e sol était terriblement froid face à la douleur cuisante qui s'échappait de mes mollets. La terreur se diffusait par vague, l'agonie de mes membres sectionnés et décorés de lames me faisait grincer des dents, frissonner de tout mon long alors que j'imaginais les rires des spectateurs, leur joie de voir la douleur, la peine, la violence. Nous retournions l'espace de quelques instants au temps des cirques romains orchestrés par les moldus. Devant une telle préparation, un tel ramassis de sadisme pure, je ne pouvais m'empêcher de croire que nous ne valions pas mieux que les moldus. Je continuais de me traîner jusqu'à ma baguette alors que des étoiles commençaient à apparaître dans mon champ de vision. Je forçais sur mes poignets, comptant sur le peu de force qu'il me restait pour me hisser jusqu'à ma baguette. Ma respiration était chevrotante, incertaine, ma mâchoire était crispée, paralysée par une douleur que je n'avais jusqu'alors jamais ressenti. Je glissais mes doigts autour du bout de bois et me relevais pour pouvoir m'assoir. Je ne parvins pas à tendre mes jambes tant la douleur et les lames étaient persistantes. Je fermais les yeux quelques instants, profitant de la distraction occasionnées par les deux personnes m'accompagnant ( Beatrix et Lavande ) pour me concentrer sur mes blessures. Je levais la baguette vers mes jambes avant d'empoigner la première lame avec ma main gauche. Mon souffle se fit plus rapide, plus incertain alors que l'appréhension d'une douleur encore plus importante faisait son chemin dans mon esprit. " Un, deux....trois !" comptais-je avant de retirer d'un geste sec la lame. Un cri muet m'échappa alors que la plaie béante et à vif sembla doublement plus douloureuse. Ma respiration coupée par la douleur, je portais ma main tremblante jusqu'à la seconde lame et tenta de l'extraire de ma peau, mais ma force me fit défaut et je grinçais des dents avant de me ressaisir de la lame. Je recomptais. Un...deux...deux....deux...trois ! La douleur s'accentua encore. Ma vision se perla de larmes alors que mon esprit était rivé sur la douleur, insoutenable, des plaies libérés des lames. Ma main crispée sur la baguette se leva et j'inspirais du mieux que je pu. "Vu..vulnera...sa..sa..sanentur. Vulenra Sanentur." répétais-je pendant un laps de temps plus ou moins long avant de me rendre compte que la baguette agissait bizaremment. Je sentais sa puissance lutter contre mon autorité et me faire face, face à mon ordre. La douleur continuait d'affluer dans mon corps et je cru crever sous le poids de l'adrénaline et de l'agonie. Je laissais à nouveau tomber la baguette au sol, elle ne m'était d'aucune utilité. Je réfléchis du mieux que je pu, mes mains toujours tremblantes alors que le damier noir et blanc se teintait de rouge. Je portais ma main droite à ma manche gauche pour la déchirer et j'entrepris de l'enrouler autour de la premières plaies. Un cri de surprise et de douleur m'échappa lorsque le tissue toucha ma peau à vif. Je mordis mes lèvres tandis que je continuais de nouer le linge autour de la blessure. Je fis de même avec l'autre manche et l'autre plaie. Ma jambe droite restée propriétaire d'une lame, mais je n'avais pas la force d'y toucher. J'aurais voulu que tout s'arrête immédiatement, là, dans ce labyrinthe des horreurs.
La femme que j'avais empoigné quelques minutes auparavant s'approcha de moi et je vis avec horreur son visage changer, ses cheveux pousser et se teindre de blond et c'est à ce moment-lo que je reconnus...Lavande Brown. Non. Oh non, je n'avais pas sauvé la vie à une insurgée, ce n'était pas possible ! Non, non et non. J'aurais dû la laisser tomber dans le trou et s'empaler sur les pieux, j'aurais au moins fait ma bonne action du jour. Elle s'approche de moi et j'étais certaine qu'elle pouvait lire ma haine envers elle scotché sur mon visage. « Écoute-moi bien, ma petite, je suis là pour te sortir de cette merde alors fais bien tout ce que je te dis... » osa-t-elle me chuchoter. Prise d'une force qui sembla sortir de nulle part, je réussis à me remettre sur mes jambes, m'appuyant sur celle que je venais de soigner sommairement. La douleur continuait de me transpercer de toute part, mais je ne la laissais pas me remettre au sol. Pas alors que face à moi se dressait une personne qui représentait tout ce que je détestais par dessus tout. Je levais ma baguette vers elle d'un air menaçant « Ne t'approche pas de moi Brown et ne t'avises surtout pas de me donner un quelconque ordre ! » lui crachais-je au visage. Combien d'autres insurgés étaient présents ?
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Le sol se matérialisa brutalement aux pieds de Draco et il trébucha en avant, constatant dans le même temps que la main tiède d’Astoria était encore fermement blottie au creux de la sienne. Autour d’eux, un nouveau décor : immaculé et disproportionné, des bruits de pas, leurs visages reflétés dans le carrelage alternant noir et blanc comme un échiquier géant, des éclats de rire enfantins aux consonances mauvaises, un sentiment de petitesse et de vulnérabilité. Dans un coin de la pièce, Draco vit surgir du néant un singe édenté au sourire loufoque qui, avisant les nouveaux arrivants, se retourna pour leur faire face et esquissa quelques bonds rapides dans leur direction. Méfiant, il plaça un bras devant Astoria comme pour faire barrage entre elle et la créature – mais cette dernière se mua soudain en serpent ondulant au moment où elle heurta le sol et ce furent les anneaux cruels de Nagini qui se découpèrent dans le décor irréel, ses crocs acérés qui apparurent tout à coup alors que, menaçant, le reptile se dressait pour les surplomber de toute sa formidable longueur. « Il faut… » commença Draco, tétanisé par le souvenir de ce monstre qui autrefois se lovait à ses pieds, dans son sommeil, pour être retrouvé presque amoureusement coulé autour de ses chevilles ou étendu de tout son long à ses côtés. Bellatrix, jubilant sadiquement, lui avait susurré à l’oreille que les vipères agissaient ainsi pour savoir combien elles devaient encore gagner en taille pour être à même d’engloutir leur proie. « il faut qu’on dégage d’ici ! » Sa langue pâteuse, les membres engourdis par les piqûres multiples qui enflaient déjà le long de ses bras et de son cou, il était incapable de distinguer que le prédateur n’était qu’une hallucination due aux dards, autant que les mouvements saccadés du décor qui tentait de les engloutir alors qu’il tentait de convaincre Astra de le suivre loin de là. Il s’énervait presque du fait qu’elle ne semblait pas voir ce qu’il lui désignait, tout aussi paumée que lui et en proie aux jeux décousus de son propre esprit.
Le tremblement qui secoua l’endroit par contre, ils furent deux à l’éprouver. Et tout à coup, des carreaux entiers entamèrent de s’écrouler sur eux-mêmes, se décrochant au fur et à mesure, dans leur direction. « Cours. Cours ! » Elle n’avait pas réellement besoin de l’entendre pour le faire – prononcer ce conseil évident était plutôt instinctif, moyen primaire de se donner l’impression d’agir les moyens d’agir face à l’improbable, à l’incontrôlable. Les hallu dressaient sur leur route des obstacles imaginaires qui, sans cesse, freinaient l’un, ralentissant l’autre du même coup. Tantôt la silhouette de Wyatt Greengrass se plaça devant eux, menaçant leur fils de la pointe de sa baguette et tétanisant sa compagne ; il n’en vit rien mais compris la scène aux supplications insensées de la jeune femme, qu’il arracha à l’illusion. Tantôt ce fut Narcissa qui appela Draco avec insistance et le supplia de revenir sur ses pas, de la sauver avant que le gouffre béant sur le point de l’atteindre ne l’engloutisse. Il failli y céder d’ailleurs ; et il lui fallut l’insistance de la rescapée pour ne pas se précipiter vers une mort certaine. Le parcours semblait interminable, la chute imminente, et il bifurqua lorsque la lignée centrale devint instable, espérant pouvoir se raccrocher à la mince bande de carrelage adjacente au mur qui semblait tenir un peu mieux, en équilibre précaire. Mauvais deal : à peine furent-ils effleurés que lesdits murs chancelèrent à leur tour. Très vite, ils furent pris dans le nuage de poussière qui s’élevait alors que la destruction massive gagnait du terrain et les encerclait de tout côté ; deux Ascensio leur permirent de prendre de la hauteur pour échouer plus loin, à la limite d’un espace encore intact, mais il ne s’agissait là que d’un trop bref répit. L’esprit de blond, stimulé par le danger que tout son être tendait à fuir, s’extirpa peu à peu de la transe qui l’engluait – pas assez pour qu’il retrouve réellement le nord, mais suffisamment pour qu’il se souvienne qu’il leur restait une carte à jouer. Pointant sa baguette vers le ciel, il aboya le sort qui fit jaillir des gerbes d’étincelles colorées alertant la sécurité de la nécessité d’évacuer un joueur. Quelques secondes plus tard, un sorcier intercepta leur course et fourra précipitamment un portoloin sous leurs mains jointes, pour les extirper du couloir maudit.
inistré. J’amarre deux jambes, roides, sur le damier limpide me lorgnant. Un soupir imperceptible expulsé de mes lippes demeurées sèches d’anticipation, j’augure mon reflet macabre en réverbérations sur les dalles lisses et froides qui me sous-pèsent. Blanc et noir. Dualité jusque dans les détails funèbres de l’antre qui s’amusent à me repeindre. Enclin à la répulsion, je m’observe et finis par détourner les yeux, non sans épargner le supposé public d’un grognement de bête irritée. Et si mes deux billes mirent, plus loin, un danger potentiel pourrir aux recoins de pierre, que mes tympans aux aguets décèlent seul le silence trompeur et d’apparence désuet, je ne perds pas de vue mon dessein ; osciller, traquer aux ténèbres renfermées par le labyrinthe ces proies du gouvernement pas même fondamentalement miennes. C’est sans surprise que mes instincts de chasseur discernent, ainsi, la température ambiante perdre quelques degrés et déférer maints frissons sur ma peau, sans réel étonnement que je devine dans une entreprise somme toute cartésienne ma baguette s’improviser extension discursive de ma pogne. Une buée épousant ces lèvres purpurines que je perçois bleuir sous un énième souffle, je concède, contrarié, à refermer les pans du long manteau me lovant et à avancer tout au sein des ignominies encore savamment cachées. Un pas, puis deux. Le silence est d’or. La solitude poussée à son paroxysme le plus malsain. Un instant, je songe à ces personnes laissées aux tribunes, à ces pairs d’iris que je conçois accrochés à chacun de mes gestes ou aux souffles retenus de mes proches, perclus dans les poitrines censurées de tout sursaut.
Le claquement caractéristique des talonnettes sur le carrelage résonne, mesuré, régulier, et c’est tout en libérant un sourire goguenard contre les commissures couplées de ridules que je laisse l’ennemi venir à moi.
Le brouillard tortueux alors se pointe, gueulard, comme affamé, il s’approche pour ne pourlécher que mes contours. Se sustenter des miasmes de sainteté que je saurais, qui sait, renfermer sous la cage thoracique atrophiée, quelques parts aux antichambres d’un organe cardiaque sédaté. Conneries. Mon cœur ne suppure aucun pus, ne dévoile aux charognards de l’Élite nul point de pression, car si je crains un instant subir les affres ou divagations engendrées par mes plus sombres secrets, je comprends vite n’être que totalement hermétique au piège hallucinogène s’acharnant sur moi. Ni maître, ni rebut ; me voilà libre d’enfanter ma violence et ma Chasse sans subir le courroux des chuchotis qui ne prennent forme ni ne m’accablent. Et alors je m’engonce, dément de me sentir si intangible et de déguster la puissance inhérente à mon statut, ne suivant comme guide que l’hilarité enfantine provenant de l’armée de porcelaine plutôt scrutée sur grands écrans.
Les poupées les tiennent, pour en rire jusqu’à la damnation. Le travail mâché, je n'ai plus qu'à suivre les échos.
Lavande se figea, quelques secondes à peine, histoire de comprendre ce qui était en train de se passer, là, tout de suite. Premier emmerdement : son polynectar cessait progressivement de la cacher aux yeux de tous. Deuxio : elle était prise au piège entre un gouffre et une armée de poupée agressives. Et trois : le seul rebut sur laquelle elle était tombée était une foutue pro-gouvernement. Sinon, pourquoi cette réaction étrange ? Et puis, d'abord comment cette petite nana connaissait-elle son nom ? Merde, merde, merde... Elle attirait les problèmes et le complications aussi sûr qu'un aimant. C'était épuisant à la longue. Une chose était certaine, cependant : elle n'allait certainement pas risquer sa vie pour un rebut qui ne voulait pas être sauvé. Tant pis pour toi, ma p'tite. Soudain, une poupée lui agrippa la jambe et puis, une seconde. Le temps qu'elle baisse les yeux, elles étaient toutes deux assaillies par ces saletés de créatures. Elle essaya de reculer, d’échapper à leur étreinte mais sans succès. Leurs horribles doigts semblaient armés de griffes de chats... « Evanesco ! » tenta-t-elle une nouvelle fois mais elle trébucha et le sort parti vers le ciel. Elle grogna d'agacement. Elle était à deux doigts du pétage de plombs, de la crise de nerf. J'aurais du rester avec Vincianne... Se séparer, c'était une mauvaise idée... « Eh, l'esclave, si t'as une idée, c'est maintenant ! » lança-t-elle à la jeune femme (Akëla). Les poupées étaient bien accrochées à son pantalon mais elle se rendit compte qu'elle pouvait encore se déplacer – ce qui ne durerait pas. Alors, sans plus réfléchir, elle se mit à courir en direction du gouffre, elle avait l'espace nécessaire pour prendre de l'élan, encore, encore, encore... Elle était presque arrivée au bord du gouffre... « Elasticus ! » cria-t-elle avant de sauter dans le vide sans attendre de résultat. Le sort échoua, se perdit elle ne sait où et elle se retrouva en plein milieu des airs, volant presque au dessus des piques sanglants. Elle tendit les bras, encore, encore, encore... Autant que possible. Elle manqua le bord, de l'autre côté, de quelques centimètres à peine, tomba... avant de se raccrocher comme par miracle à quelque chose...
L'eau ruisselait de ses vêtements, venant s'abattre sur le sol dans un désintérêt parfait de l'être cadavérique qu'il était à cette heure nocturne, ses iris se braquant autour de lui pour déterminer dans quel univers il venait d'atterrir. Trop blanc. Trop lisse. Trop... silencieux ? Non, tout résonnait au contraire, comme si cela ne servait qu'à donner une impression de profondeur et d'immensité à ces couloirs étrangement sages en comparaison de ce qu'il venait de quitter. Jetant un coup d’œil à son ventre, il put remarquer le sang qui coulait de l'une de ses côtes, vestige d'un Sasabonsam nigérian qui avait bien voulu en laisser à l'endroit où il avait un peu avant arraché un lambeau de chair. Le constat serait plus grave s'il avait été sous sa forme humaine, mais sous celle d'Inferius, il n'avait rien à craindre, ce n'était que de la peau trop fragile qui avait cédé. Rien d'ennuyeux en vérité, puisqu'il vivait déjà sous les traits d'un cadavre putrescent et quelque peu décomposé. Inclinant son visage de gauche à droite, deux craquements sinistres accompagnèrent son geste, tandis qu'armé de sa baguette, il empruntait la direction des paroles précipitées... pour la simple et bonne raison qu'elles lui semblaient familières. Sa véritable proie se trouvait à l'Ouest, mais rien ne s'était passé comme il l'avait désiré, aussi suivait-il à présent ce nouveau chemin, juste à l'instant où un étrange brouillard l'enveloppa, le laissant dresser sa baguette, ses sens en éveil, mais rien ne se produisit.
Aussi continua-t-il à avancer à l'intérieur du couloir, bifurquant, ses doigts prêts à attaquer la moindre ombre malingre qui se montrerait un tantinet belliqueuse à son encontre. Des rires au loin, comme des éclats de gamins aussi malsains que les films qu'il avait pu voir chez sa voisine lorsqu'il n'était qu'un gamin. Simetierre lui revint en mémoire ; rien de très engageant à vrai dire après avoir croisé des créatures peu agréables auparavant. Mais ce fut face à d'autres personnes qu'il se retrouva à la bifurcation suivante... Daphné Greengrass se traînait au sol comme un mollusque, peut-être parce qu'elle n'avait pas eu le temps de se redresser. Mais ses iris captèrent immédiatement les traces de sang, tandis qu'une autre fille se trouvait-là à l'aider. Mais également une troisième. Loin d'être le dernier des idiots, il comprit immédiatement qu'il était question d'une infiltration et que face à lui se tenait une proie qui lui rapporterait beaucoup d'argent. Oubliant sa mission initiale, ayant jaugé la puissance de ses adversaires d'un regard, ce fut en direction de Vincianne que sa baguette se braqua. "Petrificus Totalus !" s'exclama-t-il, laissant le sort l'atteindre de plein fouet dans l'optique d'éliminer les menaces les unes après les autres, tandis que sa baguette se tournait vivement en direction de Daphné. "Ton père a très envie de te revoir, si j'en crois l'argent qu'il serait prêt à mettre pour ça." commença-t-il, avant de s'écrier dans la foulée : "Incarcerem !" Mais les cordes tombèrent au sol, aussi inutiles que si elles avaient caressée leur cible, tandis que quelque chose bloquait le mouvement de son bras, sans doute un souvenir de son précédent affrontement. A ceci près qu'il garda sa baguette braquée en direction de la rousse pour réagir à une éventuelle attaque, suivant naturellement du coin des yeux une autre potentielle menace rebute.
Mordant férocement dans le bout de tissu que Vincianne lui présentait, Daphné poussa un hurlement qui aurait pu faire frémir les plus hardis ; heureusement ce cri prolongé fut étouffé par ses dents serrées autour de sa prise. La lame quitta sa peau, érafla de nouveau ses chairs, et le sort de soin fut particulièrement éprouvant. Tremblante, les yeux écarquillés et les mèches folles encadrant son visage exalté, Daphné se pensait folle. Mais la douleur la rattrapait et, si elle ne perdait pas la raison, elle se sentait tout bonnement la proie des idées de quelques fous. Appuyée sur son avant-bras, elle lâcha un grognement, lui aussi avorté le tissu qu'elle mordait. Seul un son étrange passa ses lèvres alors qu'elle montrait ses lèvres en un ultime éclair de bonne volonté. Elle croyait en Vincianne, sans doute plus qu'elle ne l'aurait souhaité, et elle se soumettait volontiers à ses bons soins. Ce sortilège était douloureux, sans doute plus que la blessure elle-même. Un pansement s'enroula autour de la plaie, ponctuée d'une attelle de fortune. Légèrement groggy, Daphné tira un bon coup sur le tissu et, les dents toujours serrées, porta son regard vers la blessure que Vincianne venait d'opérer. « Ca va aller » souffla-t-elle finalement en s'appuyant sur son acolyte afin de se relever.
Elle n'en eut toutefois pas le temps. Une exclamation – une voix qu'elle connaissait, oui, elle le connaissait – retentit derrière elle. Roulant sur le flanc, un sort toucha Vincianne et Daphné put observer à loisir leur attaquant. Reaghan, sous sa forme la moins attractive. Un long frisson de dégoût la traversa et, étendue sur le sol, elle était une proie facile. Des cordes jaillirent pour l'encercler mais celles-ci tombèrent rapidement par terre, donnant le temps à Daphné pour diriger sa baguette vers Vincianne afin de la libérer du sort qui l'emprisonnait. Son sortilège fut toutefois détourné. Ivre de rage, l'insurgée pointa son arme vers le squelette et s'époumona « Repulso ! » mais, de nouveau, Reaghan détourna son attaque. S'adossant au mur, la baguette toujours brandie en direction de son assaillant, Daphné se hissa maladroitement sur ses pieds. Sa main ne tremblait pas, au contraire de ses lippes qui frémissaient d'une indignation contenue. « Reaghan, s'il te plaît » Il l'avait aidée par le passé – il l'avait aidée, mais l'appel des gallions était certainement plus fort que sa voix innocente de fillette échevelée « Il ne te donnera rien, je ne vaux rien » même pas une mornille, voulut-elle ajouter. Macchabée, pensa-t-elle en raffermissant sa prise autour de sa baguette.
a situation n'était pas des plus arrangeante qui soit, je ne pouvais pas le nier. Je me retrouvais face à une insurgée que j'avais prise pour une sorcière tout ce qu'il y a de plus respectable. J'avais placé en elle des espoirs de victoire qui désormais étaient bel et bien tous envolés. Mais qu'est-ce que les insurgés pouvaient-ils bien faire ici ? Sauver leurs amis rebuts ? Idiot, stupide. Cela ne marche pas, j'avais déjà essayé et cela m'avait valu cette place de nouvelle rebut fraîchement arrimée sur le marché. On ne peut pas sauver les rebuts, pas lorsqu'ils sont désormais possédés par un maître ou une maîtresse. Non, le tatouage, cette marque, elle les retient. Elle les empêche de partir, ils ne peuvent tout simplement pas être sauvés. Mais ces vermines d'insurgés ne devaient probablement pas en avoir eu part, ce qui n'était pas forcément une mauvaise chose ! Ainsi, ils s’évertueraient à vouloir sauver leurs chers amis et pourraient tout simplement se faire cueillir par les autorités. Oui, qu'ils continuent à s'efforcer de sauver leurs crapules d'alliées, cela les mènera à leur perte. On ne peut pas sauver ce qui appartient désormais à un Mangemort. Le Mangemort prend et ne rend jamais.
« Eh, l'esclave, si t'as une idée, c'est maintenant ! » la voix de l'insurgée m’atteint de plein fouet alors qu'une quantité importante de poupées se ruaient sur nous, enfonçant leurs petites griffes dans nos chaires. J'aurais mieux fait de la laisser crever, cette femme. Elle ne me renvoyait qu'avec plus de crudité tout ce que je pouvais détester sur cette planète. Car sans elle, sans ses potes, il n'y aurait pas de rebuts et je n'aurais jamais été dans cette situation. Jamais. Je m'attelais à me débarrasser des poupées à main nue, ma baguette m'ayant glissé des mains, ces dernières étant tachés de mon propre sang. Ma jambe bandée me faisait souffrir, les poupées s'acharnant à planter leurs ongles dans ma peau, ravivant d'avantage la douleur de mes plaies. Je mis plusieurs minutes à me débarasser des fillettes en bois avant de me reculer de plusieurs pas afin d'avoir un meilleur aperçu de la situation. Je pris soin de reprendre ma baguette échouée au sol. Je la pointais alors vers le groupe de poupée qui se ruaient vers Lavande. J'attendis quelques instants qu'elles soient proches de l'insurgée et m'exclama: « Destructum! ». Titubant sur mes pas, je sentis mon pied s'enfoncer à nouveau sur une dalle du damier géant. Oh non. Mais tout ce passa très vite. Ma baguette refusa de lancer le sort de destruction et s'entêta à m'entourer d'une bulle. J'entendis le sifflement caractéristique des couteaux filer dans l'air et me retourner pour les voir s'échouer contre la parois de la bulle. Mon coeur battait la chamade alors que je me laissais tomber au sol. Du répit, pendant quelques instants, j'avais le droit à un peu de sûreté dans cette bulle.
Tout était confus dans l'esprit d'Ysolde. Il lui fallu un moment pour comprendre qu'elle avait changé d'emplacement. Déboussolée, les sens encore fortement embrouillés par la nuée d'insectes, la jeune femme mit un temps avant de réaliser que ni Vyk, ni Clyde n'étaient en danger. Elle n'avait ni entendu Hermione, ni vu Daphné et Hannah. Elle était seule, irrémédiablement seule. Malgré son statut de mangemort, la présence de cet homme (Cillian) qui avait tenté de la protéger quelques minutes plus tôt avait été un grand soulagement, l'espace d'un instant, elle s'était sentie épaulée et moins perdue. Malgré le fait d'avoir échappé aux flammes, avec quelques séquelles, d'être parvenue à s'enfuir face aux acromentules et d'avoir affrontée les insectes hallucinogènes, Ysolde se sentait vidée, plus que jamais meurtrie.
Si elle avait jusqu'ici éviter avec soin les contacts avec les autres sorciers, qu'ils soient également rebuts ou bien mangemorts, Ysolde souhaitait désormais être accompagnée. Avoir un soutien, pouvoir compter sur un allié afin de sortir vivante de cet enfer. Ses nerfs, mis à rude épreuve, étaient sur le point de lâcher. Et alors qu'elle recommençait à marcher doucement, méfiante, elle vit cette silhouette un peu plus loin. Une femme, plus jeune qu'elle, quasiment adolescente, au visage sali et aux mains incroyablement écorchées. Ysolde ressenti un grand soulagement en retrouvant un minimum de sociabilité. Sauf qu'elle n'eut pas le temps de lui adresser un mot que déjà, le sol se mit à trembler et derrière elle, le sol commença à se dérober de plus en plus rapidement. Sans réfléchir plus longtemps, Ysolde commença à courir, emmenant dans son sillage cette jeune sorcière aux traits hagards. « Viens, vite, il faut courir ! » Elle avait attrapé l'adolescente par la main, la tirant de toutes ses forces pour la faire avancer. Lorsqu'elle la sentit trébucher, elle s'arrêta dans sa course, la relevant avec brusquerie avant de la pousser en avant, mettant sa propre personne en danger pour pouvoir la sauver. Elles firent de nombreux virages, la jeune sorcière prête à trébucher à la moindre occasion, rattrapée à maintes reprises par Ysolde. Celle-ci s'arrêtait inlassablement derrière la jeune femme, visiblement traumatisée. Lorsqu'elle tentait de s'appuyer sur les parois fragiles du labyrinthe, Ysolde la soutenait, lorsqu'elle trébuchait, s'emmêlant les jambes plusieurs fois, Ysolde la soulevait. Ce manège sembla durer exagérément, une véritable éternité durant laquelle Ysolde s'éreinta à garder son existence et celle d'une autre sorcière saines et sauves.
Dernière édition par Ysolde Yaxley le Jeu 27 Nov 2014 - 17:46, édité 1 fois
Le cœur battant la chamade, elle jeta un coup d’œil à ce qui l'avait retenu : ce n'était rien d'autre qu'un escarpement du mur et il s'affaissa rapidement sous son poids, suivant le sol de damier dans son effondrement. « Defodio! » cria-t-elle en visa la roche sous ses yeux. Le premier sort n'eut aucun effet car elle glissa de plusieurs centimètres, sa baguette perdant la trajectoire. Sans plus attendre, elle recommença ! « Defodio ! » Cette fois, le sort creusa un trou dans la roche et elle s'empressa d'y prendre appui pour se hisser. Les trous ainsi formés lui permirent agripper le bord du damier, de se hisser à bout de bras et de s'éloigner le plus rapidement possible – plus rapidement en tout cas, qu'il était possible pour un être humain – du bord du précipice. Elle se rendit compte que cette escapade pour sauver les rebuts avait quelque chose de suicidaire. Quelle merde, quelle merde! Elle était en colère, elle avait envie de hurler. Une petite voix au fond d'elle lui chuchotait : à quoi bon ? À quoi bon?
Elle releva la tête, se redressa tout en continuant de s'éloigner. Il lui semblait qu'elle avait parcouru assez de distance pour ne plus glisser dans le gouffre mais elle sentait encore les vibration de la terre sous ses pieds. Elle n'allait pas abandonner, non, ça, il en était hors de question. Mais elle ne savait vraiment plus quoi faire. Devait-elle sauver un rebut qui ne voulait pas l'être ? Sauver de ce labyrinthe, oui, mais des mains de son maître, alors ? Elle se retourna pour voir ce qui se passait de l'autre côté et elle vit l'homme mystérieux de la cérémonie d'ouverture (Maksim) - elle n'aurait pas du le voir à cette distance, si elle avait été normale mais elle ne l'était plus depuis longtemps. Elle grimaça. La jeune asiatique (Akëla) qui l'avait envoyé paître était en fâcheuse posture. Lavande décida de tenter le tout pour le tout. « Gemino! » lança-t-elle d'une voix tonitruant en visant les amas de pierre qui tomber dans le gouffre. Le sort de duplicata fit apparaître une quantité bien plus importante qu'elle ne s'y attendait, remplissant rapidement le trou que l'effondrement créé. Cela ne semblait plus vouloir s'arrêter. Décidément, ce labyrinthe mettait à rude épreuve les cours de sortilège de Poudlard. « Eh, l'esclave, par ici! » hurla-t-elle. Puis elle se mit à siffler pour attirer son attention. Si elle se dépêchait suffisamment, la belle brune aurait le temps de la rejoindre avant que les pierres dupliquées ne prennent tout l'espace. Elle en profita également pour lancer au mangemort qui approchait à grande pas (Maksim) quelques sortilèges pour détourner son attention. « Expulso ! Stupéfix ! Expelliarmus ! » Aucun n'atteint sa cible mais elle s'en fichait. Elle cherchait juste à attirer l'homme vers elle.
e bruit autour de moi, les sons de lutte, de pas courant sur le carrelage. Tout était amoindrit dans la bulle. Je me sentais comme soudainement coupée du monde et je me retrouvais à souffler un peu malgré la douleur dans mes jambes. Je pourrais fermer les yeux, me laisser aller, m'évader l'espace de quelques minutes avant que la bulle ne disparaisse, avant qu'elle ne me jette à nouveau dans la chasse où aucun répit n'était permis. La vérité était que j'étais épuisée. Les semaines passées au centre d'entraînement m'avaient exténuées et malgré les apparences que je tentai de maintenir, le risque de m'écrouler à tout moment me menaçait à chaque seconde qui s'écoulait. Comme une épée de Damoclès vicieuse et silencieuse. A tout moment, je pouvais perdre, que ce soit ma force ou ma volonté. Je n'avais jamais fait preuve d'une grande force ou d'une volonté de fer. Non, je préférais toujours les options faciles. Là, je n'en avais aucune.
« Eh, l'esclave, par ici! » me hurla Lavande que j'avais perdu de vue depuis qu'elle s'était jeté dans la fosse béante. Quoi ? Elle était encore vivante ? Eh merde. Ils étaient donc increvables ? Et que cherchait-elle à l'appeler esclave ? Elle ignorait à qui elle s'adressait, elle ne savait pas. Si ma force était à son apogée, je l'aurais surement poussé à nouveau dans la fosse, histoire qu'elle disparaisse à jamais. Je la détesté, de par son statut et de par son attitude. Je me relevais malgré tout, me rendant compte de sa maladresse. Des pierres apparaissaient et ne cessaient de grossir. Mais quelle idiote ! Dans quelques secondes, les couloirs seraient ensevelies sous les roches. Je me mis donc à courir, ne pouvant retenir quelques cris de douleur lors des premières foulées, sentant le sang se remettre à couler contre ma chair. Je couru vers Lavande. Non pas car je voulais la rejoindre, parce que c'était la seule échappatoire au merdier qu'elle avait foutu. L'insurgée se mit à lancer de multiples sorts et je tournais la tête vers leur destinataire. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque je reconnu Maksim. Je restais prostrée, incapable de faire quoi que ce soit pour lui venir en aide, la bulle annulant tout mes sorts et m'empêchant d'agir comme je le voulais.
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