Il y a bien longtemps que votre beauté n'a pas croisé mon chemin. Permettez-moi de m'émerveiller encore de la grâce de votre silhouette & la promesse de la douceur de votre peau  ? Hélas, je crains que nos chemins soient séparés & condamnés. Nous ne naviguons pas dans les même sphères. Mais j'espère que mes lèvres vous hantent, que j'habite dans vos rêves, que vous n'auriez de trêves sans moi.   Vous êtes sans doute un peu reine de tous les cœurs. Peut-être m'éviterez-vous bien des erreurs & des rancœurs. Venez donc presser vos mains sur ma pauvre âme à l'agonie, au supplice. Je crains de n'être qu'un de ses naufragés ravagés par le chant des sirènes, de ses reines cruelles, éternelles.

Hélas, ce n'est pas vous. Je crains de ne pas vous mériter, ni de vous intéresser. Il y a des anges que nous ne touchons jamais, n'est-ce pas ?

J'ai connu bien des fois l'amour.
J'ai fait tellement de fois la cours.
Je me suis noyé dans les draps, les bras. Jusqu'à elle.

Elle n'est pas vraiment banale mais pas pour autant fatale. Elle réveille pourtant bien des pulsions & des invitations. Le blond de ses cheveux saccage mes songes, met fin à tous mensonges. Elle se fend sous la passion, mes hésitations. Je recule pour ne pas outrager, détruire & trahir. Je ne franchis pas de limites sans un oui. Je suis de cette vieille école qui ne cherche qu'à plaire mais qui ne saurait outrepasser, exiger ce qui n'est pas gagné. Et je sens la chaleur de ses désirs. Je sens le corps se tendre. Je sais déceler l'amour physique, si toxique. Je sais ce qui prend & s'apprend. Je sais qu'une part d'elle ne rêve que de m'aimer. Pour une nuit. Pour un instant, un moment.

Et pourtant, elle résiste.
Elle fuit.

Elle dit qu'il n'y a plus de jeu si elle cède. Elle dit que je me lasse. Comment pourrais-je ne pas la désirer après ? Elle est une fleur rare aussi destructrice que séductrice. Elle n'est pas de ses femmes à aimer une fois. Elle est celle qu'on vénère, qu'on espère. De ses madones auquel on fait inévitablement l'amour. On supplie pour un regard, un égard. Et pourtant, pauvre fou, pauvre de moi, j'ai bien peur de n'avoir aucune chances. On la nomme Eden ; Est-ce trop vouloir que d'espérer une caresse du paradis perdu ? Suis-je trop fou de vouloir embrasser, dévorer cette princesse de la ruse, cette muse ?

Je suis un homme aux plaisirs particuliers, mademoiselle Eris. Il est possible que ma main ait rencontrée son postérieur pour ce que je considère une regrettable erreur. J'ai peur de ne pouvoir me faire pardonner pareil blessure. Elle a aimé pourtant.  

C'est encore moi, votre plus grande admiratrice.
J'ai bien suivi vos derniers conseils et tout s'est arrangé ! (je n'ai pas eu besoin de vous envoyer mon adresse parce que j'avais encore l'exemplaire de la Saint Valentin de cette année.

J'ai un nouveau problème en fait ... on a l'habitude de dormir ensemble le soir (parce qu'on lit ensemble le journal jusque tard la nuit), et un soir, il n'est pas rentré avant que je m'endorme. Je suis presque sûre qu'il s'est trouvé une amoureuse (ou une future amoureuse, peut-être ?) mais il refuse de me dire où il est allé (et il rougit quand j'en parle).

Moi, j'aimerai bien connaître cette fille et être sûre qu'elle ne va pas lui casser le cœur (ou l'empêcher de me voir, il paraît que les petites amies font ça parfois, c'est vrai ?). C'est mon meilleur ami quand même, vous voyez ?
(Mais si elle est gentille et jolie, je pense que je l'aiderai parce qu'il mérite d'avoir une amoureuse)

Merci, merci, merci encore.
Je vous adore toujours.

xoxoxo

Citation :

Très chère & tendre mademoiselle Eris,

Il y a bien longtemps que votre beauté n'a pas croisé mon chemin. Permettez-moi de m'émerveiller encore de la grâce de votre silhouette & la promesse de la douceur de votre peau  ? Hélas, je crains que nos chemins soient séparés & condamnés. Nous ne naviguons pas dans les même sphères. Mais j'espère que mes lèvres vous hantent, que j'habite dans vos rêves, que vous n'auriez de trêves sans moi. Vous êtes sans doute un peu reine de tous les cœurs. Peut-être m'éviterez-vous bien des erreurs & des rancœurs. Venez donc presser vos mains sur ma pauvre âme à l'agonie, au supplice. Je crains de n'être qu'un de ses naufragés ravagés par le chant des sirènes, de ses reines cruelles, éternelles.

Hélas, ce n'est pas vous. Je crains de ne pas vous mériter, ni de vous intéresser. Il y a des anges que nous ne touchons jamais, n'est-ce pas ?

J'ai connu bien des fois l'amour.
J'ai fait tellement de fois la cours.
Je me suis noyé dans les draps, les bras. Jusqu'à elle.

Elle n'est pas vraiment banale mais pas pour autant fatale. Elle réveille pourtant bien des pulsions & des invitations. Le blond de ses cheveux saccage mes songes, met fin à tous mensonges. Elle se fend sous la passion, mes hésitations. Je recule pour ne pas outrager, détruire & trahir. Je ne franchis pas de limites sans un oui. Je suis de cette vieille école qui ne cherche qu'à plaire mais qui ne saurait outrepasser, exiger ce qui n'est pas gagné. Et je sens la chaleur de ses désirs. Je sens le corps se tendre. Je sais déceler l'amour physique, si toxique. Je sais ce qui prend & s'apprend. Je sais qu'une part d'elle ne rêve que de m'aimer. Pour une nuit. Pour un instant, un moment.

Et pourtant, elle résiste.
Elle fuit.

Elle dit qu'il n'y a plus de jeu si elle cède. Elle dit que je me lasse. Comment pourrais-je ne pas la désirer après ? Elle est une fleur rare aussi destructrice que séductrice. Elle n'est pas de ses femmes à aimer une fois. Elle est celle qu'on vénère, qu'on espère. De ses madones auquel on fait inévitablement l'amour. On supplie pour un regard, un égard. Et pourtant, pauvre fou, pauvre de moi, j'ai bien peur de n'avoir aucune chances. On la nomme Eden ; Est-ce trop vouloir que d'espérer une caresse du paradis perdu ? Suis-je trop fou de vouloir embrasser, dévorer cette princesse de la ruse, cette muse ?

Je suis un homme aux plaisirs particuliers, mademoiselle Eris. Il est possible que ma main ait rencontrée son postérieur pour ce que je considère une regrettable erreur. J'ai peur de ne pouvoir me faire pardonner pareil blessure. Elle a aimé pourtant.  

Avec ma sincère affection.
Un vieil ami.

Citation :

Chère Miss Eris,

C'est encore moi, votre plus grande admiratrice.
J'ai bien suivi vos derniers conseils et tout s'est arrangé ! (je n'ai pas eu besoin de vous envoyer mon adresse parce que j'avais encore l'exemplaire de la Saint Valentin de cette année.

J'ai un nouveau problème en fait ... on a l'habitude de dormir ensemble le soir (parce qu'on lit ensemble le journal jusque tard la nuit), et un soir, il n'est pas rentré avant que je m'endorme. Je suis presque sûre qu'il s'est trouvé une amoureuse (ou une future amoureuse, peut-être ?) mais il refuse de me dire où il est allé (et il rougit quand j'en parle).

Moi, j'aimerai bien connaître cette fille et être sûre qu'elle ne va pas lui casser le cœur (ou l'empêcher de me voir, il paraît que les petites amies font ça parfois, c'est vrai ?). C'est mon meilleur ami quand même, vous voyez ?
(Mais si elle est gentille et jolie, je pense que je l'aiderai parce qu'il mérite d'avoir une amoureuse)

Merci, merci, merci encore.
Je vous adore toujours.

xoxoxo

Votre plus grande admiratrice.

De vos paroles avisées, je n'attends aucun réconfort. Je vous demanderai seulement, si vous l'acceptez, de vous faire la messagère d'une lettre que j'écris aujourd'hui le cœur lourd, bercé par l'espoir fou qu'elle saura parvenir à un prince sans couronne de jadis.
Voilà trois mois que les feux de Beltane te rappelèrent à mon souvenir, aimé. Trois mois depuis que tes lèvres enivrées déposèrent sur les miennes un baiser. Te rappelles-tu l'ombre du chêne et le chant du vent dans les herbes ? J'oublie, mon aimé. Le souvenir de ton sourire disparait peu à peu, remplacé par le grondement des flammes rampant vers le bûcher. La douleur ne devait durer qu'un temps avant de nous réunir enfin, pour toujours, c'est ce que tu disais, pourtant j'ai tellement mal. Un nouveau feu s'annonce, je le sais, plus terrible encore que celui de jadis et il vient pour nous dévorer. Je ne sais vers qui me tourner si ce n'est toi et ta douce étreinte qui ne m'a jamais quitté. Alors je t'attendrai, aimé, là où les morts reposent en paix, là où ils mirent en terre tes espoirs brisés, à l'heure où nous nous sommes rencontrés.