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even if you're wrong i'll stand by you
Oh, why you look so sad, the tears are in your eyes, Come on and come to me now, and don't be ashamed to cry, Let me see you through, 'cause I've seen the dark side too. When the night falls on you, you don't know what to do, Nothing you confess could make me love you less, I'll stand by you. So if you're mad, get mad, don't hold it all inside, Come on and talk to me now. Hey there, what you got to hide ? When you're standing at the cross roads, And don't know which path to choose, I get angry too, well, I'm alive like you. Let me come along, 'cause even if you're wrong I'll stand by you. ~ i'll stand by you.


Clyde rabattit la couverture sur son crâne, se protégeant de la lumière qui venait tout juste de l'aveugler. « Debout Barjow, grouille » la voix de celui qu'il reconnaissait comme étant Castiel était étrangement vindicative. Cela l'intrigua suffisamment pour glisser un œil perturbé vers celui qui l'avait réveillé. A moitié groggy, son timbre était plus rauque et agressif « Je peux savoir ce que tu fous chez moi ? » Sans crier gare, Castiel tira sur la couverture. En désespoir de cause, les mains de Clyde attrapaient le vide, cherchant à récupérer son précieux voile. Les mâchoires crispées, l'homme se redressa, considérant son ami d'un regard particulièrement assassin « Va te f- » « Il s'est passé quelque chose » arquant un sourcil et gardant le silence, le loup lui demandait implicitement d'en dire davantage. Son cœur sembla rater un battement et il se sentit brusquement vidé de toute énergie – mais il était réveillé, bien réveillé. Son regard clair scrutait la mine fatiguée de son cadet qui se pinçait l'arête du nez, à la recherche d'une prétendue inspiration. Puis il se redressa, enfant se faisant homme face à la gravité de la situation « à la boutique, il s'est passé quelque chose à la boutique. » Immédiatement, il se baissa et lança à Clyde un pantalon qui l'attrapa d'une main experte, le pressant silencieusement à l'enfiler et à le suivre. Les prunelles de l'homme fixaient alternativement le jean qu'il enserrait et son ami. L'anxiété le faisait trembler mais il avait suffisamment de maîtrise pour ne pas se laisser totalement aller. Il agissait en adulte, la voix moralisatrice d'Alice tonnait à côté de ses oreilles. Tiens-toi tranquille, lui sifflait-elle, fantôme méprisant mais salvateur.

« Quand tu dis quelque chose, est-ce que » son sang ne fit qu'un tour. Immobile, pris à la gorge par une intense envie de hurler, Barjow continua prudemment sur sa lancée « quelqu'un a été blessé ? » Castiel haussa les épaules « Plus ou moins » aussitôt, les pieds de Clyde rejoignirent le plancher frais, gigotant afin d'enfiler le pantalon qu'il avait précédemment saisi, dansant d'un pied sur l'autre pour y arriver au plus vite « mais personne qu'on connaît. » précisa innocemment Castiel en sortant de la chambre, dévalant les escaliers. Roulant des yeux ronds, Clyde lui emboîta toutefois le pas, un peu moins actif et motivé qu'il l'avait pourtant été quelques secondes plus tôt. S'il lui avait dit qu'un membre de la famille Burke avait été mutilé, une armée n'aurait pas été de trop pour le retenir. Mais là, peu soucieux des maux des êtres humains, Clyde traînait un peu des pieds. Le manque d'informations de Castiel ne l'aidait en rien à accélérer le mouvement, conscient que si la situation avait été catastrophique il l'aurait expédié en dehors de sa chambre en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

La boutique était saccagée. Mâchoires serrées, arborant la moue d'un homme tiré du lit durant la nuit et dont la principale préoccupation ne concernait pas le rasage, Clyde écoutait les propos des incompétents qui s'occupaient de l'affaire. Un coup des insurgés ? La belle affaire. S'il tenait un seul de ces sombres idiots, il ne répondrait assurément plus de lui. Cette certitude le fit frémir alors qu'il croisait davantage ses bras contre son torse, raffermissant malgré lui son attitude maussade et peu avenante. D'habitude jovial, la perspective de passer les jours suivants à récurer le sol (et les murs, par Merlin, les murs !) de la boutique lui donnait envie de se cacher sous son lit (ou de demander un coup de main à sa sœur aînée qui, sans le moindre doute, roulerait des yeux ronds et l'enverrait se faire foutre). Toutefois solidaires, presque tous les membres des familles Burke et Barjow étaient là, prêts à remettre à montrer l'étendue de leurs nombreux talents en remettant sur pieds la boutique. Les heures s'étaient lentement égrenées, maintenant à genoux dans la poussière, Clyde époussetait tranquillement ses trouvailles. Observant les objets sous toutes les coutures – car certains étaient destinés à ne jamais être achetés –, il grinçait des dents dès qu'une fissure attirait son regard clair. Il lâchait parfois un juron sonore, et Castiel n'hésitait pas à l'accompagner en chœur. Soudés face à l'adversité ; sans doute était-ce pour cela que l'amitié entre les Barjow et les Burke perdurait alors que certaines familles implosaient.

Aux alentours de midi, son ventre gronda. La lumière balayait le chaos qui régnait dans la boutique qu'ils s'acharnaient à remettre en état. Peine perdue. Plus les heures s'égrenaient, plus Clyde avait l'intime conviction que le travail s'amplifiait de lui-même. Les tâches étaient multiples et aucune d'entre elles n'était réellement passionnante – Clyde avait passé l'intégralité de sa jeune vie à courir après les mystères, passer le balai et réparer le plus gros des dégâts n'étaient pas des activités auxquelles il prêtait attention habituellement. Lèvres pincées afin de réprimer (plutôt misérablement) ce creux béant qui lui rongeait l'estomac, Barjow continuait à imiter ses pairs, n'utilisant sa baguette que pour tenter de réparer les petites mais nombreuses fissures qui ternissaient les fétiches.

Balançant le chiffon sur son épaule, Clyde se planta sans un mot devant Ivory. « Fais-nous à manger, femme. » un gargouillis caverneux souligna sa demande. Posant un genou à terre, observant les objets de valeur que la Burke-Rowle étudiait, Barjow bloqua le soupir qui menaçait de passer la barrière de ses lèvres closes. L'envie de rire n'y était plus, et celle de sangloter n'y était pas encore. Des doigts, il frôla la misérable carcasse de ce qui fut quelques jours plus tôt un talisman dispendieux. La réalité de la situation était atroce, presque angoissante. Son visage aux yeux cernés était recouvert d'un épais voile d'amertume. « Tout est bon à jeter, Ivy » il se massa la nuque, passablement désenchanté par son propre défaitisme « Je me demande comment on va faire pour renflouer les caisses, la moitié des reliques sont bonnes à jeter » et revenir sur le terrain était, pour l'instant, hors de question. Il croisa le regard bleuté de sa vis-à-vis et, se sentant fautif, Clyde se reprit immédiatement « Mais tout va bien se passer, j'en suis persuadé. » faux - mais tant qu'il pouvait s'abreuver sans honte des potins dont regorgeait Sorcière Hebdo, tout ne pouvait que bien se passer.
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L’Allée des Embrumes était un champ de ruines et Barjow & Burke, un amas de décombres menaçant de s’écrouler à la moindre bourrasque. L’enseigne pendait lâchement devant les vestiges béant de ce qui avait été la porte ; la vitrine explosée dégueulait quelques bibelots cramés, méconnaissables, et l’intérieur ne semblait pas en moins piteux état. La jeune femme se figea, regarda autour d’elle comme s’il était possible qu’elle se soit trompée de route, de tournant, se soit engouffrée dans la mauvaise ruelle. Il lui était tout simplement impossible de comprendre la scène apocalyptique qui se jouait autour d’elle, et il fallut que Castiel s’extirpe des décombres pour qu’elle assimile la véracité de cette pièce de théâtre tragique. « Damn », fut l’unique mot qu’elle parvint à murmurer alors que son double se lançait dans le récit d’une attaque dont seul leur père et Callidora avaient été témoins. Le patriarche, saoul comme un pot et ralenti par la veille blessure qui le rendait boiteux, aurait pu mourir asphyxié si la benjamine qu’il haïssait tant n’avait été présente pour maintenir un têtenbulle autour de sa caboche butée. Il y avait eu des morts – ceux qui avaient tenté de se mettre en travers de la route des Insurgés décidés à saborder des années d’ouvrage, au nom de leur cause. « Où est papa ? » demanda Ivy en se sentant idiote de n’avoir été là pour lui à un instant si fatidique. Occupée ailleurs, à grappiller quelques gallions. La colère entamait de se déverser tel un acide, rongeant tout sur son passage. « Sainte-Mangouste. Il a été embarqué par les secours après le départ des Insurgés, parce qu'il avait tenté d'intervenir mais s'était rétamé dans les escaliers. Callie est à Gringotts, elle n’a rien. » La morsure de l’inquiétude s’atténua quelque peu, mais une hargne dangereuse valsait dans son regard clair et ses phalanges tremblaient de l’envie de s’abattre sur la hure du coupable. « Quels sont les bâtards qui ont osé – » « On ne sait pas. Pas la moindre idée, ils agissaient sous polynectar. » Il lui fallut ravaler l’aigreur qui la bouffait et, d’un pas rageur, elle s’engouffra dans ce qui restait de la fierté ancestrale de leur lignée alors que son frère annonçait qu’il partait en quête de Clyde pour l’informer de la catastrophe. En réponse, Ivory ne lâcha qu’un hmpf peu significatif, incapable pour l’heure de formuler quoi que ce soit. Elle avait jute envie de hurler. De vociférer, de tempêter, de cogner quiconque s’avérerait mêlé à cette affaire, qui venait couronner d’un nouveau désastre une année rendue fétide par les pertes accumulées.

La baraque décharnée et encrassée d’escarbilles se peupla des personnes pour qui elle comptait le plus : la smala Barjow-Burke, munie d’une armada de chiffons, de balais, de serpillères et de tout ce qui pouvait permettre de briquer les lieux et de les rendre de nouveau fréquentables. Les objets furent animés à l’aide de sortilèges, assemblant les cendres et faisant valser la poussière ; les débris quant à eux étaient soigneusement pris en main, étudiés, réparés en cas de dégâts minimes, mis d’un côté s’ils s’avéraient irrécupérables, d’un autre s’ils pouvaient être rattrapés ou modifiés au terme d’une étude plus minutieuse. Mais surtout, ils s’appliquaient à renforcer sommairement les fondaisons, bouquinant à la recherche de sorts appropriés pour retarder un potentiel effondrement : la demeure des Burke tenait au-dessus d’eux dans un équilibre précaire et risquait de s’écrouler à tout instant. Alors qu’elle effaçait la suie noirâtre qui recouvrait un verre piégé miraculeusement préservé, Ivy releva les yeux et ne put s’empêcher d’éclater brièvement d’un rire amusé à la vue de son jumeau répugné de se salir les mains. L’instant d’après il se prenait en plein visage le bout de tissu sale qu’elle utilisait et grondait son mécontentement en époussetant sa tenue, tel un dandy froissé par l’outrecuidance d’une roturière. Elle ne ricana pas bien longtemps toutefois avant que son tour ne vienne : cible repérée, Clyde se planta devant elle, poings sur les hanches et estomac insatiable manifestant bruyamment ses réclamations. « Fais-nous à manger, femme. » Serviable, elle amassa un monceau de poussière et le lui désigna. « Ta part », qu’elle minauda, interrompue ensuite par un Castiel dont les lèvres s’incurvaient en un demi-sourire moqueur : « Même sous la torture, Ivy ne serait pas capable de préparer un plat digeste. » « J’ai des talents autrement plus intéressants », renifla-t-elle dédaigneusement. « Si tu le dis… En attendant, je vais user de cette excuse bienvenue pour m’éclipser le temps de nous dégoter de quoi nous ravitailler. » « N’en profite pas pour attendre la tombée de la nuit avant de revenir ! » Il était déjà loin avant qu’elle n’ait fini sa phrase et elle leva les yeux au ciel – avant de soupirer en s’emparant d’un autre artefact brisé. Les rires moururent dans leurs gorges nouées lorsque Clyde s’agenouilla à ses côtés pour l’étudier avec elle. « Tout est bon à jeter, Ivy… Je me demande comment on va faire pour renflouer les caisses, la moitié des reliques sont bonnes à jeter. » « On trouvera bien quelque chose à sauver… » Elle-même n’y croyait guère, mais que pouvaient-ils faire hormis s’acharner ? Ressentant sa préoccupation, il se reprit maladroitement : « Tout va bien se passer, j'en suis persuadé. » Elle lui offrit un sourire un peu forcé. Un coup d’œil lui fit savoir qu’à l’extérieur, les passants – plus nombreux qu’à l’accoutumée, puisque s’y mêlaient des curieux et des ouvriers – grouillaient encore dans l’Allée torturée. De temps à autres surgissait un client, un habitué, une connaissance qui s’attardait pour leur souhaiter bon courage et piailler à propos de cette attaque aussi « honteuse » qu’« inacceptable », espérant que le gouvernement maitriserait sous peu les dissidents. « Quand on pourra s’éclipser, il faudra vérifier la réserve. » Elle parlait bien sûr des cloisons masquant des passages abscons menant sous terre, débouchant sur des pièces dont ils étaient bien les seuls à connaître l’existence. Des années d’expérience avec les descentes d’Aurors et les tentatives de vol, ajoutées à une paranoïa justifiée et à des commerces douteux, avaient contribué à leur faire prendre quelques précautions. Justifiées, visiblement. « Si les nôtres sont intacts, leur vente pourrait peut-être couvrir les réparations. Mais si les dégâts s’étendent jusque-là… et s’ils ont aussi atteint les stocks du réseau, on est foutus Clyde. Complètement foutus. » Le deuxième cas était le plus terrible : leurs relations avec Maksim Dolohov étaient sans heurts dans la mesure où ils avaient toujours été efficaces. Elle n’avait pas la moindre idée de la réaction qu’il aurait en cas de perte aussi massive, tant en gallions qu’en produits, qu’importait que la situation soit indépendante de leur volonté et leur coûte tout aussi cher. En fait, qu’ils ne puissent se permettre de proposer un dédommagement aggraverait sans doute les choses. Ses incisives triturèrent nerveusement sa lippe alors qu’elle jouait négligemment avec l’artefact, puis l’envoyait rouler au sol. « Tu sais ce que je déteste le plus dans tout ça ? Le fait de ne pas savoir qui blâmer pour ce carnage. » Ses nerfs élimés par les deuils forcés et brodés de mystère réclamaient leur pitance : un visage à haïr, un coupable à condamner. « Et d’avoir été occupée ailleurs. De ne pas avoir senti qu’on était en train de tout perdre. On aurait dû s’en rendre compte Clyde ! » C’était stupide, elle le savait ; comme espérer pouvoir deviner qu’un proche traversait une passe difficile alors qu’on se trouvait à des miles de là. Mais elle était incapable d’échapper aux remords qui lui corrodaient l’âme.
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Oh, why you look so sad, the tears are in your eyes, Come on and come to me now, and don't be ashamed to cry, Let me see you through, 'cause I've seen the dark side too. When the night falls on you, you don't know what to do, Nothing you confess could make me love you less, I'll stand by you. So if you're mad, get mad, don't hold it all inside, Come on and talk to me now. Hey there, what you got to hide ? When you're standing at the cross roads, And don't know which path to choose, I get angry too, well, I'm alive like you. Let me come along, 'cause even if you're wrong I'll stand by you. ~ i'll stand by you.


L'optimisme apparent de Clyde était feint. Dès qu'un badaud franchissait la porte pour les encourager dans leur sale besogne, il étirait un sourire qui lui semblait faux. Le cœur battant, il attendait le moment fatidique où ils iraient vérifier la réserve, scellant ainsi le destin de la boutique. Alors quelque chose le retenait, sans doute la crainte de voir ses doutes se réaliser. Castiel parti, ils étaient plus tranquilles pour discuter à cœur ouvert – mais rien de ce qu'ils pouvaient dire n'arrangerait la situation. Les ouvriers s'affairaient devant leur antre, quelques sorciers s'arrêtaient ici et là, constatant de leurs propres yeux les dégâts qui avaient été relatés dans le journal. Cette vision était horrifique, et déstabilisé par ce futur incertain, Clyde offrit à sa comparse un sourire quelque peu frémissant. L'indignation. Ce sentiment lui rongeait les veines et lui donnait envie de piétiner rageusement leurs artefacts encore intacts. Peinant à se retenir, insufflant sa colère sur un sujet autrement plus intéressant, l'homme acquiesça lentement aux dires d'Ivy. Foutus, ils le seraient très certainement s'ils n'agissaient pas au plus vite. Même s'il ne soufflait mot que pour exiger un peu de poulet, ou pour gémir qu'on le laissait crever de faim, il comprenait facilement l'état d'esprit de sa comparse puisqu'il avait le même. Il était incapable d’entrapercevoir le bon dans cette situation – la cendre, le verre brisé, le père Burke bourré clopinant pour sauver le travail d'une vie et qui a finalement terminé sa course en bas des escaliers. Ces bâtards ne méritaient pas grand chose de leur part à tous, hormis peut-être un passage à tabac au détour d'une ruelle sombre. Qu'ils crèvent dans le caniveau, osa-t-il alors penser, se retenant se lâcher à haute voix sa remarque haineuse. Clyde se mordit l'intérieur de la joue, cogitant quant à la meilleure chose à faire mais force était de constater que l'imagination lui faisait désormais défaut. Se détournant de son amie, laissant échouer sur le sol l'objet qu'il avait précédemment tenu en mains, il s'appuya contre le comptoir. Bras tendus, il baissa la tête vers la poussière qui ponctuait le plancher sur lequel il trépignait.

Le cœur battant, ils devaient encore attendre avant de passer le pas de la cloison qui les séparait de leur réserve. La discrétion était de mise. Mais auraient-ils dû se rendre compte de l'attaque portée à l'égard de la boutique, à ce travail étiré sur des années pris comme cible par des lâches ? Ils n'avaient pas été efficaces, mais cela n'était certainement pas de leur faute. Lâchant le comptoir afin de s'y adosser, croisant les bras sur son torse, Clyde toisait sa vis-à-vis. « Alors quoi ? » un haussement d'épaules ponctua son interrogation « Je ne sais pas pour ton cul, mais le mien n'est pas relié à la boutique. Et heureusement, vu le nombre de personnes qui en franchissent le pas chaque jour. » Ils n'auraient jamais pu savoir. Ils étaient peut-être Barjow et Burke, mais cette boutique était en pierres et en bois tandis qu'eux étaient faits de sang et d'os. C'était malheureux et Clyde s'en voulait, saisissant entre ses dents la peau de sa joue, tordant légèrement la bouche sous l'exercice. Il parvenait à discerner tout le malheur de ce moment, retrouvant une boutique dans laquelle ils passaient presque tout leur temps libre (ou plus, dans le cas de Clyde). Mais rien, absolument rien, d'apaisant ne parvenait à passer ses lèvres serrées. Il n'y avait rien de plus à dire et tout était encore à faire. Clyde n'osait pas se remettre à fouiner la poussière, craignant de retrouver un artefact qu'il avait retrouvé en compagnie de Madd- ses paupières se fermèrent brièvement. Ces immondes enfoirés avaient non seulement perturbé la vie de deux familles, mais ils avaient aussi brisé ce qui reliait encore Clyde au souvenir confus de son meilleur ami. Ses réminiscences étaient encore trop vivaces, ce n'était sûrement pas la destruction de quelques babioles qui allaient les amoindrir.

Un raclement de gorge grossier accompagna sa remarque « De une, on est pas foutus. De deux, si on lest – et ce n'est pas le cas – je suis presque persuadé que Dolohov ne nous laissera pas finir sur la paille. » C'était une certitude bancale à laquelle il se raccrochait mais dans la mesure où ils avaient toujours agi pour le bien des ressources du réseau, Clyde supposait que Maksim n'était pas un mauvais bougre et leur permettrait de se remettre rapidement sur pieds. Mais ce n'était qu'une supposition, et Clyde n'en aurait jamais mis sa main à couper. Se murant derrière ses bonnes idées, l'homme se complaisait dans un idéalisme qui faisait peine à voir. Il regrettait presque d'évoquer le nom du russe comme s'il s'agissait de leur seule et unique chance de survie alors qu'ils n'avaient pas encore vérifié les réserves et le stock du réseau. Il voulait se raccrocher aux branches, s'enfonçant dans une méconnaissance des faits qui le rendait malade. Bientôt, ils seraient fixés – bientôt, ils sauraient. Un soupir passa finalement ses lèvres alors qu'il se pinçait l'arête du nez entre son pouce et son index recourbé. Il se sentait piégé, contre le mur ou face contre terre. Le travail de plusieurs vie ; détruit, réduit à l'état de brisures par des gens – de sinistres inconnus (du moins, l'espérait-il) – dont il rêvait désormais de briser la nuque. Préférant envisager la situation sous son bon angle – et par Merlin, il n'y avait aucun –, il s'inventait des solutions. Des petits miracles. « En parlant de ça, tu veux que je demande à Alice de venir nous filer un coup de main ? » Lorsqu'il s'agissait de sa sœur aînée, il préférait laisser Ivory (ou tout autre être humain qui n'avait jamais ressenti le besoin de botter l'arrière-train de l'aînée des Barjow) prendre les décisions. « A trois, on ne va pas avoir fini avant... » il fit mine de calculer, faisant danser ses doigts sous ses yeux. « Cinquante ans environ. J'espère que tu as annulé tous tes rencards prévus d'ici là. » Son regard clair se posa sur le mur qui lui faisait face, puis vers la ruelle où les sorciers s’évertuaient à remettre d'aplomb la devanture. Il n'en pouvait plus de se baisser, de ramasser, de souffler. Il avait besoin d'en avoir le cœur net, de découvrir s'ils avaient plus que jamais besoin d'alliés.

Clyde se retrouvait également frappé par cette fatalité qui le prenait aux tripes, mais son attention était désormais focalisée vers les cloisons qui cachaient leurs petits secrets. « Fais que Castiel se grouille, Ivy. » un grognement sourd fit frémir ses lippes, cachant mal son impatience. La réalité était malheureuse, mais peut-être que les tréfonds de leurs cachotteries l'étaient davantage.
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