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sujet; Mère Patrie et Clans Sacrés (Sergueï / Hécate - Mi juin 2002)

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« Vous avoirrrrr accent aussi. Pas autant que moi. »

Hécate lui offrit un haussement de sourcil aimable mais légèrement moqueur puis sa tasse de thé à ses lèvre et d'en boire une gorgée avec un sourire avant de glisser:

-Ce que vous avez n'est pas un accent mais démolisseuse de chantier. Certains ici s'en plaignent surement mais je trouve que cela a son charme...il rappelle d'où vous venez. Vos origines. Mon accent à moi s'est...lissé, effacé. Parfois, l'entendre dans la bouche des autres me manque un peu. Les anglais ont une diction si....guindée.

Posant sa tasse, la jeune femme croisa les jambes et fit tourner sa cuillère entre ses doigts:

-Vous avez raison, je ne suis pas britannique et je répugne à me qualifier "d'américaine". "L'Amérique" c'est le gouvernement de Boston. Pour ma part, je suis née au sein des grands clans sacrés...peut-être avez vous entendu parler de nous. Nous sommes établis depuis la Louisiane jusqu'aux îles des Caraïbes.

Marquant une pause, la jeune femme reprit une gorge de thé:

-Nous étions maîtres de l'Afrique, depuis la côte d'Or et la pointe de la Corne jusqu'aux rives du Nil, jusqu'à ce que nous soyons emportés par les colons occidentaux vers le nouveau monde et vendus comme bois d'ébène. Nous avons rencontré là bas les peuples des îles, nous avons survécu. A travers l'esclavage, l'humiliation perpétrée par les moldus comme les sorciers, à travers le dénuement le plus total. Nous avons survécu. Et aujourd'hui...ma foi, je pense pouvoir dire que nous sommes en passe de reprendre tout ce qui nous revient. Boston considère nos territoires comme un lieu de non droit, il nous regarde avec méfiance et il a tout à fait raison. Ses dirigeants sont faibles, comme l'étaient ceux de l'ancienne Angleterre...qui sait? le seigneur des ténèbres fera peut-être des émules.

Un rictus presque énigmatique se peignit sur les lèvres sombres de la jeune femme alors qu'elle fixait Sergueï. Pour une raison qu'elle ne comprenait que difficilement, elle se sentait assez en confiance à avec ce glaçon slave pour parler d'un ton léger de ces sujets graves qu'étaient les guerres de territoire et le désir séculaire de vengeance grondant au coeur des clans sacrés. Peut-être était-ce parce qu'il irradiait la détermination et la franchise. Peut-être était ce parce que comme lui elle aimait jouer cartes sur tables avec ses interlocuteurs, notamment lorsque ceux çi appartenaient au même bord qu'elle, si tant est que des expatriés puissent vraiment entrer en résonance avec les pratiques anglo-anglaises de Voldemort et sa manière toute personnelle de gérer les choses. Hécate fit tourner sa tasse du bout du doigt et dit calmement:

-L'anglais est une de mes langues maternelles mais je n'ai jamais réussi à le parler comme mon père le parle. Il a cet accent nasillard que tout le monde possède ici... mes cadets et moi faisons relativement tâche dès que nous ouvrons la bouche mais à ma décharge, l'anglais académique n'a jamais été une priorité pour moi jusqu'à ces dernières années...ma famille maternelle communiquait plus volontiers en français ou en langue noire que dans la langue de Shakespeare...l'anglais est la langue des Shacklebolt. Mais d'où je viens, on me connaît sous le nom de St Marc. Ce n'est pas exactement le même bortsch si vous me permettez l'expression...

Avec un soupir presque inconscient, elle avala le reste de sa tasse, le nom de Shacklebolt ayant roulé sur sa langue avant d'y laisser un arrière goût âcre. Shacklebolt. Un nom de planqués. Un nom qu'elle venait ces dernières semaines, à haïr. Plus son père se dressait contre elle, plus il tempêtait et exigeait qu'elle quitte le service de Lestrange, plus il l'accusait de jeter l'opprobe sur leur réputation et une menace sur leur famille, plus la jeune femme se braquait, se retranchant derrière le nom de son enfance:

St Marc. Elle ne voyait ce patronyme écrit nulle part sur ses papiers, il n'était jamais utilisé par personne mais elle le portait en elle comme un écu, un blason. Tout comme ce jeune homme semblait arborer le nom de Molchtaline en guise de bouclier.

Hécate jugea avoir assez parlé et appuya son dos contre le dossier de la chaise tout en regardant Sergueï d'un oeil patient et pensif.

-A vous, dit-elle, je ne vous ferai pas l'offense de vous demander d'où vous venez alors choisissons une autre question. Vous avez de la famille? ici? en Russie?
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" Ce comportement est contraire à toutes les règles, inspecteur."
Sleepy Hollow

"

Absence de patience. Humour grinçant mais elle l’appréciait de toute évidence. Directive. Il n’était pas étonnant qu’elle soit devenu rapidement indispensable au niveau 2. Les rumeurs allaient vite au Magister et on disait qu’un des employés étaient encore à Sainte Mangouste à l’heure actuelle grâce aux bons soins de la jeune femme devant lui. Sergueï fit tourner le thé dans sa tasse avant d’en boire une goulée chaude.  L’odeur musqué glissa ses senteurs autour du russe et il écouta attentivement les explications d’Hécate.

Il savait peu de choses des clans sacrés de la Louisiane mais il respectait tout amour de la patrie chez les gens. Il indiquait –selon le jeune homme- une loyauté qui connaissait ses priorités. Chaque homme manquant d’Idéal était par naissance sujet à méfiance. L’âme slave avait tendance à l’introspection, à un pessimisme qui prenait des teintes philosophiques mais Sergueï, du haut de ses 27 ans, voyait l’incommensurable étendue de possibilités devant lui. C’est sans remous et silencieusement -comme l’indiquait le nom de son clan- qu’il ferait son chemin. Pour lui. Pour les siens. Pour la Rodina.

 Hécate avait tord en pensant que son accent s’était lissé. Ou peut-être qu’il y était plus sensible puisqu’il était étranger. Tout était accent pour lui. Il comprenait mieux la langueur qu’elle mettait naturellement dans certains mots ou certaines fins de phrases : c’était le Mississippi qui glissait en serpentins entre les voyelles. C’était comme écouter le fleuve , avec son côté apaisant,  avec un rythme qui ondulait comme la marée ou comme le clapotis des vagues sur les marais moites du sud des États-Unis.

Elle sembla en prise à une émotion qu’elle gomma rapidement en avouant son véritable nom. Saint-Marc. Sergueï en prit note. C’était visiblement quelque chose qui lui tenait un peu plus à cœur et il croisa ses longs doigts sur la nappe en dentelle.

Le décor lumineux, blanc  et douillet propre aux datchas et maison russe tranchait avec leurs mœurs. C’était comme un savant et subtile mélange établi depuis des siècles pour contrebalancer la nature même de tout un peuple.

« A vous, je ne vous ferai pas l'offense de vous demander d'où vous venez alors choisissons une autre question. Vous avez de la famille? ici? en Russie? »

Moltchaline répondit tout de même, une nuance de fierté invisible quasi dans le timbre métallique aux roulis particulier. « Saint-Pétersbourg. Berrrrceau des Tsarrrs.  Moi avoirrrrr famille ici da. Moltchaline êtrrrre rrrrrattaché aux Selwyn parrrrr alliance. Frrrrêrrrre ainé aussi trrrravailler au magisterrrrr quand à soeurrrr cadette, elle êtrrre à âge où prrrriorrrrité ne plus êtrrre séance d’escrrrrrrime. » Il ne s’inquiétait pas cela dit, les enfants d’Ivan et Ekaterina Moltchaline avaient été formé dans un souci d’indépendance et de préservation.

La baguette posée sur la table, Sergueï en leva l’embout, un sortilège sur le bout des lèvres, et la tasse d’Hécate se remplit de nouveau d’un thé fumant. La sienne en fit de même et il reposa sa baguette qu’il avait à peine soulevé. « Sestra avoirrrr fait classe ici, à Poudlarrrrrd. J’ai été à Koldovostoretz. Enseignement y êtrrrre plus…. Rrrrusse. » Il eut un mouvement de tête significatif comme si la supériorité n’était même pas à aborder tant elle était évidente. « Courrrrs avoirrrr beaucoup changé cela dit ici depuis avénement du Lorrrrd. »

Contre toute attente, et malgré la fascination, Sergueï n’était pas forcément friand de magie noire. Trop de marchés à passer, trop de contreparties à offrir. Il fallait toujours se séparer de quelque chose : du sang, son âme, un sacrifice… c’était cher payé pour une magie qui leur était dû. Les nécromanciens avaient des pouvoirs mystérieux enchanteurs, certes, mais souvent ils étaient au prix d’une liberté que Sergueï réprimait d’offrir. La magie pure, celle qui permettait aux elfes de maison de contourner les sortilèges les plus puissants, celle qui coulait dans les veines des vélanes, celle qui suintait des dragons, celle-ci était réellement ce qui attirait le jeune homme. Des créatures magiques insoupçonnées résidant encore au cœur des vastes étendues inhabités de la Russie. Les Baba Yaga y étaient réelles.

Il peinait à comprendre dans quel but Hécate avait quitté son pays pour venir ici. Peut-être tout simplement afin de s’accomplir. Ou était-ce une simple question de famille. Lui était venu pour ça évidemment mais surtout parce que Sergueï Stepanovitch Fedosseïev avait su imposer sa personne au sein du Soviet suprême à Moscou. Le Royaume-Uni était une des clés pour voir à renverser cette tendance. Voldemort après tout –et ce malgré son nombrilisme affligeant- avait également besoin d’un certain renforcement à l’échelle international. La France était devenue une ennemie -une fois de plus-, l’Italie était une amie fiable (et Sergueï fut surpris de ne pas en voir plus souvent dans les couloirs du ministère) mais c’était avec la Russie qu’il fallait compter au final. Le commerce via la mer Baltique n’avait  jamais été aussi florissant qu’en ce début de millénaire.

« J’ai suivi prrrrrocessus durrrrant trrrravail à l’ambassade. Quelques années.»  L’Ambassade Britannique à Moscou avait été un terrain d’écoute privilégié et avait permit au cadet des Moltchalines d’avoir une vue d’ensemble sur la géopolitique du continent. Le regard pétillant de glace, Sergueï se pencha vers Hécate comme pour avouer un secret quand bien même son visage impassible ne projetait aucune notion d’amusement ou de partage. « J’aurrrrrais tout autant apprrrrécié continuer gymnastique. Je crrrrroyais en voirrrrr plus ici comme trrrrravailler niveau 7 et sports magiques mais Rrrrrroyaume-Uni êtrrrre férrrrru quidditch. »

Le quidditch -selon Sergueï- c’était un peu un sport de fillette comme le voulait l’expression. Sans offense pour les fillettes.

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Hécate écouta Sergueï parler tout en buvant son thé.
Un fratrie de trois. deux garçons et une fille. Les Molchtaline semblaient être les parfaits opposés des Shacklebolt: les premiers étaient aussi froids que les seconds étaient brûlants, aussi impassible qu'ils étaient expressifs. Une chose semblait toutefois rapprocher les deux clans: l'unité et la fidélité  due aux proches et aux êtres aimés.
Il y avait une intonation presque imperceptible dans la voix de Sergueï quand il disait les mots "frère", ou "sestra". Une sorte de douceur indétectable pour qui n'écoutait pas avec attention.
Hécate avait toujours considéré sa fratrie étendue -ses cousins ayant grandit à ses côtés d'aussi loin qu'elle se souvienne- comme sa tribu, sa meute de lions. Peut-être Sergueï tenait-il plus du loup, mais le principe demeurait: "le sang est plus épais que l'eau et en tout cas le sang prévaut."
Les vaudous aimaient les proverbes. On racontait que les russes les appréciaient également. Comme deux cultures si éloignées pouvaient-elles être en fin de compte si proches? un véritable mystère.

Lorsque vint dans la conversation le thème du Quidditch, Hécate roula des yeux sans même s'en cacher. Elle détestait ce sport, tout comme elle détestait les balais en général. Elle avait bien essayé de monter sur une de ces choses enfant, mais il était vite apparu que le vol et elles n'étaient pas faits pour aller de concert. Elle était tombée la tête la première dans la rivière sous les rires hystériques de ses cousins et le balais avait fini en arme d'assaut plutôt qu'en monture. Les fesses de Seth, son aîné, s'en souvenaient probablement encore.

-Rassurez vous, je vous comprends. le Quidditch ne présente aucun intérêt pour moi mais il semble que ce soit le seul sport pratiqué dans ce pays. Connaissez vous la Palabra? Mon clan pratique ce sport depuis des siècles maintenant.

Souriant, elle posa sa tasse et se mit à expliquer à Sergueï le principe du jeu:

-En Afrique, la Palabre est une coutume une sorte de...dispute générale afin de régler les conflits. Nous en avons fait un sport, il sert à apaiser les tensions et à renforcer la cohésion. Les hommes et les femmes s'y affrontent en parfaite égalité et nous pouvons concourir dès l'âge  de 12 ans.


Du bout du doigt, elle traça un cercle sur la table.

-D'abord, on trace une arène de taille appréciable à même le sol en utilisant un sort de protection. Seuls les concurrents peuvent y pénétrer, cela évite les interventions extérieures. Puis vient le choix des armes: chaque joueur a le droit de s'armer d'un fouet d'épines noires, d'un bâton crache feu ou d'une sagaie double trempée dans du poison. Une fois les combattants armés, on lance les dés. ils déterminent l'atmosphère et le malus présents dans l'espace de l'arène. Le but est de là assez simple: prendre son fanion à l'autre joueur ou à l'autre équipe et surtout les expulser de l'arène. Physiquement, ou par KO. Le principe est basique mais croyez moi: patauger de nuit, au milieu d'un marais gelé et hanté avec pour seule arme un baton magique relève du chemin de croix. Je pense que l'Angleterre n'aimerait pas ce jeu. Trop violent. Mais nous...nous en sommes friands. Les courses de Goliath sont assez prisées également.

Toute à son explication, elle tapota du bout des doigts sur la table et fit un geste de la main comme pour imiter un poisson nageant dans l'eau.

-Nous élevons ces énormes bestioles dans certaines parties des marais et nous les faisons grossir grâce à des potions. Une fois bien engraissées par nos dresseurs elles peuvent supporter le poids d'un homme et le tracter sur des kilomètres. Vous l'arnachez bien, vous vous tenez aux rênes et vous lancez un sort d'apnée. Tout le monde sur la ligne de départ et c'est parti. Les Goliath sont de formidables animaux de course...mais je crois que je n'ai jamais vu une seule compétition qui ne se finisse pas avec un concurrent encastré dans un buisson sous-marin.....certains poissons sont myopes.

Elle s'interrompit.

-...Excusez moi. Je ne voulais pas vous ennuyer. Rien de tout celà ne doit vous paraître bien intéressant et encore moins civilisé. Je commence à avoir l'habitude d'être regardée de travers, essayez juste de le faire discrètement.

Soupirant, elle versa de nouveau du thé sans sa tasse et y ajouta un sucre, le regardant fonde d'un oeil pensif et presque las.


Le poisson-tigre Goliath (taille du poisson une fois ensorcelé:
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“La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose.”

"


C’était relativement simple, de se retrouver autour d’une table pour parler des pays respectifs. Des clans plutôt, car l’un comme l’autre abritant l’âme des paysages qui les avaient abrités. On ne grandissait pas de la même façon pour peu que nos pieds aient foulés les terres ocres de la Louisiane ou celle grise et blanche de la Sainte Russie.

Il pencha son visage, immobile dans son intérêt. Sergueï emmagasinait en général sans mot dire. Concentré.  

« Excusez-moi. Je ne voulais pas vous ennuyer. Rien de tout cela ne doit vous paraître bien intéressant et encore moins civilisé. Je commence à avoir l'habitude d'être regardée de travers, essayez juste de le faire discrètement. »


Il ne voulut pas épiloguer sur ce qu’elle venait de suggérer. Il supposait en effet qu’elle avait dû essuyer des regards. Sa couleur de peau, son accent et son attitude tranchante donnaient déjà matière mais il dénotait autre chose qu’il avait perçu de la même façon chez Aramis, chez Draco et chez Gwen. Quelque chose qui l’avait toujours attiré malgré lui.

La solitude.

Chez la plupart, le mot avait une teinte nauséabonde, perclus d’idées dépressives et tristes mais pas chez le russe silencieux. C’était selon Sergueï un sentiment gratifiant, intense où l’imaginaire oscillait entre eux pôles, deux extrêmes : soit il s’endormait, soit il s’enflammait jusqu’à brûler de manière incandescente. L’imagination du plus jeune des membres mâles Moltchalines aurait presque pu être qualifiée de romantique dans son sens premier.

Il avait toujours eu tendance à l’introspection. Le fait de n’avoir personne à côté de soi ou tout du moins de l’annihiler de son esprit pendant un temps incertain, certifiait à son sens la vie. Une recherche de simplicité primitive était la clé de voute chez Sergueï que ce soit dans ses relations, dans la dispense de son affection ou même dans l’exercice de la magie. Ce qui était l’origine le fascinait et le meilleur moyen d’y accéder était le silence.

On s’y affrontait soi-même, on se coltinait ses défauts, sa médiocrité que chacun portait en soi. Avec une brutale évidence, sans peur, sans fuite. Loin des chagrins en pilule que le monde s’amusait à vous confectionner.

Loin des mensonges.

On regardait alors devant soi les yeux lavés de tout.

« Ça ne m’ennuie pas. » Fit-il limpidement. « Connaissances êtrrrre toujourrrs bonnes. Sporrrrt national beaucoup dirrrre surrrr esprrrrit des gens. » Il la mettait mal à l’aise avec ses silences et ses regards trop froids. Il faisait souvent cela. Ce n’était pas une absence chaleur, loin de là, mais plus une façon d’être, entière, qui n’appartenait qu’à Sergueï. Il n’était pas là pour faire de petites conversations mais pour peser l’âme de celui qui était en face et de s’en laisser gagner ensuite. Dans la même optique de simplicité primitive citée auparavant. « Dans décorrrrrr hostile, jeux parrrrrfois devenirrr zhestokiy, crrrruel. Hommes et femmes devenirrrrr crrrruels aussi. Inutilement. »
Sergueï d’un geste élégant écarta la tasse de thé sur le côté.  « Vous l’êtrrrrre Hécate ? »
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-La cruauté....vaste question que vous me posez là, répondit hécate en croisant les bras, Je ne prends aucun plaisir à torturer moralement ceux qui m'entourent, pas plus qu'à les faire souffrir....mais la cruauté, en tant que moyen de terreur, en tant qu'outil de guerre, est une arme qu'il faut être stupide pour ignorer. La cruauté amène la peur, la peur amène l'erreur, l'erreur la défaite. Suis-je cruelle? non. Je ne le pense pas. Suis je capable de cruauté? assurément. Si vous me donnez une raison de vouloir vous terrifier, vous glacer le sang...alors je le ferai sans un battement de cils. La guerre a ses nécessités et la haine ses conséquences. Je n'ai pas la moindre pitié pour mes ennemis.

Finissant sa tasse du bout des lèvres, elle la reposa sur la soucoupe et effleura l'anse du bout de l'ongle, un ongle sombre et laqué, taillé en forme ovale, parfait pour désigner, pointer, ou griffer.   Plongeant ses yeux noirs dans les iris bleutées de Sergueï elle le jaugea sans s'en cacher. Ne faisait-il pas la même chose depuis le début de cette entrevue. Lentement, elle le détailla et lâcha:

-Quant à vous...je pense que la cruauté est une fioriture dont vous préférez vous passer. Elle prend un temps et une énergie que vous n'avez pas envie de dépenser. Vous préférez une rigueur expéditive, un rigorisme implacable qui terrifie tout autant que le sadisme, la vulgarité en moins.Sur ce point nous nous rejoignons: le sadisme est trop encombrant. Il conduit à l'égarement. La cruauté elle, peut être sobre. C'est ce qui me plait chez elle. Elle est modulable...mais ce mot doit vous être relativement étranger.


Elle sourit, sans que son sourire indique pourtant la moindre méchanceté ou moquerie. Elle ne faisait que faire ce dont elle avait l'habitude: dire à son interlocuteur ce qu'elle pensait de lui, et si le jeune russe en face d'elle en prenait ombrage, elle n'en cesserait pas pour autant de dormir.  Toutefois, elle espéra qu'il serait suffisamment mature, suffisamment humble pour accepter ce type de critique neutre sans décider de lui déclarer la guerre. Certaines personnes au ministère avaient la sale habitude de partir en croisade à la moindre contrariété. Toutefois, Sergueï Moltchaline n'était pas de ce genre: elle le sentait, le voyait. Il était fait d'argent et de glace, fier et dressé au milieu des vents tel un phare quand beaucoup pliaient comme du roseau à la moindre brise. Elle appréciait cette froideur franche. Nul mensonge avec ce type d'individu juste des vérités dures à entendre, des échanges souvent profonds et dépourvus de fioritures hypocrites, des mots intenses et des relations qui pouvaient le devenir pour autant que l'on s'en montre digne.

L'avait-il déjà jugée?
Avait-il déjà pesé son âme à la manière des dieux égyptiens, la mettant dans sa propre balance et la mesurant à l'aune de ses critères, de ses valeurs?
Probable. Hécate l'avait à près tout bien jugé elle même.

-Vous trouvez cela curieux n'est ce pas? cette propension qu'ont les gens comme moi à tout prendre à coeur, à s'investir émotionnellement au point d'accepter de perdre du temps, de la force et du sang pour des sentiments et des contrariétés personnelles. Mais je ne nous pense pas au fond si différents...Vous vous tenez droit, vous parlez quand on vous le demande, vos yeux sont en alerte et votre rigueur est....militaire. J'ai connu d'autres guerres et un autre type d'armée que celles que les pays de l'Est forment mais les soldats, les combattants professionnels plus précisément, se reconnaissent entre eux. Je dis que vous en êtes un. Laissez moi deviner...


Elle le jaugea et posa sa main sous son menton.

-Vous êtes le joker de vos supérieurs, qui qu'ils soient. Je ne vous ferai pas l'affront de vous poser des questions sur le sujet, vous n'en parleriez probablement pas, je me trompe?...vous  êtes celui que l'on appelle pour un travail net et sans bavures...un corps à faire disparaître, une personne à effacer de la carte, un détail délicat à régler et on s'adresse à vous. J'étais celle que l'on chargeait de faire régner la loi dans le royaume des clans. Une Kommanda, chef de guerre. Vous préférez les ombres...je ne nous pensais pas si complémentaires.
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« Il faut trois conditions pour faire le thé : le temps, les braises et les amis ».

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Perspicace, Hécate avait vu juste. Sergueï cachait rarement ce qu’il était mais sa sobriété quasi spartiate rendait imperméable toute réelles découvertes à son égard. Pour certain il apparaitrait arrogant, pour d’autre froid, certains l’envisagerait de manière purement mécanique tandis que d’autre tiers y verrait plutôt une source d’ennui revêche.

En quelques mots pourtant, Hécate l’avait percé à jour et il en conçut une certaine satisfaction doublé d’une admiration certaine à l’égard de la jeune femme.

Un sourire sembla pointer sur les lèvres.

« Sadisme souvent êtrrrrre signe de... slabost'...faiblesse. » C’était une vérité simple et inéluctable. Chercher à tout prix la souffrance chez autrui indiquait un besoin de pouvoir incessant qui indiquait à son tour nécessairement quelque chose à compenser. Sergueï n’avait rien à compenser en particulier aussi l’attrait du pouvoir ne lui disait franchement rien.

Faire plier autrui ne l’intéressait pas contrairement à la plupart des mangemorts qu’il avait rencontré depuis son arrivée à Londres. Ça ne le rendait pas « gentil » et la notion lui était même à vrai dire inconnue. La vision était plus grande et plus globale. Kirill le comprenait mais son frère parvenait à saisir les nuances que Sergueï avait parfois du mal à exprimer. Il se savait implacable dans ses choix et dans ses préférences au niveau d’une discipline qui l’avait façonné aussi ne prit-il pas ombrage de la pique -somme toute assez douce- d’Hécate à son égard.

« Vous êtes le joker de vos supérieurs, qui qu'ils soient. Je ne vous ferai pas l'affront de vous poser des questions sur le sujet, vous n'en parleriez probablement pas, je me trompe?..»

Il acquiesça d’un simple signe de tête, économe de ses mouvements comme de ses mots. Le silence était inscrit dans son patronyme, le gel sibérien avait toujours glissé sur ses iris et la rigueur naturel s’était vu accroitre pendant ses années à Koldovosteretz. Sergueï était parfois difficile d’accès tout simplement parce que la société était ce qu’elle était. Deux personnes qui discutaient, on exigeait certaines choses de l’autre en face. De la politesse, des rires, de l’admiration, un renvoi d’image à notre avantage. Or le russe n’attendait rien de tout ça en retour et ne se sentait donc pas obliger d’en jouer le jeu.

Il évaluait les capacités de celui d’en face –comment ne pas le faire autrement- mais il ne se permettait pas non plus de tracer ou rayer les gens autour. Ils étaient sans lui tout aussi bien et il était sans eux tout autant. Parfois, il tombait sur des personnes comme Hécate, des êtres suffisamment aiguisés –et intrigué par sa personne- qui s’approchait et touchait juste.

« vous êtes celui que l'on appelle pour un travail net et sans bavures...un corps à faire disparaître, une personne à effacer de la carte, un détail délicat à régler et on s'adresse à vous. J'étais celle que l'on chargeait de faire régner la loi dans le royaume des clans. Une Kommanda, chef de guerre. Vous préférez les ombres...je ne nous pensais pas si complémentaires. »

« Eto verno C’était ça. « Mais j’aime aussi l’odeurrrrrrrrr des gymnases prrrrroprrrres de bon matin et essayer différrrrrrentes baguettes magiques. Les varrrrrrenikis également. » Il pencha son visage en rajoutant ces anecdotes inutiles, là uniquement pour faire comprendre qu’il n’était pas une machine et du reste ne cherchait pas à l’être. Il avait ses failles dont il était péniblement conscient, ses préférences, ses passions souterraines.

Mais il s’était toujours accepté intégralement et en faisait de même avec ceux qu’il laissait le toucher d’une manière ou d’une autre. Le thé était dorénavant froid et terminé et le temps agréable maintenant que la journée s’achevait. « Je vous rrracompagne ? »

Il fallait noter une meilleur syntaxe, comme si Hécate méritait soudainement un peu plus d’effort de sa part.

C’était précisément le cas.
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Hécate s'autorisa un léger sourire.
L'odeur des gymnases propres de bon matin et l'essai des baguettes magiques: rigueur, ordre et curiosité presque scientifique.
Pourquoi n'était-elle même pas étonnée?

Elle nota que sa voix était peut être un tantinet moins froide qu'au début de la conversation. Elle n'était pas engageante, loin de là, elle avait toujours cette sécheresse presque brutale, mais il s'y était glissé une note plus douce. La syntaxe également était différente. Comme elle avait fait l'effort de parler sa langue, il faisait l'effort de parler la sienne et cette constatation acheva de séduire Hécate. Elle préférait cette rigueur toute slave mâtinée de franchise à tous les ronds de jambes des réceptions de l'élite. Aussi hocha-t-elle poliment la tête quand il proposa de la raccompagner.

-Avec plaisir. Nous ne sommes pas loin de mon domicile. Marchons ensembles.

Ils sortirent du salon de thé et Hécate se mit à cheminer aux côtés de Sergueï. Ils formaient un curieux duo, elle petite et décidée, lui grand et presque nonchalant, ses yeux à elle brillant d'un éclat déterminé, ceux du jeune homme ne laissant filtrer que froideur et calcul. Des opposés polaires en mouvement. Le temps de la fin d'après midi était ensoleillé et Hécate inspira profondément l'air tiède de la ville. Londres avait son charme quand le climat leur faisait l'honneur de s'adoucir. Les odeurs de nourriture, de fumée et de vie remontaient alors dans l'air, les boutiques aux enseignes peintes s'animaient et tout prenait une nouvelle teinte. Une teinte plus familière.
Désormais dans une disposition d'esprit infiniment plus favorable qu'elle ne l'avait été durant des semaines, Hécate marcha en silence, se contentant d'apprécier la présence muette mais solide de Sergueï à ses côtés. Ils atteignirent bientôt l'allée des Embrumes et marchèrent jusqu'à l'immeuble d'Hécate, un des rares bâtiments anciens encore debout et bien entretenus. Les autres membres de l'Elite préféraient la Braun Tower, mais Hécate la trouvait trop grande, infiniment trop tape à l'oeil. Elle lui avait préféré un bâtiment plus modeste mais plus charmant. S'arrêtant devant la porte, elle se tourna vers Sergueï et inclina la tête.

-Merci pour ce moment, Sergueï. Je me ferai un plaisir de vous faire découvrir un pan de ma culture lors d'une prochaine sortie, si toutefois, vous l'acceptez. En attendant...n'hésitez pas à repasser par le niveau 2. Le dossier Yates va avoir besoin de vous. Les sports sont passionnants mais ne nous mentons pas...

Elle lui sourit d'un air presque complice.

-Ils sont sans commune mesure avec le plaisir d'une traque bien menée.

Et sur ces mots elle le salua.

-До свидания.

La jeune femme tourna les talons et pénétra dans son immeuble. La porte fermée, elle prit une seconde pour réfléchir. Il y avait peut être finalement dans cette contrée des personnes qui lui ressemblaient, en fin de compte. Il était juste étonnant que celle avec laquelle elle ait eu les affinités les plus directes soit celle venu d'un pays si différent du sien. La glace et le feu paraissaient à première vue n'avoir rien en commun mais ils brulaient avec la même force et tuaient avec la même efficacité. Impitoyables l'une comme l'autre ils offraient cependant leur beauté et leurs atouts à qui savait les approcher, les cerner, sans jamais chercher à les dompter, une chose impossible au risque d'y perdre la vie.

Oui. des opposés polaires. Des âmes semblables venus de constellations contraires.
Quelle drôle de relation venait de naître là.

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