui échappe et aussitôt, le sortilège cesse de le tourmenter. Ça aussi, il maîtrise bien, le faire souffrir assez pour qu’il finisse par crier, mais s’arrêter juste à cet instant, pour éviter d’alerter son épouse. Ce n’est pas qu’il craint Viviane, bien sûr que non voyons, il ne veut tout simplement pas qu’elle mette son nez dans ses affaires. Marcus halète et tente de se redresser sur ses jambes tremblantes, il sait que s’il ne se tient pas vite debout, il recommencera. Quand il lève les yeux sur son père, il ne peut que déglutir avec difficultés en voyant le dégoût dans son regard. « You’ll quit the team next year, and you’ll get your N.E.W.T.S, or you won’t like what I’ll do to you. Understood ? » L’adolescent veut protester de toutes ses forces, lui expliquer encore une fois que s’il prenait la peine de venir le voir, il saurait qu’il est fait pour jouer au Quidditch et qu’il n’est pas stupide de penser qu’il peut faire carrière dans ce sport. Il veut lui dire que ce n’est pas de sa faute, s’il n’est bon qu’à ça et que lui aussi, voudrait être bon élève et briller partout comme son père le souhaite. Il veut lui dire que s’il lui enlève la seule chose où il ne s’est jamais ridiculisé, il ne sait pas comment il va faire pour tenir.
Mais il se contente de hocher faiblement la tête. « Yes, Sir, » croasse-t-il d’une voix rauque. Son père le toise d’un air mauvais avant de sortir de sa chambre, le laissant tremblant et le cœur au bord des lèvres. Marcus se laisse glisser contre le mur, à terre, et se prend le visage entre les mains. « It’s just a few months, » fait une voix et il n’a pas besoin de relever la tête pour savoir à qui elle appartient. « I can’t do it, » murmure-t-il et un soupir lui répond. « You can, and you will. Get to work, boy, and then you’ll do whatever you want. » Marcus serre les dents. « I’ll help you work on what you might understand, if we’re lucky. Up now, it’s a one time offer ! » s’exclame Ignatus. Le jeune homme inspire profondément, relève enfin la tête et observe le fantôme. « Alright, » lâche-t-il finalement.

falmouth falcons' lockers, 1994
Marcus sent qu’on lui colle une grande claque dans le dos qui manque de le faire bondir en avant, mais il ne parvient pas à arrêter de sourire. Il ne pense plus s’arrêter un jour de sourire, pas après ce match, pas après avoir entendu les cris de la foule scander son nom. Même à Poudlard ce n’était jamais arrivé et pourtant, les Serpentards avaient toujours été de fervents supporters. Non, c’était différent. Il avait enfin jouer à un vrai match, avec une vraie équipe et il avait prouvé qu’il méritait sa place de titulaire. Il avait prouvé que depuis le début, il était fait pour jouer au Quidditch. Un bras entoure son cou, une main balaye ses cheveux dans un geste joueur mais profondément affectueux et Marcus n’est pas certain que qui que ce soit d’autre que sa propre mère l’a déjà touché comme ça. Il se surprend à apprécier le geste, à n’avoir aucune envie de coller celui à qui appartient cette main contre un mur pour lui dire de ne plus jamais le toucher.
Peut-être parce que pour une fois, il n’y a aucune moquerie, aucune condescendance. Il est dans son élément, c’est tout. Les cris le poursuivent jusqu’au vestiaire et il réalise qu’il participe à tout ce boucan et que son visage lui fait mal à force de sourire, mais il ne veut toujours pas s’arrêter. « You keep playing like that and I might feel like kissing the hell out of you Flint ! » s’exclame le coach de sa voix qui ressemble toujours plus à un aboiement qu’autre chose, même lorsqu’il est clairement heureux et Marcus laisse échapper un rire face à son enthousiasme. « Just did my job, Coach, » lance-t-il avec un sourire en coin en commençant à retirer ses protections et il sent qu’on l’attrape par le cou dans le creux d’un coude. « And he even pretends to be modest ! » beugle le coach avant de déposer un baiser sur sa joue, du genre bien trop bruyant et collant. Marcus grimace et se frotte la joue, mais il ne peut pas se retenir de sourire bien longtemps.

« Merlin, you smell, go take a shower. All of you ! » ordonne-t-il avant de quitter les vestiaires en continuant de beugler des compliments à tous les joueurs de l’équipe. Flint secoue la tête d’un air faussement blasé, puis achève de retirer sa tenue, pour se glisser sous le jet d’eau brûlant de la douche et se débarrasser de la sueur qui recouvre son corps. Ses muscles sont déjà un peu douloureux, signe qu’il a vraiment donné le meilleur de lui durant le match et Marcus est plutôt fier de cette victoire. Une fois propre, il sort et se sèche rapidement, avant de passer des vêtements dans lesquels il est tout de suite bien plus à l’aise après un match pareil. Les autres joueurs ne tardent pas être prêts eux aussi et ils sortent du vestiaire, un sac sur une épaule, leur balai sur l’autre. « Ladies and gentlemen, tonight, we drink ! » s’exclame un de ses coéquipiers. « Flint, you pay ! » Le jeune homme prend un air outré et s’apprête à répliquer, lorsqu’une silhouette familière attire son regard. « Er, I’ll be right back, » fait-il avant de s’éloigner du groupe, pour rejoindre sa mère. « You came, » dit-il un peu abasourdi. Viviane prend un air un peu outré. « Of course I came ! You were brillant. » Elle saisit son visage entre ses mains et puisque ça fait un moment qu’il la dépasse de deux têtes, il se baisse un peu pour lui permettre de déposer un baiser sur sa joue. « I’m proud of you, » dit-elle avec un large sourire et Marcus cligne plusieurs fois des yeux. « You are ? » murmure-t-il et pendant une seconde, il a de nouveau l’air d’un gosse, tandis que sa mère fronce les sourcils. « Of course I am. » Ses traits se radoucissent, son pouce caresse les pommettes du jeune homme qui se tient toujours courbé pour lui permettre de l’atteindre. « I’ve always been. » Il détourne le regard et un claquement de langue désapprobateur reporte son attention sur sa mère. « Don’t think about your father. This night is yours. Now, go drink with your friends, » ajoute-t-elle avec un clin d’œil.

They’re not my friends, manque-t-il d’ajouter. Mais finalement, peut-être que si, à présent. Alors il sourit, hoche vivement la tête et file rejoindre ses coéquipiers, qui l’ont vraiment attendu.

london, 1998
Marcus dépose ses clés sur le meuble de l’entrée et retire sa veste, qu’il accroche au portemanteau, puis retire ses chaussures. Un bâillement sonore lui échappe alors qu’il se traîne jusqu’à son salon. Ça fait trois jours qu’il n’est pas rentré et il ne sait plus vraiment comment il s’appelle tellement il est fatigué. Mais alors qu’il s’apprête à se laisser tomber dans son canapé, quelque chose attire son regard. Une pile de lettres, énorme, sur laquelle trône Silver, ses grands yeux plissés dans un air profondément agacé. « What’s all this ? » fait-il en s’approchant du monticule, les sourcils froncés. « Dude, you made a nest out of my mail ? » marmonne le jeune homme et l’oiseau hulule fièrement en ébouriffant ses plumes, l’air de le mettre au défi de critiquer son merveilleux nid créé à partir de la montagne de lettres de fans que Marcus reçoit. Ce dernier soupire et se passe une main sur le visage. « Seriously, how am I supposed to read it now ? Oh come on, Sil, is that blood ? You ate on my mail ? » Le nez plissé, il approche une main de la pile de lettres en espérant peut-être sauver ce qui peut encore l’être, mais un coup de bec l’empêche d’aller plus loin. « Oh for—alright, you know what, I’m too tired for your shit, » grogne-t-il avant d’aller enfin s’effondrer sur son canapé.
Cet oiseau ne sert vraiment à rien, Marcus ne sait même plus ce qu’il a bien pu lui trouver. Sil est minuscule, si bien qu’il ne peut transporter que du courrier léger et ça, c’est quand il en a envie. Mais en plus, les trois quarts du temps, il emmène ses lettres au mauvais endroit. Il n’écrit pas à beaucoup de monde, certes. En fait, il n’écrit qu’à sa mère, elle est la seule qui parvienne à déchiffrer son écriture infâme et à ne jamais faire aucun commentaire sur ses fautes. Il a fini par investir dans une Plume à Papotte, pour éviter à sa pauvre mère d’avoir à déchiffrer ses hiéroglyphes, mais il n’écrit quand même qu’à elle.

Ca le fait peut-être passer pour un mec qui s’en fout, mais il ne sait jamais quoi répondre aux gens qui lui écrivent et de toute manière, lire tout ce courrier lui demande un temps fou, alors oui, les lettres s’accumulent mais il n’a pas le cœur de les jeter. Marcus ouvre un œil en entendant le froissement du papier et Sil qui fait un boucan d’enfer. En penchant la tête sur le côté, il voit l’oiseau perché sur un côté de la pile de lettres en train de tirer sur un bout de papier. Pourquoi il garde encore cette bestiole ? Sa mère n’a pas arrêté de lui suggérer de prendre un hibou plus grand et plus coopératif, il devrait vraiment y songer.  Sil semble enfin réussir à extirper son bout de papier de la pile et vient se percher sur sa cuisse, la lettre dans le bec.
Marcus s’en empare et la retourne, pour reconnaître l’écriture délicate de sa mère sur l’enveloppe. Le jeune homme arque un sourcil. « You remembered where it was under all this shit ? » demande-t-il, interloqué. D’accord, c’est peut-être pour ça qu’il le garde. La bestiole sait être mignonne, quand elle veut. Le hibou enfonce ses serres dans sa cuisse, l’air de dire What d’you take me for ? et Marcus glapit de douleur, attrape l’oiseau et le renvoie bouler sur son nid. Cet animal est le démon. « Enjoy your nest before I burn it down, » marmonne-t-il avant d’ouvrir l’enveloppe, ignorant les protestations de Sil qui finit par lui tourner le dos et faire la gueule.

st mungos, 2003.
Marcus clopine avec ses béquilles, la mine sombre. Les Médicomages lui ont assuré qu’il serait remis sur pied et capable de retourner jouer en un rien de temps, mais son plâtre le démange déjà et il n’a qu’une envie, se l’arracher. Enfin, apparemment, il a de la chance de ne s’en tirer qu’avec une jambe cassée, avec la chute qu’il a faite. Il n’empêche qu’il ne peut pas jouer le prochain match et ça l’agace profondément. « Stop pouting like a child, sweetheart, » fait le ton doux de sa mère et il lève les yeux au ciel. Elle lui reproche de se comporter comme un enfant, mais ne peut s’empêcher de lui donner un de ces surnoms affectueux ridicules. Typique. Enfin, il ne peut pas se résoudre à lui en vouloir. « You’ll be out of the hospital tomorrow and back on your feet sooner than you think. » Elle s’arrête, juste devant les portes de l’hôpital et du coin de l’œil, Marcus aperçoit une silhouette familière qui passe d’un pas précipité. Merde, c’était pas Douglas, ça ? « Hey ! » Il sursaute un peu, reporte son attention sur sa mère qui le fixe d’un air sévère. « Sorry, what ? » bafouille-t-il. Elle soupire, caresse sa joue. « You scared me Marc, you know that ? I know you love what you do, and I’d never ask you to stop, but please, be careful. » Marcus esquisse un sourire en coin. « I’m always careful Mother, » la taquine-t-il et elle lui donne une tape sur le torse, avec un claquement de langue désapprobateur. « Alright, alright. I’ll be careful, » promet-il. Viviane lui lance un dernier regard suspicieux, se dresse sur la pointe des pieds tandis qu’il se penche pour l’embrasser sur la joue, puis sort de l’hôpital.

C’est là que la première explosion retentit.

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Mal.
Mal.
Il a juste.
Tellement.
mal.
Son souffle est bloqué dans sa gorge, ne semble pas vouloir aller plus loin, atteindre ses poumons qui le brulent de ne pas recevoir l’oxygène dont ils ont besoin. Il ne voit rien, il fait trop sombre, complètement nuit, il ne parvient même pas à distinguer ses propres membres. Il est coincé, quelque chose le bloque. Ou alors, c’est tout son corps qui refuse de bouger, il ne sait pas. Il y a une odeur épouvantable, ça sent le cuivre, le sang, mais il n’y a pas que ça. Le soufre et la mort, le cours de Potions de Snape.
Mais surtout la mort.

La sienne, probablement.

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Il ne sent plus rien, sinon qu’il a froid.
C’est probablement pire.
Il paraît que c’est mauvais signe.

Il chiale comme un gosse qui veut sa mère mais y a personne pour l’entendre.

Sa mère.
Il espère qu’elle a pu s’éloigner à temps.

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« -one –ere ! »
« -ak- ‘m ou-- ! »  

Il ouvre les yeux, la lumière soudaine l’aveugle et il les referme aussitôt.

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Il hurle à s’en briser les cordes vocales.
Il chiale jusqu’à ce que même ça soit une souffrance.
Mais la douleur ne s’arrête pas.
Sauf quand les ténèbres l’entourent, là, il ne sent plus rien.
Il veut y rester.

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Quelqu’un fredonne, il connaît cet air. Alors il tente d’ouvrir les yeux et quand sa vue se stabilise, il reconnaît les traits de sa mère sur un visage trop pâle. Des cernes mangent ses pommettes délicates et ses yeux sont rougis. C’est la première fois que Marcus la voit aussi mal coiffée et dans des vêtements qu’elle semble avoir enfilés vite fait, au lieu de prendre son temps pour composer sa tenue comme elle le fait toujours. Il ouvre la bouche pour parler, mais s’en retrouve incapable, sa gorge lui fait beaucoup trop mal. Alors il remue les doigts, en réalisant qu’ils sont recouverts par la paume de sa mère et que ça devrait attirer son attention. Elle redresse brusquement la tête, et quand elle le voit réveillé, ses yeux se remplissent de larmes et un hoquet lui échappe. « Oh Marc, sweetheart, you’re awake, how—how do you feel ? » sanglote-t-elle et il ouvre encore la bouche, mais c’est un souffle rauque qui ne veut pas dire grand-chose qui lui échappe.
« Do you want some water ? » Il hoche faiblement la tête, alors elle se lève et s’empare d’un verre qu’elle remplit d’eau, avant de le porter à ses lèvres en soulevant doucement sa tête pour l’aider à boire. « Do you feel any pain ? » demande-t-elle une fois qu’il a vidé le verre et il secoue la tête. « Oh Merlin, good, good. » Viviane glisse une main dans ses cheveux, elle semble incapable de s’arrêter de pleurer. « How… long ? » croasse-t-il pitoyablement et sa mère ferme les yeux, sa lèvre inférieure tremble. « Almost a month, you—you had inhaled so much magic smokes and potions they couldn’t give you anything else and you—you were suffering so much, but they couldn’t-- » Sa voix se brise et Marcus serre les dents. Il se souvient de la douleur, oui. De la fièvre, des délires, mais surtout de la douleur.

Il a souhaité mourir tant de fois qu’il ne peut pas les compter.

Marcus baisse les yeux sur ses jambes cachées sous le drap qui le recouvre et sent la panique s’emparer de lui. Il se souvient de la douleur dans son dos. Viviane suit son regard et prend son visage en coupe, avant qu’il ne puisse formuler la moindre pensée. « You’re going to be okay, the Mediwizard said they managed to repare you back. You’re alive and well, alright ? » murmure-t-elle et il hoche la tête.

Déjà, il se rendort, épuisé.

flint manor, 2003.
« I’m sorry, but there’s nothing more I can do. »

Oh il peut marcher, il peut courir même. Quand la douleur ne se réveille pas brusquement sans prévenir. Quand elle n’est pas si forte qu’elle le cloue au lit. Ils ne savent pas d’où ça vient, ils ne peuvent pas faire en sorte que ça s’arrête pour de bon.

« At least you can walk. »

Oh super, génial. Merci, il est soulagé. C’est vrai, de quoi il se plaint. Il ne peut plus jouer au Quidditch parce qu’un choc trop brutal pourrait endommager sa colonne vertébrale de façon irréversible alors plus personne ne veut de lui, même s’il a juré qu’il s’en fichait, mais il peut marcher ! Il ne peut plus faire la seule chose pour laquelle il était réellement bon, mais il peut marcher ! Il souffre le martyr et aucune potion n’arrive à réellement calmer la douleur, mais il peut marcher !
Marcus claque la porte derrière lui, il est retourné au manoir familial le temps de sa convalescence, sa mère préférant l’avoir à la maison pour s’occuper de lui et s’assurer qu’il va bien. Il n’ira plus jamais bien. « So ? » fait une voix et le jeune homme se fige. En bas des escaliers, son père l’attend, darde un regard sombre sur lui. « They can’t do anything more, » lâche le jeune homme d’une voix rauque. « Pity. » Oh oui, il a vraiment l’air d’être apitoyé par son sort, c’est fou. « Well, at least you’ll be able to take the Mark, now. » Un frisson parcourt l’échine de Marcus, dont la mâchoire se crispe. Son père arque un sourcil. « Y-yeah, sure, » répond-il en se maudissant d’avoir la voix qui tremble ainsi.

« Good. » Son père fait volte-face et s’apprête à remonter les escaliers, mais se fige juste avant de prendre la première marche. « Oh, and I have a job for you. A real job, » déclare son père sans même lui lancer un regard. Il monte les marches sans lui laisser le temps de lui demander de quoi il s’agit et Marcus ne peut que rester planté là, les poings serrés et la gorge nouée.