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sujet; [warning] Loving someone is breaking every rule you’ve ever made {Rosanna}

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I'm holding on to all the pieces of my heart's debris, Till it's time. I'll pull it together and fix myself eventually. I found gold in the wreckage, put it on a necklace, I wear it like a message so I don't forget it.
even though my heart needs to take its time



L’amitié est un concept simple en soit, du moins elle l’a toujours été pour toi. Que Ron soit un homme n’aurait pas dû y changer quoi que ce soit. Tu avais été amie avec d’autres hommes avant lui, et pas seulement des amitiés ambiguës. Il n’y avait rien de sorcier, à limiter tes sentiments pour autrui à de la bienveillance et à un attachement affectif tout simple. Mais ça, c’était le concept, une définition, une référence. Dans les faits, c’était plus compliqué, la faute à vos regards, trop souvent occupés à couler le long de vos visages, à observer les lèvres de l’autre. Craignait-il que tu l’embrasses encore ? Parfois tu te le demandais et alors, tu détournais les yeux. La faute à ses yeux aux messages troublants, souvent ombrageux, comme s’il t’en voulait, comme s’il te voulait. La faute à tes propres sentiments. Tu avais beau chercher à redresser ce qui germait en toi, tu ne savais du tout comment déraciner cette chose. Tu ne le voulais pas non plus, une faiblesse de ta part. Pourtant, tu aurais dû. Ça aurait été plus simple, pour lui, pour toi, pour vous. Ce vous qui ne verrait jamais le jour, ça tu te le répétais tous les jours, pour ne pas oublier, de crainte que cette plante ne se mette à fleurir. Parce qu’à chaque nouvel échange, tu la sentais gagner quelques centimètres. À ses moments-là, quand tu sentais l’air te manquer, quand tu te tricotais les mains à t’emmêler les doigts, tu t’en voulais d’être aussi bonne jardinière. Et tu lui en voulais, un peu du moins, a lui aussi d’être aussi prévenant, aussi mignon, aussi… lui. Mais peut-on réellement reprocher à quelqu’un d’être ce qu’il est ? Non. De ce fait, tu te considérais comme l’unique coupable. Tu devais y mettre plus d’effort, aussi depuis déjà deux échanges par cheminée, tu te faisais un honneur de ne pas le regarder trop longtemps dans les yeux, tout comme tu évitais sa bouche. Vos échanges n’étaient plus aussi naturels, plus aussi délicieux, mais puisque sa voix suffisait à te réchauffer le ventre, il valait mieux que ce soit ainsi. Toutes tes précautions avaient pour but de servir de tuteur à cette fameuse plante, à rectifier sa pousse, à limiter sa taille. Mais au bout de presque un mois, les améliorations laissaient encore à désirer.

Vous vous étiez parlé à trois autres reprises, depuis que vous aviez mis un nom sur votre « relation », depuis que vous étiez amis. Il c’était écoulé quelques jours entre votre première et votre deuxième discussion, mais déjà la différence était très marquée, vos regards s’évitant toujours au début de votre conversation, puis s’attardant sur la bouche de l’autre, des sourires un peu pincés. Puis, au fil de la discussion, tout semblait rentrer dans l’ordre. Assez du moins, pour que Ronald te fasse une requête : il avait besoin de tes talents en matière de potion. Évidemment, tu avais acceptée, ne serait-ce que pour le remercier de ce qu’il avait fait pour toi, mais pas seulement. Quelque part, tu avais envie de le faire. Pas seulement pour lui, même s’il y était pour beaucoup, tu ne te faisais pas d’illusion, mais aussi pour sa cause. Ton séjour dans les bois avait eu l’effet d’une secousse sur ta conception de la justice. C’est comme si à force de côtoyer le rouquin, sa générosité t’avait contaminé, faisant de toi quelqu’un de moins en moins centré sur soi-même. Tu redéfinissais tes priorités, tes nécessités. C’est à cause de lui, de ce qu’il avait chamboulé en toi, que tu avais justement proposé à Beatrix d’emménager dans ton cottage, que tu avais repris en main votre relation, dans l’espoir d’en faire quelque chose de bien. De sain. De ce fait, concocter du polynectar pour Ronald ne te semblait pas bien difficile. Bon, certains des ingrédients avaient nécessités quelques recherches, mais avec ton nom et tes talents dans la matière, tout était possible. Tout. Aussi, tu t’étais attelé à la tâche dès le lendemain de votre conversation, ta petite séance de shopping supervisé par Beatrix, qui t’avait accompagnée. Les sorties en publique te crispait encore le corps, mais tu avais fait face, tu avais combattus. Pour devenir plus forte, parce que tu avais un but, parce que cette tâche vous gardais en contact, le fils Weasley et toi. Amis oui.

Alors t’y voilà, occupée à t’assurer que la potion est bel et bien prête. La couleur est bonne, l’odeur aussi et la texture, tout autant. Mais au fond, tu ne t’inquiètes pas vraiment, le polynectar demande du temps, mais il n’est pas SI compliqué à concocter. Loin de là. De ce fait, aujourd’hui Ron doit passer et c’est justement ce fait, qui te rend autant nerveuse, qui fait que tu n’arrêtes pas de remettre en place tes cheveux et que tu tripotes sans arrêt ton tablier. Un bout de tissu obligatoire, si tu ne veux pas abimer ta jupe et ton chemisier. Parce que tu reviens tout juste du travail, tu as pris ton après-midi pour Ron justement, pour qu’il puisse venir à la maison alors qu’elle est vide. Beatrix ne rentrera pas avant un bon moment, mais on n’est jamais trop sûr. Surtout depuis qu’elle veille sur toi, elle a tendance à rentrer plus tôt. Évidemment, tu as songé à te changer, mais tu n’en as pas le temps et ce serait bien pire si ton invité, ton ami, se présentait alors que tu te changeais. Le tablier fait donc l’affaire, alors que tu te mets au travail, transvidant la potion dans des bouteilles. D’ailleurs, tu as peut-être exagéré la quantité, non ? Qu’est-ce que Ronald va faire de plusieurs litres de polynectar hein ? Oui, ils sont beaucoup, mais il risque d’être sous le choc. Tant pis. C’était trop amusant et puis, tu as créé trois genres différents, l’amatrice de potion en toi ne sachant pas se limiter à la recette toute simple, sauf pour l’un des trois chaudrons. Aller, tu tentes encore, en vain, de te concentrer alors que ta louche glisse dans le chaudron numéro deux puis verse la concoction dans une bouteille. Il ne faut assurément pas que tu laisses s’échapper une seule goutte. Sauf que tu as les nerfs en pelote, Ron peut arriver d’un moment à l’autre. Dans ta chambre ? Dans le salon à côté ou dans la cuisine ? Aucune idée. Enfin, oui, tu comprends dès que la plancher grince au-dessus de ta tête : dans ta chambre. Tu te mordilles déjà les lèvres, une chaleur se diffusant agréablement dans ton ventre, qui se contracte tout de même, nerveux. Tout est si contradictoire avec Ron, tout.

Les pas hésitent en haut et finalement, un petit sourire éclaire tes lèvres, alors que tu termines de remplir une bouteille. Ta voix éclate alors dans la maison, faisant écho jusqu’en haut : « JE SUIS EN BAS ! » que tu lui indiques, presque joyeusement. Dès lors tu peux suivre sa progression à travers la maison. Il traverse ta chambre lentement, puis hésite dans le couloir. Toi, tu te remets au travail, visant le couvercle de la grosse bouteille. Tu te veux minutieuse, parce que tu ne veux rien gaspiller, ils ont besoin de chaque milligramme. Puis, les pas de Ron glissent jusque dans l’escalier, te forçant à redresser les yeux, bien malgré toi. C’est plus fort que toi, oui. Déjà, il se mérite un sourire de ta part, alors que ton ventre émet une petite plainte. Ronald est là. Debout dans ta cuisine, en plein jour, l’air un peu perdu, mais égale à lui-même. Ses cheveux brillent sous la lumière qui entre à flot et tu réalises que cette vision que tu avais de lui, quand tu as visité les lieux, n’était pas même à la hauteur de la réalité. Il est plus séduisant en ce moment, même avec ses gestes incertains, avec sa démarche presque hésitante. Alors tu souris pour de bon et lui offre un petit signe de tête, ton menton lui faisant signe d’approcher. « La maison est vide, ne t’inquiète pas et viens plutôt par ici, que je te montre ce que je t’ai préparé » ta phrase se termine par tes dents retrouvant ta lèvre inférieure alors que tu te tortilles, bien malgré toi, sur place. Tu aurais probablement dû te débarrassé de tes talons aiguilles avant de te mettre à la tâche, mais tu perdrais quelques centimètres, bien précieux, plus confortable pour la tâche que tu accomplis.

Et là, alors qu’il approche, qu’il observe les lieux, tu t’empresses de t’essuyer les mains sur ton tablier pour aller chercher du papier et une plume. Un coup de baguette et ta plume est prête à noter pour toi. « Beatrix est au travail, tu n’as pas à t’inquiéter, je t’assure. J’ai pris l’après-midi, pour être certaine. C’est sans danger. » Toi, tu lui souris déjà, mais son regard erre dans la pièce, qu’il découvre. Ta cuisine est relativement spacieuse, la lumière s’y déploie sans crainte et surtout, elle ne possède aucun tableau. En fait, toute la maison est vide de tableau, un choix que tu as fait. Pour que la maison soit sûre. Peut-être aussi pour qu’il puisse y venir sans crainte. Tu ne veux pas y réfléchir plus longtemps. Surtout pas quand son regard se pose enfin sur toi. S’il découvrait la pièce d’un œil à la fois curieux et méfiant, la méfiance tombe en te découvrant, debout devant lui, dans ta jupe crayon rouge et ton petit chemisier blanc sans manche. L’attirail de la parfaite secrétaire en soi, avec les bas et les escarpins évidemment. Sans parler de tes cheveux relevés, impeccable ce matin mais dont quelques mèches ce sont échappés depuis. Ton sourire tremble un instant devant son regard, puis tu passes une main sur ta nuque, détournant le regard. « Dans tous les cas, tu sembles en pleine forme. Je… » Tu fronces délicatement les sourcils, puis souris avec effort, un peu nerveuse, mais sincèrement heureuse de le revoir. Plus que cela même. Il t’a manqué. Il te manque toujours. Belle idiote oui. Alors tu inspires doucement et tu redresses les yeux sur lui, t’humectant les lèvres, « je suis contente de te voir. Vraiment. » Tes mains recommencent à se tordre ensemble, effleurant ton tablier, lilas celui-là.

Tu hésites à venir à lui, mais ton corps réagis tout seul et avant même que tu puisses réaliser ce qu’il te fait faire, tes bras enlacent doucement son cou. Une étreinte, ça n’a rien de trop intime, c’est seulement pour te convaincre qu’il va bien. Qu’il survie toujours, là dehors. Tu le serres doucement dans tes bras, abandonnant tes craintes de vous enliser dans une situation impossible et tu respires son odeur un instant. Pour ensuite le relâcher et reculer sur des jambes légèrement chancelantes, un rire nerveux dans la voix, alors que tu remets de l’ordre dans tes cheveux et pivotes déjà. Parce que sur la table près de toi, trois chaudrons attendent, l’un déjà vide, le second à moitié vidé et le dernier, encore fumant. « Hem, oui, j’avoue que j’ai un peu forcé sur la quantité, mais il vaut mieux être bien préparé et puis… » tu tournes la tête et ton regard se perds sur son visage. Sur ses yeux, qui t’attirent comme des aimants. Tu es un papillon et lui le feu, tu vas t’y brûler si tu ne prends pas garde. Alors tu t’efforces de sourire, la nervosité enflant en ton sein. « Je… je ne me rappelais pas que tu m’ais donné de quantité… non ? » Lui, il s’en rappelle ? Parce que toi, en vérité, tu retiens très peu de chose de vos conversations. Pas si tu ne notes pas les informations directement devant lui. Son regard à tendance à te déconcentrer. Quand ce ne sont pas ses lèvres. Tu es foutu Susanna, pourtant, tu te débats. Tu aurais pu faire une bonne lionne en fin de compte.
code by bat'phanie


Dernière édition par Susanna P. Carrow le Dim 28 Juin 2015 - 20:53, édité 1 fois
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Devotion save me now
I don't wanna stray from the hallowed ground
I'll turn temptation down
I'm asking you to take me to safety this time

"


Le problème avec les longues journées d’été c’est qu’elles étaient chaudes.

Le problème avec Ron, c’était qu’il n’était pas loin d’imploser.

Il n’avait jamais été doué pour se retenir longtemps et sa volonté -bien que de fer- avait toujours été étrangement sujette aux tentations les plus simples qui soient. Il n’avait jamais su garder ses remarques ironiques pour lui, n’avait jamais su garder sa jalousie enfermée dans son cœur, ni même ses rêves. Ses remarques frôlaient l'impolitesse parfois pour ne pas dire qu'il y mettait les pieds dedans. Elles pouvaient être empreinte d'une vérité abrupte aussi qui pouvait confondre son interlocuteur. On avait ce qu'on voyait, on voyait ce qu'on avait avec Ron et la subtilité n'était pas nécessairement le maitre mot du jeune homme.
Il n'aimait pas se retenir parce qu'il le faisait mal. Et quand il le faisait, ça finissait invariablement par exploser à la figure des dits concernés.

Ron avait parlé deux fois à Sue depuis leur nouvelle ‘amitié’. Un demi-mois quasi. Deux putain de semaines dans cet état. Une quinzaine de jours à fantasmer du soir au matin sur quelqu’un qui lui était prohibé.

Par lui-même en plus.

Il en devenait dingue. Vraiment. Lui qui d’ordinaire passait si peu son regard sur les détails avait cru s’étouffer la dernière fois, tout ça parce qu’elle portait un haut qui baillait légèrement. Il avait eu envie de hurler que ses clavicules le rendaient dingue. Que les regarder lui faisaient monter sa pression artérielle. Qu’elles étaient d’une indécence insoutenable et qu’elle pouvait bien garder sa mini-jupe, mais que par pitié, elle enfile un pull.

Il lui avait d’ailleurs sèchement dit qu’il faisait un peu froid.

Avec 25 degrés.

La blague, Ron. La. Blague.

S’il se souvenait bien, elle lui parlait de potions ou quelque chose dans ce genre à ce moment-là. A moins que ce ne soit lui, il n’en avait franchement plus aucune idée. Il lui avait fallu compter jusqu’à 10 à l’envers pour que les sons ne soient plus saturés de ses propres battement de cœur. La pulsation du sang qui le rendait groggy et qui le poussait irrémédiablement vers elle. Il n’avait eu d’autre choix que de se montrer fuyant quand bien même il n’agissait généralement jamais comme ça. Fuir ? Ce n’était pas son genre, mais si la température augmentait ainsi à chaque fois qu’ils se parlaient, l’un des deux allait mourir calciné et il y avait de bonnes chances pour que ce soit lui. Il avait beau éviter son regard, éviter les frôlements, le désir rampait, infatigable. C’était le son de sa voix, le rire étouffé qu’elle avait quand il sortait une connerie, la respiration qui soulevait la poitrine, le croisement des jambes quand elle remarquait enfin qu’elle glissait un peu trop vers lui, la mèche consciencieusement coiffé derrière l’oreille, le seuil mouillé des lèvres. Absolument tout chez cette fille le propulsait vers des contrées infernales. Il n’était pas certain qu’elle s’en soit complètement rendu compte. Aucune idée. Il faisait attention, toute son énergie était là toute entière, uniquement à résister.

 Lui et sa propension à tomber sous le charme de filles raisonnables et proprette sur elles, pleines de principes et de convictions qui lui disait ‘non’ et ‘je suis désolée’ avec cet air poli et bien-élevé. Tout ce que lui n'était pas même s'il avait été élevé dans des principes qu'il appliquait abruptement, à sa manière, avec l’énergie des hommes qui de toute façon n'ont pas tant que ça à perdre.
Ca l’excitait sans qu’il ne puisse rien y faire, lui donnait l’envie de leur foutre la tête dans l’oreiller en leurs demandant si les convictions tenaient toujours maintenant, de les prendre sans autorisation, de les faire jouir par surprise, d’offusquer à mort quitte à se faire traiter de sale con ensuite. Il aurait dû faire ça avec la précédente surement mais son souvenir était loin maintenant et il n’en avait sincèrement plus rien à faire autrement que de manière amicale.

Et il n’y avait rien d’amical dans la façon qu’il avait de regarder Sue.

Toute proximité avec elle lui hérissait le poil. A chaque fin de conversation, une fois seul, il hésitait, avant de glisser sa main sur lui, juste de quoi calmer son état insurrectionnel. Ça allait s’arrêter à un moment ou à un autre n’est-ce pas ? Ça devait s’arrêter.
La dernière chose dont il avait besoin c’était que son corps perde les pédales.

Ils avaient convenu d’une date pour les potions et Ron s’était préparé, aussi tartignolle que cela puisse paraitre. Il avait pris une douche glacée dont la morsure sur la peau avait été la bienvenue, s’était appliquer à s’occuper l’esprit sur des vieux textes dans des grimoires avant d’arriver chez elle.
Il faisait chaud, les cheveux mouillés séchaient déjà et son t-shirt aux motifs orange l’incommodait. Des bruits venaient d’en bas et Ron tint sa baguette devant lui, prêt à riposter même s’il se doutait que ce devait être Sue. Savoir que la sœur vélane vivait dans la même maison ne lui plaisait pas mais il préférait savoir que quelqu’un –même si c’était Bea- veillait tout de même sur Susanna.

« JE SUIS EN BAS ! »

Ron eut un sourire fébrile et s’avança dans les méandres du cottage prudemment. Il restait en général dans la chambre quand il passait. Le couloir semblait lumineux et il s’arrêta avant de suivre les cliquetis de chaudron vers le bas.
Il avait un karma de merde. Ce fut la première chose que Ron se dit en descendant les escaliers. Une hésitation après l’avoir juste entraperçu : s’il courait assez vite il pouvait retourner dans sa chambre et se barrer. Mais on était un gryffondor, non ? Et puis il y avait le polynectar. Ils étaient rare ceux qui excellaient aux potions, et pour une raison que Ron ne comprenait pas, ils semblaient tous faire partie de l’auguste maison des serpentards.
Pour la première fois de sa vie, Ron n’aurait pas été contre travailler les relations inter-maisons de suite. Son regard bifurqua vers l’ensemble de la pièce. Le soleil tapait un peu fort et Ron secoua ses cheveux roux avant de revenir sur elle.

« Hey. »

Il ne savait franchement pas d’où venait cette tenue mais il était à peu près certain que c’était du harcèlement sexuel perché sur 10cm.

« Beatrix est au travail, tu n’as pas à t’inquiéter, je t’assure. J’ai pris l’après-midi, pour être certaine. C’est sans danger. »


Sans danger pour qui exactement ? Il la regarda avec une intensité qu’il peina à cacher. Rester en face d’elle malgré tout ce qu’elle pouvait dégager en cet instant précis, ce n’était pas de la lutte.

C’était un bon sang de suicide.  

« Dans tous les cas, tu sembles en pleine forme. Je… »

Il eut un sourire. Elle était adorable. Les oreilles se colorèrent légèrement et il eut un petit mouvement de tête. « Toi aussi. Tu reviens du boulot ? Ta cuisine c’est un peu un champ de bataille là. Ton salon aussi. Tu dois avoir une pile de journaux quasi aussi grande qu'un géant. On t’a envahi avec nos demandes si je comprends bien. Ça pouvait attendre tu sais. On n’est pas à l’agonie non plus.»  Il eut un froncement de sourcils en la sentant s’approcher puis l’enlacer.  Il était impossible de contester la vérité des corps au final. Encore moins quand ils se pressaient l’un sur l’autre. Juste un peu. Cela ressemblait presque à un mime d’exécution selon lui parce qu’elle était bel et bien en train de l’achever. La fragrance qui se dégageait des cheveux le rendait silencieusement lucide durant l’étreinte sage et il glissa un regard brulant sur elle tandis qu’elle se reculait déjà.

« Hem, oui, j’avoue que j’ai un peu forcé sur la quantité, mais il vaut mieux être bien préparé et puis… »


Un battement de cils clair et il lissa son t-shirt en s’approchant, regardant le travail accompli. Elle avait réellement fait des merveilles et il lui offrit un sourire en baissant son regard sur elle, la main venant –légère- se glisser au creux des reins. Pendant un court instant Ron trouva tout ça presque amusant. Presque. Il voyait en miroir le cheminement se faire dans sa charmante caboche. Il caressait du regard la manne brune du chignon qu'il s'efforçait de ne pas toucher et de ne pas défaire. Elle savait détourner le regard juste à temps pour ne pas qu’il cède. Lui ou elle. Il ne savait pas encore si cela le soulageait ou l'agaçait sans aucune mesure.

Les deux.

« Et c’est moi qui suis impulsif hein ? Trois chaudrons ? » Il avait fini par murmurer à quelques centimètres d’elle. Il sentait l’adrénaline s’accumuler dans ses veines, ses muscles se tendre, partout. Qu’est-ce qui l’en empêchait exactement ? De se pencher vers elle, d’écarter la mèche brillante de ses cheveux pour chuchoter à l’oreille que d’ici il pouvait voir l’échancrure de sa poitrine et ce malgré son fichu tablier. Il pouvait laisser ses doigts glisser sur son cou, souffler doucement sur son lobe, humer son parfum, se laisser toucher par la volupté qu’elle dégageait à quelques centimètres de lui.

Du contrôle Ron. C'est toi qui lui avait dit que. Il fallait réfléchir. Avec son cerveau parce que c’est mieux quoi. C'est fait pour à la base.

« Je ne sais pas comment te remercier. Ce sera très utile. » Il le pensait réellement malgré le fait qu’il frôlait de son souffle la tempe de la jeune femme. C’était affectif n’est-ce pas. Il n’y pouvait rien si un soupir lui poignarda le torse. Il ne voulait pas. Ça se trouve il allait se retrouver en prison des mangemorts pour avoir bécoté une de leurs filles de fait,  mais il n'y tenait plus et il la tourna vers lui d’un geste précis, presque comme si son corps, lui, avait mesuré à la perfection les distances et les gestes à avoir. Comme si son corps avaient décidé de court-circuiter son esprit.

Il se serait mis une gifle lui-même s'il avait encore eu assez de self-control pour pouvoir le faire. Mais déjà, ses lèvres prirent possession des siennes, les écrasèrent avant de laisser glisser la sensation de sa langue suave. C’était comme ouvrir des vannes qui ne tenaient plus. Il avait tenu vaillamment. Il n’admettrait même pas sa défaite. C'était juste... juste... aucune idée. Sa langue insista, souple, lui arrachant un souffle de plaisir. L’un de ses mains glissa entre les méandres du chignon afin de le défaire chaotiquement, l’autre caressait la taille puis le bas du dos. Ça commençait déjà : il avait envie de plus. Il piétinait comme un enfant la ligne rouge qu'il avait barbouillé en panique sur le sol de leurs relations.
L’avidité lui arracha un râle rauque et il avait dû être plus poussif qu'il ne s’en était rendu compte parce qu'elle était coincée contre le mur maintenant et il avait avancé un peu trop nettement contre elle.

« Mer..ci »

Tous les jolis mots et grand discours ? Envolé. Comme larmes sous la pluie. Il n’avait aucune excuse. Aucune. Il allait les tuer tous les deux avec son manque de contrôle. Il allait la condamner avec trois fois rien. C’était avec l’esprit encombré de pensées contradictoires et haletant qu’il posa son front sur le sien. Il ne rêvait que d’une chose : s’enterrer en elle.

Le problème avec les longues journées d’été c’est qu’elles étaient chaudes.

Le problème avec Sue, c’était qu’elle n’avait pas l’air de vouloir le repousser non plus.

Quoique.
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I really wanna stop but I just got the taste for it. I feel like I could fly with the boy on the moon. It's way too soon, I know this isn't love. But I really really really really really really like you and I want you. Do you want me?
DO YOU WANT ME TOO? DO YOU WANT ME TO ?



Ron est près de toi. Trop près. Ce n’est pourtant pas qu’il respire dans ton oreille ou que sa chaleur corporelle te submerge, d’ailleurs il vaut mieux que ce ne soit pas le cas. Seule Morgana sait ce que tu pourrais faire. Par envie. Par automatisme, pire que cette envie soudaine de l’étreindre. Seulement, il est assez près pour que tu notes certains détails qui attire ton regard : ses cheveux encore à moitié humide, légèrement plus foncé qu’à son habitude. Tu aimerais y passer les doigts, t’y rafraichir les mains, mais alors ton corps se brûlerait contre le sien. Et puis il y a ses oreilles qui rougissent, adorable attention. C’est ta faute ? Celle de ton regard qui glisse encore sur sa bouche, même quand tu ne le veux pas ? Non, il ne faut pas et déjà tu détournes le regard. Parce que tu commences à être douée à ce jeu, même s’il exige des efforts de ta part. Cela dit, vous connaissez bien les règles, quand bien même vous les avez établis sans vous consulter. La prochaine fois, ce sera à lui de détourner le regard, de te laisser gagner. De te laisser le regarder, t’attarder sur sa mâchoire, sur ses lèvres pleines, sur ses épaules mêmes, que déjà tu te retiens d’observer.  « Toi aussi. Tu reviens du boulot ? Ta cuisine c’est un peu un champ de bataille là. Ton salon aussi. Tu dois avoir une pile de journaux quasi aussi grande qu'un géant. On t’a envahi avec nos demandes si je comprends bien. Ça pouvait attendre tu sais. On n’est pas à l’agonie non plus. » Heureusement pour toi, il y a l’humour de Ronald qui sait désamorcer les pires situations. Alors tu souris avec amusement, le regard brillant aussi. En oubliant presque qu’il te dépasse de presque deux bonnes têtes. Presque. « Mr.Rookwood n’est pas friand des congés tu sais, mais… » tu fais mine d’être détendue, de ne pas avoir remarqué qu’il est plus près, qu’il est plus grand, qu’il est même craquant, debout là dans le soleil avec son petit air gamin. Tu plisse les yeux, tout en souriant, « mais au vu de ma situation, même ce vieux grincheux ne se sent pas l’âme de rejeter mes demandes pour un après-midi tranquille à la maison. » Donc oui, tu reviens du boulot et déjà tu inclines la tête sur le côté, comme prise en faute, « je n’ai pas eu le temps de me changer. Pardon. » Tout ça lui parait probablement très guindé ou peut-être qu’il a l’impression que tu cherches à le prendre au piège ? Par Morgana tu aurais dû te changer. Mais c’est à son tour de dévier le regard. Merci Ron.

Logiquement, tu devrais en profiter pour mettre un peu d’espace entre vous. Parce que plus il est près de toi et plus l’air vient à manquer. Il n’y a assurément pas assez de plante dans cette pièce et tu aurais dû ouvrir les fenêtres. Oui voilà ce que tu devrais faire, t’éloigner et aller ouvrir des fenêtres, créer un courant d’air, comme si ça allait te protéger. Comme si ça pouvait t’empêcher de faire des bêtises. Sauf que non, ton corps décide pour toi, son absence t’a bien trop pesé et tu viens à lui. C’est toi qui se glisse contre lui, ton corps subissant la morsure du sien, sa chaleur te frappant de plein fouet, faisant accélérer ton cœur alors que tu le relâche, les poumons remplis de son odeur. Parce que la nuit, tu le cherches toujours. Parce que quand tu ne rêves pas des bois, c’est lui qui vient te rejoindre. Dans ton lit. Dans une tente. Dans ta chambre. Évidemment, si ce n’était que des rêves, tu pourrais le supporter, seulement maintenant tu vis dans l’attente de son visage se dessinant dans l’âtre. De sa voix. De son sourire. De son regard, un peu flou, mais qui te donne cette impression de ne jamais être suffisamment couverte. Puis vient le sentiment de culpabilité, parce ces regards te grisent quelque part. Parce que tu refuses de te couvrir davantage pour lui parler. Tu aimes la situation Sue, alors que tu ne devrais pas, alors que vous êtes des amis. Tu devrais sincèrement fuir et c’est ce que tu fais, son odeur partout en toi, sur toi avec de la chance. Alors tu te perds en explication sur les potions, mais tu n’as pas encore le temps de lui expliquer que tu as préparé eux chaudrons avec des effets légèrement différents, que déjà il te rejoint. C’est trop tôt que tes yeux lui hurlent, mais tu ne peux pas le regarder plus longtemps, donc ton message se perd en direction de la table. Et sa main gagne le creux de tes reins.

Il ne devrait pas te toucher là. Amis ou pas. Il ne devrait pas, parce que dès lors, ton attention se concentre sur cette parcelle de peau effleuré, à peine réchauffé par sa main, même à travers les tissus de ta jupe et de ton chemisier glissé dessous. Tu te retiens, avec grande peine, pour ne pas te tortiller, pour ne pas venir te loger contre lui. Mais tu te tempère, vous êtes amis. Tu remets les feuilles de la petite pousse vous représentant bien en place. Amis, oui. Mais c’est difficile de ne pas te mordiller les lèvres quand sa main semble peser une tonne contre toi. Quand tu aimerais qu’il te torture de la sorte : ne se pressant pas assez contre toi, se pressant trop pour que tu n’y prennes pas garde. Évidemment, il n’a pas conscience de ce qu’il te fait subir : « Et c’est moi qui suis impulsif hein ? Trois chaudrons ? » Tu aimerais en rire, mais il a parlé tout près de toi. Trop près oui. Tu te contentes donc de froncer les sourcils, ta respiration s’accélérant bien malgré toi, malgré tous tes efforts. Tu ne dois pas laisser des détails te troubler à ce point, et pourtant quand tu lui jettes un coup d’œil, tes cils papillonnent déjà et ton rythme cardiaque accélère. Évidemment, il est hors de question de laisser quoi que ce soit d’autres paraîtres et tu lui offres un petit sourire coupable. Oui, tu as exagéré, mais tu ne sais plus tellement pour quoi ou à quel propos. Tu le regardes trop, non ? Non. La potion Susanna, la potion ! Alors tu trouves une excuses, mais au fond, qu’importe. Il est trop près pour que ce soit réellement important. Trop près pour que tu t’occupes les mains, sans qu’elles ne risquent de renverser la potion sur le plan de travail. Non, le mieux c’est d’attendre un instant, le temps de fixer les bouteilles à remplir, le temps de deux respirations. Tu aurais pu réussir, s’il n’avait pas tout gâché à sa façon, toujours aussi gentil, toujours aussi agréable, comme pour racheter sa maladresse chronique : « Je ne sais pas comment te remercier. Ce sera très utile. »

Te remercier ? L’idée te fait sourire avec quelque chose de doux, un sourire en coin que tu lui offres, suivis de près d’un petit coup d’œil timide. Il n’a pas à te remercier, voilà ce que ton regard à tout juste le temps de lui faire comprendre que ton souffle s’emmêle dans ta gorge, qu’il se bloque. Depuis quand est-il aussi près ? Plus que nécessaire, surtout pour un ami. Encore ce foutu mot, ce titre, que tu cherches à t’enfoncer dans la tête. Dans la peau. Dans le cœur. Et puis il à cette façon de pivoter vers toi, de faire glisser ses mains, typiquement masculin. Alpha même. Mais tu n’es pas un membre de sa meute Susanna, tu n’es pas même une femelle potable à ses yeux. Alors tu entrouvres les lèvres, prête à parler de quelque chose, d’expliquer pourquoi tu as fait autant de polynectar, leurs nuances, mais c’est sans compter sur la sensation de ses mains sur toi. Chaudes. Fortes. Plus fermes que lors de votre cohabitation dans les bois. Il n’a plus peur de te briser et c’est possiblement ce qui te fait vibrer le plus. De le sentir te manipuler, de le sentir te diriger. Que Morgana te vienne en aide, parce que dès que sa bouche s’écrase à la tienne, le soulagement éclate dans ton ventre. Des papillons s’en échappent, voltigeant partout dans ton corps, à t’en chatouiller les rebords du cœur. Tu fermes aussitôt les yeux et tes mains s’élèvent dans les airs, doucement, sans chercher de prise, sous le coup de la surprise. Jusqu’à ce que sa langue te trouve. Vous ne jouez plus au même jeu. Ce n’est plus à qui fuit le regard de l’un en premier, c’est maintenant à qui trouve la langue de l’autre en premier. Et cette fois, tu n’as rien de prude. Rien de réservée. Pas avec lui. Pas avec cette satanée fleur qui fleuris en silence au plus profond de ton jardin secret. Tu lui rends son baiser avec envie, un désir qui coule depuis sa bouche à la tienne, jusque dans ta gorge, qui geint doucement une invitation à continuer. À ne surtout pas s’arrêter, alors que tu te cramponnes à lui, une main contre son t-shirt, l’autre glissant enfin dans ses cheveux. Et là, le désir glisse plus loin encore, comprime ta poitrine, jusqu’à la pousser plus près de lui, malgré le tablier. Tu n’as que vaguement conscience que ton dos s’écrase à un mur, parce que le plaisir prend trop de place. Parce que ce besoin primaire qui vit en lui, trouve écho en toi. C’est là, en train de couler jusque dans le creux de tes reins, là dans tes doigts qui te démangent. De parcourir les mèches humides à la racine, presque sec à la pointe. Là dans tes doigts qui tirent déjà doucement sur son t-shirt, gaspillage de tissu dont tu veux bien le libéré. Tu ne vois plus clair. Tu le ressens. Partout autour de toi. Partout en toi. À la fois trop loin et trop près.

« Mer..ci » sa voix rauque te ramène dans le présent, mais t’arrache aussi un soupir. Tu entrouvres les yeux sans bien comprendre. Tu n’es plus que chaleur. Plus qu’invitation au pire. Au meilleur. Ce qui est une erreur en soit. Vous êtes amis, tu ne dois pas l’oublier. Or, les amis ne s’embrassent pas ainsi et déjà, ton désir te tord l’estomac, te coupe le souffle. Tu halètes avec lui, encore sous le choc, le corps frémissant et cambré. Quoi faire. Comment faire ? Tu t’humectes les lèvres, au supplice, les paupières papillonnant, cherchant une bouée quelque part dans la cuisine. Parce qu’il n’y a rien pour t’aider dans ses iris trop clair, seule l’envie y miroite, celle-là même qui vit en toi, miroir de ta propre image. Pourtant, de vous deux, tu dois être le plus raisonnable. Pour ne pas qu’il te rejette pour de bon, pour ne pas qu’il t’accuse de chercher à semer le trouble en lui. Il ne ressemble à aucun homme que tu ais un jour connu, mais qui sait. Un petit sourire, où des fragments de plaisir sont toujours logé, retrousse un côté de tes lèvres, alors que tu cherches à repousser ce qu’il a éveillé. Que tu cherches à recouvrir la jolie fleur qui déploie ses pétales. Ta main glisse gentiment contre le côté de son cou, comme pour l’apaiser, alors que l’autre, ne sachant que faire, coule lentement le long de son torse, dans une vaine tentative d’être amicale. Elle ne l’est pas. Elle goûte sa chaleur, sa fermeté, et ce, bien malgré toi. Ta voix est enrouée quand elle échappe enfin à la bête qu’il t’a fait avaler : « Eh bien… maintenant que je connais ta… ‘passion’ pour le polynectar, je crois que je devrais te mettre en garde d’une overdose ? » Oui voilà, de l’humour ! Comme lui ! Presque aussi bien. Peut-être même meilleur, alors que tu échappes un petit rire nerveux, tes lèvres tremblant près des siennes. Ronald est un danger vivant, une tentation qui t’étonne un peu plus à chaque fois qu’il te fait cet effet. Alors ta main le repousse doucement, là contre un pectoral, ta tête retombant contre le mur, un bout de langue glissant sur tes lèvres. Encore humides des siennes, son goût tapissant tout l’intérieur de ta bouche. Que Morgana te vienne en aide, parce que là, la gorge offerte et une main hésitant entre le repousser pour de bon et l’attirer plus près, tes doigts s’enfonçant doucement dans le tissu de son vêtement, tu te meurs de recommencer. Encore et encore.

Tu voudrais détourner le regard, mais tu ne sais plus comment. Quelque chose vis entre vous, quelque chose de tangible, quelque chose de bien trop délicieux. Comme un bonbon, impossible d’en décoller la langue. Tu chuchotes donc la suite avec effort, « j’ai… j’ai fait quelques modification sur deux des chaudrons… » Sauf qu’en fait, tu n’en as rien à faire. Absolument rien, parce que ton regard glisse dans sur sa bouche. Elle est bien trop appétissante, haletante de la sorte, un presque sourire cherchant à y élire domicile. Et puis, il vaut mieux que tu regardes ses lèvres que ses yeux, de peur de sombrer. De peur d’y découvrir la même ferveur qui brille dans tes iris. Cette envie de tout envoyer valser. Sauf que non, tu te fais des idées, vos désirs ne peuvent pas être similaire, Ronald t’as demandé de ne pas tomber amoureux de lui. Il veut être ton ami, rien de plus. Tu te mords ainsi la lèvre inférieure et dans un dernier effort, ferme les yeux pour presque gémir de douleur. Ton ventre est en feu, mais tu combats le brasier dans un chuchotement tremblant : « si c’est un test, je ne suis pas à la hauteur Ron… pas encore. » Oui voilà, c’est peut-être aussi simple que cela. Tu n’oses plus ouvrir les yeux, tu combats bien trop fort, les sourcils froncés alors qu’une vague grimace de douleur te hante le visage. « J’essaie pourtant, je t’assure que je fais de mon mieux. » Tu entrouvres les paupières presque à contre cœur, des paupières lourdes, sous le désir, sous l’étant d’alanguissement dans lequel il sait te mettre. Là, tu lui fais face, vulnérable, ta main relâchant presque son haut alors que tu murmures quelques explications, douloureusement honnête « je sais que ça ne signifie rien, que je ne dois pas sombrer pour toi, mais quand tu m’embrasses » les mots hésites sur le seuil de tes lèvres. Que tu mords. Que tu tires dans ta bouche, avant de la laisser reprendre sa place, rouge et humide.

Ta main abandonne enfin son vêtement et glisse plutôt contre le mur de pierre, dans ton dos. « Quand tu m’embrasses, je n’arrive plus à réfléchir logiquement » le dernier mot à tout juste le temps de t’échapper, que ta main te pousse vers l’avant. Contre lui, contre son corps. Ta main reprend aussitôt ses droits dans ses mèches, jouant avec le feu tiède de ses cheveux, alors que c’est à ton tour de l’embrasser. La poésie n’a plus sa place entre vous quand ta langue retrouve la sienne, quand elle se frotte presque indécemment à lui, tout comme ton corps, qui vient se loger contre le sien. Qu’est-ce qu’il a fait, le pauvre fou ? Qu’est-ce qu’il a libéré hein ? Ta main libre vient même tirer sur ta jupe, pour dévoiler un peu plus tes cuisses, pour te permettre de redresser un genou. Pour te permettre de frotter ta cuisse à la sienne, alors que tu gémis dans sa bouche. Dans sa gorge. Que tu lui transmets la fièvre qu’il t’a inoculée. Et quand ta main abandonne ta jupe, c’est à ton tablier qu’elle s’en prend, tirant dessus sans plus aucune douceur, tout comme ta bouche, qui ravage la sienne. Tu n’as absolument plus rien d’une petite fleur délicate et tes pétales ne sont certainement pas d’un lilas pâle. Tu te fais femme contre lui, presque aussi succube que ta demi-sœur, le tablier s’effondrant au sol pour laisser le blanc et le rouge prendre le relai. « Tout est de ta faute, mmn… » Tu te proclame reine dans sa bouche, l’attire à toi, jusqu’à retourner t’adosser contre le mur, essoufflée mais frissonnante de plaisir. De désir. Quelque chose que tu ne croyais plus jamais pouvoir ressentir à ce point, pas après les bois, pas après Daeva. Certainement pas pour un Weasley, et pourtant, tes lèvres aspirent celle inférieure de Ronald avec appétit. « Nous sommes amis… » que tu commences, mais ta bouche retrouve la sienne bien malgré toi, malgré lui. La suite est murmurée rapidement, sous l’impatience de ton corps, de cette main qui se faufile sous son t-shirt. Non Susanna, vous êtes amis et pourtant, tes doigts explorent le velouté de sa peau. . « Tu n’as pas le droit de m’embrasser… pas le droit. » Mais il est trop tard et ton regard le supplie presque, redressé sur lui. Tu mérites des excuses. Tu mérites plus. Sauf que dans les faits, tu ne désires rien d’autre que de goûter à la même envie chez lui. Envers toi. Rien que pour toi.
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Devotion save me now
I don't wanna stray from the hallowed ground
I'll turn temptation down
I'm asking you to take me to safety this time

"



Ron ne savait pas qu’elle bossait pour Rookwood, psychopates and cie. Il avait toujours fait en sorte de ne rien demander sur ce qu’elle était ou faisait en dehors de ce qui était à eux dans la forêt.

Rookwood. L’auguste directeur et responsable du  département des mystères qu’il avait visité durant sa cinquième année. Les insurgés savaient à peu près qui en faisait encore partit, des noms prestigieux qui cherchaient de nouvelles poignées de pouvoir pour Voldemort.

Et Susanna avait accès à tout ça.

S’il n’avait pas été aussi intensément occupé à mêler son souffle au sien, Ron y aurait peut-être pensé plus en avant à ce qu’elle venait de lui dire. A tout ce qu’il pouvait en découler de dangereux et
d’opportunités réelles.  

La secrétaire de Rookwood, ni plus ni moins, hein ?

Il y repensera sans doute plus tard, une fois que le désir flamboyant aura coulé un peu hors de lui car en vérité, il était complétement incapable d’émettre un semblant de cohésion logistique et d’arguments prosaïques en cet instant.

La guerre pouvait bien attendre un peu.

Surtout qu’il y en avait une bien plus attractive entre les quatre murs de cette maison. Le droit chemin s’avérait plus tortueux que prévu et Ron se rendit compte qu’il n’avait même pas la décence  de se sentir coupable. Elle avait raison cela dit : il n’avait pas le droit. Cela avait été déloyal. On ne soufflait pas le froid pour ensuite appliquer des baisers brulants. Il s’était attendu à ce qu’elle le repousse, qu’elle lui dise qu’il n’avait pas à faire ça –ce qu’elle faisait en un sens- mais elle s’ouvrait à lui aussi avec une innocence fébrile qui lui confondit les sens tout en le gardant au bord d’un périlleux précipice.

« Eh bien… maintenant que je connais ta… ‘passion’ pour le polynectar, je crois que je devrais te mettre en garde d’une overdose ? »

Ron arqua un sourcil, surpris, puis eut un sourire lumineux et éperdu qui se transforma en rire amusé. Le genre de répliques qui pouvait le faire tomber amoureux en un claquement de doigts. Il ne put s’empêcher de répondre, le souffle haletant. « Imagine quand je te demanderais d’autres choses… » L’espièglerie de la situation lui fit pencher son visage et il se recula un peu juste pour pouvoir la regarder. Elle était plus jolie encore une fois qu’il l’avait embrassé. C’était on ne peut plus arrogant à avancer mais il en aimait le rendu et la façon dont ses paupières se faisaient lourdes, la façon dont elle le contemplait sous ses longs cils noirs. « j’ai… j’ai fait quelques modification sur deux des chaudrons… »

« Je suis… certain que c’est parfait. »

Il en était de certains baisers comme des mondes à eux seuls et elle avait raison. Il avait eu raison de ne pas céder il y a quinze jours et elle avait raison de ne pas le faire en cet instant. Les corps évidemment ignoraient la raison avec un panache moqueur. Ron n’était plus si certain du bien-fondé de ce qu’il avait avancé avec une conviction souveraine il y a plusieurs jours. Il y avait nécessairement une validité quand le désir se faisait aussi impérieux, non ? Ce n’était pas comme s’il s’agissait d’une passade, comme s’il l’envisageait de la même façon qu’un consommable. Ça n’avait jamais été le cas, il avait bien trop d’admiration pour elle pour ça et il l’avait vu au plus mal, jamais il ne se permettrait ce genre de choses.
Ce fut exactement pour cette raison qu’il ne montra aucun signe de remords lorsqu’elle le gronda entre deux gémissements soupirés. Son envie d’elle était réelle. Saine. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas, c’était le contexte de la guerre qui empêchait. Il n’avait d’autres optiques que la sécurité des siens et la sienne propre. Ron n’avait aucune envie de terminer à Azkaban, vidé de toute substance comme l’avait été McGonnagal  avant d’être érigée en trophée aux portes de Poudlard et il ne le désirait pas non plus pour ceux qu’il côtoyait chaque jour, frères d’armes, sœurs de cœur ou même dulcinée silencieuse.

C’était bien naturel.

Comme la façon dont elle passait ses doigts dans ses cheveux en lui arrachant un frisson de délice. Il la trouvait plus belle pleine de vie. C’est ce qu’il lui répondit à demi-mot. « Tu n’as jamais été plus jolie que maintenant. »
C’était ça aussi le problème. Il l’avait considéré de manière clinique et plein d’empathie les premières semaines sous la tente. Elle guérissait lentement, se pansait elle-même ses blessures tandis qu’il n’avait fait que fournir un abri. Elle se trompait quand elle disait qu’il l’avait sauvé. Elle s’était sauvé elle-même et il n’avait fait que planter un décor propice à son rétablissement. Il avait veillé sur elle mais elle avait gravit les marches avec son propre courage. On ne pouvait pas être libéré par autrui, on se libérait soi-même. C’était la seule porte de sortie. C’était tout ce qu’il avait voulu pour elle.

Avant de vouloir tout le reste.

Quand elle vint à nouveau l’embrasser, il s’appuya plus fort contre elle, se colla, plaqua son ventre incandescent à ses hanches en la soulevant contre lui, écrasa son torse contre ses seins et l’enlaça fermement en se glissant entre ses jambes tout en continuant à dévorer les baisers brulants qu’elle lui offrait. Qu’elle sache. Peu importe si cela continuait ou pas. S’ils se montraient raisonnables ou pas. Il y mettait une ardeur appliquée, concentrée. Il y répondait comme un gourmand, en caresses voluptueuses. Sa main vint naturellement s’emparer de sa peau, la vissant contre lui,  puis remonta le long de la cuisse qu’elle avait mise à nu avec une rapidité élégante. Cette fois, leurs bouches se connaissaient un peu mieux et il y eut dans ce second baiser quelque chose comme une reconnaissance instinctive.

« Tu n’as pas le droit de m’embrasser… pas le droit. »

« Je sais. »  Il eut un sourire nerveux, presque sûr de lui, un de ceux qui promettait que quitte à tomber, ils tomberaient ensemble. Il n’avait jamais vraiment été regardé ainsi, pas de la façon dévorante dont elle le couvait en tout cas. Il glissa ses doigts plus en avant  le long de la peau, effleurant en remontant le tissu de la jupe moulante. Il ne s’excuserait pas. Comment pourrait-il le faire ? C’était par définition inexcusable. Il allait falloir établir des règles, se montrer prudent, être...

Il ne parvenait plus à réfléchir, trop tendu.

Ron s’était arrêté un instant puis les doigts remontèrent encore jusqu’à la lisière des bas, caressant sa peau brulante, s’y attardant un peu trop tandis que son regard ne la quittait pas. Il écarta son bassin légèrement pour poursuivre sa quête, glissant imparablement une main vers l’intérieur. « J’ai été stupide.» C’était plus simple à avouer quand son esprit était brumeux, que sa main effleurait le tissu de son sous-vêtement, qu’il découvrait humide, et qu’il se refusait à regarder ailleurs que son visage sous peine de perdre réellement les pédales.

Un baiser puis un autre et l’éclat sombre des iris qui se découpait en miroir des cils roux. Les doigts dansèrent, montant et descendant le long du mince tissu. « Amis, amants, ce que tu veux. » souffla t’il contre elle.
Il était persuadé qu’elle pouvait entendre les battements de cœur cogner sur son  torse.

Ce. Que. Tu. Veux.

Et après on dira que les Weasley ne sont pas des garçons tout plein de bonne volonté :3…
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I really wanna stop but I just got the taste for it. I feel like I could fly with the boy on the moon. It's way too soon, I know this isn't love. But I really really really really really really like you and I want you. Do you want me?
DO YOU WANT ME TOO? DO YOU WANT ME TO ?

Tu luttes depuis déjà trop longtemps Sue. Deux semaines ? Bien plus encore. Des jours à être hanté par sa présence, des nuits à souffrir son absence. Tu aimerais que ça n’ait rien à voir avec lui et tout avec ce que tu as vécu, que ce ne soit jamais qu’un contrecoup de ton abus, tu aimerais pouvoir te plier à ses requêtes passées et être son amie. Seulement, à chaque nouveau baiser, tu sens la plante pousser. Grandir. Se déployer. Il ne devrait pas t’embrasser, mais pas seulement. Parce que son rire, à lui seul, suffit à te faire battre le cœur plus fort. Ce rire qu’il laisse s’échapper joyeusement dans les airs, t’arrache un sourire tremblant, un soupir. Parce qu’il y a quelque chose de grisant à l’entendre rire de la sorte, d’excitant même. Ronald halète à cause de toi, parce qu’il est trop près, parce qu’il est trop chaud contre toi, trop dur. Et quand il rit quelque chose fond en toi. Quelque chose rampe le long des vignes; du désir, de la culpabilité, de l’envie. « Imagine quand je te demanderais d’autres choses… » Il ne fallait surtout pas que tu y réfléchisse, surtout pas. Parce que déjà tu rougis, les lèvres enflées à cause des siennes, à cause de tes dents qui les malmènent encore. Il n’y a rien d’indécent dans ses paroles, mais tout est dans son timbre de voix, tout est dans son regard et dans l’inclinaison de son adorable tête. Tu t’imagines des demandes bien plus détaillées, plus… exigeantes de ta personne. Et le problème, c’est que c’est loin de te déplaire. Très loin. Cet homme est le mal incarné, la tentation vivante. La tienne. Terrible apparition, démon oui, venu te torturer. Et il y arrive avec adresse, tant de talent. C’est presque odieux. Et rien ne sert de te sortir de ce pétrin, de ce délicieux enfer dans lequel tu t’es laissé glisser avec lui, contre son corps, dans sa bouche, parce que ton cœur n’a plus la force de se débattre. Par Morgana, qu’est-ce que vous êtes en train de faire, hein Susanna ? Tu t’essouffle à chercher un sens à tout ça.

Pourtant, il est trop tard. Il n’y a plus rien à sauver, pas quand Ron te relances avec des phrases qui te contracte le ventre, qui te fais te mordre les lèvres plus fort, le regard brillant d’une envie qui te dépasse. Tu n’as jamais demandé à désirer quelqu’un ainsi. Jamais. Tout est de sa faute. Et il te rend la tâche encore plus compliqué. « Tu n’as jamais été plus jolie que maintenant. » Un petit son t’échappe, mélange entre un gémissement et un soupir, quelque chose de typiquement féminin. De pitoyable quelque part. De séduisant aussi. Tu t’en veux de te mettre dans cet état pour si peu. Pour des belles paroles, mais tu n’arrives pas à les considérer comme des mensonges, pas quand il te regarde ainsi, pas quand il respire aussi fort. Tu as l’impression que son cœur cogne jusque dans ta gorge, peut-être que tu l’as avalé ? Impossible. Et pourtant, tu as la tête qui tourne et tes pensées s’emmêlent. À quoi bon te débattre ? Alors tu t’abandonnes Susanna, tu l’attaque à ton tour, l’attire plus près, pour te brûler un peu plus fort à son contact. Ron est de feu, Ron est le soleil, Ron est l’air qui vit dans tes poumons. Il te retourne entièrement, te remet à l’envers et tu en redemandes, écrasée contre ses reins, la bouche soudée à la sienne. Plus. Il t’en faut tellement plus. Vos baisers n’ont d’ailleurs plus grand-chose de maladroit, la passion cède le pas à l’intensité, à un échange adroit, plus intime encore. Morgana, tu n’auras jamais assez de cette bouche, tu ne te lasse pas du contact de sa langue taquinant la tienne. Il y a quelque chose d’à la fois espiègle et séduisant dans sa manière de te manier, de t’embrasser, de te clouer au mur. Tes pieds touchent à peine au sol alors que tu te décides à le repousser. Du moins, c’était l’idée première : le repousser, calmer le jeu, chercher à apaiser ton cœur, ton ventre surtout. Maintenant liquide, une pulsion qui suis les rythmes de ton cœur. Alors tu le grondes du mieux que tu le peux. Du mieux que tu sais le faire, alors qu’il est encore moulé à ton corps, alors que son goût roule toujours sur ta langue, jusque dans ta gorge, mettant le feu à ta poitrine, jusqu’à en faire bouillir l’eau se nichant au creux de tes reins.

Tu ne croyais pas sincèrement que ça fonctionnerait, si ? Non. Et sa réponse est tout à fait charmante. L’annonce de votre perdition à venir : « Je sais. » Évidemment qu’il sait, toi aussi tu sais. Surtout dans cette position : tu sais qu’il est content de te voir, qu’il apprécie ta compagnie, qu’il te trouve séduisante. Jolie même. Pas que ça, pas dans cet état. Et tu te tortilles légèrement, te frottes délicatement à lui, comme pour le mettre au défi, alors que tu t’essouffles : « Non… » tu te lèches les lèvres, ta respiration bien trop laborieuse, ton corps bien trop conscient du sien, du brasier pressé contre ton propre ventre, « … tu ne sais pas. » Et son sourire n’a rien pour te rassurer. Rien pour t’apaiser, tout le contraire. Il vous faut une douche froide. Sauf qu’elle aussi, tu l’oublies quand le désir grimpe encore plus haut en toi. Plus bas. Là où sa main grimpe contre ta cuisse, écartant doucement ta jupe pour découvrir la chaire sensible. Au-dessus du bas, ses doigts évitant de peu une rencontre avec l’attache de ton porte-jarretelle, qui se tend pourtant déjà sous votre position actuelle. Ton souffle se bloque dans ta gorge alors qu’il s’attarde sur ta peau, la brûlant du bout des doigts. Les tiens tirent alors doucement sur ses cheveux, pour lui faire comprendre qu’il joue avec tes nerfs, pour qu’il sache que tu es bien trop sensible sous ses doigts. Qu’il te défait de l’intérieur. Par Morgana, son feu se propage en toi, il allume tout sur son passage, comme si tu n’étais qu’un tas de feuilles mortes. Quelque part, il devait t’en rester, de cette fichue attaque, de cette fameuse nuit dans les bois. Mais il brûle tout, il efface le passé dans un brasier qui te fais l’impression d’une purification. Les doigts fantômes ne sont plus, il ne reste que lui. Que son regard, aimanté au tien, te tordant tout l’intérieur, poussant tes hanches plus près des siennes, alors qu’il recule pourtant le bassin. Non, tu ne veux pas qu’il te quitte, tu ne veux pas cesser de sentir combien il est homme, là, tout contre toi.

Il n’y a que les lambeaux de ta fierté qui t’empêches de ramener ton bassin contre le sien. Puis il y a sa main qui s’insinue entre tes cuisses. Insidieuse. Curieuse. Tendre. Tu t’en mords les lèvres de plus belle, surprise, excitée aussi. Déjà prête, ce qui te laisse un goût à la fois honteux et délicieux dans la bouche. Et la sienne ? Tu aimerais y plonger à nouveau, mais tu te retiens, tu lui fais plutôt face, le regard plongé dans le sien. Le plaisir et le désir coupable y enflant. Comme dans ton ventre. Comme là, entre tes cuisses, sous ses doigts, qui t’arrache un frisson, trop visible, un soubresaut du corps. « J’ai été stupide. » Il n’est pourtant pas le seul, tu es tout aussi idiote en ce moment, non ? Pire même. Parce que tu le laisse te toucher là, parce que tu le laisse prendre conscience de combien tu es infectée aussi. Ta main, toujours contre lui, sous son t-shirt, lui érafle alors doucement le ventre, du bas vers le haut. Tu ne peux plus parler, mais tu acquiesce tant bien que mal. Oui, il a été stupide. Pourquoi ? Aucune idée, plus rien ne fait de sens quand il t’embrasse, alors s’il te touche en plus, c’est peine perdu. Et il recommence, sa bouche retrouvant la tienne, encore et encore, ta main tirant doucement sur sa tête, l’encourageant à t’approcher davantage. À faire durer vos baisers, à en faire de long et profond échange. Morgana que tu aimes l’embrasser. C’est une maladie. Tu vas peut-être en mourir, mais lui aussi alors. La preuve est dans tes hanches, qui ondulent déjà doucement entre lui et le mur, sous ses doigts, contre lesquels tu viens parfois te presser. Gourmande. Coupable. Trop femme pour ton propre bien.

« Amis, amants, ce que tu veux. » Tu soupirs sous son offre, mais tu n’y trouves pas de réel soulagement. Tu aimes le sentir aussi près, tu aimes le timbre de sa voix, Morgana oui tu l’aimes, cette voix, ce cœur qui bat trop fort contre ta poitrine, cette façon qu’il a d’haleter et de te fixer comme si tu étais ce qu’il désirait le plus au monde. Mais il ne t’offre assurément pas ce que tu désires, même si en ce moment précis, tu n’arrives plus à différencier ta gauche de ta droite. Tu as bien assez entendu le mot ami, les amis ne font pas ce genre de chose, pas avec leurs bouches, encore moins avec leurs doigts. Tu frissonnes à nouveau et te presse, bien malgré toi, à la main aventurière de Ron. « Je ne veux pas être ton amie… » tu parles d’une voix désarticulée, par le plaisir, par l’envie, là contre sa bouche. Vos lèvres se goûtent un instant, puis un autre et alors que vous entamez un troisième baiser, ta main glisse plus bas, le long de son estomac. Contracté comme le tien, plus chaud cela dit. Ronald Weasley est un soleil, assurément. Tes doigts effleurent le renflement de son pantalon et tu murmures contre sa bouche, alors que tes yeux s’entrouvrent lentement : « Je n’embrasse pas mes amis Ron… pas comme ça. » Puis ta paume se presse à lui, à ce qui fait de lui ton opposé, à ce qui est sensé le rendre plus fort que toi, mais qui le rend tout aussi faible. Ta main le presse doucement, un petit ronronnement t’échappant sans que tu ne le réalises, la faute à cette boule de feu, ce bout de soleil, qu’il a enfoncé en toi. À coup de langue, sous la délicatesse de ses doigts. Il est terriblement viril sous tes doigts, une machine de guerre pressée contre ta paume, du désir solide. Appétissant, à ta plus grande surprise, toi qui croyais ne plus avoir d’appétit pour ce genre de chose. Voilà qu’il te donne faim. T’affame même. « Mmmn… je ne les touches pas comme ça non plus… » là c’est à son tour de frémir, de se tendre et tu fais courir ton autre main dans ses cheveux.

Le plaisir se mêle à vous, réchauffe vos corps, vous pousse l’un contre l’autre, mais tu fais de ton mieux pour lui résister. Ainsi ta main l’abandonne, pour plutôt se refermer sur son poignet en faute, pour faire reculer ses doigts de quelques millimètres de toi et de ta culotte. Juste assez pour qu’il puisse t’effleurer, mais plus te caresser. Pour arriver à réfléchir un instant, pour bien voir les limites qu’il vous a dessiné. Un peu de courage Susanna ! « Et si je veux plus ? » Tu es très sérieuse, même si ton nez effleure le sien, même si tu as encore les paupières lourdes de plaisir. Même si ton corps te démange, de ne plus le sentir te toucher, de ne plus être caressé par Ron. Mais tu dois être ferme et tu guide plutôt sa main le long de l’intérieur de ta cuisse, contre la peau brulante et soyeuse. Vulnérable. Comme ton regard. Comme ta voix, délicatement soufflée : « Ce n’est pas parce que j’ai envie de toi, que je suis ce genre de femme… » Voilà vous y êtes. À tes aveux. À tes concessions. Évidemment que tu le désires, il le sait tout aussi bien que toi. Il t’a touché, il sait qu’il te liquéfie de l’intérieur. Et toi aussi, tu sais l’effet que tu lui fais, là, il suffirait que tu vires sa main, que tu l’attires plus près de toi et vos besoins respectifs pourraient se rencontrer. Se soulager même, ici, contre le mur de ta cuisine. L’idée suffit à te faire rougir jusqu’à la poitrine, alors que tu cherches plutôt à apaiser les battements de ton cœur, tout autant que les pulsations du creux de tes cuisses. Rien ne va comme il faut, rien. C’est bien trop goûteux, bien trop attirant. Il n’a pas le droit non plus. Et pourtant, tu ne retires pas sa main de sur toi, au contraire, tu fais seulement remonté ta main de son poignet à son avant-bras, « mais toi, c’est tout ce que tu veux de moi ? » Tu laisses retomber l’arrière de ta tête contre le mur, essoufflée, torturée. Coincée entre désir et raison. Plaisir et sentiment. Est-ce vraiment tout ce qu’il souhaite obtenir de toi ? De l’amitié ? Du plaisir physique ? Quelque part, une petite partie de toi le met au défi. Encore une fois. Moins subtilement, alors que tu soupires, le regard suppliant. Torturée. Tu veux qu’il nie tout en bloc et pourtant, il y a une pointe de doute en toi. Parce au final, jamais personne ne te choisis toi pour les bonnes raison, tu n’es jamais la première. Tout au mieux un prix de consolation. Pas avec lui aussi, surtout pas lui-même.
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Hot as a fever
Rattling bones
I could just taste it
Taste it
"



« Non…Tu ne sais pas… »

La magie était dans les détails. C'est ce que les livres de ses cours d’antan répétaient comme un sacerdoce. Dans les détails. Comme sa réponse. Elle pouvait faire illusion sur tout, sauf quand ils se touchaient. Des détails mais qui suffisaient toujours à l'embraser suffisamment pour qu'il veuille plus. Encore. Du bouton de sa chemise qui menaçait de se défaire aux hanches qui ondulaient sur sa paume en passant par la jupe étroite enroulée à la taille de manière délicieusement anarchique.  Encore et encore. Le cambrement furtif, juste quelques secondes. Juste assez pour se demander si ça aussi il n’était pas en train de se l’imaginer dans son délire. Et le gout semblable à nul autre sur la langue. Encore et encore et encore.
Il répondit du bout des lèvres qu’il s’en fichait éperdument des ‘genres de femmes’. Ça n’avait aucun sens. Il avait presque envie de lui avouer que lui était par exemple du genre à ne l’avoir jamais fait. Est-ce que ça changeait réellement quoi que ce soit mis à part le fait d’être un peu plus nerveux qu’il ne le serait plus tard ?

« Mais toi, c’est tout ce que tu veux de moi ? »

En homme typique, Ron eut un bref trouble dans le regard. Il ne comprenait pas la question. Tout ? Mais c’était déjà grandiose. C’était même ce qu’il y avait de mieux en eux. Qu’est-ce qu’il pouvait désirer d’autre ? Qu’elle l’aime ? bien sûr qu’elle l’aimait énormément. On ne laissait pas les garçons qu’on appréciait ‘juste comme ça’ toucher sa peau avec cette indécence obscène. Lui en tout cas ne saurait pas faire autrement.
Ses oreilles sifflèrent. En général c’était le moment où il parvenait consciencieusement à sortir une connerie suffisamment grande pour tout gâcher. Pourtant, cette fois-ci, seul un son étranglé put franchir le seuil rougit de baisers de ses lèvres. Son cœur s’était coincé à hauteur de gorge : elle avait eu le mouvement de tête le plus gracieux qu’il n’ait jamais vu et il avait senti la douceur des doigts s’enrouler autour de lui. Une absolue délicatesse qui se concentrait dans l’angle de son regard embrasé et la dextérité d’une main qui menaçait de le tuer.

« Je te veux toi. »

Sous-entendu, le packaging entier. Ni repris, ni échangé, ni remboursé. Elle n'était pas dingue de poser des questions pareilles en le caressant? Elle lui demanderait même si Rogue était un bon prof qu’il aurait acquiescé.
Le jeune insurgé eut un grognement en venant passer sa langue puis ses dents sur son cou. Ses mains étaient trop occupées: l’une était à plat sur le mur pour garder un semblant d’équilibre et de contrôle et l’autre effleurait, plongeait dans les parties charnues, faisait descendre ses doigts pour remonter, descendre, tourner et reprendre. Encore et encore. Elle ne devrait pas lutter quand lui rendait déjà les armes.  Dans des mouvements plus souples qu’on aurait pu le croire tant il se montrait avide à son égard, Ron l’entraina sur des pentes où seul le manque d’air avait un sens, où les gémissements se voyaient chaotiques et passionnés. L’humidité palpitante au bout des doigts sembla se répercuter sur ses traits tandis qu’il se frottait contre la douceur de l’épiderme sans se dérober à un désir grandissant.

C’était facile de prendre.

C’était tout aussi simple de donner.

Il suivit, impatient, la montée des plaisirs avant de la prendre à la taille et de la hisser sur le comptoir sans la laisser reprendre son souffle. Les baisers étaient animés et voraces, les tambours au creux des oreilles et le torse se soulevant avec peine. Il retira sa baguette de sa poche, murmurant un sortilège pour que la chemise blanche disparaisse. Il l’avait fait dans le feu de l’action avant de se rendre compte qu’il avait juste fait disparaitre un vêtement qu’il serait incapable de rendre. Oups. « J’espère que t’étais pas hypra fan de celle-là… »  Il leva un regard azur sur elle, presque diablotin avant de baisser la pointe de sa baguette sur le sous-vêtement. Il laissa la pointe glisser sous l’élastique et –le rire aux lèvres en venant l’embrassant avec gourmandise- lâcha dans un léger claquement avant de poser finalement la baguette plus loin et de s’occuper de ça manuellement.  Ça l’agaçait, ça ne voulait pas descendre et il avait la patience d’un gobelin devant un coffre-fort. Il grommela dans une moue et fronça le nez, parvenant enfin à déchirer la culotte.

Ça c’était fait, putain!

Un juron étouffé et il lança le pauvre bout de tissu de l’autre côté de la pièce dans un mouvement impétueux.

Respire Ron. Respire.

Sue, dans sa beauté fébrile, était quasi toute nue sur le marbre de la cuisine et ça lui faisait un drôle d’effet, assez visible pour le coup. Il embrassa du regard l'abandon que tout son corps exprimait et c’était terrifiant dans sa séduction.  Un peu trop. Il aurait pu venir comme ça rien qu’en la regardant. Ron n’était pas spécialement un moine mais on était en guerre et contrairement à l’Élite il n’habitait pas dans des manoirs où il pouvait ramener ses conquêtes du jour. Non, il dormait généralement dans une tente en compagnie de ses deux meilleurs amis dont une était censé avoir été sa petite amie pendant des années. Ça faussait assez toutes les donnes possibles et imaginables.

Abruptement –et sans prévenir Sue (pardon)- il pivota et se mit à compter plus ou moins à haute voix les fioles de polynectar sur la table. Fioles qui avaient toute subitement la forme désirable du corps langoureux de Susana.

Normal.

« 15…16…17…laisse-moi deux minutes…18… oh fuck ! »

C’était bien évidemment le but, Ron.

Il se retourna. Le temps ce n’était pas dans ses cordes et il était pratiquement certain que le meilleur moyen de se calmer au final c’était de combattre le feu par le feu et donc de venir enrouler ses jambes autour de lui en se débarrassant de sa ceinture sans même y regarder à deux fois. C’était terrible de désirer quelqu’un de cette façon et il s’arrêta un centième de seconde pour la regarder avant d’esquisser un sourire complice. Il pourrait presque en dire des bêtises mais le demi-sourire suffisait tandis qu’un coup de rein acheva enfin de l’ancrer en elle.  Les yeux se fermèrent et il étouffa ses gémissements la bouche collée contre sa poitrine. Les seins d’une fille étaient en passe d’être la plus grande et merveilleuse invention de l’Humanité selon Ron.
Il se força à garder l'esprit clair, les corps s’accordant généreusement d’eux-mêmes. La sensation délicieuse qui envahissait le corps sous le rythme incandescent. Il vint lui murmurer à l’oreille qu’elle lui plaisait, beaucoup, que c’était mieux en vrai, que ça pourrait remplacer tous les fantasmes qu’il avait eu avec elle jusqu’à présent. Des idioties entrecoupées sous une respiration qui lui creusait le torse. L’adrénaline –il allait le découvrir- le rendait léger. Le plaisir sensuel provoquait immanquablement un allégement de sa personne et il eut un sourire comme s’il s’agissait là du plus précieux shoot d’orvietan jamais utilisé. Sa bouche carnassière se détacha et remonta le long de la peau en mordillements puis il s’accrocha fermement au rebord du meuble. Les hanches frappèrent contre les siennes dans une ondulation chaleureuse sans avoir à être brutale. Il ne résisterait pas si longtemps, il n’en avait pas encore l’habitude. Mais il avait la chevelure de feu et le corps qui allait avec. Il apprendrait vite.

(Didn’t anyone tell you ? Only boys with gasoline mouths should play with burning girls.)

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I am a flower that hasn’t bloomed all the way but the sunshine makes me bloom with a smooth motion. How is this so good? What did you do to me?
I want everything of you. I keep calling out to you.
NOW I AM A FLOWER THAT BLOOMED IN YOUR HAND

« Je te veux toi. » De toutes les réponses que tu avais osées espérer, de toutes celles que tu t’étais mises à craindre avec la même ferveur, c’est l’une des seules auxquelles tu n’avais pas songé qu’il t’offrait. À la fois trop vague et trop puissante. Réalisait-il seulement ce qu’il disait ? Peut-être pas. Seulement, tu croyais à la ferveur que sa voix te communiquait, tu lui faisais confiance, même quand son regard te dévorait de la sorte. Même quand il n’y voyait plus clair, la faute à tes doigts, à ta main, glissant contre lui. Tendre. Tu ne jouais pas franc jeu, mais il était trop tard pour chercher à qui revenait la faute. À lui. À toi. Qu’importe, puisque l’effet est mutuel, puisque tu veux croire à ses paroles. Il se fait pyromane, déclenche un feu de forêt dans ton jardin intime, mais tu ne songes déjà plus à toute la cendre qu’il menace d’y laisser. C’est toujours là ton erreur, après tout. De ne pas songer à l’après. La vérité, c’est que tu n’es pas aussi droite que tu le voudrais, pas autant en contrôle que ta mère te l’as toujours fait croire, qu’un simple baiser de la part du fils du soleil, suffit à te faire frémir et gémir. Parce que toi aussi, tu le veux. Lui. Rien que lui, et c’est bien là toute l’horreur de la chose. Tu n’es pas sensé tomber amoureuse de lui, vous avez dû l’oublier.

Le combat est terminé, tu le comprends au moment où sa langue rencontre ton cou, où ses dents t’éraflent, te faisant te cambrer, t’arrachant un petit sifflement, un automatisme. Pas parce qu’il te fait mal, mais parce qu’au contraire, c’est bon. Délicieux. Ta main tire doucement sur ses cheveux, glisse vers le dessus de sa tête et tu lui offres ta gorge. Tu te cambre au maximum, la tête doucement rejetée vers l’arrière. Tu murmures d’une voix à moitié effacée par ta respiration difficile : « Alors prend tout… » S’il veut tout de toi, alors il peut tout prendre. Tu n’en as plus besoin, pas sans lui, sans sa langue, sans ses dents, sa bouche. Pas sans ses doigts, t’explorant, réveillant un volcan qui ne dors plus. Au contraire, il fait affluer la chaleur, le magma, à t’en arracher des gémissements que tu ne sais plus ravaler. L’ondulation de tes reins n’a absolument plus rien de subtil et si le mouvement se veut encore gracieux, il en est bien plus alléchant. Plus honnête. Tu viens chercher ton plaisir, tu acceptes cet élan de désir, ce besoin de le sentir s’étirer en toi et ce n’est pas seulement ton ventre qu’il affame, mais aussi le sien. Et toi, tu mords les lèvres, quand tu n’halètes pas, mêlant gémissement et soupires avec un abandon qui devrait t’effrayer. Sauf que ce n’est pas le cas, au contraire, c’est sur lui que tu portes toute ton attention, même avec les yeux fermés. Parce que si tu lui caresse toujours la tête d’une main, l’autre retourne plutôt à l’avant de son pantalon, ta paume moulant son érection, s’y frottant. Tu t’inspires de son audace et enfonce la main dans le vêtement, pour te brûler contre sa peau, pour y faire couler les doigts. D’abord timidement, puis avec intérêt. Avec envie. Il est de soie à cet endroit, mais tes doigts ne prennent pas réellement le temps de le découvrir en détail. Une autre fois Susanna. Plus tard. Après peut-être. Après quoi ? Tu ne sais pas, tu ne veux pas y réfléchir. Tu te laisses porter. Tu te donnes, tu t’offres. Tu prends aussi. Et ta main s’enroule autour de lui, guidé par son propre rythme, ses allées et venues en toi. Comme si c’était lui, comme si c’était toi. C’est un peu comme se faire l’amour en différé, c’est bien plus frustrant. C’est horriblement tentant. C’est bon à vous en faire perdre la tête. À te faire gonfler la voix sous la douceur exquise de son sexe, sous sa force, encore un peu plus autour de ses doigts, qui gagnent en confiance.

Tes jambes vont céder, tu les sens chanceler et tu papillonnes des yeux, te léchant les lèvres dans une vaine tentative de rassembler tes esprits. Le plaisir s’enfonce plus loin en toi, du centre de ton corps jusqu’à la pointe de tes seins, maintenant sensibles, bien trop conscients de leur proximité avec Ron. Ta main se resserre autour de lui, impitoyable, comme pour attirer son attention, parce que tu t’essouffles. Parce que tu bouilles. Ta voix n’est qu’un son plaintif quand elle échappe son prénom, « Ron… » qu’un souffle perdu dans un gémissement qui vibre dans ta gorge. Assez. Il te soulève, te pose sur un comptoir et déjà tu changes d’idée. Plus. Il t’en faut bien plus. Ta main tire sur sa tête, l’attire à la tienne, pour le dévorer, pour geindre dans sa bouche. Tes cuisses s’écartent un peu plus, font remonter la jupe sur tes hanches, exposent la chaire clair sous les bas plus sombres et fait briller les deux attaches couleur perle, alors que tes chaussures s’effondrent au sol, abandonnées. Tu te tortilles légèrement sous son ardeur, au gré de la tienne, de ton envie, de ton besoin de lui. Plus près. Plus fort, sous tes doigts. Plus dur. Par Morgana, tu rougis doucement en pressant l’extrémité de son propre désir. Puis sa baguette fait son apparition et tu baisses un regard troublé sur celle-ci, deux battements de cils plus tard, un rayon de soleil te réchauffe un bout d’épaule, maintenant exposée. Ton chemisier n’est plus, disparu. Tu clignes des yeux, cesse tout mouvement contre lui, bien trop surprise. Lui aussi semble-t-il, quand tu ramènes ton regard sur lui. « J’espère que t’étais pas hypra fan de celle-là… » Tu fronces bien les sourcils, mais un sourire éclaire ton visage. L’envie de rire te chatouille le ventre, mais il fourmille déjà de trop de chose et tu es bien trop essoufflée pour savoir rire correctement. C’est un échantillon qui t’échappe, vite perdu contre sa bouche, contre son propre sourire. Morgana qu’il est beau. Merveilleux même. « Je m’en remettrais ! » Parce que entre sa bouche et un vêtement, tu sais lequel t’habille le mieux. Lequel vaut bien plus. Et c’est sa bouche que tu veux, enfin jusqu’à ce que tu sentes sa baguette glisser plus bas. Que fait-il donc encore ?

Bon d’accord, dans les faits si tu aimais bien ton chemisier, sa disparition n’est pas un drame, mais si Ron se met à faire disparaître tous tes vêtements, ce sera beaucoup moins drôle. Et puis, on ne sait pas très bien où apparaissent toutes ses choses. Un chemisier ce n’est pas si mal, ta culotte c’est une autre histoire. Surtout vu l’état dans laquelle elle se trouve. Par sa faute. Aussi, ta main s’échappe-t-elle aussitôt de son sous-vêtement, pour attraper son avant-bras armé. Tu le retiens, le regard troublé, haletante toujours, vos visages tout près. Trop près alors que le baiser s’achève et que la baguette se retire. Il a changé d’avis, merci Morgana. Le sous-vêtement claque bien sur ta peau, mais tu te contentes de sourire contre sa bouche et de tirer sur son t-shirt, pour qu’il approche encore un peu. Enfin, ça c’était avant de réaliser qu’il est bien décidé à te retirer ton sous-vêtement. Là, tu te mords les lèvres, alors qu’il se recule un peu. Deux pas. Deux de trop. Tes mains l’abandonnent, pour plutôt gagner le marbre, te soulevant les hanches. C’est trop tôt. Tu ne devrais pas. Vous ne devriez pas. Mais il n’y a pas de bon timing en amour et tu sais très bien, probablement autant que lui, que si tout s’arrêtais maintenant, vous le regretteriez ce soir. Dans vos lits et vos mondes respectifs. Alors tu cherches à l’aider, mais c’est sans espoir, aussi laisses-tu filtrer un autre petit rire essoufflé, délicieux son qui va de pair avec l’éclat tout autant, voire plus, charmant des cheveux de Ron au soleil. De ce cou bronzé qui t’appelle, te promet chaleur et force. Finalement, le vêtement gémit sous la violence du roux et autant surprise qu’amusée, tu hausses les sourcils. Est-ce que Ronald Weasley vient de te déchirer ta culotte ? Juste après t’avoir fait disparaître ton chemisier ? Le rire revient dans ton ventre, alors que tu reposes doucement tes fesses sur le marbre.

Debout devant toi, il te fait l’impression d’un grand adolescent. Pas encore tout à fait un homme, vu sa maladresse. Vu la candeur de ses gestes. Et toi, tu souris, les joues roses. Sa jeunesse ne te semble pas être un défaut, au contraire. Il y a quelque chose de terriblement sexy, adorable même, de différent dans sa façon de faire. Le désir remue partout sur toi, en toi. Ta tête retombe légèrement vers l’arrière alors que tu prends conscience du portrait que tu lui offres : à moitié nue et cambré, la poitrine visible à travers la dentelle tendue, ta jupe remontée sur les reins, les plis rouge dissimulant tout juste ton nombril à sa vue, mais pas ton porte-jarretelle ainsi que ton intimité. La dentelle n’est plus et tu es là, plus vulnérable que jamais, ton ventre se contractant sous son regard, sous la chaleur qu’il sème partout sur toi. Un spasme traverse ton estomac et tu te sens palpiter, dorénavant nerveuse, tes cuisses se refermant lentement. Timidement. Est-ce que ce qu’il voit lui plait ? Tu ne sais pas, parce qu’il se détourne de toi. Pivote. Déjà, ton cœur s’emballe, l’angoisse s’enfonce dans tes veines, comme des aiguilles, comme un poison à effet rapide. Tes mains abandonnent le marbre et tes bras viennent couvrir ta poitrine, dans une vaine tentative de regagner un peu de pudeur. Une pointe d’humiliation te parcours, s’insinue dans ton ventre maintenant douloureux. Et Ronald qui compte, comme pour t’humilier, une mauvaise blague. Tu ne comprends pas. Les larmes menaces d’affluer, d’inonder tes grands yeux, que tu baisses maintenant. Ta vue se brouille, la honte a un gout amer dans ta bouche et tu t’apprêtes à descendre au sol, afin de te recouvrir un peu, tes genoux maintenant écrasés ensemble, quand Ron s’adresse à toi : « 15…16…17…laisse-moi deux minutes…18… oh fuck ! » Quoi ?

Tu n’as pas même le temps de lui demander ce qu’il fait ou ce qu’il veut, que déjà il revient à toi. Tes cuisses sont écartées à nouveau, par ses mains, par sa chaleur, alors que son corps retrouve le chemin et la douceur du tien. Puis sa bouche fait taire tout le reste ; tes doutes, tes craintes et tes peurs. Tu pourrais le repousser, exiger des réponses, mais il y a quelque chose de bien trop puissant dans ses baisers, dans sa façon de te toucher, qui te fait comprendre que tu t’es inquiétée sans raison. Plus rien n’a d’importance quand sa langue se frotte à la tienne, plus rien. Et quand il tire sur sa ceinture, ce sont tes doigts qui vont défaire son pantalon, qui le tire vers le bas. Avec impatience. Avec imprudence. Appétit. Tu le veux plus près. Les larmes ne sont plus, l’humiliation non plus, tout est balayé par le désir, par cette bouffée de chaleur qu’il t’enfonce dans le corps. Puis c’est sur son t-shirt que tu tires, que tu lui retires, trop gourmande. De sa peau, de sa chaleur. Tu le veux tout contre toi, tu veux le goûter, y faire rouler ta langue. Et quand enfin il est torse-nu, que tes mains l’explorent sans aucune gêne, aussi audacieuse que ses doigts plus tôt, aucune hésitation n’étant plus possible, tu le dévores de baiser. Jusqu’à ce que tu abandonnes son corps, cet Hélios moderne qui te fait face, afin de te libérer à ton tour, afin de mieux le goûter. Ta poitrine, enfin dénudée, prête à rencontrer son corps.

C’est à ce moment que son regard rencontre le tien et que le temps se fige. Un instant, pas longtemps, mais juste assez pour capter ton attention. Ton regard. Tu plonges dans le sien et quand il sourit, tes lèvres imitent les siennes, lentement. Avec un naturel qui te serre le ventre. Le doute n’est plus. Il n’y a qu’un besoin monstrueux entre vous. Impérieux. Alors tes mains en profitent pour retourner contre lui, pour remonter le long de son torse, s’enfonçant dans ses cheveux alors qu’il se hisse en toi. Tu fermes les yeux avec lui, fronces délicatement les sourcils et pousse un petit feulement, alors qu’il te goûte. Il va jusqu’à gémir contre ta poitrine, te poussant à te cambrer plus fort encore. À t’en briser le dos même, tant tu rêves de cette bouche t’explorant. Tes doigts jouent avec les mèches de feu et le rythme est doucement entamé, comme une chanson que l’on fredonne tout d’abord sans se rappeler les paroles. Puis, son corps trouve l’harmonie du tien et tu gémis, tes talons s’enfonçant sous ses fesses, pour l’attirer plus près, pour le pousser plus loin en toi. Pour qu’il s’y perde, alors que tu halètes avec lui. En chœur. Le cœur chaviré par ses mouvements, mais plus encore par les douceurs qu’il te murmure au creux de l’oreille. Et quand il ose t’avouer avoir fantasmé sur toi, être prêt à remplacer ces rêveries par le souvenir que vous êtes en train de créer, l’une de tes mains abandonnent sa crinière pour plutôt se refermer sur l’une de ses fesses. Pour l’encourager, pour faire grimper le plaisir encore un peu plus. Pour hisser une jambe un peu plus haut sur sa hanche, pour lui donner un meilleur angle, alors qu’il te mordille, alors qu’il creuse un chemin jusqu’en toi. Qu’il enfonce le plaisir plus loin, qu’il le guide vers le haut. Dans un feu d’artifice qui se prépare. Et c’est encore meilleur quand il se montre plus vigoureux, quand il s’agrippe au meuble pour grimper en toi, t’arrachant des plaintes plus bruyantes, des gémissements qui te font rougir quand tu ne les enfonces dans sa gorge, à coup de langue, à renfort de baiser brûlant.

Tes doigts se cramponnent bien vite à lui, tes ongles marquant des demi-lunes sur sa fesse, les autres glissant dans son dos, pour laisser des sillons roses. Rien de trop douloureux. Rien de trop odieux. Juste du plaisir mal contenu. Une preuve du présent, un constat de désir, de plaisir. Un « j’étais là » muet, apposé sur sa peau. Seulement, si vos corps s’imbriquent délicieusement bien, Ron cours plus vite que toi. L’exploration qu’il fait de ton corps, l’entraine plus rapidement vers la fin, vers le début oui. C’est un peu de ta faute aussi Sue, qui t’as donné le droit de venir à sa rencontre, de te pousser contre lui, de palpiter autour de lui, d’en faire ton prisonnier ? Lui, évidemment. Parce que l’amour se fait à deux, parce qu’il y a quelque chose de fusionnel dans votre étreinte, qui n’a d’ailleurs rien à avoir ce que tu as subis là dans les bois. Les monstres sont loin de ton esprit et de ton corps alors qu’il cherche à s’écarter de toi. Dans la surprise du moment, dans un soubresaut de conscience. Sauf que tu te cramponnes à lui, tu l’écrases à toi, plus loin, à nouveau perdu en toi alors que tu ouvres la bouche toute grande, ton regard rencontrant le sien alors qu’il s’abandonne dans les contrées mystérieuses que forme ta flore interne. La secousse se propage depuis son ventre au tien, un creux qu’il remplit avec ton accord, parce que tu en as envie. Parce que tu le veux. Si tu avais l’impression qu’il faisait couler son désir en toi plus tôt, de par ses baisers, avec le bout de ses doigts, cette fois c’est une preuve plus substantielle qu’il t’offre. Tu frémis de la racine des cheveux à la pointe de tes orteils, qui se pointent puis s’enfoncent doucement derrière ses cuisses, alors que tu ondules lentement. Langoureusement, une dernière fois. Ta main lui malaxe la fesse, ta bouche trouve la sienne, pour avaler son râle, parce que de le voir dans cet état, par ta faute, c’est bien trop. Il stimule beaucoup trop ton appétit, tu ne peux pas te montrer passive. Sage. Tu n’as rien de sage Susanna et ta main remonte dans ses cheveux, alors que ta langue pirouette avec la sienne, dans un échange aussi brûlant qu’espiègle. Tu souris bien malgré toi alors que vos lèvres se contentent de se frôler, que vos langues se quittent, vos bouches trop occupées à haleter pour s’embrasser. C’est terminé. Mais toi, tu n’as pas encore ressentis les feux d’artifices, même si tu as assisté à ceux de Ron.

Un coup de rein, un deuxième, puis tu le laisses se reculer. Se libérer de ta prison de chaire, tes doigts venant à sa rencontre. L’aidant. Il ne te reste plus grand-chose de timide. De pudique. Pas après avoir assisté à son visage défiguré par la félicité. Par Morgana, il est beau. Trop beau. Et tout à toi, là dans ta cuisine, en pleine journée. Alors tu l’attires à nouveau, tes mains prenant possession de ses bras, pour s’enrouler autour de ses poignets. Tu le guides, alors que tu découvres son corps avec ta bouche. D’abord en lui embrassant le haut des pectoraux, puis son cou, que tu attaques tendrement. À coup de langue et de dent, comme lui plus tôt, avec une envie qui n’a pas encore disparu. Tu pousses une main contre l’un de tes seins, pour qu’il pousse son exploration plus loin alors que tu tires délicatement sur un bout d’oreille avec tes dents. Tu ronronne presque quand son autre main retrouve le chemin entre tes cuisses et c’est maintenant à ton tour de parler au creux de son oreille, de lui dire combien il est beau là devant toi, combien tu en as envie, d’accélérer un peu ou de s’enfoncer plus loin. Pourtant, tu n’as, à aucun moment, l’impression de te trouver en compagnie d’un puceau. Non, le roux est bien trop passionné par vos jeux, par vos caresses, la maladresse n’est que superficielle, à mettre sur le dos de la nervosité. Il ne connait pas encore ton corps et toi le sien. Mais il apprend vite, il apprend bien et tu as bientôt du mal à te concentrer, ton corps se remettant à trembler doucement contre lui, tes reins ondulant alors qu’il appelle le feu, qu’il achève de faire fondre tout ce qui attendait en toi. Et quand les feux éclatent en toi, quand ton corps subit une petite secousse, qu’il se contracte contre le sien, ton cri se répercute doucement dans la cuisine. Tu te cramponne à sa nuque et à son bras alors que tu abandonnes sa bouche, en pleine extase. Et quand tes yeux s’ouvrent à nouveau, le monde à changer, il est plus beau. Plus lumineux. Comme l’insurgé qui te fait face et qui te dévisage. Un petit sourire te grignote les lèvres, en même temps que tes dents et tu fais remonter ta main le long de son bras, y appréciant les muscles, te pâmant sous sa chaleur, avant d’enlacer son cou de tes deux bras, tes doigts s’enfonçant dans ses cheveux. Tu lui masses la nuque, remonte lentement contre son crâne et te décide à sourire enfin, comblée. Heureuse. Son front touchant le tien, alors que vos regards se fondent dans celui de l’autre, dans une entente qui fait battre ton cœur plus fort. « D’accord… » ton sourire gagne presque un éclat similaire au sien, presque enfantin, faussement innocent, qui pourrait l’être après ce que vous venez de faire hein ? Mais il est là, étirant tes lèvres avec une franchise que seule Ron semble apte à faire vivre. « Je suis à toi… » tu chuchotes la suite, vaguement consciente du cliché que vous offrez, « mais je te veux, toi aussi. » Rien qu’à moi qu’insiste ton regard.
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"La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre" - P.Eluard
"



Rien ne termine jamais.

Ron se laissa enivrer. Pendant quelques minutes, tout disparaissait. Les morts, la guerre, l’épée de Damocles au-dessus de leurs têtes. Tout s’engloutissait irrémédiablement dans une petite mort aux accents rédempteurs.

Pendant un moment, il s’appartenait entierement parce qu’il n’était plus.

Il a été stupide de croire que le plaisir charnel l’enchainerait alors que de toute évidence c’était ici le contraire. La libération abrupte le décontenança et il eut un sursaut fantômatique en la sentant trembler contre lui. Il la ressentait sur plusieurs strates comme si son corps s’était mis en état d’alerte et qu'il accueillait avec un doute mêlée d'excitation le cataclysme. Le sourire qu’elle partagea avec lui lui brula la rétine et se grava aussi surement qu’un tatouage dans son esprit. Dans ses moments les plus sombres ce serait l’image qu’il garderait d’elle : le corps défait et le regard triomphant de ceux qui ont conquis dans des baisers fiévreux.

Elle était merveilleuse.

Tout ceci était merveilleux.

« D’accord. »

Le rouquin se mit à rire en la regardant, embrassant ce qui semblait naitre naturellement sur le visage de Sue. Le monde pouvait bien mourir et se calciner. Le monde pouvait bien l’attendre une éternité. (Le monde n’attendrait pas.)

« Je suis à toi…mais je te veux, toi aussi. »

Les doigts couraient sur la peau, possessifs et aventureux. Il avait encore envie d’elle même en cet instant. Toujours trop gourmand. La gouter de milles façons. Entièrement. Les rires, la peau, la langueur bienséante, les froncements de sourcils. Il n’y voyait aucune démesure puisqu’il était prêt à rendre tout autant. Rendre au centuple s’il le fallait.Et prendre pour ne plus rien laisser.

Peu importe.

Le bruit des respirations et le soleil. Il n’avait pas envie de dire un mot de plus. Il avait sur le visage la sérénité joyeuse. Il se remplissait de son image et de sa voix, des lèvres -rouges- qui lui parlaient sans timidité.

Il était bien.

« Tu ne gagnes pas au change Sue. Maintenant, je sais que t'es pas bonne en affaire. »

Il ne mentait pas. Pas vraiment. Il était à elle quand il la tenait dans ses bras, quand elle envahissait son esprit aux heures solitaires, quand il tâchait de se rattacher à ce qui faisait le suc de la vie. Pour le reste, il savait qu’elle comprendrait.

Il ne s’appartenait pas.

Pas plus lui, qu’Harry, qu’Hermione ou tout les autres qui étaient au sein d’une résistance qui s’était émiettée et commençait enfin à se reconstruire. Leurs corps étaient des armes, leurs énergies devaient se tourner vers des promesses d’un monde meilleur qui n’était encore qu’ombre. Il aurait pu lui promettre tout et bien plus encore et sans fléchir mais le bonheur ça ne se promettait pas. Ou alors dans l’instant.
Il prit entre ses mains le visage de Sue, se faisant grave quelques secondes.

« Ce ne sera pas facile tu sais… Je veux dire… c’est pas comme essayer de faire rentrer Hagrid dans un t-shirt XS mais… c’est pas loin. » Ron eut un petit sourire en coin,malicieux et narquois, prenant visiblement un malin plaisir à faire des comparaisons douteuses. Il n’avait jamais été d’un romantisme ordinaire, ça aussi, il valait mieux qu’elle s’en rende parfaitement compte dés à présent.

Il valait mieux en rire pour ne pas totalement paniquer.

Mû par une pulsion plus sombre, Ron la ramena à nouveau vers lui. Moins brouillon cette fois-ci, plus enclin à en gouter la saveur. Le sang s’échauffait dans les veines. La sueur perlait sur les tempes. Il semblait à Ron que le monde avait un gout nouveau, pas celui de la bile et de la rage tel qu’il avait connu en colère, pas celui des larmes amères sur des corps devenus inertes malgré lui, pas celui des regrets, des corps qu’on laisse filer parce qu’on ne sait plus quoi en faire –et pendant si longtemps il n’avait su quoi faire de celui d’Hermione-. Un gout nouveau de vie. Et il entendait les bruits sourds. Celui du reste des vêtements tombant au sol, celui lorsqu’il souleva à nouveau Susanna pour l’emmener sur la surface plus tendre du salon, les battements qui résonnaient sous ses pieds, dans son esprit, au cœur, entre les corps. Une pulsion lointaine, lente mais qui ne cessait d’enfler, le monde qui prenait une autre couleur et l’odeur de ses cheveux qui lui rentrait dans le corps au même titre que lui le faisait en elle. Ça lui tournait les sens. Il voulait la saisir, la serrer, la mordre, se fondre en elle. Sue. Il ne voulait rien d’autre que l’étreindre, ne plus rien entendre d’autre que ses soupirs et le va-et-vient de la jouissance, encore, jusqu’à ne plus sentir que la chaleur l’irradier. C’était meilleur encore maintenant que la première fois avait été consommé. Le corps apprivoisait mieux et Ron eut simplement à dire son nom, murmuré comme s’il était en chapelle. Sue. Et c’était pour dire que oui, il serait à elle. La vie serait peut-être faites d’épreuves et de fatigues mais cela lui irait s’il pouvait la gouter. La vie serait peut-être ardue et peut-être s’achèverait-elle plus tôt que prévu pour l’un ou l’autre mais cela n’avait que peu d’importance si elle pouvait dire son nom. La vie serait peut-être brulante jusqu’à l’incendie mais ils auraient baignés dans une étreinte solaire et c’était tout ce qui importait.

Les gens restaient persuadés que l’amour leur tombait dessus, qu’on ne décidait pas, que c’était « malgré tout ». Ils confondaient le désir et le sentiment. On pouvait avoir envie malgré la raison certes, mais on aimait parce qu’on décidait aussi avant tout que cela en valait la peine. Comme lorsque l’on engageait ses armes et ses poings envers une cause, parce que l’on était persuadé du bien fondé de celle-ci.

La pièce avec sa fraicheur les protégeait du monde. Ron perçu faiblement la pile de journaux s’effondrer plus loin tandis que les soupirs se firent râle.

En roulant prés d’elle, épuisé mais heureux, il eut à nouveau ce rire éclatant et léger. Et ce rire, autant que le reste, le scellait à elle. Il n’était pas dans le charme glacial tellement à la mode à ces âges là, et elle méritait sans doute mieux. Ron se savait colérique, de mauvaise foi, incapable d’exprimer clairement ses sentiments qu’elle qu’il soit, terriblement jaloux et parfois brusque.

Mais elle en valait la peine, elle avait la folie de le regarder avec un air particulier.

Il avait décidé.

« Tu m'as crevé, laisse-moi cinq minutes et je t’aide pour les fioles. »

Cinq minutes et tu auras un roux qui tombera du canapé et qui se cognera tout nu sur la table de ton salon avant de vociférer contre elle.

On peut être un soleil et avoir des bleus hein. Demandez à Paul Eluard.
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I’ve never been like this before. What do I care about what others think? You’re the magic, You’re my wonderland. You’re my whole new world. I bloom once again, my hand in yours is pretty, oh only kiss me.
My lips calling your name is pretty

Tu viens tout juste de goûter au plaisir d’être à Ronald Weasley, que déjà tu réalises qu’il n’existe pas plus grand bonheur, soulagement même, que d’être sienne. Alanguis contre lui, les mains enfoncées dans ses cheveux, ton ventre pressé aux siens, tu sens ton âme t’élever en même temps que les coins de tes lèvres. Et là, il fait encore mieux, il rit. Il est la joie, le soleil, Hélios en plus beau, en plus jeune, en plus vivant. Et il est à toi, qu’importe ce qu’il en pense. Si ce n’est pas encore un état de fait pour lui, gravé dans son esprit et dans sa peau, comme en toi, tu comptes t’en assurer. Tu n’es peut-être pas la Carrow demi-vélane, mais tu peux certainement te faire sirène, nymphe des bois pour lui, des fleurs dans les cheveux, de l’amour plein la bouche. Des lèvres qui effleurent les siennes inlassablement, pour le convaincre, pour l’achever. Parce qu’il y a plus d’une façon de dire je t’aime à quelqu’un, plusieurs façons de le ressentir. Parce que cet amour est encore jeune, un peu chancelant, hésitant. Il a peur de déranger, d’être déplacé, pourtant il est là, dans un coin de ton corps. Dans un coin du sien, tu l’as sentit au creux de ses reins et sur le bout de sa langue. Il vibre dans son rire et se dissimule dans ses blagues. « Tu ne gagnes pas au change Sue. Maintenant, je sais que t'es pas bonne en affaire. » Et tu souris, encore et encore, un peu niaise, un peu bête, mais probablement plus séduisante, plus femme que tu ne l’as jamais été. « Au contraire, je suis une femme occupée tu sais… » tu lui souffles un baiser sur les lèvres et chuchote presque la suite, le regard pétillant d’une nouvelle émotion, de quelque chose que ce demi-dieu de feu y fait grandir : « Entre les litres de polynectar et le felix felicis que tu vas assurément me commander bientôt, j’ai aussi un immense jardin à gérer. Il me faut du temps à moi… » Il n’a pas à s’inquiéter, pas avec toi. Tu sais qui il est, ce qu’il représente, la quête qu’il mène et qui parfois le contrôle oui. Plus qu’un dieu solaire, il est Atlas, le poids du monde sur les épaules, la guerre dans le ventre et son cœur en guise de tambour. Et s’il ne bat pas la même mesure qu’à tes côtés, il n’en reste pas moins le même, solidement accroché, tendu et prêt à tous les sacrifices. Fait qui t’inquiète un peu dorénavant qu’il attrape ton visage à deux mains.

Tu retiens ton souffle, les lèvres pourtant gonflées, à force de baiser, de mordillement, de lui et de toi. Quand Ron devient sérieux, tu sens ton cœur se serrer, ton ventre se nouer. Il ne va pas te demander d’être son amie n’est-ce pas ? Tu enfonces doucement tes dents dans ta lèvre inférieure alors qu’il se lance : « Ce ne sera pas facile tu sais… Je veux dire… » Tu clignes lentement des yeux, attentive, mais la suite t’arrache un petit sourire à toi aussi, « c’est pas comme essayer de faire rentrer Hagrid dans un t-shirt XS mais… c’est pas loin. » Oh et puis zut, tu ris maintenant contre lui, ta tête retombant doucement vers l’arrière, alors que tu secoues doucement la tête. Quel idiot il peut faire ! Mais ça, tu le savais dès la première semaine en sa compagnie, dans les bois. Tu l’as compris dès le départ, dès les premiers jours, dès les premières blagues soufflées. Seulement, même si tu ne comprenais pas très bien comment c’était possible, l’ancienne Susanna n’aurait probablement pas apprécié ce trait de caractère, depuis ce jour tu ne te laissais pas de l’humour du roux. Au contraire, alors tes doigts courent dans son cou, que tu caresses et masses tout à la fois, le corps et l’esprit, le cœur aussi, encore engourdis par l’amour. Par sa chaleur. Comment faire autrement, alors que tu baignes dans la lumière ? La sienne et celle du jour, pourtant bien pâle en comparaison à son sourire. La vérité c’est que l’insurgé est encore plus séduisant quand il se fait taquin. Alors quand son corps réclame à nouveau le tien, que ton rire achève de le séduire à nouveau, tu détache tes bas et l’aide à te dénuder. Jupe et bas au sol, il ne te reste que ses reins pour t’habiller, ses bras, ses mains et tes jambes s’enroulent tout naturellement autour de ses hanches. Il te soulève, ton sublime dieu soleil, ton jeune atlas et il te porte jusqu’au salon.

Il fait de ton canapé un autel et c’est là qu’il te fait sienne, offrande au dieu lumière. Lui. Encore. Plus lentement. Meilleur. Il s’allonge sur toi, il s’enfonce jusque dans les méandres brûlants de ton corps sacrificiel et tu gémis ta dévotion. Il te sublime, là sur le tissu crème, fait de tes cheveux des rubans de soie noir et des siens une flamme incandescente. Tu t’étires pour lui, nymphe en devenir, le corps cambré, la gorge offerte quand il t’arrache de nouveau son, gémissement presque timide et pourtant pleinement assumé. Tu te fais ondine pour lui, balançant les hanches, les mains agrippées au meuble, pour mieux t’offrir. Pour mieux t’exposer à son regard. Et tout disparait à nouveau, sauf la chaleur, sauf sa lumière intérieure, qu’il propage sur toi. Il te purifie, à coup de rein, à coup de dent, ses baisers te défaisant pour mieux te reconstruire. Plus forte. Plus fiévreuse. Plus passionnée. Plus avide. Plus vivante. Encore. Ton cœur bat le même rythme que le sien, une chanson que vous apprenez ensemble, votre hymne personnelle, alors qu’il murmure ton prénom avec quelque chose qui te renverse le cœur. Tu étales ton eau partout, laisse planer tes cris dans le salon, une main lui labourant lentement le dos, appelant le sang jusqu’à la naissance de ses fesses en toute innocence, bien plus que de la façon dont lui, appelle ton plaisir. Tu perds un bout de toi dans sa bouche, le laisse s’enfoncer dans sa poitrine, là où tout palpite, là où tout tremble. Là où il te subit aussi fort que toi, tu l’encaisse. Encore et encore. Dans une étreinte presque religieuse, sacrée. Tu le laisses mener la cérémonie et t’apprendre ses louanges, tu veux chanter avec la même allégresse que lui. Aussi, sans interférer sur ses actes, sur sa douceur ou sa dureté, tantôt langoureux puis passionné, tu l’accompagnes de tes doigts, de tes lèvres, un bras te soulevant pour mieux écraser vos bassins, une jambe s’enroulant ensuite plus étroitement à une hanche étroite. Encore et encore, jusqu’à renverser la tête vers l’arrière, un hoquet de plaisir perdu dans ta gorge, ta lèvre presque mordu jusqu’au sang alors que tu l’étreins de tout ton être. Tu le laisses te guider jusqu’à l’absolution, les portes d’un paradis solaire, lumineux. Tout t’aveugles quand enfin tu atteints le paroxysme, trois coups de rein après lui, vos cœurs cognant l’un contre l’autre, tout juste séparés par vos corps, des os et de la chaire. Rien de plus.

Trois respirations, plus six, enfin huit et il se soulève pour vous déplacer. Tu roules un peu plus vers le fond, il s’installe près du bord et c’est plus fort que toi, tu regagnes la chaleur de son torse. Tu te faufiles jusque dans ses bras, le bout du nez lui chatouillant l’épaule alors que ta main coule jusque contre son torse. Il rit et tu as cette impression que non seulement Ron irradie dans la pièce, mais que toi aussi, tu as absorbé un peu de sa lumière, de sa chaleur. Ce n’est pas des papillons qu’il fait naître dans ton ventre, par Morgana non, c’est tout le zoo qui s’y trouve quand il rit de la sorte, nu. Tu t’étais peut-être attachée à la lune dans une autre vie Susanna, mais c’est maintenant le soleil qui occupe toutes tes pensées. Et quelle vision il offre, allongé là sur ton canapé, contre toi, des doigts perdus dans tes mèches emmêlées. L’image même d’un dieu perdu dans le monde des mortels, un astre ayant pris vie. Et tant pis si ta vision des choses est trop romantique, voir naïve, personne ne saura te convaincre du contraire : Ron est un dieu de lumière. Il sous-estime la puissance de son rayonnement voilà tout. Alors tu t’enivres de sa vision, plus que tes doigts, qui glissent tendrement sur son corps, depuis une cuisse à ses cheveux, ton regard le dénude à nouveau. Tu l’avales tout entier du regard, encore et encore, tu le fais rouler contre ta langue et quand enfin, vos regards se retrouvent, tu souris. « Tu m'as crevé, laisse-moi cinq minutes et je t’aide pour les fioles. » Cette fois, c’est à toi de rire. Un éclat presque aussi léger que le sien, plus cristallin, féminin. Le son d’une femme conquise. Le son qu’une femme fait quand elle rend les armes, quand elle est perdue dans une autre âme que la sienne. Tu veux élire domicile dans son ventre. Dans sa poitrine. Il n’avait peut-être aucune intention de te déclarer la guerre et de s’approprier ton royaume, mais il est trop tard. Ton regard brille d’une lueur qui est dorénavant la sienne, une dévotion pour ton Hélios personnel, une offrande pour lui seul. « Je t’en prie… » tu cherches encore ton souffle, ton corps crépitant sous la chaleur qu’il y a enfoncé, « prend en même… six. » Coquine, tu presse un baiser sur ses lèvres, effleure son nez du tien et profite d’un moment câlin. Être allongée ainsi contre lui est un véritable luxe, tu n’en prends pas encore entièrement conscience, mais ça viendra.

Le futur n’est pas pavé d’or et d’arc-en-ciel, ce que vous venez de faire ne pourra pas se reproduire tous les jours. Cela dit, c’est probablement mieux, sinon tu pourrais aisément oublier de te nourrir, pire, de le nourrir lui. Bien que tu sois réaliste, que tu sois déjà plus que consciente que vos étreintes seront probablement toujours espacé de jours, de mois peut-être même, tu ne comprends pas encore l’instant présent est un cadeau. Un miracle. Personne pour vous déranger, aucun risque encouru, pas pour le moment, pas ici. Mais les choses changeront, ça tu en es persuadé et tu te presses plus fort à lui, joignant ta bouche à la sienne dans un baiser qui n’a que tendresse et langueur à offrir. Un autre je t’aime en sourdine. Un autre échantillon de bonheur pour te combler le ventre, trop longtemps laissé vide, à défaut d’être creux comme le sien. Puis il remue, il te ramène dans le présent, dans ce monde où l’horloge du salon émet un tictac effrayant. Tu le laisses rouler au sol, se cogner et toi, tu te redresses en riant. À en avoir mal au ventre. À en avoir les yeux scintillant de bonheur. Il t’a conquise et tu le laisse en prendre conscience, alors qu’il couvre d’injure ton pauvre meuble, ton corps rejoignant le sien. Tu déposes un baiser sur son dos, ton ventre tremblant sous ton rire, contre son dos, tes mains effleurant ses hanches. Puis, tu leur laisse un peu d’intimité, à la table et lui, tu rejoins plutôt ta cuisine, le pas léger, un délicat roulement dans les hanches. Et tu t’étires jusque sur le bout des orteils, les bras dans les airs, alors que tu t’arrêtes dans une flaque de lumière. Tu te sens vivante, rayonnante, incandescente oui. Un fourmillement dans le bout des doigts, une douce chaleur dans le creux des reins. Tu te surprends à sourire en récupérant son t-shirt, échoué sur le dossier d’une chaise, pour ensuite l’enfiler et t’approcher des chaudrons. Bien trop consciente des pas de l’insurgé qui te rejoint, tu tournes la tête dans sa direction, alors que ta main reprend possession de la louche. « Mmmn, tu as apporté de quoi transporter tout ça ? » C’est difficile de redevenir sérieuse, encore plus de ne pas laisser ton regard loucher sur lui, appréciateur. Tu essais pourtant fort, te pinçant les lèvres pour ne pas sourire plus que de raison. Conquise hein, mais pas stupide. Enfin tu essais.

Évidemment, il approche, mais déjà tu souris et pose une main devant toi, qui rencontre son ventre et contracte le tien. « Hem, tu enfiles des vêtements pour commencer, merci. » Un haussement de sourcil pour lui assurer que tu es sérieuse et ta main se retire, à contre cœur, de contre lui. Parce que c’est là que tu voudrais être justement : contre lui. Tu cherches alors à te concentrer sur ta louche, sur la concoction, mais c’est difficile. De ne pas regarder. De ne pas profiter de la vision. De ne pas le boire plus longtemps du regard. Mais tu peux te montrer plus intelligente, utile même. Alors tu te remets au travail, serrant doucement les cuisses ensemble alors que tu vide la potion dans une fiole. « Une fois que tu seras… respectable » même si maintenant que tu as pu l’observer un peu plus, tu doutes qu’il soit jamais autrement que désirable à tes yeux « ce serait gentil d’approcher les autres fioles qui se trouvent sur la table. Je manquais de place. D’ailleurs, ce serait gentil de déplacer celles-ci. » Tu lui indiques d’un hochement de tête les fioles que tu remplis. Deux genres différents sont disposés près de toi, les oranges sont remplis, les roses attendent encore, pour la plupart, il n’y a que les turquoise qui soient restés sur la table. Et toi, tu prends ton temps, tu plisses même les yeux. Moins tu le vois, plus tu arrives à te concentrer. Tu te penches même un peu sur le plan de travail, pour bien voir ce que tu fais.

C’est le moment de lui faire un petit briefing hein ? Pourvu qu’il ne te déconcentre pas, oui... « Mmn, comme je te disais plus tôt, les fioles oranges comportent le polynectar habituel » ta plume note l’information aussitôt, elle t’attendait depuis plus tôt, brave petite. « Les roses sont de plus longue durée, en y ajoutant du » c’est là que tu fais l’erreur de te retourner, de rencontrer son regard, de l’observer, pieds et torse nus, beau comme le jour. Il rayonne sous l'éclat du soleil, sa peau capte toute la lumière, la rend plus douce à l'oeil, plus attirante. Un air de gamin espiègle au visage, il devient le fantasme visitant ta cuisine et les mots meurent dans ta bouche. Il remue ce qu'il a fait fleurir dans ton ventre et tu te retrouves là, le cœur battant, les dents triturant déjà un bout de lèvre, alors qu’il est tout près. Trop séduisant, il devrait enfiler un haut, si seulement tu ne le portais pas. Mais c’était ça ou monter et enfiler quelque chose, tout en risquant de le laisser mettre le bordel dans ton travail. Tu recules contre le comptoir, presque essoufflée, un petit sourire nerveux aux lèvres. « Mmn, si tu promets de ne rien toucher, je » ta main droite se redresse pour indiquer l’escalier plus loin, vaguement, un peu chancelante, « je pourrais peut-être aller enfiler des vêtements, aussi, et… te rendre ton t-shirt ? » Ce serait mieux. Ce serait aussi dommage. Aller, un peu de nerf Sue ! Mais un grognement interne, chez lui, te ramène sur terre, loin de ses lèvres si tentantes, de son torse que tu aimerais redessiner avec tes doigts, avec ta langue ? Allons Sue !

Tu souris aussitôt, amusée et t'éloignes du joli feu qu'est l'insurgé, tu effleures tout juste son corps du tien, pour te dérober, filant gracieusement en direction du réfrigérateur. Tes pas ce font presque dansant, tu te fais ballerine, porté par ton coeur plus léger et à la fois trop plein. « Laisse-moi d'abord te nourrir ! » Déjà tes doigts tirent sur les aliments, de quoi lui préparer un sandwiche, à défaut d'avoir le temps de mieux. Tu te penches, sors les aliments, virevolte doucement dans l'espace, pour tout déposer à côté, efficace même si son regard te brule la nuque. Il a même droit à un sourire, par-dessus ton épaule, « deux ou trois sandwiches ? » Mais même si la question plane, tu te mets déjà au travail, tartinant et remplissant les sandwiches d'un maximum d'ingrédient. Il a besoin de force, assurément. Surtout après toute cette énergie de dépensé, et voilà, tu rougis à nouveau, cherchant à dissimuler ton visage cramoisie avec tes cheveux. Il est un peu tard pour devenir prude Sue, et pourtant...
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Dernière édition par Susanna P. Carrow le Mer 8 Juil 2015 - 21:29, édité 1 fois
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“You’ve a good heart,” she told him. “Sometimes that’s enough to see you safe wherever you go.” Then she shook her head. “But mostly, it’s not.”
"

Elle se fichait de lui bon sang !! Le pire c’est que c’était drôle et il grogna, amusé, avant de vociférer contre la table qui n’avait selon lui, que le loisir de lui casser littéralement les pieds. Un baiser tendre dans le dos lui imprima un sourire sur le visage et il la laissa gambader vers la table de travail, chipant son t-shirt au passage pour s’en vêtir.
Etre nu lui était étrange. Il ne pensait pas l’avoir été réellement durant ses quatre longues années de résistance autrement que sous l’eau. Il fallait toujours se tenir prêt, on économisait les temps de trajets et l’on vivait dans une promiscuité qui n’invitait pas à ce genre d’intimité. C’était curieusement libérateur de ne pas sentir l’entrave des vêtements. Mais aussi terriblement gênant.

« Une fois que tu seras… respectable »

« Oh… euh… bien sur… »
Il tourna sur lui-même, trouvant d’abord sa baguette et lançant un accio sur ses fringues. Le t-shirt avait déjà été trouvé et enfilé mais il n’en fut pas mécontent. Elle riait aux éclats sans prétexte et ça lui réchauffait le cœur sans qu’il ne puisse rien y faire. L’épanouissement prenait une teinte solaire maintenant et il boutonna le devant de son jean maladroitement avant de la rejoindre. L’aurore de toujours lui dorait les lèvres et il glissa ses bras autour de la taille en la collant dos à son torse.

« Mmmm, si tu promets de ne rien toucher, je pourrais peut-être aller enfiler des vêtements, aussi, et… te rendre ton t-shirt ? »

« Nope. Access denied. T’es bien dedans. Je ne promets rien et je touche tout. » Il eut un froncement de nez amusé en lui déposant un baiser rapide dans le cou et la serrant contre lui. Elle portait son odeur comme ça, même si, au vu des activités, c’était de toute façon déjà le cas. Il eut à peine le temps de continuer ses cajoleries que déjà, elle se faufilait, légère, et commença à préparer un encas.

MERLIN MERCI.

Il avait le ventre creux et le corps encore un peu engourdi. S’appuyant les fesses contre le comptoir, position lui permettant d’être face à elle en quelque sorte, Ron se mit à piquer déci-delà des morceaux de nourriture. C’était si simple d’enquiquiner les gens qu’il y prenait un plaisir espiègle.

« Je devrais pas faire ça quand t’as un couteau dans la main. Et trois s’il te plait, si je finis pas je l’emporterais. »

Il prit un air semi-innocent dans sa demande, sachant qu’il abusait un peu. L’atmosphère était légère comme si les corps avaient discutés à leur manière de ce qu’il en serait entre eux. Il prit le temps de la regarder, nimbée d’un bienheureux enthousiaste et vêtu d’un orange qui lui était propre, le t-shirt un peu large, de quoi recouvrir convenablement le corps gracile. Il lui décocha un sourire avant de s’arracher à sa vision et de regarder les fioles, la main se perdant sur un sandwich qu'il engouffra.

« Chte te prête mon t'shirt Chue. Mmmm mes bras. P’tet même des bi'chous... » Ron lui fit une petite grimace enjôleuse. Pour le polynectar? Le polynectar avait bon dos.  

« Rose ok… la dernière ? » Il plissa les yeux, il ne savait vraiment pas comment il allait pouvoir transporter tout ça. Il avala en s'essuyant la bouche du revers des doigts « Je suis pas loin de penser que t’as fait exprès pour que je repasse. Quel talent Sue!! Quelle charmeuse.»

Les canines se découvrirent et la pointe de la langue apparut d’un air taquin. « Je sais pas comment je vais transporter ne serait-ce que la moitié. T’as été prudente pour l’achat des ingrédients ? C’est facile de savoir qui va… oh je suis con, t’as du les faire pousser toi. C’est bien le genre. C’est…c’est une jolie maison d’ailleurs. J’avais pas vu que … comme on est toujours dans ou près de la cheminée. C’est cool que tu sois venu ici. » Les mots s’emmêlaient un peu. Il avait prévu des choses plus sympathiques mais ça sortaient comme bon lui semblait et il fit rouler une des fioles dans sa main. « Je les distribuerais au campement. Chacun en aura une. Ça sera vraiment utile. » Il eut un sourire sincère. « C’est la seule chose que je te demanderais pour… mes activités illégales. Ne t’en fais pas. »

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