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sujet; (DAWN) Are you the one that I've been waiting for ? |
| Oxford & Mars 2004
Out of sorrow entire worlds have been built. Out of longing great wonders have been willed. They're only little tears, darling, let them spill And lay your head upon my shoulder. Outside my window the world has gone to war. Are you the one that I've been waiting for ? Augustus en avait fini d’attendre.
Ces derniers mois, il n’avait fait que cela. Attendre, et se détendre. Depuis son cottage de Buttermere, il avait patienté sagement pendant que le monde s’écroulait et se reconstruisait à plusieurs reprises. Il n’était pas le genre d’homme à se laisser bousculer par la vie. Comme prévu, les choses étaient revenues dans une situation qui lui permettait de sortir de son antre. On commençait enfin à oublier le Lord, les moldus sortaient de leur état végétatif, la population sorcière semblait préoccupée par les trivialités de la vie et Augustus avait pu remarquer que Rabastan faisait de nouveau des siennes. Il comptait bien rejoindre, si possible, un potentiel mouvement de résistance ou, au moins, de survie auprès de ses anciens camarades. Pas qu’ils lui manqueraient, mais ils étaient les alliés les plus logiques et les plus crédibles au vu de la situation. En premier lieu, cependant, Augustus avait besoin d’un allié qui n’était pas évident.
Ambroise Moriarty était une créature étrange et fascinante que, depuis longtemps, Augustus aimait à observer et à choyer. Il avait lu depuis longtemps, au fond de ses yeux, cette empathie qui lui permettait de rester si froid face au serpent. Sa résistance avait d’abord irrité le mangemort, avant de l’attirer inexorablement, comme toujours lorsqu’on venait poser une gêne dans son système de persuasion si bien huilé. Comme tant d’autres, le Moriarty avait donc été entouré de ses attentions, de ses sourires et même de son soutien, lointain mais indéniable. A son habitude, Augustus avait attendu son heure, à observer la créature parfaite et soignée, guettant l’heure de la faute, de la faille qu’il ne manquerait pas d’exploiter. C’était ainsi qu’il avait réussi, au détour d’une allée de Pré-au-Lard, à sauver la vie de sa proie. Il avait même, avec une motivation qui frôlait l’affect, déployé un véritable effort à secourir la quasi-carcasse. Au milieu des tumultes des sortilèges, le mangemort s’était détaché des lignes pour voler au secours de l’insignifiant petit adhérent, allant même jusqu’à le soigner et, ainsi, mêler leurs magies. Ce n’était pas le genre de choses que le Rookwood faisait par philanthropie, sans que cela soit rare. Il avait toujours eu la gentillesse intéressée, mais d’autant plus honnête car systématique. Trop de gens, ainsi, se retrouvaient à lui devoir la vie. Beaucoup moins, cependant, écopaient d’une Dette de Vie gravée dans la chair, ce genre de pacte étrange que nous imposaient parfois le sort et la magie coulant dans leurs veines.
Jusque là, Augustus n’avait jamais joué avec cette pièce de l’échiquier. Chaque pion était important, et ne devait jamais être utilisé trop tôt. Il aurait été grossier, et fort peu civil, d’exploiter le Moriarty dès les débuts, alors que le Rookwood n’avait pas spécifiquement besoin de lui. A présent, cependant, qu’il comptait bien reprendre une place importance dans la scène qu’était la vie sorcière, il comptait bien récupérer sa collaboration totale et absolue. Il lui avait donc donné humblement rendez-vous à Oxford, dans un café moldu, avec sa discrétion habituelle, sachant pertinemment que le Moriarty ne pourrait pas le trahir. Il attendait donc, face à son thé noir, livre en main. Il était arrivé avec une demi-heure d'avance et patientait, tranquillement, en effroyable bonne santé pour un mangemort en fuite. Il avait passé ces derniers mois à lire, manger, marcher et s’occuper de son jardin. Quelques potions aussi, d’occasionnelles récupérations d’artefact, et de rares expériences sur les moldus. Il lui était arrivé de visiter d’anciens amis, comme le Dr. Blair, au détour d’une randonnée. Ne voulant pas se faire prendre stupidement, il avait modifié ses traits, rajeuni son visage, installé des lunettes rondes devant ses yeux étroits. Il ne doutait pas une seule seconde qu’Ambroise le reconnaisse. Les empathes n’oubliaient jamais la consistance particulièrement de son champ effroyablement réduit et terne d’émotions.
Finalement, il fut rejoint par son invité. Il se leva à son approche, hocha la tête avec affection, et lui indiqua la place en face de lui en se réinstallant à son tour gracieusement. Écrasant la cigarette qu’il avait presque fini de fumer, il lui ronronna tranquillement : « Bonjour , M. Moriarty, c’est un plaisir de vous revoir. Permettez moi de vous dire que vous avez une mine excellente. » Un serveur au regard terne ne tarda pas à venir prendre sa commande. Augustus ne lui accorda pas un regard et continua : « Ne vous inquiétez pas, ils sont tous sous Imperium, et je me chargerai moi-même de nettoyer ce lieu une fois notre entretien terminé. Vous pouvez parler candidement. » Sa voix était confiante et relaxe, il se servit même un peu de thé avant de poursuivre. « Quant à moi, je vais devoir faire rapidement, même si j’aurais préféré pouvoir davantage parler, je crains que nous ne soyons pressés par le temps. » Il se pencha légèrement en avant, plongeant un regard soucieux dans celui du Moriarty, contraste réel avec le calme absolu qu’il ressentait lui-même. « J’ai besoin de vous, de votre soutien. » Il lui servit un sourire un peu désolé, presque navré, en explicitant : « Je pense qu’il est temps pour moi de revenir sur Londres, et j’aurais besoin d’une couverture pour cela. » On pouvait sentir, très furtivement, une mince compassion parmi l’océan de sa tranquille indifférence. « J’ai pleinement confiance en vos capacités, et je suis persuadé que vous êtes l’homme de la situation. » Il avait appris à ne jamais mentir à l’empathe. Toujours, quelque part, il pensait ce qu’il disait, avec une délicate subtilité qui, il le savait, serait reconnue. Il commençait, déjà, à poser les prémices de son piège.
Et nulle part, dans la pièce, ne rodait l’ombre de Bacchus Murdock. |
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WIZARD • always the first casuality Ambroise Moriarty ‹ inscription : 24/11/2016
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‹ âge : vingt-quatre (13/07)
‹ occupation : un employé d'Alastar Doherty officiant principalement comme bookmaker, fraichement innocenté pour ma collaboration avec le gouvernement du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres virgule sept, est faite du même chêne rouge que mes soeurs et contient une canine de dragon (boutefeu chinois) réduite en poudre. Elle est prédisposée aux maléfices impliquant le feu.
‹ gallions (ʛ) : 3196
‹ réputation : je suis un manipulateur-né, de la même trempe que le fameux Gatsby. Ma soeur est cinglée et on a observé chez moi des comportements "anormaux" comme on aime dire. Je suis un parieur, et je ne peux jamais refuser un défi, aussi farfelu puisse-t-il paraître.
‹ particularité : empathe, ainsi qu'un maître du feu.
‹ faits : je suis un empathe utilisant son don pour manipuler et extorquer autrui. Grâce à mon métissage, j'ai une affinité avec l'élément du feu, même si cette caractéristique m'est un peu inutile et me semble, encore aujourd'hui, obscure. Je suis, secrètement, atteint d'une malédiction depuis un an environ, qui me ruine la vie et a divers effets (douleurs brûlantes chroniques, magie parfois instable/trop puissante, apparitions de tatouages, décoloration de la peau). J'ai été Adhérent sous le Magister mais je me suis sorti sans mal de mon procès.
‹ résidence : sur le Chemin de Traverse, avec mes parents.
‹ patronus : un niffleur.
‹ épouvantard : ma soeur jumelle Ariane sur un rocking-chair, l'écho de son propre Épouvantard.
‹ risèd : la richesse et la reconnaissance du reste de l'Élite.
| augustus rookwood The moments that define lives aren’t always obvious. They don’t always scream LEDGE, and nine times out of ten there’s no rope to duck under, no line to cross, no blood pact, no official letter on fancy paper. They aren’t always protracted, heavy with meaning. Ambroise made the biggest mistake of his life, and it was made of nothing more than one line. Three small words. Le moldu était arrivé de manière plutôt inopinée, se présentant devant moi et parlant d'une voix morne d'un rendez-vous duquel je n'avais jamais entendu parler, en précisant que je ne devais pas contacter les autorités jusqu'à nouvel ordre. D'une manière plutôt étrange, ou peut-être par détermination à l'idée d'oublier cette malheureuse rencontre avec un être sans-magie, j'avais presque oublié ce cryptique message jusqu'au jour-même. Que je m'en sois souvenu ou non, je n'aurais pas voulu m'y rendre. Après tout, ce moldu avait l'air suffisamment troublé — ses interférences étaient quasi-impossibles à décrypter, m'ayant filé un mal de tête en un clin d'oeil — pour que je mette ça sur le compte des drogues ou d'un quelconque état d'ébriété. Mais le jour-même — comment expliquer? Je m'étais levé. J'aurais dû finir de m'habiller, me rendre presque en courant aux bureaux de Gatsby's Holdings pour récupérer le livre de comptes et de paris qui dormait toujours là-bas. J'aurais peut-être vu Alastar, peut-être vu Yasmeen, peut-être discuté avec l'un ou l'autre. J'aurais fait mon petit chemin dans les endroits les moins fréquentables du monde magique. Sauf que. Sauf que je m'étais levé avec l'impression impérissable, et impossible à écarter d'un haussement d'épaules, que je devais me rendre... à Oxford. Dans quelques heures seulement. Le souvenir du moldu aux yeux vides s'imposa à moi, alors que je nouais une cravate de circonstance autour de mon cou, avant de l'enlever avec un froncement de sourcils — à croire que l'étrange chose qui me faisait aller à Oxford aujourd'hui me donnait aussi envie de bien me présenter — après avoir envoyé un message d'excuses bref et pressant à Alastar, désactivant mon POW en même temps pour éviter les représailles. Cette impression était peut-être un rendez-vous d'affaires qui avait échappé à ma mémoire que mon subconscient me rappelait discrètement?
Non. Définitivement. J'eus la confirmation de ça en voyant Augustus Rookwood dans le café où mes pas me menèrent.
La dernière fois que j'avais vu cet abominable visage — quoique ce n'était pas celui-là qu'il montrait aujourd'hui; mais si il pouvait tromper mes yeux, rien ne pouvait échapper à la vision plus profonde de l'empathie —, c'était à la Une de la Gazette, en compagnie de ses amis Murdock masculin et Murdock féminin, et les Lestrange, et Avery, et tous ses copains — le titre indiquant de contacter les autorités à la moindre suspicion de présence. La fois d'avant, c'était à Pré-au-Lard. Il m'avait sauvé la vie.
J'avais suffisamment évolué dans le monde des affaires pour savoir ce qu'une Dette de Vie représentait socialement et économiquement. Le pire des poids que l'on pouvait se traîner; le meilleur levier que l'on pourrait posséder. Et cette fois-ci, je le savais aussi sûrement que je savais qui j'avais sous les yeux, je savais que la balance ne penchait pas en ma faveur. J'avais mon POW dans la poche — éteint, mais je pourrais le rallumer en pressant un bouton... et puis quoi? En me voyant faire le moindre mouvement suspicieux, il me tuerait. Je le savais. Et sans remord; il faisait tout sans remord, Augustus Rookwood, je le savais mieux que personne. Il pouvait bien tromper son monde ou se cacher derrière ses ronronnements tendres et ses gestes généreux; je n'étais pas dupe. Cet homme avait les interférences les plus terribles que j'ai jamais vu. Rien à voir avec la folie latente et violente des Lestrange et cie; rien à voir avec les psychoses de certains; rien à voir avec tout ce que j'ai jamais pu rencontrer. Augustus Rookwood tenait plus de la coquille vide que de l'humain; et pourtant il respirait, et pourtant il tenait une baguette, et pourtant il souriait.
Je pris place face à lui. Impossible de résister à son invitation, même si e n'avais aucune envie de m'asseoir; le simple geste tira sur la corde de la Dette et même en essayant vainement de résister, je me retrouvais à m'asseoir. « Bonjour, M. Moriarty, c’est un plaisir de vous revoir. Permettez moi de vous dire que vous avez une mine excellente. » Je restais silencieux, regardant l'espace entre ses deux sourcils. Tout mais pas ses yeux, même si je pouvais en donner l'impression. J'avais depuis longtemps appris à me garder des attaques psychiques. Le mouvement d'une serveuse me fit tourner la tête, ceci dit. Une aide quelconque...? « Ne vous inquiétez pas, ils sont tous sous Imperium, et je me chargerai moi-même de nettoyer ce lieu une fois notre entretien terminé. Vous pouvez parler candidement. » Je ne pus m'empêcher de frissonner. Tous? Où le pouvoir de cet homme s'arrêtait-il? « Quant à moi, je vais devoir faire rapidement, même si j’aurais préféré pouvoir davantage parler, je crains que nous ne soyons pressés par le temps. » Je ne disais toujours rien. Inutile. Je n'étais pas là de mon plein gré et à moins qu'il me pose une question, je n'avais rien à lui dire. J'aurais peut-être dû être plus agréable avec lui, vu qu'il avait clairement le pouvoir de me tuer avant que j'ai le temps de dire noise... mais si j'étais là, c'était qu'il avait besoin de moi. Je n'étais pas crédule au moins de penser qu'il en allait d'autre chose.
« J’ai besoin de vous, de votre soutien. » Il se pencha en avant et malgré moi, je plongeais mon regard dans le sien, oubliant la Légilimancie pour me concentrer sur mon empathie. Je regrettais presqu'aussitôt mon geste — ses yeux était trop perçants, comme ceux d'un prédateur — mais ne faillis pas, préférant me plonger dans le vide terrifiant de ses interférences émotionnelles. Comme la surface d'un puits qu'on aurait laissé couvert trop longtemps. « Je pense qu’il est temps pour moi de revenir sur Londres, et j’aurais besoin d’une couverture pour cela. » Je frémis en entendant ses mots. Un tueur en masse dans la ville où je vivais, où mes soeurs vivaient, où Callie vivait? Je n'avais pas un seul brin de chauvisme en moi mais même moi ne pouvait supporter l'idée de laisser tel psychopathe dans les rues de ma ville. Quelque chose dans le creux de ses interférences... de la pitié? Non. Autre chose... pourquoi? « J’ai pleinement confiance en vos capacités, et je suis persuadé que vous êtes l’homme de la situation. » Au moins ne mentait-il pas. Enfin, je desserrais les mâchoires. J'étais pâle, livide même, l'air maladif. “ Je me dois de vous préciser, M. Rookwood, que si vous voulez mon aide, il va vous falloir être plus précis dans votre requête parce que vous savez, j'en suis certain, que vous êtes dans une position qui ne ferait que du mal à la mienne si notre collaboration finissait par être connue. ” Je me laissais séduire par ses interférences, me calquant sur sa manière de parler et d'agir, plus ou moins. Technique de base à un rendez-vous d'affaires. Ne montrer aucune faiblesse et garder sa force pur soi. Je regardais le thé encore fumant dans sa tasse, pendant un instant, avant de relever les yeux vers lui. “ Vous devez aussi savoir que notre collaboration ne sera que forcée de ma part, et que je n'hésiterais pas à me défaire de notre association si la situation l'exige et que j'y trouve une faille, ou bien si la Dette de Vie que j'ai contracté à Pré-au-Lard est remplie avant l'heure. ” Pas question de parler de soutien, mais inutile de trop le froisser non plus. “ Je vous écoute. ” Je n'ai pas le choix. |
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