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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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La nuit avait drapé l’Angleterre de son lourd manteau, épaississant plus encore l’atmosphère perpétuellement ténébreuse de l’Allée des Embrumes – le réceptacle reconnu du sadisme du Londres sorcier tentaculaire. Draco évalua une dernière fois l’avancement de la construction autour de laquelle Nott et lui rôdaient régulièrement depuis qu’ils avaient décidé de quitter les hauts murs de leurs demeures familiales respectives. Les squelettes des Tours qui accueilleraient très bientôt un tout nouveau type de locataires, bien différents des actuels habitants, s’élevaient parmi les vestiges éventrés et les carcasses cramées de ce qui avait, à peine quelques semaines plus tôt, fait la fierté de la Ténébreuse allée. Cette fois, il avait été question d’incorporer leurs signatures magiques aux sorts de protection de l’étage qui leur serait réservé ; Malfoy venait d’achever le processus, pour sa part. Pensif, il posa une main pâle contre la pierre noire de l’ébauche de logements, contraste saisissant ; il lui tardait de voir s’achever les travaux. « Plutôt basiques, tu ne trouves pas ? » Lança-t-il ; à propos des fameux sorts de protection, à la silhouette d’un Nott fraîchement libéré par le sorcier qui encadrait leur achat. « Ils n’ont rien prévu d’infranchissable, c’est certain. Sans doute pour qu’aucune de leurs barrières n’interfère avec celles qu’érigeront les acquéreurs. » Draco serra les lèvres, son silence traduisant mieux que sa posture roide l’inquiétude qui le rongeait depuis qu’ils avaient concrétisé leur décision.  « On engagera des professionnels pour étudier les failles, dans ce cas », ajouta-t-il finalement. Peu importait le reste de la construction, leur logement devrait être impénétrable ; il savait que Theo y mettait un point d’honneur autant que lui-même. Au terme d’un dernier tour effectué aux côtés du futur co-propriétaire, agrémenté de commentaires satisfaits ou de critiques qui ne tarderaient pas à être répertoriés aux responsables des travaux (le duo comptait sans doute au nombre de leurs clients les plus pénibles tant ils avaient d’exigeances), Malfoy et Nott transplanèrent séparément.

Plus jeune, Draco n’avait jamais envisagé l’avenir tel qu’il se profilait finalement. Trois années pleines, et quelques poussières de mois en plus, s’étaient écoulés depuis la disparition… d’Astra. Astoria. Il était plus rare, désormais, de cueillir son prénom à la coupe des lèvres des mondains – et pour cause, les regards adressés à sa famille n’étaient plus que faussement apitoyés, faussement compatissants, faussement crédules. Après tout ce temps, la balance penchait dangereusement en faveur d’une fuite, d’une trahison – probabilité qui enflammait plus agréablement les rumeurs que l’idée usée, délavée, d’un enlèvement aux conséquences prolongées. Certes, la déduction était bienvenue à l’époque pour cracher sur les Insurgés, ces monstres qui faisaient tanguer la sécurité et la confiance du peuple. Mais même le dossier dédié à l’affaire, stocké sous des dizaines d’autres plus ou moins similaires, semblait aujourd’hui accumuler plus de poussière que d’intérêt ou, pire encore, de nouvelles pistes. E-D 004 98 (Astoria Greengrass) : enquête en cours. Foutaise. Malfoy se passa une main sur le visage, lassé que ses pensées convergent sans cesse vers ce sujet. Il l’avait efficacement barricadé dans un espace clos au fin fond de son esprit – mais tout semblait œuvrer pour qu’il y fasse face et prenne, intérieurement, une décision en accord avec ses actions. Les rumeurs et autres articles à propos de Susanna et lui, Scorpius, l’aménagement à venir… il était visiblement temps qu’il ferme cette porte liée à son passé et se consacre plus efficacement à de nouveaux projets. Sans se laisser le temps de se remettre en question, il déverrouilla l’armoire aux portes de verre à l’intérieur de laquelle trônait une Pensine séculaire. Il était rare que cet objet, massif et terriblement personnel, ne soit pas enterré avec son propriétaire – mais certaines lignées, principalement de sang-pur, faisaient le choix de le transmettre en guise d’héritage symbolique : exhortation à perpétuer l’œuvre des ancêtres dans le but de faire prospérer leur nom. Les autres étagères étaient chargées de fioles fragiles, soigneusement classées et étiquetées, dont le crystal préservait efficacement les souvenirs délicats qui y ondulaient fluidement. Certains étaient plus vieux que Draco lui-même ; mais ceux qu’il sélectionna pour les visionner à l'aide du réceptacle de pierre faisaient partie des plus récents.

――――――-―• A PENSIEVE FULL OF MEMORIES (flashback) •――――-―――
Plonger tête la première dans le liquide mouvant le ramena des mois en arrière. Septembre 1997. C'était un samedi matin, le premier du mois : dédié à une sortie à Pré-au-Lard, comme si tout était sous contrôle alors même que le monde sorcier croûlait sous le poids d'une guerre vouée à s'étirer dans le temps, des années durant. Son alter égo de tout juste 17 ans plaça un baisemain au bout des doigts d’Astoria. Le regard gris était parfaitement neutre et ne cherchait pas celui de l’adolescente. Il était cependant alerte, attentif aux regards intéressés qui les épiaient discrètement à travers la Salle Commune et conscient que le message était passé à travers ce geste simple mais calculé : d’ici peu, la rumeur d’une alliance entre leurs familles se répandrait dans le château telle une traînée de Fluide Explosif, confirmant l’annonce estivale concernant des fiançailles à venir.


Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 2 Sep 2015 - 10:02, édité 10 fois
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Draco & Astoria



Daphné désaprouvait, sans même qu'elle ait besoin d'ouvrir les lèvres, Astoria l'avait deviné à ce regard qu'elle avait dardé sur leur père lorsqu'il lui avait demandé, si, à la place de l'aînée de la famille, elle accepterait de se lier au fils Malfoy. Cela n'avait été qu'une question rhétorique, contrairement à la manière dont il avait glissé les choses auprès de la plus âgée de ses filles. Il savait qu'elle ne refuserait pas, il lui avait tellement de fois inculqué qu'elle devait suivre le moindre de ses désirs, qu'elle se contenta d'acquiescer. Ses lèvres délicates ne cherchèrent même pas à discuter, ni à cet instant-là, ni lorsqu'il décida d'officialiser pour étouffer l'écueil de son aînée. La voix doucereuse de son paternel la laissant plier simplement l'échine pour convenir à ce qu'il voulait qu'elle soit. Pourtant Daphné avait insisté lorsqu'elles s'étaient retrouvées seules, mais c'était son erreur qui avait précipité les choses, officialisant l'information qui se glissait déjà dans les journaux tel un sort lancé à vive allure. Car si les choses avaient été évoquées, elles ne faisaient aujourd'hui plus aucun doute, les Malfoy et les Greengrass allaient finalement parvenir à lier leur famille au-delà d'une amitié séculaire. Regrettait-elle d'en être responsable ? Rien n'était moins sûr que les reproches qu'elle faisait pleuvoir sur leur paternel, qu'elle les souffle de vive voix ou non. "Père risquerait de perdre son ami si je m'y opposais, et je n'en ai pas le désir Daphné. Draco n'est pas le plus mauvais parti qui soit, et nous savions depuis un moment déjà que mon destin serait lié au sien. Il est riche, d'une famille respectée, et il a ce charme particulier qui nous liera sûrement dans un mariage agréable." Daphné avait du avoir l'impression d'entendre le discours seriné par leurs parents depuis des années aux lèvres suaves de sa cadette. "Agréable..." reprit-elle de ce timbre fardé de ce doute qu'elle exprimait toujours à l'encontre du fils Malfoy. Il était vrai que tous deux semblaient incapables de s'entendre, mais Astoria n'était pas elle, et restait persuadée qu'il pourrait y avoir un peu de bonheur dans cette union qui lui permettrait d'échapper à la crainte étouffante qu'elle ressentait pour son paternel, sans y perdre ces menus plaisirs superficiels qui faisaient parfois gentiment sourire. "N'ai pas peur pour moi Daphné, je serai heureuse, et cela détourne l'attention de ce qu'il s'est passé. C'est un avenir nécessaire, et pour toi, et pour notre famille, je l'ai toujours su. Et puis Astoria Malfoy ça sonne bien, non ?" lui avait-elle demandé d'un léger sourire en coin, tout en observant son reflet dans le miroir, de subtiles étoiles brillant dans les yeux. Elle y croyait à cette alliance, elle espérait presque qu'il serait son prince charmant, et la mine affichée par son aînée n'y changerait rien, tôt ou tard, elle l'épouserait et avait hâte de passer du temps avec lui, d'apprendre à le découvrir. Et tout serait parfait.




Mais à cette seconde, à cet instant où elle était finalement apparue dans leur salle commune, le regard épineux de la Parkinson braqué dans sa direction, Astoria se moquait de ce qui pouvait secouer le monde. Préservée, étourdie par la sécurité de son quotidien, la superficialité de ce qui ponctuait sa vie, la présence de sa sœur et l'avenir qu'elle espérait plus doux aux côtés du garçon qui déjà lui faisait un baise-main léger, fugace. Pourtant, elle cherchait son regard, cette complicité qu'elle espérait pouvoir au moins voir naître entre eux vu le destin commun qui serait le leur. Mais il n'y avait là que devoir, nul réel désir de la connaître. Peut-être que cela changerait par la suite, mais ce n'était pour l'instant qu'une pièce de théâtre pour les visages tournés dans leur direction. L'éclat d'espoir au fond de ses prunelles se ternissait cependant, tandis qu'elle se conformait simplement à ce que son devoir réclamait d'elle, ce sourire étiré par principe sur ses lèvres, celui-là même dont elle se parait lors des soirées mondaines où la traînait son père qui aimait tant la déstabiliser. Peut-être que cela, finalement, lui avait servi d'entrainement pour cet instant, où seul un être la connaissant réellement aurait pu deviner la déception qui avait imperceptiblement modifié son attitude. Pourtant elle y croyait encore, il le fallait, une histoire de devoir lui serrait le cœur, l'agréable ne serait peut-être que corvée si elle envisageait les choses en ce sens, et elle ne le désirait pas. Pas encore du moins, incapable de se résigner sans se donner une chance d'apprendre à se connaître. Pourtant, elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre, ou même quoi dire. Il était son futur époux... elle n'avait que quinze ans, pas même l'once d'une expérience avec les garçons, tant son père ne l'aurait pas supporté. Parler, échanger, discuter, voir même rire était une chose, mais le reste... De son côté, les rumeurs allaient bon train, peut-être que l'être virginal qu'elle était ne l'intéressait guère après tout. Mais chassant cette ombre passagère sur ses traits qui fit presque faner son sourire pour les êtres dont elle était proche. "Nous allons à Pré-au-lard ensemble, Draco ?" demanda-t-elle d'une voix douce, délicate, guettant son approbation de telle sorte que Daphné en aurait sûrement eu la nausée si elle s'était trouvée dans la même pièce. Mais en vérité, elle cherchait à nouveau son regard, tentait de capturer son attention, de le toucher d'une manière ou bien d'une autre. Telle l'élégante ondine qu'elle pouvait être, loin de sembler quémander, mais tendant pourtant une main invisible pour qu'il la prenne et qu'à défaut d'amour passionnel, il y aurait au moins quelques tendresses égarées. Elle attendait ce même geste illusoire, allant au-delà de cette certitude de n'agir que par devoir, sans même l'espoir d'une amitié dans cette union à venir. Elle l'attendait, de ses quinze flocons éphémères.

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Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Draco tourna autour de la scène avec une curiosité presque masochiste, cherchant le meilleur angle pour se concentrer sur un autre visage que son jumeau de quatre ans moins âgé. Oh, il se souvenait avec une étrange acuité de toutes les préoccupations qui occupaient ses pensées à l’époque.

Pré-au-Lard, un semblant de normalité qui n’en avait que le nom : même les apparences étaient démenties par le climat d’inquiétude qui régnait dans l’enceinte du château, sous l’égide du duo infernal que formaient les Carrow. Plus personne n’avait le courage de feindre l’insouciance, à moins d’être réellement détaché de l’instabilité politique qui menaçait de mener les sorciers à leur perte. Les mines étaient graves, et là où les Serpentards semblaient régner en maître, favorisés de façon évidente par la nouvelle direction de l’école, ils n’en étaient pas moins anxieux ou tourmentés. Leur piédestal était pure chimère, prompt à céder sous le poids de la moindre erreur ; quant au petit nombre d’élèves ayant activement pris le parti du nouveau gouvernement… eh bien, leur supériorité était une utopie, une médaille plaquée or,  rongée par les mites sous la surface. Le « glorieux » tatouage encré dans leur chair était un honneur onéreux – ils payaient au centuple le semblant de paix qu’ils trouvaient à Poudlard, dès lors que leur nouveau Maître exigeait leur présence. Et hormis les horreurs qu’impliquait la vie de servitude qu’ils avaient plus ou moins choisie, il n’était guère bon d’être Mangemort à un trop jeune âge ; les plus expérimentés le leur faisaient sentir à la moindre occasion. Dans de telles conditions, Astoria Greengrass semblait évoluer dans un tout autre microcosme. Elle n’était certes pas la seule – mais elle était celle vouée par contrat à devenir la prochaine Mrs Malfoy. Or jamais Draco ne s’était senti plus éloigné de quiconque qu’à cet instant précis. Il agissait tel automate, récitant par ses gestes une éducation rigoureusement inculquée depuis son enfance ; mais son esprit était ailleurs. Une part de lui la jalousait, de pouvoir encore se dédier pleinement à des inquiétudes relativement superficielles... pour sa part, il s’effritait de l’intérieur en s’évertuant à n’en rien laisser voir. Tourmenté avant l’heure, vieux avant même que les décennies ne se soient entassées derrière lui, il ne savait plus si le masque odieux était celui d’ivoire qu’il portait en mission ou celui, flatteur mais désagréablement froid, qu’il ne reconnaissait plus tout à fait à travers le miroir. L’inquiétude creusait déjà ses traits de sillons annonciateurs de rides tandis qu’Astoria n’avait jamais été si belle, et bien qu’il ne remettrait nullement en question cette alliance, il était certain que sa promise ne le comprendrait jamais. « Nous allons à Pré-au-lard ensemble, Draco ? », s’enquit-elle, et il acquiesça seulement avant d’ouvrir la marche, avare de mots.

Malfoy serra les poings, son palpitant s’agitant péniblement à l’idée de revivre des scènes qu’il avait voulu bannir de son esprit. Alors que son fantôme tournait les talons pour quitter la pièce, prenant pour garanti le fait qu’Astoria le suivrait, il fut témoin avec des années de retard de l’ombre qui passa sur les traits de l’adolescente ; son sourire s’était affadi alors que, simultanément, ses épaules s’étaient imperceptiblement tendues. Comme pour encaisser ce qui ne serait finalement plus une expérience plaisante, mais qui s’annonçait plutôt comme un fardeau, un devoir. Il fit quelques pas pour la rejoindre, silencieux puisqu’étranger à cette réalité. Poser les mains sur ses épaules s’avéra vain – c’était comme étreindre un écran de fumée ; mais il se pencha à son oreille, cherchant dans cette reproduction onirique et juvénile un soupçon de chaleur. « Astra… », souffla-t-il sans qu’elle ne l’entende, déjà partie rejoindre sa version plus jeune, plus distante, son « lui » du passé. Ses poings se fermèrent sur du vide lorsqu’il tenta de la retenir ; la scène se fondit dans un tourbillon de couleurs et lorsqu’elle se fixa de nouveau, les alentours s’étaient mués en un décor qu’il connaissait bien : Pré-au-Lard en fin de journée.

Le blond se tenait à l’entrée de la boutique Gaichiffon, nonchalamment appuyé contre le comptoir, drapé de sa posture de Dandy et affectant donc un air ennuyé de rigueur. Ils avaient croisé une amie d’Astoria qui l’avait aussitôt accaparée pour lui parler de « nouvelle collection tout droit venue de Paris et à ne manquer sous aucun prétexte ». Lorsqu’Astoria avait cherché son approbation, le blond avait haussé les épaules avec détachement, arguant qu’il leur faudrait de toute façon partager la fin du temps imparti de façon à être tous deux satisfaits au terme de la journée. Près d'une heure plus tard, l’autre fille pépiait encore à tout rompre à propos des défauts ou de l’intérêt de chaque morceau d’étoffe sur lequel elle mettait la main, entraînait la Greengrass derrière elle d’essayages en essayages, puis la convainquait de demander l’avis de Draco sur chaque tenue, avec la volonté évidente de le voir manifester un peu d’enthousiasme vis-à-vis de sa future fiancée. « C’t’un sacré morceau qu’t’as décroché là. »  Le blond n’accorda pas un regard au type, à peine plus âgé que lui, qui l’avait rejoint de l’autre côté du comptoir. Clairement un sorcier de basse extraction dont la famille favorisait l’apprentissage par l’expérience plutôt que l’enseignement inculqué à Poudlard. « Je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi vous faites référence. » Timbre trainant, désintéressé. « La rousse, là-bas. C’est ta p’tite-amie non ? » Un sourcil pâle se haussa, dédaigneux. « Ma future fiancée. » Son interlocuteur siffla, appréciateur – et clairement imperméable à son mépris. « C’est dans la poche alors… veinard, si j’pouvais m’en dégoter une belle comme ça… ! Ah, tu d’vrais lui offrir l’une de ces babioles qui font fureur chez les étudiants, attends… voilà, r’garde-moi ça. » Il avait sorti du comptoir une boîte au fond de laquelle dormaient des bagues de fantaisie assorties. Il avait raison : actuellement, presque tout le monde en portait à Poudlard. « Oublie les solitaires à porter au majeur droit, c’pour les célibataires. Pour une amitié qui t’tient à cœur, faut porter des bagues assorties à l’annulaire droit. Et pour ta fiancée et toi, ce s’rait l’annulaire gauche. J'suis sûr qu'elle ador'rait, ta p'tite dame. Penses-y, j'reviens dans une seconde ! » Le jeune vendeur s’éclipsa pour s’occuper d’un autre client et Draco hésita, peu intéressé par cette mode ridicule. Cependant Pansy lui faisait des scènes incroyables ces derniers temps, lui reprochant de ne pas lui avoir offert l’un de ces bijoux de pacotille pour symboliser leur amitié. C’était apparemment très important pour elle et il leva les yeux au ciel en cédant, sortant sa bourse pour lâcher quelques mornilles sur le comptoir. De quoi en payer deux.

« Qu’est-ce que tu en penses, Draco ? Elle est radieuse non ? » Minauda une voix derrière lui alors qu’il glissait son achat dans la poche de sa cape. Il se tourna pour voir l’amie d’Astoria lui présenter la jeune femme sous toutes ses coutures et commenta laconiquement – « Cette robe est d’un goût exquis. Si tu l’aimes, je te l’offre. » « Entre autres cadeaux, hm ? » Qu’est-ce qu’elle racontait, cette gourdasse ? Malfoy lui servit un coup d’œil perplexe mais ne chercha pas plus loin. Tandis qu’elles repartaient en chuchotant, il néantisa leurs messes basses pour se reconcentrer sur les bagues, le front plissé par l’agacement. Et sur un coup de tête, il en glissa deux autres dans sa poche. « Astoria », interpela-t-il ensuite en se rapprochant d’elle pour lui rappeler qu’ils ne devaient pas s’attarder. « Si tu as terminé, j’aimerais rejoindre quelques amis aux Trois-Balais. »

Il ne s'était pas douté à l’époque qu’elle ait pu remarquer son achat, à vrai dire – l'intruse ayant attiré l'attention d'Astoria sur la scène de l’entrée dès que le vendeur avait sorti les bagues pour les montrer au blond, à l’époque. L’observateur du souvenir fut le seul témoin de la diatribe surexcitée assénée par l’adolescente à la cadette des Greengrass, affirmant qu’une bague de fiançailles extrêmement coûteuse ne représenterait que le marché passé par leurs deux familles, mais que l’un de ces anneaux serait un plus beau symbole ; la preuve de la considération et de la sincérité de Draco à son égard. Malfoy eut un sourire amer en se souvenant du duo de bagues subtilisé qu’il n’avait certainement pas eu l’intention de partager avec la rouquine ce jour-là ; il les avait soigneusement enfermées dans sa malle à Poudlard le soir même, incertain quant à la raison qui l’avait poussé à les prendre.


Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 8 Oct 2014 - 22:10, édité 1 fois
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Draco & Astoria



Elle souriait, princesse presque factice à l'excitation de son amie. "Tu vas épouser Draco Malfoy et devenir madame Astoria Malfoy ! Tu te rends compte !" Un peu oui, tout de même, puisqu'elle avait déjà passé une partie de la journée en sa compagnie. Mais l'enthousiasme brûlant qui avait motivé les premiers instants était platement retombé sous l'attitude distante de l'héritier. Les prunelles de Draco étaient mornes et désintéressées lorsqu'elles se posaient sur les courbes juvéniles mais déjà tellement femmes qu'elle possédait. Elle avait toujours possédé cette beauté qui se rapprochait, disait-on, de celle si rayonnante de cette tante qu'elle n'avait jamais connue, puisque morte en couche à l'accouchement de Theodore. Mais son futur fiancé y était insensible... songea-t-elle tandis qu'elle dardait son regard sur sa silhouette ennuyée de se trouver dans un tel endroit, même les demandes d'avis que venait faire son amie pour tenter d'attirer son regard sur la magnifique créature dont il hériterait par contrat n'y changeait rien. Mais l'inconvénient c'était bien cela, ce n'était finalement qu'un contrat, ils n'accompliraient que leur devoir et la peur tenace de la première fois la tenaillait sourdement. Son amie ne possédait déjà plus son innocence et lui avait déjà soufflé à l'oreille un peu plus tôt qu'il faudrait le séduire pour l'amener dans son lit pour autre chose que parce qu'ils devaient produire des héritiers. L'image d'une Daphné décomposée, tempêtant avec colère, à l'idée que sa petite sœur puisse commencer à songer coucher avec Draco Malfoy la fit sourire, ses doigts tirant distraitement une robe au tissu soyeux et délicat. La bousculant presque, son amie la sortie pour la placer devant elle, la regardant avec cet air appréciateur. "Par Merlin ! Cette robe est absolument parfaite ! Il ne pourra jamais te résister dans cette tenue." L'air dubitatif, Tori se contenta de prendre la robe à son tour pour la tenir face à elle et l'observer. "Je n'ai pas l'intention de déshonorer mon père avant le mariage, il risquerait de m'enfermer à vie, tu sais, comme ce conte moldu, barbe...ichette ? " lui glissa-t-elle d'un petit sourire en coin, tout en guettant sa réaction."Il me semble qu'elle était bleue." ironisa la jeune femme, bien consciente que Tori la taquinait sur cette fascination qu'elle avait toujours eu pour les moldus, fascination que la rousse n'avait jamais compris, mais qu'elle ne dévoilait de toute manière plus si facilement à présent que la situation était si défavorable. "Pourquoi bleue ?" "Logique illogique de moldus Tori. Logique illogique. Va l'essayer et tu verras ! Tu peux juste être aussi belle qu'une Vélane sans forcément jouer les croqueuses d'hommes tu sais." pouffa-t-elle en la poussant dans une cabine d'essayage. "Il va t'adorer... comme tout le monde, c'est évident !"

Son amie était décidément bien plus enthousiaste qu'elle parvenait encore à l'être à l'idée de l'épouser. Il était... beau ? C'était une affaire de goût sans doute, mais il n'était pas déplaisant. Non en vérité, il dégageait quelque chose qui l'avait laissé songer à ce qu'elle ressentirait si elle venait à passer ses doigts dans sa chevelure si pâle en comparaison des flammes naturelles de la sienne qu'elle détournait certains jours. A présent, ce simple geste lui semblait juste inconcevable tant il était froid et distant avec elle. D'ailleurs, il ne lui fallu pas plus de quelques instants pour enfiler la robe et regarder le tissu épouser presque lascivement ses courbes sans que cela n'en soit indécent, bien au contraire. Elle se contentait de souligner élégamment son galbe... Tori devait bien avouer qu'elle lui allait à la perfection, tandis qu'elle s'observait d'un air dubitatif. Mais une main lui attrapa le bras pour la tirer à l'angle du rideau, lui arrachant un léger hoquet de surprise. "Tu es devenue folle ? Quoi ? La plus belle des robes..." "Regarde ! Il va t'offrir une bague et il portera l'autre, c'est un romantique au fond !" s'extasia-t-elle comme une hystérique qui faisait des efforts considérables pour que sa voix n'atteigne par les aigus. "Viens !"

Stupide amie qui chargeait à nouveau le cœur de la jeune femme de ces espoirs insensés qui firent briller ses yeux. Peut-être ne savait-il pas comment s'y prendre. Peut-être... La scène se déroula comme si tout était prédestiné, son amie attirant l'attention du blond sur sa silhouette délicate, ce sourire fardant ces lèvres délicieusement ourlées... Elle se laissa manipuler par son amie qui la faisait tourner sous ses yeux, mais il n'y eut à cet instant que l'une de ces éternelles réactions désintéressées et jouées pour la cour, qui lui serraient le cœur. Tout irait pour le mieux, elle agirait en conséquence, ferait ce que l'on attendait d'elle, et jamais, ô grand jamais, elle n'en soufflerait un mot à Daphné sous peine de la voir brandir le drapeau de la révolte à sa place. Et père... un frisson, comme une réponse à l'invitation du jeune homme et aux propos de son amie n'ayant pour réponse que l'incompréhension. Ce n'était pas pour elle. Il allait offrir ces bagues à quelqu'un d'autre, mais ce n'était pas elle. Ses doigts se crispèrent sur le tissu, tandis que son sourire s'étirait plus encore, factice lui aussi, sans que son amie le comprenne. "Merci Draco." souffla-t-elle en s'éloignant en compagnie de celle qui lui racontait ce que ces bagues allaient signifier. Peut-être... ou pas. Elle pouvait passer pour superficielle, mais elle était loin d'être idiote, et même si elle répondit avec un peu trop d'emphase à ses messes basses, elle avait déjà réalisé que ce ne serait jamais rien d'autre sans réellement se l'avouer encore, lorsqu'elle captura du regard le geste de son futur fiancé... peut-être. Elle voulait presque y croire à ces étoiles brûlées par le soleil lorsqu'elle reporta son attention sur son amie. "Sûrement !" "Tu en as de la chance ! Draco Malfoy romantique avec toi..." "Tu vas peut-être un peu..." "Oh non ! Vous allez porter les mêmes bagues, ça signifie tout !" « Astoria » l'interpela-t-il, l'empêchant de répondre tandis qu'elle tournait son visage dans sa direction, alors qu'il se rapprochait d'elle. « Si tu as terminé, j’aimerais rejoindre quelques amis aux Trois-Balais. » Hochant légèrement la tête... "Bien sûr. Je me change et j'arrive." "Il veut te l'offrir." murmura son amie en lui emboîtant le pas pour qu'il ne l'entende pas, mais même si c'était le cas, il pouvait toujours penser qu'elle parlait de la robe. Peut-être... ou peut-être pas. Aussitôt dissimulée par le rideau, elle fit glisser la robe le long de ses courbes avant de se rhabiller... Puis ses doigts effleurèrent le miroir si froid, comme si un spectre plus grand qu'elle s'y dissimulait et qu'elle redessinait les contours de ses traits. Comme si Draco se tenait à ses côtés, funeste déraison d'une adolescente affrontant son destin. Mais déjà ses lèvres soufflaient dans un soupir cet aveu, cette supplique, cet impossible murmure inaudible de l'extérieur de la cabine. "Laisse-nous une chance..." et le souvenir s'étiola.

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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
(warning) DRASTORIA + say something Tumblr_ob1ibueZ761rmsoypo3_250

‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
(warning) DRASTORIA + say something 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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• Say something i'm giving up on you •



« Merci Draco. » « Je t’en prie », répondit-il en agitant une main pour indiquer que ce n’était rien. Son père serait satisfait de lire qu’il passait aux caprices de sa belle, et sans doute serait-elle également comblée d’ajouter une nouvelle acquisition à sa collection.

Droit au côté de la cabine d’essayage contre laquelle il ne pouvait pas réellement s’appuyer, Draco vit revenir les deux adolescentes après que l’attention de son homonyme se doit détournée d’elles. « Tu vas peut-être un peu... » « Oh non ! Vous allez porter les mêmes bagues, ça signifie tout ! » … vite en besogne, en effet. Il ne prit pas garde à la suite de l’échange, occupé à redécouvrir ce qu’il n’avait pas su apprécier à sa juste valeur à l’époque. Le tissu fluide suggérait les formes d’Astoria sans indécence, stimulant seulement l’imagination de la plus délicieuse des façons. Mais il fallait avouer qu’il n’avait que rarement été sensible aux charmes d’une femme sans réellement la connaître ; ce n’était arrivé qu’une fois à dire vrai. Une obsession vieille de plusieurs années – l’inaccessible Maybelle. Son expérience du temps de son adolescence avait à une reprise été motivée par la curiosité, et la suite n’avait été que succession de défis somme toutes rares, desquels il n’avait tiré que le plaisir sadique et temporaire de se jouer des sentiments de sa cible, puis la fierté de s’en vanter auprès de ses pairs. Etrangement toutefois, les rumeurs lui prêtaient un tableau de chasse plus conséquent et une attitude de prédateur. Astoria se glissa derrière le rideau et le blond l’y suivit lentement, hésitant, incertain. Le temps de voir la robe dévaler ses formes et échouer au sol, sans doute en même temps que ses espoirs quant à leur union. Elle toucha le miroir du bout des doigts et, bien que conscient qu’elle ne le voyait pas, Draco posa sa paume contre la glace intangible, aux côtés de sa main spectrale. « Laisse-nous une chance... »


――――――――――-―• BACK TO THE FUTURE (nowadays) •――――――――――-―
Les souvenirs s’effilocha et Draco se retrouva là où il avait laissé son corps pour plonger au cœur de pensées révolues : dans le bureau de son père, ses mains enserrant la pensine ouvragée aux rebords incrustés de pierres précieuses. A l’intérieur, la substance d'une couleur argent tirant sur le blanc, à la consistance vaporeuse, nuageuse, continuait de tourbillonner inexorablement. Draco récupéra du bout de sa baguette les souvenirs de Pré-au-Lard et les replaça délicatement dans leur fiole. Il sélectionna ensuite plusieurs autres bribes de leur histoire, déterminé cette fois à les revivre jusqu’à la fin, et versa les substances les unes après les autres. Elles s’entremêlèrent tels des filets de lumière à l'état liquide, irrésistiblement attirantes.


―-―-―• PROMISE YOU'LL REMEMBER THAT YOU'RE MINE (nov. 97) •―――-―-
TRAHISON : L’HERITIERE GREENGRASS EN FUITE – le titre et son article occupaient la 3e page de la Gazette, ce qui était, selon Draco, accorder trop d’importance à la gueuse qu’était Daphné. Le journal sorcier tirait beaucoup sur la corde du sensationnalisme, parlant de « rebondissement inattendu et dramatique » pour désigner un évènement qui n’était somme toute pas si imprévisible. Cependant, il fallait avouer que la vipère avait bien caché son jeu, souillant allégrement le nid avant de se choisir de nouveaux horizons vers lesquels ramper. Elle avait été à deux doigts d’être désignée en tant qu’Adhérente ; c’était lorsque l’information était parvenue aux oreilles de Draco qu’il avait compris ce qui avait poussé l’aînée des Greengrass à prendre la Poudre de Cheminette. Il serra le poing, furieux contre lui-même de ne pas avoir prêté plus tôt attention au double-jeu de cette traitresse. « Qu’elle est glaciale, ta promise », lui glissa Pansy, exagérément penchée vers lui, et sans faire le moindre effort pour ne pas être entendue de celle qui siégeait juste en face d’eux, de l’autre côté de la table. « Son aînée s’avère être la plus odieuse des vermines et elle ne cille même pas… peut-être était-elle au courant ? Ou même de mèche avec son indigne sœur. » « J’en doute », répliqua simplement Draco de son timbre trainant habituel, sans songer à lui intimer de façon plus virulente d’éviter ce genre d’attaque. Il replia le journal et le posa de côté sans lire l’article, préférant afficher ouvertement son dédain vis-à-vis de toute information liée à Daphné alors même qu’il bouillait de l’intérieur. Garce.

Une lettre avait accompagné son journal ce matin, ainsi que les habituelles confiseries hiboutées par sa mère ; la missive lui avait été adressée par son père. Il la décacheta sous l’œil curieux de Pansy qui ne cacha nullement qu’elle lisait sa correspondance par-dessus son épaule. Les iris anthracite coururent rapidement sur les mots tracés en une écriture effilée, élégante et familière. Ce fut le moment que choisit Blaise pour les rejoindre à table, visiblement très satisfait de lui-même. « Je t’ai dégoté la plus délicieuse et la plus difficile des créatures, de quoi égailler ta soirée… et peut-être ta nuit, si tu déplaces bien tes pions. » « Je te la laisse », répondit toutefois Draco sans entrain en lui tendant le parchemin qu’il venait de parcourir à plusieurs reprises. L'annonce de ses fiançailles officielles venait mettre un terme définitif à ce genre d'amusements. Pansy renifla d’agacement. « Je comprends mieux ton indifférence », reprit-elle en s’adressant cette fois directement à Astoria, d’une voix sucrée assortie d’un sourire faux. « En réalité, cette fuite est une aubaine pour toi, n’est-ce pas ? Toutes mes félicitations darling. » « Pansy, arrête. » « Je n’ai fait qu’énoncer une vérité. Où vas-tu ? Les cours commencent d’ici à peine une dizaine de minutes ! » « Ne m’attendez pas. » Il contourna la longue table pour rejoindre Astoria, fit se pousser une étudiante qui s’exécuta de mauvaise grâce, et prit place sur le banc à ses côtés. « Est-ce que ton père t’a annoncé la nouvelle ? » (Un coup d’œil par-dessus son épaule pour dissuader sa voisine de table de laisser trainer ses oreilles). « Apparemment, ils nous laissent le privilège de choisir la date… à condition qu’elle soit fixée pour le mois de novembre. » Reniflement mi-amusé mi cynique ; leur marge de choix était bien mince. « Tu m’accordes quelques minutes ? » Oui, ils pouvaient tout à fait expédier cette discussion avant d’aller en cours. Et pas un instant il ne pensa à lui demander comment elle vivait la perte de sa sœur. Daphné était rayée de la carte, oubliée, maudite.


Dernière édition par Draco Malfoy le Jeu 9 Oct 2014 - 19:59, édité 1 fois
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I’m sorry that I couldn’t get to you, anywhere I...
Draco & Astoria



Le vent hurlait, tonitruant à l'intérieur même de l'esprit la jeune femme qui se tenait à la table des Serpentards sans chercher à faire la conversation. Glaciale, distante, apparemment indifférente aux murmures environnants, ou aux remarques plus directes telle que Pansy en était capable. Cette fille la rendait nauséeuse, mais la déferlante qui s’abattait sur sa vie était le pire des poisons qui cheminait dans ses veines, comme si la bave du crapaud était aujourd'hui incapable ne serait-ce que de l'effleurer, à des lieues de l'atteindre un jour. Et l'effort considérable pour ne rien montrer de ce qui l'habitait ne laissait guère de place à plus qu'un regard dédaigneux prouvant à quel point cette fille n'était que de la bouse d'hippogriffe à cet instant à ses yeux. Tandis que ses doigts faisaient négligemment tourner une cuillère dans sa tasse, indifférente aux plats qu'elle semblait manger, mais qu'elle n'avait en vérité que goûté du bout des lèvres. Une boule au creux de son ventre, l'impression d'être aspirée au fond d'un précipite sans fin lui coupait l'appétit, mais elle avait appris depuis bien longtemps à donner le change, à jouer les princesses de glace que rien ne pouvait atteindre.

Daphné... ce simple prénom provoquait en elle ce sentiment de trahison et d'abandon qui la submergeait, l'étouffait comme si elle n'était plus capable de respirer l'air ambiant. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et les larmes flânaient derrière ses paupières... mais elle avait appris si jeune que les larmes étaient pour les faibles, et qu'elle ne devrait pas l'être. Aussi les ravalait-elle invariablement en se concentrant sur une chose simple, tout comme pour ne pas perdre contenance face aux autres, elle choisissait ses paroles avec tellement de soin qu'elle n'en avait prononcé que trop peu depuis la veille. Depuis cette missive déposée par un hibou... celle où son père lui avait fait part de la une du lendemain, qui annoncerait la fuite de Daphné et la décision de Wyatt que celle-ci n'était plus sa fille, et par extension, plus la sœur d'Astoria. Et ce début d'un "Tes fiançailles avec Draco Malfoy seront prochainement célébrées pour que l'on oublie cette trahison..." Le souffle coupé, les yeux brouillés par ces larmes, elle n'avait pas pris la peine d'en lire plus. Elle avait plié soigneusement la lettre pour la ranger en maudissant sa sœur d'être partie, de l'avoir abandonnée avec ce père qu'elle craignait tellement. Mais jamais Astoria ne l'aurait suivie, elle se serait contentée de tenter de la convaincre de rester... chance qu'elle n'avait même pas eu. Son aînée préférant aller courir les routes avec le balafré plutôt que de rester auprès d'elle, trahissant tout ce en quoi leur famille croyait, couvrant leur nom de honte, celle qu'à présent la cadette était tenue de dissimuler par ses fiançailles. Ce n'était pas ainsi qu'elle aurait aimé que tout se passe... mais rien ne se passait comme elle l'aurait souhaité de toute manière. Il n'y avait entre eux aucun sentiment, à peine quelques accords, quelques rendez-vous sans d'autre intérêt que l'apparence. Il n'y avait pas eu de bagues... pas entre eux, et ce serait bientôt l'anneau officialisant le contrat signé par leurs parents qui trônerait à son doigt.

Tout se précipitait, elle aurait voulu pouvoir se faire porter pâle aujourd'hui, mais cela voudrait dire que le départ de sa sœur l'atteignait, et il ne le fallait pas. Elle aurait voulu sortir, hurler et maudire le nom de Daphné pour soulager cette impression d'étouffer dans son propre corps dont elle avait pourtant pris infiniment soin ce matin-là. La guerre l'avait atteinte, blessée et elle n'en voulait pas tant elle avait l'impression de se retrouver seule... à quelques exceptions près, mais à Poudlard, elle l'était. N'ayant pas une main à laquelle se raccrocher dans cette sensation de perdre pieds et de se noyer. Draco n'était pas mieux qu'un autre malgré le lien qui serait fatalement scellé par un mariage, elle ne comptait pas sur lui, ayant fait le deuil d'un espoir d'une union au mieux amicale. Elle lui avait déjà reproché l'attitude de Pansy à son encontre, sans succès, alors que le contraire avait déclenché une dispute mémorable.

« Je comprends mieux ton indifférence » Cessant le mouvement de la cuillère sur laquelle elle s'était concentrée, les mots de Pansy lui firent lever deux prunelles icerberg dédaigneuses en direction de la garce. « En réalité, cette fuite est une aubaine pour toi, n’est-ce pas ? Toutes mes félicitations darling. » « Pansy, arrête. » « Je n’ai fait qu’énoncer une vérité. Où vas-tu ? Les cours commencent d’ici à peine une dizaine de minutes ! » « Ne m’attendez pas. » Elle suivit l'échange avec un intérêt qu'elle ne ressentait pas... elle aurait donné n'importe quoi pour ne pas avoir cours et pouvoir flâner des heures durant dans quelques magasins pour se vider la tête comme elle savait si bien le faire. Mais elle saisit l'occasion de mordre, de cracher quelques larmes de son venin à celle qui lui faisait face, sans prêter attention aux pas de Draco qui contournait la table pour la rejoindre. "Une aubaine ?" Une léger soupir moqueur s'extirpa de ses lèvres délicates. "Il me semblait que tout le monde savait que futures fiançailles signifiaient qu'un jour elles seraient célébrées. J'ignorais que tu étais si..." stupide. termina-t-elle en laissant mourir la fin de sa phrase à ses lèvres fardées d'un sourire hypocrite. Volontairement, alors qu'elle n'avait que l'envie de lui lancer son thé au visage. Mais Drago l'empêcha de répondre, tandis qu'il prenait place à côté d'Astoria qui tourna les yeux dans sa direction. « Est-ce que ton père t’a annoncé la nouvelle ? » "Hier soir." répondit-elle plus laconique qu'à son habitude, mais il reprenait déjà. « Apparemment, ils nous laissent le privilège de choisir la date… à condition qu’elle soit fixée pour le mois de novembre. » Vraiment ? Elle regrettait de ne pas avoir lu la missive jusqu'au bout à présent, mais pour ce que cela changerait. « Tu m’accordes quelques minutes ? » "Seulement si tu m'accompagnes, l'air est..." commença-t-elle en se levant, ses prunelles déviant brièvement sur Pansy, lui faisant ainsi saisir que c'était d'elle dont elle parlait. "...étouffant par ici." Mais la vérité était qu'elle ne parvenait plus à rester enfermée, qu'elle avait l'impression que deux mains enlaçaient violemment sa poitrine, que son palpitant cherchait à la fuir et qu'elle risquait... Inspirant un air tremblant sur sa langue, elle s'empara naturellement de la main de celui qui ne tarderait plus à être son fiancé, mais auquel elle ne pouvait même pas confier qu'elle avait l'impression de ressentir l'entaille béante d'une lame enfoncée dans sa poitrine. Elle détestait sa sœur d'être partie comme une voleuse et voudrait tellement qu'on la laisse seule quelques secondes pour pouvoir être faible. Ravalant une nouvelle goulée d'air, elle s'avança, ses doigts prêts à délaisser les siens s'il ne la suivait pas, alors qu'elle glissait tout de même avec cette légèreté factice, fausseté qu'il ne pourrait déceler, ne la connaissant pas assez. "J'aurais aimé Halloween, un bal, et de magnifiques costumes. Une envolée de chauve-souris et que les masques tombent à minuit. Mais c'est déjà passé... tu as une préférence ?" le questionna-t-elle tout en laissant ses pas fouler le sol avec légèreté, tout en prenant inexorablement la direction du dehors.

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‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
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‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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« Tu m’accordes quelques minutes ? » « Seulement si tu m'accompagnes, l'air est... étouffant par ici. » Froncement de sourcils évoquant un mécontentement évident. Bien sûr qu’elle parlait de Pansy ; et c’était quelque chose que Draco ne supportait pas – que quiconque s’en prenne à son amie d’enfance. Mais l’aiguille de l’horloge tournait sur son axe, les secondes s’égrenaient pour se muer en minutes et le temps qu’ils s’étaient accordé pour cette décision somme toute mineure leur filait sous le nez. Soit, il était évident que leurs mères ne mettraient que trop d’énergie à faire de leurs fiançailles l’évènement de l’année ; certitude suffisante pour convaincre le blond de ne pas empiéter plus que nécessaire sur ce qu’elles considéreraient sans doute comme « leur » territoire. Cela dit, il ne comptait pas non plus s’impliquer outre mesure dans les tensions qui divisaient sa future épouse et sa précieuse amie – il avait annoncé les couleurs dès le départ, se faisant sourd aux doléances d’Astoria par refus de se dresser contre Pansy. Arguant ne pas vouloir prendre parti entre elles. Il lui fallut toutefois ravaler la remarque toute prête menaçant de claquer à l’encontre de la jeune Greengrass, et pour cause : était-il réellement nécessaire de prendre la défense de la terrible brune, déjà occupée à colporter son opinion à ses voisines de table ? Draco prétendit ne rien voir et suivit plutôt sa promise en dehors de la Grande Salle, laissant glisser ses doigts hors de l’emprise de ceux de la jeune femme. Elle ne se démonta pas toutefois, coutumière de son avarice en terme de contacts et de gestes affectueux. « J'aurais aimé Halloween, un bal, et de magnifiques costumes. Une envolée de chauve-souris et que les masques tombent à minuit. Mais c'est déjà passé... tu as une préférence ? »

Draco emboîta le pas au duo terriblement familier et, pourtant, si mal assorti. Oh, Astoria et lui avaient su former une très belle paire – mais pas à cette époque. Plutôt par la suite, lorsqu’ils s’étaient accordé le temps de se redécouvrir, de se rapprocher. Par étapes. Ou du moins l’avait-il cru : à l’heure actuelle, il ne savait plus que penser. Avait-elle été sincère, lorsqu’elle avait semblé s’offrir à lui ? Lorsqu’elle s’était livrée à travers leurs étreintes d’abord, puis par le biais des lettres échangées en dépit de la fureur de son père ? Il en venait à vouloir croire que non, car alors sa perte serait moins frustrante, moins pénible à assimiler. Plutôt que de se laisser ronger par l’amertume et les « et si », il pourrait la dévisager avec l’aigreur jusque-là réservée à son aînée, sans une once des doutes qui le tiraillaient actuellement. Tourner le dos à cette amitié ambiguë qu’ils avaient péniblement tissée, et qui n’avait été que trop souvent emprunte de déceptions… Sans lui apporter de réponse immédiate, la Pensine gomma comme un souffle les vestiges de ces réminiscences pour le transporter un peu plus loin dans le temps : en ce 2 novembre qui avait concrétisé l’union de leurs lignées.

« Il est toujours temps de fuir, vieux frère. Toi, officiellement fiancé ? Je ne peux pas y croire. » « Tu parles. C’est l’idée de devoir recycler tes idées de défis qui te chagrine, puisque ton imagination se limite à ce que lui dicte ta libido. » « Garde ta bile pour ta chère et tendre, tu devrais savoir que je ne taris jamais d’idées lorsqu’il est question de te faire allonger les gallions. Anyway, il est plus que temps pour nous d’aborder un sujet capital… » Blaise posa une main sur son épaule, la mine grave, scrutant ses traits avec un sérieux inhabituel. « Je serai le parrain de votre premier enfant, n’est-ce pas ? » Draco leva les yeux au ciel en continuant d’ajuster sa tenue violacée. « Pour commencer, ce dont tu parles ne se produira pas avant quelques années. Ensuite, loin de moi l’envie de t’empêcher de te bercer de belles illusions mais… Blaise, je ne te confierais pour rien au monde une position qui te permettrait d’influencer mon héritier. Ou devrais-je dire, de ‘polluer son jeune esprit’ ? » « Oh ne fais pas ton difficile Malfoy, tu ne peux même pas prétendre que j’aie de la concurrence vu l’asocial que tu es ! » Quelques coups frappés à la porte les interrompirent et Lucius Malfoy apparut dans l’encadrement, fronçant le nez avec un dédain évident à la vue de Blaise ; il ne lui accorda aucune attention, se contentant de parler à Draco comme si la pièce était vide et que l’autre jeune homme était quantité négligeable. « Es-tu prêt, fils ? » Draco hocha la tête et Lucius tourna autour de lui pour le dévisager de pieds en cap ; cherchant les défauts, indiquant les plis à effacer de sa robe de cérémonie finement ouvragée, sur chaque côté de laquelle s’étiraient des motifs argentés. « N’oublie pas que nos amis comptent sur toi. Que je compte sur toi pour que tout se déroule sans encombres et que miss Greengrass n’ait pas à se plaindre de ton attitude envers elle. Et ne tarde pas à descendre. » Il partit sans rien ajouter – ni compliment ni termes rassurants.

Il se souvenait encore de combien la terreur le paralysait de l’intérieur, sous la surface polie et immobile que formaient ses traits ; masque de plâtre sur tempête d’incertitude : dans quoi s’embarquait-il ? Mais lorsque Blaise avait tenté d’aborder le sujet, il s’était empressé de le contredire, affirmant être parfaitement capable d’assumer pour le restant de ses jours cette décision. Qu’importaient que lesdits jours puissent être comptés, qu’ils le condamnent à porter seul le poids de son asservissement au Lord tandis que sa jeune épouse parlerait bijoux et toilettes. Il avait refusé la main offerte, orgueilleux et pétri de ce sacro-saint sens du devoir qui ne l’avait jamais mené qu’à sa perte, et avait quitté sa chambre d’un pas raide pour rejoindre le grand salon somptueusement décoré où affluaient déjà les premiers invités.

02 NOV 97 ; Wyatt avait une attitude presque paternelle – plus rassurante que celle de Lucius. Mais en l’occurrence, Draco sentit se nouer ses entrailles lorsque l’aîné lui adressa un regard profond, fendant la foule pour le rejoindre. Il joua de deux doigts sur son col, tenté de le desserrer, et en moins de deux l’homme fut sur lui. Charismatique et juste un brun protecteur, il se fendit aussitôt d’un discret sourire suffisamment familier pour détendre quelque peu le blond. « Irréprochable, comme toujours. Pas d’inquiétude, fils ; tu ne regretteras pas ce mariage. » « Je n’en doute pas », parvint-il à prononcer d’une voix où transparaissait toutefois sa nervosité – détail insignifiant pour quiconque ne le connaissait pas depuis toujours. Un rire bref anima les épaules du père Greengrass, qui lui tapota l’épaule en signe de réconfort avant d’être happé par un autre convive, et Draco le suivit du regard. Au fond de lui, il ne put s’empêcher d’envier la relation clairement intense qu’entretenait la famille à laquelle il était sur le point de se rallier. Peut-être cette idée avait-elle finalement ses avantages ; peut-être en ressortirait-il grandi, soutenu de façon plus évidente ? Les Malfoy étaient incroyablement unis, mais indéniablement incapable de le manifester hors situations intensément dangereuses. Et s’il ne s’en était jamais plaint, il connaissait trop bien cette corde sensible qui languissait en lui, désespérant à l’idée de ne jamais faire la fierté de quiconque. Wyatt apaisait ce manque. Subtilement, sans démonstration ostentatoire ; précisément ce qui convenait au jeune homme tout juste (et péniblement) sorti de l’adolescence qu’était finalement Draco. Le temps s’écoula sans qu’il ne le voie réellement défiler. Il recevait les félicitations et remerciait gracieusement tous ceux qui avaient eu la sagesse d’assister aux incontournables festivités. Des connaissances par centaines, des alliés plus ou moins appréciés, des rivaux qu’il était plus prudent de maintenir à proximité et de garder à l’œil, quelques journalistes enfin – ils défilèrent sans s’apercevoir de combien l’attitude du fiancé était mécanique, s’étendirent en compliments souvent creux et seulement admirateurs de l’étalage de luxe qui marquait ces quelques heures, avides de faire bonne impression et de gagner de précieux points.  

Et soudain, elle fut là. Engloutissant l’espace de sa simple prestance, faisant taire les conversations et démarrer furieusement des murmures appréciateurs. Pour la première fois, Draco fut réellement submergé par la splendeur de sa fiancée, dont la robe aux teintes vertes s’accordait merveilleusement à la tenue du blond, selon les traditions sorcières : les deux couleurs représentaient les facettes complémentaires de la magie. Trop similaire à son père, il croisa le regard d’Astoria et ne le lâcha plus, mais ne lui souffla mot lorsqu’il lui offrit son bras. Ils rejoignirent d’un même pas solennel le maître de cérémonie. Devant l’homme reposait, dans un coffret de bois comparable à un tombeau miniature et que Draco s’obstinait à ne pas fixer, le lien qu’il enroulerait autour de leurs mains de façon symbolique… et qui disparaîtrait en les marquant à jamais, tel un serment involiable – avant d’être complété par une lourde bague ancestrale, trésor d’orfèvrerie.


Dernière édition par Draco Malfoy le Dim 30 Nov 2014 - 2:01, édité 1 fois
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Draco & Astoria



Le regard perdu sur cette silhouette parfaite que lui renvoyait le miroir, Astoria avait chassé chaque être présent dans cette pièce quelques minutes auparavant. Elle aurait pu descendre, se présenter dans la salle de réception et laisser sa beauté naturelle rehaussée par quelques artifices faire le reste. Pourtant, elle s'en sentait incapable, ses doigts tremblants trahissant la tempête intérieure de laquelle elle ne parvenait à se dépêtrer. Elle avait cette redoutable impression de se trouver dans une machine tournant bien trop vite, prête à la livrer à un avenir précipité qui la terrifiait de par le vide et la noirceur qu'elle contiendrait. L'absence de Daphné à ses côtés la rongeait, le retour du Lord avait quelque chose d'inquiétant au fond et elle savait la sollicitude de son père parfaitement surfaite et mensongère. Tout comme celle de sa... "Mère ?" souffla-t-elle à ce nouveau reflet qui venait d'apparaître dans le miroir. Se retournant, elle laissa ses prunelles hantées se déposer sur celle qui n'avait jamais été maternelle avec elle, frêle reflet de la soumission à son époux plus que de réels gestes tendres à l'encontre de ses filles qui souffraient son attitude belliqueuse et pernicieuse. "Eh bien ? Nous t'attendons, Draco est déjà descendu, il ne manque plus que toi." fit-elle claquer sur sa langue assez sèchement, laissant le cœur de sa fille tambouriner dans sa poitrine. Ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa robe, tandis qu'elle se détournait pour esquisser quelques pas, de ceux qui furent cent et creusèrent des tranchées à d'autres époques. "Tu vas froisser ta robe Astoria, vas-tu c..." "Aimiez-vous père lorsque vous l'avez épousé ? L'aimez-vous aujourd'hui ?" questionna-t-elle en ignorant les recommandations de celle qui l'avait pourtant mise au monde, se demandant sincèrement s'il était possible d'aimer Wyatt Greengrass, cet être sombre et brutal qui la terrifiait. "Est-ce que ce sont des manières ? Il me semble que ton père et moi t'avons mieux élevée que ça." Cessant sa marche, son regard se posant sur cette mère qui se rapprochait d'elle à présent. "Pardonnez-moi, mais Daphné..."

"Elle ne fait plus parti de notre famille, Astoria." la coupa froidement sa mère, qui d'une tape légère fit lâcher le tissu de sa robe à sa fille, vérifiant qu'il n'avait souffert d'aucun dommage sous la prise de ses doigts. "Je sais mère, mais pourquoi nous a-t-elle trahi ? Pourquoi est-elle partie ? Le Lord..." Deux doigts saisirent son menton, lui faisant relever son visage dans sa direction, ces traits d'à peine quinze ans déjà emprunts de cette féminité brûlante, de ce regard qu'elle tenait de son père et qui semblait être deux saphirs d'une valeur inestimable. "Tu t'inquiètes ?" persiffla sa mère en la fixant avec intensité. "Tu t'inquiètes pour cette traitresse ?" Nul besoin de mots pour confesser que cela était vrai, qu'elle aurait tant désiré sa présence aujourd'hui, bénéficier de ses plaisanteries ou de ses attaques à l'encontre de Draco pour la pousser à endosser le masque de son devoir avec cette détermination qui à cet instant était vacillante. "Tu aurais voulu partir avec elle ?" "Non." répondit-elle d'une gorge devenue plus sèche sous l'attaque, ses sourcils délicats se fronçant à l'idée qu'elle puisse penser une telle chose. "Bien sûr que non. Justement, je ne la comprends pas." "Alors pourquoi es-tu encore dans cette pièce au lieu de rejoindre la réception ?" La question était si juste qu'elle se détourna, revenant fixer son reflet tellement parfait dans le miroir. Pourquoi tremblait-elle ? Elle ne craignait pas Draco, mais la vie à ses côtés, cet avenir désespérément asséché du moindre des espoirs qu'elle avait pu nourrir lors de leurs premières sorties, de ces premiers instants partagés. Anéantis définitivement par ce manque d'implication dans la défense de sa future épouse, ne serait-ce que face à la Parkinson, dans ses gestes fuyants, ou...

"Je ne l'intéresse pas." Un rire chercha à l’interrompre, mais elle n'y prêta guère d'importance. "Il ne me regarde pas, ne me voit pas, ne s'inquiète pas, ne me protège pas, ..." "Il te désirera." La crainte noyant ses prunelles scruta le reflet de sa mère, alors que ses lèvres s'ouvraient à nouveau, à peine un souffle tremblant. "Je ne suis pas certaine de vouloir que ce soit le cas." "Ne dis pas de bêtises Astoria. Ne te plait-il pas ? La couleur de ses cheveux est étrange, je veux bien le reconnaître, mais il est plutôt bel homme, non ?" "Ses cheveux ?" se questionna-t-elle, comme si elle niait le reste. Loin d'être d'une beauté saisissante, c'était ce qu'il dégageait qui l'attirait et la rendait nerveuse. "Non mère, vous ne comprenez pas. J'ai peur d'être seule... de ne même pas être l'épouse d'un ami... de n'être à ses yeux que celle qui lui offrira des héritiers lorsque nous nous marierons." Les mains délicates de sa mère se déposèrent sur ses épaules en un geste bien trop maternel pour cette pièce sans spectateur, laissant Astoria sursauter légèrement. "C'est ce que tu es. Il ne tient qu'à toi d'attiser son intérêt en lui dévoilant qui tu es, ma chérie. Celle si semblable à ta tante qui rend notre cher Nott complètement sous ton charme. Tu es magnifique, regarde-toi, le plus précieux joyau de ton père que tout homme rêverait de posséder." Le silence reprit ses droits quelques secondes, quelques instants, laissant la magnifique promise observer leurs deux reflets, alors que la silhouette de sa mère s'inclinait légèrement. "Les Malfoy n'ont pas la réputation de malmener leur famille." lui glissa-t-elle près de son oreille, la laissant se figer tandis que leurs regards se croisaient, même s'il n'y avait de meilleur, mais simplement l'avenir vide qu'elle entrevoyait, elle échapperait à l'emprise brutale de son père. Sa mère ne l'avait pas dit de vive voix, ni même la sourde menace qui sous-tendait ces paroles par le fait de voir un paternel furieux passer cette même porte si elle ne descendait pas bientôt. Mais elles se comprirent pour la première fois en près de quinze ans, échangèrent ce sourire si léger, alors qu'elle rejoignait ses doigts des siens sur l'une de ses épaules. "Vous avez raison, je suis magnifique et ce soir je vais me fiancer à Draco Malfoy. Et Pansy sera tellement jalouse..." Cette simple pensée la rendait plus joyeuse qu'aucune autre, la meilleure amie de son promis étant plus détestable que jamais, pire encore depuis que cette histoire de fiançailles flottait dans l'air.

Madame Greengrass était parvenue à rassurer sa cadette par quelques paroles bien choisies. Les avait-elle seulement pensées ? Rien n'était moins sûr, mais cela avait suffi à Astoria pour s'esquiver de cette chambre, descendre les escaliers et pénétrer à l'intérieur de la salle de bal. Magnifique, véritable étalage de l'argent respectif de leurs familles, mais cela fit revenir sa nervosité sans qu'elle n'en montre rien. Croisant les pupilles acérées de son paternel, elle lut sa satisfaction, mais s'en détourna avec avidité, survolant l'assemblée qui avait cessé toute conversation et se perdait en murmures à son sujet. Ravissante égérie, digne de celles qu'autrefois on aurait sacrifiée à quelques déités capricieuses, quand rien ne transpirait de sa précédente conversation. Elle brillait presque, alors qu'elle ondulait lascivement, le tissu glissant souplement contre sa peau, soulignant ces courbes qui lui appartiendraient un jour. Elle offrait le spectacle que tous attendaient, aimait sentir ces regards appréciateurs, et percevoir ces quelques mots flatteurs à son encontre. Elle se raccrochait comme toujours à ce côté superficiel qui faisait parti d'elle, avant de croiser ses prunelles... pouvait-elle y lire... elle n'en était pas certaine, lorsqu'elle prit son bras, le cœur battant si fort dans sa poitrine qu'il lui semblait impossible que personne à part elle ne puisse l'entendre. Il était si beau ainsi, tellement séduisant en un sens... son regard se tourna vers le maître de cérémonie alors qu'ils avançaient dans sa direction, alors qu'elle enterrerait ses espoirs en faisant son devoir. Elle flottait dans un océan d'inconstance, ne retrouvant la réalité que lorsque l'on s'adressa à elle, leurs mains liées, les mots s'évadèrent de ses lèvres sans trembler. Parfaite, l'image qu'elle renvoyait. Parfaite... elle laissa le serment les lier et la bague si lourde venir orner son doigt. Levant les yeux vers Draco, elle lui offrit un léger sourire, celui d'une intimité tremblante qui ne tarderait pas à être flouée par les félicitations et l'attitude trop paternelle d'un père qui était l'être qui la terrifiait le plus en ce monde. Ou peut-être plus simplement par l'attitude de Draco lui-même.

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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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« Ab imo pectore ». Que restait-il aujourd’hui de la locution qui les avait unis ce jour-là ? Une marque indélébile mais palie par le temps, une simple trace sur le bras que Draco redessina du bout des doigts en observant le reste de la scène, la lèvre rétractée en un pli amer. Bientôt, la cérémonie arriva à son terme, laissant place aux festivités, et l’image s’estompa une nouvelle fois. Inconsciemment, Malfoy serra les poings. Ça y était. Les passages délicats – les instants qui ne pouvaient le laisser de glace. Les heures à venir avaient été bien plus intenses, bien plus significatives, et il était soudain moins certain de vouloir les revivre…

La douleur le lacérait telle une bête enragée. Affolante, intolérable. Monstre enflammé qui lui léchait cruellement les entrailles tandis que l’homme de l’autre côté de la baguette explosait d’un rire dément, jubilait de le voir ployer sous son sort. Mais pouvait-on réellement qualifier le Lord d’« homme » ? Son faciès plus reptilien qu’humain transpirait la cruauté, ses yeux rouges étaient de ces attributs hideux qui nourrissaient les plus sombres cauchemars – mais rien, pas même le plus angoissant des rêves, ne pouvait rendre justice à cet être abject. Ce ne fut toutefois pas du dégoût que manifesta Draco à cet instant précis. Ses mèches pâles lui collaient au front, foncées par la sueur moite qui lui tapissait la peau, ses articulations se crispaient en quête d’un salut qu’il n’obtiendrait que par la supplication, mais ses lèvres étaient de plomb, ouvertes sur un cri muet tant il n’avait plus la force d’émettre le moindre son. Il était rompu, fourbu, cloué au sol par la puissance redoutable d’un énième Doloris, sa fierté piétinée et son orgueil réduit à néant, indubitablement oublié à présent qu’il rampait au centre du cercle des damnés en laissant derrière lui une traînée de sang. Autour de lui les favoris du Seigneur des Ténèbres n’étaient plus que des formes sombres et vagues dont les bouches s’étiraient démesurément tandis qu’ils le raillaient pour son échec de ce soir, et la rage monta en lui alors même qu’aucune parcelle de lui n’était encore apte à souffrir une émotion de plus, qui plus est si intense ; elle mena presque son esprit à la rupture et l’obligea à puiser ce qu’il lui restait d’énergie pour sauver sa peau. Son bras s’étira et il lui sembla que ce geste était le plus difficile qu’il ait jamais effectué. « P-pitié… as- sez… » « Serait-ce un ordre, jeune Malfoy ? Aurais-tu l’audace de m’indiquer quoi faire ? » Au bout de quelques secondes d’éternité, le sort de torture fut levé – bref répit dont il prit parti alors même qu’il avait à peine suffisamment de souffle et de voix pour prononcer un mot. « Je n… n’oserais j-jamais », parvint-il à lâcher d’un timbre cassé, chevrotant. « Qu’était-ce, alors ? » La situation amusait trop son Maître pour être en sa faveur ; il sentit son cœur sombrer dans sa poitrine. « M-maître je… j-je ferai… tout… tout… » Tout ce que vous voudrez. « Convaincs-moi. » La respiration sifflante, il se tut, incapable d’en dire plus, mais se résolut à se traîner jusqu’aux pieds de Celui dont il avait l’honneur de porter la marque. Ses doigts s’accrochèrent à la robe du Lord avec une dévotion désespérée, geste qu’il avait banni en pensée, par le passé, lorsque sa tante lui avait parlé de l’étendue de la soumission qu’exigeait le titre de Mangemort. A demi-inconscient, il s’abaissa à baiser encore et encore les robes d’un autre, suppliant pour sa vie, mû par un intense instinct d’auto-préservation et une affliction aigue.

―― ――――――――――――――――――――――――-―

Rester au Manoir pour la nuit n’avait pas été une option – Draco n’avait pas voulu croiser le regard horrifié de sa mère, faire face à la colère nerveuse de son père. Il avait fait un bref saut dans sa chambre avant de jeter dans l’âtre une poignée de Poudre de Cheminette. Il atterrit sur les genoux dans le bureau de Severus Snape. Plongé dans la pénombre bienfaitrice, Draco ne se releva pas immédiatement, appuyé sur un bras tandis que l’autre gisait inerte à ses côtés ; un fleuve rouge jaillissait comme un Épouvantard hors de sa boîte de son épaule blessée et léchait toute la longueur de sa peau crémeuse. Le souffle rauque, il parvint à se relever sur ses jambes vacillantes et longea les murs, prenant appui sur les pierres inégales pour avancer lentement. « Mon garçon… » Draco se figea, son palpitant s’affolant en reconnaissant celui qui s’adressait à lui, et il n’osa se retourner. « Il n’est jamais trop tard pour la rédemption. » Il ferma les yeux. Fort, très fort, le cœur au bord des lèvres. « Voyez où vous a mené votre… idéalisme », cracha-t-il péniblement. « Vous êtes m-mort.. » Certes pas le conseiller le plus avisé pour survivre, de l’avis de Malfoy. Il reprit son chemin sans s’attarder, nullement prêt à partager une discussion avec le tableau de Dumbledore.

Arriver jusqu’à sa chambre de Préfet-en-Chef fut un calvaire sans nom. « Ad gloriam. » A l’entente du mot de passe murmuré, le passage s’ouvrit et le jeune homme se raccrocha une fois de plus au mur pour le franchir, incapable de retenir un gémissement dû à l’effort. Il se figea alors que le tableau se refermait derrière lui. Du coin de l’œil, il venait d’aviser la silhouette d’Astoria, qu’il s’était à moitié attendu à trouver là. Draco pressa une fois de plus les paupières, puis les doigts de sa main valide contre sa tempe, pour tempérer sa lassitude et sa tension. « Tu n’aurais pas dû venir », parvint-il à asséner d’une voix terne, incapable de trouver en lui la force de tourner vers elle son visage tuméfié. Il haïssait être vu dans un tel était de faiblesse ; brisé par une mission échouée, achevé par un terrible face à face avec son Maître – fair face à quiconque dans cet état était le fardeau de trop. Une part de lui pourtant savait que la présence d’Astoria ne serait pas une si mauvaise chose, puisqu’elle pourrait le soulager. Mais l’admettre… était une autre histoire.


Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 15 Oct 2014 - 0:03, édité 2 fois
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Draco & Astoria



Comme une litanie suppliante, la mélodie de l'attente l'avait laissée seule sur le lieu de leur rendez-vous, et à présent, elle savait ce que cela signifiait. Sans un mot. Sans une plainte, c'était auprès des appartements de Draco qu'elle se rendait, ce privilège de la solitude qu'elle avait été à même de percer pour la première fois grâce à l'aide du Baron Sanglant. Puisque aussi étrange que cela pouvait paraître, le spectre avait considéré le désir justifié de la cadette Greengrass cherchant son fiancé, après qu'il eut scruté à l'intérieur et confirmé que le fils Malfoy ne s'y trouvait pas. A présent, le mot de passe lui était connu et il lui arrivait à chaque fois d'attendre sur son lit qu'il revienne à Poudlard. Elle ne savait rien de ses actions, mais elle n'ignorait pas qu'il prenait des risques, que tout ce qui se déroulait n'avait rien d'une partie de plaisir.

Grimpant sur ce lit, elle se laissa retomber sur le matelas pour scruter un plafond sans plus d'intérêt que le reste de ces instants où il lui arrivait de craindre qu'il ne passe finalement plus cette porte. Fourbe mésaventure d'avec sa sœur qui avait laissé une trace indélébile, maculant encore son être de cette sourde douleur lorsqu'elle repensait à Daphné et à l'abandon qu'elle avait orchestré en disparaissant, en renonçant à leurs vies, à ce qu'elles partageaient pour d'autres idéaux à des milliers de kilomètres de ceux de celle qui se trouvait dans cette pièce. Sa chevelure aussi rousse que celle de sa sœur à cet instant, rehaussait la pâleur de sa peau diaphane, tranchant avec le couvre-lit sur lequel elle se trouvait... Tandis qu'elle se noyait dans l'odeur de Draco sans réellement le désirer, s'habituant à la fragrance musquée de son être sans qu'il ne soit présent. C'était différent de lorsqu'ils passaient du temps ensemble, même si leur relation s'était modifiée depuis la première fois où elle l'avait aidé dans cette même pièce, soignant ses plaies et sa douleur. Il était indéniable qu'elle avait revêtu un autre visage aux yeux de l'héritier, alors qu'elle-même se raccrochait à lui sans vraiment en avoir conscience, venait se perdre dans une existence qui se transformerait tôt ou tard en ce funeste serment qui les lierait plus étroitement encore.

Le bruit caractéristique de l'ouverture la laissa se redresser sur le lit, observer la silhouette branlante qui s'y dessina, expiant dans un même temps ce gémissement qui laissa ses traits se marquer d'une inquiétude non feinte. Brièvement cependant, puisqu'elle la chassa avant même qu'il l’aperçoive sur son lit, consciente qu'il ne supporterait sans doute pas ce genre d'attitude. Elle sut dès qu'il la remarqua, son attitude changeant, comme s'il ne pouvait admettre d'être faible face à elle, mais tout être le serait dans une situation similaire, son père ne ferait pas exception. Plus encore lorsqu'elle prit le temps de le détailler alors qu'il faisait disparaître sa vision sous sa gestuelle. Son bras pendant ne lui échappa pas, l'état lamentable dans lequel il se trouvait lui fit pincer les lèvres à sa remarque. « Tu n’aurais pas dû venir » Comment pouvait-il encore trouver la force d'avancer de telles idioties alors qu'il savait qu'elle pouvait l'aider, le soulager, et qu'il pourrait fatalement user de ce don lorsqu'ils seraient mariés sans même qu'il lui en fasse la demande. Comme en cet instant, comme à ces autres murmures égarés du temps. Il devrait avoir conscience du fait qu'elle ne soufflerait aucune vérité de ces secondes dérobées au sablier du monde, qu'elle ne le trahirait pas, leurs destins étant déjà liés à ses yeux. "Nous en avons déjà parlé. Je ne te laisserai pas ainsi. Ma place est d'être ici, à tes côtés." laissa-t-elle filer ces mots aux reflets d'une leçon trop bien apprise, ce que son père avait dû inlassablement lui répéter pour qu'elle le voit comme son devoir, une nécessité implacable.

Pourtant, ce qu'il ne remarquait pas, ce qu'il ne pouvait apercevoir dans la position qui était sienne, restait l'éclat inquiet de ses prunelles, et sans doute celui plus acide de se demander qui avait pu être si... cruel. Même si ce n'était qu'une question rhétorique, puisque la réponse était presque induite, reconnaissant presque les effluves assassines d'un parfum punisseur. Presque. Aussi s'extirpa-t-elle du lit pour avancer jusqu'à lui... elle changeait, à mesure que le temps s'égrenait, elle voyait ses prunelles découvrir un monde qui ne lui plaisait pas, un univers où le superficiel ne trouvait de place que dans l'éphémère de ces secondes où l'on pouvait presque oublier ce qui secouait le monde. Cette sœur disparue qui risquait sa vie à chaque seconde pour une raison qui lui échappait. Ce fiancé porteur de la marque qui revenait sans cesse dans un état pitoyable. Ce père impressionnant de cette attitude manipulatrice qui n'hésitait pas à précipiter les évènements pour redorer le nom de Greengrass. La disparition d'élèves qui préféraient quitter Poudlard pour une autre vie, d'autres idéaux, quand certains flânaient face au précipice de la servitude que sa propre sœur avait rejetée. Mais pourtant, à cette seconde, c'était à cet être pour lequel elle ne ressentait aucune pitié, juste une redoutable compréhension du chemin douloureux qu'il empruntait dans une solitude douceâtre et vérolée, qu'elle pensait. Envers cet être que toute son attention était tournée, qu'elle sentait son cœur battre un peu trop fort dans sa poitrine depuis quelques temps, que sa gorge s’asséchait, que d'autres craintes se nichaient dans son bas-ventre.

Elle hésitait, fragile équilibriste sur un fil effiloché et prêt à céder. Réfléchissait aux paroles qui pourraient une nouvelle fois toucher l'homme et endormir cette fierté mal placée qui faisait obstacle à ces instants. "Laisse-moi t'aider à être fort, Draco." souffla-t-elle alors que ses doigts venaient effleurer sa joue tuméfiée, laissant courir cette insidieuse capacité que peu connaissait. "Laisse-moi être un peu importante à tes yeux." confessa-t-elle du bout des lèvres, suivant ici les conseils de cette mère qui n'en avait jamais été une, lui laissant entrevoir ce que les apparences refusaient au commun des mortels cheminant à ses côtés. Cette douleur de ne pas avoir eu assez d'importance pour retenir sa sœur, celle de n'avoir de réelle famille que celle qui l'avait finalement abandonnée, celle d'être fiancée à un être dont la relation était aussi hasardeuse que menaçante, malgré cette sensible amélioration qui l'avait déjà surprise. Mais égoïste, elle réclamait tellement plus, cette main qui la soutiendrait dans cette démarche qui révolterait Daphné si elle était encore ici, celle d'être présente, de l'aider et de quérir une alliance relevant moins de l'obligation que du choix de parcourir quelques mètres ensemble. Elle tremblait de l'innocence qui était la sienne, de cette proximité qu'elle venait d'instaurer en menant son visage si proche du sien, tant, que son souffle pouvait presque redessiner ses traits de par l'affaissement de son corps ébranlé par le Lord. Et pourtant, si tremblante qu'elle était, cette proximité lui offrait l'opportunité de paraître si sûre et si obstinée à cette seconde, l'azur de ses prunelles cherchant le ciel des siennes, comme une demande obstinée qui la laissait déjà agir sans attendre sa réponse.

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