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sujet; Kiss That Frog ! [Frogana #2]
MessageSujet: Kiss That Frog ! [Frogana #2]    Kiss That Frog ! [Frogana #2]  EmptyMar 28 Oct 2014 - 3:01

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❝Falling's not the problem when I'm falling I'm in peace. It's only when I hit the ground, It causes all the grief❞
 Vince & Morgana



« Spero Patronum. » C'est encore là à te toiser, te défiant sans doute de faire un geste.  Peut-être que si tu le fixes suffisamment ça va disparaître et laisser place à sa forme originelle. Des heures que tu t’es exilée dans l’obscurité, loin des feux de camps et des réprimandes. Tu gardes ce doux delicatessen de reproches et de compréhension fraternelle pour plus tard. Pour l’heure, Ca te fixe et rien en elle ne t’est familier. Tu tentes de comprendre, immobile sur le sol froid de la forêt. Te focaliser sur elle, pour faire barrage à la somme des pensées funèbres qui se pressent, ressacs languissants et amers, contre les frontières de ta raison. Son regard vide en réponse. Tu frisonnes dans l'humidité des bois mais rien ne pourra être plus tranchant que l'engourdissement fatal qui t’a ravagé lorsque les détraqueurs sont arrivés.  Timéus. Piégé derrière une barrière anti-transplanage. La culpabilité est un  poids atroce écrase ta poitrine. Ne plus pouvoir -vouloir- respirer puisqu'il  ne peut y avoir ni réparation, ni consolation. Forcer l’air dans tes poumons. Les contraindre jusqu’à ce qu’ils brûlent d’un incendie cruel puis se laisser chuter et observer la véritable couleur du noir. Merlin, le sentiment de fin du monde, c'est amusant un moment ; mais tu n'as plus le coeur aussi solide qu'autrefois. Parce que tu es une survivante du crash de votre civilisation. Elle sombre et tout le monde hurlait puis est venu le silence. Terrible. L'oppresseur gagne.
Et même si tu es plus courageuse que tu ne le penses, aujourd'hui tu veux que ça s'achève, n'importe quoi à la place de ce putain vide qui tombe !  Ton corps repose dans un tapis d’épines et de mousse.  Tu voudrais t’enfoncer dans la terre, te dissoudre parmi les feuilles mortes et peut-être obtenir la part de paix qui te revient. Deux larmes  amères roulent sur tes joues et tu effaces ces cruelles d’un geste rageur, ton bras posé contre tes yeux, comme pour lutter contre l’aveuglement, contre la colère, ce loup rouge qui dévore les mamelles sanglantes de votre monde à l'agonie.  Tu es Ophélie que la rivière n'a pas gardée. La femme à la corde. La femme à l'overdose. La femme au bidon d'essence. Et ce soir tu as décidé de cesser te tuer et de planter tes griffes dans le voile du monde - quitte à l'entraîner avec toi, quitte à le faire saigner. La réponse est un cri : 

 « Dégage ! », tu hurles à l’apparition que tu as toi –même convoqué avec la plus grande difficulté. Tu lui lances une pomme de pin puis une poignée d’herbe,  avant de te dresser sur tes pieds, le regard fou et hanté. « Dégage ! Je ne veux pas de toi ! Tu n’es rien ! Tu ne représentes rien ! Pourriture ! Pourriture !  »  Ca reste pourtant là, de marbre, sourd à tes appels. Tu pointes ta baguette dans sa direction : « Finite Incanto ». Ton souffle forme des arabesques évanescentes dans le froid de la nuit et tu es à peu près persuadée que l’immonde créature te nargue encore, te renvoyant au vide affamé qui habite ton propre regard.

 Il y a forcément un responsable à cette fumisterie. Il y a toujours un responsable.  Ton patronus. Ta lumière.  Le phare dans les ténèbres. La voile de secours dans la tempête.  Personne n’est autorisé à entrer en contact avec lui. Il est interdit de le modifier sans ton autorisation. C'est ta vérité dans l'acide des mensonges, ton point de départ et celui que tu crèves de rejoindre.  Il est la colle de ton histoire pulvérisée, anéantie et raptée. Recollant les morceaux pour contrer le monstre qui rampe dans tes veines et tes nerfs, tissant toujours, se repaissant toujours, hantant les plis électriques de ton cerveau,  s’abreuvant à tes plaies dont il fouille les profondeurs de sa langue acérée. Tu es l’écorchée vive, la louve qui chante, la chienne qui dévaste. Dévorer pour ne pas se faire engloutir.  Coupe ta peau et ce n'est plus du sang qui coule, c'est des poils et des crocs qui sortiront des écorchures.

C’est pourquoi tu traverses le camp d’un pas rapide, pourquoi tu interromps toute tentative de communication avant même qu’elle ne soit tentée. Tu sais qu’elle était là. A tes côtés. Tu la connais suffisamment désormais pour ne plus être bernée par ses déguisements. Vous avez été séparées pendant la bataille mais tu comptes sur elle pour s’en être sortie vivante. Parce que si ce n’est pas elle qui est responsable de ce changement soudain, alors c’est toi. Et cela, tu n’es sans doute pas encore tout à fait prête à l’entendre, n’est-ce pas ? Mettre le feu à ta prison et jeter les clés dans le fleuve.  C’est sans doute elle, bien entendu, qui d’autre ? Tu esquives Potter parce que tu n’as pas encore envie ni besoin de lui rendre des comptes. Ce n’est pas un merdeux qui va t’apprendre à mener une guerre, ni un conflit. Quand Vyk accroche ta veste, tu te dégages violemment, plantant un regard d’une froideur mortelle dans le sien.  Ce n’est pas lui que tu recherches. « Où est-elle ? ».   Il  n’a pas besoin de te répondre, tu as toujours un sixième sens pour la retrouver. Ou pour qu’elle te tombe dessus comme un moremplis sur un neurasthénique.  Vincianne de Lancastre. Fille cadette de la lignée du même nom. Archéomage, espionne, menteuse pathologique et adorable psychopathe. Finalement, le destin a voulu que vous vous retrouviez sur la même ligne spatio-temporelle. Ton talon d'Achille. Ta Kryptonnite personnelle et exaspérément bavarde. Votre relation est un filet du diable et plus tu te débats, plus elle t'agrippe et te piège. Impossible de fuir, elle est dans chacun de tes pas, dans les ombres, dans tes songes. Tu es tombée amoureuse de Vincianne de Lancastre comme on tombe d'une chaise, sans vraiment pouvoir te relever. Ce n’est pas faute de l'avoir repoussé. Pourtant, c'est un fait : tu l’as laissée te coloniser, consciemment. Elle est le virus qui rampe sous ta peau, qui fait bouillonner ton sang d'une fière malsaine. Te voilà devant elle, corbeau décolorisé, vaincue et tremblante. Victorieuse, elle te regarde approcher comme un prédateur guette sa proie. Elle n’a aucun doute. Jamais.  Et tu voudrais arracher son sourire victorieux de son visage. Avec tes poings. Avec tes lèvres. Envahir à ton tour son espace vital, comme un général impérieux venant réclamer des comptes «  Qu’est-ce que tu as fait ? » Tes lèvres se retroussent comme celle d’un loup. Ta voix râpe l’air électrisé.  «  Qu’est ce que tu m'as fait ? ». Tes doigts saisissent les revers de sa veste, appuyant ton poids contre son corps. Avoir le pouvoir pour une seconde. Ne pas te laisser distraire par l'éclat de son regard, par ses formes qui se fracassent contre les tiennes. Lutter pour ne pas te laisser prendre en traitre. «  Qu’est ce que tu as fait à mon patronus ? » Tu grondes, tes lèvres frôlant dangereusement son oreille. Puis tu la relâches comme brûlée avant de faire apparaitre l’objet du délit. Plus présent, brillant de l'argent sordide de sa condition, la grenouille te toise.  

 

Frogana #2

 
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Dernière édition par Morgana Ives le Sam 17 Jan 2015 - 14:23, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Kiss That Frog ! [Frogana #2]    Kiss That Frog ! [Frogana #2]  EmptySam 15 Nov 2014 - 23:33

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Morgana & Vincianne
If you believe it was destined to happen it is most likely to happen, if you believe nothing has been decided then most likely nothing has been decided.


(roundtable rival) C'était presque un gémissement qu'elle eut en s'asseyant sur un tronc coupé. De ceux qu'on a au matin lorsqu'on s'éveille après une bonne nuit, qu'on goûte le moelleux de la couette et qu'on s'étire avec délice. Oui, ça avait été aussi bon que ça. Aussi satisfaisant que ça. Dans ses veines, elle sentait sa magie refroidir après s'être déchaînée et ses os soulagés de revenir à leur forme habituelle. Si leur petite soirée de vandalisme enfantin l'avait frustrée, l'excitation l'avait saisie quand ils s'étaient retrouvés face aux Mangemorts, et l'aube s'était teintée de sang et de violence. Des duels, de la chasse. La conquête. Et le goût ferreux de la victoire. Une façon parfaite de commencer une journée. Vraiment.

Autour d'elle, les insurgés affichaient un camaieu d'expressions allant du soulagement à la tristesse. Idiots. Il fallait savourer les victoires qu'on récoltait. Ne pas les considérer à leur juste valeur, c'était simplement y perdre goût et ne plus les rechercher. C'était comme ça qu'on devenait un perdant, en perdant goût à la victoire. Bien sûr il y avait des pertes, elle-même avait déjà perdu un compatriote en mission, mais stupidement naïf était celui qui pensait que tout le monde pourrait revenir. Comme tous ces Audacieux. Dans l'Allée des Embrumes, elle n'avait pas manqué le regard désapprobateur de Potter quand elle avait abattu les sorciers qui avaient pointé leurs baguettes vers elle (et elle était presque tentée d'aller lui dire qu'elle avait semé des sorts explosifs un peu partout sur leur chemin). Par chance, elle était sous une fausse apparence et s'épargnerait un sermon aussi chiant qu'inutile. Contrairement au Gamin, elle avait les tripes nécessaires pour sacrifier ce qui devait l'être. Pour accomplir ses objectifs.

Enfin, ce n'était pas vraiment son problème, décida-t-elle en apercevant Morgana s'approcher. Furieuse. Et un sourire carnassier courba ses lèvres. Parfait. Après la chasse, rien de mieux qu'un peu de jeu (Morgana appelait ça du harcèlement sexuel, mais Vincianne avait appris à lire sous sa mauvaise foi depuis le temps). ●●● Qu’est-ce que tu as fait ? ● Ah non ! Pas elle aussi ? Vincianne roula des yeux, exaspérée. Franchement, elle avait tué une poignée de sorciers anonymes pour assurer la réussite de la mission. Ce n'était rien de grave, juste des dommages nécessaires et justifiés. Et puis, des planqués, il y en avait toujours par milliers ! Vu la façon (sexy et excitante) dont Morgana gérait ses missions, elle était mal placée pour lui dire quoi que ce soit en plus ! ● Quoi ? C'est le Gam--min qui t'envoie ? Mais Morgana l'avait coupée. ● Qu’est ce que tu m'as fait ? ● Les doigts qui la saisirent par le col donnaient l'impression de vouloir s'aggriper à sa gorge, mais le corps qui épousa si bien le sien la fit sourire de plus belle. Plutôt qu'à la gorge, c'était peut-être à sa nuque que Morgana voulait se pendre. ● Qu’est ce que tu as fait à mon patronus ? ● Oh oui ... définitivement. En offrant son oreille aux mots acides de Morgana, Vincianne perdit son visage dans le cou du cygne, profitant de l'occasion pour goûter des lèvres la peau d'albâtre et ronronner. Définitivement, cette Morgana, toute de fureur brûlante et d'emportements meurtriers, était fascinante au possible.

La grenouille argentée ne provoqua ni repentir, ni inquiétude. Loin de là. Ce fut un rire à la fois tendre et moqueur que ses lèvres décochèrent. C'était véritablement par-fait. Merveilleux. Pour une fois, elle n'était pas responsable (ou alors sa chasse portait enfin ses fruits ?) mais elle n'aurait pas pu rêver mieux. ●●● C'est une grenouille. ● Avec un haussement d'épaule, elle retourna le couteau dans la plaie, consciemment. Il fallait au moins ça pour vaincre la mauvaise foi de l'écossaise. Et puis, elle s'occuperait de lêcher les plaies plus tard. Juré sur la magie. ● Elle est mignonne, je trouve. ● Un poing se planta sur sa hanche alors qu'elle changeait ses appuis, détendue comme si elles discutaient de la météo. ● Tu ne l'aimes pas ? Pourquoi ? ● Nouveau sourire de Vincianne la conquérante.


Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Sam 24 Jan 2015 - 5:31, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Kiss That Frog ! [Frogana #2]    Kiss That Frog ! [Frogana #2]  EmptyMar 18 Nov 2014 - 2:30

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❝Falling's not the problem when I'm falling I'm in peace. It's only when I hit the ground, It causes all the grief❞
Vince & Morgana



Le contact de ses lèvres t’empoisonne. C'est du venin qui glisse dans tes veines, vil comme mille serpents courant sous ta peau, leste comme les fauves qui ne tarderont pas à te dévorer, il est le mal qui te ronge et la fièvre qui rampe, ton souffle qui se rompt quand elle approche. Ta raison lutte, se cabre, renâcle. Pourtant de ce seul geste, elle te tient. Car ce n’est ni par la voix, ni par le regard qu’elle opère. La courbe de sa bouche te susurre, pernicieuse séductrice : « Abandonne-toi. N'essaie pas de te crisper, de résister. Abandonne-toi. Si tu résistes, tu ne réussiras qu'à rendre ma tâche plus délicate et je risque de te faire du mal. » Une caresse reconvoque dans ta chair les mille qui lui ont précédées. Le baiser déposé sous le Soleil de Crête, le frôlement de ses doigts sur ta nuque un soir d’hiver, sa main dans la tienne à Saint Pancras, la chaleur de son corps lové contre le tien, une matinée pluvieuse d’octobre. Il est prêt à t’offrir toutes la gamme de nuances des sensations qu’il éprouve à son approche. Avide de se consumer à son feu, il se complet dans sa proximité avant que tu n’arrives à l’arracher de son emprise.  Manque. La première pensée amère et profondément animale qui fuse alors que tu te retires dans les ombres froides des bois.

Tu trembles – de rage contre elle ou contre ta faiblesse – tu ne saurais encore le dire. Plaute parle  des victoires qu’on regrette de remporter et des défaites qu'il est de bon ton d'accepter.  En est-tu capable, obstinée que tu es ? Est-tu capable de raisonner plus loin que le ressentiment et la peur  ? Que pourrait-il t’arriver de pire que ce que tu ne vis pas déjà ? Torturée par son approche, incapable de la blesser comme elle te mord, incapable de trancher dans le vif, de la frapper ou de l’embrasser. Il est une chose certaine : perdre, c’est connaître le vide. Comme le sens que tu mets derrière ton nouveau patronus. Un rien qui fait un bruit de tonnerre. Un non-sens qui te crève les yeux. L’aveuglement est une chose terrible pour une personne qui se targue de tant de pragmatisme.  ●●● C'est une grenouille. ● Le détachement amusé avec lequel ces mots ont été prononcés te hérisse. Justement, ce n’est pas qu’une grenouille. C’est un peu d’elle en toi, c’est sa marque sur ton esprit, sur ta magie comme un général vainqueur qui planterait son drapeau sur la plus haute montagne de la terre nouvellement conquise. Et tu aurais préféré que cela te fasse mal parce que la douleur provoque une résistance proportionnelle. Ton séjour auprès de tes bourreaux te l’a appris durement. ● Tu ne l'aimes pas ? Pourquoi ? ● Tu hésites, la bouche entrouverte. Peut-être que si tu pouvais lui expliquer les profonds bouleversements qui font saillir les failles qui couturent ta peau, cela changerait-il les choses entre vous ?  Symbole de la magie, de ton arme la plus sûre mais également l’image fixe de ton âme perdue, de la mort vers laquelle tu te destinais sans passion ni crainte. L’oiseau te montrait le chemin que tu devais suivre, te guidait aussi sûrement qu’un ami, aussi calmement qu’un père. La grenouille ne te parle pas. Elle te fixe. Et devant elle, tu ne ressens qu’un vide aussi abyssal que silencieux. Tu ne la comprends pas. Pourtant la réponse n’est pas loin, grattant à la porte de tz conscience rétive.

Ton souffle s’accroche aux ténèbres, précaires. Pour une fois tu trébuches sur les mots, indécise. « Tu oses me demander pourquoi je ne l’aime pas ? Il n y a pas à aimer son putain de patronus. Il est ou il n’est pas. Corvus. Mon nom. Il représente mes aspirations, ce que je suis, ce que je suis vouée à être. Où je dois aller.  Il me parle. Cet animal m’est  étranger. Rapporté. Je ne le comprends pas. Il ne m’appartient pas ! ». Tu t’agites. Les mains d’abord tirent anxieusement sur les manches de ton pull puis tu te tournes vers Vincianne de Lancastre, superbe et victorieuse. Elle sait. C’est évident qu’elle est responsable. Grinçant des dents, tu braques ta baguette sur sa poitrine, avant de l’enfoncer dans son plexus, venimeuse : « Alors maintenant, tu vas arrêter de jouer et tu vas m’écouter ! Tu me rends ce qui m’appartient et je vais dormir. Fin de la discussion. Je suis crevée et Timéus est mort et je pue l’incendie et la fin du monde… » Tu t’interrompt avant de monter d’un ton : « Et je ne peux même pas avaler cette putain de bouteille de whisky et oublier un instant que c’est la merde totale parce que Madame la Duchesse a considéré que  « torturer Morgana Ives » était en tête de liste de ses activités préférées. Tu ne t’es pas dit que ce n’était pas le moment. Poudlard, c’est terminé, les défis de potaches entre nos deux pays c’est terminé. Il n’existe que la guerre et  moi, tout ce que je veux, c’est juste pouvoir dormir et peut être rêver un peu. Je veux…» Ta voix s’est sans doute brisée à la fin de la deuxième phrase comme une fausse note, un accroc, une fêlure.  Tes lèvres tremblent un instant.  Tes doigts se font lâches autour de l’ébène avant que ton arme ne chute sur le sol. Tu te détournes avant de te laisser choir dans les épines de pins, les dents si serrées que tu pourrais y broyer le monde. "Et tu sais ce qu'il y a de pire, Vince, c'est que même cette forêt a ton odeur."

 

Frogana # 2

 
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Dernière édition par Morgana Ives le Dim 1 Fév 2015 - 22:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Kiss That Frog ! [Frogana #2]    Kiss That Frog ! [Frogana #2]  EmptyLun 19 Jan 2015 - 19:53

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Morgana & Vincianne
If you believe it was destined to happen it is most likely to happen, if you believe nothing has been decided then most likely nothing has been decided.


(roundtable rival) ●●● Cet animal m’est étranger. Rapporté. Je ne le comprends pas. Il ne m’appartient pas ! ● Bien sûr qu'elle n'appartenait pas à Morgana. L'idée était si amusante qu'elle la fit lâcher un bruit de gorge amusé. C'était la grenouille de son enfance. C'étaient les chasses au bord de l'étang avec Loup, c'était la main chaude de son père qui lui ébouriffait les cheveux quand elle revenait de ses jeux dans la boue. C'était le surnom que Morgana lui offrait avec un dédain qui sonnait comme de la tendresse acide. Alors cette grenouille que l'Ecossaise avait choisie, même inconsciemment, c'était se glisser sous sa peau et planter un peu d'elle-même dans son coeur comme un drapeau. C'était réclamer Morgana comme sa conquête. Sur sa langue, elle en sentait déjà le goût de la victoire. ● Alors maintenant, tu vas arrêter de jouer et tu vas m’écouter ! Tu me rends ce qui m’appartient et je vais dormir. Fin de la discussion. Je suis crevée et Timéus est mort et je pue l’incendie et la fin du monde… Et je ne peux même pas avaler cette putain de bouteille de whisky et oublier un instant que c’est la merde totale parce que Madame la Duchesse -Je suis comtesse. La duchesse de Lancastre, c'est ma mère. ● Ca pourrait bien lui valoir une sentence de mort, cette connerie lâchée sur le ton docte des professeurs de grammaire. Mais qu'on lui pardonne, elle trouvait ça délicieux cet aveu gravé jusque dans la magie, cette déclaration en volutes argentées et toute cette mauvaise foi la rendait incapable de prendre Morgana au sérieux. Le prouvaient sa posture désinvolte, son sourire canaille au coin des lèvres et sa main qu'elle passait négligemment dans ses lourdes boucles brunes au lieu de se saisir de sa propre baguette. ● - ne t’es pas dit que ce n’était pas le moment. Poudlard, c’est terminé, les défis de potaches entre nos deux pays c’est terminé. Il n’existe que la guerre et moi, tout ce que je veux, c’est juste pouvoir dormir et peut être rêver un peu. Je veux …Je te veux, peut-être ? Elle allait le suggérer, son sourcil aristocratiquement arqué était même en train de dérouler le tapis rouge pour son sous-entendu, lorsque Morgana battit en retraite et la priva de sa chaleur. Voir l'Ecossaise à terre et ne pas se relever était une première pour elle. Et si Vincianne prenait toujours les gens de haut, c'était presque étrange de regarder l'ancienne Langue-de-Plomb de haut. C'était comme de voir un lycan tomber dans un piège. Etrangement satisfaisant. ● Et tu sais ce qu'il y a de pire, Vince, c'est que même cette forêt a ton odeur. ● Le soupir qui lui échappa avait la saveur de celui des mères qui pardonnent les entêtements de leur progéniture inexpérimentée. C'était tout à la fois extrêmement déplacé et infiniment doux, comme ses doigts qui s'emparaient d'une baguette qui n'était pas la sienne. Contre la pulpe, le bois chauffa, hostile face à ce contact étranger. ● Si tu crois que je suis la cause de ce changement de patronus, alors c'est probablement le cas. Et si tu penses que ça n'a rien à voir avec ma personne, alors c'est aussi le cas. ● Parce que c'était vrai. Elle n'avait pas changé le patronus de Morgana, mais ce serait sans doute mentir que de dire qu'elle n'était pas responsable. Vince aimait se dire que c'était elle qui provoquait ces ouragans d'émotions, ces perturbations cycloniques et ce rouge aux joues. Vince adorait l'idée d'avoir trouvé, même sans le savoir vraiment, la clé qui déverrouillait le sérieux de Morgana. C'était comme un autre labyrinthe, dangereux et mortel, à explorer, à conquérir. A maîtriser du bout des doigts. Du bout des lèvres, aussi, comme elle le fit brusquement quand Morgana releva les yeux vers elle. Un frôlement d'abord, comme une provocation. Puis ses doigts se glissèrent contre la peau fine de la nuque pour rapprocher la brune et contre la bouche de sa vis-à-vis, elle écrasa la sienne, chercha à y imprimer son sceau invisible avec une violence qui prenait sa source dans une frustration fraîchement découverte.

●●● Et je t'ai déjà dit que je ne joue pas. Je chasse. ● Annonça-t-elle quand elle rompit le baiser, bourreau qui s'éloignait après avoir rendu son office. Sur son visage, une expression odieusement satisfaite était plaquée sur ses traits et elle se retirait comme le prince dont elle prenait sans cesse le rôle. Mais dans le regard, une lueur prédatrice et carnassière brillait encore, opalescence brûlante sur le déclin. Dans sa voix, un accent français faisait vibrer ses mots. Et ses doigts qui avaient desserré leur poigne pour aller se perdre tantôt dans le soyeux brun des cheveux de Morgana étaient l'horrifiante preuve que Vincianne de Lancastre avait manqué de perdre le contrôle.
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MessageSujet: Re: Kiss That Frog ! [Frogana #2]    Kiss That Frog ! [Frogana #2]  EmptyDim 1 Fév 2015 - 22:55

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Vince & Morgana



Si tu agis comme une proie, elle agira comme un prédateur, Morchant. C’est ton père qui susurre à ton oreille comme lorsque tu étais enfant et qu’il t’entraînait dans les bois pour t’apprendre le métier qu’il pensait alors comme tien. Tu captes l’éclair satisfait au fond de ses prunelles claires. Le sourire victorieux qui plisse le coin de sa bouche en une moue que tu as toujours considéré comme adorablement détestable. Sa peau diffuse une chaleur agréable et apaisante contre ta nuque. Alors que la révolte peine à gronder dans tes veines et que tu luttes contre la montée d’un sourire presque béat,  une partie de toi reste bêtement coite devant l’improbable. De toutes les nuits où elle aurait pu prendre l’ascendant sur ta personne, elle a attendu que tu dévoiles plaies et blessures dans maelström confus de sensations et de sentiments contradictoires. Ce n’est pas Fair-Play. Ce n’est pas du jeu. Et si, tu restes comme un cerf pris dans les phares d’une voiture, c’est sans doute parce que tu réalises que quoique tu fasses, tu ne pourras plus jamais partir. Votre relation s’est construite comme un Filet du Diable. Plus tu débats et plus l’inexorable approche.  Autant prendre ton partie et  accepter la place qui te revient. Tu te refuses à être domptée. Pourtant, il est clair que tu brûles. Qu’elle brûle avec toi ! Que peut-il t’arriver de pire que ce que tu as déjà vécu ? Tu pourrais presque rire lorsque la réponse te frappe dans sa pathétique vérité. Qu’elle me brise le cœur. Merlin. A quel moment suis-je revenue à Poudlard ? Alors comme pour conjurer la vulnérabilité, tu laisses ton corps prendre le pas sur tes réserves. Il sait mieux quand lâcher prise. Tu t’arraches de ses mains, défaisant en partie le chignon sophistiqué qui  maintenait ta chevelure en place. Bientôt la gifle ne retentit dans le silence des bois. Une marque écarlate imprimée clairement sur l’opale de sa joue une seconde avant que tu ne la repousse avec une certaine rudesse contre une souche qui craque sous le choc, avant de briser ton corps contre le sien, ta main s’empêtrant dans ses lourdes boucles sombres. Tu cherches le contrôle. L’emprise. Ton chevalier. Aujourd’hui, tu n’es pas la princesse en détresse qui attend désespérément que son prince charmant daigne grimper dans sa Merlin de tour. Tu es la Femme. Primaire et sensuelle. Tes pensées volent en éclat alors que ta bouche heurte et revendique la sienne avec une telle violence que cela fait mal. Ton baiser est sauvage, possessif et brûlant d’une colère trop peu contenue. Désir. Peur. Frustration. Une explosion qui balaie le gravas gris et morne des années qui séparent le présent de cette première rencontre dans les ombres chaudes d'une nuit crétoise, où, déjà, elle t’appartenait. Ma guerrière. Ma Valkyrie. Tu es mienne. Maintenant et à jamais. Tu bats légèrement en retraite,  laissant  ton pouce caresser avec une tendresse non feinte la chair meurtrie de sa mâchoire. Tu en profites pour lui susurrer, dans un français où le  lourd accent écossais roule parfois comme des galets noirs et lisses dans le lit d’une rivière : « L'univers ne connaît pas d'autre loi, il nous propose deux places, prédateur ou proie, deux positions aussi instables qu’interchangeables. Ne l’oublie jamais ». Ton souffle balaie la courbe de son cou avant de venir taquiner la délicatesse d’une oreille dans un ronronnement de fauve repus. « Ne t’avise pas de partir. Ou je te traquerai et je te  tuerais. » Et pour sceller le pacte tacite, tu plonges ton regard franc et vide de toute appréhension avant de lui offrir la douceur d'un baiser volé.



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Morgana & Vincianne
If you believe it was destined to happen it is most likely to happen, if you believe nothing has been decided then most likely nothing has been decided.


(roundtable rival) La gifle lui fit sourire. Avec le choc, son contenance était revenue. Parce que ce n'était pas le sort mortel de l'ennemi. Ni la morsure de la proie bientôt abattue. Ou le poing de l'ami insulté au creux de la mâchoire. C'était la paume de l'amante vexée. C'étaient cinq doigts qui épelaient Je suis à toi. C'était sa victoire au creux de la main, sa couronne de lauriers autour du coeur. La preuve parfaite qu'elle gagnait. Qu'elle était la conquérante. Tu es Vincianne. Alors elle se moqua de la douleur qui lui incendia le dos quand craqua l'écorce malmenée sous elle. Elle se moqua aussi les dents qui s'entrechoquèrent, les lèvres qui s'écrasèrent. Elle se moqua du manque de soumission de Morgana qui réclamait le contrôle, la possession. La conquête. La brutalité et la violence avec lesquelles cédait le barrage ne signifiaient qu'une chose. La coupe est pleine. Et la prédatrice était bien décidée à savourer son trophée, son ambroisie patiemment récoltée. Ses mains agrippèrent aux hanches pour la rapprocher, la fondre contre elle, avant de s'infiltrer sous le pull aux relents d'incendies et de carnages que portait Morgana, les pouces retrançant l'arc de la hanche avec une lenteur qui l'amusait pendant que les doigts marquaient leur possession de leurs griffes. Laisser sa marque, s'imprimer en elle, là juste sous la peau fine. Céder aux ordres implicites de Morgana en entrouvant les lèvres et se laisser goûter. Accroître la dépendance. L'Ecossaise l'aurait dans le sang comme Vincianne l'avait dans la peau. Elle le jurait.

●●● L'univers ne connaît pas d'autre loi, il nous propose deux places, prédateur ou proie, deux positions aussi instables qu’interchangeables. Ne l’oublie jamais. ● Vincianne sourit quand le souffle vint se lover dans le creux de son cou. Sous le rictus narquois qui illuminait le masque d'albâtre parfaitement ajusté, le coeur battait un peu plus vite, excité et impatient par la possessivité qui enrôbait les mots de l'Ecossaise. ● Ne t’avise pas de partir. Ou je te traquerai et je te tuerais. ● Un rire. Trois notes comme trois mots. Je te tiens. Ou encore tu es mienne. ● Et tu le feras, n'est-ce pas ? Tu le jures ? ● L'arc délicat du sourcil se brisa sous l'air de défi qui s'empara de son visage. Tout comme les lèvres qui s'étirèrent en un sourire enjôleur et provocateur. ● Tu me traqueras, n'est-ce pas ? ● Sa main se leva vers le visage de Morgana. Doucement, ses doigts redessinèrent la pommette saillante à cause de jeûn. Puis tendrement, ils s'emparèrent d'une mèche brune qu'elle porta à sa bouche et contre la pulpe sèche de ses lèvres malmenées, elle pouvait en sentir tout le soyeux qui persistait malgré des années de lutte. ● Dis-moi, chasseresse, qui sera le vrai prédateur dans ce cas ? Celui qui traque ? Ou celui qui attire l'autre dans son piège ? ● C'était étrange comme geste. Cette main qui se glissait derrière l'oreille de Morgana, replaçant correctement les cheveux enfuis. C'était le portrait d'un amant tendre qui adore sa douce amante. C'était décalé, c'était trop sucré pour elles. Trop soyeux. ● Il me tarde de savoir si tu sauras me faire agoniser, chérie. ● Et c'était aussi exactement elles. Des liens de soie rouge comme le sang. Du miel pour fourrer leurs jeux de dominance. Un glaçage au sucre pour mieux appâter.
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❝Falling's not the problem when I'm falling I'm in peace. It's only when I hit the ground, It causes all the grief❞
Vince & Morgana



● Et tu le feras, n'est-ce pas ? Tu le jures ? ● Tu restes silencieuse, absorbée par la soudaine proximité de sa peau. L'amour, si on le définit en termes scientifiques, est une réaction thermonucléaire qui se termine obligatoirement par une explosion conduisant au bonheur, ou au malheur, ou à nulle part. Théorie appuyée par la célérité avec laquelle ton corps réagit. Pupille en mydriase. Respiration qui achoppe. Rythme cardiaque qui s’accélère. Sang qui se rue dans tes veines. Ses pouces découvrent la courbe de tes hanches avec une lenteur presque agaçante. Sur ta peau, persiste leur chaleur.  Ses ongles s’y ancrent. Possessifs. Et là, sous l’épiderme, tu le sens éclore à la base de ta colonne vertébrale. Le laisses-tu venir, ce léger vertige ? Te laisseras-tu aller au ravissement ? Ou veux-tu encore contrôler ? ● Tu me traqueras, n'est-ce pas ? ●  Elle répète. Demande avec ce sourire horriblement satisfait. Un défi ? Il y a plus, n’est-ce pas ? Plus qu’une taquinerie. Plus que le jeu. Tu te forces à y croire, juste l’espace d’un instant. Croire que tu peux traverser toutes les couches et les fausses pistes qui constituent Vincianne de Lancastre. Croire que cette demande n’est qu’un appel déguisé à plus de découverte. Tu redresses le menton, la fixant avec ce sérieux qui t’a longtemps caractérisé.  « Promis. Craché, Mo chridhe. Sur les mains et les genoux. Et des milliers de kilomètres. » Les termes sont enfantins mais tu n’as rien connus d’autres que les parjures des adultes. Alors, pourquoi ne pas essayer ? Faire les choses correctement. Irrévérencieusement. A votre image comme la pointe acide de la victoire qui roule dans les mots de suffisant de ta future amante ● Dis-moi, chasseresse, qui sera le vrai prédateur dans ce cas ? Celui qui traque ? Ou celui qui attire l'autre dans son piège ? ● La pulpe écorchée de ses phalanges retracent avec délicatesse l’angle aigu de ta pommette. Un sourire énigmatique fleurit sur tes lèvres abîmées par les baisers et la guerre avant que tu ne glisses « Toute personne qui désire, de chasseur devient gibier. La véritable question, Vincianne, est de savoir si le véritable prédateur est celui qui poursuis sa proie jusqu’à en obtenir l’entière reddition ou si c’est celui qui arrive à faire croire au dernier qu’il est une proie inoffensive jusqu’à ce qu’il ait renfermé ses crocs sur sa jolie petite gorge. »

Tes dents mordent doucement ta lèvre inférieure. Tu sais que ce n’est pas Fair Play puisque dans cette histoire, tu as longtemps été celle que l’on chasse. Toutefois. Semer le doute dans un cœur prêt à entendre de belles histoires n’a jamais été un crime ? N’est-ce pas ? Le miel de vos jeux. Un enrobage d’écorchures et de morsure pour masquer l’indéfectible affection. Ou est-ce le contraire ?  Tes mains glissent sur sa nuque. Douceur d’une caresse. La tension d’une attache. Qu’est-ce qu’il adviendrait si tu te montrais soudainement faible ? Inconsciemment, tu as ta réponse. Voilà pour les liens. De longues longes de soie Rouge Sang comme une synthèse parfaite de l’amour et de la mort. Comme les fils écarlates tressés dans tes cheveux. Une atteinte paroxystique d’un équilibre paradoxal. ● Il me tarde de savoir si tu sauras me faire agoniser, chérie. ● Plus qu’une confirmation, c’est sans doute le signal que tu attends. Pour prendre le pouvoir. Cela ne se reproduira sans doute pas avant longtemps. Parce que de vous deux, c’est elle la plus forte. Alors, tout contre ses lèvres, tu susurres : « Honey, il n’y a rien que je ne puisse résoudre avec un peu de chocolat. »



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