sujet; Souvent une évolution est une révolution sans en avoir l’R

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Comment lui faire comprendre qu’il n’était pas un monstre? J’avais l’impression de ne pas pouvoir l’aider du moins pas en profondeur, pas comme je l’aurai souhaité. Je pouvais apaiser ses maux, soigner ses plaies mais que pouvais-je bien faire pour ce qui avait attrait au psychique. Il avait trop perdu. Je voyais ce regard pour la première fois dans ses yeux mais je l’avais tant de fois croisé sur mon lieu de travail. Azkaban, l’entrainement que subissait les rebuts les brisaient. Les marques qu’il pouvait avoir sur le corps n’étaient rien en comparaison des plaies béantes dans son esprit. Il avait vu disparaitre les siens, sous ses yeux avant d’être enfermé avec pour seul compagnie ses bourreaux et des détraqueurs pour finir par être enchainé à un sorcier pour qui il représentait une quantité négligeable. Et moi dans tout cela, qu’avais-je fait pour lui? Je l’avais abandonné, vendu et obligé à tuer. Oui au fond, bien au fond, caché sous l’amour sincère que je lui portais j’avais l’impression de lui être nocive. Il ne serait pas devenu un tueur si nous n’avions pas été ensemble. Il aurait peut-être simplement passé son chemin hier... Mais je refusais de m’apitoyer sur mon sort. Je n’avais pas d’importance. Bien moins qu’il semblait le croire. D’habitude il avait sur moi ce regard protecteur, ce regard qui me rendait plus belle que je pouvais l’être. Il me mettait sur un pied d’escale ou je n’avais jamais eu ma place. Mais ce regard semblait loin, si loin... Je voulais revenir en arrière et lui éviter toutes ces souffrance, j’aurai aimé qu’il soit épargné par cette guerre mais je ne maîtrisais pas le temps. Je ne maîtrisais pas grand chose mais j’allais tout faire pour lui. Tout ce que je pouvais avant que la réalité ne nous rattrape, avant que nous n’ayons plus d’autre choix que de nous séparer. Avant que je n’ai d’autres choix que de le voir repartir au manoir Carrow ce qui m’arrachait le coeur rien que d’y penser. Je l’observais tentant de lire en lui, tentant de comprendre ce qu’il pouvait ressentir, penser... Je ne le quittais pas des yeux malgré mon envie de le prendre simplement dans mes bras et d’enfermer ses blessures dans une étreinte. Il s’installait sur le lit et après avoir fait venir à moi une serviette, une carafe d’eau et des bandages propres venant de la salle de bain je lui demandais d’allonger ses jambes sur le lit. Il était assis, dos contre la tête de lit et je parvenais, non sans mal à prendre place sur ses jambes, face à lui. Je prenais le verre que je remplissais d’eau. Ne me remercie pas... Bois un peu ça te fera du bien.    Je lui donnais le verre et profitais de cet instant pour nettoyer d’un sort sa plaie au bras avant de poser le bandage. Fermes les yeux... respires Liam...    Je caressais son visage, je l’embrassais avec douceur avant d’humidifier la serviette et la lui passer sur le visage, dans son cou, son torse. Je reprenais ma baguette pour soigner sa plaie à la tête et user d’un second bandage sans jamais le quitter des yeux.   C’est si tu réagissais autrement que tu aurais été un monstre.  Si rien ne pouvait encore le blesser, s’il ne réagissait plus à rien, oui cela m’inquièterait. J’ai remonté de quoi manger, tu as besoin de prendre des forces, de te poser un peu. Je reste près de toi.    Je faisais éviter le plateau vers nous après avoir quitter ses jambes et m’installer tout contre lui, déposant le plateau sur nos deux cuisses. Je serrais sa main droite dans ma main gauche. Sers-toi, n’hésites pas. Tu veux du thé? du sucre?    N’importe quoi qui pourrait adoucir ses sombres idées...
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Elle était admirable. D'une beauté sans pareille, à la fois de corps mais surtout d'esprit. Mais un sentiment de culpabilité semblait se dégager de ses actes, comme si la belle Lestrange se sentait coupable de ce qui pouvait arriver. Non, tout ceci n'était pas à blâmer sur elle. Notre seul crime était d'oser nous aimer, et encore, à nos seuls yeux ébahis car seuls à pouvoir comprendre et apprécier une telle forme d'amour. Je ne lui en voulais pas. Comment faire ? Elle était la seule à me donner la force nécessaire de tenir mais aussi la faiblesse d'être impatient de voir tout ce cirque terminé pour pouvoir enfin vivre ensemble et non plus survivre séparément. Tout se confondait dans mon esprit, et je me demandais si ce n'était pas l'effet de la marque apposée sur mon avant-bras. Je ne connaissais pas bien son impact, mais ce n'était que de la magie noire, très noire et encore douloureuse. J'étais le fruit pourri, à défaut d'avoir été un ver. Ces souffrances, que nous endurions tous les deux, nous permettaient quelque part d'apprécier un peu plus les rares instants de répit et de bonheur que nous nous offrions. Nous étions les damnés, les sacrifiés d'un système à la politique douteuse, sanglante. Rien n'était évident, tout y était aisément corruptible et pourtant, j'avais l'impression que nous cherchions à nous affranchir du courant actuel, en préservant ce que nous avions de plus précieux. L'amour éprouvé sans être gâché car sincère.

La crainte, la folie, me quittaient peu à peu. La voix de Gwen, ses gestes, semblaient écarter ces sentiments néfastes. Encore une fois, elle me sauvait du pire que je pouvais être. A moins que ce ne soit ma vraie nature. Je l'aimais, je lui avais fait mal. Ses épaules, rougies par mon emprise, allaient bientôt devenir bleues et violettes. Je fixais mes mains après avoir regardé ses épaules frêles. Je m'en voulais d'avoir agi ainsi. Elle faisait tellement pour moi, elle faisait probablement trop pour ce que j'étais vraiment. Un rebut, un lâche, un traître. Ces mots sont inscrits dans mon dossier, qui fait mon identité désormais. J'étais à la fois reconnaissant mais je me trouvais égoïste de lui en demander autant. Assis, dos contre le mur, j'observais Gwen sans pour autant oser affronter son regard à nouveau. Mes bandages étaient refaits par ses soins, sa magie m'avait encore soigné. Je pris le verre d'eau, que je bus d'une seule traite, manquant de m'étouffer avec tant je m'étais empressé à poser mes lèvres asséchées dessus. La douceur de ses caresses et la chaleur de son baiser ramenèrent mes esprits à bon port alors que la serviette humide engendra quelques frissons. Son regard était sur moi et ce n'est qu'à la lumière de ses mots que je me décidais à croiser à nouveau le sien. Je ne l'affrontais plus.

Encore une fois, elle avait raison. La belle Lestrange savait trouver les bonnes paroles, les mots justes. Peut-être que c'est en réagissant ainsi que je n'étais pas un monstre. Peut-être que c'était ainsi que j'évitais de devenir comme eux. Et, de façon très certaine, Gwen me rappelait à l'essentiel. Mon regard dans le sien, j'esquissais un léger sourire, très sincère bien qu'encore timide. « Je ne pourrais jamais assez te remercier pour tout ça. Tu n'imagines même pas, je pensais que tu allais me rendre faible mais en fait, tu me donnes la force nécessaire. » Elle fit léviter le plateau jusqu'au lit, le posant sur nos deux cuisses. Alors qu'elle serrait sa main dans la mienne, j'entremêlais nos doigts délicatement, caressant sa peau grâce à mon pouce. La scène était inédite, complètement nouvelle mais agréable et j'espérais sincèrement qu'elle ne soit pas singulière. Mes yeux ne savaient pas où se poser, je déglutissais tant l'appétit montait. Il y avait de tout, plus qu'il ne fallait mais autant que nous pouvions le mériter. Le goût du thé appartenait au passé, tout ce qui avait une once de finesse, j'avais peur de ne plus savoir comment l'apprécier à sa juste valeur. « Je.. Comme toi, je te suis. » Gêné, et surtout perdu mais dans le bon sens cette fois, je ne savais pas tellement par où commencer. Je ne savais même plus si j'avais faim ou si c'était de la gourmandise pure et simple. Habitué aux restrictions, mon corps craignait de perdre cette habitude. Après tout, la guerre était encore loin d'être finie.
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Chaque seconde qui passait était une nouvelle découverte de moi-même. Je laissais mon instinct agir plutôt que de faire comme l’aurait fait Cedrella. De toute façon Cedrella Lestrange ne se serait jamais lié à Liam. Il n’était pas assez bien aux yeux de sa mère et de mon point de vue il était trop bien pour qu’elle le salisse avec ses idées rétrogrades. Je l’avais aimé immédiatement, non par défi vis à vis de ma famille mais en écoutant simplement mon coeur. Avec lui, je me découvrais sûre de moi, douce, capable du pire comme du meilleure. Je m’étais découverte jalouse, égoïste, impatiente mais aussi douce, tendre et rempli du désir le plus profond de le rendre heureux. De voir un sourire sur son visage engendrait mon bonheur. De le sentir détendue sous mes doigts me rendait moi-même apaisée. C’est sans doute pour cela que de le voir si perdu, si triste enserrait mon coeur. Ma douleur était secondaire, il était ma priorité. Je l’aimais et j’allais tout faire pour qu’il se sente mieux.  Tu ne peux faire qu’une chose pour me remercier. Vivre. Vivre et tenir le coup, espérer qu’un jour nous pourrons vivre ensemble sans nous cacher.   Libre et heureux, simplement heureux d’être nous, ensemble.  Tu es ma force, toi aussi. Sans toi j’aurai laissé ce mur m’emporter, ces hommes s’en prendre à moi, je n’aurai pas combattu la douleur comme j’ai pu le faire hier.   Il était celui grâce à qui la vie était plus douce, qu’elle valait la peine d’être vécue malgré ce qui pouvait se passer. Je voulais lui rappeler ces moments simples comme prendre un petit déjeuner, être rassasié. C’était la première fois que je le prenais au lit. Avec lui, je voulais découvrir le moindre de ses instants magique qui faisait de nous un couple, tout bêtement. C’est dans cette optique que j’avais préparé tout cela, je voulais découvrir ses gouts, le découvrir lui. Nous avions commencé la nuit précédente et je comptais bien en découvrir d’avantage aujourd’hui. Après avoir déposé un baiser sur la main qui étreignait la mienne je servais deux verres de jus d’orange et je remplissais nos deux tasses de thé. J’ajoutais un petit nuage de lait et un doigt de sirop d’amande. C’est comme ça que je le préfère... le lait adouci le thé noir et le sirop d’amande sucre la boisson tout en l’acidulant. J’espère que ça te plaira.    Je portais la dernière goutte de sirop à mes lèvres avant de refermer la petite bouteille de verre et de la reposer sur le plateau. Je ne suis pas une très bonne cuisinière en réalité... je prépare un plat comme on prépare une potion, il manque donc souvent cette petite épice qui vient du coeur dans mes préparations.... en revanche la cuisson est souvent parfaitement maitrisée...    Autant dire que je cuisinais sans coeur... mais tout cela restait mangeable puisque correctement préparer mais il n’y avait pas ce petit extra dont parlait les chefs cuisiniers. Je Beurrais un toast que je coupais en deux avant de mettre de la confiture sur le second et de le séparer en deux lui aussi. Ainsi, je préparais deux assiettes pour Liam et moi. Les oeufs, le bacon et les tomates furent également divisé en deux même si je laissais une part plus importante pour Liam qui n’avait pas dû bénéficier d’un pareil repas depuis longtemps.  Manges tant que c’est chaud... N’hésites surtout pas.  je lui souriais, profitant de cet instant comme si je l’observais pour la première fois. Malgré les rideaux la fenêtre nous offrait une douce clarté, la journée semblait belle et pourtant je n’avais qu’une envie. En profiter pleinement à ses côtés entre ses murs. Là ou nous n’avions rien à craindre de personne. J’avalais le jus d’orange avant de croquer dans un toast. Parles moi de toi...    Je voulais tout savoir, les détails les plus bêtes comme ses espoirs les plus fou.
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Espérer. Oser. Tomber. Se relever ou mourir. C'était le seul schéma que j'avais en tête. Il n'était pas des plus optimistes ni même des meilleurs mais il avait l'avantage d'exister. Nous voulions espérer, nous étions entrain d'espérer d'ailleurs, d'aspirer à une vie meilleure où notre amour ne serait plus une crainte, une honte, mais quelque chose de naturel aux yeux de tous. A l'accoutumée, autrui n'importait pas. Mais, en ces temps sombres où tout comptait, où tous cherchaient à se démarquer de la plus morbide des façons, il fallait prendre en compte ces gens, ces inconnus. Nous étions entrain de jouer un rôle et j'espérais ne pas nous y perdre car je ne savais pas jouer. Pas à ce genre de jeux, non. Je m'étais ouvert, j'osais aimer, j'osais laisser mon coeur à nouveau à portée de quelqu'un. Gwen était une évidence, notre amour aussi. Ses paroles n'étaient pas forcément amères mais elles avaient une saveur étrange, celle de l'impossible. Mon regard se perdit dans les méandres de mes pensées alors que sa douce voix tâcha de me ramener sur Terre. « Tu es forte Gwen, bien plus que tu ne le crois et que les autres peuvent penser. En plus, pour laisser un rebut te porter, il en faut du courage.. Certains préféreraient se faire avaler par un basilic plutôt que de se faire porter par un rebut. » J'échappais un léger rire, c'était une façon comme une autre de lui faire comprendre toute l'estime que je pouvais avoir à son égard.

Admiratif, je l'observais faire, avec grâce et élégance. J'avais l'impression de voir une danseuse de ballet, les gestes étaient légers, adroits, presque mélodieux. Aucun mot ne sortait de ma bouche, et je l'écoutais prodiguer ses conseils, partager ses goûts. C'était une femme raffinée, avec des goûts fins et développés. Gourmande mais pas vorace. Gourmande mais avec distinction. Finalement, je l'observais porter son doigt à sa bouche alors que la Belle Lestrange continua à m'ouvrir son coeur, me confiant son talent pour les potions mais pas forcément pour la cuisine. Je pensais alors à ce que ma mère avait pu m'expliquer un jour. « Tes potions, quand tu les prépares pour Absynthe, tu y mets ton coeur non ? C'est parce que tu as quelqu'un pour qui les préparer. La cuisine, c'est pareil, ça vient du coeur que quand tu cuisines pour quelqu'un qui compte.. Enfin, c'est ce qu'on m'a expliqué. » Le regard légèrement triste et un sourire nostalgique sur le visage, je revins à mes esprits. Gwen s'occupa des toasts et des assiettes alors que, complètement spectateur, je me contentais d'observer toute sa magie. Très vite, je remarquais qu'elle se privait pour moi, augmentant ma portion. Mes sourcils se froncèrent et je pris sa main pour la stopper, rééquilibrant notre petit-déjeuner. Nous avions tous deux besoin de forces, aucune priorité n'avait lieu d'être.

« Merci beaucoup, ça a l'air excellent en tout cas ! » Je m'empressais alors à goûter à cette assiette délicieuse, avec un entrain et un plaisir que je ne cachais pas au point que le petit déjeuner ne dura pas. Je m'étais empiffré au point de ressentir une sorte de barre au niveau de l'estomac. Je ne mangeais pas très bien, je ne mangeais plus trop à vrai dire et mon corps n'était plus habitué à des goûts aussi raffinés et à un petit déjeuner consistant. Alors que je posais lourdement ma main sur mon ventre légèrement gonflé et que je commençais à me détendre, la question de Gwen me surprit quelque peu. « De moi ? Je découvre que j'aime beaucoup ta cuisine et que j'aimerais beaucoup y goûter à nouveau, tout le temps et presque pour toujours. » Je plaçais mon bras autour de ses frêles épaules alors que ma main caressait son bras délicatement, en faisant des petits dessins sur sa peau douce. Je pris un de mes toasts de ma main libre avant d'y croquer à mon tour. « Demande-moi ce que tu veux Gwen, je suis tout à toi. » Je confessais alors que je ne savais pas parler de moi spontanément. Même sous la torture la plus brutale, cela n'était pas sorti. Je ramassais un bout de confiture à la commissure de ses lèvres avant de porter mon doigt à ma bouche. J'en profitais alors pour l'embrasser tendrement, comme pour la remercier d'avoir bien voulu de notre amour maudit dans sa vie déjà compliquée.
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Je n’avais aucune idée de ce que pourrait être mon avenir. Si j’osais espérer y voir Liam à mes côtés rien n’était moins sûr. Non, je ne doutais pas une seule seconde de ses sentiments à mon égard mais je doutais trop de moi-même pour imaginer un schéma possible. Cedrella en aurait eu un tout tracé mais je lui avais volé sa vie et un jour ou l’autre je paierais pour tous mes mensonges. Bien sûr en rêve, il me comprend, me pardonne et nous vivrions heureux tous les deux. Mais dans ce rêve il y a mon reflet qui se trouble, mon image que je ne connais pas, mon passé qui me rattrape, mes démons qui m’engloutissent et au bout du compte je ne fais qu’offrir un être incomplet à l’homme que j’aime. Ne pas pouvoir lui offrir pleinement ce qu’il mérite m’insupporte. Si lui me pardonne serais-je capable de le faire moi-même ?  Trop de question sans réponses qui remplissaient mon esprit et l’assombrissait chaque jour un peu plus. Je maintenais le cap parce qu’il ne s’agissait pas que de moi mais me lever chaque matin était une épreuve. J’étais forte, oui, il avait raison mais pour combien de temps encore ? Cette guerre trainait dans la longueur et je ne pouvais maintenir ce masque éternellement. Heureusement il était pour moi ma planche de salut, mon ultime force et il ignorait à quel point j’avais besoin de lui. Plus encore qu’il n’avait besoin de moi. Il riait et mon sourire se faisait plus large. Il riait et ça me réchauffait le cœur. Si mon esprit ne s’était pas perdu aussi loin je lui aurai répondu que j’acceptais bien plus que le simple fait d’être porté. Mais, je ne disais rien, j’avais besoin d’un peu de temps. Juste un peu pour remettre chaque idée à sa place et  recouvrir, camoufler le tout comme je savais si bien le faire. Sourire pour ne pas pleurer. Le regarder, lui et lui seul, pour me sentir vivante et légitime. Je divisais le petit déjeuner tout en l’écoutant. Je reconnaissais ce regard, triste, nostalgique. Je posais ma main sur sa joue et plongeais mon regard dans le sien en lui répondant. Alors il n’y a aucun doute à avoir sur le gout exquis de notre petit déjeuner.     Non pas parce que je l’avais cuisine non, mais parce que je l’avais cuisiné en pensant à lui. Je l’aimais et cela se ressentirais dans ma cuisine, du moins c’est ce qu’il venait de m’expliquer. De mon côté, un toast était un toast et en règle générale la cuisine était faite par notre elfe de maison et s’il m’appréciait je doutais que cela puisse se ressentir dans ses plats, ce n’était pas, DU TOUT, pareil. Je dégustais mon thé et mon petit déjeuner avec appétit. Liam semblait lui aussi se régaler et cela me faisait plaisir. Quand les assiettes furent terminées, je déplaçais d’un coup de baguette le plateau sur la commode plus loin ne nous laissant que la boite de petits gâteaux près de nous. Mon pied vint troubler la tranquillité du sien alors que je me collais d’avantage contre lui. Tu t’en lasserais vite, je ne sais pas cuisiner grand-chose.   C’était un peu le souci avec l’éducation de l’élite. Si je mangeais de tout je cuisinais assez rarement. Je n’avais ni le temps ni le courage de passer des heures dans la cuisine. En revanche il était évidemment que lui cuisiner chaque matin son petit déjeuner serait un grand plaisir, cela signifierait que je le retrouverais chaque matin près de moi. Le contact de ses doigts sur ma peau me fit frissonner. Un doux sourire flottait sur mes lèvres, je profitais de l’instant, simplement mais pleinement. Je calais ma tête sur son torse, ma main redessinait ses abdominaux alors que je posais toutes les questions qui  me venaient en tête.  Je veux tout savoir… Ton plat préféré, ta couleur préférée, tes cours préférés, ton genre de musique, ce que tu aimes lire, tout…   Je commençais à m’emporter dans mes interrogations comme si je voulais tout savoir de lui, tout de suite, maintenant. …quel métier tu voudrais exercer, si tu voudrais des enfants ou je ne sais pas des animaux, les animaux que tu préfères…     Hrm… je venais de lui demander s’il voulait des enfants puis des animaux ? Ce n’était vraiment pas la même chose et je me sentais ridicule d’avoir tout déballé de la sorte, il ne devait même plus se souvenir de ma première question.
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Gwen était la personne qui me permettait d'espérer. J'étais passé par la haine la plus intense, à un sentiment de plénitude paradoxal. Elle était mon remède, ma seule échappatoire vers de jours meilleurs. La guerre perdurait, notre amour demeurait certain pour nous seulement. Je voulais désespéramment nous sauver de cette folie meurtrière pour une folie plus douce, plus délectable où il n'y aurait plus rien à craindre. Plus de barrière, plus de mensonges. Je redoutais autant la durée de cette guerre sans sens que sa fin. Nous devions fuir, je n'arrêtais pas de penser à ces mots, lors de nos retrouvailles. Ils hantaient mes nuits, altéraient mes rêves, lorsque ces derniers n'étaient pas amplis de sang et de larmes. Pour la première fois, je m'étais réveillé avec la sensation que cette plaie béante allait pouvoir se panser. Lentement, difficilement, mais pourtant, rien n'était impossible. Gwen rendait l'impossible possible. Elle était capable de concrétiser tant de choses, quitte à se mettre en danger. N'avait-elle pas cherché à veiller sur moi ? Ne cherchait-elle pas à prendre soin de moi ? Elle avait un coeur, probablement la seule à oser en avoir un. Mais, pour les têtes pensantes, cela était une faiblesse, une idée lointaine pour certains, une absurdité pour d'autres. Mais une évidence pour nous, et plus je passais du temps en sa compagnie et plus je comprenais le sens d'aimer et surtout, d'être aimé.

Pensif, j'offris un sourire comblé à Gwen. Je n'avais pas l'impression de mériter tout cela, vu ma condition et vu la sienne. Je craignais qu'un jour tout s'arrête, et qu'elle soit vulnérable à cause de moi. Je l'aimais, cet amour me consumait autant qu'il me rendait vivant. Il était le subtil équilibre entre crainte et dépassement, entre la douceur et l'amertume. La seule phrase qui capta mon attention était celle de se lasser. « Je pourrais jamais me lasser avec toi. Manger, dormir, t'écouter, te parler. Du moment que c'est avec toi, c'est impossible. » Je passais mes doigts sur son visage aux traits fins, me délectant de son regard sans cesse. La belle Lestrange prit place plus amplement, sa chaleur contre ma peau apaisa les battements de mon coeur. Je l'observais, posant délicatement ma tête contre la sienne, déposant un baiser sur son front. J'osais m'ouvrir à elle, ne craignant plus grand chose si ce n'était de la perdre, elle. Ses caresses m'arrachèrent un soupir de bien-être ainsi qu'un frisson le long de mon échine. Je me fichais qu'elle découvre plus amplement mon corps, ses blessures et mon héritage. Je n'avais plus peur. Peut-être trop naïf, trop inconscient. Ce n'était jamais trop avec elle. Je n'avais plus réfléchis à tout cela. Je ne savais plus les réponses à ce genre de questions. Ils m'avaient tout enlevé, je n'avais été qu'un animal en cage, un divertissement qui passait des geôliers pour les mains de la famille Carrow. Je déglutis lorsqu'elle parla du métier que je souhaitais faire.

Ce que je souhaitais n'avait plus vraiment d'importance. Je ne m'étais jamais interrogé sur l'envie d'avoir des enfants ou non, ou même des animaux. Sa maladresse m'amusa et j'échappais un léger rire, comme pour masquer mon désarroi. Je finis par me redresser en me raclant la gorge. « J'ai, enfin.. » Baragouiner, j'étais particulièrement bon à ce genre d'éloquence avec elle. « Je n'en sais rien.. » Je pris une grande inspiration, pour réfléchir, rapidement. Mon idéalisme était rattrapé par la réalité de nos vies, compliquées. « J'aime bien le vert. Pas parce que je suis irlandais, juste parce que c'est apaisant et comme tu as pu te rendre compte, j'aime manger, je mange de tout même si j'ai perdu la saveur des bonnes choses.. J'aimais l'histoire à Poudlard, tant celle des moldus que la nôtre et les défenses contre les forces du mal mais il faut croire que je n'ai pas su défendre quand c'était nécessaire et lire.. Ca remonte à tellement longtemps. » J'observais mes mains, rugueuses et marquées par des travaux toujours plus épuisants. A quoi pouvaient-elles encore servir ? « Je me suis jamais demandé ce que je pouvais faire d'autres, je ne pense plus être bon qu'à porter et à jouer les bêtes de foire. Qui voudrait avoir des enfants avec un animal ? » J'haussais les épaules, en lâchant un rire nerveux, gêné et surtout agacé de ce que j'avais pu devenir. Gwen méritait quelqu'un avec plus d'ambition et qui ne montrait pas les méandres de sa misérable existence. « A ton tour, Gwen. Je veux te connaître par coeur. » Il fallait laisser le temps au temps mais cette curiosité était insatiable et impatiente.

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Passé du temps ensemble, vivre ensemble, tout cela me semblait illusoire actuellement, son tatouage l’enchainait à un maître. Carrow pouvait le rappeler à lui à tout moment et ce détails, qui pour moi n’en était pas un, était comme une gangrène qui pourrissait en moi depuis le jour même de sa vente. Depuis ce jour j’avais passé beaucoup de temps à étudier Carrow senior, à l’observer de loin, sous ma forme d’animagus. Bien sûr je le connaissais depuis longtemps, j’étais une bonne amie de sa fille, nous avions abordé le sujet « parents » et je connaissais également son oncle dont je me méfiais tout autant. J’imaginais toujours une dizaine de plans pour le sortir de cette condition… le plus simple et le plus radical étant de tuer Lazarus. Mais le sorcier était puissant et imprévisible. Il y avait le poison, je pouvais moi-même fournir le venin mais il me faudrait des alliés de l’intérieur pour parvenir à mes fins. J’avais imaginé beaucoup de scenario possible, un accident bête au ministère, dans la rue… Trouver un insurgé bien remonté contre lui, ce qui ne devrait pas être bien compliqué, et lui donner l’occasion rêvé d’en finir. Libéré Liam de façon définitive était une de mes motivations principales. Je m’étais si longtemps interdit de ressentir des émotions aussi forte que l’amour que j’éprouvais pour lui était d’une réelle puissance et d’une sincérité qui me déconcertais parfois. J’avais toujours l’impression d’être sur le rebord d’une falaise et j’avançais doucement mais avec une envie immense d’atteindre mon but, de l’atteindre lui. Avancer vers lui malgré le sang qui coule ou la douleur qui murmure insidieusement à mon oreille. Etre proche de lui et le voir un jour libre et heureux, voilà ce qui me permettait d’avancer. Il ne se lasserait pas de ma présence, de mes paroles et je lui souriais, sans doute un peu bêtement mais j’aimais cette impression de lui appartenir toute entière. D’être celle qu’il aime quel que soit mon identité. Je fermais doucement les yeux redessinant ses muscles, ses cicatrices du bout des doigts, je les apprenais toutes par cœur. Je voulais le connaitre mieux que personne savoir à chaque instant s’il allait bien, s’il avait subi d’autres sévices de la part de son « maître ». En l’entendant déglutir je ré ouvrais les yeux avant de me redresser doucement et de lui sourire tendrement.  Mes questions n’avaient rien de compliqués si nous nous trouvions en temps de paix, si nous n’avions rien vécu de particuliers, si Voldemort n’était jamais revenu. Ma main faisait doucement son chemin vers son visage, je repoussais une mèche qui lui masquait un peu l’œil. Je regardais mes pieds quand il se mit à rire légèrement, c’est vrai que mes questions étaient mal posées mais je n’avais rien préparé, tout c’était mélangé dans ma tête et sur ma langue. Je l’écoutais répondre, posant ma main dans la sienne quand il les observa. Je notais dans ma mémoire ce qu’il aimait, je ne voulais pas l’interrompre même si l’envie me brulait la langue, il se dévalorisait et je n’aimais pas ça.  Il me retournait mes questions. Il aurait été idiot de penser qu’il ne l’aurait pas fait… lui aussi voulait me connaitre mais que pouvais-je bien lui dire ? Je me mordillais la lèvre inférieure, tentant de rassembler dans ma tête les réponses à ses questions.  J’aime le bleu. Cedrella aimait le vert, je l’aimais aussi mais le bleu avait ma préférence, couleur du ciel, de la liberté. Le fondant au chocolat. Pour ça aucun problème. J’aime apprendre en règle générale mais je préfère les sortilèges, la métamorphose et les potions. La non plus Cedrella n’intervenait pas dans l’équation. Tu sais déjà que j’aime le piano et la danse. Mais, dans un monde plus libre, j’aurai aimé être tutrice pour les plus jeunes… J’avais moi-même reçu des cours d’une tutrice de l’âge de 5 ans jusqu’à mes 11 ans. J’aimais beaucoup les enfants, ils avaient un abord simple, une relation dénuée de toute méchanceté. Oui ça c’est bien ce que MOI j’aurai souhaité faire, Cedrella n’aurait jamais eu cette étrange idée. J’étais en demande perpétuelle d’attention, d’affection, tout comme les enfants. Je tentais également de lui faire comprendre que s’il n’y avait pas eu de guerre, il aurait choisi une carrière, il aurait eu une vie bien à lui. Peut-être qu’après tout ça nous pourrons… choisir notre futur. J’esquissais un pâle sourire. Je n’ignorais pas que dans un cas comme dans l’autre mon destin semblait scellé a Azkaban. Ni tout a fait mangemort ni tout a fait insurgé, je n’avais ma place nulle part mais il fallait que lui trouve la sienne. Je prenais ses mains et en embrassais la paume. Un jour, ces mains là seront libres et capables de grandes choses. Ce sont des mains de sorciers pas de forçat. Je me redressais, et passais ma jambe sur les siennes. Jambes pliées de chaque côté des siennes, je m’asseyais sur ses cuisses. Je posais ses mains sur mes hanches, doucement. La potion avait fait effet et je ne ressentais plus qu’un léger pincement au niveau de mes côtés. Je plongeais mon regard dans le sien, j’approchais mon visage du sien avant de répondre à la dernière question. Je ne peux pas répondre à ta question. Je n’ai jamais vu en toi autre chose qu’un garçon, un crétin avec deux mains gauches au début c’est vrai puis un jeune homme et aujourd’hui un homme, le futur père de mes enfants à n’en pas douter. Non, pas maintenant, ni aujourd’hui ni demain, mais oui je désirais ardemment avoir des enfants, avoir ses enfants. La Gwen que tu connais aujourd’hui est différente de celle d’hier ou de demain, mais elle ne te verra jamais autrement que comme l’homme qu’elle aime. Et je déposais mes lèvres sur les siennes, avec douceur et surtout avec amour. Ce sentiment profond que j’espérais lui insuffler.
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     Picture, you're the queen of everything, as far as the eye can see. Under your command, I will be your guardian. When all is crumbling, I steady your hand. You can never say never while we don't know when. Time, time, time again, younger now than we were before.

© code by anaëlle.
 GROWING APART,

PULL IT TOGETHER

Falling in and out of love, ashamed and proud of

Les potions étaient particulièrement futiles lorsque le meilleur remède résidait en une personne. Gwen. C'était assez ironique de voir en elle un remède, au regard de sa fonction. Responsable des enchères. J'étais un objet, et pourtant, c'était elle qui éloignait les maux. Je ne lui en voulais pas, je ne pourrais jamais lui en vouloir. J'étais trop faible, trop amoureux, trop aveuglé par sa superbe tant psychique que physique. Je la préférais sauvée qu'à prendre trop de risques. Ce n'était que la surface de l'iceberg, bien sûr, mais je n'avais pas encore eu réellement l'opportunité pour approfondir ce que mes yeux voyaient. Les siens la trahissaient, de temps à d'autres. Rarement. Je l'imaginais volontiers à penser des plans plus farfelus et dangereux les uns que les autres. Elle n'en avait pas fait mot, sachant pertinemment que je m'y opposerais. Je ne voulais pas la voir risquer ouvertement sa vie, comme si je ne percutais pas l'importance d'être sauvé. Mais de qui ? Pour qui ? Par qui ? Les insurgés étaient aussi corrompus que les mangemorts, à la différence qu'ils se retranchaient derrière des principes louables, démagogues même. Trahir l'un était forcément joindre l'autre. Ces raccourcis menaient à des catastrophes et continueraient à causer. Les apparences seront séduisantes de par leur déconcertante simplicité, alors qu'en profondeur, la réalité est bien plus tragique, plus sombre et difficile à appréhender. Je n'avais pas envie de perdre ce que j'avais pu trouver auprès de Gwen. Il en était tout simplement hors de question. Je ne pourrais jamais me pardonner s'il lui arrivait quelque chose. Cette émeute me rappelait mes failles et mes défaillances. Je n'avais pas été capable de prévenir ses blessures, ni même de vraiment les panser. Au lieu de m'occuper d'elle, j'avais fait couler le sang un peu plus dans les rues de Londres. J'y avais contribué, faisant de moi un bourreau alors que Gwen demeurait dans le camp des victimes.

La belle Lestrange capta mon attention, pleine et entière, alors qu'elle s'ouvrait un peu plus à moi. J'avais remarqué sa propension à la gourmandise, les gâteaux en particulier. C'était ce qui la rendait entière, humaine, contrairement aux autres membres de sa famille. Elle m'avoua ensuite son envie d'exercer le métier de tutrice pour les jeunes sorciers. Décidément éblouissante, je me mis à penser à l'idée qu'elle aurait très bien pu s'entendre avec ma mère. Nos vies étaient autant brisées les unes que les autres et nous étions tous les deux avec des chaînes, dorées pour elle, ancrées dans ma chair dans mon cas. « Tu pourras faire tout ce que tu souhaiteras quand toute cette folie prendra fin. Tu sais tellement de choses, je veux dire, ça te correspond vraiment..  » Je plaçais ma main dans ses cheveux, les caressant aussi délicatement que possible alors que son sourire pâle ne présageait rien de bon. « Nous pourrons le choisir mais peu importe où il me mène du moment que c'est avec toi. » Je n'envisageais nullement un futur sans elle, sans que nous soyons ensemble. C'était idéaliste, complètement contradictoire mais j'avais ce besoin d'idéal pour tenir. Peut-être n'était-ce qu'une illusion mais elle des plus plaisantes et des plus séduisantes.


Elle prit finalement mes mains et la douceur de ce contact réchauffa mon coeur, me réconfortant presque. Je l'observais, me redressant pour relever son visage délicatement et plonger mon regard dans le sien. J'effleurais ses joues, légèrement rosées, avant de l'embrasser tendrement, n'hésitant pas à gagner en ardeur. La belle Lestrange vint se placer à califourchon sur moi, prenant possession de mes mains à nouveau pour les placer avec précaution sur ses hanches frêles. Je veillais à ne pas effectuer une pression trop forte car son corps restait tout de même endolori. Sa remarque sur mes deux mains gauches et mon attitude de crétin m'amusa énormément. J'échapper un léger rire, spontané et sincère. Elle n'avait pas tout à fait tort. « Un crétin qui a su capter ton attention et ton amour avec ses deux mains gauches quand même.. Et avec des enfants qui risquent d'hériter de cette habilité. » Sourire taquin, j'aimais l'embêter un peu. Beaucoup, même si les occasions ne s'y prêtaient pas toujours. Je n'avais pas peur de me projeter avec elle, même si le chemin était incertain, l'arrivée, elle, était particulièrement prometteuse. « Peu importe tes facettes, je sais que tu es la femme que j'aime. » J'avais rompu notre baiser pour lui avouer un peu plus mes sentiments. Emporté par ce nouveau baiser, à la fois doux et passionné, mes mains glissèrent sur la chute de ses reins avant de caresser plus amplement ses fesses. Une de mes mains remonta le long de son dos, prenant attention à ne pas trop effleurer sa cicatrice. Je profitais d'elle, de sa chaleur et je commençais à oublier le sang versé la nuit dernière.
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Un équilibre précaire, une subtile alchimie, un étrange hasard…. Voilà ce qui qualifiait le mieux notre relation. Ce ne serait une évidence pour personne. Aucun de mes « ami » ne croirait un seul instant que mon cœur pouvait battre pour Liam O’Daire, un Gryffondor, un semi-loup et maintenant un rebut. A dire vrai, j’étais certaine que certains se demandait tout simplement si mon cœur pouvait battre pour quelque chose ou pour quelqu’un. A Poudlard on ne m’avait jamais prêté quelconque idylle, avec personne mais surement pas avec un Gryffondor. Ma santé fragile avait alors bon dos. Certains pensait même ne pas me voir atteindre l’âge vénérable de 20 ans tant je semblais me protéger de toute émotion trop intense comme si ce petit muscle pouvait exploser à tout moment. Mon petit cœur n’était en définitive pas si fragile et ces mêmes personnes ont lancé l’hypothèse qu’il était simplement constitué de glace. Trop dure, trop froide pour attirer quiconque même si j’étais un parti intéressant. Je ne m’en préoccupais pas, ma mère non plus ce qui, pour une fois, m’arrangeait. Nous pouvions nous voir, nous cacher, prendre soin l’un de l’autre sans que personne n’y trouve rien à redire. C’était notre secret, notre amour et c’était sans doute la chose la plus précieuse que j’avais à cacher. Un secret parmi tant d’autres… trop d’autres.  Il trouvait que mes plans de carrière me correspondait… il ignorait à quel point ce pouvait être faux. Je ne répondais rien c’était préférable. Moi qui ne voyais mon futur qu’à Azkaban ou presque, l’imaginer à mes côtés me glaçait le sang. Non, tout mais qu’il n’y retourne pas, tout plutôt que de l’imaginer une fois encore dans ces cellules… Je préférais lui effacer la mémoire, qu’il m’oublie, moi et tout ce que nous avions pu vivre, et qu’il se découvre une vie moins compliqué loin de cette prison. Au fond j’étais son plus gros risque d’y retourner même si j’éloignais cette pensée au plus profond de moi afin de ne pas anéantir nos moments de bonheur si fugaces, si fragiles. C’était peut-être égoïste mais je voulais en profiter, parce que même si j’étais assez lucide sur mon avenir, il existait cette toute petite voix, enfouie sous un monticule d’idées sombres, qui me disait que tout irait bien... Chacun de ses frôlements, chacune de ses caresses provoquait en moi de multiples frissons. Ma peau répondait plus vite que ma tête, mon cœur était plus parlant que mes lèvres…  Il riait. Je me délectais de ce son merveilleux, mon sourire était plus large faisant écho à sa joie et je lui répondais sur un ton badin éloignant de moi pour un moment mes pensées les plus enfouies.   Peut-être prendront-ils la grâce de leur mère… avec un peu de chance.  Mais ils auront, tout comme leur papa, toute mon attention et tout mon amour. C’était une certitude. Je ne reproduirai pas le schéma familial des Lestrange, non j’avais été aimé et choyé avant d’arriver chez eux. Même si je n’en avais aucun souvenir il me restait cette petite étincelle dans mon cœur qui me le disait c’était maigre mais ça avait le mérite d’exister. Il m’aimait et mieux encore il me le disait, il n’avait plus peur de laisser s’échapper ces trois petits mots qui ont tant de sens dans mon esprit. Je me dressais sur mes genoux pour profiter pleinement de notre baiser, les mains de Liam se firent plus curieuses et ça n’était pas pour me déplaire.  Pourtant un intrus vint tout perturbé, du nom de douleur, celle de ma cheville qui n’avait vraisemblablement pas apprécié mes contorsions. L’attelle semblait me rentrer dans la chaire et la douleur se faisait plus présente. Je rompais le contact de nos lèvres sans doute plus brutalement que prévue, comme si une abeille m’avait piqué. Liam ne devait rien comprendre… Attends… fichue attelle… elle me rentre dans la…   ça faisait mal cette connerie ! Je tentais, avec grâce, de trouver une position ou la douleur disparaitrait mais alors que je quittais ses cuisses en me redressant, mon autre pied s’était entremêlé dans le drap. Lorsque j’avais voulu retrouver une position plus correcte je fus complètement emportée sur le côté, embarquant le drap et  manquant de peu de me retrouver par terre s’il n’y avait eu le bras, non blessé fort heureusement, de Liam, auquel me rattraper. Mon pied ainsi libéré la douleur était partie et laissait place à un rire… franc, clair… j’étais rouge de honte mais je riais de ma cascade vraiment idiote et qui avait fini par déchirer les draps une nouvelle fois. Je me rapprochais de Liam, me collais contre lui, tout en lui annonçant avec amusement. D’accord pour la grâce il va falloir qu’on oublie pour nos enfants…

Juste profiter de quelques instants rien qu'à eux, rien qu'à nous. Quelques minutes suspendus dans une guerre interminable... Un cocon, une respiration dont nous avions tous deux besoins pour panser nos blessures physique à défaut de pouvoir faire plus. Deux corps qui s'entrelacent, qui se mêlent pour ne former plus qu'un. A jamais ensemble.
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