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I'm latching on, babe, now I know what I have found. I can't find your silver lining, I don't mean to judge. How do you do it ? You got me losing every breath. What did you give me to make my heart bleed out my chest ?    

© code by anaëlle.
BRICK BY BORING BRICK

If there are boundaries I will try to knock them down

Déroutant, j'étais tout simplement dérouté, à la dérive. Je n'arrivais pas à croire que renouer avec le Liam d'avant allait être aussi brutal. Non, je ne pouvais pas accepter de telles paroles, aussi douces et sincères, dans un monde cruel et faux. Ce n'était pas possible. Nous étions l'impossible. Nous étions l'interdit. Et elle venait tout perturber, comme elle savait si bien le faire. L'amour, qu'était-ce ? De la simple magie revêtant une illusion du miroir de Risèd ? Une Lestrange, ce nom plein de terreur, d'horreur et de rumeurs plus folles les unes que les autres, avec un O'Daire ? Sang-mêlé, impur et traître ? Les traîtres changeaient en fonction des époques, passant parfois au statut de héros. Et j'avais peur pour Gwen, en pensant à l'après. J'étais persuadé que tout cette histoire se finirait un jour ou l'autre, que je pourrais redevenir un sorcier et non plus un simple objet mais j'avais peur. Lorsque tout se finira, et que l'heure des comptes aura sonné et les Lestrange retrouveront leur place : Azkaban. Mais Gwen, elle était différente de ces gens-là. Elle était capable d'aimer, elle était capable de s'intéresser aux autres. La Serpentard l'avait fait pour Duncan apparemment, elle prenait des risques pour moi. D'énormes risques. Encore une fois, elle faisait partie des grands et moi.. Je n'étais rien. Je n'étais plus rien et je ne voulais pas la salir avec ce que je pouvais être : le néant, un objet d'amusement. Je baissais la tête face à tant de sincérité. Je me sentais mal, je m'en voulais de ressentir des choses à nouveau, autre que la peine et la haine, la souffrance et sécheresse. Mon regard était vide, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse. « Mais.. » Quelle éloquence. « Tu mérites mieux que ça. » Je me désignais d'un geste nonchalant, presque insultant. J'étais en guenilles, incapable de quitter ce haut et cela, même au moment des enchères. Il s'était comme ancré en moi, se mêlant avec mes cicatrices diverses et variées. Elle était la grâce, elle était belle. Je la trouvais belle, et je n'avais eu d'yeux que pour elle depuis cet instant fameux du cognard malheureux. Gwen était mon unique, la seule que je voulais et la seule dont j'avais besoin. Mais je ne pouvais pas lui demander un tel sacrifice.

Je l'observais, avec un regard plus tendre. La Serpentard avait froid, son teint, pâle, devenait aussi blanc que la neige qui nous entourait. Ses vêtements étaient glacés, par ma faute. Je l'écoutais, après avoir brutalement rompu notre baiser. Le goût de ses lèvres m'avaient manqué. Sa chaleur aussi et je me rappelais le vide qui m'avait envahi lorsqu'elle avait cessé de m'écrire. Ses mots, assassins mais criants de vérité, me fendirent le coeur. Je passais machinalement ma main sur mon torse, comme si cela allait changer quelque chose. Elle vint se blottir contre moi, je sentais son souffle glacé sur ma peau découverte. Toujours silencieux, je rompais tout contact, lui enlevant ma cape et la sienne, mains tremblantes et regard sérieux. « Tu es gelée Gwen. Le froid ça te fait dire des contes dignes de Beedle le Barde. » J'esquissais un sourire, le premier depuis Poudlard que j'osais échanger avec elle. Je ne souriais plus et il avait fallu attendre Ysolde pour que je puisse réapprendre à sourire, comme s'il s'agissait de la composition d'une potion extrêmement complexe. Je déglutis, me rapprochant d'elle. Ma main chaude caressa son visage froid, alors que mes bras s'enroulèrent lentement, car trop manquant cruellement d'assurance. Je me laissais aller un peu plus contre elle, tentant de la réchauffer du mieux possible.

« Gwen.. » Je relevais son visage angélique de mes doigts abîmés, l'observant avec une nouvelle tendresse. «  Je te, j'ai.. enfin tu vois. Ce que tu m'as dit, je le ressens aussi. Ca l'a toujours été et ça le sera toujours. Et.. » Je marquais une pause, cherchant à abolir cette barrière, ces briques que j'avais dressées autour de tout sentiment pour survivre à Azkaban, aux tortures quotidiennes, à la douleur et au chagrin. « Même si je pourrais jamais te demander de prendre de tels risques, je suis heureux de te voir. »Pour certains, cela ne se voit pas, pensant que je cache ma joie derrière ce physique, trop musclé, trop marqué. Ma joie, je l'avais laissée en Irlande, lors du massacre de ma famille. Démontrer ce genre de choses, je n'en étais plus capable. Rire, sourire à pleine dent, je n'y arrivais plus. Je caressais son visage, ses cheveux doux et soyeux, m'arrêtant brusquement, avec cette fichue crainte de l'abîmer, de la salir qui refaisait surface. J'approchais lentement mon visage du sien, respirant plus fort et de façon plus saccadée. « On m'a appris qu'il valait mieux demander pardon que la permission. » Mes lèvres se posèrent sur les siennes, avec autant de maladresse que de sentiments. De mémoire, c'était la première fois que je l'embrassais de moi-même, sans lui rendre un de ses tendres baisers. Par Merlin, elle me perdait.
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J’éloignais toujours très loin de moi mes plus douloureuses pensées. Un jour ou l’autre je lui dirai la vérité sur moi. Sur mon identité, sur mon physique. Tout ce qu’il voyait aujourd’hui n’était que de la poudre aux yeux. J’ignorais moi même à quoi je ressemblais réellement. Lorsque plus jeune j’avais eu une altercation avec Severus il m’avait avoué que les potions que j’ingérais quotidiennement ne changeait rien à mes yeux. Je me raccrochais donc à mon regard, seul chose qui m’appartenait réellement. Il y avait eu des moments ou j’avais voulu arrêter d’ingérer ces potions et découvrir qui j’étais mais le danger était trop grand. Je rêvais de découvrir les personnes qui m’avait donné la vie, une simple photo, un nom... Une image à laquelle me raccrocher. Ils étaient morts et rien ne pourrait me les ramener mais savoir que j’avais le sourire de mon père, le rire de ma grand-mère et le regard de ma mère était un luxe pour moi. Je le rêvais fréquemment jusqu’à ce qu’un Lestrange ne me réveille. Severus n’en démordait pas et les souvenirs refaisaient surface de façon bien trop rare et trop aléatoire pour que j’y décéle le faux du vrai. Comment réagirait Liam ce jour-là? Mes mensonges ne visait qu’à le protéger, à me protéger, à protéger Severus et ma mère. Le poids du silence pesait si lourd sur mes épaules et pourtant je ne le poserai que le jour au j’aurai la certitude qu’il ne ferait de mal à personne. Dans ce monde ou le mal régnait en maître il mettait à l’abris ceux qui m’avait protégé d’une mort certaine. Il existait trop d’inconnu dans mon paysage de souvenirs pour que je lui en parle, c’était trop douloureux. Je n’avais pas le droit d’ajouter à sa peine, de m’épancher, moi qui était du côté le plus enviable de la barrière. Mais il avait à mes yeux tout ce que j’aurai souhaité avoir, il avait eu une famille qui l’aimait et il savait qui il était même si j’avais vu dans son regard que le doute commençait à s’immiscer dans son esprit. Je me donnais comme une mission personnelle de lui rappeler qui il était et combien il comptait pour moi. Il était plus précieux que mon nom ou mon sang et c’était une de mes plus grande certitude. Ma venue en ces lieux était égoïste mais depuis qu’il avait été vendu je m’approchais de ce manoir, épiais ses occupants guettant la moindre occasion qu’il soit seul. Il y en avait eut avant aujourd’hui mais je n’avais pas eu le courage d’avancer... un pas en avant deux en arrière, un ballet qui avait duré de long mois jusqu’à ce que ma crainte d’être découverte se mue en peur de le perdre lui. Ne redis jamais ça. Comment pourrais-je trouver mieux qu’un Irlandais au corps d’Apollon, au coeur pur et au sourire qui me fait craquer... Je lui offrais le mien, de sourire et effleurais ses lèvres du bout des doigts. Oui, il m’avait fait craquer et il me faisait encore craquer. Il me rendait toute... oui folle de désir. Si à Poudlard les amourettes et les hormones aidait au rapprochement nous avions tous deux grandis et il était devenu un homme. Un homme qui me faisait éprouver des sentiments nouveaux. Peu m’importait qu’il porte des vêtements de grand couturier sorcier ou des guenilles, que son corps soit recouvert de cicatrices ou qu’il soit semi-loup. Tout cela faisait partie de lui et j’avais moi même une cicatrice qu’il finirait par découvrir, elle n’était ni discrète, ni minuscule. Je fus surprise qu’il reprenne sa cape et encore plus qu’il m’ôte la mienne. Je... suis sincère... Dis-je en claquant des dents. Ma robe de sorcier, bleu nuit (pour ceux que ça intéresse) allait finir par sunir avec mon teint, d’ailleurs le vent venait en ajouter une couche et j’étais rassuré qu’il passe ses bras autour de moi. Si seulement j’étais aussi douée pour l’écriture j’aurai choisi cette carrière. Rédiger et illustrer des livres pour enfant faisait partie de mon top 5 des métiers que j’aurai aimé faire. J’avais posé mes main sur son ventre et ma tête sur son torse tentant au mieux de me réchauffer. Il me releva la tête et je l’observais avec tendresse tout en l’écoutant. Il m’aimait même s’il lui était difficile de le dire en ces termes, ses yeux parlaient pour lui et cela me suffisait. Je comprends. Tu n’auras jamais à me le demander... je serai près de toi dès que l’occasion se présentera. Je connaissais assez bien les habitudes des Carrow et j’avais l’avantage d’être un animagus discret. Si Liam ne parvenait plus à le dire me concernant c’était tout l’inverse. Sa présence me faisait pousser des ailes et j’avais plus à perdre aujourd’hui avec lui que je n’avais pu avoir à en perdre par le passé. Je frissonnais de le sentir caresser mon visage, mes cheveux, tant de froids que de peur qu’il ne découvre justement cette cicatrice que je cachait toujours sous mes cheveux et mes vêtements. Il m’embrassait et je lui répondais, lui rendant avec ardeur son baiser. Sur la pointe des pieds j’ajoutais de la fougue à ce moment. Mes mains caressait son torse, remontant jusqu’à son cou ou je découvrais la naissance d’une cicatrice encore vive. Je prenais soin de l’éviter pour que la douleur ne se mêle pas à ce moment de tendresse. Je caressais sa nuque et ne quittait ses lèvres que pour reprendre de l’air. Ne demande jamais pardon.... pas pour ça... Ni même ma permission d’ailleurs. Je ne m’étais jamais privé pour l’embrasser alors il avait tout intérêt à en faire tout autant.Réchauffes-moi s’il te plait... je suis bien dans tes bras et... ce manoir est complètement vide maintenant, profitons-en. J’avais espionné assez longtemps pour voir chaque membre de la famille partir un à un jusqu’à ce que Lazarius et son “ami” ne quitte les lieux en dernier.
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BRICK BY BORING BRICK

If there are boundaries I will try to knock them down

Un dossier, en voyant Gwen ici, j'avais eu peur de n'être qu'un simple dossier, du ministère. Qu'elle m'ait tout simplement oublié, une petite amourette dans le coeur de la grande Lestrange. Qu'elle ait joué, et que je finisse par perdre. Elle était troublante, ses grands yeux bleus m'envoûtaient et son sourire me réchauffait le coeur. J'avais peur des sentiments, j'avais peur de ce qui faisait de moi un O'Daire. L'altruisme, l'amour de son prochain, l'honneur et le courage.. Autant de valeurs qui sont désuètes désormais. Je me refusais à toute sensation pour me préserver. Ma peau ne connaissait que la douleur, plus aucune tendresse et Gwen arrivait, bouleversant tout. Je ne savais plus sur quel balai voler. Et lorsque sa bouche aux goûts d'Eden échappa quelque compliments, je ne pus m'empêcher d'arquer un sourcil, me demandant s'il s'agissait d'une mauvaise farce des Weasley ou si c'était vrai. J'eus un violent souvenir, d'une séance musclée de torture où le bourreau s'était mis en tête de me détruire moralement et physiquement. Je n'avais pas la prétention d'avoir la beauté d'une Vélane au masculin, ma nature de semi-loup faisait que j'étais ainsi fait. Du moment que cela convenait à Gwen, j'étais pleinement satisfait. « Peut-être un sorcier qui pourra avoir le sang pur.   Ca ne se détruit plus. Je sais plus sourire, je suis rongé Gwen, je suis plus le Liam de Poudlard. » Baissant la tête, j'avais honte de ce que j'avais pu devenir. Mon corps était rongé à l'intérieur, abîmé à l'extérieur. Tout ce qu'elle venait de dire était ruiné, et elle semblait encore y croire de ses grands yeux bleus.

Je lui avais retiré ma cape, puis la sienne, de façon à la débarrasser de ce qui était trop froid et qui pouvait faire obstacle à nos chaleurs corporelles. Je ne tenais pas à ce qu'elle tombe malade, non. Tout ce cirque était de ma faute et je ne tenais pas à aggraver la situation. Mes bras la capturèrent, la serrant contre moi pour la faire profiter au maximum de la chaleur semi-bestiale que je pouvais dégager. Son parfum adoucissait mes narines, faisant planer un sentiment de bien-être dans le moindre neurone de mon cerveau. « Si je décide de te croire, je te mets en danger. Je tiens trop à toi, promets-moi que tu viendras lorsqu'il y aura le moins de danger possible. Promets-le moi Gwen. » Je devais faire face à ce qui pouvait ressembler à un épouventard : j'avais finalement besoin de quelqu'un. Mais ce quelqu'un n'était pas n'importe qui et cet épouventard prenait la forme d'un Risèd, puisqu'il s'agissait de Gwen. L'embrassant tendrement, notre baiser ne tarda pas à se transformer en tout ce qui nous était interdit. L'ardeur, la passion. Je ne tardais pas à la porter, la mettant à ma hauteur. Ses mains sur moi me firent frissonner, et mes muscles commencèrent à se détendre dans un hasard étrange mais heureux.

Je la reposais délicatement au sol, intrigué par son idée de vouloir pénétrer le Manoir Carrow. Je pris nos capes sur mon épaule et ne tardai pas à la porter elle-aussi. Une fois à l'intérieur, l'Elfe de maison me regarda, l'air intrigué et inquiet. « Dis rien au maître, s'il te plait. Elle a froid. Est-ce que tu peux t'occuper  de sa cape ? » L'Elfe acquiesça, malgré lui, car il avait conscience des risques que je lui faisais prendre. Cet Elfe, je le respectais et lui aussi, il avait soigné mes côtes et ma lèvre fendue à mon arrivée ici et je tâchais de l'aider au maximum. Et, inversement. Je pris Gwen par la main, l'emmenant discrètement dans les combles du Manoir, jusque dans le grenier et au finalement, dans mon "antre". Je ramassais le collier de ma mère, le cachant dans ma poche. La couverture, par terre, à côté du lit, laissait voir l'état de mes nuits. Je la ramassais et la plaçais sur ses frêles épaules.  Je caressais sa joue, embrassant son front à nouveau. « Tu, ça va mieux ? Je suis désolé de te faire vivre tout ça. » J'observais la pièce, commençant à éprouver de la honte de la faire venir dans un lieu pareil. Tout y était rudimentaire, mais j'avais eu droit à un certain confort au regard de ma condition de rebut. Un lit, une couverture, une armoire vide et une fenêtre avec une vue imprenable sur le parc des Carrow, enneigé. C'était ma fenêtre sur la liberté. « Tu comprends pourquoi je te dis que j'ai pas à me plaindre. » Je m'assis lourdement sur le lit, ébouriffant mes cheveux. « Tu m'as manqué Gwen. » Finis-je par souffler, les yeux rivés sur le sol. Je l'observais. Elle était belle. Les Vélanes pouvaient passer pour des trolls des montagnes à côté. « C'est pas grand chose et beaucoup à la fois. On pourra être tranquilles ici. Lazarus ne monte jamais, il m'appelle. » Je passais mes doigts sur ma Marque, en forme de sablier, tentant de lui sourire.
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La vente de Liam était un souvenir qui me hantait régulièrement. Ce jour là, je n’avais pas moi-même préparer la vente. Je formais un jeune collègue et je lui avais laissé le soin de mettre au point la vente de A à Z. Bien sûr j’avais prévenu les sponsors et m’était occupé des acheteurs puisqu’il fallait autant de discretion que d’assurance et de renom. Mes ventes se déroulaient bien parce que mon nom avait attiré du monde puis ma réputation s’était construite sur la bonne tenue de mon travail. Mais ce jour-là c’était lui qui s’était occupé du choix des rebuts à vendre, de Liam. Je n’avais même pas jeter un oeil aux préparations... Aussi ce n’était que lorsqu’il pénétrait sur l’estrade que je découvrais l’homme que j’avais éloigné de moi soi-disant pour son bien. J’avais été incapable de prononcer le moindre mot, esquisser le moindre mouvement. j’étais resté là, bêtement sans bouger jusqu’à ce qu’il soit vendu. Une fois la vente terminée je m’étais empressé de prendre son dossier, voir ce qui lui avait été fait, voir ce qu’il avait pu subir ainsi que ces proches. Il y avait quelques photos prisent par les préparateurs... ces cicatrices, ces marques sur son corps avant et après son passage à Azkaban. J’avais été malade toutes la nuit et j’avais passé la journée suivante sous ma forme d’animagus aux abords du manoir Carrow sans jamais l’apercevoir. Heureusement, en quelques sortes. Si j’avais vu un Carrow lever sa baguette sur Liam je me serai retransformé et j’aurai sans aucun doute jeter un sort sur cette personne... Malheureusement j’aurai été seule contre 4 ou 5 si toute la famille était présente et je n’aurai fait qu’empirer sa situation et courir à ma perte. Alors, oui, j’imaginais régulièrement les traitements qu’ils avaient pu lui faire subir et j’espérais pouvoir un jour lui offrir plus encore de moments de tendresse, non pas pour effacer ce qu’il avait subit mais pour apaiser, un peu, sa peine et sa douleur.  Liam... ton sang est aussi rouge que le mien et c’est tout ce qui m’importe. Oui, avouez qu’il aurait été vert que nous n’aurions pu espérer former un couple cohérent -hrm-. Ma main passait dans sa chevelure qui, elle n’avait pas beaucoup changer.  Oui, tu as changé, j’ai changé mais mes sentiments, eux, sont restés intacts. Jusqu’à ce que la vie soit plus douce je sourirais pour nous deux... Je te réapprendrais ces gestes tendres. Je sais qu’ils sont là, dans ton coeur. Juste en dessous de ma main. Il fallait qu’il me fasse confiance, qu’il croit en moi, en nous. Qu’il me permette de lui réapprendre à aimer, de lui réapprendre la douceur, la tendresse. J’avais foi en lui, il était ma bouée de sauvetage, le pilier solide en qui j’avais la plus grande confiance.  Je te le promets. Promesse naturelle puisqu’elle le protégeait lui autant que moi. Il repris les capes puis moi, me portant comme si j’étais une simple poupée de chiffon. Il se dirigeait vers le manoir et j’étais étonnée de la rapidité avec laquelle il me menait à l’intérieur. J’allais me métamorphosé à la vue de l’elfe de maison mais Liam lui demanda son aide... il avait vraisemblablement confiance en lui. Il me rappelait Twix, mon elfe de maison en qui je pouvais également avoir toute confiance puisque je savais qu’il ne répétait rien à aucun autre membre de ma famille. Les elfes sentaient les personnes, la bonté, la vérité, tout comme les mauvais côtés, ils savaient faire le tri entre le vrai et le faux... Ces être étaient en règle général d’une grande utilité et d’une grande fidélité. Je le remerciais en silence d’un signe de tête suivant au pas de course Liam. J’observais la pièce ou il vivait. Il semblait dormir sur le sol malgré la présence d’un lit... Je resserrais la couverture qu’il plaça sur mes épaules et je lui offris un sourire.  Je vais bien ne t’inquiète pas, je ne suis pas en sucre. Je n’allais donc pas fondre à cause de la neige fondue sur ma peau.  J’ai décidé moi-même de venir ici et de me cacher des heures durant dans la neige, tu n’es pas responsable Liam. Je m’approchais de la fenêtre, observant le paysage. Nous aurions presque pu nous voir mais il y avait trop de propriété entre les deux terrains. Je l’observais s’installer sur le lit, il m’observait comme s’il me redécouvrait. Comme lors de notre première rencontre je n’étais pas au top de ma forme. Ma robe collait à ma peau et je serrais la couverture autour de moi. Mes cheveux collait à mon visage et ma cicatrice me tirait un peu, l’eau devais s’y infiltrer légèrement. J’aurai préféré te savoir ailleurs mais je me contenterai de ce “peu” qu’ils t’offrent... Je m’agenouillais en face de lui et caressais son bras, son tatouage, je remontais jusqu’à la cicatrice sur son flanc embrassant l’un puis l’autre, je remontais encore sur son cou, une caresse et un baiser sur chaque “plaies” pour trouver enfin celles sur son visage près de son oeil. Du bout de doigts je la dessinais avant de déposer mes lèvres avec une infini délicatesse. Je descendais un peu plus bas pour retrouver ses lèvres.
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If there are boundaries I will try to knock them down

J’étais tout effrayé, perturbé. Gwen m’emmenait battre des chemins qui m’étaient inconnus. Elle m’avait laissé à l’entrée de ce monde délectable, pour finalement m’y planter en plein milieu, me forçant à rebrousser chemin, pour mon bien. A croire que la direction que nous prenions était des plus dangereuses mais des plus agréables aussi. Quitte à mourir, autant que cela soit sans aucun regret, ni même aucun remord. J’avais envie de vivre, comme un sorcier mais nous étions tous soumis à la survie, comme de vulgaires ombres de nous-mêmes. En voyant Lazarus Carrow, qui était du « côté » de l’Histoire, mais malheureux, vide à l’intérieur malgré son poste de sous-secrétaire d’État, je me disais qu’un régime avec de telles personnes, ne pouvait durer. Avaient-ils déjà aimé autre chose que leur propre reflet ? Avaient-ils pu vivre librement, sans s’occuper de leurs propres intérêts qui les enchainaient à une vie misérable, médiocre. J’avais été heureux, j’avais été aimé. Ce n’était que de vagues souvenirs d’une douceur des plus délectables, éloignés par la force de la violence, les coups de torture et l’enfer d’Azkaban. La peine indicible qui devenait gouffre, de la perte de ma famille m’avait fait tenir car transformée en haine, j’avais l’impression que plus rien ne pouvait m’atteindre. Ma peau s’était finalement habituée aux plaisirs du geôlier. Mon esprit s’était accoutumé à la solitude et mon cœur avait cessé de battre pour qui que ce soit. Non, il le faisait par impure mécanique, brassant des cendres de ce que j’avais pu être. J’étais de glace alors que tout mon être ne demandait qu’à s’embraser. Peut-être était-ce pour cela que j’avais voulu en finir avec le geôlier des enchères lors de ma vente. Je ne savais plus comment être, quoi faire. Leur foutue histoire de rebut et d’objet commençait à entrer dans ma tête, me déstabilisant littéralement.
Je lui en demandais trop, je le savais pertinemment. Prenant la forme d’un fardeau trop lourd, je ne voulais pas lui coûter un peu plus. Elle venait, elle voulait me retrouver et je n’étais bon qu’à être pessimiste. Je n’étais bon qu’à être mauvais. Mauvais pour elle, mauvais pour nous. Je relevais le regard, la fixant, comme si ce qu’elle me disait étaient des paroles venues d’une prise d’orviétan. Cela ne pouvait être réel. Comment arrivait-elle encore à sourire par ces temps de malheurs ? Ma main passa sur sa joue, redessinant ses traits parfaits. Je la remerciais, sans dire un seul mot, juste par un geste sincère. Finalement, j’en arrivais à faire l’inacceptable, faire entrer quelqu’un sans la permission de mon sorcier. Après tout, elle avait froid. Préférait-il avoir le rhume d’une Lestrange sur les bras ? Ou même pire. L’Elfe était mon complice, je prenais à mon tour des risques pour elle, sans pour autant m’en soucier. Nous étions seuls après tout et son teint virait bleu sous la neige avec le froid. Le Manoir des Carrow n’était pas des plus accueillants au premier abord mais la pièce qui valait le détour était celle rassemblant toutes ses collections diverses et variées d’armures, d’artefacts gobelins. Lorsque je déplaçais ses commandes, j’aimais m’imprégner de l’ambiance assez solennelle de la pièce. Le temps nous manquait pour que je fasse connaître cet endroit à Gwen. Lazarus Carrow finirait bien par le lui montrer, si elle arrivait à se faire inviter dans ces lieux sinistres.
La Serpentard sembla apprécier la vue, c’était la seule chose méritant une quelconque attention dans la pièce. Mes yeux, eux, se posèrent sur elle, prenant pour la première fois de la voir avec toute l’importance qu’elle pouvait avoir pour moi et non une étrangère ou une menace. Élégante, c’était surtout son visage qui effaça tout le reste. Ses grands yeux bleus, son sourire réconfortant et ravageur. Gwen était d’une beauté qui en ignorait sa pareille, ou alors était-ce parce que mes sentiments perturbaient ma vision des choses. Songeur, je passais mes doigts dans ma barbe, pas encore aussi longue que celle de Merlin. Et pour la première fois, mes songes étaient agréables. Je pensais à notre rencontre, à l’infirmerie et à notre premier baiser. Je ne remarquais même pas que la jeune sorcière était à genoux devant moi, ce qui ne manqua pas de faire son effet. Sourcil arqué, l’air plus qu’étonné, je me demandais ce qu’elle avait en tête. « Qu’est-ce-que.. » Mes lèvres étaient comme paralysées, par des mots qu’elles ne pouvaient formuler tant ses gestes étaient agréables. Mes muscles se contractèrent lorsqu’elle passa ses lèvres sur mon cou et cette cicatrice qui avait du mal à se soigner car trop importante et trop négligée. Elle me démangeait, me brûlait alors que mon dos lui, était devenu insensible. Gwen continua, alors que je tentais de me détendre à nouveau. Ses doigts vinrent dessiner mes marques près de l’œil, qui tenta de se fermer par crainte et puis, me souvenant qu’il s’agissait de la Serpentard, j’abandonnais toute crainte. Ses lèvres étaient chaudes, elles apaisaient mes maux. Je l’observais toujours, ne me lassant pas de son regard sur moi. Je capturais ses lèvres à mon tour, la relevant pour qu’elle soit à son aise. Mes mains se posèrent sur sa joue, puis sur son cou, dégageant avec attention, ses cheveux légèrement collés par la neige fondue. « Tu es là, c’est plus que tout ce que je peux espérer. » Je ne craignais qu’une seule chose, la voir partir.


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Les émotions sont quelque chose de naturel, d’humain. Parait-il. J’ai grandis en étouffant les miennes, si bien qu’il m’a toujours été très difficile d’être sincère, avec qui que ce soit. Oh, bien sûr, il y a Severus que je considère comme un père et Ethaniel comme un frère, du moins à mi-temps. J’ai des amis, des proches, des connaissance. Un calepin rempli de nom, d’adresse avec des croix, quelques annotations. Voilà 18 ans que j’ignore tout de moi, de mon passé, 18 ans que j’invente et me comporte comme un pantin aux fils coupés. Et il est arrivé un jour sans crier “botruc” faisant volé en éclat toutes mes certitudes. Lui et son cognard, la rencontre avait été tant douloureuse qu’éprouvante. Comment imaginer que je le laisserai si facilement pénétrer dans mon monde imaginaire et pire encore qu’il y trouverait une place bien réelle. C’est comme s’il était le roi des lieux, son sourire appelait le mien, sa peau m’enivrait, son regard m’hypnotisait et j’avais tout gâché. Au fond n’ais-je pas toujours pensé n’être pas faite pour le bonheur? Je l’avais éloigné de moi lui laissant mon coeur. J’avais cessé de lui écrire, retenant mes mots, les jetants au feu lorsque l’envie de revoir sa signature se faisait trop forte et que ma plume s’était mise à écrire seule... J’étais folle. Folle de lui. Et je comprenais à cet instant que j’étais prête à tout pour qu’on ne me sépare jamais de lui. Le danger n’était pas une barrière assez efficace, la peur non plus. A ce moment précis je comprenais que je lui appartenais toute entière. Je n’avais envie que d’une chose, son coeur, son corps, son être tout entier. Mes gestes étaient instinctifs, je découvrais à chaque secondes. Mon corps frissonnait au moindre contact. Il se détendait sous mes baisers, mes caresses, j’en faisais tout autant jusqu’à ce ses doigts n’atteigne mon cou. Surprise, j’eus un mouvement de recul. Je n’étais pas chatouilleuse, non une mèche de cheveux s’était immiscé dans ma cicatrice et j’avais peur. Bêtement peur d’avoir mal, peur qu’il ne trouve cette marque répugnante. Cette cicatrice courait de la naissance de mon cuir chevelu jusqu’à la moitié de ma colonne vertébrale et n’était jamais complètement guérie... Elle n’était pas belle à voir et si ce n’est l’infirmière de Poudlard et Severus personne, jamais personne n’avait eu l’occasion de la voir où de la toucher.  Je suis désolée ... C’est idiot je n’ai jamais... Ce n’était pas le moment, c’était idiot, irrationnel même de penser qu’une cicatrice pouvait le faire fuir. Cette “peur” dissimulait sans doute l’angoisse qu’il n’ait pas les mêmes envies que moi à ce moment précis. Nous n’avions fait qu’échanger des baisers, de chastes baiser. Avant lui je n’avais connu personne après lui personne. J’étais novice et si je laissais faire mes envies je ne pouvais pas suivre les siennes sans les connaître. Je délassais le corset de ma robe dévoilant mes courbes, je découvrais ma nuque en remontant mes cheveux alors que mon autre main allait chercher la sienne pour la poser avec délicatesse sur ma nuque le laissant découvrir ma cicatrice. J’ai... moi aussi une marque de guerre... Un peu d’humour pour me détendre... pour le détendre aussi. Les cicatrices chez les hommes étaient des marques de guerre, chez les femmes il s’agissait de marques indélébiles qui amoindrissait leur beauté. Je le laissais découvrir, ma peau, mon corps, laissant cette fois-ci les mains de Liam agir de leurs propres grès. J’étais toute à lui.
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I'm latching on, babe, now I know what I have found. I can't find your silver lining, I don't mean to judge. How do you do it ? You got me losing every breath. What did you give me to make my heart bleed out my chest ?    

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BRICK BY BORING BRICK

If there are boundaries I will try to knock them down

Ma chaleur corporelle semblait plus élevée que d'habitude. Les battements de mon coeur se faisaient plus forts, plus saccadés. C'était la première fois que je ressentais ce genre de choses de la manière la plus délectable. Jusque là, ma peau et mon coeur ne s'étaient emballés que pour la torture et la peine. C'était une nouvelle gymnastique qui me terrifiait autant qu'elle pouvait être agréable. Je me sentais déchiré entre le désir, l'envie et le dégoût. J'avais l'impression de salir Gwen, que ce que nous faisions n'était pas ce que les autres pouvaient attendre d'elle et que ce que je faisais était une insulte à son rang. Je ne voulais pas être égoïste et risquer de la perdre définitivement mais rien ne m'assurait que je pourrais la voir. Je réfléchissais trop et cela me rendait nerveux. J'avais encaissé les tortures les plus cruelles pour me retrouver à avoir peur de Gwen et de ce qu'elle pouvait évoquer en moi. Je ne m'abandonnais pas entièrement à elle, de peur que ce qu'elle trouve ne lui plaise pas. De peur qu'elle puisse voir les ravages de ces deux années. Son regard sur moi m'apaisait, dissipant ces quelques doutes pour tâcher de profiter de cet instant qui nous était offert.

Je la voulais, elle et nulle autre personne. C'était ainsi, et je ne pouvais me résoudre à la perdre encore une fois, même si cela devait rimer avec Azkaban. Gwen Lestrange, poids d'un héritage qui n'était plus à refaire qui s'énamourait d'un pauvre rebut sans héritage aucun ? Ma famille était passée pour des faibles, car tournée vers les autres. J'avais été un traître pour avoir "aidé" des insurgés et surtout pour avoir blessé plusieurs rafleurs et un mangemort, marqué à la main que je saurais retrouver en temps et en heure. Son mouvement de recul m'inquiéta, pensait-elle la même chose que moi ? Est-ce que je la dégoûtais au final ? J'arquais un sourcil, avant de baisser mon regard sur le sol, me privant tout contact possible avec la jolie sorcière. Ma main avait-elle été déplacée en touchant son cou ? J'avais eu l'impression de toucher sa peau et ses cheveux, rien de plus. Sa voix douce et mélodieuse me fit poser le regard à nouveau sur elle. Je déglutis face à ses excuses. Elle n'avait pas à l'être. « T'as pas à être désolée, c'est juste que moi non plus.. » Finis-je par avouer, rougissant et penaud. Je n'avais goûté qu'à ses lèvres, n'avais ressenti que la chaleur de son corps et de ses gestes tendres.

Elle délassa le corset de sa robe, faisant oublier à mon coeur comment battre correctement. Je me levais, intrigué par ce que Gwen dévoilait. Allant vers elle, mes yeux suivirent indiscrètement le dessin de cette cicatrice, que j'avais touché par mégarde. Elle n'avait pas l'air d'être encore bien guérie, parfois vive à certains endroits. Je me demandais ce qu'il lui était arrivé et quand est-ce que cela avait pu avoir lieu. J'étais désormais plus inquiet qu'autre chose. Sa remarque me fit sourire, alors qu'elle prenait ma main pour la poser avec le plus délicatesse possible. Je la laissais faire, de peur de lui faire mal à cause de ma maladresse et de mon incapacité à connaître ma force. « Comment est-ce arrivé ? » J'embrassais le lobe de son oreille avant d'effleurer avec le plus de précaution possible sa peau, frôlant parfois sa cicatrice imposante mais nullement repoussante. J'étais simplement désolé de la voir marquée ainsi par la vie. Elle était d'autant plus belle ainsi. Ma main descendit timidement jusqu'à la chute de ses reins, alors que je rompais tout contact pour enlever le morceau de tissu qui me servait de haut. J'arrachais alors brusquement ma peau, qui s'était refermée en emportant quelques fils. « Tu n'as pas à rougir de tes marques. » Je tournais délicatement son bassin, nous nous faisions désormais face. C'était la première à me voir ainsi. Je n'avais pas montré mon corps abîmé à qui que ce soit. Même le jour des enchères, même à ma sortie d'Azkaban. J'avais bien trop honte pour oser montrer cela à n'importe qui. Mais Gwen n'était pas n'importe qui et j'étais résolu à le lui montrer.
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Mon corps répondait à chaque sollicitation, il s’était réchauffé à une vitesse très inhabituelle. Mon cœur, lui, prenait le rythme d’un piano désaccordé dont une dizaine de pianistes le solliciterait en même temps, autant dire que le son qui me parvenait était brouillé par un bourdonnement incessant. Les battements, forts et irréguliers en serait presque douloureuse si ma tête ne propageait pas dans tout mon être une sorte de drogue qui m’invitait à d’autres plaisir. Je n’étais pas une fille facile, on m’avait parfois surnommé le glaçon de ce côté-là parce que j’avais éconduit quelques prétendants mais aujourd’hui je n’étais qu’à lui-même si mon geste de recul n’allait pas en ce sens. Ses paroles me rassurèrent tout comme son regard. Je posais ma main sur sa joue et lui souriais avec tendresse. Je suis comblée que ce soit avec toi… Nous étions rouge tous les deux mais, qui sait, nous nous souviendrons de cet instant avec émotion et amusement et le rouge de nos joues pouvaient tout à fait provenir de la chaleur qui régnait dans cette pièce. Décidément je n’étais vraiment, mais alors vraiment pas douée. Moi qui partait avec l’intention d’être forte pour deux, je me retrouvais à jouer la vierge effarouché qui a peur de dévoiler son « petit » problème de peau. Bon, cette cicatrice n’était ni petite et ni particulièrement agréable à regarder, certes, mais elle faisait maintenant partie de moi depuis tant d’années que lorsqu’elle ne tirait pas je l’oubliais complétement. Le problème étant justement que j’ignorais tout de la façon dont elle était « entrée » dans ma vie. J’avais posé la question plusieurs fois à Severus mais son explication restait nébuleuse et il coupait court à toutes discussions assez rapidement. Autant dire que je doutais qu’il s’agisse de la vérité. Je savais que cacher la vérité pour protéger quelqu’un était louable, je le faisais tellement souvent mais cela restait un mensonge et un jour ou l’autre il serait exposé au grand jour. Heureusement j’étais à mille lieux de penser à Severus et son mensonge, non mes pensées étaient tournées sur une seule personne que je ne voulais pas décevoir. Je frissonnais quand ses lèvres touchèrent le lobe de mon oreille et le laissait découvrir cette satanée cicatrice. Il me posa la question légitime du comment et j’y répondais de façon assez naturelle, regardant devant moi, imaginant la scène dont je ne me souvenais pas moi-même. Un miroir m’est tombé dessus, j’étais très jeune et la plaie ne se referme jamais complétement… Voilà pourquoi, aujourd’hui, par exemple elle me tirait un peu. Je resserrais un peu ma robe angoissée qu’il n’en demande d’avantages puisque je n’avais pas les réponses. Ma jeunesse au moment des faits expliquait peut être en partie mon absence de souvenirs mais cela n’expliquait pas tout. Il me fit pivoter et mon regard se posa sur son torse, musclé mais marqué par toutes les épreuves qu’il avait subi… Je ne pouvais cacher une lueur de tristesse, j’aurai pu lui épargner ça, j’aurai dû lui épargner ça. Il aurait fallu que je bouge, que je hurle ce jour-là mais je n’avais rien fait et Liam était marqué à jamais de mes erreurs… J’approchais mes mains de son torse, l’effleurant avec douceur. Mon regard se figea dans le sien. Tu n’as pas à rougir des tiennes non plus. Je baissais les yeux et avouait dans un murmure. J’en suis responsable d’ailleurs. Si j’avais bougé ce jour-là… Il avait tous les droits de m’en vouloir, il savait que j’avais les moyens de le faire, l’argent et l’occasion mais je n’avais pas levé le petit doigts. Mes mains se serraient sur ma robe au niveau de ma poitrine. Je me dégoûtais d’avoir agi de la sorte.
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BRICK BY BORING BRICK

If there are boundaries I will try to knock them down

Elle éveillait des instincts insoupçonnés jusque là. La possessivité, l'envie, l'amour. Je ne voulais plus être sans elle et c'était ce que je redoutais depuis l'instant où j'avais failli lui trancher la tête. Je l'aimais, et cela ne s'était pas amoindri avec les années et la distance, et même l'absence. J'étais crédule, naïf mais surtout faible. Cela avait conduit ma famille à sa perte, et cela ne pouvait en être autrement pour mon sort. Non, nos sentiments étaient une partie intégrante de notre être, j'avais appris à vivre avec, à les dompter mais jamais à les écarter. Voilà pourquoi ma famille ne représentait aucune menace pour le gouvernement et le Magister, du moins, c'était ce que je pensais jusqu'à cette nuit du 15 septembre 1999. Et même si je me pensais faible, j'étais ressorti d'Azkaban avec à peu près toute ma tête, ce qui était un exploit. Ce qui me faisait tenir était la haine, la colère et non plus l'amour de ma famille. Ou peut-être que si, mais ce n'était pas la piste que je privilégiais. Je réfutais toute forme d'amour ou d'attachement mais j'étais vite rattrapé par ma vraie nature, quelqu'un qui ne peut s'empêcher d'aller au devant des problèmes et donc au devant des autres. Ou l'inverse, je ne faisais plus vraiment la distinction.

Je fermais les yeux en profitant pleinement de la chaleur de sa main sur ma joue. Ses mots me touchèrent en plein coeur, qui ne put s'empêcher de louper un battement. « Ca ne peut qu'être toi. J'ai, je.. Y'a que toi. » Façon maladroite de lui faire comprendre qu'il n'y avait qu'elle pour qui mon coeur pouvait battre désormais. Qu'il n'y avait qu'elle que je voulais et surtout que je ne voulais me donner qu'à elle. Oui, elle, la Lestrange, la Serpentard, la fonctionnaire du Ministère aux enchères. Elle, la sang-pur. Tant de choses qui nous séparaient mais au final, pour mieux nous rassembler. Je ne la connaissais pas tant que cela, mais je voulais la connaître d'avantage, qu'elle n'ait plus aucun secret pour moi. Je rêvais de pouvoir lui dire ces choses. Un jour, je l'espérais. J'arquais un sourcil, surpris par sa réponse. « Un miroir ? C'est dangereux chez toi.. Elle est belle parce qu'elle fait partie de toi mais tu peux pas la laisser comme ça. Elle doit te faire mal. » Je continuais à parcourir son dos, sa chute de reins. Sa peau était douce et chaude, c'était la première fois que je touchais une femme de cette manière. Mes mains, rêches et abîmées, essayaient d'être le plus agréable possible pour elle.

J'ôtais mon haut, la faisant pivoter face à moi. Mon regard n'avait pas quitté le sien, et je faisais l'effort de me dévoiler un peu plus. Une trace de tristesse envahit ses grands yeux bleus et je ne peux m'empêcher de caresser son visage, de redessiner ses traits en lui souriant. « Tu n'y es pour rien Gwen. Tu n'es pas comme eux et j'étais déjà comme ça ce jour-là. » La seule marque qu'elle pouvait voir et dont j'étais fier était sur mon flanc, c'était ce qui faisait de moi un O'Daire, un semi-loup. Le reste témoignait juste de l'amusement d'un geôlier trop zélé. Et de cela, j'en avais honte. J'avais été son objet pendant deux ans, il s'expérimentait, s'essayait à divers procédés de m'extirper des informations, ou juste parfois pour son propre divertissement. Mon dos, recouvert de marque, était insensible maintenant alors que mon cou, lui, était trop prompt aux douleurs occasionnelles.  Mes yeux glissèrent sur son décolleté, laissant entrevoir la naissance de sa poitrine. « Je, désolé.. » Je baissais la tête, posant mes mains timidement sur ses hanches. Nos lèvres se frôlaient, mon coeur me suppliait, mon corps entier avait l'impression de subir une torture d'être aussi loin de sa bouche au goût d'Eden. Haletant, je ne pus résister plus longtemps pour l'embrasser avec une ardeur nouvelle et une passion redécouverte. Je l'emprisonnais alors dans mes bras, incapable de me détacher d'elle.
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Les émotions humaines étaient douloureuses, les bonnes comme les mauvaises. Il était inconcevable pour moi, inespéré de ressentir quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un d’autre. La sincérité n’était pas une de mes qualité principale contrairement à la loyauté mais je savais que si j’omettais volontairement tout un pan de mon histoire mes sentiments pour Liam, eux, étaient parfaitement sincère. Mon corps ne pouvait mentir et je brûlais d’envie de m’abandonner dans ses bras. J’avais l’irrépressible envie de sentir sa peau sur la mienne. J’étais troublée, charmée, angoissée. La peur était quelque chose de récurent, peur de ne pas plaire, de mal faire, de ne pas faire, de faire trop vite, pas assez… Peur de trop y réfléchir et de ne pas assez agir ou peur de faire l’inverse. Passer pour quelqu’un de frigide ou son contraire. J’avais trop longtemps pris sur moi et aujourd’hui tout m’explosait au visage. Heureusement je ne pensais pas, du tout à ce qui nous séparait, non je rejetais en bloc la simple idée de le perdre à nouveau. C’était égoïstement trop douloureux et je ne voulais plus perdre celui pour qui j’étais prête à tout. Les paroles de Liam me rassurait, nous étions vraisemblablement sur la même longueur d’onde et mon sourire était à la fois amusée et terriblement maladroit. Par Merlin… ce qu’on est gauche… Nous étions tout sauf sûr de nous. Je sentais que Liam avait peur de trop me serrer dans ses bras, tout comme il avait du mal à dire à haute voix de façon clair ce qu’il pouvait ressentir. Je parvenais à dire je t’aime parce qu’il n’y avait jamais eu que lui dans ma courte existence. J’avais été privé de tout amour maternel ou paternel et Severus se refusait à jouer le rôle du père même s’il l’était à mes yeux. Alors je n’avais pas eu peur du poids des mots, je n’en connaissais même pas le ressenti, personne ne me l’ayant jamais dit. Comme je m’y attendais il était surpris de la raison de ma cicatrice et c’était bien naturel. Tu n’imagines même pas à quel point. La dangerosité de la demeure familiale… Je ne connaissais assez peu les relations qu’entretenaient les  Carrow entre eux mais chez nous, ce n’était pas rose tous les jours. En apparence tout allait bien, une mère et ses trois enfants, unis… et dès que la porte se refermait tout était différent. Une mère, ses fils et une intruse. Les coups, les sortilèges autant que les injures étaient monnaie courantes et j’y étais habitué mais il était clair que pour quelqu’un ayant vécu dans une famille aimante cela pouvait choquer. Un jour je poserais mon sac et j’en parlerai avec Liam mais pas maintenant pas quand cette souffrance n’était qu’un brin de paille comparé à ce qu’il avait pu vivre. Je la soigne ne t’en fais pas, ça tire juste un peu, parfois. Elle guérissait et se ré-ouvrait… de façon fluctuante. Cette cicatrice expliquait également un petit détail très hum… privée. L’absence d’un sous-vêtement qui laissait à Liam tout le loisir de profiter d’une vue dégagée de mon dos et… de mon décolleté. Il me caressait le visage, découvrant son contour. Je le laissais faire en l’observant. Nous nous étudions, scrutant le moindre mouvement de recul, d’approche, le moindre sourire naissant, la moindre gène et il y en eut lorsque son regard fut attiré vers une partie toute féminine de mon anatomie. Ne t’excuses pas… jamais. Je lui indiquais par là qu’il pouvait, s’il le souhaitait observer la moindre partie de mon corps, après tout j’avais moi-même délassé le corset de cette robe même si depuis je semblais m’y accrocher comme un strangulot à sa proie. J’étais gênée, il fallait l’avouer. Je ne m’étais jamais dévêtue devant qui que ce soit et encore moins devant un homme. Je frissonnais à chaque contact de ses mains sur ma peau mais ça n’avait là rien de désagréable bien au contraire. Je tentais d’éloigner les mauvaises pensées, ma culpabilité puisqu’il ne m’en voulait pas. Oh non, elle était toujours bien présente mais je me refusais de gâcher ce moment. Nous avions tous deux besoin de nous retrouver et nous découvrir c’est pour cette raison que je répondais avec ardeur à son baiser. Il m’entourait de sa chaleur et de son amour. J’ôtais les manches de ma robe, tout comme j’ôtais facilement mes chaussures avant de passer une main sur sa nuque amplifiant davantage notre contact. Je finissais par lâcher ma robe lorsqu’il me prit l’envie de passer ma seconde main dans ses cheveux, son visage évitant avec soin la cicatrice qui le faisait encore souffrir. Le tissu avait fini par choir retombant sur les bras de Liam qui m’entourait et le pire dans tout ça c’est que même si j’en avais conscience je m’en fichais éperdument. J’étais à moitié nue, dans les bras d’un homme, dans un grenier et pire que tout j’espérais que tout cela n’allait pas s’arrêter là !
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