Coco a enfin lâché Luna. Elle n'arrive pas trop à savoir depuis combien de temps elles sont accrochées l'une à l'autre, deux ou trois jours peut-être ? Depuis qu'elle l'a trouvée, détruite, au fond de la forêt, elles ne se sont pas quittées. Coco n'arrive pas à se souvenir d'une personne avec qui elle a déjà été aussi fusionnelle, et cela lui ferait presque peur si elle ne l'adorait pas autant. Luna ne riait plus, mais Luna souriait et avec Coco elle souriait bêtement, parce qu'elles s'amusaient l'une et l'autre de blagues que personne d'autre ne semblaient comprendre. Leurs discussions, décousues et absurdes, faisaient lever les yeux au ciel de beaucoup des amis de Luna. En fait, les gens avaient déjà commencé à lancer les deux blondes ensemble, comme si elles créaient un monde parallèle lorsqu'elles étaient ensemble et qu'elles parlaient une nouvelle langue qu'il était impossible que les autres comprennent. Malgré tout cela, malgré l'étrange serrement au cœur qu'elle a ressenti à l'idée de la laisser seule (même si Luna n'est jamais véritablement seule dernièrement), elles ont fini par se lâcher. Luna a une réunion, un meeting, un truc de conseil et Coco n'a pas tout compris mais en gros elle n'a pas le droit d'y aller. D'accord, ok, tant pis, elle est à Poudlard, autant en profiter, non ?

Coco n'a pas encore pris la peine de se perdre dans Poudlard. Etant toujours accompagnée de Luna, elles ont toujours su où aller et même lorsque Luna ne savait plus où elle était, cela n'était pas grave, parce qu'elles n'étaient pas seules. Alors maintenant que Coco est finalement seule, elle veut se perdre, elle veut ignorer où elle se trouve, se laisser entraîner par les escaliers magiques et découvrir au hasard les détours de cette école devenue fort. Une école dont elle a tellement entendu parler, et dont elle a tant rêvé, et où se cachent tant de personnes qu'elle veut retrouver, Blackfish, Rolf, Rohan,... Peut-être que Nannie a réussi à trouver l'entrée et qu'elle est là, elle aussi ? Coco garde cela en tête mais, au fond, elle ne cherche pas vraiment, elle court à travers les couloirs, danse avec les tableaux, dévale le escaliers et elle doit être quelque part dans une des tours du château lorsqu'elle se prend à tater les Traces alentour.
Elle aime Poudlard parce que toutes les Traces s'emmêlent, comme dans la Maison de la Douceur, et que souvent elles se superposent dans un fouilli rassurant, une espèce de mélange étrange de sentiment qui fait que Coco peut savoir à peu près où est tout le monde peu importe où elle se trouve. C'est pourquoi, elle renifle doucement en se demandant qui est passé par là. Quelle surprise, lorsqu'elle ne tombe que sur une Trace unique, et seule, dans cet endroit visiblement reculé du château ?

Il n'est pas content, il n'est pas content et il ne peut pas le dire à tout le monde comme il le voudrait parce qu'ils sont tous si naïfs. Alors tant pis pour eux, il leur fout la paix, qu'ils fricotent donc avec un -
Il n'en faut pas plus pour attiser la curiosité de Coco qui, aussitôt, se lance à la recherche de ce drôle de monsieur qui doit vouloir faire quelque chose de bien spécifique dans un endroit aussi reculé ou qui veut juste être seul à grogner. Si c'est le cas, c'est dommage pour lui, parce que Coco arrive pour l'embêter. Elle commence tranquillement la piste, encore fraiche, qui suit un itinéraire assez simple. Ou c'est juste que l'habitude commence véritablement à rentrer dans la petite tête de la blondinette. Depuis Luna, depuis cette Trace qui lui a pris tout ce qu'elle avait, elle sent toujours plus les couleurs et les odeurs des gens, et elle a été comme assaillie en arrivant à Poudlard, tant il y en avait. Surtout, Traquer devient de quelque chose de plus en plus amusant, qui n'est pas loin de devenir un véritable passe-temps pour elle.

Coco n'a pas réfléchi à ce qu'elle ferait quand elle le trouverait. Elle a juste suivi sa piste, inconsciente des conséquences. Alors lorsqu'elle finit par le croiser dans un couloir, elle le laisse d'abord passer pour le dévisager. Elle ne pense même pas à lui adresser la parole, en fait. Il lui dit quelque chose, avec ses cheveux roux, et elle est quasiment sûre de l'avoir vu avec des gens importants de Poudlard, et sur des affiches en ville. C'est peut-être lui, Harry Potter ? Il est roux, non, Harry Potter ? Elle sait que c'est l'Elu, et qu'il est important, et pour elle les gens importants sont souvent en colère alors elle se dit que ça doit être lui. Il disparaît à un coin de couloir, et c'est là qu'elle réalise qu'elle est vraiment curieuse. Alors elle trottine jusqu'à lui, le rattrape, et marche à côté de lui avec un sourire gentil. « Hello. » Elle ne sait pas s'il sait qui elle est, elle suppose que non. « Why you very angry ? You bad day ? You wanna talk ? » Et elle est de nouveau là, Coco, avec son anglais approximatif, son petit accent, et ses questions beaucoup trop directes et qui en savent beaucoup trop. La Trace lui dit beaucoup, mais elle attrape rarement les noms et les explications, surtout les sentiments et leur représentation dans l'espace, ce qui provoque des questions plutôt que d'y répondre.

Blablabla accepte Malfoy. Ils ne comprennent pas. Blablabla sois plus tolérant envers lui. Personne ne comprend. Malfoy n’a rien à faire ici avec eux. Il a une marque noire sur son avant-bras montrant très clairement avec qui il est. Ronald préfère se couper un doigt que de croire que la fouine est de leur côté. C’est un Serpentard, un vrai. Un bien fourbe d’ailleurs. Ronald a mis de côté le fait qu’il a un fils à protéger et que sa famille est vraiment proche de Voldemort. Qu’il a aussi probablement sauvé Harry le jour où ils étaient prisonniers dans le manoir de sa famille. Mais Ronald refuse tout ça. Il est de mauvaise foi, il le sait, mais il n’y peut rien. Malfoy est un oiseau de mauvais augure. Au moment de voter, il a dit non et on l’a regardé avec des yeux ronds. Pourquoi ont-ils joué les étonnés ? Ils savent de quoi il est capable, ils savent les griefs qu’il a contre lui et que sa famille a contre la sienne. Il y a plein de choses que Ronald ne pardonnera jamais à la fouine et les insultes envers sa famille sont en tête. Il rage et peste en attendant parce qu’il s’est retrouvé en minorité. Comment est-ce qu’il va expliquer ça à Ginevra ? Et aux autres ? Il en a voulu à William de ne pas avoir été un soutien pour le coup. « Mais Ron, en t’énerve pas comme ça… » Il lui avait jeté un regard sombre. « T’as pris sa défense, Bill. Sa défense. À Malfoy ! » Ça l’avait rendu dingue. « La guerre change les gens. Tu le sais bien. » Il avait fait un geste de la main et il avait haussé les épaules. Ronald refusait de croire qu’un mangemort pouvait virer de bord comme ça. « Trop facile comme excuse. » Bill avait-t-il oublié le nombre de mangemorts qui avaient fait passé leurs actions pour de la manipulation faite à coup de sortilège d’imperium ? Parce que Ronald non. Il a écouté son père raconter ce genre d’histoires et Remus et Sirius en rajouter quand l’Ordre du Phénix a été refondé. Il s’était éloigné de son frère alors sentant tous ses nerfs crispés. Même Harry. En y repensant, il ferme les yeux d’indignation. Son meilleur ami a laissé la fouine intégrer le château sans sourciller. Il ne comprend pas. Il ne comprendra probablement jamais. Ron soupire et s’enfonce dans les couloirs parce qu’il ne veut voir et parler à personne depuis des semaines. A chaque membre du conseil qu’il pourrait croiser, il est sûr de voir une lueur condescendante dans leur regard, le prenant une fois de plus pour un idiot juste en colère contre tout et tout le monde. A chaque membre de la Renaissance, il y aurait de la curiosité sur le sujet de cette dernière réunion et il ne pourrait pas les regarder en face pour leur dire non rien d’important. Alors que si.

Il déambule sans but juste parce que ça lui fait du bien quelque part et au moins il ne va pas se ruer sur Malfoy pour le rouer de coups. Il n’aura pas à subir les regards exaspérés d’Hermione au moins. Puis pour le moment il n’a aucune raison valable de le faire. Alors il marche pour évacuer cette colère sourde qui gronde en lui depuis que la décision a été prise. Il a les mains dans les poches et le regard dans le vide. Il ne la voit pas lorsqu’il passe à côté d’elle et tourne à l’angle d’un couloir. « Hello. Why you very angry ? You bad day ? You wanna talk ? » Il sursaute légèrement, cligne des yeux et se retourne pour tomber sur une jeune femme blonde aux grands yeux bleus. Ils sont arrêtés dans un couloir plutôt bien éclairé où il peut voir tous les reflets dorés dans ses cheveux. Elle lui fait penser à Luna. « Hi ! » Fait-il mécaniquement. Elle a un drôle d’accent qui lui rappelle celui de Fleur un peu. Une Française ? « Ouais sale journée. » Continue-t-il encore un peu surpris et toujours aussi mécaniquement. Il ne développe pas plus parce qu’il ressent encore la culpabilité de la décision sur Malfoy « T’es nouvelle par ici ? » Il n’est pas sûr d’avoir déjà vu la jeune femme dans le château auparavant. Ronald, tu fais partie du Conseil et t’es pas au courant des nouvelles têtes ? Allons mets-toi à la page au lieu de ruminer sans cesse sur Malfoy et ses méfaits. « Je suis Ronald Weasley, mais tu peux m’appeler Ron. » Finit-il par dire autant qu’il se montre un minimum poli. La jeune femme ne lui a rien fait après tout. Ce n’est pas de sa faute si tout le Conseil a pété une durite avec Malfoy.

Bon, il a passé une bonne journée. C'est vrai ça,  y a des gens qui sont très énervés juste pour ça. Le plus souvent, ils ont des vraies grosses raisons parfois, mais le plus souvent ils ont juste envie d'être énervés. Comme Tiago. Tiago il a toujours l'air énervé pour rien. Ou alors c'est que Coco énerve les gens. Ou alors juste  parce que le monsieur énervé ne veut pas en parler. Ca aussi ça arrive. Coco, elle, elle pense que les gens devraient juste dire ce qu'il ne va pas et ça ira mieux. Pleurer un coup, s'énerver un coup, vraiment exprimer ce que l'on ressent... puis passer à autre chose. Après, peut-être que c'est Coco qui est bizarre.
« Are you new here ? » Aussitôt, le cou de Coco remonte, elle se redresse, un peu surprise. Heu, oui, non, heu, peut-être ? Elle clignote un peu des yeux, parce que soudain, elle se dit qu'elle a peut-être fait une bêtise. Parce que peut-être que, en fait, elle n'a pas le droit d'être ici. Elle se souvient que quelqu'un lui a dit d'être discrète il y a pas longtemps. Et dernièrement, ça parle de choses bizarres, de changements, il y a des gens qui partent, et il faut prouver des choses et Coco elle ne peut rien prouver. Elle n'a même plus de baguettes. Alors quand ce monsieur, qu'elle croit être très  important, la regarde de son air pas très gentil et lui dit ça, elle s'inquiète un peu. « I'm Ronald Weasley, you can call me Ron. » Ah, ce n'est pas Harry Potter.
Les Weasley oui. Elle a entendu parler des Weasley. D'abord parce qu'ils en parlaient souvent, les mangeurs de mort. Ils ne les aimaient pas, et les insultaient, mais elle n'a pas compris trop d'autres choses à côté en fait. Et puis elle sait qu'il y a d'autres Weasley aussi ici. Il y en a d'autres dans le coin, donc, ça doit être une grande famille. Une importante, sûrement ? Elle en sait rien, Coco, mais soudain son sourire est un peu plus discret, et même timide.

Ses mains viennent derrière son dos, elle prend son air un peu intimidé. « Ok Ron. » Elle sait bien faire la petite fille peureuse et intimidée, la Coco. Des années d'entrainement. Elle fait ça professionnellement, de faire la vierge effarouchée. Alors même si elle a peur, c'est avec un bon petit d'air d'idiote qu'elle dit : « I'm Coco, you can call me Coco ! » Elle n'a vraiment rien d'autre que ça, comme nom. C'est bien, les gens qui peuvent avoir des surnoms. Elle, à part Cocotte, ma douche, sale pute, et autres, elle en connaît pas trop. Ah si, il y a Luna. Luna qui l'appelle son petit soleil. « I'm new, yes, but very... sage ? Wise ? Nice ? I don't knowing say it. I no problem. I... I... I cook, and clean, and, and I... » Elle proposerait bien son corps, aussi, mais ce n'est pas le meilleur des cadres et elle n'est pas sûre qu'ils ne soient pas coincés. Il pourrait se vexer. Elle ne veut pas le vexer. Parce qu'elle veut rester ici, elle ne veut pas repartir tout de suite. Elle cherche encore un peu, légèrement paniquée, comment le convaincre autrement de la garder mais... « I no wand but... I wizard ! I... » Elle cherche ses poches, comme si une baguette prouvant son appartenance au monde de la magie allait apparaître soudainement. Elle lève les yeux vers lui, aux abois, et lui tend tout ce qu'elle a avec elle : un cookie des cuisines qu'elle a à moitié à moitié volé. Elle lui sourit, comme si le gâteau allait lui acheter un permis de séjour. Un éclat dans le regard, puis elle ajoute brusquement : « I friend Luna ! Luna my friend ! You... You knowing Luna ? » Elle s'est dit, bêtement, que ses ''contacts'' pourraient lui permettre de lui faire comprendre qu'il ne faut pas la chasser. Mais si ça se trouve, il ne connait pas Luna. Ou qu'il n'aime pas Luna. Même si pour Coco, c'est un peu impossible de ne pas aimer Luna.

L’inconnue prend soudain un air un peu intimidé qui surprend Ronald. Qu’est-ce qu’il a dit ? Ça y est, il a eu un ton agressif et il s’en n’est pas rendu compte ? Ça peut devenir un problème, ça, s’il commence à faire des choses dont il n’a pas conscience immédiatement. Il se traite mentalement d’idiot et ouvre la bouche pour s’excuser tout en ajoutant que si jamais il a été maladroit ou trop méchant il s’en excuse, il est à cran et faut pas lui en vouloir pour ça. Mais elle le devance. « Ok Ron. I'm Coco, you can call me Coco ! » Ronald s’apaise un peu. Il se prend trop la tête, il est sûrement fatigué. Coco donc. C’est un prénom original, il ne l’a jamais entendu auparavant. Et il trouve que ça lui va bien. « Nice to meet you, Coco. » Fait-il en prenant garde à ce que le ton de sa voix soit cordial et amical. Il ne sait pas ce qui a bien pu l’intimider avant alors il préfère marcher sur des œufs pour ne pas la braquer. « I'm new, yes, but very... sage ? Wise ? Nice ? I don't knowing say it. I no problem. I... I... I cook, and clean, and, and I... » Coco n’est pas d’ici non plus. Son accent semble bel et bien français. Ronald esquisse un sourire. Elle s’emballe. « Nice, je pense que c’est ce que tu cherches. » Précise-t-il pour l’aiguiller un peu. « I no wand but... I wizard ! I... » Le rouquin la voit chercher dans ses poches. Les retourner même. Et elle finit par lui tendre tout ce qui pouvait s’y trouver. Ça se résume à un cookie. Entamé. Le visage de la blonde semble s’illuminer pourtant et ça fait décrocher un sourire à Ronald. « I friend Luna ! Luna my friend ! You... You knowing Luna ? » - « Tu peux garder le cookie. » Il n’a pas très bien compris pourquoi elle lui a tendu non plus. « Je connais Luna oui, c’est mon amie aussi. » Il ne peut s’empêcher de continuer à sourire comme un idiot. Mais ça fait du bien de sourire un peu et d’être en compagnie de quelqu’un de nouveau, qui ne le connaît pas vraiment et qui ne sait pas qu’il fait sa mauvaise tête depuis quelques jours. Il sait qu’avec un nouveau membre, il n’aura pas droit à toutes les questions auxquelles il a droit à chaque fois qu’il croise un membre de la RDP. « C’est elle qui t’a ramené ici ? » Fait-il en désignant le château et en faisant attention à ne pas parler trop vite ou ne pas mâcher ses mots histoire qu’il ne perde pas Coco. « Tu viens d’où ? » Il aime bien entendre les histoires des nouvelles recrues. Même si elles sont bien souvent dramatiques, ça lui permet de se faire une opinion sur la personne qu’il a en face de lui et de savoir comment la placer dans le reste de la RDP. D’autant que pour le coup, il aimerait vraiment bien entendre son histoire parce qu’elle dit ne pas avoir de baguette, comment a-t-elle fait pour survivre sans baguette ? Qu’est-ce qui l’a amené à rencontrer Luna ? « C’est récent le fait que tu n’aies pas de baguette ? » Il a besoin de vérifier et avec un peu de chance, il doit peut-être leur en rester de leurs différents pillages, non ? Si ce n’est pas le cas, il pourra toujours lui en procurer une. Coco ne doit pas rester sans moyen de défense.

Il place une étrange confiance en ce petit bout de femme. Si elle a été ramenée par Luna, elle ne peut pas être mauvaise. Luna n’attire que les gens bons, pas les mauvais… enfin techniquement. Ron finit par se rendre compte qu’il doit probablement l’assommer avec toutes ses questions. « Excuse-moi, tu n’es pas obligée de répondre à tout. Bienvenue parmi nous. » Oui parce qu’il avait fini par oublier l’essentiel. On accueille d’abord et on questionne ensuite. Autant qu’il place dès à présent un climat de confiance.
Lui et ses manières…

« You can keep the cookie. » Oh. Bon. Tant mieux, se dit-elle un peu bêtement en l’enfournant aussi sec dans sa bouche. C’est peut-être pas très poli, mais le chômage et la compagnie de Luna font que la jeune blonde se préoccupe de moins en moins du regard des autres. Elle ne veut juste pas qu’on la fasse partir. Mais le monsieur Ron a l’air d’aller mieux, ça doit être Luna, parce qu’il lui sourit et ça la fait sourire à son tour ; Coco a toujours été un miroir à sourire. « I know Luna, yes, she’s my friend too. » Et le sourire s’élargit aussitôt, de voir ce point commun qui l’émerveille. Elle se perd un peu dans tous les gens qui se trouvent dans le château, et elle se demande souvent à quel point ils se connaissent les uns les autres. « Cool! She’s the best ! » s’exclame-t-elle tout simplement, en riant, gonflée de tout ce que cette autre forme d’elle-même lui fait ressentir. Luna, pour elle, c’est un peu comme l’odeur de la maison, et elle n’arrive jamais à se dire que leurs rencontres n’aient été que des coïncidences. « Is she the one that brought you here ? » Elle fronce d’abord un peu les sourcils. Elle entend acheter au lieu de ramener et elle se demande s’il est courant qu’elle est une prostituée, et s’il croit qu’elle est la cliente de Luna. (Alors que Luna n’a clairement pas l’argent de se payer Coco, et que de toute manière Coco lui fera tout ce qu’elle veut gratuitement.) « Where do you come from ? » Bah heu de la forêt ? Non avant ? Voire encore avant ? Il parle de son accent ? Oh Merlin que c’est compliqué parfois de comprendre les gens quand on parle mal la langue. On a tendance à tout prendre littéralement, surtout quand on s’appelle Coco et qu’on a déjà tendance à n’écouter qu’à moitié ce qu’on lui dit. « Has it been long since you’ve lost your wand ? » Après, dans les faits, il articule bien et il la regarde bien dans les yeux, du coup elle le comprend assez bien. Plus que le monsieur-de-la-forêt, qui parlait très très mal anglais c’était très dur à comprendre. Heureusement qu’ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre, tous les deux.
Ron par contre, il y a quelque chose chez lui, qui fait qu’elle essaye vraiment de comprendre. Sûrement parce qu’elle l’a senti très en colère quand elle l’a trouvé, et qu’elle veut à la fois le calmer et ne pas subir elle-même cette colère. Alors elle ne répond pas tout de suite, le fixant, essayant de comprendre ce qu’il veut vraiment savoir, à travers ces questions. Il y a toujours un objectif derrière beaucoup de questions : veut-il vérifier qu’elle n’est pas une menace, la faire se sentir à l’aise ou, peut-être, juste faire connaissance ? Coco réalise qu’elle a passé tellement de temps avec Luna, dernièrement, qu’elle est toute déshabituée aux interactions normales des gens normaux.
« I’m sorry, you don’t have to answer to all this. Welcome here. »

Il lui sourit, alors elle sourit. Elle commence à se dire qu’il est vraiment un gentil, même si tout le monde le recherche et que les mangeurs de mort, parfois, ont l’air d’avoir peur des Weasley. « It okay,  » murmure-t-elle, avant de lever les yeux vers le haut, en essayant de bien répondre. « So… Yes it Luna. And I come from the forest, and before the city, and before London, and before Paris. » Elle accentue le Paris avec un sourire parce qu’elle se doute que c’est ça, au fond, qu’il veut savoir. « And my wand… In the forest… So not long. It was trapped. » Elle explique très sérieusement cela, sans qu’on puisse savoir si elle avait vraiment perdu sa baguette dans un piège. « A trap of rabbits. » Oui, du coup un piège pour lapins, pas un piège constitué de lapins. Ses yeux s’illuminent alors qu’elle fait glisser son sac à dos en bas de ses bras et qu’elle l’ouvre, un peu brusquement, et qu’elle s’agenouille pour fouiller à l’intérieur. Elle met presque la tête dedans, parce que comme tout bon sac qui se respecte, il n’a pas vraiment de fond. Merci Rolf. Finalement, elle a un cri de joie et en sort une baguette. Ou plutôt deux morceaux d’une baguette, richement ornée et soigneusement taillée. « Here is it ! » Elle lui présente et lui tend sans une once d’hésitation. « The trap eat it ! » Et elle rigole, comme une enfant, de son image, sans avoir l’air vraiment triste ou touchée de cette perte. Un autre sorcier aurait considéré le cadavre de sa baguette comme charmé de sentiments…
Coco, elle, la considère simplement comme un souvenir un peu triste de sa maison.