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sujet; you gotta pull me out of this mud ≠ davwell

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     “ The moon shines in the autumn sky. Growin' cold, the leaves all die. I'm more alone than I've ever been”

- 14 mars 2000 -

Face contre terre, tu aurais pu mourir. Ton souffle n'est qu'un filet qui ne sème qu'à peine quelques courant d'air. Ta cage thoracique te fait plus mal que tous les mots existant pour le décrire. Tu sens ta poitrine ouverte, béante, putride. Ça monte jusqu'à ta tête, coule dans tous tes muscles aussi amorphes que le reste. Si tes mains se posent sur le sol pour te relever, tes bras tremble avant que tu ne retombes. Ton visage dans la boue du printemps, ton corps nu encore allongé dans ce mélange de neige fondante et de terre mouillée. Tu ne réalises même pas encore l'état de la situation. Le froid ce glisse en toi, la faim tord ton ventre même si le goût de fer dans ta bouche te promet que tu t'es bien nourris cette nuit. De qui encore ? Chaque pleine lune, tu risque te tomber sur un rafleur et s'il arrive à te contrôler, tu sera perdu, tu le sais. Chaque matin, tu découvres le sort que t'as donné la nuit précédente. Lorsque tu retrouves assez de souffle pour continuer à être considéré comme un être vivant malgré ta poitrine atrophiée, tu te tournes sur le dos, un longue décharge électrique parcourant par contre celui-ci, t'arrachant un cris que tu tentes d'étouffer. Tu roulant de nouveau sur le ventre, tu découvres la neige tâchée te rouge. Il y en a partout. Sur ta bouche, tes mains,  tes pieds, mais ton dos, c'est ton sang, à toi. La panique t'envahis doucement. Tu lèves la tête pour voir s'il est là. Il faut que tu te relèves. Ton corps nu commence à trembler parce qu'il fait trop froid.

Tu te remet sur tes mains, arrivant à te relever avec difficulté en découvrant que cette fois, c'est ta jambe qui te fait mal. Tu retombes à genoux dans un autre cris. Merde, mais t'es de la purée Sam. Qu'est-ce qu'il on fait de toi. Sur ta hanche, une marque de dent, une nouvelle. Tu grognes ta douleur. Tu es en vie, mais c'est à peine si cet alpha ne t'as pas tué. Qu'est-ce que t'as cru, Sam ? Que t'allais le battre ? Oh oui, tu y croyais plus férocement qu'à tout et tu en paie le prix par tes plaies. Au loin dans les arbres à la frontière de cette cabane que vous êtes les seuls à pouvoir voir, approcher, des vêtements sont accrochés. Des vêtements chaud, pour que le chemin jusqu'à la chaumière soit moins pire, mais ils sont tellement loin, trop loin.

Tu ne veux pas qu'il te voit comme ça. Il a déjà assez souffert. Il n'as pas besoin de voir agoniser un autre enfant. Ton corps tremble à cause du froid. Tes gémissements, tu les éteints de ta main plaqué contre ta bouche. Qu'ils meurent, comme toi, comme tu le mérites. Qu'ils meurent comme ses larmes chaudes qui coulent de tes yeux pour percer la neige presque fondue. Tes forces t'abandonnent tranquillement alors que le sang derrière toi laisse tes marques contre le peu de blanc restant. Puis tu le vois, au loin, qui apparaît, s'inquiète. Tu te sens minable alors qu'il accoure vers toi, que tu ne peux que relever une main pour lui faire signe de partir. Ta voix est rauque, brisée, frigorifiée alors qu'elle s'élève. « NON ! LAISSES-MOI. LAISSES-MOI CREVER. TE FAIS PAS PRENDRE POUR MOI DAVY. JE.. J'en vaut pas la peine... » Les derniers mots sont des murmures, une con station pour toi-même. Parce que tout ceux qui comptaient pour toi on fini par te lâcher, de gré ou de force. Parce que tes amis te manquent et Juliet aussi. Parce que tu l'aurais voulu à tes côtés en te réveillant, mais que ce n'est pas possible, que tu n'aurais jamais pu lui faire cela. Jamais. Tu ne savais même pas pourquoi tu avais accepter que Davius supporte cela. Pour sauver Daphné probablement, Hannah, Asto et les autres. Pour éviter de tuer ceux qui résistaient fièrement. Pas des lâches comme toi, des perdants avec la chaire mise à vif.
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Il s'est inquiété toute la foutue nuit. Il s'est rongé les ongles jusqu'au sang, a sursauté au moindre bruit, au moindre froissement suspect, bien abrité dans la cabane où ils n'allument aucune lumière la nuit. Il a bardé les lieux des meilleurs sorts de protection qu'il connaisse, ceux qu'ils ont appris pendant leur formation, mais on n'est jamais trop prudent. Trop paranoïaque. Seul dans le noir et le froid de la cabane, à attendre que Sam revienne. Le gamin lui a dit à demi-mots ce qu'il comptait faire – ce qu'il a vivement désapprouvé. Ils se sont engueulés et il a fini par le foutre dehors avant la pleine lune, incapable de supporter sa présence plus longtemps. Incapable de penser plus à tout ce que sous-entend la stupidité qu'il a décidé de faire. Davius est tolérant, ouvert, et si les mœurs des loups lui sont majoritairement inconnues, une part de lui ne peut s'empêcher de trouver cela barbare et inutile.
Les lycanthropes sont plus forts une fois transformés, mais son gamin est trop mince, trop maigre. Les lycanthropes sont sauvages, féroces, mais son gamin veut devenir Ulfric de sa meute. Les lycanthropes savent se battre, mais il craint pour son gamin qui ne lui appartient pas.

Davius a fini par somnoler, assommé par la nervosité et le manque de sommeil, et quand il se réveille, c'est en sursaut. C'est le matin. A-t-il réellement dormi ? Ses souvenirs sont flous et il se précipite à la fenêtre, baguette en main, lorsque son regard bleu aperçoit une tache sombre sur la neige. Aucune alarme magique n'a résonné. Ça ne peut donc être que Sam. Il fronce les sourcils, plisse les yeux, avant de sortir en toute vitesse de la cabane, attrapant de quoi couvrir le petit.

Il voit seulement une tache de sang au sol. Une immense tache.

(tout ce sang)

(bon sang, tout ce sang)

La tache bouge. Sombre. Il est vivant. Dans quel état ?

(Papa, aide-moi)(LAISSE-MOI)

Il court. Il ne peut pas transplaner, il a tracé tellement de runes et lancé tellement de sorts dans les environs que c'est impossible. Les Mangemorts ont d'autres moyens, mais la plupart ne sont certainement pas assez intelligents pour penser à quoi que ce soit d'autre. Sam crie – ce qu'il crie lui hérisse les oreilles, fait se soulever ses cheveux sur sa nuque, et il quand il arrive finalement aux côtés du gamin qui repose dans une mare de sang gelé, il est aussi horrifié qu'agacé.
C'est plus facile qu'admettre qu'il est terrifié à l'idée de le perdre lui aussi.

La voix rauque claque, sèche, pourtant tremblante : « Appelle-moi pas comme ça. » Davy encore plus que Dave. Ce gamin ne retient rien, n'apprend pas, il aurait beau lui graver dans le front qu'il l'oublierait et ne s'en soucierait pas.

Il s'agenouille à ses côtés et l'enveloppe dans la couverture qu'il a attrapé en sortant de la cabane, sans se soucier qu'elle sera ensuite tachée de sang. Ses yeux experts évaluent la situation et encore, toujours, il regrette de ne pas avoir Jillian avec lui. Médicomage, son épouse. Il peut chasser, protéger, attaquer, soigner un minimum, mais il ne sera jamais à la hauteur de quelqu'un qui a fait des soins sa profession. « Je te l'avais dit, que c'était complètement débile. » Évidemment. Un « je te l'avais dit » de circonstances, paternel, grincé entre les dents alors que ses yeux tombent sur les nombreuses marques de morsure, sur les plaies ouvertes et suintantes. Sa baguette réussit à réduire les saignements, mais il faut le ramener dans la cabane pour les blessures les plus laides. Il va devoir le faire léviter. Tout son torse, bon sang, ses jambes... L'odeur du sang lui monte à la tête. Ses mains tremblent, sa voix aussi, il est frigorifié jusqu'au centre de son corps. « Bouge pas. Tiens ça bien serré. » La couverture. Bien serrée. La baguette tourne, le corps se soulève, des morceaux de chair semblent tomber, encore plus de sang coule. Il va vomir, il va hurler, il reste ferme. Ils vont s'y rendre. Ils vont réussir.


Dernière édition par Davius Llewellyn le Jeu 30 Oct 2014 - 18:32, édité 1 fois
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     “ The moon shines in the autumn sky. Growin' cold, the leaves all die. I'm more alone than I've ever been”

- 14 mars 2000 -

Tu vois ses jambes battre. Merde. Non. Tu ne crois même pas être dans les zones protégées, ou enfin, surement pas assez protégée. Tu lui en veut d'accourir ainsi vers toi, même si tu devrais le remercier. Tu lui cris de rebrousser chemin, te te laisser crever, même si tu sais qu'il ne le fera pas. Tu es couvert de sang et de honte. Tu avais une chance incalculable de t'en être sortis ce soir. Si tu n'avais pas été dans une horde si clémente, ils t'auraient tués rien que pour avoir osé défier l'Ulfric. Il arrive à tes côtés alors que tu n'oses même la regarder. Tu es si minable, tu lui fais probablement plus mal que si tu n'étais jamais revenu. Pourtant ses premiers mots concernent ce surnom que tu lui dis toujours, depuis le début, qui ne lui plaît pas, mais qui lui sied si bien que tu l'oublies. Particulièrement maintenant. Môme imbuvable même au bord de sa propre mort. « Appelle-moi pas comme ça. » Tu n'as pas assez de force pour claquer ta langue contre ton palais d'agacement alors tu te contentes de sourire doucement, le regard perdu entre le ciel et la neige. Tout est blanc des toutes façons, comme si c'était la lumière avant le tunnel. Dès qu'il enroule sa couverture autour de toi, tu sens de nouveau s'infiltrer en toi l'envie de vivre. Tu la serres contre toi du mieux que tu peux. Tu préférais grandement ta fourrure qui t'avais protégée toute la nuit durant. « Je te l'avais dit, que c'était complètement débile. » Râlait-il tandis qu'il inspectait tes blessures, sa baguette amoindrissant quelques plaies, te soulageant, te permettant de respirer un peu mieux. Ou du moins, assez pour répondre.

« Je savais. » Laisses-tu tomber dans un râle de douleur alors qu ton regard bleu se pose sur lui malgré le sang tâchant encore ton visage. « Je savais que c'était complètement débile, mais je ne pouvais pas lutter contre la bête en moi. » Lâchais-tu d'un seul souffle, cherchant à être compris, mais tu savais que ce n'était pas possible. La solitude oppressait même ton coeur d'humain. Il ne pouvait pas comprendre et la seule façon lui permettant de comprendre, tu ne la lui souhaitais pas. On disait que la morsure était un cadeau, mais tu tenais à en préserver tes proches. Surtout Davius, qui avait autrefois amplement souffert. C'est déjà trop qu'il se tâche les mains de ton sang. « Bouge pas. Tiens ça bien serré. » Ordonnes-tu tandis que tu t'exécutes, serrant tes bras croisés sur ta poitrine, tes jambes ensemble, mais ça ne te réchauffe pas vraiment étant donné le vent qui s'engouffre alors que tu lévites, que vous avancez, vers chez-vous. Le silence pèse lourd sur ton corps amoché, sur ton cortège semi-funèbre. Tu n'aimes pas cela, alors tu dépenses ton énergie pour dire des idioties, le faire rire un peu, peut-être.

« J'ai pas perdu de morceau, dit ? » Demandais-tu avec un air faussement inquiet. C'était bien toi ça, faire des blagues alors que tu étais un bout d'humain rapiécé. Et hors de question pour toi de te rendre à sainte-mangouste. Ton nez se glissait sous ta couverture avec ton regard, se relevant vers Davius avec un sourire. « Le plus important est encore en place, faut pas s'en faire, papa. » C'était sortis tout seul, t'avais pas faire exprès et pourtant tu t'en mordais les doigts dans ton rire jaune, fermant tes yeux, feignant de ne plus très bien être là.   Ça c'était jusqu'à ce que vous arrivez dans votre maison, aussi modeste soit-elle. La chaleur t'avalais, faisant picoter ta peau qui retrouvait doucement sa couleur normale. Il te laissais reposer dans son propre lit. Idiot. Il aurait au moins pu te laisser tâcher ton propre lit avec ton sang, pas le sien. « Tu devrais pas en faire autant pour moi, Davius, je ne mérites rien de tout cela. » Lui reprochais-tu sur un air de sage, tes yeux encore fermées et tes lèvres encore bleues. Tu retrouvais doucement tes sens et l'odeur du bois brûlé ne t'avais jamais parût aussi agréable que maintenant.  
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Bien sûr qu'il ne peut pas lutter. Pas besoin d'être un loup-garou pour savoir qu'il n'a pas le choix. Il ne peut quand même pas comprendre et chaque fois, il rage de la malédiction jetée sur le petit. Qu'il considère la chose comme un don, c'est son affaire, mais en cet instant, c'est surtout de la merde. Il laisse ses yeux clairs glisser vers la couverture serrée, d'où seulement émerge le nez de Sam, qui le regarde avec un air malicieux. Il ne prend pas la peine de répondre à la question, destinée à le faire rigoler. Sûrement parce qu'il craint qu'il ait perdu un morceau, en effet, ne serait-ce qu'un orteil. Le papa écorche ses oreilles et il retient sa main de le gifler à l'instant – son esprit perd une seconde sa concentration et le sort de lévitation vacille légèrement.

Qu'est-ce qui l'empêche de le laisser dans la neige, là, pour qu'il ravale ses paroles ? Il ne sait pas. Ils passent la porte laissée ouverte et la tiédeur du logis est presque un choc. Il a les joues rougies par le froid et n'a pas conscience des larmes qui ont coulé malgré lui et ont rapidement gelé, perles blanchâtres. Papa. Il dépose Sam sur son lit. Il ne l'utilise presque jamais, de toute façon. Sam s'endort et se réveille que Davius est dans le même fauteuil, l’œil toujours alerte, seulement plus creusé de cernes noirs. Alors, qu'importe le sang ?
Il rajuste la couverture, qu'il devra retirer dans très peu de temps, et renifle avec dédain aux paroles de Sam, qui lui reproche encore de trop s'en faire pour lui. Qu'il ne devrait pas. Qu'il devrait le laisser mourir, puisque c'est ce qu'il mérite. Puisqu'il devrait être mort, d'ailleurs. Il ne sait pas. « T'es pas trop en état de discuter, petit. »

Il est furieux. Sa colère couve dans son ventre et il fait tout pour la museler. Ce n'est pas le moment de lui crier dessus, de l'épuiser encore plus. Même si l'air devient déjà électrique. Il va remettre du bois dans le feu, dont il ne reste que des braises, le ravive d'un coup de baguette, avant d'apporter la lourde trousse d'onguents et de potions qu'ils ont réussi à constituer au fil des mois. Une grande partie ont été confectionnés par ses bons soins, d'autres ont été volés lorsque trop complexes à faire, et il sait exactement ce qu'il cherche, même s'il sait que ce ne sera pas suffisant. Il faudra du temps pour qu'il récupère.
Sans tout le sang qui l'entourait sur la neige, son état lui semble presque moins grave. Presque. Après tout, ce sang est toujours à l'extérieur, toujours hors de son corps. Il est toujours vulnérable.
Davius masse ses tempes du bout des doigts, prend une longue inspiration, avant d'aller se changer sans se soucier que l'autre le regarde ou pas, dans toute l'impudeur qui le caractérise. Il a la même chemise froissée depuis hier. Il a si peu de vêtements, il ne faut pas les tacher de surcroît. Ses vieux jeans de moldu, un t-shirt qui ne lui va définitivement pas, aux couleurs criardes, mais qui le laisse libre de ses mouvements.

Il arrache la couverture d'un geste brusque et évalue d'un œil torve, froid, les blessures du gamin. C'est affreux. Le feu joue de mille reflets dans le sang qui macule ses membres et il règle cet état simple en faisant disparaître le sang d'un coup de baguette. Les blessures sont laides. Des morsures. Des coups de griffes. Il a la cage thoracique en partie broyée, la hanche affreuse, et que dire de sa jambe... Il donne une petite tape sur la joue de Sam, sans doute avec plus de force que nécessaire, pour avoir toute son attention. « Tu n'es pas mort. » Constat sobre. Constat questionneur. Constat agressif. Ne me refais plus jamais ça, petit merdeux, hurlent ses yeux. Une première potion, revigorante, est versée dans un verre amené à lui d'un geste du poignet, et est tendue au convalescent sans un mot de plus.
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Papa. Un papa tu n'en as jamais eut un. Jamais. Bien sûr, chez les frères, c'était mon père, mon frère tout le temps, mais jamais papa. Ses familiarités ne t'étais pas permises, ne l'avais jamais été. Avant, tu t'amusais à prendre les parents de Julian pour les tiens, les appeler Papa et Maman, parce que Jule c'était presque ton frère, même s'il y avait un bon moment que tu ne l'avais pas vu avec toute cette merde qui faisait désormais partie de ta vie. Une bête, un monstre et ce soir, il en était presque terminé de toi. Aujourd'hui, Davius avait la sale besogne de s'occuper de toi et des sales plaies qui couvrait ton corps. « T'es pas trop en état de discuter, petit. » Rageait-il, sa voix empreinte de colère sans que tu n'ai à la lire sur le visage de l'insurgé. Tu le comprenais sans le regarder, sans parler. Tu pouvais sentir son énergie, bonne ou mauvaise, vibrer dans l'air. Tu pouvais connaître son état d'esprit juste à la façon de l'entendre marcher, ouvrir et fermer la porte de votre petite cabane. Comme lorsque tu l'écoutes raviver les flammes de la cheminée après y avoir lancé rageusement quelques bûches. Il a l'air fâché et il a raison de l'être. Toi aussi, tu l'es. Tu aurais voulu mourir plutôt que d'endurer toute cette souffrance. Pas ta bête, pourtant. Elle voulait vivre, survivre, vivre au maximum, même si c'est dans la douleur et la faiblesse. Elle est forte, elle te donne l'envie de vivre que tu n'as pas, le besoin de vivre pour tous ceux qui vivent pour toi, de près ou de loin.

Il revient près de toi, avec sa trousse a miracle, pour tenter de te remettre en un morceau. Coudre ta peine et faire cicatriser ton envie de mourir, ton besoin. Dav ne s'occupe pourtant pas immédiatement de jouer au docteur Frankenstein avec toi. Il s'éloigne, se changeant alors que tu ne vois qu'à peine la naissance de son dos. Tu t'en fiches qu'il soit aussi nu que toi. Les hommes ça ne t'attires pas. Tu ne sais même pas comment les femmes font pour être attirés par des monstres comme vous, poilus, veineux, repoussants.

Il revient vers toi, vêtus de nouveaux vêtements, arrachant la couverture, dévoilant ton propre corps nu et ravagé. D'un cou de baguette, le sang tâchant ton corps s'échappe, te laissant propre, blanc, nu comme un vers. Tu ne lui en portes pourtant pas rigueur. Ce n'est pas la première fois ni la dernière fois qu'il te retrouve ainsi. Sa main s'écrase pourtant en une tape sur ta joue, qui te surprend, te fais ouvrir bien grand tes yeux, fait gronder un peu ta colère alors que tu te relèves légèrement sur tes coudes dans un grognement. « Tu n'es pas mort. » Tu lui offres un regard teinté de noir. Comme ton âme, comme ton coeur en ce matin clair et presque lumineux.

« C'est pas faute de l'avoir voulu... »

Grognes-tu au risque de le blesser tandis qu'il verse une potion dans un verre alors qu'il te la tend. Tu l'attrapes. Comme preuve que, peut-être, malgré tes dires et tes actes, tu tiens a la vie, tu t'y retiens malgré tout le courant. Tu ne laisses pas les vagues t'avaler, tu as encore des emmerdes à vivre, de l'amour à donner même si depuis que Juliet t'as quitté, ton coeur est remplis d'un poison qui te fait mal à porter. Tu avales la potion qui est chaude, réconfortante dans ta bouche, dans ta gorge, puis dans tout ton corps. Tu laisses un soupir de bien-être s'échapper de ta gorge alors que tu te redresse finalement, retrouvant quelques forces suffisantes pour t'adosser au mur derrière toi. Tu regardes ton thorax qui est franchement très moche avec une petite moue de dégoût expliquant mieux ton souffle relativement court.

« Je suis désolé Dav', mais les prochaines lunes ne seront sans doutes pas mieux. Je serais seul et je serais insupportable... Et... ce sera douloureux.»

L'avertissais-tu, parce que quelque part tu t'en voulais de lui faire endurer tout cela. Tu aurais voulu partir, le laisser vivre sa vie sans toi, sans soucis. Tu n'aimais pas qu'on s'inquiètes pour toi. Tu n'aimais pas penser qu'il avait passer toute sa nuit a se ronger les sangs. Ce n'était peut-être pas le cas, tu ne voulais pas te donner tant d'importance. Tu savais pourtant que dans le cas contraire, tu aurais passé le nuit à vivre dans le futur d'un lendemain où Dav' ne serait pas revenu.
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Il lui flanque une petite taloche derrière la tête avant qu'il ait la chance de tremper ses lèvres dans la potion – réponse à son noir commentaire sur sa non-mort. « Dis pas ça. » Ce gamin va le tuer. C'est sûr et certain qu'il va le tuer tellement il s'inquiète pour lui et tellement il a envie de lui arracher la tête et que pourtant, il se retient. Sa baguette le démange, demande qu'il expie sa colère, mais ce n'est pas le moment. Il ne peut pas. Il ira dehors, plus tard, et il détruira quelques arbres innocents. Juste pas maintenant.

La potion fonctionne. Samwell récupère déjà des couleurs au visage, c'est une bonne chose, et assez d'énergie pour se redresser. Ça ne guérit rien, mais ça donne de l'énergie. Suffisamment pour endurer la suite des soins, qui va être beaucoup moins agréable. Il grogne un peu quand le gamin parle. Lui confirme que la suite des choses sera pire. Qu'il y aura encore plus de blessures, encore plus de douleurs, encore plus de problèmes à prévoir.
La meute tentera-t-elle de le tuer, de terminer son travail, de le chasser définitivement du territoire ?
D'autres loups viendront-ils ici ?
Partira-t-il définitivement, mû par son instinct, sans se souvenir que dans une cabane sombre au milieu des bois, l'attend un homme qui n'en dort pas la nuit ?
Stop. Arrêt. Il ne devait pas y penser. Il se mordit la langue pour chasser les idées qui filaient à toute allure dans son esprit. De mauvaises idées. Pour le moment, il n'y avait pas lieu de penser que le petit allait partir. Il n'y avait pas non plus lieu de croire à sa mort. Si ça avait été le cas, ça aurait été cette nuit.

Doucement, l'Auror lui palpe les flancs, tentant à la fois d'être précautionneux et précis. Tentant de ne pas toucher les blessures ouvertes, sanglantes. Il goûte le sang sur sa langue, il le respire dans la pièce, il danse devant ses yeux et dans sa tête. Davius n'est pas un loup, mais il a le goût du sang. Il doit tout faire pour ne pas y penser, pour ne pas laisser ses mains trembler, pour rester calme. « Trois côtes cassées. Les dégâts ne sont certainement pas finis. Il savait bien que tout était pire. Seulement, avant de s'attaquer aux blessures sanglantes, il devait traiter les os brisés et autres potentiels trucs internes. Les doigts descendent jusqu'aux hanches, tâtent le bassin. Les lèvres pleines esquissent une moue critique. Les mains vont aux genoux. Les doigts sont déjà à nouveau tachés de sang. Calme, Davius. Une rotule disloquée. Les mains viennent prendre les siennes, les observent, tâtent les clavicules, chaque os, avec lenteur, réveillant des douleurs dans le corps du lycanthrope. Il est en un morceau. À quel prix ? Ton épaule droite aussi. »
Davius sort une flasque de whisky de la trousse. Un nécessaire, oui ! Une bonne trousse de soins n'est rien sans de l'alcool fort. Il la débouche, en prend lui-même une longue une longue rasade, avant de la tendre au petit pour qu'il fasse de même. Et c'est un ordre bien plus qu'une suggestion, comme on peut le lire dans ses yeux de glace. Il déboucle sa ceinture de cuir et la donne à Sam après l'avoir retirée, Sam qui le regarde d'ailleurs d'un œil interrogateur. « Je vais commencer par remboîter ta jambe et ton bras. Mords ça. »

Ça va faire un mal de chien.
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À peine tes lèvres touchaient-elles la potion qu'un petit cou poussa ta tête, ta bouche entière trempant dedans et ton nez aussi, toussotant pour en avoir avalé quelques gouttes par tes narines. Tu en reversais une partie sur toi, mais tu te plaignais surtout pour la douleur provoquée par ton toussotement. Déjà que respirer était difficile. En toussant tu avais l'impression que quelques uns de tes os s'enfonçaient dans tes organes, causant des saignements internes, qui t'auraient tuer depuis longtemps si tel était la vérité et que tu ne faisais pas que paranoïer. Tu plissais douloureusement tes yeux alors que la voix réprobatrice de ton Dave sonnait derrière toi. « Dis pas ça. » Tu t'es redressé, loin d'être pourtant tendre avec celui à qui tout donne malgré tout, toute ton affection. Tu veux seulement qu'il sache qu'il est possible que tu ne t'es sortes pas, qu'au bout du compte, tu as plus de chances de mourir qu'un gamin ''normal''. Qu'il ne devrait pas s'attacher à toi, qu'il n'aurait jamais dû et que c'est toi l'idiot qui vas lui faire de la peine au bout du compte. Il grogne lorsque tu lui explique que ce sera pire, peut-être que comme ça vous éviterez d'autres embrouilles. Apparemment, non. Les problèmes vous aiment tous les deux, ils vous collent à la peau, apprécient la douceur de ton poil. Pourtant l'atmosphère redevient calme alors que l'Auror s'adonne à palper ses zones toute plus douloureuses les unes que les autres. Cela rend la chose pourtant général, le mal presque supportable, même si ses doigts te font découvrir que tu peux souffrir un peu d'avantage. Ses doigts glissant sur ton corps nu, atteignais tes côtes dans un grognement de douleur que tu ne sais retenir. « Trois côtes cassées. » C'est avec peine que tu réussis à faire remonter ta cage thoracique après cet attouchement douloureux. Tu voudrais crever, crever ce serait facile. Mais y'as lui. Ce putain d'insurgé qui s'est accroché à toi et maintenant, quelque part, tu vies pour lui plus que pour toi, plus que pour quiconque. Il tâte tes hanches dans ses gémissements de malaise, ça ne fait pas atrocement mal, mais les quelques coups de dents on réussi à laisser des marques qui, tu l'espère, partirons. Ses doigts tombent jusqu'à ton genoux, la raison même pour laquelle tu avais rampé, boitant plutôt que marchant pour te rendre jusqu'au alentours de sa cabane. Un cris de douleur s'échappait de toi, amplifié par tes côtés qui te faisaient elle aussi souffrir. Ton soupir douloureux se perdait dans des gémissements pleurnicheurs, sans pour autant que les larmes s'échappent de toi. Ça viendrais, ça viendrait bien assez vite. « Une rotule disloquée. » Il prend tes mains, puis vient retrouver tes clavicules. Tu t'en balance qu'una autre homme te touches, il pourrait foutre ses mains sur tes fesses que tu dirais pas un mot, c'est Davius bordel, c'est juste hors de question. Tu réussis presque à retrouver un sourire, avant que ses doigts ne trouvent ton épaule, grognant cette fois dans une douleur que tu tentais de contenir. « Ton épaule droite aussi. » Tu te cales un peu plus dans le lit, contre l'oreiller, soulager que l'examen soit finis. Tu arrivais presque à en faire des farces maintenant. Petit idiot croyant qu'il allait arranger le tout rapidement, avec des sorts sans douleur, comme tu réparais les plaies de Daphné avant.

« Rien que cinqs petits os ? Moi qui croyais ne plus en avoir du tout, c'est pas mal quand même. » Davius sortait alors une flash argent de sa trousse, ricanant malgré la douleur dans ton thorax. Ça faisait un moment que t'avais pas but d'alcool, disons que ce n'était pas un loisir d'insurgé dont on pouvait follement jouir. Si tu avais su, tu te serais fait casser la gueule bien avant, t'avais ce talent d'être bon à taper. Davius y mit d'abord sa bouche, puis te la passa. Tu ne te faisais pas prier pour en prendre une immense gorgée dont tu te délectais, les effluves montant rapidement à ta tête à cause de ta nuit passée sans manger rien. Il détachait ensuite sa ceinture, te la tendant alors que tu fronçais tes sourcils. Il voulait que tu le fouettes ? C'était quoi cette merde ? « Je vais commencer par remboîter ta jambe et ton bras. Mords ça. » Remboîter. Remboîter. Ça résonnait dans ton crâne en frisons de dégoûts. Tu t'accrochais à la flasque pour une prendre une autre longue gorgée, tu voulais pas sentir, tu voulais rien sentir, t'avais peur, affreusement peur de ce mal que t'imaginais déjà. Lorsque tes lèvres se séparaient enfin de ton amante alcoolique, tu attrapais la ceinture, la fixant, puis relevant ton regard bleu vers l'Auror.

« Y'as vraiment pas d'autres solution ? Une potion, un sort sans douleurs, un truc pour que je parte complètement dans les vapes ? » Questionnes-tu, un peu paniqué, rendant cela de supplication. Tu ne veux pas avoir mal, plus. T'en as marre. T'as pas déjà assez souffert depuis ta putain de naissance ? Tu tentes de lui faire ce regard auquel on ne peut dire non. Qu'il t’assomme au pire, tant que ta jambe est encore accrochée à ton corps quand tu te réveilleras, il peut disposer de ton corps comme il y consentira. Et pourtant, même si tu as bien cherché ce pétrin, sans le loup qui t'avais mordu, tu n'en serais pas là, tu n'aurais pas rencontré Dav. Une malédiction, une morsure en cadeau, pour changer quelques vies au passage, autant en mal qu'en mieux.
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Il veut faire de l'humour, le petit. C'est que Davius n'en a jamais eu, de l'humour, ou très peu, ou très rarement, et surtout pas en cet instant. La vérité est que certains des os de ses doigts sont certainement brisés, de ses orteils aussi, tout comme il ne parie pas sur sa cheville, mais il ne dit pas tout. Il est un homme honnête, mais mentir par omission est toujours possible.
Alors, il le fait. Le petit sentira la douleur de ses os qui se ressoudent lorsqu'il avalera la potion destinée à cet effet. Il saura que l'homme lui a menti. Ce ne sera qu'une douce vengeance.

Il résiste au regard suppliant, au regard d'enfant que lui jette Samwell, qui lui demande un moyen alternatif pour éviter la douleur. La panique dans sa voix le rend encore plus enfantin. Il a envie de craquer, pourtant, de lui jeter un sort pour qu'il soit dans les vapes, pour qu'il soit détendu, ailleurs. Pourtant, il a la couenne dure et il résiste. Il répond avec sécheresse, jouant l'ours bourru et désagréable – une deuxième nature chez lui, en vérité (difficile de croire qu'il peut être charmant) : « Non. Y'a rien d'autre. »

Parce qu'il a envie de lui faire mal, au petit. Il a envie de le battre, de lui flanquer des coups, de le secouer dans tous les sens pour lui apprendre à lui faire des peurs pareilles. Il aurait pu mourir, cette nuit, il devrait être mort, ce n'est pas un peu plus de douleur qui devrait le déranger. Alors Davius va lui replacer la rotule et l'épaule à la dure, sans autre anesthésiant que le whisky, et la douleur qu'il va sentir vibrer sous ses doigts va suffire à l'apaiser quelque peu. Pour le moment. Juste le temps qu'il finisse de le soigner.
L'Auror frissonne, soupire, passe sa main sur son visage et le tache de sang sans y penser. L'odeur lui viendra plus tard aux narines. Pour le moment, il tente seulement de se justifier autrement que par sa colère et sa rancune. Que par son désir d'expier ce qui le rend si exécrable. « Tu vas sentir l'os se replacer dans sa cavité. J'ai besoin que tu sois conscient pour me le dire. C'est simple. C'est vrai. Il a besoin de son aide. Ce sera bref. » Vrai et faux. Il faudra tirer, attendre, pousser, masser, et si la douleur aiguë sera rapide, brûlante, comme un coup de poignard subit dans une blessure déjà ouverte, elle ne fera ensuite que se répandre de plus belle dans toute son épaule, diffuse et doucereuse. Après, seulement, il consentira à lui donner quelque chose pour que la douleur le quitte. Pour qu'il dorme, également, quand tout sera terminé. « Après, t'auras quelque chose. »

Mords et endure.

La rotule d'abord. La protubérance affreuse qu'elle forme, mutante sur la jambe pâle de Sam. Davius coince le pied sous son aisselle et jette un nouvel œil impérieux sur le jeune homme. « Mords. Maintenant. » L'avertissement est lancé. Ensuite, il tire – il étire la jambe avec lenteur, trop de lenteur, les mains placées autour du genou rebelle, sentant l'os déplacé se frayer un nœud dans les ligaments déchirés et enflammés pour revenir à sa place. Chemin douloureux, nécessaire, et il entend le claquement net de la rotule qui se replace. Un claquement écœurant, sec, pourtant satisfaisant, et Davius s'aperçoit qu'il tremble autant que le gamin, que la sueur lui coule déjà sur les tempes (il a chaud, bon sang, et il doit garder son calme, et merde, ça sent le sang). Ça a été court. Ça a été bien assez pour qu'il soit aussi tendu. Il relâche la jambe, la repose prudemment sur le lit, tâte le genou avec plus de douceur. Il faudra y apposer de la glace. Beaucoup. Faudra plonger ce gamin dans un bain de glace. « L'épaule, maintenant. » Il est ferme. Sa voix tremble quand même. Il a besoin de le battre, de le frapper, de le secouer. Pourtant, lui faire mal le tue.
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Même si plus souvent qu'autrement, te te fichais dans les bagarres de gré ou de force, même si tu te jetais dans les ennuis jusqu'à t'y enfoncer jusqu'au cou, tu n'appréciais pas particulièrement la douleur. Si les femmes dangereuses ne t'avais jamais déplus, tu ne les laissant pour autant te déchirer le dos de leurs ongles. Plus particulièrement, tu ne voulais pas sentir tes os claquer en retrouvant leur position initiale. Tu étais suppliant, cessant d'être un adolescent arrogant pour redevenir ce gamin effrayé. Davius restait dur, même si tu étais persuadé qu'il pourrait te foutre dans les vapes ou même d'un coup de poing dans la gueule. Tu l'avais bien cherché, de toutes façons, depuis le début de votre collocation. « Non. Y'a rien d'autre. » Tu respirais fort, férocement, terrifié. Tu serrais tes dents ensemble à les en faire casser. Ton regard horrifié posé sur ton auror, le suppliant, lui envoyant toutes tes prières. Where's your god now ? Le visage de ton père tâché par ton sang ne répond pourtant à aucunes de tes prières. Tu bois encore du Whisky, tu ne veux pas sentir, plus sentir rien, même pas l'air qui entre dans tes poumon à une vitesse excessive te faisant tourné la tête. Tu as avalé ce liquide ambré beaucoup trop rapidement. Tu le sens brûler encore sur tes lèvres avant de tendre ton bras pour poser la bouteille sur la table de chevet. Pas question de la laisser se sacrifier sur le plancher lorsque la douleur sera trop horrible, tu en aura besoin encore à ce moment là. « Tu vas sentir l'os se replacer dans sa cavité. J'ai besoin que tu sois conscient pour me le dire.» Tu avale cette salive qui semble s'être solidifié dans ta bouche. Ça te dégoûte, te rend plus pâle encore que tu ne l'es naturellement, que tu l'es en ce moment. Tu tournes légèrement au vert en imaginant le bruit dégoûtant d'une articulation se replaçant. « Après, t'auras quelque chose. » Ton regard mendiant se pose sur lui. Persuadé qu'il peut fait se boulot sans qu'il ne soit conscient. Le bruit du claquement ne lui serait-il pas une indication suffisante ? N'arrivait-il pas à dire si tout était replacé alors qu'il pouvait dire que c'était déplacé. Tu rageais, mais tu étais bien davantage effrayé. Paniqué même alors qu'il s'attaqua à tenir ta jambe. Tu te relèves brusquement, à en faire mal à tes côtes et tes mains qui te retiennent. « Attends, attends, j'suis pas prêt ! » Le seras-tu seulement un jour ? Tu avais peur, ça te prenait au ventre. Tu avais envie de te mettre à genoux devant lui pour le supplier de ne pas te faire mal, de ne pas te faire endurer cela. Pourtant le roi de la maisonnée ne te laisse pas le choix. « Mords. Maintenant. » Une plainte d'horreur quittes tes lèvres devant l'appréhension. Tu tentais d'attraper la ceinture pour la porter à ta bouche, retombant sur le dos, tes mains se tendant vers la ceinture. Pourtant celle-ci tombait sur le sol, trop loin, trop tard. Un cris quittait ta poitrine béante alors qu'il étirait ta jambe lentement, bourreau, putain de bourreau. Tes dents se refermaient sur le coin de ta langue pour étouffer tes autres cris se muant en grognements. Un autre cris libérant ta langue alors que la rotule se replaçait. Doublé du goût du sang dans ta bouche, tu fût pris d'un haut le coeur. Tes yeux sont pleins de larmes, coulant ses tes joues étoilées. Ton genoux te fait affreusement mal, t'élance alors que tu sanglote, te retournant sur le côté en position fœtale. Tu ne veux plus. Tu veux mourir dans ton coin, tremblant, le sang coulant de tes lèvres, tu fais véritablement pitié à voir. Sanglotant comme un enfant, l'enfant que tu es encore. « L'épaule, maintenant. » Tu pleures, doucement, parce que même pleurer te fait mal. Tu n'as plus ton impétuosité traînant toujours dans ton ombre. Tu es faible, minable, une petite chose détruite donc personne ne prendra jamais assez soin. Tu retournais te faire bouffer par les loups pour ne plus endurer cela. Pas l'épaule, pas maintenant, tu ne pouvais pas, tu ne voulais pas. Tu te refermais pour qu'il n'y ait pas accès.

« NON... NON... Pas maintenant, je t'en pris. » Gémissais-tu entre tes sanglots. Tu préférais que ton épaule reste comme ça pour toujours, que tu sois difforme, tans pis. Tu savais que tu n'aurais jamais de femme, de toutes façon, ni de famille, ce n'était pas un luxe que tu pouvais te permettre. Tu avais le privilège d'être laid, repoussant si ça te plaisait, si ça pouvait t'éviter la douleur. Et dans ta détresse, l'alcool et la peine, tu divaguais un peu. « Je croyais que tu m'aimais Dav... Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu me fais ça... » Sanglotais-tu, cette envie de mourir de prenait les entrailles. Qu'il te frappe, jusqu'à ce que tu ne sois plus conscient, jusqu'à ce que la mort vienne t'embrasser, que tu en devienne nécrophile. Qu'elle t'amènes avec elle, tu lui appartenais déjà, mort en sursis.
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Les cris de Samwell ont percé ses oreilles. Il n'a pas mordu la ceinture. Il aurait pu se couper la langue. Gamin imprudent. Davius tente de le rabrouer intérieurement, mais les cris ont déjà entamé sa volonté, sa force, son courage, et lui-même ne sait pas s'il va avoir la force de continuer et de lui tirer d'autres hurlements aussi horribles. Qu'est-ce qu'il est en train de faire, pour l'amour de Merlin ? Les larmes de Samwell déchirent son cœur, mais il doit être fort. Plus fort que Sam, qui sanglote comme un enfant. Ses mains tremblent encore plus et il doit s'arrêter, même si en s'arrêtant à cet instant, la douleur ne fait que gagner du terrain.

Il lui empoigne le visage à deux mains, comme s'il allait l'embrasser, le force à le regarder. Il appuie son front contre le sien. « C'est parce que je t'aime que je fais ça. Tu comprends ? » Tu comprends ? Qu'il n'y a rien de facile, que j'ai besoin de te blesser, besoin de ça pour te soigner ? Ses yeux bleus sont ancrés dans les siens et il relâche finalement son visage quand il sent qu'il a cessé de trembler de tous ses membres, qu'il a récupéré son calme et son souffle. « Je te donne de quoi t'engourdir après. Promis. Ne pleure plus, Sam... » C'est un ordre et une supplication à la fois alors que l'Auror se lève et rattrape la ceinture, la redonnant au jeune homme pour qu'il ma morde bien, cette fois, et que les cris soient quelque peu étouffés.

Il attend. Qu'il soit prêt, un peu plus. Leurs regards se croisent, se soutiennent, jusqu'à ce que Davius hoche légèrement la tête, bande ses muscles et effectue la même opération que précédemment, sur le bras plutôt que sur la jambe cette fois. Il étend les muscles, les tendons, les ligaments, ses doigts patients attendent de sentir l'os se déplacer, se replacer, jusqu'au claquement sinistre qui signale que tout est revenu au bon endroit. La bosse qui déformait l'épaule de Samwell n'est plus qu'un souvenir et les yeux brillants de larmes du petit lui indiquent qu'il a bien fait. « Voilà. C'est fini, c'est fini... » Il prend le gamin dans ses bras, avec peut-être un peu trop de force, pour le serrer contre lui, le rassurer, en continuer de murmurer. Juste le temps de calmer ses sanglots, avant d'oser se détacher de lui.  Il attrape une fiole d'une potion anesthésiante, la verse dans le verre nettoyé et tend le tout au petit. Il s'assit au sol et respire longuement. Il a l'impression que son cœur et ses poumons vont s'arracher de sa poitrine. Son t-shirt est trempé de sueur, ainsi que ses cheveux. Il passe ses deux mains sur son visage, puis s'essuie dans son t-shirt, trouvant un coin à peu près sec.

« Je déteste ça. » Ça la Médicomagie, ça le blesser, ça la lycanthropie. Le ça est indéfini, bourré de sous-entendu, dans la voix rauque du Poufsouffle. « Je vais... faire ta hanche. Et ta jambe. » Les autres os cassés sont moins importants – pour le moment, c'est le sang qui l'inquiète et la gravité de cette morsure affreuse. Plus que sa cage thoracique où trois côtes demandent encore d'être réparées. Il n'a même plus la force de vouloir lui faire mal. Il fouille dans la trousse et en sort des compresses d'essence de Murlap. Davius n'ose pas regarder Sam, mais la question curieuse passe néanmoins ses lèvres : « Qu'est-ce que tu vas foutre, maintenant ? » Sans meute et avec une bande de belliqueux revanchards à ses trousses, comprenez bien. Solitaire, banni, exclu, paria. Que va-t-il faire ? Que vont-ils faire, même ? Il nettoie une nouvelle fois le sang de la blessure à la hanche et y appose les compresses, une fois déballées, se concentrant sur sa tâche autant que sur la potentielle réponse qu'il attend.
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