‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3610
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
percy weasleyThe world was on fire and no one could save me but you. It's strange what desire will make foolish people do. I never dreamed that I'd need somebody like you. And I never dreamed that I'd lose somebody like you
Les pleurs de Cat arrachent Penelope à son sommeil, comme toujours, assez léger. C’est difficile d’accepter de se reposer quand on ne peut s’empêcher de penser à la réplique presque exacte du bébé qui geint dans son berceau, beaucoup trop loin d’elle, à Londres. Se reposer c’est accepter que la journée a été perdue, qu’elle ne lui a pas amené son deuxième enfant et qu’il faut tout remettre au lendemain. Sauf qu’elle a déjà connu une trentaine de lendemains tous plus amers les uns que les autres. Les pleurs de Cat l'arrachent à son sommeil, mais elle est tout à fait capable de rester immobile dans son lit, face au mur et de laisser un autre s'occuper de sa fille. Elle délègue beaucoup de ses responsabilités, même si elle passe beaucoup de temps avec Cat, elle ne la touche pas beaucoup, l'observe avec amour de loin, pense à elle et Benjen, tout le temps, la regarde dormir comme s'il s'agissait de la chose la plus intéressante au monde, mais elle ne la prend pas dans les bras autant qu'elle le voudrait, ne joue pas avec et ne la nourrit que si Percy n'est pas disponible pour le faire. Penelope, secrètement, aurait bien aimé pouvoir la nourrir naturellement, mais comme les médicomages auraient pu le lui dire s’ils avaient cru un seul instant qu’elle s’occuperait véritablement de ses enfants (ou de l’un d’eux en tous cas), le déni de grossesse et le caractère prématuré de la naissance n’ont pas permis à son corps d’être exactement aussi prêt que celui d’autres femmes et ainsi ce bénéfice - ce lien en plus avec sa fille, ainsi qu’elle voit la chose - lui est refusé. Ce n’est pas véritablement un problème: Percy est plus doué qu’elle sur tous les plans quand il s’agit de Cat. Penelope adore Catelyn, créature qui relève du miracle le plus pur à ses yeux, mais elle ne s’en occupe pas autant qu’elle pourrait ni le devrait, comme craignant de la teinter par sa magie noire, par sa déloyauté, par tous les tords qu’elle a commis. Elle adore sa fille et veut le meilleur pour elle, seulement, réaliste, Penelope sait que le meilleur, ce n’est pas elle. Ça se rapproche certainement plus de Percy, qui justement se réveille difficilement sur l’autre lit. Mais Penelope a déjà les pieds sur le sol et s’approche rapidement de l’infant. “ Je m’en occupe. ” fait-elle doucement, comme s’il y avait encore quelqu’un à réveiller après les hurlements poussés par Cat, qui se calme toutefois assez vite quand sa mère la prend dans les bras. Penny a peur de ne pas être très bien pour sa fille, peur de la casser un peu, mais Cat se calme toujours très vite quand c’est sa mère qui s’en occupe, peut-être parce qu’elle comprend le précieux et la rareté de la chose, peut-être parce qu’elle ressent tout l’amour que Penelope peut lui porter. Elle semble faite pour reposer dans ses bras pliés pour l’accueillir confortablement, la tête reposant contre sa poitrine. La jeune mère vient se rasseoir sur son propre lit en berçant doucement le bébé et lui murmurant quelques mots doux. “ Qu'est-ce qui t'arrive ma jolie Kitty Kat? Maman est là. Tout va bien. ” fait-elle en déposant un baiser sur son front. C’est le mensonge le plus nécessaire qu’elle ait jamais prononcé et celui pour lequel elle se hait le plus.
Elle espère que Percy est déjà rendormi. Il est toujours épuisé le soir venu et, contrairement à elle qui fait souvent semblant seulement de dormir, il trouve rapidement le sommeil, quoiqu’elle ait remarqué que ce ne soit jamais pour très longtemps. Percy est presque toujours auprès de Catelyn. C’est aussi ça qui intimide un peu Penelope. Elle ne sait pas exactement comment agir avec lui, les marques de leur vie commune passée reviennent assez vite, mais, elle ne sait pas jusqu’où aller, elle ne sait pas exactement comment le remercier, les mots ne semblant tout simplement pas suffisant pour honorer ce qu’il a fait pour elles, pour eux tous. Avec Cat dans l’addition, tout est à la fois plus simple et plus compliqué, sa seule présence semblant renforcer leur lien tout en mettant un peu plus à mal le cœur de la Clearwater. Discuter avec Theodore n’aura rien su rendre plus aisé pour elle. Elle sait ce qu’elle ressent, mais elle n’avait pas besoin de Theo pour ça. Et elle n’est toujours pas prête ni à l’avouer ni à y faire quoique ce soit car comme pour Cat, elle n’estime pas mériter Percy. Avec le bébé dans les bras, il ne semble rien pouvoir lui refuser, elle s’en doute, mais elle ne souhaite précisément pas le piéger comme elle a eu la sensation de le faire en découvrant en même temps que le monde sa grossesse. Et elle lui en a déjà trop demandé et lui a déjà trop pris. Quand elle relève son regard céruléen, elle voit tout de suite que Percy ne dort pas. Ne dort plus. Ne se rendormira pas. Cat en revanche ne s'agite déjà plus du tout entre ses coudes et sa tête se fait lourde, elle pourra bientôt être déposée en toute tranquillité dans son berceau, mais pour l'instant elle est encore dans ses bras les yeux mi-clos et il y a le regard de Percy sur elle et elle a l'impression de tout faire de travers, de ne pas la tenir comme il faut, de ne pas l'aimer comme il faut. “ Je suis désolée qu'elle t'ait réveillé. ” Il mérite de dormir correctement et il mérite qu'elle soit plus présente et pas toujours en train de réfléchir dans la serre, incapable pourtant de pondre un plan correct pour sauver celui qui a échoué. À dire vrai elle ne sait pas à quoi ressemblerait sa vie si Benjen était là. Elle ne sait pas si elle resterait dans ce cottage. Si elle essaierait de passer la frontière et aller n'importe où, retrouver son frère Achille en France, frère qui pourtant n'a pas voulu d'elle quand elle était encore dans le camp des vainqueurs. Elle ne sait pas si elle, Percy et les enfants pourraient un jour être une véritable famille. Elle ne sait pas, ne s'imagine pas vraiment, mais elle sait que c'est cette vie-là, quelle qu'elle soit, qu'elle désire et qu'elle n’aura de cesse de l’avoir obtenue. Elle n'en parle pas beaucoup cependant, parce qu'elle n'a pas envie de s’énerver et elle n'a pas envie de faire peser plus de poids que nécessaire ou qu'il n'en pèse déjà sur les épaules pourtant solides de Percy. Elle se doute que la culpabilité l’accable déjà, parce que c’est lui qui n’a pas su arriver au cottage avec les deux enfants. Elle aimerait régler la chose elle-même, elle aimerait prendre les risques seule, elle voudrait faire ça pour elle, pour Cat, Benjen et (surtout) Percy. Elle aimerait faire ça pour se racheter.
‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3272
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
you and i walk a fragile line
My conscience has been poisoned - Infected by hate that has broken - The thoughts buried in my mind - So convinced that now I'm fighting - My own self inside Percy voulait être père. A présent, mis devant le fait accompli, il ne savait tout bonnement pas comment procéder. C'était un sorcier qui avait eu la tête emplie de rêves, de désirs, de projets et qui avait tout mis en oeuvre pour les réaliser. Pourtant si son désir de paternité avait fini par s'exprimer en grandissant, jamais il n'avait imaginé qu'il se retrouverait dans une telle situation. Comme si la vie n'avait pu se contenter de lui offrir une famille et qu'elle s'était permise d'ajouter sa dose de jugement et de pénitence dans l'aventure. Le punir d'avoir aimé la Clearwater, d'avoir agit comme le ferait deux amants, d'avoir comblé ses envies. Le point de départ, l'origine de leur situation actuelle. Non pas qu'il eut une seule once de regret depuis mais tout ça lui paraissait si lointain et récent à la fois, qu'il se sentait désespérément perdu. Il l'aimait encore sauf qu'entre-temps une guerre avait fait rage, qu'il avait appris à haïr Penelope puis à essayer d'aller de l'avant. Ils avaient également depuis, découvert la conséquence de leur acte passé. Une solution du destin pour remettre à l'ordre du jour leur relation et ses sentiments refoulés. Il avait voulu lui faire plaisir, pensant agir de manière juste et il s'était retrouvé là - à ne plus savoir de quoi serait fait son avenir. Sans plan de secours ni porte de sortie, juste livré à lui-même. A se demander chaque jour si la vie lui réservait encore des surprises, si elle n'avait pas par hasard une seconde chance à lui offrir. Ou alors, devait-il accepter son destin? S'acquitter de sa pénitence, à vivre caché et loin de sa famille? Combien de temps avait-il passé à redorer son blason auprès du clan Weasley? Car cette fois-ci, il aurait pu détenir l'éternité entre ses mains qu'il ne pouvait s'imaginer être pardonné. Pas cette fois. C'était la faute de trop. C'est désemparé qu'il réalisa enfin la valeur du sacrifice qu'avait effectué Penny quelques années plus tôt. Se couper du monde et laisser lentement mais sûrement ce sentiment d'abandon s'emparer de son corps et son esprit. Une fuite, sans retour possible et ce besoin irrépressible de donner un sens à sa vie. La sienne il l'avait passée à se battre pour un monde meilleur, des idées, sa famille, mais aujourd'hui, qu'avait-il? Pouvait-il poser le mot de famille sur ce lien du sang créé de toute pièce? Devait-il se battre pour une cause? Et si oui, comment? Le rouquin n'avait pas encore réussi à fournir des réponses à ses tourments mais il subsistait son unique ligne de vie pour lui faire garder les pieds sur Terre. Catelyn. Non pas, bien évidemment, que Penny n'eut aussi son influence dans l'équation . Cat' avait besoin de lui pour vivre. Il ne pouvait laisser cette petite âme n'ayant rien demandé à personne, livrée à elle-même. Percy avait un devoir envers elle, un contrat à vie. Redevable éternellement et non l'inverse, car un être humain né dans de telles conditions ne devait décidément rien à ses géniteurs. Envers Benjen aussi il devait offrir amour et présence et c'était sûrement ce point qui le fragilisait le plus. Parce que Ben il était loin et que le rouquin il se sentait impuissant, mauvais et irresponsable. Comment avait-il pu fuir? Sans lui. Avait-il crû qu'il trouverait une solution pour le récupérer plus tard? Parce qu'à l'évidence, il avait eu tort sur toute la ligne. Avec son échec, Percy venait de condamner ses enfants et Penny à vivre dans la tristesse, la douleur et les regrets. La sentence ultime à leurs agissements.
Le Weasley ne faisait que somnoler lorsque Catelyn fit de une nouvelle fois preuve de sa présence dans la chambre de fortune. Le lit de camp dont il avait hérité était censé être assez confortable pour dormir s'il en ressentait le besoin. Et le problème ne se posait pas, cette installation, bien que sommaire était parfaitement viable. Sauf que quand il tombait de fatigue, les réminiscences s'emparaient de son esprit et le traumatisaient plus encore qu'en plein jour à vouloir trop réfléchir. Il n'arrivait à mettre des mots sur ce qui s'apparentait à des cauchemars et mauvais rêves. Ne s'en souvenant que trop rarement à son réveil, il héritait le plus souvent de la désagréable sensation de mal-être. Trempé de sueur, la respiration saccadée, le cœur résonnant au fond de sa poitrine et ses veines tremblantes à travers sa peau. Comment se sentir bien alors qu'il devinait en plus, non loin de lui, une sorcière qui n'avait toujours pas réussi à fermer l’œil. Chaque nuit, ne pouvant deviner si la blonde s'apprêtait à s'endormir, il préférait rester allongé, ne bougeant pas d'un iota. S'efforçant de retrouver son calme. S'efforçant de faire fuir cette sensation de malaise profond. Et c'est ainsi, que tout naturellement, aux cris de sa fille, c'était lui qui se levait, la plupart du temps. N'était-ce pas de la sorte que se devait d'agir un père pour laisser la mère se reposer? Sauf que Percy, il s'en occupait nuit et jour de Cat', qu'il veillait sur elle tandis que Penny disparaissait dans son endroit favoris : les serres du cottage. Heureusement qu'elles existaient, ces serres. Parce que c'était à se demander où la sorcière serait allée se terrer. Le rouquin l'imaginait lire et continuer à s'instruire entourée des innombrables variétés de plantes. Et ce non sans rancœur. Car si ses suppositions n'avaient jamais été fondées, il retenait une chose, c'est que lui, Perceval Ignatius Weasley avait mis de côté sa nature d'érudit au profit de sa fille. Pour se construire une barrière avec son esprit, s'abstenir de trop penser et sans doute que la Clearwater avait sa technique bien à elle pour s'échapper. Il lui en voulait, parfois. Lorsqu'il commençait à être pris de panique, à avoir des idées de rédemption, le besoin insoutenable de se repentir, le désir égoïste de se rendre. Ou encore lorsqu'il devenait fou en imaginant Benjen seul - ou Fred ou Mafie ou même Luna, en danger, en proie à un gouvernement provisoire qui craignait énormément à ses yeux. Parfois aussi, il voulait prendre un couteau et se poignarder dans le creux de son ventre jusqu'à se libérer de ce poids qui se faisait de plus en plus grand et de plus en plus lourd à porter.
Percy, il parlait avec la Clearwater. Uniquement de leur fille. Parce que c'était simple, parce qu'ils étaient parents et que tel un couple divorcé ils s'efforçaient d'assumer leur responsabilité de géniteurs. Se contenter des civilités tout en ayant conscience qu'il n'y avait pas plus mauvais comme situation. Leurs discussions tournaient courts et pourtant le rouquin ne manquait pas de sujets à aborder. Sauf qu'il n'avait pas la force de parler, de se plaindre alors qu'il était seul responsable de son mal-être. Honteux aussi d'importuner Penny. Pour contrer ce contre-temps, il faisait face, gardait la tête haute devant Theodore et la sorcière - arrivant même parfois à se voiler la face lui-même. Persuader d'aller mieux. Mais ça n'allait finalement pas. Vraiment pas. « Je m’en occupe. » Le sorcier s'apprêtait à poser le pied au sol, à agir mécaniquement comme chaque nuit étant donné que son sommeil n'était jamais réparateur. Elle venait cependant de le devancer et il la sentait déjà tendue, se rapprochant du berceau de sa fille, dans la pénombre nocturne. Percy n'avait jamais douté un seul instant de l'amour que pouvait porter Penny à Catelyn. L'amour d'une mère, il n'y avait rien de plus naturel à ses yeux - Molly - et avoir des enfants dans un moment si sombre de sa vie ne pouvait être synonyme que d'un chemin de sortie. Et malheureusement, en cet instant, l croit savoir ce que s'imagine la Clearwater à son sujet. Il la connait, il a également conscience de la version dont à connaissance la blonde et les dizaines de jours passés dans le cottage n'ont pas aidé. Elle a peur, de mal faire, de se faire juger. Et pour Percy c'est un comble, parce qu'il a l'impression qu'il fait tout sauf assurer ces derniers temps. Il se perd et ça l'inquiète. « Qu'est-ce qui t'arrive ma jolie Kitty Kat? Maman est là. Tout va bien. » Il l'écoute, avec ses mots tendres et sa voix rassurante. Redressé, assis sur le bord de son lit de camp, il a conscience qu'il n'est pas encore prêt à s'habituer à ce genre de comportement. L'envie de fonder une famille c'était simple. Le désirer avec Penelope c'était encore réalisable avant que leur couple ne vole en éclat. Or il reste désespérément jeune - refusant de vieillir et voir la femme qu'il aime agir comme une mère ne le laissera jamais indifférent. Disons même que ça le perturbe presque parce qu'ils n'ont rien d'adultes responsables. Ils sont en fuite, suivent leurs désirs de liberté même si elle n'est pas légitime, enfreignent les lois et agissent sans réfléchir suffisamment. Il n'arrive plus à se reconnaître, l'élève qu'il était, le duo de préfets en chef qu'ils formaient. Il voudrait se persuader qu'ils sont innocents, que la guerre les a transformés, que la société les a fait dévier de leur droit chemin si parfait à l'époque. Mais il n'y arrive pas. Pour le moment. Ainsi, voir cet enfant et se dire que c'est le leur, à lui et Penny, il ne l'admet pas encore. « Je suis désolée qu'elle t'ait réveillé. » Instinctivement, Percy plongea son regard sur le sol - se sentant lui-même désolé pour elle. Parce qu'elle n'était responsable de rien, que c'était comme ça si Catelyn pleurait au beau milieu de la nuit et que voir la sorcière s'excuser si simplement le surprend. Demander pardon avait été particulièrement difficile lors de cette journée dans les cachots, alors la voir admettre si simplement les choses - il ne s'y attendait pas. C'est que ces derniers mois, chaque mot avait sa valeur propre, sa signification et qu'étant donné que les discussions qu'il entretenait avec Ttheo et Penny étaient rarement longues, il ne disait rien au hasard. « C'est pas ta faute. — Il a la voix rauque et il n'espère qu'une chose, voir Penny se retourner, croiser son regard pour capter plus que ses paroles, plus qu'une silhouette dans la nuit. Pourquoi? La curiosité. Savoir s'ils étaient encore capables d'établir cette connexion qui leur était propre. Les yeux dans les yeux. Mais sans aucun élan de génie, il se rappelle qu'il fait bien trop sombre pour s'accaparer les traits de son visage. — Approche, j'aimerai la voir. » Daigne-t'il malgré tout lui demander. J'aimerai te voir. Aurait-il pu aussi bien dire sauf qu'il trouvait effryant l'idée que de tels mots sortent de sa bouche. Cette fois-ci ça aurait pris bien plus de sens qu'il ne pouvait se permettre. Pourtant, c'est elle qu'il veut voir. C'est ce besoin de se sentir près d'elle, de prendre le temps de l'admirer, elle. Penny. « Je veux pas t'embêter, si t'es trop crevée ou quoi. — Comme s'il n'était pas légitime, comme s'il devait se tenir à l'écart parce que la raison le veut, parce que les membres de la Renaissance du Phénix lui en ont voulu d'avoir eu un tel comportement à l'égard de la traître. Qu'ils lui en ont voulu de témoigner et de la défendre, au lieu de la dénigrer. La défendre et accuser Neville de maux dont il pouvait sûrement se justifier. Ils n'ont pas compris son attitude, ses amis, ils l'ont trouvé faible, sa famille, tel un chien aux aboies qui viendrait de retrouver son maître. Orl sait qu'il a besoin de lui dire une chose. Une chose qui le ronge depuis longtemps et pour laquelle il attendait le moment opportun. Et ce jusqu'à comprendre que cet instant n'existerait probablement jamais, que peut -être le lendemain même il se retrouverait derrière les barreaux. Privé de ses mouvements, de ses paroles, de ses pensées, ayant perdu autorité sur sa vie. C'est lorsqu'il l'a entendue quelques secondes plus tôt, s'excuser si simplement qu'il a compris qu'il lui devait au moins bien ça. — C'est juste que — Il se passe les mains dans les cheveux et essuie son front et son visage des dernières perles de sueur. — Je voulais m'excuser. »
Sur ces mots, le rouquin se décale suffisamment de manière à laisser de la place à Penny pour s'asseoir à ses côtés. A la vue de Catelyn, il ne peut s'empêcher de ressentir ce besoin irrépressible de la prendre dans ses bras, ce petit bout de rien du tout, mais si puissant. Sauf qu'il se retient, parce qu'il n'a pas tous les droits ni la priorité sur sa fille. C'est aussi celle de Penny, et il se sent bien démuni en tant que père - incapable de combler la mère de ses enfants. Il la laisse donc entre les bras de sa génitrice et murmure, le regard toujours dirigé vers le plancher, comme pour lui-même.« On est obligé d'improviser de toute façon alors pense pas que je te juge ou quoi. — Il se permettrait pas. Parce qu'à ses yeux il a bien plus de fautes à porter. Parce qu'il ne comprend pas quand est-ce que la sorcière a commencé à ressentir son regard et son jugement se poser sur elle. Alors qu'il n'a jamais eu l'impression de rien, si ce n'est essayer de comprendre comment agir mieux, encore et toujours, en s'inspirant d'elle et de leur colocataire aussi. — Theo non plus. Je doute de moi, pas de vous deux. Je voudrai savoir quoi faire, tu comprends? » Il n'est ni très clair ni très explicite. Il ne sait lui-même où il en est dans ce long cheminement du questionnement intérieur. Et alors qu'il a irrémédiablement besoin de réponses, d'une voie à suivre, d'une personne pour le guider il espère que Penny puisse devenir son élue - à défaut de mieux.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3610
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
« C'est pas ta faute. » Non bien sûr que ça n’est pas de la faute de Penelope si Catelyn, comme beaucoup de bébés, ne fait de nuit complète et pleure et les réveille l'un comme l'autre (si tant est qu'ils dorment). Mais, même si elle n’en reste pas moins désolée qu’il ait été réveillé, ce n’est pas véritablement ce pourquoi elle s’excuse. Elle s’excuse d’être gauche avec Catelyn et pas assez présente et de ne pas savoir quoi lui dire pour le remercier, le remercier vraiment de tout ce qu’il a fait et de ne pas être capable de récupérer Benjen et de rester dans la serre toute la journée et de parler à Theo, mais pas à lui. Elle s’excuse de ne pas savoir comme être avec lui, près de lui. Elle s’excuse, de l’avoir mis dans la positon dans laquelle il est aujourd’hui, même si elle est encore persuadée, - quoiqu’en dise Theodore - que ce n’est pas même en partie pour elle qu’il a fait tout ça. « Approche, j'aimerai la voir. » La tête de Cat remue un peu contre sa poitrine, peut-être reconnaît-elle la voix de son père, songe Penny. Elle se l’imagine déjà si maligne et éveillée et parfaite sa fille. « Je veux pas t'embêter, si t'es trop crevée ou quoi. » Elle ne va pas se rendormir tant que Catelyn ne dormira pas à poings suffisamment fermés pour pouvoir être replacée dans son berceau et faire les quelques pas qui séparent leurs deux lits n’est pas une chose bien difficile à faire. Si intimidée que Penny puisse être à l’idée d’avoir à affronter de plus près le regard qu’elle s’imagine plein de jugement de Percy, elle se lève déjà, parce que c’est son droit, à lui, le père. Il la voit tout le temps, Cat, bien plus qu’elle au final, mais elle comprend, elle sait que la vision du poupon est vite addictive, c’est que Catelyn en est encore à un stade où chaque seconde compte et où elle semble évoluer un peu tous les jours. « C'est juste que. Je voulais m'excuser. » Dans l’obscurité, sûrement ne voit-il pas comme ses yeux s’écarquillent, comme elle n’en revient pas de l’entendre lui dire des mots pourtant si simples. Assurément, Percy n’a rien à se faire excuser. Pas auprès d’elle en tous cas. Il en a tellement fait pour elle, ou pour les enfants, elle ne sait pas et ça n’importe plus au fond, que même les rancunes passées ne peuvent qu’être caduques désormais. Pourtant, elle sait de quoi il parle. Qu’elle-même s’abstienne de toute accusation, ne signifie pas que lui-même ne se voit pas comme responsable de l’absence de de Benjen. Dans les faits, il l’est. Mais d’un autre côté, il est tout aussi responsable de la présence de Catelyn et de la libération de Theodore et Penelope. Et l’insatisfaction de cette dernière, bien réelle, ne suffit toutefois pas à lui faire jeter le blâme sur Percy. C’est une grande clémence de la part de la Clearwater, qui a toujours visé la perfection tant pour elle que pour les autres. C’est une preuve de maturité aussi, que d’accepter l'échec de Percy sans le voir différemment ou dénigrer ses réussites. Elle s’installe sur le lit de ce dernier alors qu’il lui fait justement un peu de place. Au moins l’obscurité qui règne dans la pièce a-t-elle le mérite de masquer sa gêne. « On est obligé d'improviser de toute façon alors pense pas que je te juge ou quoi. » Ses prunelles rivées sur Catelyn cherchent brusquement les yeux de Percy, comme pour s’assurer d’une sincérité à laquelle elle a tant de mal à croire. Oui, ils improvisent tous. Ils auraient eu à le faire quand bien même ils n’étaient pas contraints à vivre cachés, pour la simple et bonne raison que cette grossesse leur est tombé dessus à l’un comme à l’autre bien trop précipitamment. Et le fait d’être isolé dans un cottage, sans l’aide ou la présence de quiconque d’expérimenté dans le domaine, n’arrange rien. Ils doivent tous improviser, mais certains s’en sortent mieux que d’autres. Penny fait partie des autres. « Theo non plus. Je doute de moi, pas de vous deux. Je voudrai savoir quoi faire, tu comprends? » Theo, ça l’a fait sourire un peu qu’il l’appelle Theo, et pas Nott et pas Theodore. Elle se demande quand est-ce que l’ami-mangemort-de-Penny est devenu Theo. Peut-être qu’elle l’aurait su immédiatement s’ils se parlaient véritablement, elle et Percy. Elle perd de sa mince gaité quand il lui parle de ses doutes toutefois. Elle n’est pas étonnée qu’il en ait. Cela semble logique. Normal, quand il pense à Benjen, mais pour Catelyn, pour Cat, il se débrouille si merveilleusement bien aux yeux de Penny, qui les regarde de loin, un peu envieuse, mais surtout incroyablement attendrie, qu’elle ne comprend tout simplement pas d’où ça peut venir. « Je comprends. » Répond-elle malgré tout, sans véritablement avoir l’impression de mentir, parce que même si elle ne comprend pas comment lui peut ressentir ça, c’est exactement ce qu’elle-même vit en présence Catelyn et en pensant à leur fils. Elle non plus elle ne sait pas quoi faire, se sent parfaitement démunie face à l’innocence de Cat et l’absence de Benjen. « Tu t’en sors à merveille pourtant. » Sûrement n’est-elle pas le meilleur juge qui soit. Penelope, les enfants, ça n’a jamais été son truc. Trop bruyants et sales pour elle. Elle ne s’imaginait avoir les siens que de façon un peu vague, sachant que c’était un désir de Percy, sans pour autant en faire pour sa part une partie intégrante de son futur. Elle songeait à sa carrière avant une quelconque vie de famille et pour celle-ci elle aurait pu se contenter d’un simple compagnon. C’est un peu pour ça qu’elle est prise de court par cet amour soudain qu’elle a ressenti quand ils sont nés. Cet amour venu de nul part, d’aucun désir particulier dans sa poitrine ou ses entrailles. C’est un peu pour ça aussi qu’elle n’arrive pas à s’imaginer bonne mère, parce qu’elle ne s’est jamais intéressée à la question, elle ne sait pas ce dont les enfants ont besoin. Catelyn la fascine, mais l’effraye aussi beaucoup.
« C’est étrange…tu sais… Je ne pensais pas que l’ont pouvait aimer quelqu’un après tout juste quelques secondes. » Elle baisse le regard vers Cat et semble y voir Ben. « Il me manque. » avoue-t-elle, presque timidement. Elle prononce cette évidence à haute voix pour la première fois. Peut-être parce que c’est une évidence précisément, peut-être parce qu’il lui semble qu’il ne sert à rien de le dire sans avoir de plan à proposer derrière ou en sachant pertinemment que son interlocuteur non plus n’a pas de solution miracle. Alors malgré sa confiance envers Theodore, malgré le fait qu’elle sache que Percy est en mesure de compatir aussi, elle ne l’a jamais dit, se contentant de le penser, de le ruminer, d’en faire son mantra pour se forcer à réfléchir et établir un semblant de plan pour les sortir de leur impasse. « Mais » ajoute-t-elle rapidement, comme se rappelant soudain de l’identité de son interlocuteur. « Je ne te blâme pas. Je ne crois pas que tu aies à t’excuser,…je veux dire, si c’est pour cela que tu t’es excusé, sache que ce n’est pas nécessaire. » Elle se sent un peu plus légère, ayant la vague impression qu’un poids lui a été ôté de la poitrine quand elle prononce ces mots qu’elle aurait voulu lui offrir depuis longtemps, depuis qu’elle sait qu’il s’en veut, c’est-à-dire depuis qu’il est arrivé au cottage sans Benjen. Elle le connaît trop, malgré la distance qui s’est installée, malgré son obstination à dire qu’il a changé depuis les insurgés. Elle ne comprend que trop bien ce qu’elle lit sur son visage un peu tous les jours et elle sait que c’est indu, elle sait qu’elle se doit de le calmer, de lui enlever cette charge qu’il s’est approprié seul alors qu’ils devraient la partager. « J’essaye, vraiment, de trouver une solution, mais… » L’échec lui brûle trop les lèvres pour qu’elle l’avoue. Elle se sent rouillée Penny, peut-être a-t-elle trop usé de son intelligence en forgeant son plan avec Theodore, épuisant son cerveau. Peut-être est-ce le manque d’information sur la location exacte de Ben et surtout la surveillance du Ministère et les protection qui l’entourent. Peut-être est-ce le fait de savoir qu’elle ne pourra pas agir seule quoiqu’elle en dise. Elle aimerait pourtant, elle aimerait réparer l’erreur elle-même, toute seule. Percy a pris tant de risque pour eux, il lui semble que c’est à son tour de faire le même sacrifice. Toutefois si elle lui avoue à demi-mot ne pas réussir à songer à quoique ce soit de viable, c’est qu’elle admet ne pas être capable de s’en sortir seule quand bien même elle trouverait une solution. C’est qu’elle admet avoir besoin d’aide, de son aide, alors qu’elle s’est déjà bien trop reposée sur lui.
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