One word turns into war

But there's one thing you must remember. Whether you want it or not, once you have created bonds between you and other people, those bonds will never disappear.

SEPTEMBRE 2003 ; #Eirenyss 1

Elle expire et entre ses lèvres serrés, la respiration est tremblante. Entre ses doigts trop serrés, un parchemin est froissé. Elle pensait qu'ils la laisseraient en paix maintenant ; elle a cru, en filigrane, bénéficier d'un sursis. Elle accepte déjà de laisser Aramis dans leur maudit Cercle, est-ce qu'ils veulent aussi qu'elle donne leur enfant à naître, ce morceau d'elle et lui qu'ils n'ont pas encore bousillé ? « Miss Mayfair est arrivée, elle vous attend à l'accueil. » Annonce Sara, son assistante, en la fixant d'un air intrigué. Elle, aussi bien que la petite, ne se font pas encore totalement à l'idée qu'elles sont toutes les deux empathes - droguée afin de brider son empathie, Nyssandra n'a rien senti pendant un an, ne s'est doutée de rien jusqu'à ce qu'elle parvienne à se libérer des potions de Rookwood et à reprendre la maîtrise de son don. Aujourd'hui, c'est encore un peu difficile de s'adapter. « Sara. » Ses doigts s'enroulent autour du poignet, évitant la peau, se posant sur le tissu précieux du chemisier à la mode. Et l'assistante lui lance un regard curieux : « Tu cacheras ton empathie et tu considèreras tout ce que moi ou Eirene Mayfair comme la vérité. » Depuis qu'elle a découvert le secret de la petite, elle se sent comme le devoir de la protéger d'eux. « C'est bien clair ? » Et Nyssandra ne se lève qu'une fois que Sara acquiesce. « C'est pour te protéger, d'accord ? » Nouvel acquiescement, et elles descendent à l'accueil où une hôtesse a invité Eirene à patienter sur l'un des fauteuils moelleux avec une tasse de thé et quelques biscuits délicats.

Une nouvelle expiration avant d'arriver dans le champ de vision de Mayfair, et Nyssandra s'exclame, avec tout l'enthousiasme du monde : « Eirene, comment vas-tu ? » La main qu'elle tend à la brune est invitante, le sourire sur ses lèvres est parfait. « Je suis tellement contente de te voir, ils se sont bien occupés de toi, j'espère ? » Et elle lance un regard vers le bureau de l'accueil, la secrétaire assure aussitôt que oui ; Nyssandra est un peu rassérénée par sa démonstration puérile d'influence. A l'époque de Poudlard, c'était elle qui avait la main haute sur Eirene ; et aujourd'hui, c'est Eirene qui l'amène en mission, qui joue les bourreaux. Une ironie amère que Nyss ne goûte pas. « Nous pouvons y aller ? Je suis sûre que tu meurs d'envie de le rencontrer, non ? » La chroniqueuse, elle, mourrait d'envie d'en finir.

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SEPTEMBRE 2003 ; #Eirenyss 1

« Très bien, merci. Et toi ? » Elle a cru ... Elle s'était imaginé que - mais non, Eirene Mayfair n'est que calme et apaisement quand elle la trouve à l'accueil. « Comme un charme ! » Confortablement installée dans un fauteuil, la métamorphomage a l'air d'une personne importante et confiante, loin de l'adolescente complexée que Nyssandra enviait et détestait tout à la fois. Une ironie parfaitement dégoûtante, un tableau nouveau qu'elle déteste autant que l'ancien. Sans doute est-ce pour cette raison que Nyssandra se sent obligée d'être plus bossy qu'elle ne l'est en réalité - menaçant du regard la réceptionniste de foudres terribles si le moindre impair a été commis envers son invitée. « Plaisir partagé. » Il y a comme un tic nerveux qui agite les lèvres de Nyssandra, manque de les froisser en moue - un moment, la chroniqueuse se demande si Mayfair, probablement au courant de sa situation, le fait exprès pour enfoncer le couteau dans la plaie ou si c'est simplement sa position d'envoyée mangemorte qui la rend si satisfaite. « Comme tu peux le voir, ça a été le cas. » « Bon, c'est très bien alors. » Souffle-t-elle, s'appliquant à afficher décontraction et désinvolture dans le sourire qu'elle rendit à Mayfair. D'une question, elle tente de reprendre le contrôle de la conversation et peut-être même de cette irritante situation. Une maîtrise illusoire, bien sûr - Nyssandra ne maîtrise plus rien depuis cette satanée exécution, elle ne fait que se démener pour essayer de se défendre contre de plus gros prédateurs qu'elle, regrettant de ne pas être une sorcière plus forte, plus compétente comme l'est probablement Mayfair. Mais même ça, Eirene ne le lui laisse pas, lui rappelle de sa question que c'est elle qui impose le rythme et prend les décisions : « Mais avant d’y aller, as-tu des questions sur la manière dont nous allons procéder ? » L'agacement se lit un instant au fond des yeux, Nyssandra se force à le ravaler, esquissant brièvement une moue alors qu'elle secoue la tête à la négative. « L'équipe est déjà sur place pour installer le matériel, nous pouvons prendre la cheminée directement d'ici pour rejoindre la maison de l'auteur. » De la main, elle présente ladite cheminée d'accueil où ronronne un feu paresseux. « Si ça te convient, bien évidemment. » Conclut-elle, grinçante.