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sujet; you gotta pull me out of this mud ≠ davwell |
| Tu n'as pas mordu la ceinture, tu as assez mordu pour la nuit, pour la vie. Tu t'obstines encore alors qu'il commence et ainsi ton cris perce le matin. Tu meurs un peu plus dans les bras de celui en qui tu as mis toute ta vie sans même te poser deux fois la question. Celui qui t'as aidé comme personne ne l'as jamais fait. Celui que tu aimes de tout ton petit être malade, infecté de lycanthropie. Tu l'aimes tellement que souvent tu t'en veux, tu voudrais disparaître, comme hier soir. Parce que malgré la peine, tu sais que tu le soulagerais d'un poids incroyable. Parce que t'es bon qu'à ça, Sam. À pas faire comme il faut, jamais suivre les consignes, ne pas mordre la putain de ceinture et hurler jusqu'à ce que tes poumons menacer d'éclater sous la douleur, jusqu'à ce que ta voix se brise. Tu t'arrêtes de crier parce que tu ne peux plus crier. Tu serres tes dents ensemble, un petit bout de langue se coinçant entre celle-ci, perçant la chair tandis que le sang se répand rapidement. Lorsque que la force dans ta mâchoire commence doucement à te lâcher, tu commences à pleurer, Davius s'arrêtant. Il attrape ton visage avec une certaine violence, tes mains agrippant les siennes, vos front moites se retrouvant alors que tu sanglotes, les lèvres en sang. « C'est parce que je t'aime que je fais ça. Tu comprends ? » L'une de tes mains quitte les siennes pour se poser dans son cou. Tu veux le croire, tu veux le croire de tout ton corps. Tu l'aimes tellement toi-même. Tu l'aimes tellement que ta douleur est amplifiée. Tu sais qu'il fait ça pour ton bien, mais tu sais qu'il est également rageur. Il sait que tu as voulu mourir, que tu l'as souhaité, cherché, plus d'une fois et il te le fait payer. Aimer putain, ça fait mal, ça t'as toujours fait mal. Même dans la douceur d'une Juliet que tu aurais voulu fiancée. Devoir la laisser derrière toi t'avais déchiré en plus de petites pièces que tu ne l'aurais cru. « J'en ai marre qu'on m'aime comme ça, qu'on m'aime à coups de poing dans la gueule... » Pleurniches-tu alors que tes yeux bleutés sont harponnés aux siens. Il te relâches et ta poigne sur son cou meurt avec son départ. Tu retombes sur ton dos, tentant de respirer normalement. Essuyant les larmes sous tes yeux. Tentant de faire un homme entier des pièces détachées qu'il te reste. « Je te donne de quoi t'engourdir après. Promis. Ne pleure plus, Sam... » Il t'implore et t'ordonnes à la fois. Tu ne peux t'empêcher de le voir comme un père, un père qui n'arrive pas toujours à te comprendre, mais un père malgré tout. Il te redonne la ceinture et tu te penche pour cracher un filet de sang dans la poubelle avant de faire le bon garçon et d'enfoncer ce truc dans ta bouche.
Il repart après un hochement de tête. Tu mords la ceinture, tes larmes coulant sur tes joues alors qu'il répare ton bras. Le claquement sinistre annonce la fin et pourtant, dès que ses mains te lâchent tu te retournes vers la poubelle où tu as craché ton sang plus tôt. Ce sont des intestins crus que tu craches. Heureusement pas les tiens, mais bien ceux d'un cerf dont tu t'es régalé au début de la nuit. Tu essuie ta bouche alors que tu te redresse doucement avec l'aide de ton Davy. « Voilà. C'est fini, c'est fini... » Ton fond dans ses bras, redoutant que ce ne soit pas vrai, que se ne soit pas terminé. Tu le serres de toutes tes forces avant qu'il ne te laisse de nouveau, créant un trou béant dans ta poitrine alors qu'il part, même si tu as cessé de pleurer. Tu as froid, tu veux qu'il revienne et tu te contre-balance de combien ça peut être gay, c'est ton putain de père, ils diront ce qu'ils veulent cette bande de tarés. Il revient avec un liquide qu'il te tend, s'asseyant au sol alors que tu avale d'une traite. Espérant que ça fasse effet rapidement et que tu ne ressente plus rien, plus de mal, ni de désespoir ni d'amour. « Je déteste ça. » Immédiatement, tes larmes remontent, tapette. Faisant doucement trembler tes lèvres, petite chose faible et émotive. Sensible. Ta voix faiblarde ne peut que murmurer : « Je m'excuse... » D'être loup. De l'avoir arraché aux insurgés, de pas être un bon gosse, de pas l'aider comme il voudrait, de pas savoir aimer, ni bien vivre, comme tout le monde. De faire des conneries et de revenir en charpies. Ressaisis-toi mauviette, putain. « Je vais... faire ta hanche. Et ta jambe. » Tu hoches doucement de la tête alors que tu avales difficilement ta salive. Endure, crétin, tu l'as bien mérité. T'y as cru imbécile. T'y as cru si fort. Davius sort des compresses alors que sans te regarder il te poses sa question. « Qu'est-ce que tu vas foutre, maintenant ? » Tu prend ton temps avant de répondre. Tu le laisse nettoyer le sang dans une légère brûlure. Tu attends même qu'il déposes les compresses sur ta hanche. Tu soupires longuement, portant une main à tes cheveux encore trempés de sueur, de terre et de sang.
« Je vais survivre, tenter de trouver ma meute à moi. J'pouvais pas. J'pouvais plus Davy. S'ils m'avaient pas tué, j'en aurais crever tout seul d'être sous les ordres d'un autre Alpha. » Tentes-tu d'expliquer. Pourtant, autant conscient de la situation puisses-t-il être, il ne pourra jamais comprendre l'instinct, la rage, la brûlure, la maladie d'un Alpha dans une horde qui n'est pas la sienne. Aucuns livres ne peut lui faire ressentir la détresse qui a pu t'habiter et qui t'habitera encore tant que tu n'aura pas trouvé les tiens.
Dernière édition par Samwell Paternoster le Mer 4 Mar 2015 - 16:40, édité 1 fois |
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| Drôle de chose. L’instinct animal. Le vrai. Pensée qui le traverse, alors que Samwell répond, après laissé un long silence s’installer entre eux et les compresses agir, soulager la douleur pendant ces quelques minutes, rafraîchir son corps bouillant également. Les bienfaits de l’essence de Murlap, après les douleurs et la brûlure. Il ne pourra jamais comprendre, il le sait bien, et ça ne facilite pas leurs rapports. Déjà que l’empathie n’a jamais été son fort… ils ont entre eux une différence qu’une seule chose peut régler. Et comprenez qu’il n’en a pas envie.
Davius ne sait pas si la réponse lui convient, en vérité, mais elle a l’avantage d’être honnête. Il ne sait pas si elle lui convient parce que cela signifie que le petit va devoir partir, quitter tout à fait. Cette forêt, ces lieux, ne lui suffiront certainement pas. Peut-être même que le Royaume-Uni dans son entièreté ne lui suffira pas. Il pince encore les lèvres et retire les compresses souillées de sang pour regarder la blessure mise à nue. Il n’est pas Médicomage, il ne saura pas remettre de peau sur cette morsure sanglante. Il ne sait même pas ce qu’il doit faire. Il est seulement fasciné par la blessure, par cette chair arrachée à l’animal que le petit était il y a quelques heures. Une inspiration. Finalement, peut-être que… Il fouille dans le coffre de médicaments et de secours, avant d’aller plutôt fouiller dans leur matériel de chasse et de pêche, pour revenir avec du fil à pêche. Jill lui a déjà parlé de techniques moldues inusités et à son sens bien dangereuses, consistant à coudre la peau pour la rapprocher. Barbare, dans l’œil de tous les sorciers. C’est tout ce qu’il pourra faire. Il arrache un éclat de bois aux bûches près du foyer et le métamorphose en aiguille solide. « Je…. vais essayer quelque chose. Mais oui, bien sûr, Llewellyn, dis-nous-en plus, ma foi. Ça va à peine piquer. La potion et les compresses ont fait leur effet, maintenant. » Déclarative, cette phrase. Il ne sentira rien de l’aiguille qui va percer sa peau. Raccommodage de louveteau. Insurgé, on apprend à développer toutes sortes d’habiletés. L’Auror force le petit à se tourner, pour avoir le plein regard sur ce qu’il fait, et fait apparaître quelques boules lumineuses au-dessus de lui pour bien voir ce qu’il fait. À savoir peut-être une grosse connerie. Quelle idée de s’improviser ce qu’il n’est pas. S’ils étaient plus près des insurgés, peut-être, en meilleurs termes…
Oh, il ne doit pas y penser.
La réflexion s’obstine pourtant à rester dans sa tête et il prend le risque de la formuler à voix haute alors que l’aiguille pique dans la chair : « On devrait se rapprocher des autres. » Se concentrer sur cet ouvrage l’empêche de regarder Samwell – et c’est tant mieux. Il ne veut pas voir son expression, ne veut pas nécessairement savoir ce qu’il en pense. Ils sont de toute façon tous les deux trop fatigués pour prendre une décision. N’empêche que… ça aurait des avantages indéniables. « Pas nécessairement… tout le temps. Lui-même serait incapable de se coltiner tout le temps tout ce monde. Il n’est clairement pas assez sociable pour cela. On aurait plus de soutien… de ressources… et… pour moi, enfin… de personnes avec qui combattre. » Une pause à chaque fois que l’aiguille perce à nouveau la peau, à chaque nœud qui rapproche patiemment la chair meurtrie. Il finit par en faire un nombre respectable avant de briser le fil à pêche avec ses dents et de recouvrir la blessure de pansements secs et propres, à défaut d’être stériles (on ne va quand même pas trop en exiger de leurs soins de fortune). « Je vais faire la même chose pour ta jambe. » Ça a l’air plutôt solide, mine de rien. Le sorcier reprend son matériel de couture et entreprend les mêmes travaux sur la blessure de la jambe, après l’avoir nettoyée de compresses de Murlap. « T’en penses quoi ? » Pas de son habileté à coudre. De son idée. Bien sûr.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Dim 19 Avr 2015 - 4:55, édité 1 fois |
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| L'essence de Murlap fait son effet. Appaise la douleur de ses plaies ouvertes, béantes. Bordel, c'est bien vrai que t'es salement amoché, mais tu n'es pas moins heureux d'être en vie, même si tu l'exprimes mal en ce matin difficile avec tes ''j'aurais préféré crever''. Ton orgueil aussi, quelque part, souffre cette perte du combat, ce rejet de la bande. Pour toujours. Davius te quittes un moment, puis revient vers toi alors que tu tentes d'observer ce qu'il a récupérer, ce qu'il tente de faire. Du fil à pêche ? Il compte te foutre là et aller trouver de quoi faire à déjeuner ? C'est simplement quand il arrache un éclat de bois, pour le changer en aiguille pointu, que ta tête de linotte fait des liens. Putain, t'es pas sa chaussette. « Je…. vais essayer quelque chose. Ça va à peine piquer. La potion et les compresses ont fait leur effet, maintenant. » Voyant l'aiguille menacer ta peau, tu sais que ce n'est pas une question, pas un choix. T'es sa petite poupée, son gamin et tu sais que si tu t'opposes trop, tu risque de l'énerver. Pourtant c'est plus fort que toi.
« Ba ouais, vas s'y, pour ce qu'il reste de moi, c'est pas bien grave. Dans le pire des cas, ça rate et basta ! » Te plains-tu, l'ironie dans la voix malgré ton état. Tu ne sens pourtant qu'un léger pincement, quelque chose de désagréable, mais supportable. Quelques boules de lumière pour agrémenter le tout. T'aurais aimé voir l'inverse, oui, il t'aurais jamais laissé lui passer une aiguille à travers la peau alors que tu savais pas du tout ce que tu faisais. Pourtant, tu lui faisais confiance, même si t'aurais peut-être pas dû. T'avais une confiance aveugle en Davius. T'aurais mis ta vie entre ses mains n'importe quand, t'aurais fait un kamikaze pour lui. Après tout, il était tout ce qu'il te restait vraiment. Lui et Julian, même si tu le mettais en danger chaque fois que tu allais les retrouver. « On devrait se rapprocher des autres. » Dit-il alors que ta salive semble devenir de la pierre dans ta bouche. Ton coeur faisant un petit bon. Est-ce que... Est-ce que Davius en aurait marre de toi ? Marre de tes conneries, de ton attitude merdique et de devoir s'occuper de toi. Tu le comprendrais. Tu vaut même pas vraiment la peine qu'il s'occupe de toi, qu'il mette tous ses énergies dans un petit con en ton genre. Tu peux pas ignorer ce qu'il a dit ? Faire genre, tu t'es endormi pendant qu'il coudait ta jambe ? « Pas nécessairement… tout le temps. On aurait plus de soutien… de ressources… et… pour moi, enfin… de personnes avec qui combattre. » Il termine son oeuvre, brise le fil avec ses dents, te couvre de pansements, petit bout d'homme, de ce qu'il te reste. Tu sais que ça laisser de vilaine cicatrices, comme ses marques de dents de ta transformation, celles qui parsèment ton dos, comme une galaxie. « Je vais faire la même chose pour ta jambe. » T'hoches simplement de la tête, pour signaler que t'es encore en vie, que c'est d'accord, que tu t'en fiche qu'il coude même ta bouche et tes yeux, puis qu'il t'enterre vivant. Plus que d'avoir mal physiquement, c'est un mal d'âme que tu as, de ne pas avoir ta propre meute, celle que tu ne trouvera pas non plus chez les insurgés. « T’en penses quoi ? » Demandes-t-il. Tu sais qu'il ne te demande pas ton avis sur une deuxième couture alors qu'il s'y dirige déjà. Tu prend un grande inspiration, deux parties de toi se séparant complètement l'une de l'autre face à cette proposition. Les insurgés te manquent. Daphné, Lavande, Fred. Pourtant, tu sais ce que tu mets en jeu face à eux, à ta proximité avec eux. Parce que tu n'es plus humain, tu n'es plus qu'un monstre et tu sais que malgré tout, quelque part, ils te voient encore ainsi.
« Si une lune, je tuais l'un d'eux, tu sais que je ne me le pardonnerais jamais... » Et tu sais même pas pourquoi, c'est même pas la douleur, ni l’orgueil, c'est pire que ça. Ce qui t'effrayais tant quelques secondes plus tôt, tu vas maintenant lui proposer. Parce que tu sais qu'au fond, t'es un danger même pour lui. Et si tu faisais le moindre mal à Davius, tu ne supporterais plus de vivre. Un peu comme votre dernière bagarre, où ton poing c'était écrasé contre lui. T'aurais pu te laisser mourir de froid sous la pluie, après t'être enfuis dans Londres. T'aurais même probablement dû. « Mais tu... Toi, tu peux y aller. Tu peux aller les retrouver. Tu perds ton temps avec moi. J'suis qu'un sale boulet à ton pied. » Ça y est. Tu pleures. Tu casses ta respiration pour qu'il n'entende aucuns sanglots, qu'il ne remarque par l'eau qui à monté de ta poitrine pour couvrir désormais tes joues à l'horizontal. Tu mords ta lèvre, putain, tu veux pas qu'il voit que tu pleures, ça va l'empêcher de partir. Tu veux juste qu'il parte, qu'il arrête de te donner cet amour que tu n'as jamais mérité, que tu ne mériteras jamais.
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| Il ne répond pas tout de suite. Il comprend tout à fait. Il préfère ça comme ça. Ça lui permet de mieux recoudre la plaie sur la jambe, avec application, se retenant de trembler. Quelle saloperie, ces points de suture... Auror, c'est bien utile pour faire la baston, mais quand c'est le moment de réparer ce qui a été fait, c'est toujours plus compliqué. Il se concentre comme jamais il ne s'est concentré sur quelque chose, dans sa vie, ça le vide de son énergie, et sil ne savait pas qu'il allait veiller le petit pendant son sommeil... il dormirait lui-même. D'un réel sommeil sans rêves. Enfin. Seulement, ça n'arrivera pas.
Lorsque Samwell répond, c'est un simple soupir qu'il recueille en réponse. Oui. En effet. Il pourrait les blesser. C'est une possibilité. Une simple... foutue... possibilité. Qui pourrait bien en jamais arriver. Davius enfonce l'aiguille presque trop fort dans la chair, mais l'autre ne sent rien, alors il ne se sent aucunement coupable de lui faire des points en total bourrin pour passer ses nerfs. Il a besoin des autres. Besoin de ces alliés. Il est un solitaire, on n'apprend pas à un vieux blaireau à voler, mais il a besoin de ces alliés pour avancer. Pour faire des plans. Pour faire ce pourquoi il est Auror, encore et toujours, soit traquer et tuer des Mangemorts. Il a besoin des autres pour prendre le relais, aussi, pour le soutenir. Il est tellement épuisé. Vidé. Le sorcier refuse de se l'admettre, mais ce qu'il fait avec Sam n'est certainement pas sain. Il a perdu ses filles et il sait bien qu'il n'en fera jamais le deuil – s'occuper du gamin comme s'il était le sien n'est pas une façon d'avancer. Il patine. C'est tout.
(mais merde, tu l'aimes, ce gamin)
La proposition tombe. De partir seul.
« Non. » Il est buté. La réponse est catégorique. « On reste ensemble. »
Ils sont partis tous les deux, ils restent tous les deux. Ils sont partis ensembles pour le bien de Samwell, ils resteront ensembles. Un point, c'est tout. S'il a besoin d'aller parler avec les autres, il le fera, mais pour ce qui est de la vie de tous les jours, de l'équipe qu'il doit former, de la personne qui veut à ses côtés et qui le sera loyalement, c'est avec Sam.
La décision s'est prise avec les mots du loup-garou. Il va évidemment au contraire de ce qu'on lui propose. Typique du Llewellyn. « T'es pas un boulet. » Un autre grognement. Il termine de recoudre la plaie, en coupe le fil avec ses dents et se relève pour contempler son œuvre. Il ne peut ainsi s'empêcher de voir les larmes de Samwell, ses sanglots difficilement retenus. Est-ce la douleur ? Ou juste ce qu'il a proposé ? Il passe sa main dans ses cheveux sales et trop longs, les ébouriffant sur son crâne dans un geste qu'il veut affectueux. « Pleure pas, gamin. » Sa main revient à la baguette; un autre coup permet d'enlever à nouveau la couche de sueur et de sang qui recouvre le corps du Gryffondor. Il a bien meilleure allure, comme ça, même s'il attend avec appréhension de voir ce que donnera son travail de couture. Ses doigts reviennent tâter les côtes avec prudence. Quelques Episkey lancés sur les orteils et les doigts les redressent, mais quand il applique la même chose aux côtes, il pince seulement les lèvres de plus belle en revenant les tâter. Prévisible. Le sort ne suffit pas « Les côtes, je ne peux pas réparer complètement... faudra que t'arrêtes de faire de la merde jusqu'à la prochaine lune, pour que ça se soigne. » Le rire est à quelque part dans sa voix, en arrière de la rancœur, des grondements. Mais les soins sont finis. Il a recousu le petit, il a fait du mieux qu'il pouvait. Davius rabat le drap sur son corps.
Il sort une fiole de Sommeil sans rêve de leur trousse, une fiole ô combien précieuse. Une seule gorgée suffira.
« Et là, tu dors. »
Un ultime ordre. |
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| Un boulet. Voilà ce que t'es, ce que t'as toujours été pour lui. Un putain de boulet à son pied. Le moment où ça à franchis tes lèvres, c'était presque décidé. Dès que tu irais mieux, tu partirais. Tu irais embrasser la famille de Julian, puis tu disparaîtrais de la population, ce serait mieux pour tout le monde, pour toujours. Tu irais vivre en hermite, apprivoiserais peut-être une ou deux bêtes pour t'en faire un copain, de la compagnie, quelque chose à serrer quand ça allait pas, à serrer à chaque soirs..« Non. » Bien sûre qu'il ne voudrait pas. Il faudrait que tu partes quand il ne te verrais pas, qu'il aurait le dos tourné. Partir comme un voleur, comme un ingrat, après tout ce qu'il avait fait pour toi. Pourtant c'était pour son bien, parce qu'il allait devenir dingue, tout seul, ici, avec toi. Parce que t'as toujours été invivable, et tu le sais. « On reste ensemble. » Qu'il ajoute, mais la petite voix dans ta tête te convainc d'autre chose. Il est mieux sans toi. Il a pas besoin de toi. Oui, tu lui feras mal, mais il s'en remettra, il survivra, il t'oubliera, même si toi tu ne l'oubliera jamais. Rien que d'y penser, les larmes coulent en flots de tes yeux. merde, c'est toi qui a besoin de lui, comme d'un père, comme d'un meilleur ami, comme d'un amour. T'as besoin de lui, de le serrer, de le faire gueuler, de l'aimer, de lécher ses plaies, ses larmes. Tu vas survivre combien de temps sans lui, pas longtemps, vachement pas longtemps.
Alors que tu t'imagines déjà mourir au fond d'un tas de branche, de peine, de solitude, d'amour désarticulé, Davy il ajoute : « T'es pas un boulet. » Son grognement ne te convainc qu'a moitié. Il dit ça parce qu'il a pas le choix, parce qu'autrement il serait méchant, foutrait le bordel, tout ça. Tu sais qu'il dit ça parce qu'il n'as pas vraiment le choix, parce que c'est ce que tu veux entendre, même si t'y crois très peu. Il termine encore avec tes blessures, puis t'examines, tournant ton visage, pour qu'il voit pas tes larmes, mais c'est trop tard. Il passe sa main dans tes cheveux encore empreints de terre, de neige, de feuilles mortes. « Pleure pas, gamin. » « J'pleures pas.» que tu renifles en tordant un peu plus ton cou pour qu'il ne voit plus l'orage dans tes yeux. T'es gonflé d’orgueil, encore. Trop pour montrer ton amour, trop pour pleurer devant lui, te montrer plus faible que tu ne l'es déjà, en ce moment précis.
Il te nettoie de sa baguette, te tâte encore un peu, s'assurer que t'es bien un homme entier, ou presque. Parce que, t'as des blessures invisible. Il te manque des morceaux qu'on peut pas recoller, retrouver. T'as laisser tes tripes, quelque part dans la forêt. Un bout de ton coeur aussi, que l'Alpha a croquer, qu'il digère et que tu ne retrouvera jamais. Il ne te reste que l'amer goût de la défaite, de la solitude, l'abandon. Même après toutes ses fois où l'ont t'as rejeté, tu n'arrives pas à y être indifférent, chaque fois, c'est un nouveau tremblement de terre. « Les côtes, je ne peux pas réparer complètement... faudra que t'arrêtes de faire de la merde jusqu'à la prochaine lune, pour que ça se soigne. » Tu pourrais rire, mais t'as trop mal, mal la où t'es pas soignable. Davy rabat le draps sur toi, que tu ramène jusqu'à ton visage, y essuyant au passage tes larmes. Puis il y a cette fiole, qu'il te tend. Que tu attrapes, encore tremblant. « Et là, tu dors. » Tu claques ta langue contre ton palais. Porte la fiole à ta bouche pour en prendre une gorgée, avalant puis passant ton commentaire avant de continuer de boire la potion.
« Arrête de me dire quoi faire, j'suis pas ton petit chi... » en. Tes yeux se ferment, comme si t'étais mort. Assommé dans un sommeil tranquille, une méditation, en quelque sorte. Il pourrait t'arracher des organes pour les vendre que tu ne le saurais même pas. Ça te fera le plus grand bien et à Davius aussi, d'avoir congé de toi, ne serait-ce qu'un moment, une journée.
- FIN - |
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