‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3270
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
Fuyons l'enfer
8 décembre 2003 dans les cachots de Poudlard
La guerre l'avait définitivement épuisé. Lui. Le jeune et robuste sorcier réclamant vengeance avant tout. Lassé de côtoyer la mort et prêt, après tout ce temps passé sur le champ de bataille, à l'accueillir les bras grands ouverts. Sa famille qui avait été si durement touchée par le passé s'en sortait étrangement bien. Quelques blessures ici et là, des prises de risques, de bonnes grosses frayeurs aussi mais, chacun répondait encore et toujours à l'appel. Peut-être était-ce à son tour d'en finir? De sacrifier sa vie pour promettre à ses proches un avenir meilleur?
C'était plongé dans une intense réflexion qu'il avait entendu de nouveau son nom. Pas le sien non mais celui de celle qu'il avait fini par oublier. Ou tout du moins celui qu'il n'avait pas prononcé ne serait-ce que pour lui-même depuis plusieurs jours - depuis son retour de Pré-Au-Lard. Percy l'avait entrevue au détour d'une bâtisse effondrée, en proie à un membre de la Renaissance du Phénix sauf qu'un sort l'avait percuté de plein fouet. Aveugle il avait avancé à tâtons, sentit un sortilège lui effleurer l'oreille et c'était le trou noir. Dans tous les cas un de ses compagnons lui avait sauvé la mise ce jour là car excepté cet évanouissement, le Weasley était en pleine forme. Physique. En pleine forme physique et victime d'un malaise psychologique profond comme n'importe quel soldat envoyé au front et faisant son retour parmi les vivants. Alors, quand il avait entendu au détour d'un couloir le nom de Penelope sortant de la bouche de Neville, son sang n'avait fait qu'un tour. Elle était là, au château, quelque part, non loin de lui. Il allait la trucider. La torturer longuement, lui cracher au visage tout ce qu'il avait sur le cœur et l'achever. Car s'il y a quelques semaines Percy se sentait prêt - non pas à la pardonner mais à l'oublier, aujourd'hui, la savoir en vie à Poudlard le rendait fou de rage. Perdant ses moyens et son sens de la réflexion il s'était précipité auprès de Longbottom et l'avait rapidement questionné. Un mois! Plus d'une trentaine de jours que la sorcière séjournait entre ces murs comme prisonnière de guerre. Rapatriée depuis si longtemps et visiblement personne n'avait jugé bon de le prévenir. « Je dois la voir! » s'était-il empressé d'affirmer. C'est alors qu'une sorcière l'avait retenu, refusant de lui dire où la Clearwater était exactement et le conjurant d'y réfléchir à deux fois. Son argument n'était pas tant pour l'empêcher de se venger mais plutôt pour qu'il prenne du recul et ne regrette pas par la suite de se salir les mains de la sorte. Le rouquin s'était alors abstenu et avait continué de mûrir le sujet tout au long du mois de novembre.
La guerre s’achèverait d'un jour à l'autre, tout le monde le clamait haut et fort. Percy ne prêtait guère attention à ces rumeurs qui se répandaient comme une traînée de poudre parmi la résistance. Il ne croyait que ce qu'il voyait et pour l'instant le constat était sans appel, les morts s'accumulaient et les blessés envahissaient chaque jour un peu plus Poudlard. C'est suite à un drôle de rêve, perturbé à son réveil que le rouquin s'était sentit prêt à faire face à la jeune femme. Son ton calme et posé lui avait permis d'obtenir facilement des informations à propos de Penelope et c'est le cœur serré qu'il descendait les marches menant aux cachots. Te venger ne nous fera pas revenir, ni moi ni George.Qu'est-ce que t'en sais?! Ils doivent payer!Le plus difficile ne sera pas de gagner contre Voldemort mais de reconstruire notre pays. Ne leur en veut pas trop.Comment?Je ne dis pas qu'il faut les pardonner, non, la justice sera la meilleure des armes. Mais n'oublie pas, les condamner sans les soigner ne servira à rien.Les soigner?Ceux qui ont agi par opportunisme seront toujours, dans un certain sens, récupérables mon fils.Papa! L'esprit retourné après cette nuit mouvementée, le Weasley ne savait tout bonnement pas comment il réagirait face à la Clearwater. Mais le temps était compté et il souhaitait prendre les devants sur son destin. « Dégage Percy! T'as pas le droit d'être là. » C'est ainsi qu'il fut accueilli par un jeune sorcier montant la garde et veillant sur les allers et venues. « Je viens voir Penny. » Répondit Percy aussi simplement que s'il lui disait bonjour. Le rouquin continua son chemin lorsque le jeune homme se mit en travers. La moue déconfite et inquiète il murmura, « Percy... pourquoi te torturer? » Alors comme ça il n'était plus libre de ses faits et gestes? Qui était-il pour le juger? « Je veux la voir. » Lui dit-il froidement, prêt à dégainer sa baguette s'il le fallait pour libérer le passage. « Oh! On se calme! Elle est au fond, sur la gauche. » Finalement il lui en avait suffit de peu. Au lieu d'accélérer à l'approche de la pièce où résidait Penelope ses pas se firent de plus en plus lents. Comme si en lui faisant face sa vie prendrait un nouveau tournant. Il arriva enfin à hauteur de la porte, expira un grand coup et l'ouvrit dévoilant l'étroit espace servant de cellule. Ce qui le frappa en premier fut son état. Ni trop sale, ni trop propre, blessée visiblement mais poursuivant une excellente convalescence.
Et il s'en retrouva soulagé. Jamais il aurait cru qu'en la découvrant vivante il s'en retrouverait rassuré. Il avait longuement hésité à venir la voir, s'était préparé une dizaine de scénarios possibles mais finalement il avait décidé que son instinct seul régirait cette drôle de visite. Et c'est ainsi qu'il se surprit lui-même à s'avancer, silencieux, en direction de la sorcière, ses yeux se perdant dans son regard. Il s'arrêta un instant alors qu'une trentaine de centimètres les séparaient et il la prit dans ses bras. Cependant l'étreinte fut de courte durée car, perdu, Percy réalisa que la femme qu'il tenait contre lui n'était en vérité qu'une étrangère dans le corps de celle qu'il avait tant aimé. Ou tout du moins c'est ce qu'une voix lui hurlait dans son crâne. Il s'écarta alors, gêné.
Dernière édition par Percy I. Weasley le Sam 31 Déc 2016 - 1:30, édité 1 fois
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3608
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
“But then your eyes start to wander ‘cause they weren't looking at me, you weren't looking for me. 'Cause I've done some things that I can't speak and I've tried to wash you away, but you just won't leave. So won't you take a breath and dive in deep? 'Cause I came here so you'd come for me. I'm begging you to keep on haunting me.”
Au début, elle était soulagée. Terrifiée, elle tendait l'oreille pour les entendre parler, pour tenter de deviner son arrivée, pour avoir le temps de s'allonger et de jouer les belles endormies, dos à la porte, dos aux visiteurs, qui souvent n'en étaient pas. Épuisée qu’elle était après ses jours de bataille sans la moindre heure de sommeil, elle aurait pu s’abandonner dans les bras de Morphée. Elle en avait besoin. Mais l’appréhension était bien trop présente pour que ses paupières quoique closes ne tremblent pas. Et bien que résolument tournée vers le mur, elle n'était pas capable de se protéger entièrement, elle ne pouvait que sentir les présences derrière les barreaux, les regards haineux balayant son corps. Elle s'imaginait que l'un d'eux était Percy. Souvent il s'agissait du même garde, qui ne faisait que faire ses rondes, jeter un œil parfois. Mais Percy allait venir, Percy était en chemin et Penelope, ne voyait que cette solution, temporaire fut-elle pour repousser un peu l'échéance. C'était tout ce qu'elle voulait, un peu de temps, pour se préparer, pour réfléchir, pour effacer ses larmes, pour reconstruire un peu sa fierté. Elle n’était pas prête. Au fond, elle savait bien que quelques heures, un jour ou deux de plus n’y changeraient rien, que c'était idiot, immature. Et ça ne lui ressemblait pas d'être si irrationnelle, mais quand il s'agissait de Percy, c'était un peu devenu une constante pour elle de laisser la raison derrière. Ces instants de répits lui ont permis de résoudre le puzzle de ses souvenirs. Toujours incapable de véritablement se rappeler des derniers instants, de se souvenir du dernier sort jeté à Édouard ni du dernier maléfice reçu, elle retrouva néanmoins l'image de Percy dans les tréfonds de sa mémoire. L'idiote, avait oublié qu'elle l'avait déjà revu, parvenant cependant - croyait-elle - à éviter le regard tant redouté puisque quand ils s'étaient croisés sur le champ de bataille le Weasley était victime d'un maléfice d'aveuglement. Une aubaine, aurait-elle pu penser si sa vision n'avait été un tel calvaire pour elle, incapable de se concentrer, incapable de résister au besoin de le protéger un peu en neutralisant le Mangemort qui s'en prenait à lui. Elle l'avait vu, elle l'avait même aidé, elle essayait de rationaliser, de quoi pouvait-elle donc bien avoir peur ? Pourtant chaque fois que les pas s'éloignaient, elle ne pouvait réprimer son soupir de soulagement, tout en se retenant de bouger, comme craignant une ruse, paralysée à l’idée que la prochaine fois elle devrait bien l’affronter. Et c’est dans cet état de nervosité qu’elle finissait par s’endormir, par tomber dans un sommeil houleux, peu reposant, le sommeil qu’elle méritait, pour quelques heures seulement.
Au début, elle était soulagée qu'il ne soit pas venu. Elle continuait de compter les jours, du mieux qu'elle le pouvait jaugeant la chose de façon approximative aux changements de geôliers, grattant de ses ongles éclatés une pierre un peu moins humide que les autres. La bataille était trop longue, beaucoup trop longue, comment ne pouvait-elle pas être déjà terminée ? Comment son camp ne s'était-il pas encore démarqué ? Elle n'en revenait tellement pas que plusieurs fois elle a effacé quelques traits pourtant si difficilement tracés, incapable de concevoir que cela pouvait faire plus d'un mois qu'elle était là. Elle aurait pu demander à ses quelques visiteurs, mais elle n'aurait probablement pas eut très confiance en la réponse.
Et puis, le soulagement s'est mêlé à l'impatience pour se transformer en anxiété. Ce n'était pas normal. Percy devait forcément savoir qu'elle était-là désormais. Et s'il savait, il devait venir. Ne serait-ce que pour lui cracher toute sa haine au visage, ne serait-ce que pour s'assurer que c'était bien elle. Elle avait si peur de le voir et en même temps, elle trouvait inconcevable qu'il n'ait été pris au moins de curiosité, qu'il n'ait aucune envie de la voir. La détestait-il à ce point ? L'avait-il oubliée, comme elle-même avait été incapable de le faire ? L'idée lui était insupportable, si bien que son esprit préféra immédiatement y voir le pire. Quelque chose avait du lui arriver. Percy était peut-être blessé, peut-être même…non. Elle ne l'avait pas aidé pour rien. Non, elle refusait. Non. On le lui aurait dit sinon. Ne serait-ce que pour la torturer, ne serait-ce que pour la crever. Et puis, ils ne seraient pas si fiers de leur coup et leur haine déjà immense aurait été décuplée. Et elle, de rage, on l'aurait achevée. Alors Percy était vivant et la haïssait trop pour la voir. Ou Percy était trop blessé pour descendre aux cachots. Et elle se met à l'attendre, debout dans sa cellule tentant d'apercevoir quelque chose au bout du couloir à travers les barreaux, elle l'attend en faisant les cent pas et en se rongeant les ongles. Ils n'ont plus rien de ses petites griffes parfaitement limées et vernies. Ils sont sales et mal coupés, arrachés par bouts par ses quenottes sans pitié. Quenottes qui n'ont plus peur des résidus incrustés sous les ongles, mieux vaut manger de la poussière que se bloquer la mâchoire à force de trop serrer les dents. Elle ne fait presque plus attention à la crasse désormais, elle en fait partie. Mais ce n'est pas ça le pire, sa vraie punition, songe-t-elle, c'est de ne pas le voir, de ne pas même savoir s'il va bien. Dans ses rêves, elle le supplie de venir la voir, de la rassurer, de la haïr, de la tuer s'il le faut, mais de la sortir de son doute. C'est terrible d'être au fond d'un cachot et de ne pas savoir ce qu'il se passe dehors, mais c'est une torture des plus cruelles que d'ignorer le sort de celui qu'on aime.
Pourtant, toute cette anticipation, cette préparation en quelque sorte, semble oubliée quand Percy s'arrête enfin devant sa cellule. Elle ne le sait pas mais ça fait deux mois qu'elle est là. Deux mois qu'elle attend, qu'elle se rend folle d'inquiétude, mais est trop fière pour demander ce qu'il en est, pour le réclamer. Quand la porte s'ouvre, elle se retourne brusquement et peine à trouver son souffle. Après le centième de seconde qu'il lui faut pour le reconnaître elle est incapable de relever les yeux vers lui. Ses entrailles sont retournées de façon désagréable, si lointaine, si différente, des quelques moments où ses paumes, étaient un peu moites, et sa poitrine un peu trop sollicitée, leurs badges fièrement accrochés à leurs robes, avant que leurs doigts ne s’entrelacent et leurs lèvres ne se rencontrent pour la première fois. Ses genoux tremblent, tout juste capables de la soutenir elle et le poids de son cœur infiniment lourd. Tout, n’importe quoi, serait plus facile à vivre que cet instant précis, où Percy la découvre. Elle peine à croire que c'est lui, elle peine à croire que c'est vrai. Elle n'est pas mal traitée, pas exactement, mais elle a l'impression de sombrer malgré tout, du simple fait d'être enfermée, du simple fait d'être seule. Et Percy elle l'a tellement attendu qu'elle veut bien croire qu'elle se l'imagine, qu'il n'est pas réel. Et quand elle ose croiser le regard du fantôme, de l'hallucination, elle sait qu'elle rêve parce que c'est du soulagement qu'elle croit voir dans ses prunelles. Et quand il s'avance vers elle et la prend dans ses bras, elle a envie de pleurer, parce que si la chaleur de son corps semble si réelle, elle sait que c'est une fiction parce que c'est impossible que le vrai Percy fasse une chose pareille. Elle n'a pas le temps de s'accrocher à cette vision cependant que déjà elle s'éloigne, les doigts de Penelope ne parvenant qu'à effleurer son visage. Et les larmes aux coins des yeux de Penelope, ne sont plus de simples ombres, elles coulent allégrement sur ses joues trop pâles. “ T'es pas réel. ” Marmonne-t-elle plus pour elle-même qu'autre chose ; elle est toute seule dans cette cellule de toute façon.
Le vrai Percy ne l'aurait pas touchée. Le vrai Percy ne serait venu que pour des explications, qu'elle est incapable de lui donner. La vérité, c’est que Penelope, elle n’aurait jamais dû rejoindre la clandestinité de la rébellion. Elle n’était pas faite pour ça. Elle aurait du rester au Ministère, grimper les échelons, suivre le plan qu’elle s’était tracée. Peut-être même aurait-elle alors essayé de changer les choses de l’intérieur. Elle l’aurait fait, c’est certain s’il l’avait demandé. Parce qu’elle aurait tout fait pour lui. Preuve en est, même partir gambader dans les bois, elle l'a fait sans sourciller. Mais pas sans regret. Et peut-être que si on avait un peu plus prêté attention à elle, peut-être que si on avait su voir son mal-être, si on ne s’était pas contenté de la laisser là, se débrouiller seule, pour s’adapter de force à une situation profondément contraire à sa nature même et à tout ce qu’on lui a jamais appris, peut-être qu’elle n’aurait pas trahi. Mais si elle rend aux autres leur part du blâme, Penelope ne s’oublie certainement pas en chemin. Elle endosse la responsabilité de ses actes. Elle se sait coupable de ce dont devraient pleinement l'accuser les iris de Percy. Elle se sent méritante de sa haine absolue. Et même si ce n'est qu'une ombre, elle fixe le sol, parce que quoiqu'elle préfère l'hallucination à la solitude, même le faux Percy, elle ne mérite pas, elle n'a pas le droit, de le regarder dans les yeux.
‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3270
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
FUYONS L'ENFER
We had a love devout without a shred of doubt We never worried 'bout other people You broke the spell and wanted something else Well, go fuck yourself with other people Les doigts fins et froids de la sorcière effleurèrent sa barbe et provoquèrent un frisson qui se répercuta jusqu'au plus profond de son être. S'emparer de sa main, la capturer contre sa paume et la replacer là où elle devrait être. Contre sa joue, épousant la forme de sa mâchoire crispée. L'instinct et l'inconscient, ce duo puissant et aux pouvoirs insoupçonnés, Percy y croyait plus que tout. Les gestes qu'ils venaient d'avoir n'étaient ni le fruit du hasard ni celui du désir. Et pourtant il restait là, immobile, lui faisait face, se retenant de ne faire quoi que ce soit qui laisserait place à trop d'interprétations. De discrètes larmes apparurent aux coins des yeux de Penny mais ce fut son murmure qui perturba le plus le rouquin. « T'es pas réel. » Des paroles à peine audibles qui le chamboulèrent. Ça ne lui était pas adressé - personne ne dirait une chose pareille à quelqu'un lui faisant face. Non elle cherchait à se persuader, elle-même. Avait-elle perdue la tête suite à ces deux mois dans les cachots? Peut-être ne pouvait-il plus rien pour elle. Et si la maladie est incurable papa? Avait-il encore une raison d'être ici? De faire face à ses démons? Elle était grande, avait pris sa décision et s'y était tenue jusqu'au bout. C'était bien sa trahison et son ralliement au Magister qui justifiait sa capture et son statut de prisonnière de guerre. Le Weasley hésita alors une seconde. Rien qu'un instant il se vit repasser la porte et disparaître aussi vite qu'il était arrivé. Il pouvait jouer le jeu de l'illusion et la laisser faire face à son destin. Sauf que cette idée le répugna, il ne la trahirait pas - sans doute lui dirait-on qu'elle ne méritait pas sa loyauté mais qu'importe! La vie lui avait trop appris pour qu'il refasse les mêmes erreurs. Percy serait à ses côtés jusqu'à ce qu'elle ne veuille plus de lui et ce quelque soit l'avenir qui l'attendait. Car le sorcier n'était pas dupe, Penny était dans une sombre posture, seule la manière dont se terminerait la guerre déciderait de son sort. « T'es sérieuse? » Lui demanda t-il incrédule. Lui venir en aide. Essayer, au moins une fois. Mais comment?
Perdu, Percy s'écrasa contre l'un des murs, les pierres inégales lui rentrant dans le dos. Il glissa finalement jusqu'à se retrouver à terre, au plus près du sol, s'éraflant sans retenue comme pour refaire surface. A la recherche de la vérité, d'une réalité à laquelle se raccrocher. Il prit sa tête entre ses mains et cru devenir fou à son tour. Comment avait-il pu être si indifférent à leurs sorts depuis tout ce temps. Ce n'était pas en tant qu'Homme qu'il avait débarqué à Pré-Au-lard. Tuer du mangemort c'est tout ce qu'il avait en tête. Il n'était pas venu en défenseur mais en attaquant et ça faisait toute la différence. Comment s'était-il retrouvé dans cette situation? Meurtri, malheureux. Son monde n'avait fait que s'effondrer d'années en années. L'époque de l'insouciance était bien loin à ses yeux. Il donnerait tout pour retourner quelques années en arrière, au temps où seuls les cours comptaient. « Arrête de dire des conneries. » S'il-te-plaît. S'il-te-plaît Penny. Soit encore là pour me rappeler ce qu'était l'amour et la joie de vivre.
Le sorcier relève alors la tête et se perd une nouvelle fois sur chaque parcelle du corps de la Clearwater. Cette dernière a le regard fuyant depuis qu'il a desserré son étreinte il y a de ça quelques minutes. Il aimerait tellement la voir relever la tête, faire face. La retrouver tout simplement car Penny n'était pas de ces filles qui se laissait abattre pour un rien. C'était une battante. La détaillant silencieusement il se revoit à sa place, alors qu'il était aux mains des mangemorts quelques années auparavant. Dans un sale état et torturé il avait su trouver la force de résister, il espérait alors que Penny trouverait elle aussi la motivation de ne pas se laisser aller. Même si cela devait se révéler douloureux. « J'ai une question. Une seule. » Lui murmura-t'il, toujours adossé contre son mur froid. Il aurait aimé lui demander de s'asseoir à ses côtés mais si jamais il déchantait? Si en sentant de nouveau son corps contre le sien la folie s'emparait de nouveau de lui? S'il la repoussait? La blessait? Non. La préserver, ne pas la faire attendre plus longtemps. « Promis après je te laisserai en paix. » Ou tout du moins si Penny était capable d'être en paix avec elle-même après ce qui venait de se passer. Cette question lui brûlait les lèvres car il avait besoin de comprendre, de savoir pour tourner la page et se reconstruire. « Qu'est-ce qui s'est passé? »
« Penelope. Qu'est-ce que j'ai raté? » Effectivement s'il avait perçu une chose dans le cas de Penny c'est qu'il était en cause. Les premiers jours il n'avait cessé de chercher la raison de sa trahison et rapidement il n'avait pu s'empêcher de comparer son expérience avec les actions de la jeune femme. Après tout ils étaient loin d'être différents tous les deux. Le rouquin essayait donc de la comprendre mais il voulait l'entendre s'expliquer avant de tirer des conclusions trop hâtives. La chose qu'il avait le plus détesté en quittant sa famille c'était les rumeurs à son sujet. Chacun y était allé de sa remarque mais personne ne lui avait laissé le temps de se défendre. Le jour où il avait rompu avec les Weasley c'était pour voler de ses propres ailes vers un avenir meilleur. Si sa famille ne pouvait lui apporter ce qu'il désirait alors il irait le chercher lui-même. Penny n'avait pas agit sur un coup de tête il en était certain. Alors depuis combien de temps cette idée lui trottait-elle dans la tête? Avait-elle toujours été de son côté? Lui qui avait fait une si grave erreur par le passé ne pensait pas que la personne qui lui était le plus cher au monde en ferait de même. La sorcière avait appris des erreurs du rouquin. Combien de fois lui avait-il confié à quel point il regrettait d'avoir négligé sa famille? Cependant Penny en avait décidé autrement et la seule chose qu'il fallait en retenir c'est que Percy était responsable. Il ne savait pas pourquoi mais il n'était pas innocent dans cette affaire.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3608
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
Le fantôme n’est pas content de sa réalisation, Penelope le remarque quoique ses yeux évitent son regard. Elle le devine avant qu’il ne parle, avant qu’il ne la questionne avec incrédulité. C’est normal cependant, les hallucinations n’aiment pas que l’on se rende compte de leur fausseté. Et puis il échoue contre un mur avant de se laisser glisser jusqu’au sol, toute la fatigue du monde semblant reposer sur ses épaules. Penny hésite presque à le rejoindre, à s’asseoir à côté, en silence, pour profiter de sa présence, réconfortante, malgré les sentiments contradictoires qu’elle provoque. Peut-être laisserait-elle sa joue s’écraser sur son épaule, peut-être qu’elle arriverait à dormir alors, pour de vrai, mieux que jamais depuis que Neville l’a jetée dans sa cellule. Au lieu de quoi, elle reste debout, au centre de la pièce, à le regarder, cet intrus qu’elle a tant attendu et auquel elle ne veut désormais plus croire. « Arrête de dire des conneries. » Aussi étonnant et peu caractéristique du Percy qu’elle a toujours connu, du Percy dont elle souhaite se souvenir, c’est cette phrase qui la fait hésiter, douter un bref instant de son hallucination. Peut-être bien que c’est lui finalement, plus confus qu’elle ne l’aurait cru, après deux mois à avoir pu pondérer sur son emprisonnement. Ou trop fatigué pour les hurlements auxquels elle s’était attendu, qu’elle préfèrerait peut-être même à ce calme olympien. Il l’effraie plus, maîtrisé de la sorte, que fou de rage. Parce que la rage, elle la comprend sans peine, mais ça, cet abattement, elle a du mal à le saisir, à l’expliquer. Elle l’observe sous ses cils, étonnamment confuse. « J'ai une question. Une seule. » Elle retient son souffle brusquement parce qu’elle croit savoir ce qui vient. Cette scène a suffisamment été jouée et rejouée dans son esprit. Il va vouloir savoir pourquoi. C’est le mot magique quelle retrouve dans la bouche de tous ses visiteurs, avec plus ou moins d’insultes à la clé, plus ou moins de haine dans les yeux, plus ou moins de pitié dans la voix. Mais pourquoi c’est la constante. On veut comprendre ce que l’on arrive pas à s’expliquer. Et ça ne l’étonne pas Penelope qu’ils en soient tous incapables, elle n’est pas comme eux, elle l’a compris il y a déjà bien longtemps. « Promis après je te laisserai en paix. » Elle expire lourdement, comme s’il venait d’écraser son poing dans son abdomen. La Paix, elle aurait presque envie de rire ; comme si elle était encore capable de la trouver cette félicité. Comme si esseulée dans un cachot elle était capable de trouver la paix. Elle n’a rien à faire que compter les heures, compter les pas du garde, essayer de dormir, attendre Percy, encore toujours, attendre qu’il arrive. Comme si tout devait se résoudre, changer pour le meilleur ou pour le pire, après sa venue. Elle y croit dur comme fer, les choses changeront une fois qu’il sera venu, mais elle doute que ce soit pour qu’elle trouve enfin la paix, sauf s’il s’agit de lui faire rencontrer son créateur, sauf si c’est de la paix de la mort qu’on lui parle. Voilà cette autre chose qu’elle attend depuis qu’elle est là. Percy et la faucheuse, deux visiteurs qu’elle s’attend à voir apparaître à intervalle rapproché: on enverra pas l’une sans qu’elle ait vu l’autre, elle en est à peu près sûre. Elle fait quelque pas vers l’ombre, aux contours de plus en plus réels, la prisonnière se faisant lentement à l’idée que, peut-être, elle ne rêve pas. Vrai ou faux, elle ne veut pas qu’il parte. Elle ne veut pas qu’il la laisse seule.
« Qu'est-ce qui s'est passé? » Le couperet tombe. Elle ne baisse non plus seulement les yeux, mais le menton sous le poids de la question. Ce n’est pas exactement celle qu’elle attendait. Le ton n’est pas assez agressif, la colère masquée par une certaine lassitude. Elle ne le verra pas hurler, réalise-t-elle, pas aujourd’hui, ce qui veut dire qu’elle non plus n’en aura pas l’occasion. Et sans qu’elle ne se l’admette ça la déçoit un peu Penny, parce qu’elle aurait aimé s’expliquer, pour de vrai, pour de bon. Même si elle n’a pas de réponse préconçue. Parce que c’est devant lui qu’elle ressent le plus le besoin de se justifier. Quoiqu’elle reconnaisse sans mal qu’elle est considérée comme telle et quoiqu’elle l’accepte, Penelope n’estime pas avoir trahi les anciens insurgés. Parce qu’elle n’a jamais cru en eux pour commencer. Elle a trahi des individus, des particuliers, avec lesquels elle a forgé quelque chose de vrai. Oui, elle a menti, oui elle a détruit des vies en révélant des secrets. Mais elle n’a jamais aimé être Melantho et la plupart des êtres qui partageaient son camp ne recevait au mieux que son mépris, malgré les sourires hypocrites et les propositions d’aide gentiment lancées. Ceux qu’elle a trahi véritablement ne se comptent que sur les doigts des mains, d’une seule peut-être même. Ceux qu’elle s’abhorre d’avoir blessé, malgré son absence de remord pour tout le reste, de ceux-là elle accepte la haine tout en y étant particulièrement susceptible. Que les autres Weasley, qu’elle n’a jamais aimé, la détestent donc. Whatever. Mais Percy… C’était la seule personne qui aurait pu la faire hésiter. La seule raison pour laquelle elle n’a pas songé plus tôt à se rendre aux Mangemorts, pour laquelle elle a consenti à attendre un peu de voir ce que le camp de Potter allait bien pouvoir faire. La seule personne devant laquelle elle baisse les yeux, parce qu’elle reconnaît ses tords, non plus comme des faits que subjectivement les autres considèrent répréhensibles, mais comme de véritables ignominies. Pourtant, ce qu’elle oublie parfois, c’est qu’il est encore l'être le plus à même de comprendre son point de vue. « Penelope. Qu'est-ce que j'ai raté » La mâchoire tombe un peu, alors que de nouveau elle se retrouve sans voix. Elle réalise à quel point ses prédictions ont été mauvaises. C’est bien Percy en face d’elle, le Percy qu’elle a brisé en partant, sous-estimant visiblement l’effet de sa trahison sur lui. Elle s’était imaginé une réaction similaire aux autres, si ce n’est, exacerbée par toute leur histoire, par la confiance qu’ils étaient censés avoir l’un envers l’autre. Elle s’était tant imaginé la fureur et la haine, qu’elle en avait oublié la douleur, le doute et consciencieusement omis d’anticiper la culpabilité. C’était plus facile pour elle, de se dire qu’il l’a détestait juste et qu’il ne se haïssait pas lui-même au passage. Elle n’est pas suffisamment bouffée par sa propre culpabilité pour oublier son amertume à l’égard de Percy, ce début de haine s’étant doucement mêlé à ses autres sentiments au fur et à mesure de leur fuite. Malgré tout, elle a du mal à se lancer et à lui cracher au visage tous ces signes qu’il a raté, toutes ces choses qu’il aurait du faire pour l’empêcher de leur tourner le dos. Elle n’est pas prête à lui jeter tous ses tords à la figure alors qu’il est si enclin à les recevoir. Elle ne veut pas le briser encore plus. Finalement, pour gagner du temps, elle s’approche encore un peu et se laisse tomber à ses côtés, laissant tout de même une certaine distance entre eux. C’est vraiment Percy, elle croit, alors elle ne veut pas le brusquer. “ Je ne veux pas que tu me laisses… ” avoue-t-elle dans un souffle. Elle ramène ses genoux vers elle, posant ses mains croisées dessus, triturant ses doigts avec passion comme pour les empêcher de trouver leur chemin tous seuls vers le visage de Percy.
“ Je n’en pouvais plus. ” lâche-t-elle après encore un moment de réflexion. “ Ce n’est…n’était, pas ma bataille. ” Jusqu’à ce qu’elle aille se perdre dans la forêt puis sur un toit du Chemin de Traverse avec lui. Jusqu’à ce qu’elle ne se fasse tatouer le bras pour avoir une chance de survivre à tout ça, une chance de s’en sortir, d’en finir avec la guerre et la fuite et la peur constante. Avant qu’il ne vienne la voir ce soir-là, avant qu’il ne lui prenne les mains avant qu’il ne lui demande de venir avec lui, elle n’avait rien avoir avec tout ça. Rien. Le combat ne la concernait pas le moins du monde. Ce n’est pas pour dire qu’elle affectionnait les Mangemorts ou leurs méthodes. Si elle n’était pas devenue une rebelle et n'avait ainsi pas développé une aversion absolue pour ce camp, elle n’aurait certainement jamais rejoint l’autre, se complaisant dans la neutralité, comme ses parents, comme son frère. Et sa vie serait tellement différente désormais. Plus belle, sans Percy ; un oxymore. “ J’étais pas faite pour ça. Je… ” Pas plus qu’elle n’était faite pour la marque à son bras, mais elle avait fait ce qu’elle avait pu pour réparer ses erreurs. Leurs erreurs. “ C’était sans fin. ” Elle n’a pas tourné le dos aux rebelles tout de suite. Non, malgré ses innombrables réserves, malgré son dégoût total pour l’espèce de sous-vie à laquelle elle avait droit, avec comme seul ancre un Percy transformé, elle a tenu. Mais elle ne se voyait pas passer le reste de sa vie à se traîner de camp en camp, dans la boue et le sang. Non, elle n’avait pas tant donné, tant travaillé pour si peu. Lui avait peut-être une motivation suffisante, mais pas Penelope. Sa famille à elle était restée bien en place, continuant sa vie sans leur benjamine. On ne l’a pas cherchée. Elle n’était que disgrâce. Élevée pour accomplir quelque chose, perdue à jamais au milieu des insurgés. Au lieu de la blâmer pour ses mois d'espionnage, on devrait la féliciter d’avoir tenu si longtemps pour si peu. C’est tout ça qu’elle devrait dire, mais Penelope n’est pas éloquente, ou du moins elle ne l’est plus. “ J'avais l'impression de mourir à petit feu, de faner…je n'étais même pas particulièrement utile, juste là, jetant tout ce pour quoi j'ai jamais travaillé au vent. J'étais là à attendre la mort. ” Elle l'avait détesté pour son incapacité à voir tout ça. Elle lui en avait tellement voulu d'avoir changé, de ne plus être celui qui non seulement était capable de voir son mal-être, mais ressentait la même chose devant ses propres ambitions perdues. Mais il avait sa famille lui et les Weasley semblaient avoir su lui faire oublier tout ça, toutes ses priorités, tout ce qui les avait rendu si similaires. Il a tout raté Percy, rien compris en croyant que c'était une bonne idée pour elle de le suivre, aveugle quand il s'agissait de voir sa non-adaptation et ses mensonges, indifférent finalement. “ Alors j'ai fait ce qu'il fallait pour m'en sortir. ” Pour attendre la mort toujours, dans un cachot, avec un Percy bien en chair mais ressemblant à une ombre, la dernière bataille plus interminable encore que la guerre toute entière.
‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3270
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
FUYONS L'ENFER
We had a love devout without a shred of doubt We never worried 'bout other people You broke the spell and wanted something else Well, go fuck yourself with other people Sentir cette douleur vous envahir. L'insupportable, la destructrice, la flamme immuable qui s'empare de votre esprit et qui vous mène sans pitié aux portes de la folie. Grandes ouvertes, accueillantes, que vous n'avez plus qu'à franchir pour espérer aller mieux. Sauf que la suite n'est que déshonneur, honte, malheur et idées épouvantables vous suppliant d'en finir. Car pour Perceval Weasley, livrer sa famille à un même sort que le sien si ce n'était un pire, lui était inconcevable. La torture, ses supplices et ses dilemmes, il avait appris à les côtoyer suite à son petit séjour chez les disciples du Magister. Il l'avait méritée après tout. C'est que sa réputation avait été de balancer, rapidement et de manière concise. Sauf qu'un jour il avait résisté aux suppliques de son corps à bout et il s'était persuadé depuis que cette souffrance lui avait au moins servi à une chose, se convaincre qu'il était un homme bien. C'est la maîtrise dont il avait fait preuve au cours de ces heures d'horreurs qui refaisait surface. Rester de marbre, analyser la situation et ne pas laisser les émotions le submerger - qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Le cerveau en ébullition mais instaurant la plus grande distance possible entre lui et la Clearwater. Résoudre, comprendre, mettre des mots sur ses tourments et clôturer le chapitre Penny de son histoire.
Une petite voix lui assurait que parler suffirait. Qu'avoir une discussion ne devait pas sonner ni sous-entendre une dispute. Ne sont-ils pas après tout deux personnes civilisées pouvant s'expliquer au lieu de se cracher leurs regrets, reproches et dégoûts au visage? Pourquoi pas essayer? Pour une fois? Se parler dans l'intimité qui n'était que la leur. Dans cette cellule, loin de toute pression extérieure, entre eux, rien qu'eux deux. Essayer et voir ce qui pourrait bien en ressortir. Entendre ses torts, les reconnaître ne lui permettrait pas d'obtenir le pardon de Penny mais désirait-il vraiment celui d'une traître? Peut-être arriverait-t'il à la comprendre? Véritablement. Peut-être serait-t'il en mesure de tourner la page pour de bon, de ne conserver que les souvenirs le faisant sourire et au fil des années modifier ces instants pour se convaincre que leur histoire s'était finie des plus simplement. Peut-être même serait-il capable de ne plus reproduire les erreurs lui ayant coûté cette trahison, cet abandon... Qui sait? Sans doute réussirait-il à ne plus voir ses proches sombrer dans les vices qui le hante.
Il la voit se rapprocher de lui le plus discrètement possible, jauger une distance acceptable entre eux et se laisser tomber à ses côtés. Il la voit tourmentée par ce qu'il lui demande de faire et le rouquin espère sincèrement qu'elle aura le courage d'être franche avec lui. Ne pas lui faire miroiter de l'espoir là où il n'y en a pas. « Je ne veux pas que tu me laisses… » Si seulement tout était aussi simple. Le Weasley avait raté quelque chose, peut-être deux, une infinité même... Or pouvait-elle dire qu'elle avait toujours été à ses côtés, là pour lui? Le suivre dans ses périples ne suffisaient pas pour justifier sa présence. N'était-elle pas partie en connaissance de cause? En sachant qu'elle mettrait fin à leur histoire. N'était-ce pas ce qu'elle espérait? Rompre. Et d'un autre côté il ne pouvait se résoudre à l'abandonner malgré toute cette amertume l'habitant. Ce ne serait pas le Percy du Perny qui resterait présent mais celui de la Renaissance du Phénix, celui de la résistance, le loyal en toutes circonstances. « Je n’en pouvais plus. » Elle prend son temps, réfléchit, pèse ses mots. Il se doit donc de les recevoir comme ils sortent de la bouche de la sorcière. Était-il si dur à vivre? Si insupportable à ses yeux qu'elle a préféré partir. Si mauvais compagnon qu'elle se devait de rejoindre l'autre camp. « Ce n’est…n’était, pas ma bataille. » Le rouquin souffla un grand coup. Rassuré tout d'un coup de ne pas être la seule variable dans ce qui avait décidé Penelope à fuir. « J’étais pas faite pour ça. Je… » Evidemment que ces aventures dans la forêt ce n'était pas elle! Que ces journées et nuits entières passées dans le froid et la crasse ne représentaient pas ses rêves. Sinon pourquoi aurait-il pris la peine de lui demander de l'accompagner? Si tout avait été acquis d'avance c'est elle qui serait venue à lui, qui l'aurait poussé à suivre ces camps d'Insurgés. Il le savait que ce n'était pas sa vie à la Clearwater. Elle qui avait toujours été tantôt maladroite tantôt froide avec les autres membres de la résistance qui ne demandaient tout simplement qu'à l'aider. Tout le monde n'était pas un Belliqueux cherchant à faire couler du sang quel qu'en fût le prix. Grand nombre d'entre eux étaient des braves, des familles et des personnes bien trop faibles pour résister seules. Des sorciers et des sorcières ayant trop à perdre, ne pouvant se permettre de risquer leur vie, des sang impurs qui n'avaient d'autres choix que de fuir avec leurs gosses. Et c'est ces derniers qui étaient présents chaque jour à vouloir égayer les journées difficiles ou les lendemains de missions meurtrières. La vie de résistant était dure, éreintante mais profondément humaine et enrichissante aux yeux de Percy. Il avait appris à se soucier de l'autre et à se mettre au service de la cause même si pour cela il devait veiller la nuit entière et combattre l'horreur de front. « C’était sans fin. » Si seulement quelqu'un avait pu lui dire que ça en finirait. Que ce n'était qu'une question de mois, de semaines. Que d'ici la fin de l'année, avec tout ces morts le Magister lui-même prendrait la décision d'intervenir sur la champ de bataille. Que la conclusion était proche. Il y aurait un vainqueur et qu'il fut bon ou mauvais pour le Weasley au moins il aurait été aux côtés de la femme qu'il aimait. « J'avais l'impression de mourir à petit feu, de faner…je n'étais même pas particulièrement utile, juste là, jetant tout ce pour quoi j'ai jamais travaillé au vent. J'étais là à attendre la mort. » Ses mots étaient si lourds de sens et douloureux à entendre que Percy s'en retrouva l'esprit retourné. Il jeta un regard froid à la sorcière prostrée à quelques centimètres de lui. Se faire violence. Le rouquin était prêt à tout entendre, tout mais pourquoi ressasser son mal-être? Pourquoi décrire tout ce qu'elle a pu ressentir? Pourquoi ne pas le lui dire que c'était lui? Que c'était à cause de lui qu'elle avait enduré tout ça et qu'il avait été aveugle de croire qu'elle en serait capable. L'amour a des limites, c'est ce que démontrait le récit de Penny. Pourquoi lui conter ses craintes, ses échecs alors qu'il est tout bonnement incapable de la comprendre. Il s'agit de ressentis qu'il ne peut saisir tout simplement car il n'a cessé de se sentir revivre ces derniers mois. Qu'au fil du temps et des actions menées au sein de la résistance il se sentait à chaque fois un peu plus libre. Qu'en étant auprès de sa famille il répondait à la valeur qui lui tenait le plus à cœur ces derniers temps, la loyauté. Que lui n'attendait pas la mort mais la défiait, au cours de chacune de ses missions. Il la côtoyait et il n'en avait pas peur même s'il ne cherchait pas à la rencontrer tout de suite. Non cette vie là, de misère avait malgré tout un sens pour lui. Il se sentait utile dans le moindre de ses mouvements et il ne sut pourquoi Penny n'avait jamais pu être animée de la même flamme, de la même soif de mieux. C'était faire des sacrifices pour oser rêver d'une vie dix fois meilleure que celle qu'on lui proposait actuellement. « Alors j'ai fait ce qu'il fallait pour m'en sortir. »
Les mangemorts... pour assouvir sa fuite. Abandonner ce qui n'est pas son combat pour finalement se rallier aux forces du mal? Pour le rouquin il ne s'agissait même pas de céder à la faciliter. Accepter de tuer des innocents n'avait rien d'inné en lui. Il s'étonnait donc toujours et encore du choix de la jeune femme. Elle aurait pu choisir la neutralité, retourner auprès de sa famille. Qui sait? Peut-être auraient-ils fini par lui pardonner ses moments d'égarement comme les Weasley l'avaient fait avec lui? Le rouquin décide alors de la sonder, d'apprendre à connaître son opinion. Savoir s'il partage les mêmes valeurs que celles de la femme qu'il aimait. « Voldemort? Les mangemorts? C'était ça ta porte de sortie?! » Lança-t'il sans crier gare. Ne pas s'emporter. Respirer calmement. Prendre le dessus. Papa, c'est tellement difficile. Si tu savais comme j'essaie. Tu sais ce que tu fais Percy. Ne perds pas espoir. La faire parler pour l'aider à comprendre elle-même où elle en est. Le rouquin ne serait jamais capable de panser les blessures de tout ceux qui ont fait les mauvais choix mais il s'accrochait, voulant au moins tout essayer pour que Penny aille mieux. Il inspira de nouveau un grand coup, plongea son regard dans celui de la sorcière et lui demanda d'un ton se voulant le moins moralisateur possible. « Partages-tu leur doctrine? Devons-nous nous sentir supérieurs? Faut-il souhaiter le chaos et la souffrance? Comment pouvons-nous décider qui peut vivre et qui mérite de mourir? » Ouvrir la réflexion et lever le voile sur les doutes et l'inconnu. Ensemble tout est plus simple non? Aux côtés d'une oreille attentive encore plus. Percy voulait y croire. « Un jour, j'ai ouvert les yeux. Berné par le gouvernement, celui qui promettait la justice et qui en réalité déversait toute sa haine. Ce jour là j'ai fuit pour ce qui me paraissait le mieux. » Si seulement elle savait comme cette décision avait été difficile à prendre. Risquer de tout perdre et sans pouvoir faire demi-tour en espérant récupérer son poste. Il avait parié sur la famille pour combattre un monde qui ne lui convenait pas. « Ce jour là j'ai fait face à ma famille. A leurs reproches, à leur mépris et puis j'ai dû apprendre à accepter leur pardon. Car c'est moi qui me punissait le plus tandis qu'eux avaient déjà tourné la page. » Il ne savait comment exprimer à quel point il avait souffert et s'était martyrisé lui-même à croire qu'il ne méritait pas sa place parmi les bons, parmi ceux qui voulaient le bien. Les mots n'étaient pas suffisants mais Percy ne savait quel geste employé pour lui transmettre ses sentiments. Si seulement en la touchant elle pouvait ressentir toute cette haine qu'il a eu à l'égard de lui-même - et qui resurgit parfois lorsque les nuits se font plus sombres et les jours plus terrifiants. Il essaya pourtant, se plaçant face à Penny et s'emparant de ses joues entre ses paumes. « Je préférai mourir plutôt que de laisser Voldemort gagner. Le laisser instaurer la paix comme il l'entend car je peux t'assurer que martyriser et tuer chaque sorcier de sang impur n'est pas une manière de vivre. Je voulais me battre pour mes valeurs et celles que je souhaite transmettre à mes enfants. Car oui Penny, je voulais construire ma vie à tes côtés, fonder une famille. Mais pas dans ce monde de terreur. » Ils avaient tant désiré plus jeunes que la vie leur paraissait complexe. Les choix étaient difficiles peut-être mais les faits étaient simples. Il s'efforça à plonger son regard dans celui de la blonde, à ne pas s'en défaire, à ne pas perdre une miette de contact visuel. Et c'est les yeux humides qu'il s'excusa. « Je suis sincèrement désolé de ne pas avoir compris ce que tu désirais. Que tu saurais te contenter d'une... » dictature violente et haineuse « d'autre chose que la résistance pour poursuivre ta vie. » Se reprit-il, une boule douloureuse ayant pris possession de sa gorge. Il ne voulait pas la brusquer. Ne pas l'accuser sans savoir, sans preuve. Bien assez de personnes s'en chargeaient avec brio. « Je ne te blâme pas Penny car je ne peux te faire des leçons de morale. Mais j'y ai cru, pendant un instant, ce jour où je t'ai demandé d'adhérer à la Renaissance du Phénix, que tu signerais pour une vie à mes côtés. » Aurait-il dû être plus explicite? Ce jour là il était persuadé que le contexte de guerre n'était pas propice à ce genre de demandes ou bien qu'elle aurait pris peur et se serait enfuie. Peut-être n'avait-il pas eu tort de le penser? Il l'a pris alors dans ses bras, plaquant le dos de la sorcière contre son torse, une main entourant sa taille et une autre lui caressant les cheveux. « Je n'ai pas été à la hauteur. A ta hauteur. Je le comprends à présent. Mais je dois aussi veillé sur ma famille car ils n'ont rien demandé dans cette guerre et que nous y avons tout de même perdu beaucoup. » Voilà. Il ne pouvait rien lui offrir de plus si ce n'est ces instants en sa compagnie. Il s'était résigné à venir la voir, à suivre les conseils de son père, à ne pas regretter de peut-être mourir dans les jours à venir sans avoir pris la peine de comprendre et s'excuser auprès de celle qu'il avait tant aimée. La revoir une dernière fois au cas où tout se terminerait mal pour lui car il n'était pas certain qu'elle aurait pu faire quelque chose pour lui si les rôles avaient été inversés.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3608
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
« Voldemort? Les mangemorts? C'était ça ta porte de sortie?! » Il commence enfin à rager un peu, la colère grandissant en lui, de façon presque palpable, quoiqu’elle devine, à sa respiration, qu’il essaye de la combattre. Elle le connait depuis si longtemps que c'est impossible pour elle de ne pas le voir. Elle l’a attendue cette fureur justifiée, mais quand elle arrive, si brusquement, elle l'étonne un peu. Parce qu’elle trouve la surprise à laquelle elle est assortie, malvenue. Évidemment que Voldemort a été sa seule porte de sortie. Les frontières étaient fermées, qu'aurait-il voulu qu’elle fasse ? « Partages-tu leur doctrine? Devons-nous nous sentir supérieurs? Faut-il souhaiter le chaos et la souffrance? Comment pouvons-nous décider qui peut vivre et qui mérite de mourir?» Voilà qu’il mélange tout. Ce n’est pas une guerre d’idéologie, pas pour elle en tous cas. Elle lui a déjà expliqué que ce n'est même pas sa guerre du tout. Ses idéaux n’ont rien à faire avec la marque à son avant-bras. Mais ce qui agace le plus Penelope, c’est qu’il fasse la morale, tout en essayant de ne pas trop en avoir l’air. Là encore, elle les connaît trop lui et leur manie commune de faire la leçon - aux autres, rarement l’un à l’autre - pour ne pas le voir et s'en vexer. « Et qu’est-ce que t’aurais voulu que je fasse, hein Percy ? » Elle essaye de répondre du même ton un peu détaché, un peu scolaire. « Désolée, mais tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu ne peux pas juste quitter le Ministère un jour pour fuir avec des putains de Weasley et Potter pour revenir le lendemain comme si de rien était. J’ai risqué ma vie pour retourner à Londres et les convaincre de me laisser une chance… pour m’en sortir. » Elle essaye de ne pas le mentionner Lui et leur rencontre et la façon dont elle est tombée à genou quand il a pénétré son esprit, tremblant comme la faible qu’elle est. « Une fois que t’as choisi un camp, tu ne peux pas juste redevenir neutre. » Techniquement elle n’a rien choisi du tout, mais c’était tout comme pour eux, les Mangemorts et le gouvernement. Et ça la rend furieuse qu’il ne le sache pas, qu’il ne comprenne pas tout de suite, qu’elle vaut mieux que ça, si ce n’est que légèrement. Parce que oui, elle vaut un peu mieux que de retourner totalement sa veste quand une troisième option est disponible. Si elle ne voulait plus fuir, alors elle devait Le rejoindre et ça ne voulait pas dire qu’elle aimait ça, ça voulait juste dire que c’était son seul espoir, et elle y a mis tout ce qu’elle avait. Tout, sauf ses convictions, si petites et discrètes puissent-elles être. Elle n’est même pas pure la Clearwater, alors elle n’a jamais cru à la suprématie prêchée par eux. Jamais. Elle a juste d’abord pensé pouvoir contourner le problème. Jusqu’à ce qu’elle ait à le combattre avec Percy, jusqu’à ce qu’elle finisse par se battre pour avec le Magister. « Je croyais que tu me connaissais un peu mieux que ça. » fait-elle froidement. Elle n’est pas la personne la plus altruiste qui soit. Lui non plus d’ailleurs. Elle était prête à fermer les yeux sur beaucoup à l'époque, au Ministère et elle est avec eux désormais mais ça ne veut pas dire qu'elle est soudain devenue une fidèle croyante. Et elle n'est pas indifférente à l'idée de devoir prendre des vies, juste comme ça, pour une cause en laquelle elle n’a - et il DOIT le savoir, comme OSE-t-il prétendre ne pas le savoir - jamais cru.
« Un jour, j'ai ouvert les yeux. Berné par le gouvernement, celui qui promettait la justice et qui en réalité déversait toute sa haine. Ce jour là j'ai fuit pour ce qui me paraissait le mieux. » Elle cligne des yeux, surprise. Elle travaillait pour le département de la Justice Magique à l’époque, la Justice avec un grand “J”, aimait-elle à dire. Elle était si fière et passionnée. Elle avait ainsi eut une place de choix pour voir les changements du moment qu’ils ont commencé. Elle n’a jamais été dupe. Elle voyait le nouveau Ministère, les nouveaux décrets, les condamnations, pour ce qu’ils étaient et espérait simplement être épargnée par la persécution. Elle préfère ne pas le préciser pourtant, parce que c'est sûrement pire, de ne pas avoir eut l’espoir, ou la naïveté, de Percy comme excuse. « Ce jour là j'ai fait face à ma famille. A leurs reproches, à leur mépris et puis j'ai dû apprendre à accepter leur pardon. Car c'est moi qui me punissait le plus tandis qu'eux avaient déjà tourné la page. » Il s’approche, soudainement, prend ses joues entre ses doigts et elle frissonne, les yeux rivés sur ses genoux, refusant encore de le regarder. « Je préférai mourir plutôt que de laisser Voldemort gagner. Le laisser instaurer la paix comme il l'entend car je peux t'assurer que martyriser et tuer chaque sorcier de sang impur n'est pas une manière de vivre. Je voulais me battre pour mes valeurs et celles que je souhaite transmettre à mes enfants. Car oui Penny, je voulais construire ma vie à tes côtés, fonder une famille. Mais pas dans ce monde de terreur. » Noble, si noble. Un vrai bon Weasley. Tout ce qu’elle n’est pas et ne sera jamais. Elle n’a jamais vu et refuse de voir en quoi tout ceci est son problème. Elle n’avait pas aimé les nouvelles règles, mais comme toujours, elle avais mis un point d’honneur à les appliquer. Elle aurait probablement fini par fixer une limite, par refuser de faire certaines choses, mais alors le choix aurai été le sien et ça aurait été ses idéaux contre la loi. Elle n’a rien d’aussi honorable que lui, finalement devenu un parfait Weasley - selon elle -, l’homme qu’il aurait toujours du être en réalité et qu’elle a trop longtemps refusé de voir. Mais elle ne peut pas se concentrer sur tout ça, parce qu’il parle de ce temps béni, où ils étaient ensemble, avant qu’elle n’en ait assez, quand il n’y avait que de petits mensonges et pas de plan de trahison. Il parle de ce ce qui aurait pu être et ce qu’elle serait encore sûrement capable de voir si l'on plaçait le miroir du Rised devant elle. Elle a envie de pleurer, pour toutes ces choses qu’ils avaient et n’auront plus jamais et tous ces rêves irréalisés. Quand ses yeux se lèvent enfin pour rencontrer les siens, des larmes glacées sont accrochées à ses cils. Pourquoi dire ça maintenant Percy ? Pourquoi ajouter à la torture ? « Je suis sincèrement désolé de ne pas avoir compris ce que tu désirais. Que tu saurais te contenter d'une... d'autre chose que la résistance pour poursuivre ta vie. » Elle sent l'hésitation et devinant l'accusation qu'elle cache, pince des lèvres. « Je ne te blâme pas Penny car je ne peux te faire des leçons de morale. Mais j'y ai cru, pendant un instant, ce jour où je t'ai demandé d'adhérer à la Renaissance du Phénix, que tu signerais pour une vie à mes côtés. » Et c’est ce qu’elle a cru faire, elle aussi, en acceptant. Elle a simplement finalement considéré qu'une “vie” n’était pas exactement ce qu’on lui a livré. Une sentence au bagne à perpétuité peut-être. Mais une vie ? Ça ?
Elle veut répondre, mais sans prévenir, il la prend dans ses bras, le dos de la jeune femme calé contre son torse, une main perdue dans ses cheveux et elle est trop troublée pour dire quoique ce soit. « Je n'ai pas été à la hauteur. A ta hauteur. Je le comprends à présent. Mais je dois aussi veillé sur ma famille car ils n'ont rien demandé dans cette guerre et que nous y avons tout de même perdu beaucoup. » Il y a quelque chose, dans sa façon d’être si, galant, d’admettre ses tords avec tant d’élégance, qui l’agace terriblement. Comment peut-il se comporter comme ça, quand tous les autres la haïssent ? Il devait être le plus féroce de ses ennemis. Au lieu de quoi, il vient à elle, désolé, ce qui est préférable certainement et même ce qu'elle souhaitait, mais il s'excuse sans qu’elle n’ait eut besoin de hurler ses accusations et ça rend la chose incompréhensible. Et puis, ça ressemble un peu trop à de l’indifférence pour son cœur meurtri. « Mais tu vois, c’est ça la différence entre toi et moi Percy. Moi je t’ai jamais demandé de les quitter. » Elle n’y a même jamais songé, elle souhaitait qu’il se réveille un jour, ses esprits retrouvés, mais elle ne lui aurait jamais demandé une telle chose, quoique son affirmation soit peut-être un peu creuse, dans la mesure où elle savait et sait d'autant plus aujourd’hui, qu’il n’aurait jamais accepté. « C’est un monstre. Tu crois que je ne le sais pas ? » Par Merlin, a-t-il déjà oublié qu’elle a été pétrifiée par sa bête à Poudlard ? Comment peut-il croire un seul instant, qu’elle le soutient, pour de vrai, par conviction ? « Tu sais, j’ai essayé de comprendre ton point de vue. J’ai observé, j’ai essayé de me mettre à ta place, mais le truc Percy c’est que tu peux pas comparer nos situations, parce que toi t’avais ta famille dans la rébellion. C’est pour ça que tu l’as fait d’ailleurs, non ? En vrai, c’était pour eux ? Et t’avais du soutien, des gens qui t’aimaient, des gens qui étaient… comme toi ? Ton seul détracteur finalement c’était toi-même, tu le dis toi-même, ils étaient prêts à te pardonner. Et pour couronner le tout, tu avais moi. Moi ? Je t’avais toi, point final. J’ai perdu ma famille le jour où j’suis partie avec toi. En fait, j’ai tout perdu, le jour où je suis partie, tout, sauf toi…» Et c’est pas suffisant. C’est ça le sous-entendu. Ça aurait pu l’être si la guerre n'avait pas duré si longtemps, vraiment ça aurait pu. Mais sur le long terme, Penny avait besoin de plus. Penny c’est la raison avant le cœur, toujours. Et puis, même son cœur était déchiré à ce moment-là, la haine pour son aveuglement corrompant le reste de ses sentiments envers Percy. « C’est pas comme si j’avais tourné le dos à tout, à la seconde non plus. J’ai essayé, vraiment. Pour toi. » S’il ne peut comprendre ses efforts et ses sacrifices, il ne peut comprendre l’amertume qui s’est emparée d’elle et la haine et la déprime même qu’elle a commencé à ressentir. Mais elle n’y croit pas beaucoup malgré ses tentatives d’explications et l'écoute qu'elle reçoit de Percy. Parce que même s’il est là, même si elle est dans ses bras, même s’il ne lui crie pas dessus et ne la déteste pas autant qu’elle l’a craint, elle ressent quand même une déchirure dans sa poitrine. Elle sait que c’est inutile d’expliquer, parce qu’il n’y a rien qu’il peut faire pour elle et rien qu’elle peut faire pour réparer la douleur qu’elle lui a causé. Et il n’y a rien pour la faire sourire parce que la bataille fait encore rage et qu’elle a peur désormais, peur que son camp à lui l'emporte et plus peur encore des conséquences pour elle. Celle qui aura trahi pour rien, rien du tout. Et la douleur de Percy pour l’ambition d’une vie, est certes un échange qu’elle a volontairement conclu, mais tout ça pour ça, pourrir dans une cellule ? Elle préfère mourir.
‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3270
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
FUYONS L'ENFER
We had a love devout without a shred of doubt We never worried 'bout other people You broke the spell and wanted something else Well, go fuck yourself with other people « Et qu’est-ce que t’aurais voulu que je fasse, hein Percy ? » Le sorcier cru s'étouffer un instant. Était-elle sérieuse? Combien de temps lui avait-il fallu pour se convaincre que ses agissements étaient justifiables? A la limite de l'honorable à l'entendre. Sa manière de le prendre pour un imbécile l'agaçait franchement. Il s'efforçait pourtant, encore et toujours à lui résister. A ne pas lui faire ce plaisir de s'emporter gratuitement. Que faisait-elle donc de la majorité d'hommes et de femmes ayant choisi de quitter l'Ordre sans pour autant se rallier à l'ennemi? Percy ne pouvait lire une once d'honnêteté dans ses propos, elle se mentait à elle-même voilà tout. « Désolée, mais tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu ne peux pas juste quitter le Ministère un jour pour fuir avec des putains de Weasley et Potter pour revenir le lendemain comme si de rien était. J’ai risqué ma vie pour retourner à Londres et les convaincre de me laisser une chance… pour m’en sortir. » Elle s'énerve, prend le dessus, l'air de rien et malgré tout le rouquin résiste. S'abstenant de répondre une fois de plus à de la pure provocation. Elle est en tort, après tout n'est-ce pas elle qui est enfermée dans ce cachot depuis des semaines? des putains de Weasley Oublie. des putains de Weasley N'y pense pas. des putains de Weasley Elle ne sait plus ce qu'elle dit. des putains de Weasley Comprends là, elle dégaine sa dernière arme pour te faire plier. Cherchait-elle véritablement à se faire plaindre de sa condition? les convaincre de me laisser une chance Qu'elle le laisse un rire un instant. Qu'elle le laisse se croire fou d'entendre des mots pareils sortir de sa bouche. Avouait-elle ouvertement qu'elle avait engagé tout ses efforts à convaincre les forces du mal de l'accepter dans leurs rangs? « Une fois que t’as choisi un camp, tu ne peux pas juste redevenir neutre. » Non, évidemment. On se rallie à celui qu'on combat pendant des années. Percy faisait fausse route sauf qu'il n'était prêt à écouter personne excepté sa seule pensée lui hurlant qu'il était le gentil dans cette affaire. Responsable de la détresse de la Clearwater peut-être mais en aucun cas coupable des actes de la sorcière. On le lui avait répété des dizaines et des dizaines de fois qu'il n'y était pour rien. Qu'il s'agissait d'une adulte ayant fait ses choix. Et pourtant... « Je croyais que tu me connaissais un peu mieux que ça. » Le poignard se planta dans son abdomen puis disparu ne laissant qu'une tâche rouge grandir un peu plus à chaque seconde. Moi aussi Penny. Moi aussi. Sauf que le jour où t'es partie j'ai su que je ne te connaissais plus. Ne pas perdre espoir. Il devait y avoir une explication à cette mascarade. Là. Juste sous son nez. Quelque part. Un indice n'attendant que d'être trouvé, une énigme réclamant sa résolution. Lui expliquer, conter son point de vue. Oui la solution devait être non loin, dans son passé, ses souffrances et ses cauchemars. Elle est tendue, il le sent à travers ses vêtements élimés, il le perçoit à sa respiration saccadée. « Mais tu vois, c’est ça la différence entre toi et moi Percy. Moi je t’ai jamais demandé de les quitter. » Le rouquin réduit son étreinte, se demande pendant une seconde de quoi elle parle. C'est qu'il est terrifié à l'idée de partir au quart de tour sur un malentendu - c'est qu'il s'efforce à trouver un autre sens aux reproches qui s'abattent progressivement sur lui. Il les avait réclamés ces accusations, les torts qui lui étaient attribués. Seule Penny avait le droit de les lui balancer alors même qu'il la tenait entre ses bras. Alors pourquoi était-ce si douloureux à recevoir? A admettre? A réaliser que ses sacrifices à lui au cours de cette guerre n'avaient rien à voir avec ceux de la femme qu'il avait tant aimé? Qu'il n'y avait rien de comparable? Que lui, Percy, le Préfet-en-Chef n'avait pas compris qu'ils n'étaient pas deux entités identiques. Seulement deux êtres en phase pendant un temps défini. Ses décisions, ses choix, sa vision des choses ne pouvaient être similaires à ceux de la Clearwater tout bonnement car ils étaient différents. Bien trop différents pour le Magister, ne partageant ni le même sang, ni les mêmes motivations. Il se sentait misérable d'un coup, s'apercevant que Penny ne lui avait jamais réclamé autant que lui. Il avait été le maître du jeu des années durant et lorsque la sorcière avait décidé de voler de ses propres ailes il n'avait pu accepter la perte d'un être cher. Son choix de se rallier à Voldemort n'aidant sûrement pas dans l'équation il ne s'agissait pourtant pas du plus important. « C’est un monstre. Tu crois que je ne le sais pas ? » Non. Car le Weasley est perdu dans un tourbillon d'idées contradictoires. Que depuis des semaines chacun lui dit comment il doit réagir, que lui-même a décidé des comportements appropriés lorsqu'il lui ferait face de nouveau. Qu'il s'était cru droit et juste en se remettant en cause. Et que pourtant il était loin de la vérité. Bien trop loin pour s'apercevoir à quel point il avait pu être néfaste en se pensant bon et brave.
Il ne l'accepte pourtant pas. Commence à y voir plus clair, à comprendre comment ils en sont arrivés là mais encore dans l'incapacité à réaliser ce qui s'est produit. Bien trop faible psychologiquement pour affronter ses vices - les mêmes depuis des années. A rechercher la perfection, à penser l'atteindre et être finalement à côté de la plaque. Faible, se fissurant au moindre reproche provenant de Fred. Ayant une confiance en lui des plus limitées et fragiles. « Tu sais, j’ai essayé de comprendre ton point de vue. J’ai observé, j’ai essayé de me mettre à ta place, mais le truc Percy c’est que tu peux pas comparer nos situations, parce que toi t’avais ta famille dans la rébellion. C’est pour ça que tu l’as fait d’ailleurs, non ? En vrai, c’était pour eux ? Et t’avais du soutien, des gens qui t’aimaient, des gens qui étaient… comme toi ? Ton seul détracteur finalement c’était toi-même, tu le dis toi-même, ils étaient prêts à te pardonner. Et pour couronner le tout, tu avais moi. Moi ? Je t’avais toi, point final. J’ai perdu ma famille le jour où j’suis partie avec toi. En fait, j’ai tout perdu, le jour où je suis partie, tout, sauf toi… » Il n'avait assimilé ses paroles que d'une oreille étant resté coincé sur deux phrases. Deux petites phrases remettant toutes ses convictions en cause. C’est pour ça que tu l’as fait d’ailleurs, non ? En vrai, c’était pour eux ? Percy se releva brusquement instaurant le plus de distance possible depuis qu'il était rentré dans ce cachot - dans cette pièce immonde qu'il désirait finalement fuir au plus vite. « C’est pas comme si j’avais tourné le dos à tout, à la seconde non plus. J’ai essayé, vraiment. Pour toi. » Il lui tourne le dos, n'essaie même plus de lui jeter un coup d’œil pour lire en elle. A quoi bon puisqu'il est en train de perdre? C’est pour ça que tu l’as fait d’ailleurs, non ? En vrai, c’était pour eux ? Les mots se répètent en boucle dans son esprit. Le rouquin continu de s’éloigner jusqu'à atteindre le mur en face. Cette fois-ci le contact avec la pierre inégale ne suffit plus à l'apaiser, à le ramener à la réalité. Percy se retourne alors, les larmes inondant ses yeux plus qu'il ne l'aurait souhaité, se retenant d'échapper ne serait-ce que l'une d'entre elles. Le tout en pointant son doigt en direction de la prisonnière, crispant tantôt sa main. « Tu... tu n'as pas le droit Penny. Je t'interdis de dire ça. » La Clearwater est en train de remettre en jeu sa place d'Homme bien et ça lui est insupportable. Agacé, irrité, elle détruit toute la confiance résidant en lui et qu'il a mis tant de temps à construire. Elle fait resurgir de nulle part ce qu'il s'est efforcé de refouler. Il ne peut plus résister, il ne peut accepter de se faire réduire à si peu. Alors, c'est un Percy très ancien qui refait surface, celui qui n'aurait jamais dû réapparaître, celui uniquement définit par ses vices. Le moralisateur, le donneur de leçon, l’effronté, le méchant - sans que cela soit son but premier. « Au lieu de t'attacher à ce que t'avais et chercher à t'élever, tu as préféré tout lâcher pour voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Ça s'appelle la facilité. » Chacune des briques constituant le Percy de la Renaissance du Phénix s'effondre parce qu'il sait que dans ce combat il a déjà perdu. Penny a toujours été la plus intelligente, elle a toujours su faire la part des choses surtout le concernant lui. Ravalant sa défaite amère il reprend alors de plus belle. « Essayer ne suffit pas. Ce n'est pas en essayant qu'on a réussi nos études. C'est pas en essayant qu'on a obtenu nos postes au Ministère. Ce n'est toujours pas en essayant que l'un de nos camps remportera cette guerre. » Et à cet instant, il implore quiconque présent actuellement dans les ruines de Pré-au-Lard d'agir en faveur de la victoire, de sa victoire. Qu'on l'érige en héro pour ses sacrifices qui lui ont semblé si important qu'il n'a pu percevoir ceux de la Clearwater. Qu'il ait la parole, le pouvoir, que l'on fasse taire à jamais ceux qui s'aviseront à le détruire, à lui rappeler d'où il vient, ce qu'il était, ce qu'il a fait, ce qu'il est devenu après un travail acharné sur lui et sa relation avec les autres. Non! Mieux! Qu'on leur inflige ce qu'on lui a infligé! Qu'on ne les laisse pas s'échapper par la voie royale, celle qui vous apporte la paix que vous ayez été bon ou mauvais sur Terre. La mort lui paraît trop simple, trop paisible pour suffire à se satisfaire. « Tu te trompes Penny, tu te mens à toi-même. » Elle a échoué, il a vaincu, elle est à terre et lui debout. Car si seulement elle savait ce qu'il a en tête. Elle n'est rien, elle l'a dit elle-même. Elle a tout perdu, elle a décidé de le perdre et si elle croit avoir obtenu quelque chose au change elle se fourre le doigt dans l’œil. « Tu crois qu'une seule des choses que t'as acquis à ses côtés t'appartient? » Elle n'est plus qu'un pion ayant les idées bien trop en place concernant la vérité sur Percy. C'est à ses côtés qu'elle était libre, aujourd'hui elle n'est plus rien, elle a vendu son âme aux forces du mal qu'elle le veuille ou non, qu'elle y croit ou non. Voilà pourquoi tout le monde lui conseille de la haïr, la traître. « Tu lui appartiens toute entière et tu n'as rien à toi. Constate par toi-même Penny. Même mourir tu ne le peux pas. » Il éclate alors de rire, ouvertement devant elle, gommant ses échecs, rabattant sa colère sur ce qu'il y a de plus simple à attaquer. Percy passe une main tremblante dans ses cheveux, s'avance une nouvelle fois vers la sorcière, rapidement, se plante devant elle et la soulève par les épaules. Son regard est noir, il est violent comme il ne l'a jamais été auparavant. Personne n'aurait pu le reconnaître en cet instant, lui-même ne se serait cru capable un jour d'une telle chose. Il colle alors son visage contre celui de la sorcière et lui déclame méchamment ce qu'il a fini par comprendre. Peut-être l'unique vérité qu'il a réussi à lire en elle. « Tu crois pas que je le vois dans tes yeux que t'attends que ça? Crever. » Fuir, encore une fois. Et ça lui est insupportable.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3608
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
« Tu... tu n'as pas le droit Penny. Je t'interdis de dire ça. » Dire quoi ? La vérité ? Parce c’est ça qu’elle fait, Penny, elle explique sa vérité et elle ne comprend pas l’éclat soudain de Percy, elle ne sait pas que deux simples phrases perdues dans le reste de son discours sont tout ce qu’il a retenu, tout ce qui l’obsède, qu'il a à peine écouté ce qu'elle avait à dire, qu'il s'en fiche. Alors forcément ça la laisse perplexe ce tressaut de colère, comme son éloignement soudain avant ça. Il voulait des explications et maintenant qu'elle les lui donne, il lui demande de les retirer ? « Au lieu de t'attacher à ce que t'avais et chercher à t'élever, tu as préféré tout lâcher pour voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Ça s'appelle la facilité. » Le Percy compréhensif a disparu aussi brusquement qu’il est apparu finalement: sans prévenir et sans qu’elle en comprenne la raison. Il retourne ses excuses contre elle et elle ne sait pas quoi répondre, parce que c’est vrai qu’elle a choisi la facilité, qu’elle a décidé que ça ne servait à rien de continuer ses efforts pour si peu. Il a parfaitement raison, mais elle ne voit pas ce qu’il y a de mal à ça, à ne pas se mener la vie dure, sans motivation suffisante. S’exempter de vie sociale, s’isoler pour travailler du matin au soir, pour obtenir d’excellentes notes et un travail intéressant, ça a du sens, mais se battre au quotidien que ce soit littéralement, avec sa baguette, ou enfermée dans un mode de vie inconcevable à ses yeux pour une cause dans laquelle elle ne se reconnait pas exactement, qu’elle n’a pas choisie, ça n’en a aucun. Sauf lorsqu'il s'agit de se battre pour le Magister dans l'espoir de retrouver un semblant de vie, un semblant de carrière, un semblant de rêve. Elle aurait voulu qu’il apprécie ses tentatives, qu'il reconnaisse qu'elle n'a pas abandonné si facilement que ça, au lieu de quoi il lui reproche de ne pas les avoir poursuivies plus longtemps. « Essayer ne suffit pas. Ce n'est pas en essayant qu'on a réussi nos études. C'est pas en essayant qu'on a obtenu nos postes au Ministère. Ce n'est toujours pas en essayant que l'un de nos camps remportera cette guerre. » Oui, mais, réussir ses études et obtenir un poste au Ministère c’étaient ses objectifs à elle, gagner la guerre, non. Dans le premier cas la récompense valait largement le prix à payer, d’autant que, en ce qui concerne les études en tous cas l’échéance était définie: sept ans à trimer et puis ça serait fini. La guerre aurait très bien pu ne pas avoir de fin, pour ce qu’elle en savait. « Tu te trompes Penny, tu te mens à toi-même. » Elle relève un peu la tête, pour soutenir son regard avec la dignité qui lui reste. Elle est à terre et il est debout, il a gagné et elle a perdu, mais elle n’a pas dit son dernier mot. Elle n’aime pas le Percy qui lui fait face, bien qu’il ressemble plus à celui qu’elle a rencontré la première fois que celui qu’elle a côtoyé ces dernières années. Elle n’aime pas sa froideur soudaine et elle n’aime pas ces mots qu’elle ne comprend pas. En quoi se trompe-t-elle ? Comment est-ce même possible pour elle de faire erreur alors qu’elle présente son propre point de vue ?
« Tu crois qu'une seule des choses que t'as acquis à ses côtés t'appartient? » Malgré elle, elle laisse échapper un rire amer. Elle est enfermée dans un cachot et porte la même robe depuis près de deux mois, sans baguette, sans aucun objet personnel. La réponse à sa question est si évidente qu’elle se demande pourquoi il a cru nécessaire de la poser. Elle explique son choix passé, mais n’est pas sans savoir que malgré ses intentions à l’époque plutôt raisonnables, l’avenir et la bataille en cours risquent de lui prouver qu’elle a eut tord. Et puis, il ne le sait pas mais elle a acquis si peu au fond. Rien qui ait beaucoup de valeur en tous cas, rien qui ne sache encore compenser le travail fourni. Mais c'est qu'en cours de route Penny a du rabaisser un peu ses standards, comprendre que sa propre valeur avait grandement diminué aux yeux du Magister une fois qu'elle a quitté la rébellion et que désormais sa seule victoire c'est d'être en vie (et de dormir avec un toit sur la tête). Sa réinsertion a été difficile, elle n'est même pas véritablement finie et ne le sera peut-être jamais, même s'ils gagnent la guerre. « Tu lui appartiens toute entière et tu n'as rien à toi. Constate par toi-même Penny. Même mourir tu ne le peux pas. » Mais ce n’est pas la faute de Voldemort ça, c’est celle de Neville qui n’a pas voulu le faire et de tous ceux qui ne lui ont pas fait passer d’objets coupants, c’est la faute de Percy aussi qui éclate de rire et fait brûler une haine et une rancœur nouvelles en elle. Elle ne veut plus le voir. Elle ne veut plus l’entendre. Le regard noir avec laquelle il la toise trouve son reflet dans celui de Penny, furieuse de cette moquerie, déçue de la bassesse de Percy. Elle ne sait pas ce qu’elle a dit pour le mettre si soudainement en colère, mais elle s’en fiche, parce que c’est lui qui va trop loin désormais. Et cette fois-ci quand il se rapproche elle a envie de se reculer, de se dégager de l’emprise de ses mains sur ses épaules qui la forcent à se relever. Elle a crève d'envie de le gifler quand il colle son visage au sien. « Tu crois pas que je le vois dans tes yeux que t'attends que ça? Crever. » C’était vrai il y a peu, mais elle n’en a plus envie maintenant, trop éveillée par sa haine, elle ne veut pas mourir tout de suite alors qu’elle peut encore se venger et crier et planter les griffes qui lui ont poussé en quelques semaines, dans la chair de ses joues. Et d’ailleurs elle le repousse, avec une violence qu’elle n’a jamais eut, avec tout le peu de force qu’elle a dans les bras, elle pousse, encore et encore, hystérique. « La ferme. La ferme. La ferme. La ferme. » Elle aimerait l'y voir lui à sa place, voir s'il voudrait pas crever lui aussi, plutôt que de retarder l'échéance. Crever ici, sur l'échafaud, à Azkaban, c'est du pareil au même et c'est tout ce qu'il y a de plus humain que de vouloir souffrir le moins longtemps possible. Ses paumes ouvertes se transforment en poings et ses gestes deviennent de véritables coups contre son torse. « Si c'est tout ce que t'as à me dire, tu peux dégager. Ça t'amuse de me voir comme ça, hein ? Tu trouves ça drôle ? » Well, fuck you. « Quand est-ce que t'es devenu cruel exactement ? » C'est son rôle à elle, ça, à la Mangemorte dont les sortilèges impardonnables ont enflammé le bout de la baguette. Lui, il est censé être le valeureux Phénix, l'honorable Weasley, au-dessus de toutes ces petitesses. Il n’agit en réalité ni plus ni moins, que comme elle pensait qu’il agirait dès son entrée dans sa cellule, mais elle se rend compte qu’elle est absolument incapable de le supporter malgré l’anticipation. Ses coups deviennent moins réguliers, mais plus violents alors qu'elle hurle « JE TE HAIS. » et en cet instant c'est effectivement tout ce qu'elle ressent pour lui, elle hait ce pouvoir qu'il a sur elle, elle hait qu'il puisse lui cracher au visage ce qu'elle sait déjà, elle hait son manque de compassion et la distance incroyable entre eux. Et puis, elle semble avoir vidé toutes ses forces et ses poings ne sont plus capables de rien, toute son énergie désormais consacrée à ne pas faire trembler sa voix. « Tu crois que je sais pas que j'ai raté mon coup ? Que mon pari s'est retourné contre moi ? Que mon seul espoir pour m'en sortir maintenant c'est qu'ils…qu'on gagne…et que ça veut dire que vous devez tous crever, que tu dois crever ? Et tu penses que j'arrive à prier pour ? » La plupart des Phénix ne représentent rien pour elle, même si ça ne veut pas dire qu'elle se réjouit de massacre. Sur le champ-de-bataille, elle voulait que ça aille vite, elle voulait mettre ça derrière elle, elle voulait juste en finir une bonne fois pour toute. Comme les dissidents au fond, eux aussi tout à faits prêts à tuer pour assurer leur victoire. Mais Percy…non seulement elle n'aurait jamais pu le faire elle-même, mais elle n'aurait laissé personne d'autre le faire non plus. Elle a manqué de perdre son duel avec Édouard pour mettre hors-jeu un membre de son propre camp afin qu'il ne blesse pas Percy. Elle veut évidemment retrouver sa liberté, ce qui implique de rester fidèle à son camp et de souhaiter sa victoire, mais elle n'arrive pas à le faire, pas vraiment, quand elle sait ce que ça implique. Et c'est aussi pour ça qu'elle a l'impression que sa mort à elle est la seule solution, pour ne pas souffrir en cas de victoire autant que pour sauver l'honneur en cas de défaite. « J'ai peut-être rien gagné de durable, mais au moins j'ai retrouvé le contrôle de ma vie, ne serait-ce qu'un instant. Et tu sais quoi ? » Elle le regarde droit dans les yeux pour délivrer, avec toute la provocation qu’il mérite, le coup de grâce. « Je regrette pas. » elle-même ignore si c'est un mensonge complet ou non. Parce qu'elle regrette la tournure des évènements, elle regrette le gâchis, regrette de savoir - de sentir - qu'elle va perdre et que, même si elle gagne, la victoire sera d'une amertume sans nom, mais elle se dit, qu'au moins, c'est son erreur à elle et pas celle de Percy et qu'au moins elle a essayé et essayer ça n'a jamais suffit, ni à Percy, ni à ses parents, mais c'est ce qu'elle a toujours fait finalement Penelope, essayer de rendre fiers, essayer de faire plaisir. Trahir, c'est le seul truc qu'elle a vraiment fait pour elle et elle seule. Elle lui tourne le dos finalement et s'éloigne le plus possible, croisant les bras contre sa poitrine. « Laisse-moi pourrir ici Percy si tu veux, mais ne reviens jamais me parler de la mort si ce n'est pour me l'offrir. » Elle pose son front contre la pierre froide et humide et ferme les yeux, résolue à ne pas se retourner, à ne plus lui jeter un seul regard, à l'oublier.
‹ occupation : En fuite avec Penelope, Theodore et Catelyn. A la recherche d'une solution pour récupérer son fils Benjen.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : De septembre 1987 à juin 1994
‹ baguette : En bois de cerisier, son cœur est abrité par un ventricule de dragon, 32 centimètres et sculptée dans tout son long. Elle est souple et facilement maniable.
‹ gallions (ʛ) : 3270
‹ réputation : Il est trop sérieux, trop à cheval sur les règles, trop froid, trop trop de tout. Et pourtant on sait qu'une partie de lui-même - meurtrie - traverse difficilement le chemin de la rédemption. C'est un sorcier profondément attaché à sa famille et qui a du mal à se pardonner les tragédies qui se sont produites. Sa fuite et donc la rupture des liens familiaux avec le clan Weasley a été le plus difficile. Aujourd'hui on dit que c'est un criminel, un lâche, un traître.
‹ faits : Jusqu'à la bataille de Poudlard en 1998, il était entièrement dévoué au Ministère, travaillant d'arrache-pied pour monter les échelons. Mais il a finit par ouvrir les yeux et depuis il regrette chaque jour son absence auprès des siens. La plupart lui ont pardonné ses manquements le jour même de son retour mais il ne se sent pas encore prêt à tirer un trait sur ce qu'il leur a fait subir. Depuis il a perdu son frère George, son père et avec ses frères et sa sœur ils ont été obligé d'interner leur mère. Même si pendant longtemps il s'est efforcé d'être là pour ceux qui reste, il a pris la décision difficile de les quitter pour protéger sa fille Catelyn et la femme qu'il aime..
‹ résidence : Dans un cottage, loin de tout, au beau milieu de la campagne anglaise.
‹ patronus : Une autruche dont il a particulièrement honte et qui lui a valu bien des railleries.
‹ épouvantard : Un détraqueur qui s'apprête à l'embrasser.
‹ risèd : Lui, au sommet - lorsque tout lui paraissait simple et que la vie lui souriait. Tout du moins dans un monde où il n'a plus à craindre pour la vie de quiconque.
FUYONS L'ENFER
We had a love devout without a shred of doubt We never worried 'bout other people You broke the spell and wanted something else Well, go fuck yourself with other people Son regard le terrifie, ce n'est pas un monstre ni une folle, juste une sorcière haïssant profondément ce qui est en train de lui arriver. Et pourtant la voir dans un tel état l’effraie. La Clearwater tente de le repousser, se faisant de plus en plus violente et ajoutant de la force à chaque tentative. Sauf que ces dernières sont vaines, il en faut bien plus pour rompre la rage émanant du sorcier. Ses paumes la retenant ne peuvent faiblir si facilement. « La ferme. La ferme. La ferme. La ferme. » Comment peut-elle ne pas assumer? Ne pas entendre ce qu'il a à lui reprocher? Car s'il est responsable de son malheur il en est de même pour elle. Est-il proscrit de dire à voix haute ses plus sombres désirs? Mourir est une échappatoire et lorsque cette dernière est assumée alors il n'y a rien de mal à l'exprimer. Ce n'est finalement pas les explications de la sorcière qu'il ne comprend pas ou encore ses reproches à son égard qu'il ne veut pas entendre, mais bel et bien son désir de reproduire les mêmes erreurs. De foncer tête baissée dans ce qui l'a déjà détruite. Fuir n'apporte jamais rien. Et elle qui déclamait vouloir quelque chose! Qui était prête à tout donner, sa dignité, sa fierté, ses valeurs, sa vie, son âme pour un semblant de vie. Effectivement sur ce point là il ne la comprend pas, ça lui échappe, ça l'agace, ça le consume. Au point où elle en est rendue, elle pourrait tout aussi bien défendre son camp et assumer pleinement sa position dans cette guerre "qui n'est pas la sienne". Percy l'observe alors sortir les poings. Il conserve son emprise sur elle, immobile, ne réagissant pas au moindre de ces coups lui tambourinant la poitrine. Si elle savait qu'il a déjà reçu bien pire, qu'il y est même relativement habitué après tout ce temps à se faire haïr par nul autre que son petit frère. Cela faisait bien longtemps que la colère de Fred n'avait pas refait surface car il y avait bien plus important à gérer à présent et qu'il semblait l'avoir pardonné - mais Percy se souvenait de chacune de ses attaques. Oh si! Sans doute lui avait-il déjà conter pourquoi il avait tant de bleus en revenant d'une mission mais la Clearwater n'avait pas à laisser son esprit divaguer pour s'en souvenir. Fred aussi, saoul, exprimait sa rage de la sorte, il était tout aussi détruit que Penny si ce n'était plus. Or les coups de Fred ne le dérangeaient pas, c'est qu'il les méritait amplement à ses yeux. Aujourd'hui, face à la sorcière, il savait une chose à ce propos - que chaque coup pouvait potentiellement l'apaiser et Perce n'était pas prêt à lui offrir la paix si facilement. Lui, le gars de la Renaissance du Phénix, il en avait plus rien à faire de ce qui pouvait apaiser la Clearwater. Il pourrait la torturer, la tuer et compter sur ses alliés pour rendre son acte légitime. Alors les coups résonnant encore contre son torse il préférait que ça s'arrête. « Si c'est tout ce que t'as à me dire, tu peux dégager. Ça t'amuse de me voir comme ça, hein ? Tu trouves ça drôle ? » Comme s'il était venu pour la manipuler, comme si la sorcière aimerait le voir approuver ses dires et s’esclaffer. Oh non! Terriblement non! Son père le lui avait demandé, l'avait convaincu au plus profond de ses rêves que tout irait mieux après l'avoir vue. Avait-il faillit? Arthur avait-il tort? Elle ne me voit plus comme ce que je suis. Elle ne vas pas bien et je ne peux rien pour elle papa. Je ne peux plus rien faire car je la déteste. Et pourquoi la détestes-tu? Papa. Si tu savais. On ne sait plus se comprendre. On est déphasés, nous sommes si différents. Si tu la détestais comme tu le dis, alors tu ne voudrais plus la voir. Son sort te laisserait indifférent, tu ferais tout pour la supprimer de ton esprit et de ta mémoire. Or tu sembles attaché à tes souvenirs avec elle. Percy... Arrête de dire n'importe quoi! Je la hais! Je la hais! Je le sais. Alors pourquoi tu me demandes de l'aide? C'est toi qui m'as dit de... Non Percy. Tu ne l'aimes peut-être plus comme avant mais tu l'aimes encore que tu le veuilles ou non. Et si tu la détestes tant c'est parce que tu ne la reconnais plus. Parce que tu ne peux supporter l'image d'elle qu'elle est en train de te faire découvrir. « Quand est-ce que t'es devenu cruel exactement ? » « La vérité sur moi qu'elle veut me montrer pour être plus exacte. » se murmura-t'il à lui-même pour contredire cette voix infernale dans sa tête après quoi il s'efforça de chasser son père de son esprit. Alors c'était comme ça qu'elle le voyait? Le grand méchant, le terrible, l'horrible, l'inhumain méchant qui l'avait menée à sa perte, qui lui avait fait tout perdre. Alors pourquoi l'avait-elle suivi pendant si longtemps au juste? Si elle souffrait tant et qu'elle n'avait plus suffisamment à ses yeux. L'amour? Sottises! Les sentiments ne peuvent faire autant de désastres aux yeux du rouquin. Percy... Il le chasse de nouveau alors qu'à présent chaque coup de la Clearwater lui coupe littéralement la respiration - impactant ainsi son emprise sur la sorcière. « JE TE HAIS » lui hurla-t'elle au visage avec toutes ses tripes. Elle le pense c'est sûr. Il en est certain. Percy... Il le fait fuir. Elle le pense et c'est ce qui lui importe car lui aussi il la hait. Il aimerait tellement le lui crier en retour qu'il la déteste. Sauf qu'il ne veux céder, qu'il n'est finalement plus si convaincu de vouloir la détruire encore un peu plus, de réduire en miettes les derniers et misérables morceaux restants. Et finalement, elle s'arrêta, Percy ne comprenant pas tout de suite pourquoi. Il fut incapable d'y trouver un sens. Le temps où il aurait pu fuir la cellule tel un fantôme était bien trop loin à présent car chaque seconde était décisive. Qu'il reste, qu'il parte, qu'il parle, qu'il lui tourne le dos ou soutienne son regard de braise, tout aurait un sens et tout serait gravé dans le marbre pour l'avenir, pour leur futur. « Tu crois que je sais pas que j'ai raté mon coup ? Que mon pari s'est retourné contre moi ? Que mon seul espoir pour m'en sortir maintenant c'est qu'ils…qu'on gagne…et que ça veut dire que vous devez tous crever, que tu dois crever ? Et tu penses que j'arrive à prier pour ? » Le rouquin tente à travers ces mots douloureux d'y voir plus clair, d'essayer de comprendre une fois de plus. Elle est perdue, elle se rend mais ne veut porter préjudice à aucun des deux camps. Elle ne veut pas parler avant que le futur ne soit écrit, elle ne veut pas s'avancer dans ses propos. Ne plus prendre de risques. Voilà ce qu'il perçoit le Weasley. que tu dois crever ? Et puis il y a cette question, à laquelle il ne peut fournir de réponses. Cette interrogation qui lui détend ses muscles et réduit sa poigne à l'encontre de la sorcière. Elle énonce un dilemme, qu'il partage bien qu'inconsciemment. Elle sait que quoi qu'elle fasse, que quelle que soit l'issue de cette guerre l'un d'eux sera dans la merde. Qu'ils crèveront tous un jour mais que l'un y passera bien plus tôt que l'autre. Et enfin qu'une guerre ne s’arrête jamais car il y aura toujours des contestataires, toujours. « J'ai peut-être rien gagné de durable, mais au moins j'ai retrouvé le contrôle de ma vie, ne serait-ce qu'un instant. Et tu sais quoi ? »
Oui. Il le sait, au fond de lui sans pouvoir se l'avouer ni savoir si c'est la vérité. Elle a trouvé un sens à sa vie. Ce n'est ni la gloire, ni l'espérance, ni un projet particulier, il s'agit du sien. De son sens qu'elle s'est donnée à elle-même, qu'elle a acquit seule avec sa dose de sacrifice. Elle a désiré s'en sortir, contrôler sa vie et si ce qu'elle lui dit est vrai, si elle a vraiment réussi, alors il l’envie profondément. Car ils sont pareils, au fond ils l'ont toujours été sauf que lui n'a su trouver la réponse. Elle a réussi à trouver sa véritable solution, motivation, décision - appelez ça comme vous le voulez - mais elle a une vraie et unique raison de vivre. Et non plusieurs points éparses pour colmater la structure qui s'effondre. « Je regrette pas. » Le rouquin la lâcha brutalement et Penny lui tourna immédiattement le dos. Le regard de la sorcière le fit trembler et perdre ses moyens. Avait-elle espéré le détruire une bonne fois pour toute? Le faire fuir pour de bon, le rayer définitivement? Pensait-elle qu'il était si différent à présent que ses vices ressortaient? Que sa colère ayant surgit d'à peine quelques mots prononcés dans une phrase pouvait le transformer à ce point? Drôle de situation. Car il n'y avait plus de haine, enfin si, évidemment mais elle s'apaisait lentement alors que le puzzle se mettait en place et que Percy commençait à entrevoir la lumière. Celle éclairant son esprit et lui permettant de comprendre ne serait-ce qu'un peu la situation de Penny, ses choix et son point de chute - sans oublier ses espoirs, envies et regrets pour son avenir. Si elle pouvait en obtenir un. Il aurait aimé lui offrir un regard, un nouveau regard. Celui qui lui aurait prouvé qu'il ne désespérait pas et qu'il finirait par comprendre. Qu'il voulait comprendre et que tout n'était pas perdu. Percy était encore capable de tout pour elle, d'autant plus qu'un monde sans Penelope Clearwater sonnait faux à ses oreilles. « Laisse-moi pourrir ici Percy si tu veux, mais ne reviens jamais me parler de la mort si ce n'est pour me l'offrir. » Quelle délicatesse de sa part! Comme si elle n'avait la possibilité de se fracasser le crâne contre la pierre, tout de suite, devant lui ou juste après son départ. Ou encore s'étouffer avec ses propres haillons. Si elle le désirait après ce que le rouquin venait de lui dire alors elle trouverait une solution sans grande difficulté, quitte à se laisser mourir de faim même si cela devait prendre du temps. « Non. » luit dit-il froidement, fixant son dos d'un œil incrédule. « Non. Je ne te laisserai pas. » Ajouta-t'il ne sachant sur quel ton la contredire. Il avait une autre idée derrière la tête et oui il ne s'agissait pas de la facilité. Pourtant il y tenait plus que tout et souhaitait en informer la sorcière. « Tu ne sais pas comme je meurs d'envie de franchir cette porte et de t'oublier pour de bon. Ça devrait te faire du bien, d'être débarrassée de moi. » Dit-il la mâchoire serrée, encore énervé par le comportement de Penny. Il fit un premier pas pour se rapprocher de la blonde mais se retint et marcha en sens inverse, rejoignant le mur opposé du cachot et s'y accola. « Après tout, si je suis venu ici c'était pour tourner la page. » Il ne savait pas comment, ni pourquoi mais une petite voix au fond de lui lui répétait que c'est ce qu'il devait faire. « Sauf que je peux pas. Tu me fais imploser Penny. Et peut-être qu'il est trop tard? Peut-être qu'il est trop tôt? Mais j'ai fait une promesse. » Percy s'arrêta un instant, diminuant le rythme de ses respirations. Il allait se contrôler, il allait réussir à se calmer pour de bon et reprendre une discussion sérieuse et adulte. « Je me le suis promis il y a bien longtemps. » Murmura-t'il pensif comme pour se rappeler de ce dont il pouvait bien s'agir. « Je me suis interdit de refaire les mêmes erreurs Penny. Et abandonner quelqu'un à qui je tiens... » commença-t'il en s'étouffant à moitié, « en fait partie. » Le silence était retombé dans le cachot et le rouquin pouvait entendre les gardes bavarder tranquillement au bout du couloir. Il était temps de retenter une approche. Il décolla alors ses épaules du mur de pierre et marcha lentement en direction de la Clearwater. Il s'étonnait à la revoir quand ils étaient plus jeunes, ainsi prostrée de dos. Il sait qu'il est instable émotionnellement, qu'il peut éclater de nouveau à chaque seconde, désirer la prendre dans ses bras puis chercher à l'étouffer de ses propres mains. Il le sait mais prend le risque car à ses yeux le jeu en vaut la chandelle. « C'est comme ça que je survie Penny. Pas ma famille, pas la résistance, pas mes idées... » dit-il en feignant l'ironie qu'elle pourrait peut-être percevoir dans sa voix. Sa manière à lui d'avouer ses torts et reconnaître la vérité dans les dires de Penny. « pas même toi... » Et bien heureusement pour lui car il serait sûrement déjà mort à l'heure d'aujourd'hui. « Il y a juste cette hantise qui m'habite, celle d'échouer de nouveau. Et je m'efforce de combattre cette peur. Je veux vivre. Je veux devenir meilleur. » Entonne-t'il pour ajouter du poids à ses mots. Pour une fois qu'il pense pleinement ce qu'il dit entre ces quatre murs, il ne va pas les murmurer. « Parce qu'après tout, c'est la perfection que j'ai toujours recherchée et malheureusement c'est pas aussi simple que d'obtenir un Optimal. » Un sourire se dessine alors sur son visage, il n'y a rien d'amusant mais la nostalgie refait surface et elle se révèle bien plus puissante qu'une simple plaisanterie. Le Weasley apposa délicatement ses mains sur les épaules de Penny pour ne pas la brusquer ni appuyer sur ce qui devait ressembler à d'importants hématomes. Puis il la retourna avec précaution. Lorsqu'il finit par lui faire face, il effectua quelques pas en arrière pour la laisser respirer. « Alors si tu ne veux plus de moi, tu n'as qu'à le demander. » C'était sa condition, son unique condition qu'il s'était toujours imposé. L'unique solution pour mettre fin à sa loyauté envers la Clearwater. « Mais uniquement lorsque t'auras repris pleinement conscience. » Et pour cela il comptait bien lui laisser le temps dont elle aurait besoin même si cela devait prendre des années. Après tout il n'était plus à quelques mois près, à moins que la mort ne vienne s'emparer de l'un d'eux plus rapidement que prévu.
‹ baguette : m'a été prise au cours de la bataille de Pré-au-Lard (bois de houx, crin de sombral, vingt-cinq centimètres).
‹ gallions (ʛ) : 3608
‹ réputation : je suis une traitresse, que je n'ai pas de valeur, pas de principe, que je suis capable de retourner ma veste à tout moment et donc que je suis indigne de confiance.
‹ faits : j'étais en fuite depuis fin 1998 avant de m'allier aux Mangemorts pour retrouver la vie que je mérite, servant ainsi d'espionne pour le Magister au sein des insurgés. En juin 2003 ma couverture a sauté et je me suis consacrée à mon rôle de mangemorte avant d'être capturée le 27 septembre 2003 par Neville Longbottom. Enfin, je suis mère de deux enfants, Catelyn et Benjen, des jumeaux nés à la suite d'une grossesse niée pendant six mois.
‹ résidence : dans un cottage dans la campagne du Nottinghamshire.
‹ patronus : inexistant, bien qu'à une époque il ait pris la forme d'une chouette.
‹ épouvantard : la déception et la haine de l'homme que j'ai le plus trahi, le seul que j'ai jamais aimé.
‹ risèd : la vie d'avant la guerre, si parfaite, l'avenir encore brillant et depuis tout récemment s'ajoute à cette image deux bambins aux visages inconnus qui s'accrochent à moi.
« Non. Non. Je ne te laisserai pas. » C’est précisément ce qu’elle voulait entendre quelques minutes plus tôt, avant qu’il ne la mette hors d’elle, avant qu’elle se mette à haïr tous les mots qui peuvent sortir de sa bouche, y compris ceux-ci, jetés cette fois comme une fatalité, pas réconfortante le moins du monde. Si elle n’avait pas déjà explosé et usé de toute la fureur dont elle est capable, sûrement se serait-elle retournée pour hurler un peu plus. Ne comprend-il pas qu'elle ne veut plus le voir, plus l'entendre, plus le connaître. La conversation est terminée, c'est ce que son dos tourné veut dire ; elle n'est plus disposée à discuter et si elle ne peut techniquement le mettre à la porte, c'est sa manière de l'inviter à le faire de lui-même. Et vu comment il lui parle, elle a du mal à comprendre pourquoi il ne le fait pas, pourquoi il insiste encore. « Tu ne sais pas comme je meurs d'envie de franchir cette porte et de t'oublier pour de bon. Ça devrait te faire du bien, d'être débarrassée de moi. » Eh bien fais-le, a-t-elle envie de lui répondre. Pars. Et qu’il ne revienne pas surtout, qu’il la laisse tranquille, pour toujours, qu’il la laisse se former une image parfaitement détestable de lui, qu’elle parvienne à ne plus rien ressentir pour lui qu’une haine viscérale, avant, enfin, de l’oublier. Pourtant elle ne dit rien, parce qu’elle sait que sa dernière affirmation est fausse. Ça ne lui fera aucun bien d’être débarrassée de lui, pas tout de suite en tous cas et elle ne sait pas combien de temps il lui reste, s’il vaut même la peine qu’elle fasse des plans sur le long terme. Or pour oublier Percy ce sont bien des années qu’il faudrait à Penelope. « Après tout, si je suis venu ici c'était pour tourner la page. » Désolée de contrecarrer tes plans. Ce n'est pas exactement comme ça qu'elle s'imaginait leurs retrouvailles, elle non plus, quoique le niveau d'amertume et de larmes de son côté réponde assez bien à ses attentes. Le front toujours accolé au mur, elle ferme les yeux et réprime une grimace de douleur qu’il ne pourrait de toute façon pas voir. Les larmes de rage dans ses yeux ont fini par se mêler à l’humidité de la pierre sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle a besoin qu'il parte pour pouvoir se recroqueviller dans un coin et pleurer et dormir. Elle finit toujours par s'endormir après avoir trop pleuré. Tous les moyens sont bons désormais pour trouver les bras de Morphée, pour ne pas être constamment fatiguée et, surtout, faire passer le temps plus vite. « Sauf que je peux pas. Tu me fais imploser Penny. Et peut-être qu'il est trop tard? Peut-être qu'il est trop tôt? Mais j'ai fait une promesse. » Elle ne veut pas l’écouter, elle est trop énervée, elle a trop peur qu’il la fasse rager de nouveau, ou pire sombrer dans l'odieuse mélancolie que provoquent les réminiscences de leur passé commun. Elle n’en peut déjà plus de l’ascenseur émotionnel qu’il lui fait subir, à elle qui n’en peut déjà plus d’être enfermée, qui devient folle d’ennui, folle de solitude, folle tout court. Elle aimerait qu’il se taise et qu’il parte ; elle aimerait qu’il lui promette de rester. « Je me le suis promis il y a bien longtemps. » Elle veut enfoncer ses doigts dans ses oreilles comme une enfant pour ne pas l’entendre ; elle veut le secouer comme un prunier pour qu’il achève enfin sa phrase, pour qu’il lui dise ce qu’est cette fichue promesse qui l’empêche de l'abandonner comme il le devrait. « Je me suis interdit de refaire les mêmes erreurs Penny. Et abandonner quelqu'un à qui je tiens... en fait partie. » Elle aurait bien aimé ne plus lui tourner le dos, pouvoir l’observer au moment où il a prononcé ces mots: à qui je tiens. Elle aimerait rejouer la scène pour le voir, l’étudier, comprendre ce que ces quatre petits mots veulent dire. Il ne veut pas abandonner quelqu’un à qui il tient. Il ne veut plus le faire et la référence, pour elle qui l’a si bien connu, est évidente. C’est assez malvenu que ce soit la culpabilité qu’il a ressenti vis-à-vis des Weasley, qui lui pousse désormais à rester auprès de Penny. C’est assez étrange, dérangeant même pour la sorcière, qui songe que, peut-être, elle ne le mérite pas. C’est même certain, mais ça lui fait tellement plaisir malgré elle, d’entendre ces mots, que la colère a été balayée, totalement, l’espace d’un instant et elle a sourit, vaguement, contre son mur, rassurée. Ce n’est que du vent, une part d’elle le sait. Elle va mourir, aujourd’hui, demain, dans deux mois, ou un an. Elle va mourir pour ce qu’elle a fait, ou elle sera libérée et c’est lui qui sera exécuté, s’il n’est pas tué sur le champ de bataille. Quoiqu’il arrive, il ne lui sera d’aucun secours. Alors le sourire s'efface aussi vite qu'il est apparu.
« C'est comme ça que je survie Penny. Pas ma famille, pas la résistance, pas mes idées... » sa voix est considérablement plus forte et elle réalise qu’il s’est rapproché, sans qu’elle ne s’en rende compte, probablement trop perturbée pour entendre ses pas. Et à remarquer cela, elle manque presque de faire attention à ses propos, à ses aveux, « pas même toi... » De nouveau ses paupières se ferment, tandis que ses doigts viennent se raccrocher à la pierre mal taillée. « Il y a juste cette hantise qui m'habite, celle d'échouer de nouveau. Et je m'efforce de combattre cette peur. Je veux vivre. Je veux devenir meilleur. » C’est un mélange de l’ancien Percy et du nouveau qu’elle entend-là et elle sourit un peu parce qu’elle veut qu’il vive et elle veut qu’il devienne meilleur, même si parfois leurs définitions divergent un peu, mais le sourire est amère parce que quoiqu’il dise, ceci ne peut arriver avec elle dans les parages, ceci ne peut arriver que s’il gagne et pour qu’il gagne elle doit perdre. « Parce qu'après tout, c'est la perfection que j'ai toujours recherchée et malheureusement c'est pas aussi simple que d'obtenir un Optimal. » Tout ça la ramène à un temps qu’elle préfère oublier, pour ne pas se perdre dans les souvenirs et les regrets. Mais elle se laisse porter malgré elle, au temps de leur dernière ronde en tant que préfets-en-chef, puis quelques semaines, plus tard, quand ils s’étaient retrouvés sur le chemin de traverse pour découvrir les résultats de leurs ASPICs ensemble. À l’époque où un Optimal voulait tout dire. À l’époque où il était encore facile de savoir quoi faire, facile de planifier sa vie, possible de rêver. Elle sent les paumes de Percy sur ses épaules et calme sa respiration devinant ce qui arrive ; doucement il la force à lui faire face et elle se laisse faire, trop lasse pour résister, trop abattue pour retrouver son amie la colère. Il n’y a plus que de la fatigue sur son visage humide. « Alors si tu neveux plus de moi, tu n'as qu'à le demander. » C’est ce qu’elle lui a demandé de faire déjà, lui intimant de dégager, après lui avoir pourtant avoué ne pas vouloir qu’il parte. Et de nouveau elle a changé d’avis, de nouveau alors qu’elle lui fait face et le regarde dans les yeux, elle veut qu’il reste et s’assoit à côté d’elle et la laisse dormir sur son épaule. Elle veut qu’il revienne la voir d’autres fois, égayer un peu les journées qu’elle ne sait plus différencier les unes des autres. La forcer à avaler ces repas infectes qui la rendent nauséeuse. La tirer de ses pensées funestes. Lire un livre à côté d’elle. Il n’a pas besoin de parler, peut-être même est-ce mieux s’il ne le fait pas. S'il est juste là. « Mais uniquement lorsque t'auras repris pleinement conscience. » Il est plus raisonnable qu’elle, qui ne comprend pas ce qu’il veut dire, qui refuse d’admettre qu’elle n’est pas dans son état normal, refuse de prêter attention à ses sautes d’humeur et ses désirs noirs. « Combien de temps crois-tu que j’ai encore ? » elle tente de garder un ton neutre, détaché, mais sa voix trahit son amertume, son cynisme, son manque de foi en tout. Ça ne dépend pas de lui pourtant, ni même d'aucune unique personne, ça dépend de tout le monde, ça dépend de qui achèvera qui en premier. Elle n'est plus sur le champ de bataille depuis des semaines, mais elle est fatiguée pour tous ceux qui y sont encore. Attendre, sans rien pouvoir faire, est certainement la pire des punitions. Encore que cette mise sur le banc est miraculeuse si elle l’empêche de se retrouver en pleine bataille face à Percy. « Je sais même pas depuis combien de temps je suis là… » avoue-t-elle plus doucement, presque honteuse, de ne pas savoir, presque revenue dans un autre temps dans ce même château, quand les pop quiz entre amis étaient encore leur première source d'amusement. Timidement, elle s'approche de lui et pose précautionneusement une main sur son épaule, craignant qu'il ne la rejette. Et puis, elle la laisse glisser jusque son dos et y joint l'autre, l'enlaçant sans serrer le moins du monde, des fois qu'il la repousserait. Il n'est là que parce qu'il refuse d'être quelqu'un qui hait aveuglément ses ennemis. Quelqu'un de normal en somme. Il n'est là que parce qu'il veut essayer de pardonner. C'est ce qu'elle croit comprendre. Mais Penelope, ses excuses, elle ne les a même pas présentées, contrairement à lui. Elle s'est expliquée, sans commencer par le commencement, sans dire pardon pour la douleur causée. Peut-être parce que c'était trop dur d'y penser, peut-être parce qu'elle a tout fait pour essayer d'ignorer ce dommage collatéral là, même des mois après sa fuite. Refusant de reconnaître à quel point elle avait pu le blesser lui, à quel point elle aurait été brisée elle si les situations avaient été inversées. Elle avale sa salive avec difficulté et relève un peu la tête vers lui, pour pouvoir le regarder dans les yeux et prouver sa sincérité. « Te faire du mal, ça n'a jamais été mon but et pour ça je suis désolée. » Il y a d'autres trucs aussi, pour lesquels elle a quelques regrets, mais elle estime en avoir déjà assez dit, trop dit pour une seule visite, alors elle enfouit plutôt son visage dans ce même torse qu’elle a martelé de ses coups quelques instants plus tôt, indifférente à sa réaction, elle s’accroche à lui. « Désolée. » murmure-t-elle de nouveau, parce qu'une fois prononcé le mot perd de son aspect effrayant, parce qu'une fois prononcé, il ne lui écorche plus les lèvres et que Percy mérite de l'entendre, une fois, deux fois, trois fois, une infinité de fois. Plus que tous les autres. La haine est toujours présente, mais elle n'est plus seule. « T'en vas pas, s'il-te-plaît, t'en vas pas. » S'il reste là, il ne mourra pas, s'il reste là, elle ne sera pas seule, s'il reste là peut-être qu'elle pourra enfin se reposer, calmer le tourbillon de ses pensées et fermer les yeux pour quelques heures de sérénité. Si elle peut juste le garder dans ses bras un peu plus longtemps et respirer son odeur, peut-être même qu'elle arrivera à rêver d'autre chose que de la guerre.
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