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sujet; There was light before the rain began (penny) fin juillet 2003

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there was light before the rain began

fin juillet 2003 &
herpo creek


Le pas pressé, tu files vers chez toi. Pas rassuré par l'ambiance nocturne, tu t'empresses pour aller te réfugier à l'intérieur. Près de tes Glaces à l'Ennemi et ton stock de scrutoscopes, un semblant de sécurité ridicule pourtant si nécessaire pour le gosse effrayé que tu es resté. Il n'y a plus que les rayons de lune pour te permettre de voir où tu mets les pieds lorsque tu passes la clôture du jardin. Tu es accueilli par un léger bruissement d'ailes, ton regard se lève automatiquement sur la minuscule chouette qui tombe sur toi. La lettre attachée à sa patte doit peser presque aussi lourd que l'animal offert par ta sœur. Il se pose maladroitement sur le sommet de ton crâne dans un dernier hululement d'effort. D'une main agacée, tu empoignes l'oiseau et de l'autre tu détaches le courrier. Tu le places négligemment sur ton épaule, persuadé que ce crétin de volatile s'est déjà endormie.

Un pied sur le perron, tes oreilles sont alertés par un bruit de talon qui claque derrière toi. Tu pivotes pour voir une maigre silhouette sur le trottoir. Tu commences à connaître par cœur ses formes à force de la voir rôder dans l'ombre autour de ta maison. Si au départ, tu étais contrarié de voir ton foyer surveillé, l'irritation s'est adoucie en découvrant Pénélope. Tu ne la connaissais pas vraiment. Que de nom, que de réputation. Mais ça suffisait à t'impressionner. Pas comme un gosse qui idolâtrerait une star du Quidditch, mais pas loin. Ce petit bout de femme possède l'audace et l'intrépidité qui te manque terriblement. Et plus encore. Tu partages les mêmes envies de demeurer dans le camp des gagnants. Mais elle, elle s'en donne les moyens. Toi non. Elle n'a pas peur de trahir, met de côté certaines conséquences. Et tu es parfaitement incapable de tout ça. Tu es juste bon à rester à ta place sans trop t'engager. Bon à admirer au lieu d'agir.

Tu gravis les quelques marches du perron et entres chez toi. Trois secondes plus tard, ta tête apparaît maladroitement dans l'encadrement. « Tu viens ? » Une invitation un peu gauche, presque crié à Pénélope toujours dehors. Tu perds souvent ta contenance quand elle est dans les parages. Pas de quoi être fier. Tu affiches un sourire mal assuré et tu disparais à nouveau. Tu rejoins le salon avant de déplier le bout de parchemin toujours à la main. Une note de ta sœur. Tu jettes un coup d’œil à ses quelques mots. Mais l'essentiel y est. Non, elle n'a pas aperçu votre mère. Non, cette nouvelle n'est pas celle que tu attendais. Ça fait trois jours maintenant qu'elle ne s'est plus montrée chez elle, au Chemin de Traverse ou autre endroit public. Et tu crains de plus en plus de la retrouver sur ta table de travail à la morgue. Mais Vanja ne semble pas inquiète. Personne ne semble s'en soucier à vrai dire. Pas même son mari. Il n'y a que toi, seul et coincé avec ce sentiment désagréable qu'un accident est venu barrer la route de ta mère. Un kidnapping, un meurtre, rien de bien joyeux.

La question à la fin de la lettre te fait légèrement sourire. Pourquoi lui avoir demandé si elle connaissait des personnes intéressé par des cadavres ? Une requête glauque, surtout pour toi. Tu ne lui as pas encore fait part de tes projets de trafic pour glaner quelques informations sur ta mère. Tu n'es pas certain qu'elle comprenne ton acte désespéré et si ta prudence te permettra de mener ce plan à terme. Pas la peine de t'étaler sur ça pour l'instant. C'est trop tôt. Peut-être que ta mère va réellement réapparaître du jour au lendemain, s'excusant pour … non mais pourquoi ? Pourquoi elle n'aurait rien dit à personne, pour quelle raison elle s'absenterait plusieurs jours ? Tout ça n'a aucun sens.

Tu balances le courrier sur la table basse du salon avant de te retourner un peu trop brusquement vers Pénélope, déstabilisant au passage la chouette toujours sur ton épaule. Un hululement indigné plus tard, elle s'envole hors de la pièce. Tu dénoues ta cape qui finit balancé sur le canapé, tes opales stériles levées sur la jeune femme. Amoureux du silence, quand il ronronne de réconfort et de compréhension. Oui mais avec Penelope, tu t'efforces d'ouvrir la bouche. Pas toujours. Mais le plus souvent, comme poussé par une vague de sociabilité. Avec elle, tu ne te laisses pas noyer dans le mutisme avec la même quiétude qu'à l'ordinaire. Non, tu as presque un besoin douloureux de parler, de vomir encore et encore des mots sans sens. Simplement pour combler le vide, simplement pour rentrer dans des cases. Pour montrer que tu existes. Que tu n'as pas son courage, mais que tu existes.

Tu pars sur un monologue de questions banales : est ce qu'elle va bien, comment s'est passé sa journée et d'autres conneries de ce genre. Tu continues de parler pendant que tu vas chercher deux verres et une bouteille dans la cuisine. Mais lorsque tu retournes dans le salon, tu bloques ton élan. « C'est rien. » Tu siffles entre tes dents, les prunelles rivées sur la silhouette de la jeune femme trop proche de la lettre que tu viens de balancer. À moins que ce soit ta paranoïa qui évalue mal les distances.
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HUNTED • running man
Penelope Clearwater
Penelope Clearwater
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‹ âge : vingt-huit (03/04)
‹ occupation : une fugitive, évadée d'Azkaban.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3592
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
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there was light before the rain began

fin juillet 2003 &
herpo creek


Les gouttelettes s’infiltrent entre les pavés, font briller le sol de la rue autrement ensoleillée. Il a plu un peu plus tôt, elle le sait Penelope parce qu’elle a passé la journée dehors, les mains dans les poches de sa cape d’un bleu nuit presque noir, la tête baissée sous son capuchon de la même couleur, masquant la blondeur de ses boucles. Voilà à quoi se limite sa vie désormais: elle joue les chiens de garde pour un membre de l’Élite ou deux, restant dans l’ombre pendant qu’ils continuent leurs vies insouciantes. Ce n’est pas très intéressant, ça l’occupe à peine, mais ça la fait sortir et voir du monde et, des membres de l’Élite sur lesquels elle est chargée de garder un œil, Zoran est de très loin son préféré. Déjà parce qu’il lui cause peu de problèmes, n’essaye jamais d’échapper à sa filature et il accepte même bien souvent sa présence chez lui. Il ne la regarde pas mal, ne semble pas la juger, au contraire, sa maladresse laisserait à supposer qu’il ne la déteste pas. C’est assez nouveau pour elle et elle devrait en profiter, mais elle n’y parvient pas tout à fait, rendue méfiante par la force des choses. Elle le suit à bonne distance, comme pour lui laisser un semblant d’intimité, alors même qu’il doit très bien savoir que, comme toujours, elle est là, dans son ombre, sur ordre de celui qui lui a apposé la marque à son bras, celle qui fait défaut à Zoran et lui vaut d’être ainsi suivi. Elle s’arrête un peu avant marches quand il passe la porte et elle se retourne pour jeter un coup d’œil au reste d'Herpo Creek, toujours aussi lisse et banale, toujours aussi parfaite à ses yeux. « Tu viens ? » Il lui lance ça, comme si c’était normal. Quelque part, ça l’est un peu devenu, ou du moins ce n’est plus si exceptionnel que ça. Ça n’en reste pas moins étrange toutefois, d’inviter la mangemorte chargée de sa protection -, alors que tout le monde sait que signifie surveillance - chez lui. Comme si c’était normal de s’adresser normalement à Penelope Clearwater, avec respect. Il lui lance ça comme si c’était évident qu’elle allait dire oui, comme si l’invitation était routinière. Et malgré l'habitude, Penny ne sait pas quoi répondre à ce qu’elle perçoit comme un élan de gentillesse à son égard, un peu trop gros pour être vrai, alors elle hoche simplement la tête et grimpe les marches pour se faufiler dans l’entrée avant que l’offre ne tombe à l’eau. Elle croit encore que c’est possible.

Il continue sa vie, détachant une lettre de la patte de son hibou et la lisant sans plus attendre alors qu’elle s’introduit dans le salon, qu’elle connaît assez bien désormais, à force d’avoir été tirée de l'étonnante canicule pour en trouver la fraicheur. Généralement une boisson lui est proposée et, si la conversation n’est pas transcendante, elle est reconnaissante de cet effort, malgré sa méfiance protectrice. Elle ne veut pas se tromper, elle ne veut pas tomber dans le panneau et ça n’a pas de sens que Zoran la traite ainsi, alors elle s’imagine tout plein de choses pour expliquer son attitude. Peut-être qu’il essaye de l’amadouer pour ne pas qu’elle balance quoique ce soit sur lui à ses supérieurs. Mais il n’a, à sa connaissance, rien à cacher. Et puis, de toute façon, ça ne marcherait pas. Penelope ne se permet aucune vague, aucun écart quand il s’agit de servir le Magister. Sa position est encore bien trop précaire. Si elle découvrait quelque chose, elle le mentionnerait dans son rapport. Les questions fusent, d’une banalité confortable, elle n’a pas besoin de réfléchir pour répondre: elle va bien, sa journée s’est bien passée, c’est bien gentil de l’avoir invitée à l’intérieur, merci. Il s’éclipse un instant, probablement pour rapporter à boire depuis la cuisine, elle connaît un peu le manège, Penelope maintenant, elle trouve ça rassurant que tout semble se répéter, toujours un peu de la même façon, la routine est quelque chose qui lui a manqué quand elle était avec les insurgés et même si c’est pas exactement à ça qu’elle s’attendait en revenant à la société, il y a un certain confort à ne plus être confrontée à des surprises à longueur de journée. Ses yeux dérivent vers la lettre jetée par lui sur la table un peu plus tôt, elle hésite un instant, mais ne s’avance pas malgré sa curiosité. Elle est là pour le surveiller, mais ça ne veut pas dire lire qu’elle peut lire ses lettres, ou du moins pas tant qu’il est dans la pièce d’à côté. « C'est rien. » Sa voix siffle alors que la jeune femme replace une mèche blonde derrière son oreille. Elle sursaute presque en tournant la tête vers lui, un sourcil arqué. « De quoi ? » son regard rivé vers la table et le morceau de parchemin, ne laisse pas beaucoup de place au doute, mais Penelope n’a pas bougé depuis qu’il a quitté la pièce, si ce n’est pour ôter sa capuche, en profitant pour essuyer la fine pellicule de sueur sur son front ; ce n’est pas comme s’il avait pu lire son hésitation dans ses pensées. Elle esquisse un sourire, pour essayer de détendre l’atmosphère: « Je te crois suffisamment malin pour ne pas simplement balancer comme ça une lettre qui aurait une quelconque importance. » suffisamment, précautionneux  - pour ne pas dire paranoïaque - surtout. Avec tous ses scrutoscopes et glaces à l’ennemi, elle serait bien surprise qu’il soit aussi peu prudent avec elle dans la pièce. C’est aussi pour ça qu’elle ne s’est pas approchée, malgré sa curiosité, elle pensait déjà savoir qu’il n’y avait rien d’intéressant pour elle dans les quelques lignes rédigées à l’intention de Zoran. La réaction, presque agressive du Travers, la fait douter néanmoins, peut-être que la lettre renferme plus de secrets qu’elle ne l’aurait cru.
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There was light before the rain began (penny) fin juillet 2003

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